L'Astre Tyran

[Hayley Curwee]

Une discussion s’impose

09:30, heure locale
Corellia - Appartement Curwee

Hoodie Allen - Look At What We Started

Adossée contre le mur, elle porta le mug à ses lèvres, laissant le chocolat couler lentement dans sa gorge, prolongeant le geste pour se permettre de le savourer le plus longtemps possible. Elle essayait de ne pas le montrer à son apprentie, mais elle était stressée, bien trop pour son propre bien. Suite à son entrevue avec Jim Antilles, les choses ne s’étaient pas tout à fait passées comme elle l’avait prévu. Elle avait espéré qu’elle pourrait récupérer un financement afin de fonder un chapître Jedi, Jim avait imposé qu’au lieu d’un chapître il y ait la renaissance d’un Nouvel Ordre pour Corellia, une entité certes Jedi, mais toutefois bel et bien indépendante du Nouvel Ordre Jedi. Il avait été assez coulant sur le reste, mais cette histoire d’indépendance, il n’en démordait pas.

Et si elle avait lutté pour essayer de ne pas bouger de sa position initiale, il avait été difficile de négocier avec quelqu’un qui était en position de force. Certes on pouvait le voir comme un chantage, après tout rien n’était possible sans son financement, rien ne pouvait être fait sur place sans qu’il ne l’approuve, mais elle avait noté la volonté de l’homme, celui-ci cherchait à ramener l’Ordre Corellien à la vie, autant par patriotisme que par sympathie à la cause Jedi.

Il faudrait tâcher d’expliquer tout cela au Conseil et d’en détailler les conditions. Et d’espérer que celui-ci l’approuverait. Dans le cas où il ne l’approuverait pas… Elle ne voulait pas y penser.

Sa padawan fit irruption dans la chambre de la Jedi - pour une fois bien rangée - lui lançant un regard interrogateur. La petite twilek n’était pas dupe de l’aspect extérieur de son Maître, il s’était créé un lien ainsi qu’une certain complicité entre les deux, pas étonnant donc à ce qu’elle sache instantanément quand ça n’allait pas :


- Ne vous faites pas de soucis, ça va bien se passer Maître.
- Je n’en suis pas certaine.

L’apprentie afficha un sourire un peu naïf, elle avait beau être très intelligente, elle était dans une période où elle idéalisait énormément la corellienne, ce qui posait d’énormes problèmes à Hayley qui ne voyait pas au nom de quoi elle devait l’être, de toutes les créatures imparfaites que la Force avait créé elle devait probablement être la pire.


- Que la Force soit avec vous, Maître.
- Et avec toi, Ty, va faire quelques exercices, je contacte le Conseil Jedi.

Elle acquiesça, refermant la porte de la chambre tandis qu’Hayley activait le projecteur holographique après que la liaison eût été effectuée avec la salle du Conseil Jedi dans le Temple de Coruscant.

L’image d’Hayley se matérialisa au centre de la pièce, debout et en tenue Jedi, arborant la bure vert émeraude de sa mère, couleur typique des Jedi Corelliens. Si Hayley ne s’était pas rendu en personne au Conseil, c’était parce qu’elle était prise ici-même, sur Corellia. Un rendez-vous avec Rafael Eridan avait été prévu pour demain et elle ne voulait pas laisser le Conseil en dehors des avancées qu’elle avait faite sur la question du chapître corellien.

Le Conseil avait été prévenu qu’elle tâcherais de communiquer avec eux ce matin, elle voulait que la plupart des membres y soient réunis, pour pouvoir débattre de la situation et prendre une décision. Elle s’inclina légèrement, faisant le salut Jedi et prit la parole :


- Je vous salue, honorés membres du Conseil, comme vous avez pu le deviner après réception de mon message, je viens vers vous afin de vous informer de mes avancées concernant la fondation d’un chapître corellien. Ma mission n’a pas été de tout repos, elle reposait au préalable sur la localisation d’un ancien Jedi Corellien nommé Matarmeno Krahnn qui représentait une porte d’entrée pour la fondation du chapître, une information qu’avait partagé Jim Antilles avec Maître Morelion. J’ai retrouvé Maître Krahnn et l’ai aidé à s’échapper d’un complexe sécurisé où il était détenu par une organisation politique opposée au gouvernement actuel. Ceux-ci cherchaient à s’en servir pour faciliter leur accession au pouvoir, de ce que j’ai cru en comprendre. Maître Krahnn est maintenant sauf.

Elle fit une courte pause, prête à détailler si nécessaire, puis elle passerait à la suite :


- J’ai pu rencontrer Jim Antilles suite à la libération de Maître Krahnn, je lui ai expliqué que nous avions répondu à son exigence concernant le Jedi Corellien. Nous avons également abordé la question d’un chapître du Nouvel Ordre Jedi sur Corellia, mais cette discussion n’a pas été si fructueuse que je l’espérais. Le diktat m’a rapidement redirigé vers une autre idée : il souhaite que nous abandonnions l’idée de fonder un chapître pour refonder l’Ordre des Jedi Corelliens, qui comme certains d’entre vous doivent le savoir, a été détruit en même temps que la purge qui a touché l’Ordre Jedi.

Il était temps de se lancer :


- Jim Antilles souhaite que cet Ordre soit indépendant du Nouvel Ordre Jedi tout en conservant de forts liens d’amitiés avec celui-ci, cette indépendance ira jusqu’à la non-ingérence du Nouvel Ordre Jedi dans toutes affaires concernant le Secteur Corellien. Mais les liens d’amitiés qui lieraient les deux Ordres permettront d’appeler l’Ordre frère à l’aide en cas de besoin.

Et enfin, cerise sur le gâteau :


- Et il souhaiterait que je prenne la tête de cet Ordre.

