L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
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By Elysia Astellan
#32986
    Un retard bien que léger. Un air absent. Des pas incertains. Et … si l’Empereur se croyait malin avec ses antalgiques et sa combinaison isotherme, il se trompait. La Reine l'avait observé toute la journée. Depuis le premier hochement de tête nerveux. Le constat était flagrant. Si la température corporelle de l’Humain se maintenait dans la moyenne, celle de son crâne, en revanche, battait des records. Premier point inquiétant. Et dont chaque Arkanien en présence un peu attentif put faire silencieusement la remarque. Elizabeth garda l'information pour elle. Jusqu'au cocktail de l'après-midi. C'est là qu'elle surprit le geste secret de l’Empereur. Il se bourrait, semblait-il, de gélules. Incroyable. Elle ne l'avait aperçu que par zèle de surveillance. Une chance. Pas assez pour empêcher ce qui allait arriver.

      « Le style arkanien ne vous plait pas ? »

    Toutes les attentions étaient pendues aux lèvres de l’Empereur. Aïe. Harlon ! Il titubait, offensant qui voulait bien se laisser offenser. N'avait il pas révisé la leçon de son Petit Diplomate ? Les Arkaniens sont … susceptibles ! Bingo. L’architecte recula d’un pas, camouflant une moue contrariée. Tout ceci avait demandé tant d'efforts. L’accueil chaleureux des Humains était toujours très soigné. Et l’Empereur … venait de balayer tout ça d’un simple … d'un simple quoi bon sang ? Qu'est ce qui te prend !? Harlon ! Un oeil vitreux d’Arkanien aurait sans mal repéré que la Reine commençait à perdre patience. Colère. C'était raté.

    La petite fête terminée, chacun rejoignit son chauffeur. Un Conseiller intercepta le Monarque avant qu'elle ne disparut à son tour, mue par sa contrariété.

      « Ma Reine.
      Sanaro. C'est urgent ?
      Assez. »

    La messe basse ne dura qu'un instant suffisamment court pour n’inquiéter personne.

      « Le journaliste que nous avions invité vient de rendre sa caméra. Ce n'est pas brillant. On ne peut pas diffuser ça. »

    Pour les événements de ce genre, le gouvernement préférerait faire appel à des journalistes émérites et fournir tout le matériel. Il garantissait ainsi de pouvoir contrôler ce qui allait transparaître de cette journée dans les médias officiels. Le cyborg poursuivit.

      « Ce sont pratiquement des insultes. On ne pourra diffuser que la dernière partie. Et votre discours du matin. »

    La Reine acquiesça.

      « Faites le nécessaire. »

    Et s'en alla, encore un peu plus en colère.

    En bas des escaliers, le portier fit monter la Reine dans le speeder qui conduisait les deux Chefs d’État. Elle y retrouva Harlon, en petite forme. Ils étaient seuls. La tête en feu ?

      « J'ai vu ça. »

    La réponse se voulait empreinte de calme, mais après l'avoir articulée, Elizabeth douta de sa bonne interprétation par la partie adverse. Elle posa ses mains sur celles d’Harlon, brûlantes.

      « Vas te reposer. »

    Si ça peut te permettre d’être moins désagréable avec tout le monde.

      « Nous ne sommes pas obligés d’aller où que ce soit. Bien qu’officielle, la sortie de ce soir n’implique que nous, annuler n’est pas un problème. Et nous avons tous les deux besoin de repos. »

    Le trajet jusqu’à l’ambassade impériale fut rapide, et relativement silencieux.

      « Je ne t’en voudrai pas. Si tu souhaites que nous n’allions pas à l’opéra ce soir, préviens-moi au moins une heure avant la représentation. »

    L’Empereur regagna ses quartiers, il avait trois heures devant lui. Le speeder fila ensuite jusqu’à l’annexe novanienne du Dominion. Quelques bureaux qui servaient temporairement de lieu de travail des ministres locaux. Elizabeth avait obtenu de pouvoir en utiliser temporairement deux. Le Conseiller Sanaro l’y attendait avec patience. Il ne reparla pas du comportement de l’Empereur, préférant accorder son attention à des sujets mis de côté depuis quelques jours. Mais il trouvait la Reine distraite.

    La pensée d’Elizabeth divaguait. Elle avait passé une mauvaise journée, à surveiller les extravagances d’Harlon. Il avait, vraisemblablement, quelque faiblesse passagère. Comment cela pouvait-il arriver. Comment pouvait-on se présenter devant une délégation diplomatique avec l’esprit si embrouillé. De son point de vue, s’excuser devait traduire une forme de lâcheté. L’Arkanienne dissertait mentalement sur le sujet quand le comlink du bureau grésilla, attirant l’attention à lui.

