- jeu. 17 mai 2018 22:44
#32713
Les deux Fanrel avaient discuté un petit moment, sans se rendre compte du temps passé. Un besoin, peut-être, de remettre les choses à plat au regard de la situation qui se présentait. Il était question de responsabilité familiale d'un côté, et politique de l'autre, dans un échange qui ne semblait pas aider plus que cela la situation. Que dire ? Que faire ? Restait-il vraiment quelque chose à aborder qui aurait pu changer ce rendez-vous ? Aucun des deux n'y croyait, mais ce n'était pas une raison de baisser les bras. Pas après tout ça, pas avec Helera à ses côtés ni tout ce qu'il y avait en jeu. Que son père le sache ou non n'avait pas d'importance : ils devraient s'en sortir, à n'importe quel prix. Tel fut le bilan mitigé de ces retrouvailles familiales, avant qu'Althar ne finisse par aller essayer de retrouver Helera. Ce qu'il ressentait restait une tempête, malgré tout. Même en l'observant, l'idée de la perte pour une raison aussi stupide avait le don de lui mettre un boule dans le ventre. Elle eut droit à un baiser sur la joue, le plus légèrement possible, avant qu'il ne se décide à la laisser dormir. C'est elle qui en avait le plus besoin, dans tout ça. Lui s'efforçait de maquiller le manque de sommeil de jeune père inquiet derrière sa façade princière habituelle. Du moins, avant qu'il ne s'endorme sur la banquette où ils étaient tous réunis un moment avant.
Cela aurait pu être reposant s'il n'avait pas fallu arriver en orbite de leur lieu de rendez-vous. Une tape légère sur son épaule le tira difficilement d'un sommeil inconfortable, le forçant à revenir malgré lui à cette réalité et l'inquiétude qu'elle engendrait. Le pas un peu mou, sans oser réveiller Helera, il partit voir dans le cockpit ce dont il était question. C'était donc ça, le lieu de résidence de l'Empereur ? Un petit monde forteresse supposément perdu au milieu de l'espace ? Cela n'avait rien de bien impressionnant. Même pas d'Executor en orbite. Seules les vérifications pour pouvoir s'approcher était la chose qui dénotèrent suffisamment pour en tirer chez lui un quelconque intérêt, après un bâillement peu discret. La chose fut un peu longue, comme si tout le monde souhaitait soudainement connaître l'identifiant du Grand Vizir. Quelle perte de temps inutile. Finalement, après l'accord pour le rendez-vous, puis pour passer, puis pour se poser, il était peut-être temps de passer aux choses sérieuses. Il lui sembla au fond de son esprit ressentir un grattement. Et c'est une silhouette discrète, trouvant place sans bruit à ses côtés, qui apporta la réponse à cette question non-écrite. Elle eut au moins le don de lui tirer un sourire. Face à eux, celle qui n'était qu'une source de lumière jusqu'alors gagnait à chaque second un peu plus de détails, au point de ne plus offrir de vide à regarder. Elle remplissait la vue comme elle remplissait l'esprit de ceux qui s'apprêtaient à la visiter aujourd'hui.
Le Roi fut le premier à partir, après un remerciement aux deux pilotes. Il ouvrit la marche au couple, plus calme qu'à leur arrivée. Cette distance toujours plus courte avec l'Empereur était en train de dépasser le simple effet psychologique. Ou bien était-ce la gravité de cette planète qui faisait ça ? Cette énergie qui disparait, ce poids dans l'estomac, ce sentiment de malaise ? Bizarre, bizarre. Malgré tout, après quelques mètres passées du cockpit Helera attira l'attention des deux Fanrel, qui se stoppèrent pour cette entrevue improvisée. Le vieux Roi, toujours dans son air sérieux habituel, la regarda jusqu'à comprendre ce qu'elle demandait. Et c'est avec un certain sourire bienveillant qu'il lui répondit le premier.
L'invitation était relancée, avec le sourire et le ton plus doux adapté à la situation. Quant à Althar, il fut moins prompt à sourire en entendant ce qu'elle disait. Rien ne lui était favorable sur tous les plans ... donc leur couple, leurs enfants, et leur mariage n'était rien de favorable ? Cette femme restait un mystère entier pour lui, même après tout ce temps. Mais la savoir apeurée n'entrainait qu'une réaction chez lui : la réconforter quoi qu'il arrive, doucement, l'entourant de ses bras en se positionnant derrière elle. Un amour physique et bien visible, même devant son propre père. Il n'avait rien à redire à cette remise à plat, elle était normale, même si en soi la situation laissait comprendre combien tous étaient sous tension. Au moins cela faisait ça de moins à faire. Vint la requête suivante, et le sérieux soudain repris par une Helera redevenue Reine. Elle jonglait de visages avec le savoir faire d'une vraie femme politique. De blessée, elle redevenait forte et indépendante. Un instant une facette. Mais avant même qu'Althar trouve quelque chose à dire, c'est Rhedatt qui répondit, plaçant le bout de ses doigts sur l'épaule de celle qui deviendrait potentiellement son héritière.