[Gwindor Morelion]

L'appel d'Hayley avait été fort attendu. Par Gwindor comme par bon nombre des membres du Nouvel Ordre Jedi. Même les Chevaliers et apprenties aux faits de sa mission, on n'en avait pas vraiment fait mystère au sein de l'Ordre, attendaient des nouvelles.
Gwindor avait espéré que Hayley puisse revenir, mais apparemment quelque chose la retenait sur Corellia. Et comme elle n'avait pas demandé d'aide ou quoi que ce soit, ce quelque chose devait être important mais sans gravité. Donc cela ne lui posait pas de problème.

Le Maître Jedi avait ainsi passé une partie de la mâtiné à entraîner son apprentie. Il avait négligé son entrainement direct ces derniers temps au vu des obligations qui lui revenait mais il avait décidé de corriger le tir. La jeune Kali'era faisait des progrès mais avait du sentir que son Maître mettait soudain les bouchés doubles. Ce n'était pas bien. Ce n'était pas ainsi qu'on formait un bon Jedi, en alternant les rythmes d'attention. Gwindor le savait et allait corriger cela. Mais il y avait maintenant plus important.


Ayant pris place dans son fauteuil dans la salle du Conseil, Gwindor et les autres Jedi présents écoutèrent avec grande attention les propos d'Hayley. La déférence affichée était très superflue. On était pour ainsi dire "entre collègues", pas la peine de faire comme si la moitié du Sénat écoutait.

Gwindor se mit à jouer avec sa barbe tandis que Hayley parlait. Il s'était renseigné via les archives républicaines et Jedi, ces dernières bien moins complètes que par le passé, concernant les Jedi corelliens. Il n'en savait certainement pas autant que Maître Hayley, mais ce qu'il en avait lu lui avait permit de dresser un portrait de ce qui avait existé jadis.
Il n'était pas très certains de ce que Antilles voulait...

"-Merci Maître Hayley pour ce rapport. Mais il ne me semble pas nécessaire de faire tout un cérémonial entre nous.
Concernant le fait que vous soyez à la tête du Chapitre Jedi installé dans le Secteur corellien, il me semble que s'était ce que nous avions envisagé dès le début non?"

Gwindor regarda les Maîtres ou leur hologrammes présent en écartant les mains en un signe interrogatif. Il n'était pas partisan de disperser encore et toujours les Jedi les mieux formés aux quatre coins de la Galaxie, mais force était de constater combien Hayley serait à sa place là bas. Pour elle comme pour les Jedi à venir.

"-Concernant la non ingérence en revanche...C'est plus compliqué.

Si Jim Antilles n'est pas hostile à ce que nous recréions un Chapitre Jedi sur Corellia mais qu'il va plus loin en songeant à la branche Corellienne de notre Ordre, jadis, cela semble logique. En revanche pourquoi la non ingérence?
Nous ne retenons personne au sein du Nouvel Ordre Jedi n'est ce pas? Ainsi, si un Chapitre Jedi désirait un jour nous quitter pour suivre sa propre voie...du moment que celle ci soit en adéquation avec notre attachement à la Force ainsi qu'aux Lois de la Nouvelle République, cela pourrait ce faire.

Donc pourquoi exiger immédiatement cela? Dites nous Hayley, pourquoi Jim Antilles désire-t-il que nous n'ayons rien à dire cet Ordre qui tire son existence de l'Ordre Jedi?
Tous le monde connait le désir d'indépendance de certains corelliens. La politique nous rattrape en ce jour et il nous faudrait parfaitement connaitre la situation pour juger de comment procéder."

Gwindor n'en était pas certains mais avait sa petite idée. Jim Antilles, en partisan connu de l'indépendance, désirait il se créer son petit Ordre personnel dédié uniquement au Secteur Corellien? Un tantinet contraire aux fondements des Jedi. S'il s'agissait juste de créer une branche Jedi privée de la CorSec, mister Antilles allait entendre parler du pays!

[Hayley Curwee]

- Hum, si vous me permettez Maître Morelion, la demande de Jim Antilles fait bien état de la fondation d’un Ordre Jedi à part entière. Il récuse donc toute relation de vassalité ou tutorat. Il ne serait donc pas question d’un chapître, mais bien de quelque chose de dissocié mais qui, néanmoins, n’empêcherait pas une réelle amitié entre les deux Ordres.

Elle préférait corriger tout de suite le tir, qu’on ne s’égare pas en des circonvolutions qui pourrait annuler tout sens à la discussion. Elle s’apprêtait à répondre à Gwindor quand elle fût interrompu par Quinlan Vos, ce dernier restait encore aussi flamboyant que par le passé, toujours prompt à monter sur ses grands chevaux et prêt à dire ce qu’il pensait presque aussi vite qu’il l’avait pensé :


- Tu as conscience qu’en de nombreuses occasions et de nombreux points de vue ce dont tu nous parles n’est ni plus ni moins que de la trahison ?
- Non Maître Vos, la trahison c’est quand l’on décide sciemment de se retourner contre le camp qui nous a vu grandir, que ce soit physiquement ou philosophiquement. Je n’ai pas l’impression que le diktat cherche à vous nuire, ni moi non plus.
- Il y a plusieurs formes de trahison, d’aucuns diraient qu’il cherche à nous affaiblir…
- Dans quel intérêt ? Il a été rebelle autant que la plupart d’entre nous, c’est un membre honoré de la Nouvelle République. Je ne vois pas ce qu’il pourrait retirer de ça. Et ce n’est pas un affaiblissement mais au contraire un agrandissement. La crainte que tu as ne me semble pas fondée, elle pourrait l’être si cet Ordre était crée n’importe où à l’extérieur de la Nouvelle République et par une personne aux intentions inconnues. Mais ce n’est pas mon cas, à ce que je sache. La plupart des membres du Conseil me connaissent, j’ai eu mes moments d’égarements mais je n’ai eu de cesse de vouloir vous rejoindre et de servir la Force.

