- dim. 16 juil. 2017 21:59
#29094
Trois. Ils étaient trois. Trois mots qui régissaient le quotidien d'un Etat vaste, très vaste. Trois mots qui de concert, symbolisaient les problèmes impériaux.
Finance, Finance, et Finance.
Emprunter aux Muuns, à nouveau, n'était qu'une option de dernière urgence. L'urgence laissait la place à l'agacement, et par sa volonté libérale, l'Empire se montrait plus asservi que maître des places fortes financières. Et c'était peut-être un tort d'Harlon que de laisser faire les banques à leur gré. Viendrait le temps d'une régulation des marchés et la fin de la domination des finances. Mais tant que tout en dépendait, mieux valais leur laisser une illusion de liberté. Les Munns serviraient de base de repli.
Ce qui obligeait Harlon à réfléchir à une alternative à la simple attente. Rester le cul posé sur Bastion en attendant que les caisses se remplissent était hors de question. Il fallait trouver une source de revenus fiable.
Il avait fait un voyage bref sur Nouane pour être auprès de sa famille. L'Escorte de l'Imperator, les Gardes Rouges, le Destroyer... il n'avait jamais vu son père aussi fier, ni sa mère, et sa soeur aussi heureuse pour lui. Elle avait accepté la place de conseillère sur Serenno et s'épanouissait dans son nouveau métier. Des rapports réguliers la décrivaient comme bonne - mais sans plus - et travailleuse. Et très appréciée aussi. Le Moff local aurait même quelques vues sur elle pour son physique avantageux, et disait-on qu'être le beau-frère de l'Empereur avait du bon. Mais ce qui semblait un tremplin vers la gloire était, en plus d'être une impasse, un possible coupe-gorge sans retour.
Accueilli sur le palier de la résidence luxueuse de ses parents, Harlon laissa ses Gardes se positionner aux sorties connues, sous les fenêtres et près des conduits d'accès. Tout fut laissé au Capitaine de la Garde, et Harlon pouvait alors profiter d'une visite à sa famille, comme avant, autour de la table basse du salon, dans des canapés valant des milliers de crédits, avec des apéritifs tout aussi hors de prix. Vêtu d'un simple pourpoing de cuir comme il les affectionnait, Harlon se laissa aller au plaisir simple de piquer dans des cubes de fromage de Naboo entre deux gorgées d'un soft fait maison.
Tout. Tout l'avait été. Harlon discourait essentiellement avec son père sur la question, et le temps passait sans que les deux femmes ne prononcent mot. C'est en voyant Nova triturer des feuillets sortis et consultés - par ennui certainement - de son porte-feuille qu'Harlon s'accorda une pause dans son récit.
Nova rangea distraitement ses papiers et se laissa aller à une bouchée de fromage en cube... avant de remarquer qu'Harlon l'attrappait et déposait un baiser sur sa joue. Ce qui laissa tout le monde pantois. Harlon ne se laissait jamais aller aux signes affectifs d'ordinaire.
D'une discussion en famille autour d'une table fournie en apéritifs était née une idée simple à laquelle Harlon aurait du penser. L'Emprunt National. Quelle meilleure réserve d'argent que celle des citoyens ? Ponctionner l'argent par un impôt exceptionnel était hors de question pour Harlon, qui y voyait juste une nouvelle occasion de se faire haït encore plus. En revanche, il était une possibilité, un impôt détourné, capable de leur offrir rapidement une somme d'argent à rembourser sans trop d'intérêt à payer, et surtout, pas tout de suite, et dans une durée qu'il se fixerait lui-même.
Le principe était clair. L'Empire, dans tous les centres départementaux, allait émettre des cartes à puces à valeur flottante, encodable seulement à des terminaux gouvernementaux. Aussi inviolables que les puces de crédit, ces puces allaient être garnies d'une somme comptable correspondant à un versement venu des citoyens. En clair, un citoyen manifestait l'intérêt de prêter 100 crédits à l'Empire. On lui prélevait ces 100 crédits, et on lui donnait une puce avec la valeur "100" incluse dedans, nominative, liée à sa carte ID, et impossible à pirater. Et, dans quelques années, quand l'Empire rembourserait ces 100 crédits, il lui serait débité 110 crédits à la place.