Il aurait pu interposer sa foi impériale à l'allusion finale sur les manières violentes de son propre régime, mais cela aurait été vain, et plutôt hypocrite. Le passé ne jouait guère en leur faveur, même ces dernières années le taux de destruction s'en était tenu à des niveaux relativement discrets. Althar se contenta d'un Promis ! à côté de son oreille, ajoutant un bisou sur sa joue pour parfaire sa promesse.
Le paternel inclina machinalement la tête, et laissa là les deux jeunes tourtereaux. La chose était entendue, il n'y avait guère plus à en dire. Mais pas question de partir encore. Les mains autour d'elle, toujours, il n'en fallait pas beaucoup pour lui faire comprendre de rester là un instant. Sans se montrer etouffant, et en faisant attention à simplement chercher ses mains, pour lui démontrer qu'il n'était pas hostile, il abaissa sa voix pour lui parler. Mais pour la rassurer comment ? Il n'y avait pas de bonne manière de lui répondre, à dire vrai.
L'humour ? Valeur sûre et ultime forteresse derrière laquelle se cacher, le sourire aux lèvres. Il posa un long baiser au-dessus de son oreille, dans ses cheveux peignés, et la libéra finalement pour se placer à sa droite, sans lâcher sa main.
Un geste théatral de la main libre, un couloir derrière eux, et un Empereur qui les attendait. Rideau.
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Le Palais Impérial. Que pouvait-on dire pour justifier l'existence d'un tel endroit sans en révéler la personne qui y habitait ? Vraiment, personne ne s'est jamais posé la question ? Un monde secret, une planète entière qui ne connait pas sa vraie nature, et un homme capable d'ordonner la mise à mort de n'importe lequel autre. Comment était-ce possible ? La quantité d'armes au kilomètre carré donnait l'impression de se retrouver presque dans un entrepôt militaire. Du moins, au départ. Puis finalement habitude faisant, la curieuse vue d'une patrouille de plus ou moins ne semblait plus qu'être un détail lointain à cette planète dont on en attendait pas moins.
Mais vient un moment où on s'y trouve confronté. Arriver jusque-là n'avait été qu'une mince affaire, à dire vrai. Il suffisait de regarder la quantité d'hommes en armes pour garder le Palais pour comprendre que c'était ici que les vrais soucis pouvaient commencer. Helera était passée inaperçue, heureusement. Pas question de se demander pourquoi, il fallait simplement l'accepter. Et tenter d'entrer, avec un rendez-vous, et une description d'un groupe composé de trois personnes. Le Grand Vizir avait l'habitude, la chose ne l'impressionna pas outre mesure. Mais Althar fut un peu moins confiant, observant d'un oeil inquiet ceux dont il n'arrivait pas à croiser le regard. Ces casques sans face étaient une petite merveille psychologique, même tant d'années après leur création. Il est facile de l'apprécier quand on s'en sert pour se cacher soi-même de ses ennemis, mais lorsqu'on est de l'autre côté de la barrière ... brrr, inquiétant. Ce comité d'accueil n'était pas celui escompté, ni le même que d'habitude. Où est l'assistant et sa quantité de documents qui vient à chaque fois à la rencontre de Rhedatt ? Où se cache-t-il ? Derrière cette armure sombre ? Cela refroidissait ses ardeurs, et sa confiance. Mais l'homme sage est celui qui est capable de cacher ses émotions, non ? C'est bien pour ça qu'Althar est encore loin de l'être, entre ses regards à Helera et ceux aux gardes. Et puis cette distance qu'elle lui imposait, comme si ils n'étaient que deux connaissances ... Pourquoi est-ce qu'ils n'assument pas, hein ? Le résultat sera le même, il n'y avait pas plus d'explication à sa présence même en mentant que si il avouait la vérité. Mais non, trop de prudence vaut mieux que pas assez. Elle palissait à vue d'oeil ... Cette situation l'exaspérait.
