- lun. 24 sept. 2018 02:40
#33972
- Une grêle de tirs se déversait sur le plafond. Là, dissimulée derrière un pan de roche, se trouvait la créature qui les avait suivi et qui semblait bien décidée à s’emparer de l’artefact. Les tirs de blasters s’écrasaient contre la pierre et l’écho de ces tirs résonnaient dans toute la pièce.
- - Cessez le tir !
Et les hommes s'arrêtèrent, la pièce retombant dans un silence de plomb. Il ne se passait rien, aucun tir de blaster n’avait été rendu par celui qui les poursuivait, qui qu’il fût. A tel point que la question qui taraudait Jerik fût posée par Rain :
- - Vous êtes certains qu’il y avait quelque chose ? Qui a tiré en premier ?
C’est un quarren qui se désigna, visiblement décontenancé, dans ses yeux Jerik pût lire la conviction qu’il avait vu quelque chose. Et puis presque aussitôt, son crâne fût percé d’un trou fumant, traversé par le tir laser. Jerik était médusé, Rain ne se sentait pas mieux. Les hommes recommencèrent à tirer de plus belle, essayant visiblement de venger leur camarade qui venait de tomber d’une balle traîtresse. Dans tout ce foutoir, Rain et Jerik étaient les deux seuls qui ne tiraient pas. Jerik, parce qu’il croyait que ce faisant il aurait plus de chances d’être épargné si jamais la situation venait à se renverser, Rain parce que son attention avait été attiré par un bruit sourd dont il ne parvenait pas à déceler totalement la provenance avec ce capharnaüm.
- - CESSEZ LE TIR ET RESTEZ À COUVERT !
Jerik avait vu Rain perdre son sang-froid à quelques reprises, mais jamais à cette intensité. Ses yeux semblaient sortir de leurs orbites et sa peau s’était teinté d’une couleur un peu plus vive, résultat de l’agacement que le zeltron ressentait. Et ce n’était pas fini.
- - Mais chef, on nous tire dessus, on doit répliquer.
Jerik avait anticipé ce qui allait se passer avant même que cela ne se passe. Il vit presque le mouvement au ralenti. La main libre de Rain s’empara de son DL-44 qu’il portait à la ceinture, il le pointa en plein sur le crâne de l’imbécile qui avait osé lui répliquer et il l’abattit d’un tir en pleine tête. Rain était parfois la caricature d’un sociopathe, le genre qu’on ne voyait que dans les holofilms, c’était rare, mais ça lui arrivait. En tout cas, ça avait le mérite d’avoir remis les hommes à leurs places mais, malheureusement, cela faisait deux hommes de moins dans le groupe. Jerik fit les comptes mentalement. Plus que sept. Les effectifs s’amenuisaient et l’adversaire, lui, était toujours vivant, du moins pour ce qu’il en savait.
- - Maintenant faites-moi le plaisir de fermer vos gueules et laissez-moi faire !
Tout le monde s’était mis à couvert à présent, dans la crainte d’un nouveau tir de l’ennemi. Rain releva la tête vers les hauteurs, ne sachant visiblement trop vers où s’adresser. Finalement, il décida que peu importait vers où il parlerait, il y avait de l’écho et c’était bien tout ce qui comptait.
- - ECOUTE-MOI BIEN ! JE SAIS PAS SI TU PROTEGES CE COIN OU QUOI, MAIS L’ARTEFACT EST A NOUS ! J’AI ICI UN TAS D’HOMMES PRÊTS À TE FAIRE LA PEAU ! NE COMMETS PAS L’ERREUR DE CROIRE QUE TU PEUX T’EN SORTIR SANS DOMMAGES !
Pour seule réponse, il n’eût que le silence, un silence qui s’éternisa, sans être troublé par la moindre parole. Qui que fût le gardien de ces lieux, soit il ne voulait pas parler, soit il ne le pouvait pas. Rain se détourna donc de ce problème, car de nouveau le bruit régulier de quelques chose était perceptible, au loin. C’était certes léger mais indéniable. Rain se risqua hors de l’abri, dévalant l’escalier aussi vite que sa béquille le lui permettait. C’est alors qu’a travers les ombres, il comprit, ce bruit régulier c’était celui d’un mécanisme qui avait été déclenché. Il ne savait pas comment, mais ce qu’il constatait c’était que l’énorme porte de pierre qui se trouvait au bout de l’escalier était en train de se refermer, condamnant probablement à jamais tout ce qui se trouvait de l’autre côté. Ce fût la goutte d’eau pour le zeltron et la notion de “sang-froid” n’était à présent qu’un lointain souvenir le concernant :
- - NOOOOOOOOOOON !
Il claudiquait à toute vitesse, bientôt rejoint par le reste de ses hommes, la fenêtre pour passer était courte, mais elle existait encore, il fallait impérativement passer, peut-être y avait-il un mécanisme afin d’inverser les choses de l’autre côté de cette porte, c’est du moins ce que tous espéraient.
C’est alors qu’un bruit se fit entendre, celui de ce qui semblait être un grappin qui s’accrochait à l’une des parois en hauteur, Jerik leva la tête, pour voir ce qu’il se passait, mais n’eût pas le loisir de distinguer quoi que ce soit. Le gardien du temple avait balancé trois fumigènes qui avait stoppé net tous les hommes et les empêchaient de déceler quoi que ce soit, mais le zabrak crût distinguer une forme sombre se balancer jusqu’à la porte, jusqu’à ce que celle-ci se referme. Et puis sa gorge l’irrita et ses yeux le piquèrent bien trop pour qu’il puisse voir quelque chose et rapidement, il s’effondra à terre, crachant sur le sol le produit qui l’empêchait de respirer correctement.
Et puis la fumée se dissipa, ne laissant qu’un triste spectacle au zabrak. La plupart des hommes se tenaient à l’écart de Rain qui tapait à répétition contre la porte de pierre, espérant peut-être que ce simple geste ne lui permette d’accéder à ce qu’il y avait au delà. Peine perdue, tous le savait ici. C’était pourquoi ils s’étaient éloignés, le récent geste de Rain ne les ayant pas mis en confiance concernant les réactions leur patron. Celui-ci se retourna finalement vers eux, les yeux injectés de sang qu’il arborait n’arrangeait rien à son regard fou, finalement il s’adressa à eux d’une voix où toute raison semblait avoir disparu :
- - NOUS PASSERONS QUOI QU’IL EN COÛTE ! AMENEZ MOI LES CHARGES A PROTON !
Jerik en avait la certitude : les choses allaient rapidement devenir plus complexes.