L'Astre Tyran

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By Althar Fanrel Keto
#32713
Les deux Fanrel avaient discuté un petit moment, sans se rendre compte du temps passé. Un besoin, peut-être, de remettre les choses à plat au regard de la situation qui se présentait. Il était question de responsabilité familiale d'un côté, et politique de l'autre, dans un échange qui ne semblait pas aider plus que cela la situation. Que dire ? Que faire ? Restait-il vraiment quelque chose à aborder qui aurait pu changer ce rendez-vous ? Aucun des deux n'y croyait, mais ce n'était pas une raison de baisser les bras. Pas après tout ça, pas avec Helera à ses côtés ni tout ce qu'il y avait en jeu. Que son père le sache ou non n'avait pas d'importance : ils devraient s'en sortir, à n'importe quel prix. Tel fut le bilan mitigé de ces retrouvailles familiales, avant qu'Althar ne finisse par aller essayer de retrouver Helera. Ce qu'il ressentait restait une tempête, malgré tout. Même en l'observant, l'idée de la perte pour une raison aussi stupide avait le don de lui mettre un boule dans le ventre. Elle eut droit à un baiser sur la joue, le plus légèrement possible, avant qu'il ne se décide à la laisser dormir. C'est elle qui en avait le plus besoin, dans tout ça. Lui s'efforçait de maquiller le manque de sommeil de jeune père inquiet derrière sa façade princière habituelle. Du moins, avant qu'il ne s'endorme sur la banquette où ils étaient tous réunis un moment avant.

Cela aurait pu être reposant s'il n'avait pas fallu arriver en orbite de leur lieu de rendez-vous. Une tape légère sur son épaule le tira difficilement d'un sommeil inconfortable, le forçant à revenir malgré lui à cette réalité et l'inquiétude qu'elle engendrait. Le pas un peu mou, sans oser réveiller Helera, il partit voir dans le cockpit ce dont il était question. C'était donc ça, le lieu de résidence de l'Empereur ? Un petit monde forteresse supposément perdu au milieu de l'espace ? Cela n'avait rien de bien impressionnant. Même pas d'Executor en orbite. Seules les vérifications pour pouvoir s'approcher était la chose qui dénotèrent suffisamment pour en tirer chez lui un quelconque intérêt, après un bâillement peu discret. La chose fut un peu longue, comme si tout le monde souhaitait soudainement connaître l'identifiant du Grand Vizir. Quelle perte de temps inutile. Finalement, après l'accord pour le rendez-vous, puis pour passer, puis pour se poser, il était peut-être temps de passer aux choses sérieuses. Il lui sembla au fond de son esprit ressentir un grattement. Et c'est une silhouette discrète, trouvant place sans bruit à ses côtés, qui apporta la réponse à cette question non-écrite. Elle eut au moins le don de lui tirer un sourire. Face à eux, celle qui n'était qu'une source de lumière jusqu'alors gagnait à chaque second un peu plus de détails, au point de ne plus offrir de vide à regarder. Elle remplissait la vue comme elle remplissait l'esprit de ceux qui s'apprêtaient à la visiter aujourd'hui.

Le Roi fut le premier à partir, après un remerciement aux deux pilotes. Il ouvrit la marche au couple, plus calme qu'à leur arrivée. Cette distance toujours plus courte avec l'Empereur était en train de dépasser le simple effet psychologique. Ou bien était-ce la gravité de cette planète qui faisait ça ? Cette énergie qui disparait, ce poids dans l'estomac, ce sentiment de malaise ? Bizarre, bizarre. Malgré tout, après quelques mètres passées du cockpit Helera attira l'attention des deux Fanrel, qui se stoppèrent pour cette entrevue improvisée. Le vieux Roi, toujours dans son air sérieux habituel, la regarda jusqu'à comprendre ce qu'elle demandait. Et c'est avec un certain sourire bienveillant qu'il lui répondit le premier.

    « Votre sincérité dans cette épreuve vous honore, Helérra, je ne peux vous tenir rigueur de mes propos maladroits et déplaisants. Moi aussi je tiens à vous présenter mes excuses, si vous les acceptez, afin de repartir sur le bon pied. Les circonstances sont exceptionnelle, j'espère bien que nous pourrons apprendre à mieux nous connaître lorsque vous viendrez sur Têta. »

L'invitation était relancée, avec le sourire et le ton plus doux adapté à la situation. Quant à Althar, il fut moins prompt à sourire en entendant ce qu'elle disait. Rien ne lui était favorable sur tous les plans ... donc leur couple, leurs enfants, et leur mariage n'était rien de favorable ? Cette femme restait un mystère entier pour lui, même après tout ce temps. Mais la savoir apeurée n'entrainait qu'une réaction chez lui : la réconforter quoi qu'il arrive, doucement, l'entourant de ses bras en se positionnant derrière elle. Un amour physique et bien visible, même devant son propre père. Il n'avait rien à redire à cette remise à plat, elle était normale, même si en soi la situation laissait comprendre combien tous étaient sous tension. Au moins cela faisait ça de moins à faire. Vint la requête suivante, et le sérieux soudain repris par une Helera redevenue Reine. Elle jonglait de visages avec le savoir faire d'une vraie femme politique. De blessée, elle redevenait forte et indépendante. Un instant une facette. Mais avant même qu'Althar trouve quelque chose à dire, c'est Rhedatt qui répondit, plaçant le bout de ses doigts sur l'épaule de celle qui deviendrait potentiellement son héritière.

    « Tâchons de ne pas nous ajouter plus de problèmes que nous n'en avons déjà, ma fille. Le Grand Vizir n'est pas un belliciste, et encore moins dans le Sud. Vous êtes une Reine pleine de surprises, en tout cas. »

Il aurait pu interposer sa foi impériale à l'allusion finale sur les manières violentes de son propre régime, mais cela aurait été vain, et plutôt hypocrite. Le passé ne jouait guère en leur faveur, même ces dernières années le taux de destruction s'en était tenu à des niveaux relativement discrets. Althar se contenta d'un Promis ! à côté de son oreille, ajoutant un bisou sur sa joue pour parfaire sa promesse.

    « Si vous avez des choses à préparer avant le départ c'est maintenant, on ne devrait pas tarder à se poser. Je vous attends à la sortie du vaisseau tous les deux ... »

Le paternel inclina machinalement la tête, et laissa là les deux jeunes tourtereaux. La chose était entendue, il n'y avait guère plus à en dire. Mais pas question de partir encore. Les mains autour d'elle, toujours, il n'en fallait pas beaucoup pour lui faire comprendre de rester là un instant. Sans se montrer etouffant, et en faisant attention à simplement chercher ses mains, pour lui démontrer qu'il n'était pas hostile, il abaissa sa voix pour lui parler. Mais pour la rassurer comment ? Il n'y avait pas de bonne manière de lui répondre, à dire vrai.

    « Ne lui donnes pas plus de pouvoir qu'il n'en a ... Tu es une mère magnifique et parfaite, ma Lera, Ne le laisses pas effacer ce bonheur là ... Penses plutôt à la parade dont mon père m'a parlé pour célébrer nos fiançailles, et où tu seras habillée d'or et le centre de l'attention, tout ça pour mériter que je te masse ton dos royal tous les soirs ... Terrible épreuve, bien pire que celle d'aujourd'hui mon Amour ... »

L'humour ? Valeur sûre et ultime forteresse derrière laquelle se cacher, le sourire aux lèvres. Il posa un long baiser au-dessus de son oreille, dans ses cheveux peignés, et la libéra finalement pour se placer à sa droite, sans lâcher sa main.

    « Je plaisantais, bien sûr, mais réfléchis quand même à l'idée ... Une Reine d'or et d'ivoire ... domptée uniquement par la Force ... Et ses deux petits louveteaux si mignons ... »

Un geste théatral de la main libre, un couloir derrière eux, et un Empereur qui les attendait. Rideau.


−−−−−−−−−−−−−−−−− ••••• −−−−−−−−−−−−−−−−−



Le Palais Impérial. Que pouvait-on dire pour justifier l'existence d'un tel endroit sans en révéler la personne qui y habitait ? Vraiment, personne ne s'est jamais posé la question ? Un monde secret, une planète entière qui ne connait pas sa vraie nature, et un homme capable d'ordonner la mise à mort de n'importe lequel autre. Comment était-ce possible ? La quantité d'armes au kilomètre carré donnait l'impression de se retrouver presque dans un entrepôt militaire. Du moins, au départ. Puis finalement habitude faisant, la curieuse vue d'une patrouille de plus ou moins ne semblait plus qu'être un détail lointain à cette planète dont on en attendait pas moins.

Mais vient un moment où on s'y trouve confronté. Arriver jusque-là n'avait été qu'une mince affaire, à dire vrai. Il suffisait de regarder la quantité d'hommes en armes pour garder le Palais pour comprendre que c'était ici que les vrais soucis pouvaient commencer. Helera était passée inaperçue, heureusement. Pas question de se demander pourquoi, il fallait simplement l'accepter. Et tenter d'entrer, avec un rendez-vous, et une description d'un groupe composé de trois personnes. Le Grand Vizir avait l'habitude, la chose ne l'impressionna pas outre mesure. Mais Althar fut un peu moins confiant, observant d'un oeil inquiet ceux dont il n'arrivait pas à croiser le regard. Ces casques sans face étaient une petite merveille psychologique, même tant d'années après leur création. Il est facile de l'apprécier quand on s'en sert pour se cacher soi-même de ses ennemis, mais lorsqu'on est de l'autre côté de la barrière ... brrr, inquiétant. Ce comité d'accueil n'était pas celui escompté, ni le même que d'habitude. Où est l'assistant et sa quantité de documents qui vient à chaque fois à la rencontre de Rhedatt ? Où se cache-t-il ? Derrière cette armure sombre ? Cela refroidissait ses ardeurs, et sa confiance. Mais l'homme sage est celui qui est capable de cacher ses émotions, non ? C'est bien pour ça qu'Althar est encore loin de l'être, entre ses regards à Helera et ceux aux gardes. Et puis cette distance qu'elle lui imposait, comme si ils n'étaient que deux connaissances ... Pourquoi est-ce qu'ils n'assument pas, hein ? Le résultat sera le même, il n'y avait pas plus d'explication à sa présence même en mentant que si il avouait la vérité. Mais non, trop de prudence vaut mieux que pas assez. Elle palissait à vue d'oeil ... Cette situation l'exaspérait.

On les mena lentement au travers du Palais devenu plus tentaculaire qu'il n'en avait l'air. De quoi avaient-ils l'air, au milieu des gens qu'ils croisaient ? Rhedatt saluait chacun d'une inclinaison de la tête, poliment, comme s'il fallait s'assurer de ne pas laisser entendre ce qui se tramait. Pourtant, ils n'en étaient pas moins trois personnes encadrées par des Gardes Nova, en marche pour traverser le Palais Impérial. Le message se suffisait à lui-même. Et comme une nouvelle preuve de cette infamie subtile offerte à des invités plus contraints que volontaires, on les fit passer par les portiques de sécurité. Subtilement installés, presque peu reconnaissables parmi toute la masse que représentait ce Palais, c'est la voix monocorde du Chef de peloton qui dévoila la supercherie. Althar jeta un regard d'agacement à Helera alors que Rhedatt se plia à l'exercice sans un mot. Une montre, une ceinture, et rien de plus. Le faste des bijoux n'était guère têtan, on préférait largement la luxe d'une tenue aux accessoires trop clinquants pour avoir une quelconque signification. Il passa et Althar fut le suivant à s'avancer, avant qu'il ne se désiste au profit de sa compagne, subtilement. Un sourire pour elle, et une galanterie sincère tandis que ses doigts cherchaient les deux broches qu'il portait à son propre col. La froideur du métal, gravé avec une technique primaire oublié de bien de populations, lui rappela combien elle important. Ce mariage futur, ces enfants qui étaient leurs, tout cela était une rugosité sous son doigt que même le temps ne parviendrait pas à effacer. Il les déclipsa à l'aveugle, en se rappelant l'habitude était à positionner celles de l'autre, souvent dans un éclat de rire amusé par la proximité engendrée. Mais bien sûr, pas maintenant. Son air lugubre, et son visage baissé ne furent pas longs à décrypter alors qu'elle était en train de se faire inspecter au corps.