On les mena lentement au travers du Palais devenu plus tentaculaire qu'il n'en avait l'air. De quoi avaient-ils l'air, au milieu des gens qu'ils croisaient ? Rhedatt saluait chacun d'une inclinaison de la tête, poliment, comme s'il fallait s'assurer de ne pas laisser entendre ce qui se tramait. Pourtant, ils n'en étaient pas moins trois personnes encadrées par des Gardes Nova, en marche pour traverser le Palais Impérial. Le message se suffisait à lui-même. Et comme une nouvelle preuve de cette infamie subtile offerte à des invités plus contraints que volontaires, on les fit passer par les portiques de sécurité. Subtilement installés, presque peu reconnaissables parmi toute la masse que représentait ce Palais, c'est la voix monocorde du Chef de peloton qui dévoila la supercherie. Althar jeta un regard d'agacement à Helera alors que Rhedatt se plia à l'exercice sans un mot. Une montre, une ceinture, et rien de plus. Le faste des bijoux n'était guère têtan, on préférait largement la luxe d'une tenue aux accessoires trop clinquants pour avoir une quelconque signification. Il passa et Althar fut le suivant à s'avancer, avant qu'il ne se désiste au profit de sa compagne, subtilement. Un sourire pour elle, et une galanterie sincère tandis que ses doigts cherchaient les deux broches qu'il portait à son propre col. La froideur du métal, gravé avec une technique primaire oublié de bien de populations, lui rappela combien elle important. Ce mariage futur, ces enfants qui étaient leurs, tout cela était une rugosité sous son doigt que même le temps ne parviendrait pas à effacer. Il les déclipsa à l'aveugle, en se rappelant l'habitude était à positionner celles de l'autre, souvent dans un éclat de rire amusé par la proximité engendrée. Mais bien sûr, pas maintenant. Son air lugubre, et son visage baissé ne furent pas longs à décrypter alors qu'elle était en train de se faire inspecter au corps.
La question ne se posa même pas. Le temps de réflexion fut infime, il évita le Garde Nova et traversa d'un pas rapide le portique alors qu'on l'interceptait déjà de l'autre côté, sous l'alarme automatique. Le bruit était désagréable, et le regard que lui lança son père tout autant, mais au moins cela eut l'effet escompté, attirant le regard et une bonne partie des Gardes. C'était à croire qu'ils n'avaient pas de volonté, les armes levées vers lui. Etait-ce des automates ? Leur manière de faire pour vérifier qu'il n'avait pas d'arme laissant entendre le contraire malgré tout, il se fit secouer et presque débrailler, tout ça parce qu'il avait oublié de poser ses deux broches .. Quelle tête en l'air, n'est-ce pas ? L'explication ne fut pas suffisante pour les Gardes, qui s'évertuèrent à vérifier s'il était réellement désarmé. Il n'était pas quand même pas assez stupide pour ça, tout de même. Mais bon. Il jeta un regard à Helera, lorsqu'on le relacha, s'efforçant de réajuster sa tenue en levant le menton. Le paraître d'un Prince. En toute circonstance. Malgré les regards, et les jugements. Allez, on repart. Rhedatt se contenta d'inviter Helera à reprendre son avancée par une main amicale dans le dos, sans perdre son air distant et détaché. Mais elle restait sa belle-fille, peut-être finirait-elle par le comprendre. Un très faible hochement de tête vers elle et il reprit la tête de la délégation, qui venait de traverser encore bon nombre de mètres. Epuisant.
Depuis combien de temps étaient-ils là ? Dix minutes ? Un quart d'heure ? Ca n'en finissait plus, ou presque. A chaque mètre traversé, le personnel civil se raréfiait toujours plus. Si les strates sociales pouvaient se contempler par leur proximité plus ou moins prononcée du centre de gravité du lieu, visiblement il arrivait un moment où plus personne n'avait accès à ce Soleil ... A trop s'approcher on s'y brûle, n'est-ce pas ? Leur situation illustrait bien cet adage. Ne restaient plus que les Gardes et leur pas cadencé comme des droïdes, sans bouger. Et un long couloir, où deux grandes portes attendaient. Et deux Gardes Rouges, visibles de loin. Leur lieu d'arrivée. L'Empereur. Leur avenir. L'inquiétude soudaine. Jusqu'ici elle s'était fait sentir par son appétit disparu, et cette sensation de fatigue que son esprit lui imposait pour fuir. Un coup de chaud, peut-être, au moment d'entrer dans le Palais lorsqu'il était à côté d'Helera, mais rien de plus. Une sueur froide, quoi. Mais maintenant, face à la vue de ces figures d'exception, la réalité le rattrapait. Son coeur qui bat un peu plus vite, son pas qui ralentit, et Helera qui est toujours aussi blanche. Sa main trouva la sienne, sans peine, et il la freina en même temps qu'il se stoppa. Il la regarda en sachant que les secondes étaient comptées.
Un chuchotement, et un front qui se retrouve sur le sien. Il prit sa main droite, sa main valide, pour la poser sur son propre coeur têtan, en cherchant son regard. En vérité, il aurait fallu plus de temps pour l'aider à s'éclaircir l'esprit, à comprendre ce qu'il disait, mais les Gardes Nova étaient en train de manger les derniers mètres qui séparaient la fin du peloton jusqu'à eux. Les mots sortirent en urgence, sans filtre ni forme. La vérité pure, et l'essentiel. Pour briser sa froideur et sa détresse, pour poser ses amarres dans le regard d'azur qui l'habitait, et lui souffler la chaleur d'un amour inconditionnel. Espérer, et lutter. Seuls nous sommes forts, ensemble nous sommes invincibles.