Le kiffar se mura dans le silence mais son visage était assez expressif pour faire comprendre qu’il désapprouvait ce projet. Peu lui importait qu’il ait partagé avec Hayley son expérience et une formation commune, il voyait cette création d’un nouvel ordre comme une erreur. Hayley revint donc à la question de Gwindor, elle ignorait quelle réponse il attendait, peut-être subodorait-il autre chose mais elle répondrait aussi honnêtement qu’elle le pouvait :


- Vous faites bien d’aborder la question Maître Morelion. Je pense que cela tient à un attachement traditionnel. L’Ordre Corellien a toujours joui de ce privilège par le passé, il était coutume de dire que seul un corellien pouvait régler les problèmes du secteur et je crois que ça n’a pas trop changé de ce point de vue, bien au contraire. Il n’est pas exclu que cela tienne également à une certaine fierté qu’ont les corelliens, une volonté d’indépendance qui a toujours été présente dans leurs gênes. C’est...tristement corellien.

Elle offrit un sourire à ses compères, il n’y avait pas besoin de dramatiser la chose après tout, si les choses devaient se passer rien n’obligeait qu’elles se créer dans la douleur.


- Les intentions de Jim Antilles ne sont en rien teintées de malfaisance ou d’une quelconque perfidie, ce n’est que la traduction d’une volonté purement corellienne qui a toujours farouchement défendu son droit à l’auto-détermination quelqu’en soit l’époque. Il veut juste ramener à la vie un Ordre et ses pratiques pour exalter la fierté de ses concitoyens et de son secteur.

Avait-elle anticipée le non-dit de Gwindor ou était-ce la suite logique de son discours ? Bien malin qui pourrait affirmer l’une ou l’autre de ses possibilités, mais elle poursuivit sur la question du statut :


- Le diktat m’a donné des garanties solides concernant cet Ordre, vous me connaissez, lors de la fondation du Nouvel Ordre Jedi j’ai été une fervente partisante d’une indépendance de notre ordre d’avec la Nouvelle République, mon point de vue étant que plus nous resserrons les liens entre notre Ordre et la politique, plus nous offrons la possibilité de tomber dans la même erreur qui nous a valu une purge. C’est d’ailleurs le fondement de ce qui a été jadis l’Ordre d’Ossus que feu Maître Qual avait mis en place, pour ceux qui n’ont pas volontairement oublié son existence.

Un ordre Jedi qui avait cultivé une certaine indépendance vis-à-vis de l’Alliance Rebelle, par crainte de se voir utilisé politiquement par les dirigeants de l’Alliance. Quand cet essai avait périclité à cause de la trahison de l’un de leurs membres, les Rebelles avaient utilisés les Jedi, ça n’avait pas loupé.


- Cet Ordre serait avant tout lié au Secteur Corellien et à sa population, en aucun cas au gouvernement corellien, quel qu’il fût. Aussi il n’obéirait pas directement aux ordres de Jim Antilles, si c’est l’une de vos craintes. Il y aurait la même séparation que le Nouvel Ordre Jedi est censé avoir d’avec la Nouvelle République.

Elle posa un regard interrogateur sur Gwindor :


- En vérité je ne comprends pas bien ce qu’il y a de surprenant, vous êtes le dernier d’entre nous à avoir eu une rencontre avec Jim Antilles avant moi, c’est même lui qui vous a indiqué sur quoi travailler pour envisager un retour des Jedi sur Corellia, indication que vous m’avez transmise par ailleurs lorsque j’ai signifié mon intérêt pour cette mission. Je doute que son discours eût été différent à ce moment, il n’est pas homme à faire preuve de duplicité de ce que j’ai pu en juger.

Bien au contraire, il avait campé fermement sur sa position de bout en bout. L’imaginer reculer sur cette question lui semblait impensable.


- Il n’y aura pas d’intrication politique, pas plus qu’il n’y aura de conflit ou de rivalités. Ce ne serait rien de plus que la fondation d’un Ordre Jedi qui ne répondrait pas directement aux directives du Conseil tout en suivant l’enseignement de la Force que tout Jedi se doit de respecter.

Elle haussa un sourcil, était-ce si compliqué que ça d’imaginer qu’un Ordre Jedi indépendant pouvait exister sans vouloir menacer le Nouvel Ordre Jedi ?

[Gwindor Morelion]

Les choses partaient salement en vrille.

Gwindor se souvenait assez bien de son entrevue avec Jim Antilles, ainsi que d'autres plus légères durant la Guerre Civile Galactique. Du temps où il n'était qu'un agent de Bail Organa venant discuter "subtilement" avec un Jim Antilles ayant déjà percé sa couverture avant même qu'il n'atterrisse sur Corelia.
Mais il y avait eu cette fameuse dernière entrevue, celle où Jim Antilles avait parlé, Gwindor s'en rappelait parfaitement, de reconstruire les Jedi Corelliens en marge de la branche principale de l'Ordre...et en aucune façon de créer un nouveau Nouvel Ordre Jedi.

Et de toute façon, même si Jim Antilles l'ignorait (et Gwindor ne lui en voulait pas), trois points essentiels faisaient un obstacle net à ce projet.