La question ne se posa même pas. Le temps de réflexion fut infime, il évita le Garde Nova et traversa d'un pas rapide le portique alors qu'on l'interceptait déjà de l'autre côté, sous l'alarme automatique. Le bruit était désagréable, et le regard que lui lança son père tout autant, mais au moins cela eut l'effet escompté, attirant le regard et une bonne partie des Gardes. C'était à croire qu'ils n'avaient pas de volonté, les armes levées vers lui. Etait-ce des automates ? Leur manière de faire pour vérifier qu'il n'avait pas d'arme laissant entendre le contraire malgré tout, il se fit secouer et presque débrailler, tout ça parce qu'il avait oublié de poser ses deux broches .. Quelle tête en l'air, n'est-ce pas ? L'explication ne fut pas suffisante pour les Gardes, qui s'évertuèrent à vérifier s'il était réellement désarmé. Il n'était pas quand même pas assez stupide pour ça, tout de même. Mais bon. Il jeta un regard à Helera, lorsqu'on le relacha, s'efforçant de réajuster sa tenue en levant le menton. Le paraître d'un Prince. En toute circonstance. Malgré les regards, et les jugements. Allez, on repart. Rhedatt se contenta d'inviter Helera à reprendre son avancée par une main amicale dans le dos, sans perdre son air distant et détaché. Mais elle restait sa belle-fille, peut-être finirait-elle par le comprendre. Un très faible hochement de tête vers elle et il reprit la tête de la délégation, qui venait de traverser encore bon nombre de mètres. Epuisant.

Depuis combien de temps étaient-ils là ? Dix minutes ? Un quart d'heure ? Ca n'en finissait plus, ou presque. A chaque mètre traversé, le personnel civil se raréfiait toujours plus. Si les strates sociales pouvaient se contempler par leur proximité plus ou moins prononcée du centre de gravité du lieu, visiblement il arrivait un moment où plus personne n'avait accès à ce Soleil ... A trop s'approcher on s'y brûle, n'est-ce pas ? Leur situation illustrait bien cet adage. Ne restaient plus que les Gardes et leur pas cadencé comme des droïdes, sans bouger. Et un long couloir, où deux grandes portes attendaient. Et deux Gardes Rouges, visibles de loin. Leur lieu d'arrivée. L'Empereur. Leur avenir. L'inquiétude soudaine. Jusqu'ici elle s'était fait sentir par son appétit disparu, et cette sensation de fatigue que son esprit lui imposait pour fuir. Un coup de chaud, peut-être, au moment d'entrer dans le Palais lorsqu'il était à côté d'Helera, mais rien de plus. Une sueur froide, quoi. Mais maintenant, face à la vue de ces figures d'exception, la réalité le rattrapait. Son coeur qui bat un peu plus vite, son pas qui ralentit, et Helera qui est toujours aussi blanche. Sa main trouva la sienne, sans peine, et il la freina en même temps qu'il se stoppa. Il la regarda en sachant que les secondes étaient comptées.

    « Ne te laisses pas impressionner par lui ... »

Un chuchotement, et un front qui se retrouve sur le sien. Il prit sa main droite, sa main valide, pour la poser sur son propre coeur têtan, en cherchant son regard. En vérité, il aurait fallu plus de temps pour l'aider à s'éclaircir l'esprit, à comprendre ce qu'il disait, mais les Gardes Nova étaient en train de manger les derniers mètres qui séparaient la fin du peloton jusqu'à eux. Les mots sortirent en urgence, sans filtre ni forme. La vérité pure, et l'essentiel. Pour briser sa froideur et sa détresse, pour poser ses amarres dans le regard d'azur qui l'habitait, et lui souffler la chaleur d'un amour inconditionnel. Espérer, et lutter. Seuls nous sommes forts, ensemble nous sommes invincibles.

    « Tu es là-dedans Lera, et je serais toujours dans le tien. On est ensemble face à lui, je t'aime Helera. Ne l'oublies pas, tu es exceptionnelle, je t'aime ... »

La figure sombre se porta à leur niveau, avec certainement la volonté non-formulée de les séparer par son ombre. Mais ce fut juste une raison de plus pour Althar d'attraper sa future femme et l'embrasser rapidement, faute de mieux. Une de ses mains finit par échouer entre eux, prête à se poser sur son ventre rond .. avant de se rappeler qu'il n'était plus là. Elle tomba maladroitement sur le ventre de la Grise, accompagnée du regard de surprise d'Althar. Elle n'était plus enceinte ... Cette habitude était terrible. Il en eut un éclat de rire discret, plus nerveux qu'autre, avant de repartir main dans la main avec Helera l'air de rien. Elle avait tant changé, depuis tous ces mois. D'un extrême à l'autre, d'une vie à une autre. Ce qu'elle était aujourd'hui n'avait rien de plaisant à regarder. Oh si, elle gardait de son charme, mais la voir si pâle et malheureuse était un sévisse indirect que sans nul doute l'Empereur aurait apprécié ordonner. Sa prise se fut plus concrète sur sa main, désormais placé commodément à sa droite. Plus question de la lâcher, il se pourrait même qu'il lui sourit si elle le regarde.

Mais c'est assez. Le Garde signifia leur arrivée, et les grandes portes s'ouvrirent. La volonté d'impressionner faisait son effet, avec ses grandes portes et la figure lointaine qui trônait sans qu'on ne la distingue vraiment. La lourdeur de tout ceci, même si elle n'était qu'artificielle, pesait sur la conscience de chacun. Rhedatt avait jeté un simple regard en arrière vers le couple qui s'embrassait alors qui lui était déjà devant les portes. Oh oui, il faisait bien de profiter, pensa-t-il. Il pénétra le premier dans la salle du trône qu'il connaissait déjà. L'aîné se fit donc guide, les mains jointes dans le dos et le pas assuré, pour rejoindre l'Empereur de l'autre côté de la colonnade. Fier et omniprésent, lui et ses Gardes immobiles. Il trouva sa place, au bas des marches, à la gauche d'Helera, légèrement en retrait. Une manière de montrer qu'il n'était pas celui qui devait rendre des comptes à l'Empereur, et que cette chair, ce sang qu'il sacrifiait face à l'Empereur était bien présent, central. Lui se contenta d'incliner le buste avec déférence.

Althar, à la droite d'Helera, donc, leva un instant les yeux vers les étoiles. Cette forme lui rappelait quelque chose, lui semblait-il, mais fuir le regard de l'Empereur n'était pas la solution. La confrontation, malgré les alarmes internes qui sonnèrent soudainement de toute leur force avant de disparaître au loin, était de mise. Son esprit était en passe de se noyer dans sa propre panique, quitte à en sacrifier le protocole ou les bonnes manières. Arrivé face à l'Empereur, il lacha la main d'Helera pour poser un genoux à terre, au bas des marches, et baisser la tête. Oh oui, l'effet escompté de toute la mise en scène impériale lui faisait un effet vertigineux. Et même en sachant combien tout ceci était une construction volontaire pleine d'intentions politique, la raison s'effaçait au profit des ressentis. Et ici, face à l'incarnation de l'Empire, encadré de ses deux silhouettes rouges au visage lisse, dans le silence et sous le regard de la Galaxie, rien n'était plus fort que de ressentir la puissance écrasante d'un homme. Le Prince arrogant n'était pas là. Cela faisait quelques mois qu'il avait fait ses valises, jusqu'à se décider à disparaître le jour où il apprit qu'on le convoquait. Tout était identique : l'allure princière, l'élégance naturelle, et la beauté sans pareille, mais seule l'attitude n'y était plus. Incliné et soumis à cet homme, il n'était rien. Il ne bougea pas, là en bas. Mais il n'était pas non plus prêt à attendre.

    « Votre Majestée Impériale ... »

Sa voix était presque enraillée. Il lui fallut réassurer sa conviction pour ne pas laisser entendre, bien qu'il soit trop tard, l'influence de cet homme. Son destin se jouait à présent.

    « Je me ... Je ... Nous nous soumettons aujourd'hui à votre volonté et à votre autorité, selon votre demande, Votre Majestée Impériale ... Pardonnez ce mensonge que j'assume entièrement, mais ce n'est pas mon infirmière ... voici ma compagne, Helera .. Helera Kor'rial, ex-Agente efficace de l'Empire, et dévouée serviteuse quoi qu'on en dise .. Nous sommes là ensemble pour que vous décidiez de notre sort, Votre Majestée Impériale. »

Trop parlé ? Peut-être, il n'en savait rien. Rhedatt resta silencieux, les mains jointes dans le dos et presque inexpressif, bien qu'il ne regarda pas son fils. C'était l'Empereur qui l'intéressait, lui et tout ce qu'il pourrait dire. Les dés étaient lancés. Althar ne se redressa pas, incitant Helera à faire de même. Désormais il fallait attendre l'avis de l'Empereur. En espérant qu'il soit bien luné ... n'est-ce pas ?
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By Harlon Astellan
#32717
Passez sous le portique.


En effet, la femme passa et donna l'alerte. Un bip sonore et une lumière rouge. Le sergent reprit le bras d'Helera et lui intima - en soit, il la poussa en avant - de retourner dans l'appareil et d'y rester. Un opérateur en tenue et calot gris pianota sur un terminal, lançant un scanner qui balaya tout le corps de la femme. Les scanners révélèrent en une grosse tâche blanche le bras robotique de la femme, en zoomant au maximum pour discerner un appareil caché qui pourrait servir d'arme.

Venez ici.


Le sergent tira une aiguille à bout légèrement émoussé et piqua Helera sur toute la longueur du bras, endroit comme envers, avant de masser les différents tendons et les muscles d'artifice, à tenter de sentir une aspérité révélatrice. Après quelques minutes d'examens attentifs, il accepta de la laisser passer. Mais le sergent fut moins engageant. Pas de bras métallique à déclarer ? En revanche un vilain sourire cynique qui ne lui plaisait pas du tout. Il prit les bras du prince, l'immobilisa sur place et le fit fouiller par un de ces hommes, dont la fouille fut si minutieuse qu'elle avait de quoi donner envie aux gardes de sécurité des astroports. On décrocha les deux broches, et le sergent prit sur lui de les mettre de côté, dans un bac.

Vous les retrouverez si vous revenez ici.


Après quoi on les mena jusqu'à la salle de réunion.






Les Gardes avaient toujours une chorégraphie bien à eux. Les deux Gardes Rouges qui se plaçaient de part et d'autre de la double porte, prenant le relais aussitôt des Gardes Nova, avec une façade encore plus fermée et silencieuse. Si Helera avait été armée d'un sabrolaser, elle aurait pu les mettre à mal tous les deux. Mais dans la salle se tenaient - en évidence - plus d'une dizaine de ces individus. Devant chaque colonne se tenait en faction un Garde Rouge, pour huit colonnes. Deux au bas des marches, deux aux côtés de l'Empereur en haut des marches, deux à garder l'entrée, et deux à accompagner l'improbable trio. Une rapide succession d'additions donnait un total de 16 Gardes Rouges, deux pelotons complets de maîtres de l'Echani armés de piques de force. L'Empereur paraissait en sécurité.

Contourner l'hologramme central pour arriver devant l'Empereur était une erreur selon ce dernier. Il vaudrait mieux le prévoir rétractable dans le sol pour que la vue soit plus... complète, et termine d'écraser les auditionnés. Harlon nota dans un coin de sa tête d'en parler à l'architecte principal des lieux.

Mais enfin, ils étaient tous les trois là. Le père, le fils impétueux, et l'infirmière... deux choses perturbèrent Harlon. La première, le fils, en dehors du malaise obligatoire de la situation, ne semblait pas si mal en point que ça. La deuxième... il était persuadé d'avoir déjà vu l'infirmière. Et il pouvait en ajouter une troisième. C'était de voir les deux jeunes gens se tenir la main de façon éloquente. Se pouvait-il que Leia Organa ait changé de visage après une opération ?

Si seulement ! Si seulement.