La figure sombre se porta à leur niveau, avec certainement la volonté non-formulée de les séparer par son ombre. Mais ce fut juste une raison de plus pour Althar d'attraper sa future femme et l'embrasser rapidement, faute de mieux. Une de ses mains finit par échouer entre eux, prête à se poser sur son ventre rond .. avant de se rappeler qu'il n'était plus là. Elle tomba maladroitement sur le ventre de la Grise, accompagnée du regard de surprise d'Althar. Elle n'était plus enceinte ... Cette habitude était terrible. Il en eut un éclat de rire discret, plus nerveux qu'autre, avant de repartir main dans la main avec Helera l'air de rien. Elle avait tant changé, depuis tous ces mois. D'un extrême à l'autre, d'une vie à une autre. Ce qu'elle était aujourd'hui n'avait rien de plaisant à regarder. Oh si, elle gardait de son charme, mais la voir si pâle et malheureuse était un sévisse indirect que sans nul doute l'Empereur aurait apprécié ordonner. Sa prise se fut plus concrète sur sa main, désormais placé commodément à sa droite. Plus question de la lâcher, il se pourrait même qu'il lui sourit si elle le regarde.
Mais c'est assez. Le Garde signifia leur arrivée, et les grandes portes s'ouvrirent. La volonté d'impressionner faisait son effet, avec ses grandes portes et la figure lointaine qui trônait sans qu'on ne la distingue vraiment. La lourdeur de tout ceci, même si elle n'était qu'artificielle, pesait sur la conscience de chacun. Rhedatt avait jeté un simple regard en arrière vers le couple qui s'embrassait alors qui lui était déjà devant les portes. Oh oui, il faisait bien de profiter, pensa-t-il. Il pénétra le premier dans la salle du trône qu'il connaissait déjà. L'aîné se fit donc guide, les mains jointes dans le dos et le pas assuré, pour rejoindre l'Empereur de l'autre côté de la colonnade. Fier et omniprésent, lui et ses Gardes immobiles. Il trouva sa place, au bas des marches, à la gauche d'Helera, légèrement en retrait. Une manière de montrer qu'il n'était pas celui qui devait rendre des comptes à l'Empereur, et que cette chair, ce sang qu'il sacrifiait face à l'Empereur était bien présent, central. Lui se contenta d'incliner le buste avec déférence.
Althar, à la droite d'Helera, donc, leva un instant les yeux vers les étoiles. Cette forme lui rappelait quelque chose, lui semblait-il, mais fuir le regard de l'Empereur n'était pas la solution. La confrontation, malgré les alarmes internes qui sonnèrent soudainement de toute leur force avant de disparaître au loin, était de mise. Son esprit était en passe de se noyer dans sa propre panique, quitte à en sacrifier le protocole ou les bonnes manières. Arrivé face à l'Empereur, il lacha la main d'Helera pour poser un genoux à terre, au bas des marches, et baisser la tête. Oh oui, l'effet escompté de toute la mise en scène impériale lui faisait un effet vertigineux. Et même en sachant combien tout ceci était une construction volontaire pleine d'intentions politique, la raison s'effaçait au profit des ressentis. Et ici, face à l'incarnation de l'Empire, encadré de ses deux silhouettes rouges au visage lisse, dans le silence et sous le regard de la Galaxie, rien n'était plus fort que de ressentir la puissance écrasante d'un homme. Le Prince arrogant n'était pas là. Cela faisait quelques mois qu'il avait fait ses valises, jusqu'à se décider à disparaître le jour où il apprit qu'on le convoquait. Tout était identique : l'allure princière, l'élégance naturelle, et la beauté sans pareille, mais seule l'attitude n'y était plus. Incliné et soumis à cet homme, il n'était rien. Il ne bougea pas, là en bas. Mais il n'était pas non plus prêt à attendre.
Sa voix était presque enraillée. Il lui fallut réassurer sa conviction pour ne pas laisser entendre, bien qu'il soit trop tard, l'influence de cet homme. Son destin se jouait à présent.
Trop parlé ? Peut-être, il n'en savait rien. Rhedatt resta silencieux, les mains jointes dans le dos et presque inexpressif, bien qu'il ne regarda pas son fils. C'était l'Empereur qui l'intéressait, lui et tout ce qu'il pourrait dire. Les dés étaient lancés. Althar ne se redressa pas, incitant Helera à faire de même. Désormais il fallait attendre l'avis de l'Empereur. En espérant qu'il soit bien luné ... n'est-ce pas ?