Cette méthode offrait à l'Empire un pécule régulier tous les mois, qu'il ne rembourserai qu'à un taux d'intérêt fixe de 10% dans seulement 3 ans, avec une valeur créditaire indexée sur le lingot d'aurodium.
Les dons par citoyens étaient flottants, et allaient de 10 crédits à 10 millions de crédits par ID associée, à 10% d'intérêt.
Les entreprises avaient droit à une puce spéciale et pouvaient émettre de 100.000 crédits à 200 millions de crédits à même taux.
La capacité d'émission de "bonds d'état" était de 15 milliards de crédits sur inflation actuelle.
L'intérêt de l'entreprise pour les citoyens et les compagnies étaient un retour sur investissement clair et fiable, l'indexation sur le cours de l'aurodium permettant aux donneurs et à l'emprunteur de se protéger des fluctuations du marché. Le seul risque était que l'Empire s'effondre et disparaisse en tant qu'entité. La "libération" par des républicains signifiait perdre son investissement. Et si l'Empire s'effondrait vraiment, l'argent aurait bien été le cadet des soucis populaires alors...
Finance, Finance, et Finance.
Emprunter aux Muuns, à nouveau, n'était qu'une option de dernière urgence. L'urgence laissait la place à l'agacement, et par sa volonté libérale, l'Empire se montrait plus asservi que maître des places fortes financières. Et c'était peut-être un tort d'Harlon que de laisser faire les banques à leur gré. Viendrait le temps d'une régulation des marchés et la fin de la domination des finances. Mais tant que tout en dépendait, mieux valais leur laisser une illusion de liberté. Les Munns serviraient de base de repli.
Ce qui obligeait Harlon à réfléchir à une alternative à la simple attente. Rester le cul posé sur Bastion en attendant que les caisses se remplissent était hors de question. Il fallait trouver une source de revenus fiable.
Il avait fait un voyage bref sur Nouane pour être auprès de sa famille. L'Escorte de l'Imperator, les Gardes Rouges, le Destroyer... il n'avait jamais vu son père aussi fier, ni sa mère, et sa soeur aussi heureuse pour lui. Elle avait accepté la place de conseillère sur Serenno et s'épanouissait dans son nouveau métier. Des rapports réguliers la décrivaient comme bonne - mais sans plus - et travailleuse. Et très appréciée aussi. Le Moff local aurait même quelques vues sur elle pour son physique avantageux, et disait-on qu'être le beau-frère de l'Empereur avait du bon. Mais ce qui semblait un tremplin vers la gloire était, en plus d'être une impasse, un possible coupe-gorge sans retour.
Accueilli sur le palier de la résidence luxueuse de ses parents, Harlon laissa ses Gardes se positionner aux sorties connues, sous les fenêtres et près des conduits d'accès. Tout fut laissé au Capitaine de la Garde, et Harlon pouvait alors profiter d'une visite à sa famille, comme avant, autour de la table basse du salon, dans des canapés valant des milliers de crédits, avec des apéritifs tout aussi hors de prix. Vêtu d'un simple pourpoing de cuir comme il les affectionnait, Harlon se laissa aller au plaisir simple de piquer dans des cubes de fromage de Naboo entre deux gorgées d'un soft fait maison.
« De fait, me voilà dans une impasse budgétaire. »
« C'est pourquoi déjà ? L'Armée ? »
« En effet. Réformer l'appareil militaire est plus compliqué que je ne le pensâ initialement. »
« Vous avez envisagé les emprunts d'Etat ? »
« C'est pourquoi déjà ? L'Armée ? »
« En effet. Réformer l'appareil militaire est plus compliqué que je ne le pensâ initialement. »
« Vous avez envisagé les emprunts d'Etat ? »
Tout. Tout l'avait été. Harlon discourait essentiellement avec son père sur la question, et le temps passait sans que les deux femmes ne prononcent mot. C'est en voyant Nova triturer des feuillets sortis et consultés - par ennui certainement - de son porte-feuille qu'Harlon s'accorda une pause dans son récit.
