- mer. 19 sept. 2018 01:14
#33914
Il pleuvait. Jerik n’aimait pas la pluie. Dans sa lointaine planète, sur Iridonia, la pluie se faisait rare quand elle n’était pas inexistante. On aurait pu croire que le climat aride l’aurait amené à apprécier un peu plus cette presque inconnue, mais non. Il était certainement habité par cette sensation que son existence était enchaînée à cet endroit, le seul qu’il connaissait, le seul qu’il aimait. D’un mouvement leste, il remonta un peu sa veste, comme si cela pouvait le protéger un peu mieux de la pluie, mais c’était futile, il n’avait rien pour couvrir son crâne. Sa main s’aventura dans sa poche intérieure, à la recherche d’une cigarette qu’il colla dans son bec, allumant son briquet tout en protégeant d’une main la flammèche de l’appareil. Il inspira la fumée, la recrachant par les narines. C’était probablement mauvais pour sa santé, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Ca le détendait et il évitait de trop penser à la suite, il pouvait juste se concentrer sur le travail.
Rain sortait du monastère Shatoon, justement. Il fit un signe de la tête à Jerik et l’invita à le suivre ce que le zabrak fit sans broncher. Rain était un zeltron et l’un des mecs les plus tarés qu’il ait croisé de sa vie. Il avait gagné son surnom parce qu’il avait arrosé de tirs un mec bien plus haut que lui, juste pour pouvoir réclamer sa place. Ca ne se faisait pas à l’époque dans la famille, mais l’arrivée de Rain avait changé beaucoup de choses et d’aucuns chuchotaient derrière le dos de Rain que les règles n’existaient plus. Ce n’était pas tout à fait exact. Jerik le côtoyait maintenant depuis un certain temps et il avait appris que Rain - au delà de son apparente folie - savait correctement manier ses hommes. D’une voix empressée, Rain l’interrompit dans le fil de sa pensée :
Jerik ferma sa gueule, il y avait des limites à pas dépasser avec Rain, il le savait. Pour autant, il songeait que sa place n’était pas si mal. En tant qu’homme de main, il avait une position privilégiée qui lui apportait de quoi vivre correctement à lui et à sa famille mais également d’éviter les boulots intéressants comme devaient en faire ceux qui vivaient en bas de l’échelle. Rain l’apostropha à nouveau :
Il brûlait de lui dire de reculer, pas parce qu’il avait les foies, mais parce qu’il avait un mauvais pressentiment avec cette histoire. Dès la base, cette affaire s’était mal engagée, une partie des hommes qui avaient voulu récolter des renseignements sur le groupe d’archéologue et sur le temple qu’ils comptaient retrouver s’était fait arrêter par les forces de l’ordre. Jerik avait toujours été quelqu’un d’assez superstitieux, tous ceux qui le côtoyaient un peu pouvaient s’en rendre compte. Aussi il avait été partisan d’abandonner l’affaire au plus vite, estimant que le jeu n’en vaudrait pas la chandelle, une opinion que son boss n’avait, bien entendu, pas pris en compte.
Il monta dans le speeder et son chef s’installa à ses côtés, dans la place du mort. Il fit chauffer le moteur, démarrant au plus vite, il savait que le QG des hommes était assez loin et il voulait y arriver avant que la nuit tombe.
Le zabrak expira sa fumée de cigarette, tout en suivant la route tant qu’elle existait encore. Il savait que sous peu la progression s’avérerait compliquée du fait de la jungle. Le coin que les archéologues cherchaient était enfoui dans ses profondeurs, des endroits inexplorés où de nombreuses légendes circulaient. Là-bas les morts allaient bon train disait-on, on parlait d’un ancien esprit Jedi qui parcourait la jungle pour protéger l’accès au temple et à son trésor. Il frissonna, puis se ressaisit, espérant secrètement que Rain ne l’avait pas vu. Ses pensées se tournèrent vers Savaty et ses deux bouts de choux. Que faisaient-ils à ce moment ? Avaient-ils une pensée pour lui ? En tout cas, lui pensait à eux. Ils les revoyaient encore avant son départ, les faux jumeaux s’étaient rués dans ses bras, enlaçant ce père qu’ils ne voyaient que très rarement tant celui-ci était occupé par son travail. Sa gorge se serra un peu à cette pensée, du coup il la chassa pour éviter de se laisser aller, le contexte se prêtait mal à tout cela.
La route prenait fin, il entrait dans les méandres de cette jungle inconnue, avec la crainte que toutes ces légendes soient effectivement vraies.
- L’Héritage de l’Exilée
Il pleuvait. Jerik n’aimait pas la pluie. Dans sa lointaine planète, sur Iridonia, la pluie se faisait rare quand elle n’était pas inexistante. On aurait pu croire que le climat aride l’aurait amené à apprécier un peu plus cette presque inconnue, mais non. Il était certainement habité par cette sensation que son existence était enchaînée à cet endroit, le seul qu’il connaissait, le seul qu’il aimait. D’un mouvement leste, il remonta un peu sa veste, comme si cela pouvait le protéger un peu mieux de la pluie, mais c’était futile, il n’avait rien pour couvrir son crâne. Sa main s’aventura dans sa poche intérieure, à la recherche d’une cigarette qu’il colla dans son bec, allumant son briquet tout en protégeant d’une main la flammèche de l’appareil. Il inspira la fumée, la recrachant par les narines. C’était probablement mauvais pour sa santé, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Ca le détendait et il évitait de trop penser à la suite, il pouvait juste se concentrer sur le travail.