    « Votre Majestée Impériale ... »

Il semblait loin, le jeune puceau malhabile qui le toisait sans discrétion après l'attaque du Praxeum. Ses remarques acerbes et critiques, son oeil vif qui brillait comme après l'annonce d'un pet d'abeille. Il était là, incliné, presque implorant. Il savait dans quoi il s'était mis maintenant. Et il n'avait plus besoin de se rappeler devant qui il se tenait.

Rhedatt Fanrel...


Un regard.

Le père de famille, aimant et attentif, Grand Vizir et Grand Moff du Noyau Profond.


Un regard vers le fils.

Althar Fanrel Keto. Prince héritier d'Impératrice Têta... et ça me paraît tout. D'aucun dirait que c'est déjà de trop ceci dit.


Et un dernier regard vers la fille. Son visage... il aurait parié l'avoir déjà vu. Mais jusqu'à preuve de rencontre, inutile de la nommer.

Et... pardon, mais j'ignore votre nom.


Pas d'ouverture, il ignorait son nom, point. Pas besoin de faire semblant d'être proche du peuple. Elle n'avait pas le type de l'infirmière toutefois. Pas dans le genre blouse blanche et juste en sous-vêtements en dessous. Rien de fantasmant. D'ailleurs, Harlon n'aurait même pas su dire si la femme était, à son goût, belle ou laide. On devenait des courbes élégantes mais aussi des muscles noueux et trop endurci pour former un corps de femme désirable. Et un air trop embrouillé, comme s'il avait vu trop de choses... Et un peu trop fine aussi. Mais, il n'y avait pas à dire. Les cheveux blancs avaient un grand pouvoir de séduction sur lui.

Je vois que le Prince veut parler. Qu'il parle donc.


Ce dernier semblait en difficulté. Il avait un jour profité d'un Harlon affaibli. Mais ce beau temps était loin derrière chacun maintenant. Les réalités avaient reprises leur droit chemin, et le Prince n'arrivait qu'au bas des marches de l'Empereur. Et la preuve de la réussite de ce dernier résidait dans son absence totale de besoin de lui rappeler qui il était. Le jeune homme fougueux avait apprit de nouveau qui dirigeait, et de lui-même. Ou avec l'aide de papa.

Tu tournes réac' mon vieux.

    « Je me ... Je ... Nous nous soumettons aujourd'hui à votre volonté et à votre autorité, selon votre demande, Votre Majestée Impériale ... Pardonnez ce mensonge que j'assume entièrement, mais ce n'est pas mon infirmière ... voici ma compagne, Helera .. Helera Kor'rial, ex-Agente efficace de l'Empire, et dévouée serviteuse quoi qu'on en dise .. Nous sommes là ensemble pour que vous décidiez de notre sort, Votre Majestée Impériale. »

Harlon ne bougea pas. Le visage stoïque, le dos droit, il avait prit le temps de placer ses mains en pyramide sous son nez, tête penchée pour écouter ce que l'auditionné - l'accusé - avait à dire. Il attendit une grosse minute après que le petit monologue se soit fini pour parler.

Oh. Maintenant je me souviens de vous.


Il parlait à Helera. Il se leva doucement et commença à descendre les marches. Il avait mit la grosse minute à profit pour chercher où il avait entendu ce nom. Helera Kor'Rial.

Vous étiez venue en doléances sur Serenno durant mon mandat précédent. Approchez ma chère, approchez.


Il la voyait de plus près maintenant. Il hocha la tête.

Compagne de Althar Fanrel Keto. Intéressant.


A mi-chemin sur les marches, il regardait plus Helera que son compagnon, le petit Prince qui devait n'avoir envie que de partir d'ici pour dessiner un mouton.

J'avoue nager en pleine confusion. Je demande audience pour que le jeune Fanrel m'explique pourquoi il a décidé d'avouer publiquement son amour à celle qui était alors Présidente de la Nouvelle République... et qui maintenant se présente à moi avec une compagne qui n'a pas l'air d'être celle qui était alors Présidente de la Nouvelle République.


Il soupira.

Althar Fanrel, petit diable de beau parleur. Vous les séduirez donc toutes.
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By Althar Fanrel Keto
#32750
« Je ne t'aime pas - Moi non plus. » Voilà une bonne manière de résumer la relation du jeune Fanrel et de l'Empereur. Si le père savait être plus mesuré dans son tempérament et son rapport à son supérieur, le fils avait marqué du fer de la jeunesse la corde tendue entre lui et Harlon. Un bon moyen de se montrer toujours méfiant, même si cette posture fut aussi inutile qu'aveuglante. Elle ne l'a pas empêché de poursuivre une chimère républicaine alors même qu'il connaissait déjà le risque de croiser le fer avec son ultime supérieur. Voilà donc le résultat de cette longue histoire d'amour, bercée d'un têtano-centrisme si prompt à détester l'autorité qui le bridait. Cet Empereur, si capable de détourner tout à son profit lorsqu'il fut Grand Moff dans le Nord, et aujourd'hui si volontaire pour mener cette guerre auto-destructrice, était la figure dominante qui posait son ombre sur sa propre existence. Une vilaine laisse tirée à présent pour le faire se relever au pied de ce grand escalier. Il lui assurait toute la hauteur bien nécessaire à un dirigeant de bas-étage. Une mauvaise pensée qui, semble-t-il, était justifiée en entendant la verve inspirée de celui censé inspirer milliards d'être à travers tout l'Empire.

Althar fit le choix, à tort ou à raison, de ne pas se risquer plus que de raison à entrevoir le courroux doucement nourri dans le regard impérial. Redressé de toute sa hauteur, comme Helera, il joignit les mains dans son dos dans une posture faussement militaire. C'était simplement de l'attente, lourde et violente, que leur maître à tous mettait en scène avec la dose d'acidité adaptée. Se taire, et écouter. Rien de plus, rien de moins. Une distance mentale si difficile à garder face à cette détestation mutuelle qu'il aurait dû envisager. C'était bien là la seule chose qui existait entre eux, et cette occasion était trop belle. Qu'il parle donc, lui et son armée rouge immobile. Rhedatt restait quant à lui le spectateur passif de l'échange. Son rôle dans tout cela avait été rempli à partir du moment où, avec tout le désespoir d'un tel geste, il eut offert au sacrifice un fils face à son bourreau. Il n'était plus que le spectateur impuissant de ce qui se jouerait aujourd'hui entre les 3 parties présentes. Qu'importe qu'ils ne s'apprécient pas, seul comptait le résultat. Et la survie de sa descendance. Si seulement il avait su ce qui se cachait à cette heure-là sur Nelvaan, pleurant leurs parents les ayant quitté trop tôt. Une honte de plus qu'aurait certainement pris à bras le corps ce grand-père en devenir. Mais pas cette fois. Le silence, encore et toujours, et la présence. Un Grand Vizir est fait pour seconder, et rien de plus. A cet instant, ou dans tous les autres.

Et finalement il en vint à Helera. Victime passive de ce rendez-vous incongru, bien qu'épargnée, étrangement, de tout sarcasme. Avait-elle omis de parler de réconciliations ? La question ne se posa qu'un millième de seconde, balayée par le retour de projecteur sur lui. Si la situation les empêchait d'avoir une proximité physique quelconque, symbolique, leur secret n'en finissait pas de les unir. La Force, mystique puissance insoupçonnée, était emplie de remous sous les à-coups successifs du Prince. Ce réconfort, cette présence, ce lien invisible était une source de courage et de volonté d'une nature différente et salvatrice dans une telle situation. Ecouter sans écouter, comprendre sans comprendre, mais toujours la rechercher au fonds de son esprit. Là, lumière grise parmi la morne présence des vies banales, elle était là, exténuée et solide. Il fallait qu'elle comprenne d'elle-même qu'il ne cherchait qu'à la rassurer. Cette galère était la leur, à eux deux, et à nul autre. Une bonne épreuve pour vérifier s'ils sont capables de toutes ces choses qu'une soirée d'hiver à s'ennuyer leur offrit dans leurs rêves éveillés.

Mais il s'arrêta là. A cette remarque, qui lui était directement destinée. Cette pique peu subtile que tout un chacun aurait eu le loisir de prendre mal, et d'en répondre avec violence et colère. Avait-il l'envie de se battre, à dire vrai ? Peut-être. A moins que la fatigue n'ait finalement raison d'une combativité vouée à un échec cinglant. Etait-ce pour autant une raison de ne pas se battre pour l'héritage de ses propres enfants ? Jamais. S'il avait eut le courage de faire face à l'Empereur en face à face, alors il lui répondrait. Et les choses se dérouleraient telles que la Force l'aurait voulu. Ses yeux se reportèrent sur la figure aux cheveux grisonnants. C'était le moment où jamais de faire ce à quoi on l'avait toujours préparé, cette croyance de sa propre fiancée quant à sa capacité à lever le menton et affronter monts et vents pour les choses en lesquelles il y croyait. Sûrement sa présence offrait-elle un sens et une sincérité réelle à ce bras de fer en devenir. Ne manquait donc plus qu'à trouver quoi opposer. Face au grand acteur à la couronne de lauriers se redressa donc le cadet, apprenti improvisateur au bord de la falaise.

    « Il n'y en a qu'une seule qui m'intéresse, Votre Majesté Impériale ... »

S'entendre dans ce silence pesant avait quelque chose d'étrange. Il en était presque mal assuré, dans une voix qui n'arrivait pas à trouver son potentiel concret. Se confronter à un ennemi coriace, et surtout bien plus grand que soit nécessite beaucoup d'énergie. Voilà quelque chose d'inconnu pour lui, quelque chose qui lui reste à trouver dans cette arène cerclée de rouge. Ses yeux se posèrent finalement sur lui, le forçant à élever la voix pour qu'elle trouve son plein potentiel.

    « Cette personne est à mes côtés aujourd'hui et je l'espère pour le restant de mes jours. Je ne peux pas prétendre à plus, et je n'en ai de toute façon pas la capacité ... Je n'ai point l'aura de l'Empereur pour séduire une femme, je ne suis qu'un simple noble d'une planète bien lointaine d'ici, et encore moins en comparaison à votre personne. »

Lèche-botte ? Insolent ? Difficile à dire. La frontière entre les deux est si mince que même lui ne sait pas dans quel but il dit cela. Sans haine ni sentiment, sans ton plus déplacé qu'un autre.

    « Vous connaissez, je pense, une bonne partie de la raison qui fait que celle que vous espériez voir face à vous ne le soit pas, Votre Majesté Impériale. Si vous me laissez l'expliquer, je peux tâcher d'éclaircir mon geste, et ce qui nous amène ici ... »

N'était-ce pas le but de sa présence ? Et ne venait-il pas d'en parler ? Il n'hésita pas bien longtemps.

    « Je n'ai jamais désiré trahir l'Empire, ni même en remettre en cause son existence ou son Empereur, à dire vrai. Mon acte était celui d'une génération en questionnement face à son propre avenir. Je suis en âge de prendre les armes, et en même temps de fonder une famille. Dois-je croire que le destin qui est mien est forcément celui du sacrifice ? Est-ce là ce que je dois espérer pour mes futurs enfants ? Leur offrir une Galaxie ravagée par la guerre, et aux générations usées et réduites à néant par les batailles de masse qui animeraient nos planètes ? J'ai cru pouvoir être juge de cette question ... Mon père ... mon père a toujours été fidèle, mais le voir veiller sur une planète reclue sur elle-même, à mille lieux de ce qu'elle fut ... j'ai cru avoir quelque chose à défendre, quelque chose à espérer, Votre Majesté Impériale.

