L'Astre Tyran

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Planète-mère du peuple de guerriers nomades que sont les Mando'ade, les coordonnées de ce monde ne sont connues que des Mandaloriens et de quelques rares extérieurs. Elle est la seule planète connue de l'univers où l'on trouve le précieux Beskar.
Gouvernement : Neutre
By Trachta
#17698
Longtemps avant la bataille d'Endor et la chute de Coruscant, l'Empire connut une défaite morale particulièrement humiliante. Le vizir Pestage, ordonnant une opération militaire sur Mandalore, envoya sur place un dignitaire impérial du nom de Paltr Carvin. Général de l'Empire et politicien chevronné, Carvin devait mener une attaque contre les forces Mandaloriennes afin de les contraindre à se plier aux ambitions géostratégiques de l'Empire pour cette région région. Soit pour faire simple : soumettez-vous. Contre toute attente, les forces de Carvin furent décimées et aucun renfort ne vint afin d'inverser l'issue de la bataille dont la conclusion fut celle d'un échec cuisant. Pire que ça, le général Carvin fut même capturé par un commando mandalorien. Les huiles impériales de l'époque jugèrent que l'affaire était suffisamment grave : Carvin était un personnage influent, mais curieusement on ne se plia pas en quatre pour le libérer. Bien au contraire, le général Carvin – intrigant notoire – inquiétait par sa facilité déconcertante à monter les marches du pouvoir en plus d'être un chef militaire "de bonne race". A cette époque, certains considéraient même que sa mission sur Mandalore – et surtout son échec – furent prémédités par Pestage, inquiet de voir un jeune loup lui ravir sa position de chef de meute. Les choses en restèrent là et on arriva à oublier la condition, voire l'existence même de ce Paltr Carvin... Du moins jusqu'à aujourd'hui.

Trachta, se souvenant du Carvin pour l'avoir fréquenté quand il était grand moff du sur-secteur zéro, décida d'effacer l'affront que le général subissait depuis quelques années déjà. Ayant déjà eu l'idée de le libérer, il a dû freiner son zèle à l'époque où l'impératrice et Pestage ne voulaient pas entendre parler de son cas. Dorénavant, et depuis sa nomination au conseil impérial, Tracha retrouva une marge de manœuvre qui lui permettait bien des choses, dont celle de mettre un terme à cette histoire vieille d'au moins trois ans. La libération de Paltr Carvin – et le début de nouvelles relations avec les mandaloriens - était un devoir qu'il s'était fixé en tant que militaire, mais aussi en tant que politicien
La libération d'un ancien officier de l'armée impériale ne pouvait être que bénéfique au moral de cette même armée et aussi - pourquoi pas ? - faire entrer Trachta dans ses bonnes grâces. Une pareille publicité pourrait également lui être profitable sur une perspective plus globale, et à terme bâtir une image plus ou moins proche de la réalité : "Trachta, conseiller impérial ne laisse personne sur le terrain, ancien militaire, il ne jure que par l'honneur et la loyauté."
Tous ces gains potentiels pouvaient l'aider à marquer quelques points lors de l'élection des consuls qui se profilait, soit sa principale préoccupation depuis les semaines suivant sa nomination au conseil.




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Mandalore, planète de tous les dangers