D'une part les Jedi étaient au service des citoyens les plus humbles de la Galaxie et ce quelque soit leur origine. Jamais un vrai Jedi ne pourrait donc servir uniquement les intérêts d'un Secteur.
D'autre part la Loi de la Nouvelle République interdisait le port du sabre laser en dehors du Nouvel Ordre Jedi. Certes ce point était relativement discutable, et le serait surement, mais autoriser soudain des Jedi corelliens lors qu'on l'avait interdit à cet ordre gris? (qui avait disparu dans la nature d'ailleurs) Le Sénat n'allait pas accepter si facilement et l'habituelle volonté d'indépendance des corelliens allaient jouer contre eux sur ce coup là.
Et enfin, pire que tout, il n'avait jamais existé d'Ordre Jedi corellien. Uniquement une branche de l'Ordre Jedi formée par des corelliens, Jedi donc, qui s'étaient détournés de certains préceptes de l'Ordre notamment concernant le célibat. A songer à cela, Gwindor se dit soudain que la réputation d'Hayley en ferait une parfaite responsable de ce Chapitre. Mais blague de mauvais gout à part, ce qui avait jadis éloigné les Jedi d'origines corelliennes de l'Ordre Jedi n'était plus...Ces Jedi avaient fondés une branche différente de leur propre chef et s'étaient mis en relation avec les autorités locales pour une fructueuse collaboration.

Et pas l'inverse...Et cela, monsieur Jim Antilles allait l'entendre.

Mais avant, Gwindor allait mettre les points sur les i et les barres sur les T:

"-Il n'y a jamais eu de privilèges Hayley. Uniquement des Jedi qui décidèrent que certains dogmes étaient trop difficile à suivre et qu'ils allaient passer outre. La volonté du Conseil des Jedi de l'époque, dont je loue la sagesse, fut de ne pas entrer dans un conflit.
Ces jedi relevaient du Conseil des Jedi, lequel avait décidé de leur accorder une certaine forme d'autonomie.

Ce qu'il se prépare actuellement, est la création de la petite milice privé corellienne de sensitif Jedi. Ni plus ni moins. Je ne le permettrais pas. "

Gwnidor avait été sec et cassant, mais ce n'était pas Hayley qu'il visait. Mais bien la politique indépendantiste à la noix des corelliens. Jim Antilles en tête.

"-Fonder un Chapitre du Nouvel Ordre Jedi au sein du Secteur corellien est une chose que je désir. Vous voir à sa tête de même ainsi que de permettre aux corelliens sensitif d'y participer. Pas de voir cela comme un Ordre de la Force au service du Secteur corellien.
Hors vous avoir comme membre du Conseil des Jedi à la tête de ce Chapitre semble la seule solution.

Et pour prouver ce que je dis...je dirais que si nous proposions cela à Jim Antilles...il refuserait en demandant l'indépendance de ce Chapitre. Preuve qu'il ne s'agit que d'un mobile politique...qui lierait le dit Ordre Jedi corellien plus encore à la politique corellienne que l'ancien Ordre Jedi ne l'était à la République.

Donc que faisons nous? Trahissons nous ce pourquoi nous œuvrons depuis toujours pour satisfaire à une volonté politique stricte? Ou bien travaillons nous ensemble à fonder un Chapitre corellien, diriger par une corellienne, et œuvrant sous les directives du Conseil des Jedi au sein du Secteur corellien?"

Subtilité. Gwindor disait oui à tout sauf à l'indépendance. Indépendance qui ne pourrait se justifier que par un mobile politique...
Du reste Gwindor était convaincu que lui comme Hayley voulaient la même chose. S'il se trompait toutefois, et qu'elle partageait les vues politique de Jim Antilles, il ne ferait rien pour la retenir et l'empêcher de mener à bien son projet. A l'heure du choix chacun est libre. Libre de partir mener sa vie ou bien rester avec ses amis...

[Hayley Curwee]

Il fallait s’y attendre et elle s’y était attendue. La Grande Chaîne qui liait le projet aux Jedi pouvaient se rompre à tout moment, peut-être que ledit moment était imminent. Elle ferait ce qu’il faut pour essayer de faire entendre raison au Conseil et dans le cas présent à Gwindor. Si cela ne donnait rien… Elle prendrait les décisions qui s’imposeraient.


- J’ai bien peur que vos connaissances historiques ne souffrent de quelques lacunes, surtout concernant l’histoire des Jedi Corelliens. Il n’a jamais été inféodés au Conseil Jedi puisque l’Ordre Corellien disposait de son propre Conseil. Les Jedi Corelliens ont toujours été un Ordre à part.

Et je me demande bien pourquoi je viens vous demander votre bénédiction concernant leur recréation songea-t-elle. Était-elle surprise ? Non. Comprenait-elle leurs craintes ? Oui, un peu. Étaient-elles fondées ? Pas le moins du monde. La croyait-elle stupide cette petite rouquine ? N’avait-elle que pour seule fonction de n’être qu’une potiche dont les seuls talents était la beauté et une endurance hors du commun lui permettant de supporter tous les coups sans trop broncher ? Certes elle n’avait pas la formation politique d’un Consulaire, mais elle savait observer, écouter et réfléchir pour se faire sa propre idée de ce qu’elle voulait et de ce qu’elle ne voulait pas. Et cet Ordre ne serait en aucun cas une armée privée au service du prochain diktat ou de qui que ce soit gouvernant le secteur. La mission des Jedi serait sauvegardée, l’objectif ne changerait pas. A quoi bon vouloir l’indépendance en ce cas ? A quoi bon chérir les choses du passé ? A quoi bon vouloir donner une dimension plus raisonnable à quelque chose qui était devenu assez volumineux pour ne plus déceler les menaces qui pesaient contre lui ?

Mais il y avait peut-être un espace pour obtenir un compromis, quelque chose qui permettrait au Nouvel Ordre Jedi de garder un certain contrôle sur cet Ordre Corellien qui semblait devenir si menaçant et terrifiant rien qu’en envisager l’idée :


- Il n’est pas nécessairement besoin d’en arriver à une séparation aussi brutale. Le Conseil pourrait créer un poste spécial à destination de l’un des membres du Conseil Corellien afin de représenter ce dernier. Celui-ci permettrait d’y donner et recevoir des avis concernant toutes sorte d’affaires, promettant une collaboration plus solide et garantissant quand même l’indépendance de l’Ordre Corellien. Le membre ayant un avis consultatif tout en pouvant recevoir le même type d’avis sur la façon dont l’Ordre Corellien gère ses affaires. Voilà qui encouragerait une passerelle entre les deux ordres sans que l’un ou l’autre ne se sente lésé.