Rain sortait du monastère Shatoon, justement. Il fit un signe de la tête à Jerik et l’invita à le suivre ce que le zabrak fit sans broncher. Rain était un zeltron et l’un des mecs les plus tarés qu’il ait croisé de sa vie. Il avait gagné son surnom parce qu’il avait arrosé de tirs un mec bien plus haut que lui, juste pour pouvoir réclamer sa place. Ca ne se faisait pas à l’époque dans la famille, mais l’arrivée de Rain avait changé beaucoup de choses et d’aucuns chuchotaient derrière le dos de Rain que les règles n’existaient plus. Ce n’était pas tout à fait exact. Jerik le côtoyait maintenant depuis un certain temps et il avait appris que Rain - au delà de son apparente folie - savait correctement manier ses hommes. D’une voix empressée, Rain l’interrompit dans le fil de sa pensée :
- - Ils disent là-dedans qu’ils ont bien vu passer les speeders, mais c’était y a bien deux semaines. Ils étaient juste derrière le groupe d’archéologue. Plus personne n’a de nouvelles d’eux.
- Ca sent pas bon. Vous croyez que les archéologues se sont rebiffés ?
- Un groupe de lavettes n’ayant jamais touché un blaster de leurs vies ? Laisse moi rire.
- L’endroit est peut-être maudit ? Avec ce genre de reliques, on sait jamais vraiment.
- Tu vas pas t’y mettre non plus ? Yank m’a fait le même coup quand je l’ai envoyé à la tête de cette opération.
Jerik ferma sa gueule, il y avait des limites à pas dépasser avec Rain, il le savait. Pour autant, il songeait que sa place n’était pas si mal. En tant qu’homme de main, il avait une position privilégiée qui lui apportait de quoi vivre correctement à lui et à sa famille mais également d’éviter les boulots intéressants comme devaient en faire ceux qui vivaient en bas de l’échelle. Rain l’apostropha à nouveau :
- - Tu vas me conduire là-bas, je veux savoir ce qu’il se passe, je veux voir ça de mes propres yeux.
- Bien, patron.
Il brûlait de lui dire de reculer, pas parce qu’il avait les foies, mais parce qu’il avait un mauvais pressentiment avec cette histoire. Dès la base, cette affaire s’était mal engagée, une partie des hommes qui avaient voulu récolter des renseignements sur le groupe d’archéologue et sur le temple qu’ils comptaient retrouver s’était fait arrêter par les forces de l’ordre. Jerik avait toujours été quelqu’un d’assez superstitieux, tous ceux qui le côtoyaient un peu pouvaient s’en rendre compte. Aussi il avait été partisan d’abandonner l’affaire au plus vite, estimant que le jeu n’en vaudrait pas la chandelle, une opinion que son boss n’avait, bien entendu, pas pris en compte.
Il monta dans le speeder et son chef s’installa à ses côtés, dans la place du mort. Il fit chauffer le moteur, démarrant au plus vite, il savait que le QG des hommes était assez loin et il voulait y arriver avant que la nuit tombe.
- - On dirait que tu te pisses dessus, Jerik.
- Hein ? Non, pas du tout boss, tout va pour le mieux.
- Mouais… Comment va Savaty ? Et tes mômes ?
- Ils vont bien, ils vous remercient pour vos présents lors de votre dernière visite. Savaty aimerait qu’on trouve un meilleur quartier mais...je ne me résous pas à quitter celui où on est.
- Les femmes… Faut jamais les laisser prendre des décisions. S’il y a bien une chose dont tu dois te souvenir mon bon Jerik, c’est bien ça.
- Merci patron, je suivrais le conseil à la lettre.
Le zabrak expira sa fumée de cigarette, tout en suivant la route tant qu’elle existait encore. Il savait que sous peu la progression s’avérerait compliquée du fait de la jungle. Le coin que les archéologues cherchaient était enfoui dans ses profondeurs, des endroits inexplorés où de nombreuses légendes circulaient. Là-bas les morts allaient bon train disait-on, on parlait d’un ancien esprit Jedi qui parcourait la jungle pour protéger l’accès au temple et à son trésor. Il frissonna, puis se ressaisit, espérant secrètement que Rain ne l’avait pas vu. Ses pensées se tournèrent vers Savaty et ses deux bouts de choux. Que faisaient-ils à ce moment ? Avaient-ils une pensée pour lui ? En tout cas, lui pensait à eux. Ils les revoyaient encore avant son départ, les faux jumeaux s’étaient rués dans ses bras, enlaçant ce père qu’ils ne voyaient que très rarement tant celui-ci était occupé par son travail. Sa gorge se serra un peu à cette pensée, du coup il la chassa pour éviter de se laisser aller, le contexte se prêtait mal à tout cela.
- - On y arrive Jerik, va falloir faire attention maintenant.
- Je fais gaffe, vous en faites pas boss.
La route prenait fin, il entrait dans les méandres de cette jungle inconnue, avec la crainte que toutes ces légendes soient effectivement vraies.