Mandalore n'était plus de très loin. Sur le pont de commandement de la frégate impériale, Trachta admirait l'étirement des étoiles, chose caractéristique d'un voyage en hyperespace. Cela faisait bien longtemps que le Moff ne tâta point le parquet métallique d'un destroyer. De bons souvenirs revinrent : guerre des clones, commandement de flottes impériales et autres démonstrations de force efficaces. Mais ces plaisirs appartenaient au passé... car désormais l'Empire ne faisait plus peur.
Une flotte impériale en orbite d'une planète ne provoquait non pas effroi "comme dans le temps", mais un rejet viscéral propre aux peuples vouant haine à un quelconque ennemi millénaire. Mais non, l'Empire n'était ni millénaire, ni même particulièrement dangereux. Il errait comme un chien fou, une toupie ne sachant pas pourquoi elle tourne. Payant ses fautes politiques, l'Empire subit maintenant les conséquences du passé, comme un boulet qu'on ne pouvait enlever.
La flotte défensive de Bandomeer fut envoyée en guise de délégation pour régler le cas Carvin. Moyennement dotée, elle ne comptait que deux frégates impériales : des sosie de DSI en somme. Certes, Trachta était partisan de la configuration du nouveau type de flotte. Néanmoins, il fallait admettre que son aspect étriqué laisser paraître quelques faiblesse : alors qu'une flotte digne d'un représentant de l'Empire comptait quelque chose comme deux ou trois destroyers stellaires, leurs absences étaient préjudiciables sur un plan strictement psychologique et aussi esthétique : la famboyance des flottes impériales - offensives comme défensives - s'était érodée parallèlement à la puissance de l'Empire. Mais n'est ce pas une mauvaise chose au fond, de laisser paraître l'illusion d'un Empire moribond à ses ennemis pour mieux les briser ? A voir.
Toujours est-il que la flotte - quelle qu'elle soit - allait sortir de l'hyperespace et Trachta fut ainsi réveillé de ses réflexions par un officier de bord :
- Sortie de l'hyperespace dans moins de 5 minutes, commandant.
- Bien, tenez vous bien à distance des satellites de détection de Mandalore : la flotte doit se tenir en retrait de l'orbite de la planète, transmettez les données aux autres vaisseaux de la flotte. Préparez à transmettre le message suivant...
- A vos ordres.
De ce qu'il savait des mandaloriens, Trachta considérait que provoquer ce peuple serait contre-productif en vue du but qu'il s'était fixé. Maintenir les flottes hors des frontières de l'orbite de la planète illustrait cet objectif. En plus de ses précautions, le conseiller était au fait des dernières évolutions politiques dans l'espace mandalorien : un nouveau Mandalore avait fait son entrée au prix d'actions spectaculaires au sein de la capitale ; y compris par la liquidation de quelques récalcitrants au sein du siège de la MandalMotors. Le coup de Poker avait fonctionné et Dulgen Bralor s'avéra comme l'homme fort du secteur, soutenu par un conseil mandalorien garant de la légalité. C'est donc avec lui que Trachta allait traiter. Il lui envoya le message suivant :

      « Su cuy'gar conseil mandalorien,
    Je me nomme Trachta, je suis conseiller impérial et représentant impérial de facto pour une affaire qui concerne l'Empire et votre peuple depuis fort longtemps.
    Il y a de ça bien quelques années maintenant, un différent politique opposa l'Empire et l'Espace Mandalorien. Différent qui se traduit par une opération militaire impériale sur le sol de Mandalore. A sa tête, un chef impérial du nom de Paltr Carvin fut prisonnier à l'issue de la bataille par vos guerriers. A la suite de la mort de Te Kandosii Era et le commencement de la guerre, ce problème perdit de son importance. Le gouvernement de l'époque en oublia presque la pertinence de la détention du général Carvin.
    Aujourd'hui, le nouvel Empire souhaite solder les comptes et régler cette affaire. Conscient des éventuelles maladresses du passé, l'Empire galactique est prêt à négocier la libération du général Carvin... en plus de veiller à ce que les circonstances qui ont permis ces maladresses ne se reproduisent plus.
    Nous espérons susciter votre intérêt pour cette affaire qui est de la plus haute importance pour notre gouvernement et ma modeste personne : je connais le général Carvin pour avoir combattu avec lui.

      Mandaloriens, nous attendons votre réponse,
      Dans l'attente de votre magnanimité, l'Empire vous transmet ses respects les plus sincères,
      Trachta terminé. »

La balle était désormais dans le camp des mandaloriens. Si les mandaloriens avaient reçu ce message, ils devaient être bien surpris, voire consternés que l'Empire attendit tant d'années à récupérer leur camarade laissé sur le carreau. "Une infamie", pourrait-on entendre bientôt ? Et il aurait raison.
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By Dulgen Bralor
#17743
A bord de la corvette Crusader 'Mirdala', on achevait un dernier tour de garde aux alentours de Concordia, lune de Mandalore. La politique répressive des nouvelles autorités à l’égard de certains réseaux criminels avait considérablement changé la nature non seulement des allées et venues entre la planète et son astre voisin, mais aussi du type d’infractions communément rencontrées. Les pilleurs de ressources et antiquités locales se faisaient rares, remplacés par des marchands désireux de tirer profit du retour progressif de la diaspora mandalorienne. On trouvait en revanche davantage de fuyards, de parias, venant dissimuler des biens ou se cacher quelques semaines dans le secteur, séduits par la neutralité absolue martelée par les Clans.