N’était-ce pas là le plus raisonnable pour que les deux partis soient contentés ? Indépendance mais avec une certaine forme de contrôle, même relative, n’était-ce pas le mieux qu’il pouvait tirer de cette histoire plutôt qu’une séparation nette et brutale ? Hayley voyait une amitié qu’on pouvait préserver, pas une rivalité qui devait naître.


- Jim Antilles, que vous semblez considérer comme un ennemi, ne demande rien de plus que le rétablissement de quelque chose qui a existé, tout comme le Nouvel Ordre Jedi a été rétabli sur quelque chose de préexistant. Vous exigeriez des autres ce que vous seriez incapables de sacrifier ?

Elle fronça légèrement les sourcils, il était peut-être peu judicieux de sa part d’argumenter sur ce point, peut-être devrait-elle faire réaliser les intérêts que le Nouvel Ordre Jedi pourrait en tirer mais d’abord essayer de leur faire reconnaître que leurs craintes étaient infondées :


- En théorie ce que vous dites semble tout à fait juste Maître Morelion. Lorsqu’on observe les choses on peut supposer que le seul désir de Jim Antilles est de se constituer sa petite armée de sensitifs privée. Mais en pratique non, les faits viennent contredire cette possibilité, si l’on ne parle qu’en termes de législation j’ai obtenu la garantie de sa propre bouche que la fondation d’un Ordre Corellien ne ferait pas de cet Ordre la marionnette du gouvernement. Et si cela ne suffisait pas, souffrez un peu de reconnaître que je ne suis pas Jedi à me laisser faire, vous pensez que j’accepterais de me laisser dicter ma conduite à ce propos ? Cet Ordre serait aussi indépendant du Secteur Corellien que le Nouvel Ordre Jedi l’est de la Nouvelle République.

Voire bien plus, même.


- J’ai bien peur de me répéter mais ce que vous craignez serait tout à fait logique si vous aviez affaire à quelque chose d’inconnu, ce qui n’est pas du tout le cas, j’en ai bien peur. J’ai combattu dans vos rangs et ai partagé les douleurs de tous ici. Je ne suis pas Helera Kor’rial, je ne projette pas de poignarder le Nouvel Ordre Jedi dans le dos lorsque celui-ci aura le dos tourné et si vous considérez les choses sous cet angle alors je le déplore.

Il y avait autre chose à aborder :


- Pour prouver la bonne foi de ce que nous voulons créer, nous sommes prêt à donner une participation de notre Ordre afin de renforcer les liens et de prouver qu’un Ordre Corellien ne serait pas ennemi du Nouvel Ordre Jedi. Cette participation substantielle à autant pour objectif d’aider le Nouvel Ordre Jedi que de conserver un lien avec lui, n’y voyez pas la malice d’une tentative de corruption, bien au contraire nous cherchons à montrer que si un Ordre Corellien était créé il serait un ordre frère au Nouvel Ordre Jedi.

[Gwindor Morelion]

Gwindor n'aimait pas beaucoup la façon de parler d'Hayley. Non qu'elle lui manqua d'un respect qui ne lui était nullement du, mais plutôt pour toute une série d'idées qu'elle semblait avoir à son sujet et dont la plupart, voir la totalité, étaient infondées. Surtout concernant Jim Antilles, que Gwindor ne considérait certes pas comme un ennemi. Juste un politicien, doublé d'un corellien.

"-Je ne prétend pas tout savoir des Jedi corelliens qui s’éteignirent, du moins en apparence, lors de l’exécution de l'Ordre 66. Mais j'ai une bonne idée de comment fonctionne le Nouvel Ordre Jedi d'aujourd'hui...Ce qui me fais poser cette question: pourquoi désirez vous que cet Ordre soit indépendant du Nouvel Ordre Jedi?"

S'était envoyé. L'Ordre Jedi de jadis, avec ses dogmes trop strictes, avaient plus ou moins poussés certains de ces membres corelliens à cette forme de défection. Aujourd'hui plus rien n'empêchait la totalité des traditions des Jedi corelliens de jadis, y compris le fait de n'agir qu'en Secteur corellien. Donc il n'y avait rien à gagner de particulier à chercher une indépendance de fait alors qu'elle était acquise. Sauf à poursuivre d'autres mobiles...

"-Hayley il va nous falloir agir en bonne intelligence. Vous et moi désirons la création de cet Ordre. Vous ne l'avez pas entendu mais j'ai mis une majuscule. Tous les membres du Conseil ne sont peut être pas de notre avis, aussi va-t-il falloir les convaincre.

Nous sommes d'accord, à priori, sur le fait que vous soyez à la tête de cet Ordre. Je dirais en responsabilité. Mais il me semble nécessaire que vous demeuriez membre du Conseil des Jedi en votre qualité de membre du Nouvel Ordre Jedi.
Que vous recrutiez uniquement des sensitif originaires du Secteur corellien me semble souhaitable de même et qu'ils agissent en tant que Jedi uniquement au sein du Secteur corellien, de même. J'ajouterai ici la nuance qu'ils doivent être appelables, et accepter cela, à tout moment par le Nouvel Ordre Jedi sur décision de son Conseil...dont vous faites partie. Une façon de tranquilliser le Sénat ainsi que toute la Nouvelle République.