    J'ai cru en une paix qu'une vieille tradition noble aurait pu apporter aussi paisiblement que quelques mots prononcés à la face de cette Galaxie. Un mariage entre un Prince et une Princesse. Nous avons le même âge, le même raffinement, et la bêtise des idéaux. C'est en tout cas ce que j'ai cru, et ce qui m'a mené à mon erreur. Outrepasser un pouvoir qui n'est pas mien, et me ridiculiser à jamais face aux quelques personnes qui auront suivi toute cette histoire. Aussi splendide que vous auriez pu l'espérer. La suite est assez claire, vous la connaissez. Elle annonce son mariage avec un militaire de bas étage, et sûrement attend-elle leurs enfants à cette heure-ci. Et moi, je suis là, face à vous, parce qu'on considère tout cela comme une traîtrise pour avoir espéré rapprocher un minimum une paix potentielle entre nos mondes. Non, cette femme ne viendra jamais avec moi, pas plus que je doute lui reparler un jour. Elle m'a tenue bien trop longtemps loin de celle qui trouva le remède adéquat à ma maladie, et qui se trouve être dans une posture tout aussi instable que la mienne, Votre Majesté Impériale.
    »

Avait-elle envisagé un jour qu'un homme tenterait de la séduire devant l'Empereur Galactique lui-même ? Sans honte ni imposture, prêt à déclamer tout le bien qu'il pensait d'elle et les sentiments qu'il éprouvait ? L'assurance du Fanrel était là. Enfouie au milieu du reste, elle se gorgeait de cette énergie pour s'alimenter et relancer la machine. Pour transcender son inquiétude en preuve d'amour. Même ici. Et ce n'était que le début, sûrement à tort, de tout ce qu'il pouvait faire pour elle.

    « Elle est ... à l'opposée de cette ancienne Présidente. Elle est patiente, et sincère, elle est une chance que j'ai trop longtemps ignoré pour mieux faire des erreurs, jusqu'à qu'elle me trouve. Surtout, et c'est peut-être ce qui compte le plus, elle est impériale. Une kuati, une volontaire, un exemple à l'azur inestimable ... »

Althar secoua la tête pour chasser les pensées qui le prenaient, maladroitement, quitte à lâcher un soupir au passage.

    « Pardon, je m'égare, mais je fais pâle figure à côté de ce qu'elle a accomplit au service de l'Empire. Elle a contribué à retrouver le joyaux de votre flotte ... Notre flotte, du poignard le plus aiguisé que nos frontières connaissent ... Je ne devrais pas parler pour elle, et je ne le ferai plus. La Présidente a préféré tourner le dos à ce qu'elle prétendait défendre tout en sacrifiant ma dignité et celle des pacifistes avec elle. Qu'il en soit ainsi. Votre Majesté Impériale ... »


Ses yeux se portèrent sur elle, sur cette Reine habillée comme jamais elle ne l'avait été. L'interdiction d'être démonstratif demeurait, son corps devait rester concentré vers l'Empereur, mais il n'y pouvait rien. Ses pensées, ses envies, son esprit étaient tournés vers elle. Il ne manquait qu'une chose. Un sourire, peut-être, le premier depuis qu'ils s'étaient présentés à l'Empereur. Timide mais sincère, et annonciateur d'une main tendue partie pour rechercher celle de la Grise. Se positionner à gauche avait l'intérêt concret de lui permettre de serrer cette main de chair, et d'en apprécier la froideur qui s'en dégageait à cet instant. Il allait enfin pouvoir partager le feu qui brûlait à parler autant à son bourreau.

    « Si la situation l'avait permis ... nous aurions eu une demande à vous formuler. Une preuve à vous donner. Une page à tourner. Helera est ma fiancée, depuis quelques mois. Elle est l'incarnation de mes espoirs pour la Galaxie, de mon silence et de ma modération au profit de votre autorité, dans le plus pur respect de ce que vous incarnez. Jamais je n'aurai dû parler pour plus que moi-même, même si je n'ai jamais prétendu à cela. Helera me rappelle tous les jours la chance que j'ai de vivre parmi un peuple comme le nôtre, parmi ces étoiles où l'aspiration réelle à créer quelque chose existe. Elle est mon phare, et ma faiblesse ultime. J'en ai conscience, et je crains votre courroux pour tout le mal que vous pourriez faire en sachant cela ... Mais je suis à nu face à vous, Votre Majesté Impériale, comme tout autre sujet. Prince et déjà bien trop pour un seul être comme moi, mais il ne me manque qu'une ultime chose, être le mari de celle qui me supporte au quotidien. Si la possibilité avait existé, si les choses s'étaient passées différemment, si vous en aviez eu le temps ... »

Avec souplesse, et sans lâcher la main d'Helera, le Prince remit genoux à terre pour accentuer la gravité du moment. Tout était important ici, les mots comme les gestes, la sincérité comme la croyance. Tout.

    « Cela aurait été un honneur que vous prononciez notre union ... Un mariage sous l'auspice de l'Empire lui-même aurait été une démonstration de plus de notre volonté de servir l'Empire. Nos enfants seront des citoyens impériaux, ils seront libres de vivre dans cette Galaxie où l'ordre et le progrès sont les maîtres mots, où l'aspiration à la transcendance de la condition humaine leur offrira un avenir certain. Un trône, peut-être, aussi, et l'héritage d'idéaux et de cultures uniques. Tout ça, parce que l'Empire le permettrait, et parce qu'ils auraient été les enfants légitimes d'un mariage célébré par l'Empereur lui-même. »

La perspective était solennelle. Sincère, même, plus que jamais. Pouvait-il imaginer qu'ils attendaient quelque part à des milliards d'étoiles de là où ils se trouvaient ? S'il ne se battait pas pour sa propre destinée, c'était au moins pour la leur qu'il devait assumer ses propres fautes, et ses propres aspirations. Espérer, encore et toujours, pour faire changer les choses. Il baissa la tête, quittant du regard le monde du vivant pour la froideur du sol à ses pieds.

    « Mais cela n'est pas le cas. Elle comme moi, après tout ce qu'elle a sacrifié pour l'Empire, et tout ce que j'ai cru bon de faire au nom de ma volonté de voir l'Empire subsister, tout ceci n'existera jamais. Nous sommes des traîtres, agenouillés face à notre Empereur, et nous attendons son jugement. Notre vie est dédiée à l'Empire, notre coeur tout autant. Vous en êtes juge, Votre Majesté Impériale. »

S'il n'était pas né avec une cuillère dans la bouche, sûrement aurait-il fini par faire de sa vocation le théâtre. Acteur gestuel au naturel déconcertant, le personnage était maîtrisé et quasi princier dans sa manière de faire et de parler. C'était une bizzarerie acquise par ces longs mois passés au milieu de la noblesse Tapani et leurs manières de vivre des moins communes. Un bon héritage, en plus du goût pour les capes sur mesure, qu'un Empereur à l'oeil aiguisé saurait apprécier avec toute la valeur qu'il l'estimerait. C'est-à-dire proche du néant. Mais c'est là tout le charme d'Althar, non ?
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By Helera Kor'rial
#32753
Tendre le bras ? Simple contrôle de routine. Pourtant, ce n’est pas avec l’assurance d’un maître sensitif qu’elle obtempéra, mais avec la blessure spirituelle que cela lui avait causé. C’était sans doute un des pires sévices qu’on pouvait lui infliger, même si pour d’autres cela n’était pas plus intéressant qu’une partie d’échec. Helera détourna les yeux et sa mâchoire vint croquer sa main fermée en un poing. Ne pas regarder, ne pas écouter. Elle ne sentait rien, n’avait aucune sensation et pourtant on eut dit qu’on était à nouveau en train de le lui arracher le bras. C’est d’ailleurs ce qu’elle craint, avec cette sorte d’aiguille qui n’eut droit qu’à une esquisse de son regard. Elle s’attendait déjà à devoir être mise à nue, un bras en lambeau, sa peau artificielle à terre, lui rappelant à quel point elle avait échoué. Lui rappelant que même avec la Force, elle ne faisait pas plus le poids face à un lézard. Une dure leçon d’humilité qui avait eu pour la simple conséquence son exil de l’ordre, avant de revenir quelques mois plus tard, et finalement se retirer de la guerre et de toutes les affaires galactiques dans lesquelles elle était impliquée. Tout cela pour un vulgaire bras arrachés sur une planète en guerre, pour sauver deux Jedi. Triste ironie du sort, sachant que le moustachu lui aurait sans doute fait bien pire, au nom de son code. Trop bon, trop bête, à défaut de rimer, commençait par la même lettre. C’est finalement Althar qui détourna l’attention, tandis qu’elle avait repris son bras, sans même regarder ce qu’il lui avait fait, pour le blottir contre elle. Lui avait-il installé un radar ? Un pisteur ? Quelque chose qui permettrai à l’empire de la traquer ? Elle changea d’allure et s’empressa de regarder son membre artificiel, massant à son tour et épiant avec la Force la présence d’une telle petite machine. Dans le même temps, elle épia le comportement des gardes, tandis que leurs armes levées dans sa direction pourraient mener à une simple execution. Le premier qui pensait ne serait qu’à bouger l’index subirait une rupture d’anévrisme. Foi de Nelvaanienne, personne ne tirerait sur son futur mari. Quoi qu’il en soit, tout se passa … bien ? Pour le moment en tous cas.

Ainsi tous trois rentrés, Helera qui suivit son Prince main dans la main, genoux à terre, dialogue d’entrée, suivis de … sarcasmes ? Ou non, plutôt un désintéressement à Althar. Total et absolu, pour se concentrer sur sa personne. Quelques marches à descendre, et il l’invita à en monter pour réduire la distance. L’anxiété de l’attente avait été dépassée, et Helera reprenait du poil de la bête, surtout qu’il n’y avait rien pour stopper la Force, ce qui faisait d’elle la créature la plus puissante dans cette salle. A défaut d’être la créature qui savait le mieux utiliser la prose. Ainsi, la reine obéit et se leva, obéissant à l’ordre qu’on lui intima, monta les deux premières marches, esquissa un regard vers les gardes Nova, puis vers Harlon, les yeux dans les yeux. A l’affirmation qui ne nécessitait pas de réponse, elle inclina respectueusement la tête. Elle se sentait propulsée quelques années auparavant, Jenna à ses côtés, qui parlait, tandis qu’elle écoutait. Une Helera qui ne disait pas mots, qui ne prononçait pas de paroles pour ne pas écorcher la sensibilité des plus grands. Jenna, Jena, Jaina ou Jayna cependant, n’était plus à ses côtés, et un plus grand « parleur » était là désormais. La reine se pinça les lèvres. Un empereur confus était un empereur qui prenait de mauvaises décisions. C’était ce qu’elle pensait, avec toute l’expérience des empereurs qu’elle avait. Si confusion il y eu, elle ne dura pas longtemps, et la prochaine remarque sur ses conquêtes lui fit froncer les sourcils. Osait-il ? Il osait. La réponse d’Althar fut immédiate, et la sienne suivit quelques secondes après :

« Et je compte bien m’en assurer. »

Un sourire vers le Prince, en bas des marches, où elle le rejoint finalement. Puisqu’apparemment elle n’avait plus rien à faire en haut. Retrouver sa place en bas de l’échelle, face la hauteur qu’imposait l’homme au visage marqué. S’il fallait choisir, elle l’aurait dit insolent, comme elle le connaissait, elle savait qu’il n’aurait pas osé l’être. Un bien étrange paradoxe qui se jouait dans la comparaison de l’empereur avec un tombeur de femme, ou qui fait tomber les femmes. Le discours qui suivit fut plus solennel, mais au combien grandiose à ses oreilles. Il parlait comme un livre était écris, par ces artistes dont la prose coulait dans leur doigt, comme un fluide passeur d’idée novatrice, inspirantes et merveilleuse. Ces vendeurs de rêves qui n’avaient dans la tête que des mondes par milliers, sans réellement vivre dans celui-là. Le prince formalisait tout cela à travers un discours, quelques mots seulement. Si l’empereur ne se sentirait pas forcément touchée, elle l’était, totalement. Elle retombait une deuxième fois amoureuse, ou peut-être une troisième. Si son regard était concentré sur l’empereur, elle finit par totalement regarder Althar, absorbée par ses paroles, ponctuant par quelques sourires les compliments qu’il lui faisait. Avec quelques tentatives pour redorer le blason qui lui avait été arraché. Veine, à son humble avis, mais au moins tentative tout de même. Et c’était beau, parce que c’était fait avec un naturel, sans aucune préparation. S’ils avaient été seuls, elle lui aurait sans doute sauté dans les bras, l’aurait embrassé, se serait roulés à terre avec lui, sous le regard surpris des gardes novas dont l’amour n’existaient sans doute pas dans leur cœur. Il appuyait en revanche un peu trop sur ses services si exceptionnels et ne méritait pas autant d’éloge. Peut-être en plus que cela pourrait se retourner contre elle. Althar ne savait pas tout ce qu’elle savait, et l’empereur, lui était probablement au courant. Il était empereur, il savait tout. Ne pas la voir comme une ennemie parce qu’elle détenait quelques informations capitales était sans doute un objectif également. Mais cela, elle ne pouvait pas lui signifier, pas maintenant qu’il était lancé dans un discours passionné.