- " Du coup je perds pas mon temps, vaut mieux utiliser l’huile de coude directement. Pas – de – négoce – d’épices – autour – de – la - garderie. " sermona le pilote, un homme costaud, à son voisin en suivant chaque mot d’un puissant coup de poing fictif " Et là, surprise, ça rentre ! Bon parfois la cervelle ressort un peu, ok, mais l’important rentre quand même. "

- " Ca explique l’avalanche de plaintes au conseil de justice, non ? Et un peu de civilité de temps à autres, t’en penserai quoi ? Un minimum au moins, dans le genre leur expliquer qu’ils feront plus de crédits derrière le hangar B9 ? " répondit exaspéré son interlocuteur, un devaronien.

- " Les plaintes ? Ah non, c’est l’autre folle élevant des harvaps dans la décharge qui... "

Soudain, tandis que la patrouille achevait de contourner un champ de larges débris d’une bataille oubliée, plusieurs voyants orange se mirent à clignoter sur le tableau de bord. Les deux combattants changèrent immédiatement d’attitude pour tenter d’identifier la menace ; à cet instant précis faisait son entrée le responsable du vaisseau suivi d’autres membres d’équipages.

- " Balayage en cours, capitaine. "

- " 400 mètres, armement de guerre, propulsions coupées, silhouettes impériales. "

- " Prévenez Keldabe, nous avons la visite d’un voisin. "

La nouvelle créa une petite effervescence dans le quartier-général de la planète, et des ordres furent envoyés pour attirer une poignée de renforts malgré la configuration paisible des impériaux. Heureusement, une proposition de rencontre des nouveaux arrivants vint apaiser une situation qui aurait pu rapidement prendre une ampleur immodérée, tant la présence de cet ancien adversaire au cœur de l’Espace Mandalorien ne semblait être rien d’autre que pure provocation. En effet, une simple navette diplomatique aurait suffi, mais non, il fallut que l’Empire se montre sous une allure martiale. Les choses débutaient ainsi sous une certaine tension du côté des natifs du secteur.

Le Stratège Suprême s’étant absenté dans les forêts de Dxun, on délégua Silvon, membre influent du Clan Ordo, avec la tâche de rencontrer son équivalent impérial. Il communiqua la brève réponse officielle des mandaloriens.


- " Mes respects, Trachta. Votre proposition est acceptée. La rencontre se déroulera dans la station abandonnée de Xierx, en orbite de Concordia. Je vous y attendrai avec une escorte réduite et quelques... présents qui pourraient bien vous intéresser. Vos frégates ont ordre de ne pas manœuvrer jusqu’à votre retour de notre entrevue. Terminé. "

Bientôt, un transport Meteor-Q flanqué de quatre Star Vipers se posa dans les entrailles de Xierx, dont la structure semblait indiquer un lointain lien avec les stations du défunt Consortium. L’on patienta pour l’arrivée du conseiller cyborg dans un entrepôt poussiéreux rapidement aménagé.
By Trachta
#17752
Finalement, la réponse de la part d'un Mandalorien fut étonnamment brève et positive. Ce qui évidemment pouvait attirer la suspicion de l'envoyé spécial de l'Empire : beaucoup trop habitué aux multiples coups fourrés que ce genre de manœuvres peuvent cacher. Ainsi, tout en accédant à la requête de son interlocuteur il prit ses propres dispositions :
- Bien reçu, Trachta terminé. Et attendant que la communication soit bien terminée, il se tourna vers son second informelle, le capitaine de la frégate-amirale :
- Capitaine, préparez un transport et quatre chasseurs pour l'escorte. Mais avant, transmettez moi les informations concernant la station. Nous allons attendre qu'ils s'y rendent les premiers. Calculez un mini-saut vers sa position pour toute la flotte, au cas où votre intervention s'imposerait.
En effet, l'idée de Trachta était d'abord de laisser la délégation mandalorienne se rendre la première pour raison de sécurité. Au moins, on saura quelle genre de force attendra le conseiller sur place. En fonction de ces informations, on allait embarquer en conséquence un certain nombre de soldats. Les senseurs du Comscan se révélèrent utiles comme à l'accoutumée : ils détectèrent des champs d'énergie typiques de 5 vaisseaux, dont un plus grand. La pratique aidant, les bases de données pouvaient identifier un transport Meteor-Q et quatre autres chasseurs. Toujours dans ces mêmes données, on estimait que transport ne pouvait accueillir plus de 50 individus.
Ainsi la question fut tranchée, Trachta sera accompagné de quatre chasseurs intercepteurs TIE et d'une navette sentinelle avec à son bord, 4 escouades composées de 8 commandos chacune. Soit 32 personnes plus Trachta, de quoi équilibrer entre "force réduite" et force convenable à sa sécurité.
En effet, la perte d'une autre figure de l'Empire serait cocasse, mais dans la situation actuelle les têtes brûlées mandaloriennes pouvaient payer très cher leur plaisanterie. En raison de ce risque permanent, la présence d'une flotte de bonne condition était indispensable à la protection du dignitaire impérial. Après un dernier récapitulatif de la situation, les vaisseaux décollèrent : le sort en était jeté.