Cela aurait pu être reposant s'il n'avait pas fallu arriver en orbite de leur lieu de rendez-vous. Une tape légère sur son épaule le tira difficilement d'un sommeil inconfortable, le forçant à revenir malgré lui à cette réalité et l'inquiétude qu'elle engendrait. Le pas un peu mou, sans oser réveiller Helera, il partit voir dans le cockpit ce dont il était question. C'était donc ça, le lieu de résidence de l'Empereur ? Un petit monde forteresse supposément perdu au milieu de l'espace ? Cela n'avait rien de bien impressionnant. Même pas d'Executor en orbite. Seules les vérifications pour pouvoir s'approcher était la chose qui dénotèrent suffisamment pour en tirer chez lui un quelconque intérêt, après un bâillement peu discret. La chose fut un peu longue, comme si tout le monde souhaitait soudainement connaître l'identifiant du Grand Vizir. Quelle perte de temps inutile. Finalement, après l'accord pour le rendez-vous, puis pour passer, puis pour se poser, il était peut-être temps de passer aux choses sérieuses. Il lui sembla au fond de son esprit ressentir un grattement. Et c'est une silhouette discrète, trouvant place sans bruit à ses côtés, qui apporta la réponse à cette question non-écrite. Elle eut au moins le don de lui tirer un sourire. Face à eux, celle qui n'était qu'une source de lumière jusqu'alors gagnait à chaque second un peu plus de détails, au point de ne plus offrir de vide à regarder. Elle remplissait la vue comme elle remplissait l'esprit de ceux qui s'apprêtaient à la visiter aujourd'hui.
Le Roi fut le premier à partir, après un remerciement aux deux pilotes. Il ouvrit la marche au couple, plus calme qu'à leur arrivée. Cette distance toujours plus courte avec l'Empereur était en train de dépasser le simple effet psychologique. Ou bien était-ce la gravité de cette planète qui faisait ça ? Cette énergie qui disparait, ce poids dans l'estomac, ce sentiment de malaise ? Bizarre, bizarre. Malgré tout, après quelques mètres passées du cockpit Helera attira l'attention des deux Fanrel, qui se stoppèrent pour cette entrevue improvisée. Le vieux Roi, toujours dans son air sérieux habituel, la regarda jusqu'à comprendre ce qu'elle demandait. Et c'est avec un certain sourire bienveillant qu'il lui répondit le premier.
- « Votre sincérité dans cette épreuve vous honore, Helérra, je ne peux vous tenir rigueur de mes propos maladroits et déplaisants. Moi aussi je tiens à vous présenter mes excuses, si vous les acceptez, afin de repartir sur le bon pied. Les circonstances sont exceptionnelle, j'espère bien que nous pourrons apprendre à mieux nous connaître lorsque vous viendrez sur Têta. »
L'invitation était relancée, avec le sourire et le ton plus doux adapté à la situation. Quant à Althar, il fut moins prompt à sourire en entendant ce qu'elle disait. Rien ne lui était favorable sur tous les plans ... donc leur couple, leurs enfants, et leur mariage n'était rien de favorable ? Cette femme restait un mystère entier pour lui, même après tout ce temps. Mais la savoir apeurée n'entrainait qu'une réaction chez lui : la réconforter quoi qu'il arrive, doucement, l'entourant de ses bras en se positionnant derrière elle. Un amour physique et bien visible, même devant son propre père. Il n'avait rien à redire à cette remise à plat, elle était normale, même si en soi la situation laissait comprendre combien tous étaient sous tension. Au moins cela faisait ça de moins à faire. Vint la requête suivante, et le sérieux soudain repris par une Helera redevenue Reine. Elle jonglait de visages avec le savoir faire d'une vraie femme politique. De blessée, elle redevenait forte et indépendante. Un instant une facette. Mais avant même qu'Althar trouve quelque chose à dire, c'est Rhedatt qui répondit, plaçant le bout de ses doigts sur l'épaule de celle qui deviendrait potentiellement son héritière.
- « Tâchons de ne pas nous ajouter plus de problèmes que nous n'en avons déjà, ma fille. Le Grand Vizir n'est pas un belliciste, et encore moins dans le Sud. Vous êtes une Reine pleine de surprises, en tout cas. »
Il aurait pu interposer sa foi impériale à l'allusion finale sur les manières violentes de son propre régime, mais cela aurait été vain, et plutôt hypocrite. Le passé ne jouait guère en leur faveur, même ces dernières années le taux de destruction s'en était tenu à des niveaux relativement discrets. Althar se contenta d'un Promis ! à côté de son oreille, ajoutant un bisou sur sa joue pour parfaire sa promesse.
- « Si vous avez des choses à préparer avant le départ c'est maintenant, on ne devrait pas tarder à se poser. Je vous attends à la sortie du vaisseau tous les deux ... »
Le paternel inclina machinalement la tête, et laissa là les deux jeunes tourtereaux. La chose était entendue, il n'y avait guère plus à en dire. Mais pas question de partir encore. Les mains autour d'elle, toujours, il n'en fallait pas beaucoup pour lui faire comprendre de rester là un instant. Sans se montrer etouffant, et en faisant attention à simplement chercher ses mains, pour lui démontrer qu'il n'était pas hostile, il abaissa sa voix pour lui parler. Mais pour la rassurer comment ? Il n'y avait pas de bonne manière de lui répondre, à dire vrai.