En revanche… Vraiment ? L’idée qui avait été sienne, peut-être partagée, sortait de sa bouche à lui. Alors il était d’accord avec tout cela, de la possibilité que ce soit l’empereur qui les marie ? Incroyable. Et en plus de cela, il l’avait exprimé de la manière la plus parfaite possible. Sa main dans la sienne se serra davantage et son pouce très lentement fit quelques allées retours sur le dos de sa main. Helera avait baissé la tête désormais, mais son sourire quant à lui ne tarissait pas, marquant désormais son visage du bonheur que cela lui procurait. Ils n’avaient pas vraiment parlé de la manière dont ils allaient se marier, ni dans quelle circonstance. L’empereur accepterait-il de les lier à son empire ? C’était toute la question. Mais finalement, quelle que fut sa réponse, Helera n’en avait rien à faire, puis qu’elle était avec Althar, et qu’elle savait que toute manière, il était prêt à tout. Mais elle se reconcentra néanmoins, repris de la prestance, gonfla le torse et souffla tout en relevant la tête. L’heure n’était pas à de telles frivolités, et la réponse se devait d’être encaissée. De nouveau, son sourire se tarit et son regard fixa l’empereur.
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By Harlon Astellan
#32765
De leçon d'égo en flatteries. Le jeune Fanrel jouait à un jeu qui pouvait se solder par un quitte ou double ensanglanté. Jouer sur la vanité des interlocuteurs avait de ceci de produire des effets sans aucune demie mesure et neutralité. En positivant la puissance séductrice de l'Empereur - oh oui, le jeune homme n'en avait pas la carrure - il pouvait tout aussi bien tomber sur un frustré mal dégrossi qui décide de le prendre à la raillerie plutôt qu'à la flatterie. Avec des conséquences potentiellement funestes.

Heureusement, Althar ne créait pas le démenti. Harlon avait soulevé un lot de jeunes femmes durant sa jeunesse qui le plaçait dans un carré restreint de prédateurs sexuels. Il ne payait pas de mine l'Empereur, depuis bien remis dans ses bottes. Il avait toujours tenu plus du noble que du marin-pêcheur. Et pourtant... il en avait désalé de la morue.

Ce qui était certainement de l'ironie mesquine n'était pas mal perçu. Harlon n'était pas exempt de défauts, et lm'un d'eux était parfois de se laisser convaincre de ses propres capacités. Peut-être pour preuve d'une sur-estimation de soi. Ou pour compenser un appétit maintenant tari depuis pas mal d'années.

Ecouter le jeune homme n'avait pas été si difficile, en fin de compte. Il était clair, ne se baladait pas sur des chemins trop risqués, et prenait tout de A pour n'aller qu'à Z, sans glisser vers les caractères spéciaux ou tout ce qui se révélait vite redondant.

La fin eut le mérite de le surprendre. Il la manifesta en clignant des yeux de façon un peu appuyée... et entendue. L'air de dire "ça me paraît évident" quand il pensait le contraire. Lui ? Les marier ? Oh, il en avait le pouvoir suprême. Il aurait pu prononcer le divorce du père Fanrel qu'un prêtre traditionnel de Têta n'aurait rien pu y redire tant la chose aurait été officielle.

Je vois.


Il descendit ce qu'il restait des marches et se portait maintenant aux côtés de chacun, tour à tour. Mains jointes dans le dos, à fixer les yeux de chacun, au centre de leur triangle, à se mouvoir d'un sommet à l'autre, en sens antéhoraire. Subrepticement, ses gardes rouges avaient fait quatre pas en avant sans faire mouvoir la moindre particule d'air autour d'eux.

Le silence devenait abrutissant. Dans une ambiance de cathédrale, on entendait simplement les talons ferrés de l'Empereur qui claquaient le marbre alors qu'il passait en revue sa petite troupe en bas des marches. Sa taille seule comptait ici bas.

Helera Kor'Rial.


Il se fixa sur elle. Rien que sur elle, tournant le dos à son compagnon. Délibérément.

Ce qui me rendrait curieux, c'est de savoir ce qui vous a bien poussé à l'exil. De mémoire d'homme, je n'ai vu mention de votre nom en public que lors du désaveu de votre oncle lors de la Crise de Kuat, où votre passé d'agent Sith n'a été brandi que comme argument en sa plus totale défaveur.

Mais j'argue que le decorum d'une condamnation publique s'accompagne peu ou prou des arguments officieux. Aussi je serais bien curieux de savoir la raison réelle de votre renvoi. Si d'ordinaire vous souhaitiez consentir à me la donner.


Il n'attendit pas la réponse. Il accorda cette fois son temps au père.

Quand cette entrevue sera terminée, j'aimerais que vous restiez ici. Je dois m'entretenir avec vous d'une affaire privée.


Le fils eut droit au regard émeraude maintenant. Il ne pouvait y lire nulle haine, nul dédain, nulle moquerie.

Des gens veulent votre tête. Ils la veulent pour cette déclaration envers une figure de proue d'une idéologie qui s'unit dans le désir de notre destruction. Et maintenant que vous pourriez être sauvé par mon simple concours, vous revenez au bras d'une demoiselle dont le nom de famille n'est que synonyme de nouveaux ennuis.

A ce propos, mademoiselle Kor'Rial, si vous pouviez rester vous aussi après que votre fiancé s'en soit allé dans le couloir. Nous allons discuter de votre situation en privé.


Un petit temps. Harlon dépassa le jeune homme cette fois, et n'offrit aucun regard. A personne.

Mais... vous avez raison. Pourquoi nous battons-nous ? Pourquoi mourrons-nous ?


Ouvrant le bras, il pointa sa main vers le ciel d'artifice au-dessus d'eux, dont chaque éclat était un de leur système.

Nous nous battons pour un droit de vie. Ce qui est un sacrifice est plus qu'un sacrifice. Notre but à tous est d'offrir à nos fils une vie meilleure que celle que nous vécûmes.

La Guerre et son Sacrifice n'est qu'un concept qui vous dépasse.


Althar et Rhedatt avaient un terrible défaut que n'avait pas Harlon. Ils étaient deux idéalistes. Rêveurs d'une société meilleure, débarrassée des guerres et des conflits sans fin, sans fondement parfois. Ils étaient assez intelligent pour comprendre que ce n'était qu'un plan, un plan qui continuait inlassablement, mais pas assez intelligent pour qu'ils sachent lequel. Harlon l'avait comprit jeune en étudiant les fondamentaux des historiques martiaux et les déclencheurs.

La vérité avait une trivialité qui la rendait trop complexe à effleurer et définitivement trop simple pour que ça ne soit que cela. Si Harlon avait senti en eux des gens d'ambition et de stratégie politique, il aurait pu se livrer à ce sujet. Pour autant, il n'en pouvait rien. Ils étaient de ceux qui devaient rester dans le brouillard jusqu'à leur mort. Ou jusqu'à l'abandon de leurs idéaux qu'ils estimaient justes et réalisables.

Si chacun de nous doit payer un tribut, le dernier sacrifice lui n'est plus une obligation. Mon Empire donne le droit à la vie et à la famille.


Peut-être fallait-il maintenant se retourner, et lui dire dans les yeux.

Et le plus important, dans la vie, c'est ceux qu'on aime.

Et pour cette raison... je consens à votre union. Et j'en prononcerais la liaison finale lors d'un mariage princier.


Il leva une main.

Mais que les choses soient claires, Fanrel Junior. Votre place est celle qu'elle est... Prince Héritier Présomptif de la Maison Fanrel d'Impératrice Têta. Vous avez fait preuve d'une arrogance particulièrement déplacée lors de notre déplacement hyperspatial après les événements du Praxeum.

Pour ne rien vous cacher, vous venez de vous éviter une passage chez un dentiste aujourd'hui.


Il devait bien l'avouer : il avait eu une belle intention de lui casser la gueule. Mais la gueule d'amour avait eu raison d'une partie du coeur d'Harlon.

Après ça, j'espère être bien clair. Vous serez un citoyen impérial. Votre devoir sera envers votre famille mais avant tout envers l'Empire. Et si vous deviez repasser ici pour discuter d'un écart de loyauté, le trajet tournera court. Votre père n'aura pas le loisir de négocier avec moi une entrevue dans mon palais.

C'est vu ?


Mais ce n'était pas tout.

Et ce mariage est aussi accompagné de devoirs envers le conjoint étranger. En épousant un citoyen impérial, mademoiselle Kor'Rial ici présente obtiendra immédiatement la nationalité Impériale, avec les devoirs qui lui incombent.


On approchait de la fin.

Et si d'ordinaire vous deviez vous marier en public, que votre femme prenne votre nom. Je peux... contenir les éléments dissidents qui vous reprochent la déclaration au Sénat. Mais pas ceux qui ouïront le nom de Kor'Rial.


"Contenir". Un beau mot pour dire "saigner comme des porcs".
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By Helera Kor'rial
#32767
Il voyait. Elle aussi, grâce à la Force. Dons de prescience, extra lucidité ou juste tournure de phrase banale pour un homme qui ne l’était pas. Le couple attendit, Helera fixait toujours l’homme à la plus grosse couronne. Mains dans le dos, il descendit lentement les marches puis comme un requin tourna autour d’eux. Ses pirahanas bougèrent également, prêts à fondre sur leur proie, venue faire amende hororable. L’un et l’autre ne bougèrent pas. Les yeux face à elle, Helera attendait, bras le long du corps, doigts qui jouaient le dos de main de son futur. Mais qui fut séparé par un Empereur en volonté de s’imposer. Elle n’était que le centre de cette attention pour le moment. Lentement, elle tourna la tête vers lui, se voulant montrer digne par un menton légèrement levé. Grande pour une femme, Helera n’en restait pas moins plus petite que son homologue masculin. Ainsi, il ne savait rien. Rien d’autre que ce que la politique impériale et la désinformation avaient bien pu lui proposer. La guerre de l’information, qui même à l’intérieur d’un empire, dans les plus hautes instances, faisait toujours rage. Si l’empereur ne savait, le Roi de Têta peut-être pas non plus. L’empire tout puissant qui ne l’était pas, troué de toutes part par les dissidents qui lui ravissaient une partie de pouvoir. Helera leva le bras droit et un seul son sortit de son gorge, étouffé par le changement de position de l’empereur. Elle se ravisa et baissa la tête après cette erreur. Chacun son tour, désormais ce fut Althar qui eut droit aux attentions impériales.

Des gens voulaient sa tête ? Qu’ils viennent. Helera était son infirmière après tout, et son devoir était de le préserver de tous les microbes qui tenteraient de le nuir. Elle fronça les sourcils et releva lentement la tête, son regard se perdant sur Althar. Si c’était vraiment le cas, alors elle allait devoir se mettre en quête de ces oppresseurs. Ne serait-ce que pour leur faire comprendre que ce que la Reine aime, on ne le touche pas. Ce que la Reine protège, on ne le regarde pas. Regard vers l’empereur, cette fois une demande sans interrogation, répondant alors par politesse par un hochement de tête. Alors il débuta sur une tout autre idée, celle du sacrifice. Un jugement bien hâtif de sa part qui lui vallu un très léger froncement de sourcil de sa part. Que savait-il de ce qu’elle avait dû sacrifier pour la guerre ? Quel était le prix de la survie des siens ? Helera se redressa et plaça ses deux mains dans son dos également, prenant une inspiration avant de lentement souffler dans le silence monachale de ce palais. Qu’importe, au moins l’empereur acquiesca face à leur demande de mariage. Helera cette fois, malgré tout le peu de contrôle qu’elle présentait sourit, tout en se retournant vers Althar. Sourire qui se târit alors que l’injonction fut prononcée. Injonction qui lui étira davantage le sourire. De la moquerie ? Juste un petit peu, elle imaginait bien Althar se battre avec l’empereur ? Qui gagnerait ? Tant que sa formation n’était pas complète, il était difficile à le dire. Mais cette fois, elle baissa la tête pour ne pas gêner les deux protagonistes dans leur discour, puis se reconcentra sur un visage à l’attrait du marbre.

