- jeu. 27 juil. 2017 20:09
#29337
Je me levais d'un pied lourd ce matin là. Comme à mon habitude, une heure avant le lever du Soleil. Je profitais d'un dernier aperçu de la nuit avant qu'elle ne laisse sa place à l'astre diurne, celui-là même qui représentait dans d'innombrables cultures la force, la joie, la vie. Pourquoi pas. Mais de ce que j'en savais, c'était juste une boule de gaz qui brûlait. Quel rapport avec la joie ? Les peuplades inférieures m'agaçaient par leur niaiserie héréditaire. Personne ne pouvait simplement tourner le dos aux fausses idoles ?
Je posais ma main sur ma table de chevet et entreprenait de lire un passage d'un de ces mémoires que je lisais assidûment. Celui-ci, écrit à la va-vite par un genre de mage fou, relatait quelques expériences qu'il ratait les unes après les autres.
" Pour faire face au besoin lors d'une mission auto-attribuée, j'entrepris de nouer un contact fort avec les animaux. Les petits rongeurs et les oiseaux de seconde zone se laissaient manipuler, la sollicitation de la Magie étant suffisante et à portée du premier imbécile venu. Mais en cas de coup dur, j'avais besoin d'une aide corporelle complète. Un genre d'aide militaire venu des milliers de bêtes parcourant chaque mètre carré d'une ville ou d'une forêt. "
Je comprenais amplement. Contrôler les insectes et les pigeons était facile, leur esprit si petit et étroit qu'il suffisait de siffler pour s'immiscer dans leurs pensées les plus profondes. Mais contrôler rat et corbeau avait nécessité une vraie symbiose avec un patient zéro. Je commençais à peine à pleinement maîtriser l'usage de cette capacité à communiquer avec le monde animal, et encore, rien qu'avec des petits animaux. Mais le rat et le corbeau semblaient tout deux être des sujets haut-de-gamme pour de telles expériences. Leur intelligence individuelle et collective en faisant des alliés précieux, des espions discrets, et une armée fidèle. Surtout les rats. Un essaim de rats pouvait dévorer un corps en une grosse minute. Et venir de n'importe où, s'incrustant même dans un bunker renforcé.
" Le rat se soumet facilement s'il y voit un intérêt, mais aller contre sa nature brise le charme et le fait vous abandonner. "
Constat affligeant. Une armée de rat permettait un contrôle local plus certain qu'une armée impériale, encore fallait-il réussir à contrôler un esprit collectif aussi puissant jusqu'à la dernière synapse.
" Les corbeaux sont encore pire. L'esprit du rat est tourné du collectif vers l'individu, à savoir que leur intelligence passe par leur société avant l'individu. Le corbeau raisonne à l'inverse. Il se situe comme être individuel au sein d'un groupe, et de fait une nuée de corbeau est plus dur à gérer qu'un groupement de rats. Les rats pourraient théoriquement se contrôler en essaim si on réussit à ployer l'esprit du chef de file. Les corbeaux, pour être contrôlés en nombre, devraient être asservis l'un après l'autre. Ce qui rend la tâche plus compliquée. "
L'auteur n'avait pas tort. Les corbeaux avaient un esprit individuel très puissant pour un animal, et leur intelligence relative était une des plus étoffés du monde animal. Un Gundark adulte n'aurait pas pu rivaliser. Les rats aussi se tenaient dans le haut du panier. Chacun passait tellement de temps à fantasmer sur le Rancor de compagnie qu'ils auraient dans leur palais, leurs élevages de nerfs et autres animaux à l'intérêt artificiel qu'ils en oubliaient les fondamentaux : les rats et les oiseaux. En nombre, discrets, silencieux, rapides... en communauté.
Un réseau d'espions idéal.