- « Ne lui donnes pas plus de pouvoir qu'il n'en a ... Tu es une mère magnifique et parfaite, ma Lera, Ne le laisses pas effacer ce bonheur là ... Penses plutôt à la parade dont mon père m'a parlé pour célébrer nos fiançailles, et où tu seras habillée d'or et le centre de l'attention, tout ça pour mériter que je te masse ton dos royal tous les soirs ... Terrible épreuve, bien pire que celle d'aujourd'hui mon Amour ... »
L'humour ? Valeur sûre et ultime forteresse derrière laquelle se cacher, le sourire aux lèvres. Il posa un long baiser au-dessus de son oreille, dans ses cheveux peignés, et la libéra finalement pour se placer à sa droite, sans lâcher sa main.
- « Je plaisantais, bien sûr, mais réfléchis quand même à l'idée ... Une Reine d'or et d'ivoire ... domptée uniquement par la Force ... Et ses deux petits louveteaux si mignons ... »
Un geste théatral de la main libre, un couloir derrière eux, et un Empereur qui les attendait. Rideau.
Le Palais Impérial. Que pouvait-on dire pour justifier l'existence d'un tel endroit sans en révéler la personne qui y habitait ? Vraiment, personne ne s'est jamais posé la question ? Un monde secret, une planète entière qui ne connait pas sa vraie nature, et un homme capable d'ordonner la mise à mort de n'importe lequel autre. Comment était-ce possible ? La quantité d'armes au kilomètre carré donnait l'impression de se retrouver presque dans un entrepôt militaire. Du moins, au départ. Puis finalement habitude faisant, la curieuse vue d'une patrouille de plus ou moins ne semblait plus qu'être un détail lointain à cette planète dont on en attendait pas moins.
Mais vient un moment où on s'y trouve confronté. Arriver jusque-là n'avait été qu'une mince affaire, à dire vrai. Il suffisait de regarder la quantité d'hommes en armes pour garder le Palais pour comprendre que c'était ici que les vrais soucis pouvaient commencer. Helera était passée inaperçue, heureusement. Pas question de se demander pourquoi, il fallait simplement l'accepter. Et tenter d'entrer, avec un rendez-vous, et une description d'un groupe composé de trois personnes. Le Grand Vizir avait l'habitude, la chose ne l'impressionna pas outre mesure. Mais Althar fut un peu moins confiant, observant d'un oeil inquiet ceux dont il n'arrivait pas à croiser le regard. Ces casques sans face étaient une petite merveille psychologique, même tant d'années après leur création. Il est facile de l'apprécier quand on s'en sert pour se cacher soi-même de ses ennemis, mais lorsqu'on est de l'autre côté de la barrière ... brrr, inquiétant. Ce comité d'accueil n'était pas celui escompté, ni le même que d'habitude. Où est l'assistant et sa quantité de documents qui vient à chaque fois à la rencontre de Rhedatt ? Où se cache-t-il ? Derrière cette armure sombre ? Cela refroidissait ses ardeurs, et sa confiance. Mais l'homme sage est celui qui est capable de cacher ses émotions, non ? C'est bien pour ça qu'Althar est encore loin de l'être, entre ses regards à Helera et ceux aux gardes. Et puis cette distance qu'elle lui imposait, comme si ils n'étaient que deux connaissances ... Pourquoi est-ce qu'ils n'assument pas, hein ? Le résultat sera le même, il n'y avait pas plus d'explication à sa présence même en mentant que si il avouait la vérité. Mais non, trop de prudence vaut mieux que pas assez. Elle palissait à vue d'oeil ... Cette situation l'exaspérait.
On les mena lentement au travers du Palais devenu plus tentaculaire qu'il n'en avait l'air. De quoi avaient-ils l'air, au milieu des gens qu'ils croisaient ? Rhedatt saluait chacun d'une inclinaison de la tête, poliment, comme s'il fallait s'assurer de ne pas laisser entendre ce qui se tramait. Pourtant, ils n'en étaient pas moins trois personnes encadrées par des Gardes Nova, en marche pour traverser le Palais Impérial. Le message se suffisait à lui-même. Et comme une nouvelle preuve de cette infamie subtile offerte à des invités plus contraints que volontaires, on les fit passer par les portiques de sécurité. Subtilement installés, presque peu reconnaissables parmi toute la masse que représentait ce Palais, c'est la voix monocorde du Chef de peloton qui dévoila la supercherie. Althar jeta un regard d'agacement à Helera alors que Rhedatt se plia à l'exercice sans un mot. Une montre, une ceinture, et rien de plus. Le faste des bijoux n'était guère têtan, on préférait largement la luxe d'une tenue aux accessoires trop clinquants pour avoir une quelconque signification. Il passa et Althar fut le suivant à s'avancer, avant qu'il ne se désiste au profit de sa compagne, subtilement. Un sourire pour elle, et une galanterie sincère tandis que ses doigts cherchaient les deux broches qu'il portait à son propre col. La froideur du métal, gravé avec une technique primaire oublié de bien de populations, lui rappela combien elle important. Ce mariage futur, ces enfants qui étaient leurs, tout cela était une rugosité sous son doigt que même le temps ne parviendrait pas à effacer. Il les déclipsa à l'aveugle, en se rappelant l'habitude était à positionner celles de l'autre, souvent dans un éclat de rire amusé par la proximité engendrée. Mais bien sûr, pas maintenant. Son air lugubre, et son visage baissé ne furent pas longs à décrypter alors qu'elle était en train de se faire inspecter au corps.