Se rapprochant de la station, les intercepteurs firent manœuvre brusque afin de parer toute volonté aux chasseurs mandaloriens de détruire la navette, sans pour autant se montrer menaçant : une traditionnelle manœuvre défensive. Sans aucun signe de danger, la troupe pouvait débarquer dans un des hangars de la station, d'après son interlocuteur qui n'a pas daigné dire son nom. De quoi rajouter à la suspicion. Dans le hangar, plusieurs halls menant à d'autres lieux de la station, mais vu sa taille, ça ne devait pas être un grand problème.
- Lieutenant, laissez trois escouades dans le hangar, déploiement défensif pour couvrir une fuite. Le reste avec moi.
Les sergents responsables de leurs escouades se mirent en position alors que Trachta et le reste de sa troupe se mirent en route, direction le cœur de la station où logiquement les mandaloriens devaient se trouver. Il n'était pas exclu que quelques guerriers devaient servir de "balises" pour indiquer le chemin. Alors que Trachta cherchait à pénétrer dans la bonne salle, il laissa une escouade, au fur et à mesure qu'il avançait, à un endroit clef et susceptible de couvrir un retrait : derrière les conteneurs, notamment en hauteur.
Il n'en garda donc plus qu'une lorsqu'il pénétra là où les guerriers attendaient sa venue. Les intercepteurs TIE, eux, volaient autour de la station, voire à proximité des chasseurs mandaloriens en une sorte de danse teintée de provocations et de défi, voire peut-être de gestes bienveillants ? Ces chasseurs étaient comme des chats : impossible de dire s'ils se battaient ou s'ils faisaient l'amour. Une situation probablement analogue attendait le conseiller impérial lorsqu'il vit son interlocuteur.
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By Dulgen Bralor
#17849
Et en effet, des soldats adossés contre les parois crasseuses ou penchés sur les rambardes grinçantes le long du chemin observaient la venue des impériaux. Leurs airs nonchalants caractéristiques à certains Mandaloriens mettaient généralement mal à l’aise les néophytes ; on ressentait là une feinte dissimulant une préparation sans faille à intervenir au blaster le cas échéant. Le dignitaire impériale connaissait cependant cette routine et se contenta de suivre sans broncher le droïde cabossé venu l’accueillir pour le mener jusqu’au lieu de rencontre.

La salle était vaste et mal éclairée à l’exception du néon grésillant traversant la large table derrière laquelle se trouvait Silvon et deux gorilles en armure. Des traces de tirs carbonisées relativement anciennes sur les murs et le léger ronronnement de l’air appauvri craché par la ventilation laissaient deviner que la station avait subi un assaut sanglant avant de connaître une longue période d’abandon.
Dès que Trachta lui fit face, le représentant du Clan Ordo effectua quelques pas en avant, découvrant une silhouette de vétéran mutilée d’une profonde balafre au visage dont le globe oculaire mort et vidé semblait fixer la délégation.