" Il faut que je trouve un moyen d'insuffler un intérêt envers moi à tout un groupe de corbeau. "
Les notes concernant cette période s'interrompirent. Je fermais le livre et me levais définitivement. Je fis jouer la pierre d'activation du monolithe dans les bois pour sortir à l'air frais, sans robe, entièrement nu et offert à la nature. Les animaux fuyaient l'endroit comme jamais depuis mon arrivée. Point de chute isolé au milieu des bois, ce monolithe secret était devenu un sanctuaire, surtout depuis que j'avais découvert l'étendue de son contenu. Je le pensais juste couvrant l'espace visible au dehors, mais un réseau de boyaux courait dans l'a-plomb rocheux derrière la cascade à proximité. Le bruit rassurait, et le contenu derrière cette cascade valait le détour. Après une cachette désuette consistant en un panneau coulissant activé avec une phrase clef précise s'ouvraient des escaliers taillés par des artisans ayant un soucis particulier du détail, qui menaient droit vers un couloir en forme d'intestin grêle dans lequel trônaient 4 portes en bois finement sculpté. Et ce que j'avais découvert alors me laissait sans voix.
Un espace de laboratoire laissé à l'abandon, mais qui ne demandait que d'être regarni. Des tables s'enchaînaient le long d'une piste d'atterrissage, avec de vieux nécessaires d'alchimie, des bassines de cuivre, béchers poussiéreux mais encore manipulables, des paillasses rendues propres avec de l'huile de coude, et quelques tuyaux en cuivre, en laiton, et, chose rare, un caisson hyperbare, petit, mais de quoi contenir un petit animal. Pas de quoi en revanche mener des recherches pointues jusqu'au bout. Il faudrait toute une liste de matériel de laborantin pour compléter l'édifice. La deuxième pièce accueillait le nécessaire de nettoyage. La troisième pièce était un débarras pour les vêtements de travail. La quatrième, en revanche, était plus intéressante. C'était une salle qui servait à la fois de prison et de salle de torture. Un chevalet, un siège clouté et un berceau de judas trônaient là, de même qu'un assortiment d'objets de supplice. En face de l'endroit faiblement éclairé se tenaient des cellules, qui elles, baignaient sur une lumière au sol aveuglante. Pour prévenir le sommeil des supplicés sans doute.
Ce sous-sol passionnant m'éclairait maintenant. J'étais venu ici non pas pour apprendre, mais pour découvrir. Mener des expériences, et les utiliser pour Sa Gloire éternelle. Mais d'abord, je devais m'équiper.
Et, en fait, je pensais savoir où chercher les premiers instruments dont j'aurais besoin.
Je posais ma main sur ma table de chevet et entreprenait de lire un passage d'un de ces mémoires que je lisais assidûment. Celui-ci, écrit à la va-vite par un genre de mage fou, relatait quelques expériences qu'il ratait les unes après les autres.
" Pour faire face au besoin lors d'une mission auto-attribuée, j'entrepris de nouer un contact fort avec les animaux. Les petits rongeurs et les oiseaux de seconde zone se laissaient manipuler, la sollicitation de la Magie étant suffisante et à portée du premier imbécile venu. Mais en cas de coup dur, j'avais besoin d'une aide corporelle complète. Un genre d'aide militaire venu des milliers de bêtes parcourant chaque mètre carré d'une ville ou d'une forêt. "
Je comprenais amplement. Contrôler les insectes et les pigeons était facile, leur esprit si petit et étroit qu'il suffisait de siffler pour s'immiscer dans leurs pensées les plus profondes. Mais contrôler rat et corbeau avait nécessité une vraie symbiose avec un patient zéro. Je commençais à peine à pleinement maîtriser l'usage de cette capacité à communiquer avec le monde animal, et encore, rien qu'avec des petits animaux. Mais le rat et le corbeau semblaient tout deux être des sujets haut-de-gamme pour de telles expériences. Leur intelligence individuelle et collective en faisant des alliés précieux, des espions discrets, et une armée fidèle. Surtout les rats. Un essaim de rats pouvait dévorer un corps en une grosse minute. Et venir de n'importe où, s'incrustant même dans un bunker renforcé.
" Le rat se soumet facilement s'il y voit un intérêt, mais aller contre sa nature brise le charme et le fait vous abandonner. "
Constat affligeant. Une armée de rat permettait un contrôle local plus certain qu'une armée impériale, encore fallait-il réussir à contrôler un esprit collectif aussi puissant jusqu'à la dernière synapse.