La question ne se posa même pas. Le temps de réflexion fut infime, il évita le Garde Nova et traversa d'un pas rapide le portique alors qu'on l'interceptait déjà de l'autre côté, sous l'alarme automatique. Le bruit était désagréable, et le regard que lui lança son père tout autant, mais au moins cela eut l'effet escompté, attirant le regard et une bonne partie des Gardes. C'était à croire qu'ils n'avaient pas de volonté, les armes levées vers lui. Etait-ce des automates ? Leur manière de faire pour vérifier qu'il n'avait pas d'arme laissant entendre le contraire malgré tout, il se fit secouer et presque débrailler, tout ça parce qu'il avait oublié de poser ses deux broches .. Quelle tête en l'air, n'est-ce pas ? L'explication ne fut pas suffisante pour les Gardes, qui s'évertuèrent à vérifier s'il était réellement désarmé. Il n'était pas quand même pas assez stupide pour ça, tout de même. Mais bon. Il jeta un regard à Helera, lorsqu'on le relacha, s'efforçant de réajuster sa tenue en levant le menton. Le paraître d'un Prince. En toute circonstance. Malgré les regards, et les jugements. Allez, on repart. Rhedatt se contenta d'inviter Helera à reprendre son avancée par une main amicale dans le dos, sans perdre son air distant et détaché. Mais elle restait sa belle-fille, peut-être finirait-elle par le comprendre. Un très faible hochement de tête vers elle et il reprit la tête de la délégation, qui venait de traverser encore bon nombre de mètres. Epuisant.
Depuis combien de temps étaient-ils là ? Dix minutes ? Un quart d'heure ? Ca n'en finissait plus, ou presque. A chaque mètre traversé, le personnel civil se raréfiait toujours plus. Si les strates sociales pouvaient se contempler par leur proximité plus ou moins prononcée du centre de gravité du lieu, visiblement il arrivait un moment où plus personne n'avait accès à ce Soleil ... A trop s'approcher on s'y brûle, n'est-ce pas ? Leur situation illustrait bien cet adage. Ne restaient plus que les Gardes et leur pas cadencé comme des droïdes, sans bouger. Et un long couloir, où deux grandes portes attendaient. Et deux Gardes Rouges, visibles de loin. Leur lieu d'arrivée. L'Empereur. Leur avenir. L'inquiétude soudaine. Jusqu'ici elle s'était fait sentir par son appétit disparu, et cette sensation de fatigue que son esprit lui imposait pour fuir. Un coup de chaud, peut-être, au moment d'entrer dans le Palais lorsqu'il était à côté d'Helera, mais rien de plus. Une sueur froide, quoi. Mais maintenant, face à la vue de ces figures d'exception, la réalité le rattrapait. Son coeur qui bat un peu plus vite, son pas qui ralentit, et Helera qui est toujours aussi blanche. Sa main trouva la sienne, sans peine, et il la freina en même temps qu'il se stoppa. Il la regarda en sachant que les secondes étaient comptées.
- « Ne te laisses pas impressionner par lui ... »
Un chuchotement, et un front qui se retrouve sur le sien. Il prit sa main droite, sa main valide, pour la poser sur son propre coeur têtan, en cherchant son regard. En vérité, il aurait fallu plus de temps pour l'aider à s'éclaircir l'esprit, à comprendre ce qu'il disait, mais les Gardes Nova étaient en train de manger les derniers mètres qui séparaient la fin du peloton jusqu'à eux. Les mots sortirent en urgence, sans filtre ni forme. La vérité pure, et l'essentiel. Pour briser sa froideur et sa détresse, pour poser ses amarres dans le regard d'azur qui l'habitait, et lui souffler la chaleur d'un amour inconditionnel. Espérer, et lutter. Seuls nous sommes forts, ensemble nous sommes invincibles.