Pour pousser sur le volet politique, que je n'apprécie guère mais qu'il nous faut prendre en compte ici, je dirais que le Nouvel Ordre Jedi pourra toujours agir en Secteur corellien bien qu'il préférera ses frères corelliens pour cela. Impossible de ne pas hurler à la sécession autrement et j'entend déjà les cris d'orfraie de certains membres du Sénat déjà opposés à l'idée de Jedi. Sachant que vous demeurerez membre du Conseil des Jedi, cela signifiera que aucun Jedi n'interviendra sans votre aval au sein du Secteur corellien.

Pour en terminer avec la politique, sachez que Jim Antilles est un ami à moi. La nuance dans nos relations fut qu'il prit les armes contre l'Empire pour le Secteur Corellien et la Galaxie et moi même pour la Galaxie. La nuance est uniquement là et je ne lui en tient guère rigueur. Il ne rechignera donc surement pas à signer avec vous même ainsi que les membres du Conseil ici présent un document officiel assurant l'indépendance de votre Ordre corellien vis à vis du Secteur corellien, dans le respect de la Constitution de la Nouvelle République. Et là uniquement, les faits iront à l'encontre de la théorie que j'ai énoncé.

Est ce acceptable selon vous Hayley?"

S'était un instant de vérité. Hayley, devant tout le Conseil des jedi, était placé devant une forme de fait accomplis. Gwindor n'aimait pas la manœuvre, mais il n'avait pas le choix. Il lâchait volontairement du lest pour donner à Hayley ce pourquoi elle et lui même avaient oeuvrés. Si ce n'était pas suffisant, s'il fallait absolument que cet Ordre soit d'une indépendance totale, alors personne ne la retiendrait. Elle pourrait partir, quitter les Jedi pour accomplir son rêve. S'était finalement ce qui avait causé l'échec des gris. Cette volonté de suivre son propre rêve au détriment de l’intérêt commun, l'un des fondements des Jedi encore aujourd'hui.

Gwindor espérait sincèrement que cela pouvait fonctionner ainsi. Que Hayley continue de faire partie des Jedi tout en dirigeant cet Ordre particulier aux traditions très anciennes. Il se refusait juste à créer ce qu'il voyait comme la future marionnette des corelliens...et ce que le Sénat verrait de même...La seule chance pour cela était que ce soit l'Ordre Jedi qui soit à l'origine de l'Ordre corellien...

[Hayley Curwee]

- Maître Morelion n’a pas tort, nourrissez-vous quelques griefs contre le Nouvel Ordre Jedi pour souhaiter détacher votre mouvement du nôtre ?

L’hologramme de Bariss Offee était resté silencieux jusqu'alors, restant attentive à la conversation. Elle avait surveillé l’échange, le respectant religieusement pour n’intervenir que maintenant. Elle ne comprenait pas bien elle-même les raisons qui poussaient Hayley à transmettre ce genre d’exigences. Elle pensait que c’était la première étape vers un délitement du Nouvel Ordre Jedi, ce qu’elle voulait éviter plus que tout. Cependant elle savait bien elle-même qu’on ne pouvait pas retenir quelqu’un contre son gré. Combien de Jedi avaient quittés l’Ordre Jedi pendant la Guerre des Clones parce que leur vision de ce qu’était l’Ordre ne correspondait plus à ce que l’Ordre faisait pendant la Guerre Noire. La rouquine se tourna légèrement vers elle, arborant un léger froncement de sourcils :


- Absolument aucun. La question ne se situe même pas à cette frontière. A dire vraie dans n’importe quelle autre situation il eût été probable que je n’aurais pas considéré l’offre de Jim Antilles avec sérieux tant elle semble fantaisiste. Mais je suis pragmatique et je considère que concéder cette petite liberté ne peut que nous apporter l’essentiel du projet que nous cherchions : l’étendue de la voie du Jedi, même si celle-ci n’est plus totalement sous notre contrôle. Soyons clair : l’Ordre Jedi n’a jamais eu à redire par le passé des affaires des Jedi Verts, il n’a jamais eu à souffrir d’une rébellion de leur part, d’une querelle concernant le Côté de la Force que nous devons servir, tout au plus a-t-il dû affronter quelques sécessions dogmatiques.

Courte pause.


- Les problèmes qu’a rencontré l’ancien Ordre Jedi, nous les avons retravaillés pour y trouver solution dans le Nouvel Ordre Jedi, tant et si bien que la question se pose effectivement : à quoi bon créer un Ordre Jedi exclusivement Corellien alors que le Nouvel Ordre Jedi offre la plupart des réponses à ces anciennes problématiques ?

Son regard passa de Bariss Offee à Gwindor Morelion, à quelle réponse les deux Jedi s’attendaient ? A quelle réponse le Conseil dans son ensemble s’attendait-il ? D’un léger geste de la main, elle finit par balayer cette question comme si elle ne revêtait aucun intérêt.


- Cette question n’a pas la moindre importance à vraie dire. Je le pense sincèrement. Les idéaux similaires n’entraînent pas forcément convergence.

Et elle affichait là le plus grand sérieux en plus. Après tout Garm Bel-Iblis avait bien continué son combat de son côté, suite à de nombreux désaccord avec Mon Mothma, pourtant ils avaient caressés peu ou prou les mêmes espoirs et avaient menés les mêmes combats.


- L’Ordre Jedi a toujours respecté le droit des peuples à son autodétermination, tout comme il a souvent respecté les coutumes de ceux qui composaient leurs rangs. Ainsi en a-t-il été de Maître Ki-Adi-Mundi qui a pu prendre femmes et faire des enfants afin de garantir une descendance, une pratique que l’ancien Ordre Jedi n’autorisait pas. Partant de là, il me semblerait aberrant que l’on décide de ne pas respecter la création d’un Ordre Corellien qui a un ancrage traditionnel dans le secteur qui l’a vu naître. Un Ordre qui a toujours été indépendant et qui souhaite le rester. Cet Ordre n’a pas d’autre volonté ni d’appui que son attachement à une tradition séculaire. Les Verts ont toujours existé jusqu’à l’avènement de l’Empire, ils ont à présent l’opportunité de renaître de leurs cendres, pour quelle raison leur refuser ?