Citoyenne impériale, comme elle l’avait toujours été, en réalité. On ne l’avait pas déchu de sa nationalité, mais de son statut d’agent impériale. En revanche, qu’est ce que cela voulat dire pour Nelvaan ? La planète devenait elle impériale ? Avec des taxes ? Il serait déçu, il n’y avait pas de système monétaire. Ou plutôt non, pas déçu, puisqu’il exigerait dans tous les cas un tribut qu’elle devrait se débrouiller pour trouver, et à justifier. Comment justifier que l’argent qu’ils ont provint d’une guerre perdue et des pillages et contrebandes des Hutts ? Guerre idéologique devenue lucrative et finalement, guerre perdue. Comment justifier que l’argent était récupéré via divers filiales et entreprises dans la galaxie, qui par sa seule volonté pouvait-être fermées ? Non, elle ne pouvait tout simplement lui dire, même si elle en mourrait d’envie. Même si elle voulait que Nelvaan soit reconnues comme une planète et que son peuple soit protégé. La Reine devrait se débrouiller seule, toujours.




Finalement, l’entrevue terminée, pas le temps de parler à son prince, puisque la deuxième réunion déjà avait lieu. Cette fois sans filet de sécurité, seule face à l’empereur, entourée de gardes rouge. Plus d’Althar, plus de Rhedatt, juste elle. Une grande inspiration tandis qu’elle se trouvait face au trone, les deux moins jointes au niveau du bassin. Elle suivait l’empereur du regard comme un girouette suivait le vent. La tension de la découverte était passé, maintenant elle devait ne pas dire des bétises, ce qui était presque toujours le cas. Un don de parole qui lui faisait cruellement défaut, et plus que cela, qui la mettait bien souvent dans des situations délicates. Un bref mouvement de tête pour dégager une mèche de devant ses yeux.

« Votre altesse … Je vous remercie pour l’entrevue que vous nous avez accordée et du consentement prononcé en notre faveur. Je vous remercie également d’avoir épargné mon fiancé. »

Elle baissa la tête lentement pour accompagner ce signe. Remerciement qu’elle avait attendu l’entretien privée pour prononcer. Helera pensait que c’était assez personnel pour que seul lui l’entende. De plus, certaines personnes trouvaient dans le remerciement un acte de faiblesse, pour le récepteur. Aussi ne voulait-elle pas nuire à son image devant sa famille.

« Je ne suis pas aussi douée qu’Althar pour les discours et … je ferai de mon mieux. »

Alors ses souvenirs replongèrent encore une fois dans son passé si tumultueux, où la tempête régnait, ou la mort était constante et les combats quotidiens. Déchirés constamment à travers le devoir et les dangers. Une époque dont personne ne se souvenait visiblement, et surtout pas les personnes qu’il fallait.

« Pour reprendre l’histoire juste avant l’exil, il faut considérer l’époque de fin de l’Inquisitorius. Jenna Jatine, Haute inquisitrice, et moi-même, étions sous les ordres de l’empire. Notre chasse des inquisiteurs de l’ancien régime avait touché à sa fin et nous étions sur les traces de Zsinj, seigneur de guerre. Cependant, je me rappelle la tournure que prenait les événements, et de la radicalisation de ma supérieure. Je parle en termes de Force … psychique votre altesse, avec tout ce que cela implique. »

Devenir un des êtres qu’ils avaient juré de combattre, en claire.

« Ne sachant pas quoi faire pour la sauver de sa propre fin, j’ai décidé de me rendre au temple Jedi avant de quérir leur conseil. Erreur de jeunesse comme vous pourrez l’imaginer. J’ai été isolée et je suis passé à quelques paroles d’une mort immédiate. Première désilusion venant des Gardiens de la Paix. Mais qu’importe … Je suis resté un mois tout entier dans le temple, jusqu’à ce que je trouve un moyen de partir. Cependant, quand je suis revenu à notre base opérationnelle, on m’apprenait sa mort, celle de Jenna. Du sabre d’un Sith dont j’ignore tout. C’est ainsi de là que tout est partie. »

Le contexte venait d’être posé, maintenant ce qui l’intéressait.

« Les subventions impériales avait arrêté du jour au lendemain sans explication. Alors je décidai qu’un entretien avec un dignitaire impériale serait de mise. Ils me trouvèrent sur Kuat, me capturèrent pour me ramener dans une base ou un vaisseau, je ne saurai dire. L’argument avancée fut « Traîtrise », parce que j’étais allée voir les Jedi, institution républicaine tandis que la guerre faisait rage. Alors ils m’ont affamée, torturée et ils m’ont … »

Elle se figea, le regard dans le vague, tandis qu’un très léger froncement de sourcil vint barder son visage. Les inconvénients d’une mémoire absolue prenaient tout son sens ici. Se rappeler n’était pas compliqué, mais l’obligeait à revivre encore et encore cette scène qu’aucune justice n’avait su comprendre. Quelques secondes, puis ses yeux se débloquèrent, elle en cligna légèrement et regarda l’empereur. Petite absence. Se concentrer. Visage de marbre.

« J’eu été incorporée dans les renseignements impériaux néanmoins avec pour ordre d’infiltrer un groupe pirate qui agirait a la solde de l’empire. Mais entre temps, il y a eu l’épisode de Kuat. Je perdis alors tout le soutien de l’empire pendant ma mission, une deuxième fois. Ne cherchant cette fois aucune explication, ne voulant revivre ce qu’ils m’avaient fait, j’ai fui. Ce n’est que plus tard que j’appris que mon oncle avait tenté un coup d’état sur la planète, sans succès. Alors Kuat perdit son identité, et un collier républicain lui fut accroché. »

Voilà pour l’histoire de l’exil.

« Maintenant, j’imagine que pour l’ancien Triumvirat, ma simple parenté avec mon oncle suffisait à vouloir me capturer. Leur volonté devait probablement être de rayer le nom des Kor’rials. Ce ne sont que des présomptions en revanche, je n’ai rien qui ne puisse étayer les faits que j’avance. Ma fuite à l’époque était plus importante que de comprendre une nouvelle fois de quoi l’on m’accusa. Puisque la Galaxie goba l’information avec une … crédulité déconcertante, ce n’est pas que de l’empire que je dû me protéger, mais bien de toutes les institutions officielles existantes. »

Si l’histoire s’arrêtait là, ça aurait pu être beau. Mais pour le reste, cela sortait du périmètre de la question de l’empereur. Aussi ne s’y aventura t-elle pas.
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By Althar Fanrel Keto
#32775
Le silence retomba lentement, comme un linceul venu recouvrir la pièce de théâtre qui se jouait là. Le Prince, presque essoufflé, ne pouvait qu'essayer de retrouver le calme de son propre organisme pour se préparer à la contre-attaque. La charge avait été dictée avec un certain entrain, et surtout la pression d'un regard impérial des plus attentifs. Il lui fallu presque un instant pour retrouver la réalité de la pièce, et la froideur qu'elle inspirait normalement. Pourquoi avait-il chaud de la sorte ? Et cette sensation, sur sa main ? Il ne put retenir un regard vers Helera, presque timide, en sachant que s'il n'avait pas réussi à le convaincre lui, au moins elle semblait l'avoir entendue. Un peu emporté dans son propos par ses sentiments, par cette passion qui le dévorait de l'intérieur, c'était elle qu'il protégeait avant tout. La culpabilité d'une seule peine lui suffisait, en supporter celle de la condamnation de la mère de ses enfants serait insupportable. Cette évidence, et peut-être même la conviction d'un repentir Kor'rial étaient le phare de ses pensées.

Mais il fallut lâcher cette main, et retrouver une position plus neutre. Le regard d'acier du juge les observait. Le père était imperturbable, presque habitué, mais le fils était plus réservé. Presque à fuir ce qui se dégageait de ses orbites. N'y avait-il pas plus belle représentation de son pouvoir que celle qu'il voyait dans ses yeux ? Ces milles étoiles, reflets lumineux de ce monde où il était maître, encadrées par la poigne solide d'une volonté qu'on ne peut faire reculer ? Le pouvoir s'exerce par le silence, et non les mots. Le silence qu'on impose, le silence qu'on fait respecter par sa seule volonté. Et il faut dire que le bonhomme était carré des épaules. Dans ses souvenirs, il lui avait semblé moins fait - même si sa carrure militaire restait notable déjà à ce moment-là - et moins énergique. Celui qui venait de passer à côté de lui arborait avec évidence le sérieux physique attendu de son propre peuple.

Mais ce fut tout. Les bottes claquèrent sur le sol, les gardes bougèrent sans un bruit, devenant presque étouffants aussi simplement que cela, et rien de plus. Le silence. Althar passa une main sur son front pour en éponger la très légère sueur qui commençait à y poindre et fit mit de se recoiffer, en attendant qu'il décide. Mais pas tout de suite, oh non. Encore un peu de cette tension, encore un peu de ce désintérêt. Helera, d'abord. Quitte à lui tourner le dos, à lui montrer que même là, si près de lui, de dos à lui, il n'oserait rien lui faire. Qui n'en aurait pas eut l'idée, hein ? Un coup de poing sur la nuque, ou au creux du dos, et il était au sol pour sûr avant même que les gardes n'aient le temps de réagir. Sauf que c'est l'Empereur. Sauf qu'ils ne sont pas des sauvages. Sauf qu'il s'intéresse à Helera. Le Prince eut un léger froncement de sourcils à la pointe d'inquiétude qui s'éveillait. Quand ce fut au tour de Rhedatt, celui se contenta d'incliner la tête pour acquiescer.

    « Bien Votre Majesté Impériale. »

Le Grand Vizir, droit et serviable. Althar regardait tout cela avec une forme d'anxiété grandissante. Cela allait être son tour, et il ne se trompa pas. Les yeux émeraudes furent plus près que jamais, face à lui. Sa voix, destinée à ses propres oreilles, lui paraissait plus imposante que jamais. L'Empereur en personne. Il chercha sa salive mais manqua presque de la perdre lorsqu'il invita Helera ... sans lui. Une exclusion par punition ? Ou simplement un rendez-vous ? Allait-il la manipuler ? Lui faire du mal ? Hmmm. Avoir confiance en elle. Toujours. Avoir confiance en sa capacité, avoir confiance en ... en leur magie. Cette magie qu'elle disait inopérante ici mais sans qu'il ne semble rien de changé pour lui. Elle était toujours là, sa Reine, au fond de ses pensées. Non, ce serait bizarre qu'elle se trompe ... Elle sait tout ça. Non, elle maîtrise. Toujours. Maintenant comme toujours. Althar reporta son attention sur l'Empereur qui avait repris le déroulé de son jugement. Il fallut se tourner, cette fois, pour observer ce qu'il essayait de leur montrer. L'objet de leurs principes. Cette Galaxie, si haute et si abstraite. Elle les surplombe en permanence, quoi qu'ils décident, quoi que l'Empereur puisse ordonner dans cette salle. Présente et immuable, terrain de jeu des désirs des plus vils de l'Homme. La guerre, et le sacrifice. Il savait de quoi il parlait, pensa le Prince.