- « Tu es là-dedans Lera, et je serais toujours dans le tien. On est ensemble face à lui, je t'aime Helera. Ne l'oublies pas, tu es exceptionnelle, je t'aime ... »
La figure sombre se porta à leur niveau, avec certainement la volonté non-formulée de les séparer par son ombre. Mais ce fut juste une raison de plus pour Althar d'attraper sa future femme et l'embrasser rapidement, faute de mieux. Une de ses mains finit par échouer entre eux, prête à se poser sur son ventre rond .. avant de se rappeler qu'il n'était plus là. Elle tomba maladroitement sur le ventre de la Grise, accompagnée du regard de surprise d'Althar. Elle n'était plus enceinte ... Cette habitude était terrible. Il en eut un éclat de rire discret, plus nerveux qu'autre, avant de repartir main dans la main avec Helera l'air de rien. Elle avait tant changé, depuis tous ces mois. D'un extrême à l'autre, d'une vie à une autre. Ce qu'elle était aujourd'hui n'avait rien de plaisant à regarder. Oh si, elle gardait de son charme, mais la voir si pâle et malheureuse était un sévisse indirect que sans nul doute l'Empereur aurait apprécié ordonner. Sa prise se fut plus concrète sur sa main, désormais placé commodément à sa droite. Plus question de la lâcher, il se pourrait même qu'il lui sourit si elle le regarde.
Mais c'est assez. Le Garde signifia leur arrivée, et les grandes portes s'ouvrirent. La volonté d'impressionner faisait son effet, avec ses grandes portes et la figure lointaine qui trônait sans qu'on ne la distingue vraiment. La lourdeur de tout ceci, même si elle n'était qu'artificielle, pesait sur la conscience de chacun. Rhedatt avait jeté un simple regard en arrière vers le couple qui s'embrassait alors qui lui était déjà devant les portes. Oh oui, il faisait bien de profiter, pensa-t-il. Il pénétra le premier dans la salle du trône qu'il connaissait déjà. L'aîné se fit donc guide, les mains jointes dans le dos et le pas assuré, pour rejoindre l'Empereur de l'autre côté de la colonnade. Fier et omniprésent, lui et ses Gardes immobiles. Il trouva sa place, au bas des marches, à la gauche d'Helera, légèrement en retrait. Une manière de montrer qu'il n'était pas celui qui devait rendre des comptes à l'Empereur, et que cette chair, ce sang qu'il sacrifiait face à l'Empereur était bien présent, central. Lui se contenta d'incliner le buste avec déférence.
Althar, à la droite d'Helera, donc, leva un instant les yeux vers les étoiles. Cette forme lui rappelait quelque chose, lui semblait-il, mais fuir le regard de l'Empereur n'était pas la solution. La confrontation, malgré les alarmes internes qui sonnèrent soudainement de toute leur force avant de disparaître au loin, était de mise. Son esprit était en passe de se noyer dans sa propre panique, quitte à en sacrifier le protocole ou les bonnes manières. Arrivé face à l'Empereur, il lacha la main d'Helera pour poser un genoux à terre, au bas des marches, et baisser la tête. Oh oui, l'effet escompté de toute la mise en scène impériale lui faisait un effet vertigineux. Et même en sachant combien tout ceci était une construction volontaire pleine d'intentions politique, la raison s'effaçait au profit des ressentis. Et ici, face à l'incarnation de l'Empire, encadré de ses deux silhouettes rouges au visage lisse, dans le silence et sous le regard de la Galaxie, rien n'était plus fort que de ressentir la puissance écrasante d'un homme. Le Prince arrogant n'était pas là. Cela faisait quelques mois qu'il avait fait ses valises, jusqu'à se décider à disparaître le jour où il apprit qu'on le convoquait. Tout était identique : l'allure princière, l'élégance naturelle, et la beauté sans pareille, mais seule l'attitude n'y était plus. Incliné et soumis à cet homme, il n'était rien. Il ne bougea pas, là en bas. Mais il n'était pas non plus prêt à attendre.
- « Votre Majestée Impériale ... »
Sa voix était presque enraillée. Il lui fallut réassurer sa conviction pour ne pas laisser entendre, bien qu'il soit trop tard, l'influence de cet homme. Son destin se jouait à présent.
- « Je me ... Je ... Nous nous soumettons aujourd'hui à votre volonté et à votre autorité, selon votre demande, Votre Majestée Impériale ... Pardonnez ce mensonge que j'assume entièrement, mais ce n'est pas mon infirmière ... voici ma compagne, Helera .. Helera Kor'rial, ex-Agente efficace de l'Empire, et dévouée serviteuse quoi qu'on en dise .. Nous sommes là ensemble pour que vous décidiez de notre sort, Votre Majestée Impériale. »
Trop parlé ? Peut-être, il n'en savait rien. Rhedatt resta silencieux, les mains jointes dans le dos et presque inexpressif, bien qu'il ne regarda pas son fils. C'était l'Empereur qui l'intéressait, lui et tout ce qu'il pourrait dire. Les dés étaient lancés. Althar ne se redressa pas, incitant Helera à faire de même. Désormais il fallait attendre l'avis de l'Empereur. En espérant qu'il soit bien luné ... n'est-ce pas ?
Rhedatt Fanrel // Althar Fanrel Keto
Famille Royale d'Impératrice Têta - Héritier éternel.
Famille Royale d'Impératrice Têta - Héritier éternel.