Bien sûr les corelliens avait toujours eût ce fort patriotisme, il n’y avait donc rien d’étonnant à ce qu’ils cherchent à faire renaître quelque chose qui avait été une institution solide et efficace, au service du peuple corellien autant que de la Force. Venait à présent le moment de discuter de ce qui bloquait ou non cette création et cette discussion ne pouvait avoir que deux issues quelques soit les myriades de chemins qui les menait à celles-ci : un accord serait trouvé et tous continuerait sous de bons auspices ou bien… Hayley devrait se débrouiller seule pour mener à bien son projet. Gwindor faisait des propositions, Hayley exposerait ses propres vues sur le sujet, respectant l’idée de Jim :


- Je pourrais continuer à faire partie du Nouvel Ordre Jedi en tant que représentante détachée de l’Ordre Corellien, un poste qui sera transmis ensuite à l’un des membres du Conseil Vert selon des modalités que l’Ordre Vert déterminera de son côté. Selon mes considérations personnelle, il ne me paraît pas impossible de faire partie de l’Ordre Vert et du Nouvel Ordre Jedi. Je propose donc même qu’une réciproque soit intégrée et que le Nouvel Ordre Jedi nomme un représentant au Conseil Vert. Et tout comme le représentant du Conseil Vert chez le Nouvel Ordre Jedi il n’aurait qu’un rôle de conseil et d’observation. Qu’en pensez-vous ?

Léger sourire, pour détendre l’atmosphère.


- L’Ordre Vert sera exclusivement composé de membres du secteur Corellien et si jamais un étranger souhaitait nous rejoindre nous lui indiquerons en priorité de prendre contact avec le Nouvel Ordre Jedi. Une période d’intégration des Jedi Corelliens à l’extérieur du secteur leur sera vivement conseillé, celle-ci ne pourra être imposée si le Jedi la refuse et qu’il justifie ce refus. Nous porterons assistance à nos confrères sans aucun problème s’ils en font la demande et que nous considérons pouvoir apporter une expérience souhaitable dans les cas qui nous sont proposés.

Elle fixe Morelion dans les yeux.


- Concernant l’intervention en secteur Corellien, le Nouvel Ordre Jedi ne pourra venir que sur une demande expresse de l’Ordre Corellien. Bien entendu, comme nos Ordres ne sont pas ennemis il n’y a aucune raison que nous ne considérons pas cette possibilité à la moindre difficulté que nous pourrions rencontrer. Néanmoins chacun des membres de nos deux ordres pourront circuler librement dans les territoires des autres, mais ne pourront intervenir que dans le cadre où l’autre le demande. Nous ne sommes pas une milice privée ayant pour but de créer une sécession d’un quelconque territoire de la Nouvelle République, après tout.

Un sourire un peu narquois.


- Je ne peux pas transiger sur l’indépendance, mais ces conditions me semble offrir le terreau parfait pour que notre association me semble mutuellement bénéfique. Dans ces conditions, je pense pouvoir vous affirmer que j’obtiendrais de Jim Antilles cette signature qui vous rassurerait tant. Ce papier assurera autant notre indépendance vis à vis de n’importe quel gouvernement corellien que notre indépendance vis à vis du Nouvel Ordre Jedi. Qu’en dites vous ?

[Gwindor Morelion]

*Maître Morelion a même raison* songeait Gwindor en entendant la réplique de Bariss Offee. Mais il n'y avait pire erreur que de se croire suffisement sage pour ne pas se remettre en question et Gwindor Morelion, tout sage qu'il fut, n'était pas le dépositaire de la sagesse ultime. Ni même partielle, quoi qu'en dise son orgueil.

Il était d'ailleurs temps de remédier à une erreur:

"-Maître Hayley? je constate que nous commettons une erreur depuis le début. Voudriez vous occuper votre fauteuil plutôt que de demeurer debout telle un procès?"

Gwindor préférait la voir assise en égale que debout tandis que le reste du Conseil était installé.

"-Vous savez trouver des mots juste Hayley, mais à mon sens vous avez tord.

Tord en affirmant qu'il n'y a jamais eu de problèmes entre l'Ordre Jedi et l'Ordre Corellien. Tout simplement par ce que ni vous ni moi n'avons vécu à cette période et que les archives Jedi ne sont pas demeurés intacte sous l'occupation impériale, ni même celle de la République à vrai dire. Donc ne nous prononçons pas avec tant de certitudes.

Tord en faisant d'un cas précis une généralité. Maître Ki-Adi-Mundi se maria en effet, sur ce point l'histoire de l'ancien Ordre n'est pas trop éloigné, mais il me semble qu'il ne parvint pas à concilier ses devoirs de Jedi avec ceux de père de famille. Le Conseil de jadis fit donc une erreur sur ce point il semblerait.

De même que vous inversé le lien entre l'Ordre corellien et le Secteur corellien.

A mon sens l'Ordre corellien n'est jamais né dans le Secteur corellien...Ce sont les membres de l'Ordre Jedi qui choisirent de ne vivre et œuvrer qu'au sein du Secteur corellien. Sans l'Ordre Jedi, peut être n'y aurait il jamais eu de Jedi corelliens et par la même d'Ordre corellien.

Quand à leur indépendance, elle fut décrétée et non pas admise. Hors aujourd'hui les choses ont changés.

Changés au point que les Jedi pourront toujours intervenir au sein de la Nouvelle République, Secteur corellien inclus. Ceci n'est pas négociable Hayley...du moins pas ici. Car nous parlons là de la Constitution de la Nouvelle République..."

Un silence.