Mais les paroles ne sont pas aussi évidentes qu'on ne veut le croire. Si la finalité semblait tracer, il eut suffit qu'il se retourne pour démontrer que ce n'est jamais le cas. Le père Kor'rial parlerait de la Force, à ce moment-là, et de sa volonté à elle. Oh oui, ce serait si simple, si comique dans l'esprit, mais ce n'est pas ce qu'il ressentait. La bouche à moitié ouverte, stupéfait, quelque chose d'imprévu venait de remettre son wagon sur des rails inconnus. Un mariage prononcé par l'Empereur ... Ce qui était presque une plaisanterie entre eux devenait un fait réel totalement impossible à imaginer. La surprise était difficile à masquer, perdue dans un flot d'incompréhensions. Tel l'enfant à qui l'on promet une sévère punition et qui se retrouve sans rien, il ne comprenait pas. Il venait de dire oui. Fallait-il se réjouir ? Etait-ce bon signe ? L'Empereur revint à la charge face à un Prince encore perdu. Ce dernier hocha la tête nerveusement à la première affirmation, avant de baisser les yeux face à la menace. Un passage à tabac ... Althar se contenta d'acquiescer une nouvelle fois lorsqu'il lui demanda, lui offrant l'occasion de repasser à Helera. Un passage à tabac ... et la liberté ? Mais ? C'était tout ? Se marier ... Oui ...

Il était sonné, à dire vrai. C'était ça, tout bêtement. Perdu, hagard, un coup de massue sur la tête.

    « Ces fiançailles sont toutes fraîches, et puisque votre Majesté semble y accorder sa bénédiction, nous tâcherons d'étudier la question des difficultés qu'elles vont poser à la famille royale. Merci, Votre Majesté Impériale. »

C'est le Roi qui parla. Les idées claires, et surtout nettement plus conscient du problème, celui-ci lui revenait entre les bras. Althar n'avait pas l'air très réactif, de toute manière. La voix aussi neutre qu'à l'accoutumée, il adressa un simple sourire de gratitude à l'Empereur avant de retrouver le silence qui était sien jusqu'ici. Cela offrit suffisamment de temps au fils pour retrouver un peu de contenance, et se rapprocher d'Helera.

    « Nous y ferons attention Votre Majesté Impériale, merci pour ... pour tout cela ... Hm merci je vous serai éternellement redevable pour le pardon que vous m'accordez, et la bénédiction que vous nous faites. Je ne saurais formuler suffisamment ma gratitude ... »

Il se gratta légèrement la gorge et se décida à faire une révérence proprement, de celles qu'il doit certainement voir à la Cour Impériale.

    « Je vous remercie encore ... Je tâcherai d'aider un peu plus mon père à l'avenir, s'il en a besoin, ou de répondre à votre appel lorsque vous le formulerez. Je peux vous représenter dans le Sud, ou parler s'il le faut, je ferai ce qu'il faut pour m'assurer que notre situation reste légale et libre, Votre Majesté Impériale, et que l'Empire survive. Merci encore ... »

Ca tombait un peu dans le pathétique, maintenant. Son attitude laissait entrevoir la difficulté qu'il éprouvait à trouver ce qu'il fallait dire. Comment formuler des remerciements ? Et que faire ? Ouvrir la porte à ce qu'il lui fasse faire des choses en contre-partie ? Avait-il mal compris, en fait ? Fallait-il qu'il parte, maintenant ? Trop de gestes mal maîtrisés, trop de vibrations dans sa voix, et les couleurs de son visage qui semblaient ne pas arriver à se décider entre la pâleur de l'inquiétude et le rouge de sa propre libération. Il était peut-être temps qu'il sorte, oui, sur ces bonnes paroles. S'incliner, et voler un baise-main à Helera avant de partir avant qu'il ne change d'avis. Ce sont ses lèvres qu'il aurait voulu embrasser mais plus le temps, pas le moment, pas l'esprit. Partir sans comprendre, et sans se retourner. Passer la grande porte, et finalement aller s'appuyer contre le mur.

Le souffle court. Et la transpiration abondante sous ses vêtements. Ce qui venait de se passer était définitivement le fruit de son imagination, il n'y croyait pas. Enfin ... Si ? Il allait pouvoir repartir retrouver ses enfants. Ses deux adorables et magnifiques enfants. Bon sang, libre ! Libéré, pardonné, tout ! C'était difficile à comprendre, mais là, dans ce couloir sans personne qui lui met de menottes, c'est bien la liberté qui attend tout au bout ! Libre d'épouser Helera, libre de vivre son idylle avec elle sur Nelvaan ou partout ailleurs, libre de montrer leurs enfants ! Bon sang, la liberté ...

... qui ne vaut rien si elle n'est pas partagée. En chemise, les cheveux relachés, il contempla les grandes portes. Qu'allait-il arriver à sa future femme maintenant ? L'Empereur n'avait pas l'air hostile, mais c'était inquiétant tout de même ... Confiance en elle, oui, confiance en leur destinée commune. Plus que jamais. Pour Lily et Yredan. Les mains sur les hanches, il abandonna sa joie pour l'impatience. Son esprit était focalisé sur le sien maintenant, sur sa présence. Seul Rhedatt pouvait veiller sur elle, maintenant. Toujours aussi discret, à tel point qu'elle ne le remarqua pas, peut-être, alors qu'il était non loin. Il avait attendu une confirmation implicite de l'Empereur pour être certain de rester, et depuis lors il écoutait avec intérêt ce qui s'apprêtait à sortir de la bouche de sa belle-fille. Leurs premiers instants avaient été difficiles, n'était-ce pas l'occasion d'apprendre ce qu'elle ne lui raconterait jamais ? Il n'y avait pas meilleur moyen de la protéger, de toute manière. N'échoues pas, future Princesse, si tu tiens à ce mariage ...
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By Harlon Astellan
#32790
    « Merci pour ... pour tout cela ... Hm merci je vous serai éternellement redevable pour le pardon que vous m'accordez, et la bénédiction que vous nous faites. Je ne saurais formuler suffisamment ma gratitude ... »


Un corps d'adulte. Mais un esprit d'enfant. Althar n'avait que 15 ans de moins que l'Empereur. Mais 15 ans, c'était aussi l'âge dans sa tête. Harlon eut un regard las sur le père Fanrel. Les fondamentaux de la politique n'étaient pas du ressort du fils semblait-il. La Monarchie têtanne était-elle si exempte d'intrigues pour qu'un enfant de 30 ans soit aussi déconnecté du sous-texte et des double-sens ? Harlon dut s'obliger à lui signaler.

Non. Croyez-moi. Vous avez tout sauf envie de me remercier.


Il pensait peut-être Harlon stupide ? Ca se voyait qu'il voulait le glifer. ou pire. Il suffisait de voir son allure. Prêt à bondir pour coller une droite à l'Empereur, dans l'espoir que ça suffirait. Althar venait de pactiser avec le diable en offrant à l'Empereur un mariage à célébrer. Avec un problème majeur. Il avait bien offert son âme. Mais il n'avait exigé aucun voeu en retour. Un pacte à sens unique. Courir loin du diable ? Possible. Mais la Galaxie n'était pas si vaste qu'on pouvait le croire.

Et l'Empire était tentaculaire.

    « Je vous remercie encore ... Je tâcherai d'aider un peu plus mon père à l'avenir, s'il en a besoin, ou de répondre à votre appel lorsque vous le formulerez. Je peux vous représenter dans le Sud, ou parler s'il le faut, je ferai ce qu'il faut pour m'assurer que notre situation reste légale et libre, Votre Majesté Impériale, et que l'Empire survive. Merci encore ... »
Tut tut tut. Votre rôle au sein de l'Empire sera défini en temps et en heure. Pour le moment je n'ai aucune idée de vos talents. Et quoi qu'on en dise, je ne nomine personne à des postes où le mérite ne serait point plein et entier.


Si le fils voulait jouer au diplomate au Sud, il devrait montrer qu'il avait des talents de diplomate. Harlon ne les avait pas vu jusque là. Au contraire, tout indiquait qu'il serait mieux à peindre des toiles rebelles à exposer dans des abattoirs désaffectés au milieu d'une horde de parvenus punk à chien.

Bien. Je vais maintenant vous demander de vous retirer le temps que nous voyons la suite avec votre compagne. Grand Vizir, vous restez pour le moment.





La femme avait l'air toute perturbée. Plus ou moins seule, si on comptait que Fanrel père restait juste en observateur, il ne lui restait que sa petite gouille de Reine du grand sud pour seule arme dans cet endroit. Harlon avait remonté les marches et appelé les deux comparses à le rejoindre en haut des marches. Bien assis, il écoutait la femme qui était, elle, bien debout.

« Je ne suis pas aussi douée qu’Althar pour les discours et … je ferai de mon mieux. »

Parfait. Si elle était moins douée encore que son amant... ça devait présager lourd.

Si vous deviez l'épouser et entrer dans la spirale de la politique de courtisane, sachez une chose. Si vous n'êtes pas douée, tâchez de faire de votre mieux... mais de ne pas le signaler d'abord. Laissez bien l'impression que vous êtes en contrôle. Poursuivez.


Il devait vraiment tout faire ?

« Pour reprendre l’histoire juste avant l’exil, il faut considérer l’époque de fin de l’Inquisitorius. »

Epargnez-moi le folklore et les débuts de çi et de ça. Allez droit au but.


Pour autant, elle trouva le moyen de lui faire perdre du temps en explications superflues. Il n'avait pas besoin d'un Curriculum, juste d'une explication brève et concise.

« Maintenant, j’imagine que pour l’ancien Triumvirat, ma simple parenté avec mon oncle suffisait à vouloir me capturer. Leur volonté... »

L'Ancien Triumvirat dites-vous ? C'est à dire, Thoryn, Isard et Melius ?


A part Melius, que des femmes de grand intérêt et de grand honneur en somme.

Je suppose que vous êtes au courant de leurs propres trahisons concernant les deux femmes qui le composaient alors. Par voie de fait, et par décret si l'envie m'en prenait, toutes leurs actions sont rendues caduques de par leur statut... particulier. Incluant votre mise en accusation. D'autant que les Renseignements n'agissent jamais de leur propre chef. Le Directeur est impliqué dans chaque décision d'importance comme celle-là.


Il n'allait pas la pleurer. Mais s'il pouvait effacer encore un peu plus la mémoire de deux ignobles truies, il n'allait pas se gêner.

Bien. C'est un problème relativement simple ma foi. Votre nom pourra être lavé relativement facilement. Et l'Empire vous dédommagera pour cette mise en accusation injuste.


Un simple geste vague pour agrémenter.

Ca ne répare en rien les torts de mes prédécesseurs. Mais cela vaudra mieux que rien.


Un geste et un regard vers la porte.

Quand vous sortirez, dites au sergent qui vous a escorté que vous répondrez à une procédure spéciale qui va requérir le Bureau de l'Organisation Interne. Vous lui donnerez tout ce que vous pourrez sur la période de votre... détention. Dates, lieux, si possible des noms, même s'il s'agit de pseudonymes. Décrivez la couleur des murs s'il le faut.

Maintenant vous pouvez vous retirer.


Cela laissait Fanrel père.

J'espère que vous n'avez rien contre la tournure des évènements.
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By Helera Kor'rial
#32791
La politique de courtisane. Bien sûr. Pourquoi suivre un système, quand on peut casser le système. Qu’attendait-il qu’elle soit ? Une fille de compagnie qui hoquetait à chacune de ses blagues, mêmes les plus ratées. Qui lui lançait quelques regards furtifs, quand d’autres hommes essayaient de la courtiser. Qui dansaient avec une robe longue, taillée comme un parapluie ? Non, l’empereur avait vraiment du mal à voir en elle autre chose qu’un objet. Cela la peina. Mais qu’importe. Pour le moment, il y avait une explication. Qui déjà s’était déroulée, quelques années plutôt. Ne s’en rappelait-il pas ? Non plus ce qu’il avait promis ? Oh Helera l’avait bien en tête, et cela allait jusqu’à la hanter et à modifier totalement le fondement de l’ordre. Cet homme lui faisait peur, très peur. Il le savait surement, il en jouait, l’interrompait, la descendait. CQQCOQP, la base pour construire un argumentaire compréhensible et compréhensif. Pourquoi faisait-il ça ? il l’avait déjà dans le creux de sa main et pouvait l’écraser à tout moment. La descendre et la rabaisser, après l’avoir fait à Althar, signifiaient quoi ? Simplement leur prouver qu’il était le patron ? La taille du trône pourtant l’indiquait assez bien, les pingouins rouges autour également. Quand cela avait concerné Althar, elle s’était tue, comme une bonne fille qu’elle était. Maintenant c’était autre chose.