- " Moff Trachta. " siffla t-il froidement entre ses dents " Inutile de vous rappeler que vous et vous hommes n’êtes pas les bienvenus dans le secteur. Ne perdons donc pas de temps en obséquiosités inutiles et venons-en au fait de votre venue. "

Il leva sa main gauche et fit un signe à l’intention d’un recoin lointain de la salle baigné dans la pénombre. Une poignée d’hommes en surgirent aussitôt, poussant un conteneur sur moteurs à répulsion. La cloison s’ouvrit pour révéler une vingtaine d’individus prisonniers de blocs de carbonites, dont le dénommé général Carvin au faciès figé dans un moment de surprise.

" Votre nom est sur plusieurs contrats de chasse à prime, Trachta. Je dois vous avouer que vous ajouter à cette petite collection est assez tentant... "

Les mains gantées des Mandaloriens se resserrèrent autour de leurs fusils blasters.

" Tentant, mais trop infructueux sur le long terme. Peut-être pourrions-nous envisager quelque chose de moins pécuniaire et de plus politique ? Comme, par exemple, une reconnaissance mutuelle de nos frontières, une normalisation graduelle de nos relations, et l’ouverture de voies commerciales.

Selon votre degré de bonne volonté, le Stratège Suprême m’a même autorisé à vous rendre les derniers occupants ici-présents de l’ex base impériale de Gargon, le quartier général du feu Grand-Amiral Grunger. Le Colonel Cerbère, cela vous dit quelque chose ?
"

Il se tut, attendant d’éventuelles propositions concrètes du conseiller impérial. Cette entrevue pouvait débuter un long et difficile processus de reconstruction du respect et de la confiance entre les deux factions, ou bien elle pouvait renforcer les Mandaloriens dans leur isolationnisme presque xénophobe. L’Empire devait désormais prouver qu’il était sérieux dans ses prises de contact avec ses voisins et anciens ennemis.
By Trachta
#17886
L'ambiance au sein de la station était glaciale : les mandaloriens, leur chef et son ton n'arrangeaient décidément pas le conseiller impérial et ne le mettait pas non plus à l'aise. La présence de ces impériaux pétrifiés, comme le fut un certain Han Solo, assombrissait encore plus la salle qui était déjà bien terne par le manque de lumière.
L'attitude de son interlocuteur ne montrait pas une réceptivité à la bonne volonté de l'Empire mais plutôt une arrogance bien diplomatique : soufflez le froid pour obtenir en retour du chaud. Impressionné par sa menace, l'impérial devrait sûrement remercier le mandalorien pour avoir accepté de se mettre à la table des négociations. Technique classique, voire efficace pour certains, mais laissant de marbre les autres. Trachta, lui, ne trouva ni l'envie, ni l'imagination de dégoter une réplique sec et percutante qui n'aurait fait que perdre du temps en plus d'augmenter les enchères.

Quant à la présence d'autres prisonniers et à l'allusion au bras droit de Grunger :
- L'Empire souhaite rapatrier tous ses soldats, officiers ou citoyens. Le colonel Cerbère rentre dans cette catégorie. Cette boucle était bouclée, il n'y avait plus rien à rajouter.
Ainsi, il commença d'une manière propre et strictement professionnelle, aucune émotion ne sortit de la voix du cyborg :
- A votre guise, mandalorien. En attendant, l'Empire vous propose la chose suivante... A ses mots, il tendit un datapad à son interlocuteur. A l'intérieur : un traité préparé par les juristes de l'Empire qui pourrait correspondre aux intérêts des deux partis.

L'Empire galactique et l'Espace Mandalorien, animés du désir de signer une paix et une coopération amicale dans les domaines politiques et économiques sont parvenus à l'accord suivant :