"-Je crains que nous soyons parvenu sur tous les accords possible. Si ce que le Conseil demande n'est pas envisageable, il n'y a pas 36 solutions.
Soit nous devons renoncer à ce projet, au nom de l’Intérêt supérieur de la République, soit il va falloir une réunion tripartite. Entre des représentants du Sénat, à défaut de présidence, de Jim Antilles et nous même.

Mais dans tous les cas, il n'est pas possible que l'Ordre Jedi n'intervienne pas en Secteur corellien. C'est légalement impossible et, pire que tout, ce serait une preuve formelle de volonté d'indépendance. Le Sénat le prendra en compte et je me refuse, personnellement en tous cas, à proposer cela.

Du reste je ne suis pas le Conseil des Jedi..."

[Hayley Curwee]

Un long silence s’imposa suite aux mots de Gwindor. L’espace d’un instant elle considéra son siège, celui du Conseil du Nouvel Ordre Jedi, dont elle faisait partie. Mais elle ne bougea pas d’un cil, ne tournant que très lentement sa tête vers Gwindor Morelion, après avoir balayé les têtes Jedi dans son champ de vision. Une sensation de froid intense s’insinua dans ses entrailles, peut-être la déception, du moins c’est ce qu’elle pensait. Il n’y avait pas vraiment de colère, pourtant, juste cette sensation lancinante mais elle s’en accommoderait. Et à présent ? Prendre place était impossible. Abandonner l’était tout autant. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas après tant d’efforts. Il n’y avait plus grand chose à dire pourtant, alors autant en finir :


- Je vois. Si un autre Maître souhaite donner son avis, je suis toute ouïe, dans le cas contraire je considérerais que Maître Morelion se prononce au nom du Conseil.

Ce qui ne serait pas étonnant, le Conseil avait l’habitude de ce genre de pratiques, surtout quand le Conseil était en phase sur ce genre de questions, plus besoin de donner son avis s’il était partagé par la majorité. Si toutefois aucun avis supplémentaire ne venait agrémenter celui de Gwindor, elle les saluerait donc :


- Je vous remercie d’avoir laissé le temps à cette discussion. Je regrette sincèrement que nous ne puissions nous entendre mais je ne regrette pas d’avoir laissé sa chance aux pourparlers.

Courte pause, les mots avaient du mal à sortir, étrangement.


- Je vais analyser l’étendue de cet échec et réfléchir à la suite à lui donner. Et si je dois mener mon projet à bien, je ne manquerais pas d’étudier les nombreuses solutions qui s’offriront à nous avec le partenariat de Jim Antilles. Vous serez bien entendu tenu au courant de toutes démarches en ce sens. Et des décisions devront être prises en conséquences, j’imagine.

Elle avait le regard vague, étrange sensation, entre soulagement et doute. Elle s’inclina toutefois dans un dernier salut Jedi parfaitement maîtrisé.


- Que la Force soit avec vous, Maîtres.

Et son hologramme disparut.

[Gwindor Morelion]

Gwindor regarda l'hologramme de Maître Hayley s'éteindre. Quelque chose d'amère demeurait dans la pièce. Les dernières paroles de Hayley sans doute " mais je ne regrette pas d’avoir laissé sa chance aux pourparlersé". Comme si elle était venue leur laisser une chance, une chance de se rallier à son idée, la seule valable selon elle et devant toute logique.

Gwindor n'était pas d'accord, mais ce fut Maître Vos qui exprima le plus clairement son avis:

"-L'envie de l'indépendance. De pouvoir voler de ses propres ailes. D'agir sans avoir de compte à rendre...par ce que finalement notre voie est trop difficile. Notre cape trop compliqué à tenir.

-Ne pensez vous pas que son désir de voir une tradition ancienne et bénéfique renaître soit juste?

-Ne soyez pas naïf Gwindor. Jadis les Verts n'étaient pas totalement indépendants de l'Ordre Jedi et n'interdisaient pas l'accès aux Jedi au Secteur Corellien. Les Lois républicaines s'y appliquaient, et s'y appliquent aujourd'hui, et l'autorité de la Présidence et du Sénat respecté, jusque pour les forces de polices et militaires. Même si la CORSEC est efficace, elle ne fait pas entrave. On travaille ensemble et non quand l'envie nous en prend.
Alors pourquoi soudainement faudrait il que, alors que les Jedi originaires de Corellia ne sont plus soumis à aucun des dogmes qui jadis les poussèrent à s'affranchir de l'Ordre Jedi... faudrait il élever des barrières? Cela n'a aucun sens...hormis la soif de pouvoir politique.

Il faut contacter Jim Antilles et lui secouer les puces à celui là."

L'expression fit tiquer plus d'un membre du Conseil. Mais Maître Vos avait bien raison.
Il fut décidé de solliciter immédiatement une entrevue, physique ou holonet, avec Jim Antilles. Mais non pas pour lui "secouer les puces", mais pour discuter avec lui de la situation.

Car la situation pouvait devenir explosive. Si les Verts voulaient l'indépendance, ou plutôt la seule et unique Hayley à ce jour, il faudrait en passer par une reconnaissance du Sénat...et de facto le débat concernant l'indépendance de Corellia renaîtrait.
Gwindor n'en était pas certains, mais les Sénateurs n'accepteraient pas cela. Sans quoi on en sortirait jamais des demandes d'exemption de tels Système, de telle planète. Chacun revendiquerait sa différence, dans un système tourné vers le vivre ensemble. Hayley pouvait détruire la Nouvelle République...

Le Conseil des Jedi avait proposé un cadre acceptable du moment qu'on ne s’arque-boutait pas sur l'indépendance. Liberté d'action au sein du Secteur Corellien, dirigé par une Jedi corellienne...que voulait elle de plus? Ha oui, cette fameuse indépendance...au nom des traditions...

La demande de contact fut envoyée sur le champs...