« Qu'est-ce que tu consultes ? »
« Hmm ? Oh pardon, tu parlais... »
« Non, je comprends, la conversation t'est ennuyeuse. On va tâcher de parler d'autre chose. Mais qu'est-ce que tu tries dans tes papiers ? »
« Oh... juste des bons d'achat. »
« Des... si tu as des soucis d'argent, tu peux me le dire... je ne touche aucun salaire, mais je peux te débloquer une ligne... »
« C'est gentil, mais non, je gagne ce qu'il faut. Mais je ne dis jamais non à ça. »
« Des bons de réductions ? »
« Non non, mieux que ça. Quand tu fais tes courses, tu dépenses parfois un peu plus cher sur certains produits, et à la fin du mois on te donne accès à de l'argent à échanger en caisse correspondant à tes surplus de paiement. Les rats, je suis sûr que ça fait un beau pactole aux magasins en plus. »
« Hmm ? Oh pardon, tu parlais... »
« Non, je comprends, la conversation t'est ennuyeuse. On va tâcher de parler d'autre chose. Mais qu'est-ce que tu tries dans tes papiers ? »
« Oh... juste des bons d'achat. »
« Des... si tu as des soucis d'argent, tu peux me le dire... je ne touche aucun salaire, mais je peux te débloquer une ligne... »
« C'est gentil, mais non, je gagne ce qu'il faut. Mais je ne dis jamais non à ça. »
« Des bons de réductions ? »
« Non non, mieux que ça. Quand tu fais tes courses, tu dépenses parfois un peu plus cher sur certains produits, et à la fin du mois on te donne accès à de l'argent à échanger en caisse correspondant à tes surplus de paiement. Les rats, je suis sûr que ça fait un beau pactole aux magasins en plus. »
Nova rangea distraitement ses papiers et se laissa aller à une bouchée de fromage en cube... avant de remarquer qu'Harlon l'attrappait et déposait un baiser sur sa joue. Ce qui laissa tout le monde pantois. Harlon ne se laissait jamais aller aux signes affectifs d'ordinaire.
« Merci Nova. »
« Mais qu'est-ce que j'ai fais ? »
« Ma chère soeur... Tu viens d'offrir une opportunité pour l'Empire. »
« Mais qu'est-ce que j'ai fais ? »
« Ma chère soeur... Tu viens d'offrir une opportunité pour l'Empire. »
D'une discussion en famille autour d'une table fournie en apéritifs était née une idée simple à laquelle Harlon aurait du penser. L'Emprunt National. Quelle meilleure réserve d'argent que celle des citoyens ? Ponctionner l'argent par un impôt exceptionnel était hors de question pour Harlon, qui y voyait juste une nouvelle occasion de se faire haït encore plus. En revanche, il était une possibilité, un impôt détourné, capable de leur offrir rapidement une somme d'argent à rembourser sans trop d'intérêt à payer, et surtout, pas tout de suite, et dans une durée qu'il se fixerait lui-même.
Le principe était clair. L'Empire, dans tous les centres départementaux, allait émettre des cartes à puces à valeur flottante, encodable seulement à des terminaux gouvernementaux. Aussi inviolables que les puces de crédit, ces puces allaient être garnies d'une somme comptable correspondant à un versement venu des citoyens. En clair, un citoyen manifestait l'intérêt de prêter 100 crédits à l'Empire. On lui prélevait ces 100 crédits, et on lui donnait une puce avec la valeur "100" incluse dedans, nominative, liée à sa carte ID, et impossible à pirater. Et, dans quelques années, quand l'Empire rembourserait ces 100 crédits, il lui serait débité 110 crédits à la place.
Cette méthode offrait à l'Empire un pécule régulier tous les mois, qu'il ne rembourserai qu'à un taux d'intérêt fixe de 10% dans seulement 3 ans, avec une valeur créditaire indexée sur le lingot d'aurodium.
Les dons par citoyens étaient flottants, et allaient de 10 crédits à 10 millions de crédits par ID associée, à 10% d'intérêt.
Les entreprises avaient droit à une puce spéciale et pouvaient émettre de 100.000 crédits à 200 millions de crédits à même taux.
La capacité d'émission de "bonds d'état" était de 15 milliards de crédits sur inflation actuelle.
L'intérêt de l'entreprise pour les citoyens et les compagnies étaient un retour sur investissement clair et fiable, l'indexation sur le cours de l'aurodium permettant aux donneurs et à l'emprunteur de se protéger des fluctuations du marché. Le seul risque était que l'Empire s'effondre et disparaisse en tant qu'entité. La "libération" par des républicains signifiait perdre son investissement. Et si l'Empire s'effondrait vraiment, l'argent aurait bien été le cadet des soucis populaires alors...