« C’est ceux-là même. Comme vous l’avais-je dis, je connaissais la Chiss personnellement. Ysanne professionnellement. »

Inutile de ressasser ce qui avait déjà été expliqué. L’execturor, les missions de sauvetage, etc. Il savait sans doute, et elle devait aller droit au but. Alors elle espérait que sa mémoire ne lui faisait pas défaut, car la sienne était pleinement opérationnelle. Puis, il l’a pris pour quoi ? Aussi simple ? Helera croisa les bras dans le dos et se mordit la langue pour ne pas l’insulter directement. Elle gardait son calme, elle était un maître sensitif. Comment minimiser ses soucis à un simple mouchoir perdu. Une dame de compagnie … Un laquait. Aller décrire les murs de son viol ? Mais à quel moment le foutage de gueule avait commencé ? Pire que cela, Althar et elle n’était même pas assez important pour être poussière sur le grand jeu d’échiquier. Moins que rien. Alors pourquoi cet entrevu si c’était simplement pour agiter l’index tout en proclamant : « Attention ce n’est pas bien » ? Un grand tintamarre sur Bastion, risquant le secret de la capitale pour intimider un de ses nombreux nobles ? Pourquoi lui, pourquoi … comme ça ? Elle valait mieux que ça. Empereur ou pas, elle valait mieux que cela. Pour l’instant, elle ne dit rien, le fixa, bien que son esprit était déjà ailleurs, dans ce palais mental si bien clos, si bien protégé. Son havre personnel, recueil de ses pensées. Le coffre-fort de secrets, notamment impériaux, dont elle était sûre l’empereur ne voudrait pas qu’il ressorte. Mais là n’était pas le sujet. Non, elle y cherchait une scène en particulier. Quelque chose d’important, déroulé il y a de cela plus d’un an, dans ce palais de Serenno, plein de ces bloqueurs de Force dont elle n’avait jamais pu identifier l’origine. Et dont bizarrement cette salle était dépourvue.

Il allait être en colère, parce qu’elle ne partait pas. Etait-ce le bon choix ? Surement pas, parce que c’était le sien. L’histoire le disait, chaque chose, chaque situation dans lesquelles un choix avait dû être fait avait fini dans une impasse, un blocage, un échec. Helera finalement eu un mouvement du regard, signifiant son retour dans le monde. Les données traitées, elle le voyait, plus gentils qu’aujourd’hui, moins pétant, et surtout tout aussi dangereux. Cet homme qui lui avait mis une peur bleu qu’avec des paroles, et qui n’avait pas respecté sa parole.

« Votre Altesse, avec tout le respect que je vous dois … »

Bien que cela ne soit pas du tout réciproque.

« Je vous dirai la même chose que je vous avait énoncé lors de mes … doléances. « Je ne cherche pas d’excuse public, je ne cherche pas la considération de l’empire pour mauvais traitement ni même ne veut me faire rembourser quoi que ce soit. » Le passé est une impasse à l’évolution futur et ce qui est fait, l’est. Pas besoin de revenir dessus. Comme vous l’avez très bien signifié, les détracteurs de Kor’rial sauront me trouver, ce qui ne sera que perte de temps de tenter de réparer mon tort. »

Tout ceci était du flan, il n’aurait jamais levé le petit doigt pour elle. Menteur pour la contenter, pour qu’ainsi elle puisse répandre à quel point il était grand. C’était le cas, mais pas pour ces raisons. Cet homme avait un potentiel immense selon elle, c’était d’ailleurs pour cela qu’elle était là. L’ancien Triumvirat n’aurait pas eu autant de considérations de sa part. Pourtant, sa suffisance lui laissait un goût amer dans la bouche. Alors elle s’inclina, fit demi-tour, marcha quelques pas, et s’arrêta. Helera souffla lentement et baissa la tête, tandis que les algorithmes situationnels futurs étaient en activation. Tous faux, évidemment. Elle n’avait pas plus de talent en société qu’une huitre n’en avait auprès des poissons. Qu’importe. Elle se retourna et revint face à lui, mais cette fois resta en bas des marches, se contentant de lever la tête.

« Vous m’avez dit naguère que vous n’aspiriez pas à être maître de l’empire. Aujourd’hui c’est le cas. Et tout comme vous, j’ai évolué bien malgré moi, et me voilà désormais élevée au statut de Reine planétaire, et je ne parle pas de Têta. Difficile de vous l’avouer, mais je préfère jouer carte sur table, puisque j’ose espérer qu’une relation de confiance peut potentiellement être installée. »

Elle en doutait fortement cependant, il était un homme qui ne lui ferait jamais confiance.

« Vu mon prochain statut de citoyenne impériale, ma planète deviendra par ce biais également impériale. Puis-je convenir avec vous d’un prochain rendez-vous ou peut-être avec une tierce pour définir le statut de ladite planète ? Et celui de mon peuple ? »

Ne pas trop en révéler, il avait qu’à poser des questions après tout. Commençant par une majuscule et finissant par un point d’interrogation. Helera restait calme néanmoins, malgré son trouble psychique, et ne cherchait pas à lui manquer de respect. Etait-ce réussi ?

« Vous n’êtes pas non plus sans savoir qui je suis, et surtout ce que je suis. Une sensitive, nous en avions déjà parlé. Vous savez également que j’étais à la tête de feu l’Ordre Gris, ou du moins apprenez-vous son nom aujourd’hui. Contrairement à nos collègues cependant, rien n’a changé, nous cherchons la paix et c’est pour cela que nous vivons reclus et repliés sur nous-même. »

Elle fit une pause et se pinça les lèvres, parce que la suite était la plus sanglante et ce qui lui avait fait faire de sacrés cauchemars tout ce temps. Maintenant, cela devait sortir, l’avouer, le verbaliser pour se sentir mieux. Ou sans doute le regretter.

« Vous … J’ai peur … De ce que vous m’avez dit. Que si vous en aviez le pouvoir, vous réserveriez aux sensitifs le plus grand bucher de la galaxie. Ce pouvoir, vous l’avez désormais et … Que dois-je attendre de vous en tant que future citoyenne impériale ? En tant que souveraine ? Est-ce que j’aurai le droit de vivre en paix sur ma planète ? Ou devrais-je me lever le matin en regardant le ciel, priant de ne voir aucun DSI venu détruire mon peuple ? »

Sa voix trahissait le conflit intérieur qui sévissait en elle et la tension qui l’enserrait. Pourtant, elle cherchait à rester fière et digne. Parce que cela ne la concernait pas seulement. Mais elle avait un peuple sur les épaules. Parce qu’elle serait prête à faire n’importe quoi pour eux. Parce qu’en face d’elle, l’Intraitable sur son siège assis, voulait leur extinction.

« Si vous me le permettez, j'aimerai tenter de vous faire changer d'avis sur les sensitifs, sur nous, et ... vous inviter, sur ma planète. Afin que vous jugiez par vous mêmes de notre valeur et de notre dangerosité. »

Tapis.
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By Rhedatt Fanrel
#32800
Le Grand Vizir se trouvait là le témoin silencieux d'une chose qu'il ne savait vraiment qualifier. Sa présence avait certainement un sens dans l'esprit de l'Empereur, dans une forme de leçon habituelle ou de mise en garde, peut-être, il n'en savait trop rien. Mais sans chercher à réfléchir inutilement à tout ce qui s'offrait à ses yeux, l'occasion se révélait solennelle et précieuse. Il observait de ses propres yeux le pacte impérial signé du sang de son fils, et aurait pu intervenir si le besoin s'en était fait sentir. Mais le fils prodigue s'en fut calmé et abaissé, peut-être un peu inconscient de ce qui se jouait, et tout se régla avec une étonnante finalité. Le calme apparent, et la sobriété d'une décision impériale.

Le père suivit du regard la chair de sa chair qui les quittait finalement. Ce fut tout ? Aussi simplement que cela, après avoir failli se fâcher avec l'Empereur, après avoir subi les foudres d'une mère en pleine crise d'angoisse pour son fils, et après s'être inquiété tout ce temps. Il s'éloignait, presque le sourire aux lèvres, sous les étoiles silencieuses qui le surplombaient. Une ombre qui s'évapore derrière deux grandes portes, comme il l'a toujours fait par le passé. Sans le vouloir, et sans le savoir, il avait fait de lui un voyageur, et il le lui prouvait aujourd'hui encore dans son attitude si éloignée de celle qu'on attendait de lui. Fierté ou tristesse ? Il restait son fils. La question ne se posait pas. Ces quelques pensées l'accompagnèrent cependant durant la montée des marches, sur l'invitation du monarque, se trouvant à accompagner cette belle-fille nouvelle qu'il ne connaissait que si peu. Etait-elle comme lui ? Le vieux Roi se doutait bien qu'en grattant la carapace pâle sous ces cheveux gris se cachait autre chose. Une chose plus ... mordante. Rien que pour cela elle était à l'opposé de son fils, ou en tout cas de ce qu'il connaissait de son fils. Saurait-elle pour autant parvenir à convaincre l'Empereur ? Il en était moins sûr. Elle avait tenu à le rencontrer. Soit, elle était devant lui.

Une épreuve commune, dirait certainement Althar. Un moyen de se rapprocher. Peut-être. La suite fut ... plus contrastée. Rhedatt écoutait avec attention ce qu'elle tâchait d'expliquer, visiblement avec plus d'intérêt que l'Empereur. Loin des cercles de pouvoir durant cette période, et surtout parce qu'il apprenait à la connaître, ses mots étaient un éclairage insoupçonné. Mais cela n'irait guère plus loin. Il la stoppa presque dans ses explications, avec sa froideur habituelle. Déception. Mais réhabilitation ...

Que ce monde est étrange. Ce pouvoir encore plus. Insaisissable, même. Cela cachait quelque chose, qu'il espérait se relever le moment venu. Mais la question ne se posait pas pour l'instant. Il la congédia prestement, et peut-être fut-ce le moment de voir dans cette silhouette qui descendait une Princesse potentielle. Mariés par l'Empereur, réhabilité, servante émérite ... Elle n'était pas un si mauvais parti. Une Reine au passé difficile, mais qui semblait sincère dans ses convictions. N'était-ce pas ce qu'il comptait, au-delà de la beauté et de l'apparence ? La compétence ne pouvait pas faire de mal. Mais il n'eut pas le loisir de développer plus sa pensée. La question suivante lui était adressée.

    « Tout ceci m'intrigue, mais je préfère me dire qu'ils ont évité une peine de prison, et donc me réjouir de vos plans. »

Il inclina la tête, pour signifier une légère forme de gratitude à l'évocation de cette possibilité.

    « Mais je ne me permettrai pas de juger de tout cela sans en connaître la finalité. Je suis curieux d'en voir l'évolution si ... »

L'Empereur ne le regardait plus lui mais plutôt en bas des escaliers. Un sourcil haussé, le Grand Vizir chercha l'origine de cette distraction soudaine. Elle était revenue à la charge. Il ne trouva rien à dire, en soi, pour conclure sa phrase. Il reprit sa position d'écoute, observant avec une légère inquiétude l'air plus contrarié de la jeune femme. Se faire jeter par l'Empereur était désagréable, mais elle avait vécu pire. Elle n'aurait pas du se retourner, pas dû tenter le diable, surtout après une telle conclusion. Et finalement, aussi bizarre que ce fut, elle évoqua sa planète. Celle qu'elle leur avait demandé de garder secret, celle qu'elle lui avait timidement présenté un peu plus tôt, et celle qu'Althar se gardait bien de parler outre mesure. Sortie de la sorte, avec la crainte de ce qui pouvait venir. Il soupire intérieurement, elle se rattrapait quelque peu. C'était risqué. Un coup à double tranchant, maladroit et mal amené. Mais il la comprenait. Le poids d'une couronne, et une vie dictée par celle-ci. Pour le bien de son peuple, et la sanité de son esprit. Même si la dernière proposition fut ... déconseillée.

C'est ici que le Vizir reprit un peu de consistance sur la scène, se tournant vers l'Empereur avec un léger panache, de sorte à attirer son regard. C'était subtil, avec l'idée de s'interposer virtuellement. Quitte à faire le lien entre les deux, même si c'était impossible qu'il accepte. Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?
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