" Les corbeaux sont encore pire. L'esprit du rat est tourné du collectif vers l'individu, à savoir que leur intelligence passe par leur société avant l'individu. Le corbeau raisonne à l'inverse. Il se situe comme être individuel au sein d'un groupe, et de fait une nuée de corbeau est plus dur à gérer qu'un groupement de rats. Les rats pourraient théoriquement se contrôler en essaim si on réussit à ployer l'esprit du chef de file. Les corbeaux, pour être contrôlés en nombre, devraient être asservis l'un après l'autre. Ce qui rend la tâche plus compliquée. "
L'auteur n'avait pas tort. Les corbeaux avaient un esprit individuel très puissant pour un animal, et leur intelligence relative était une des plus étoffés du monde animal. Un Gundark adulte n'aurait pas pu rivaliser. Les rats aussi se tenaient dans le haut du panier. Chacun passait tellement de temps à fantasmer sur le Rancor de compagnie qu'ils auraient dans leur palais, leurs élevages de nerfs et autres animaux à l'intérêt artificiel qu'ils en oubliaient les fondamentaux : les rats et les oiseaux. En nombre, discrets, silencieux, rapides... en communauté.
Un réseau d'espions idéal.
" Il faut que je trouve un moyen d'insuffler un intérêt envers moi à tout un groupe de corbeau. "
Les notes concernant cette période s'interrompirent. Je fermais le livre et me levais définitivement. Je fis jouer la pierre d'activation du monolithe dans les bois pour sortir à l'air frais, sans robe, entièrement nu et offert à la nature. Les animaux fuyaient l'endroit comme jamais depuis mon arrivée. Point de chute isolé au milieu des bois, ce monolithe secret était devenu un sanctuaire, surtout depuis que j'avais découvert l'étendue de son contenu. Je le pensais juste couvrant l'espace visible au dehors, mais un réseau de boyaux courait dans l'a-plomb rocheux derrière la cascade à proximité. Le bruit rassurait, et le contenu derrière cette cascade valait le détour. Après une cachette désuette consistant en un panneau coulissant activé avec une phrase clef précise s'ouvraient des escaliers taillés par des artisans ayant un soucis particulier du détail, qui menaient droit vers un couloir en forme d'intestin grêle dans lequel trônaient 4 portes en bois finement sculpté. Et ce que j'avais découvert alors me laissait sans voix.
Un espace de laboratoire laissé à l'abandon, mais qui ne demandait que d'être regarni. Des tables s'enchaînaient le long d'une piste d'atterrissage, avec de vieux nécessaires d'alchimie, des bassines de cuivre, béchers poussiéreux mais encore manipulables, des paillasses rendues propres avec de l'huile de coude, et quelques tuyaux en cuivre, en laiton, et, chose rare, un caisson hyperbare, petit, mais de quoi contenir un petit animal. Pas de quoi en revanche mener des recherches pointues jusqu'au bout. Il faudrait toute une liste de matériel de laborantin pour compléter l'édifice. La deuxième pièce accueillait le nécessaire de nettoyage. La troisième pièce était un débarras pour les vêtements de travail. La quatrième, en revanche, était plus intéressante. C'était une salle qui servait à la fois de prison et de salle de torture. Un chevalet, un siège clouté et un berceau de judas trônaient là, de même qu'un assortiment d'objets de supplice. En face de l'endroit faiblement éclairé se tenaient des cellules, qui elles, baignaient sur une lumière au sol aveuglante. Pour prévenir le sommeil des supplicés sans doute.
Ce sous-sol passionnant m'éclairait maintenant. J'étais venu ici non pas pour apprendre, mais pour découvrir. Mener des expériences, et les utiliser pour Sa Gloire éternelle. Mais d'abord, je devais m'équiper.
Et, en fait, je pensais savoir où chercher les premiers instruments dont j'aurais besoin.
« Il faut avant tout un cobaye. »