  • Article 1 : Les parties contractantes s'engagent à mettre fin à l'état de guerre et nouer des relations diplomatiques selon le droit galactique en vigueur ou en fonction de modalités spécifiques décidées ultérieurement.
  • Article 2 : Les deux parties reconnaissent leurs frontières respectives selon les tracés en vigueur en cet an 27 et les déclarent immuables, inviolables et constituant la souveraineté des deux États.
  • Article 3 : Les deux parties s'engagent à s'abstenir de tout acte de violence, action agressive ou toute autre attaque réciproque, tant isolément que conjointement avec d'autres puissances contre leurs souverainetés respectives.
  • Article 4 : Aucune des deux parties ne devra participer à des coalitions dirigées contre l'autre partie, quelque que soit sa forme.
  • Article 5 : En cas de conflits ou de litiges impliquant les deux entités, ces dernières s'engagent à les régler de manière pacifique, à l'amiable ou par toutes formes qui n'entrent pas en contradiction avec le présent accord.
  • Article 6 : L'Empire Galactique et l'Espace Mandalorien s'engagent à promouvoir le commerce en autorisant la libre circulation des marchandises selon leurs réglementations ou normes techniques respectives.
  • Article 7 : Tous les prisonniers de guerre devront être libérés par les deux parties selon des modalités décidées par elles.
  • Article 8 : Les contrats mandaloriens - de mercenariat - pouvant être effectués avec l'Empire et ses alliés se font à titre indépendant et ne représentent pas la politique officielle de l'Espace Mandalorien.

- Voyez, étudiez, rectifiez mais discutons et accordons nous.
Au même moment, deux stormcommandos aperçurent quelques chaises dans un coin de la salle. Telles des ombres, ils se faufilèrent lentement - histoire de ne pas brusquer les gâchettes faciles - et les mirent autour de la table pour que les deux protagonistes puissent s'asseoir et... s'accorder.
Modifié en dernier par Trachta le dim. 7 juin 2015 20:57, modifié 2 fois.
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By Dulgen Bralor
#18002
Silvon sourit. Ses provocations et celles de ses confrères n’avaient pas fait sourciller les impériaux. Leur sang-froid était plutôt inattendu, d’ailleurs. Tous sur Mandalore se souvenaient de l’impatience et de la nervosité des officiers impériaux lorsqu’ils avaient pris possession du système et de ses mines de Beskar sans autre forme de procès. Leurs excès de colère doublés d’actes de violences injustifiées contre la population locale esclavagée avaient laissé une image médiocre de l’Empire et de ses hommes incompétents envoyés dans des secteurs reculés afin de faire amende honorable auprès de leurs supérieurs tout aussi ineptes. De fait, même si la délégation du dénommé Trachta constituait une image incomplète de l’Empire actuel, il s’agissait déjà d’une amélioration considérable comparée à la corruption et l’impéritie caractéristique de l’ère Palpatine. Le revers de la médaille était cependant évident : le Clan Ordo ne rentrerait pas avec quelques têtes ensanglantées sous les bras. Hélas…

Après lecture de la série de propositions, les officiers Mandaloriens se concertèrent quelques instants en retrait dans un dialecte local inintelligible. Puis Silvon revint vers la table et, refusant d’un geste sec la chaise proposée, exprima le point de vue du secteur.


- " Plutôt bien ficelée pour une première ébauche. Vous avez correctement cerné la situation, conseiller ; aucune demande imbibée d’arrogance. Serez-vous capable de faire mieux encore ?

L’article 2 devrait notamment être étoffé d’une exigence à respecter l’intégrité territoriale ainsi que l’indépendance et la souveraineté de chacun. Il faut également ajouter une garantie sur la neutralité de notre secteur et la non-ingérence mutuelle des parties contractantes.

Je vous propose enfin de clarifier la situation des Mandaloriens désirant travailler pour votre gouvernement ou des clients impériaux privés. Ils ne pourront s’y engager que de leur propre chef, par choix autonome et personnel pour ne représenter qu’eux-mêmes. L’Empire aura naturellement le droit d’engager des bataillons entiers, voire des Clans, mais les conditions resteront les mêmes.
"

Rédiger des alinéas pompeux n’était pas ce que le vétéran balafré faisait de mieux. En réalité cela ne l’intéressait guère, il préférait juger ce qu’un spécialiste tel que son interlocuteur pouvait pondre sous la pression du moment.
By Trachta
#18006
Le glaçon commençait à fondre. Les paroles du représentant mandalorien, bien que toujours teintées de condescendance virile, avaient eu le mérite de détendre l'atmosphère au commencement bien lourde. Quoi de plus normale entre deux représentants de factions ennemies qui n'avaient reculé devant rien pour se détruire. Mais désormais, cette guerre appartenait au passé : l'accord en passe d'être signé symbolisera le rejet de la guerre dans les poubelles de l'histoire.
Néanmoins, Trachta ne comprenait pas tout à fait la posture du mandalorien. Certes, il était satisfait, mais il semblait désirer plus... Quoi de plus normal dans une négociation, mais le problème étant que ses revendications étaient déjà satisfaites... ce que Trachta rappela poliment à son interlocuteur : pour autant, il ne crut pas à une étourderie. D'un autre côté, il savait combien il était dur d'obtenir un compliment de la part d'un représentant du peuple le plus fier de la galaxie, surtout s'il le donnait devant d'autres camarades. Trachta ne manqua pas ainsi d'incliner respectueusement la tête lorsqu'il complimenta son tact psychologique et sa satisfaction du présent traité.
- L'Empire est prêt à toutes les actions en vue de la paix, néanmoins, vous devez savoir que des efforts durables d'une partie implique une réciprocité de l'autre en guise de garantie.
- Vous devez comprendre que ce que vous demandez est déjà garanti par l'article 3 de l'accord : un acte d'agression au regard du droit galactique équivaut aussi – et surtout – aux attaques contre l'intégrité territoriale. Néanmoins, si vous jugez qu'un rajout est nécessaire, il est possible.
Trachta prit quelques instants pour réécrire l'article (NLDR : édit en italique) en question puis le soumit à l'appréciation de l'intéressé. Il modifia par la même occasion l'article 3, anticipant la prochaine demande.
Ensuite, il répondit à son autre remarque :
- La neutralité est d'ores et déjà garantie par la totalité des articles de cet accord. Remarquez notamment l'article 4 qui complète l'article 3 : c'est la garantie d'une neutralité parfaite car elle empêche toute ingérence ou prise de partie indirecte. Juridiquement, nous ne pouvons aller au-delà. L'accord se suffit à lui même.
- Concernant au mercenariat que vos citoyens pourraient se livrer : l'Empire compte laisser faire le marché, c'est-à-dire les besoins des entreprises privées ou compagnies publiques selon le droit économique de votre nation en coordination avec le notre. Tout cela en indépendance de toute ligne politique Et il ajouta un nouvel article énonçant la chose. Puis il finit :
- Avez-vous autre chose à proposer ?
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By Dulgen Bralor
#18050
Un tel dégoût exsudait de Silvon à l’écoute de son homologue que sa bouche et son nez se retroussèrent distinctement en un rictus disgracieux, révélant à demi une dentition limée et incomplète, vestige de combats particulièrement violents. Les propos sirupeux de l’impérial représentaient précisément ce que le Clan Ordo haïssait le plus : manœuvrer, édulcorer, déguiser pour tenter de faire avaler la pilule au plus ingénu. Si le Mandalorien avait insisté à ce point sur la neutralité et l’intégrité territoriale du Secteur, c’est qu’il savait pertinemment que des esprits tordus pouvaient tirer profit d’un alinéa peu clair ou trop vague pour vider le document de sa substance.

Ainsi, la version amendée que lui présenta le Moff de Bandomeer ne le convainquit guère, et il s’apprêta à entamer des explications plus " physiques " de ses points de vue lorsque des collègues demandèrent une nouvelle concertation. Il y eu quelques propos échangés puis le groupe entra en communication via une console de la salle avec des personnages difficilement distinguables. C’est là que, visiblement, le sort de cette rencontre fut scellé.


- " Nous n’avons rien d’autre à ajouter et acceptons. " dit d’une voix glaciale le plénipotentiaire en armure " Considérez-vous heureux que le Conseil des Clans ait jugé cet accord satisfaisant. "

Il apposa sèchement sa signature sur les deux datapads abritant le traité et observa Trachta faire de même. Plusieurs copies furent aussitôt transmises aux archivistes de Mandalore. Pendant ce temps, des guerriers scellèrent le conteneur avant de le laisser entre les mains des hommes du Conseiller.

" Maintenant, décampez sans traîner. Nous vous enverrons les autres cargaisons lorsque vous aurez entamé la libération des nôtres.

Ret'urcye mhi...
"

Les combattants attendirent que leurs invités se soient éclipsés avant quitter la station, rétablissant alors le silence et l’obscurité dans les entrailles de Xierx. Un timide premier pas vers un réchauffement des relations entre les deux états voisins venait d’être accompli. Chacun devait désormais remplir sa part du marché en sachant bien que l’un comme l’autre ne traiteraient pas la moindre félonie avec des gants de dentelle.
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