      « Qsorm en communication.
      Allez-y. »

    Il y eut un bref silence. Sanaro affichait une moue perplexe, rendue par sa supérieure. La voix du cyborg se fit enfin entendre.

      « Ma Dame. »

    Il était bien l’un des seuls à la nommer ainsi, une vieille habitude qu’il n’avait pas voulu perdre.

      « Votre frère est réveillé. »

    La Reine dissimula sa surprise, bien qu’elle fut seule avec le Conseiller.

      « Merci, Hyon. »

    La communication coupa là. Le regard d’Elizabeth se promena un moment sur la table, pour finalement interroger Sanaro. Le Yaka eut un bref sourire.

      « Je devrais être capable de m’en débrouiller. »

    La Reine s’en alla.

    Le temps de se rendre à l’hôpital, la neige s’était mise à tomber. Hyon attendait en bas. Avant de le rejoindre, Elizabeth distribua ses ordres à la Garde.

      « Restez en bas.
      Ma Reine, Kadmo Civicius n’est pas un interlocut…
      Capitaine, regagnez l’Ambassade et assurez-vous que l’Empereur trouve une voie dégagée s’il entend se déplacer. »

    L’Arkant, sans plus un mot, salua et obéit, sa contrariété allait crescendo ces jours-ci. Les autres agents ne discutèrent pas.

    Le fidèle Hyon accompagna son maître jusqu’à la chambre de Civicius, réveillé depuis peu d’un comas long de plusieurs mois. Avant de se présenter à lui, sa soeur se tourna vers le cyborg.

      « Et Calena ?
      Je ne l’ai pas encore prévenue.
      Merci. »

    Elle passa la porte, pour trouver son frère alité. Il ouvrit les yeux, tourna à peine la tête vers elle. Pendant de longues secondes, peut-être quelques minutes, ils restèrent tous deux silencieux. Si bien qu’Elizabeth se demanda s’il était en mesure de la reconnaître. Ses émotions étaient confuses. Joie et colère à la fois. Le conflit qui opposait ces deux-là était vieux de bon nombre d’années. Des promesses en l’air, des défis, des insultes. Ils avaient tout pour se détester. Mais frère et soeur en venaient toujours à trouver un terrain d’entente. Cette fois encore ?

    Il laissa finalement entrevoir un sourire, incitant la Reine à s’approcher. Il referma les yeux presque aussitôt.

    L’heure qui suivit se trouva être un long défilé de médecins en tous genres, principalement spécialistes du cerveau arkanien. Elizabeth s’était assise dans le fauteuil en face du lit. Elle attendait, elle écoutait. On s’arrêtait parfois à son niveau, pour présenter des excuses, on ne l’avait pas reconnu, ou pour lui poser des questions banales sur Kadmo. De temps à autre, l’Arkanienne jetait un coup d’oeil à l’horloge. Plus qu’une heure avant le verdict d’Harlon, soit deux heures avant la représentation.

    Kadmo eut un sursaut, on se précipita à son chevet. Fausse alerte.

    Combien de temps encore allait-il demeurer dans cet état à mi chemin entre l’inconscience et l’éveil. L’humeur de la Reine en avait pris un coup. Elle s’était d’abord réjouie de savoir son frère tiré d’affaire. Puis les questions l’avait assaillie. Et s’il ne se souvenait pas. Et s’il se souvenait. Et s’il lui en voulait. Et … et ainsi de suite.

    Les spécialistes en blouse se lassèrent finalement, décidant qu’il lui fallait du repos, et des phrases simples. La chambre fut de nouveau vide. Le soir était tombé. Elizabeth profita du calme pour se lever et s’approcher du lit. Kadmo s’éveilla de nouveau.

      « Grande sœur. »

    Un sourire au coin des lèvres.

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By Harlon Astellan
#33013
Et pour cause. L'Empire était lui aussi venu avec son propre staff pour couvrir les événements. Le journaliste portait une lourde camisole et des gants serrés pendant qu'il dirigeait de gestes vifs la caméra volante qui voletait autour de son crâne comme une nuée de corbeaux au sommet d'une tour de sorcier. Le journaliste n'avait de journaliste que le nom. Vendu aux autorités et même directement affilié aux services de propagande, il avait fait de son mieux pour montrer l'Empereur sous un angle positif.

Mais le visionnage n'était pas glorieux du tout.

L'Empereur était parti faire une bonne sieste, alors que les derniers microbes s'en allaient après une piqûre de kolto qui allait faire un sacré miracle. Ce qui laissait à l'équipe de l'Empereur de regarder le reportage impérial.

Bon, on ne diffuse pas tout, hein.


Ils avaient bien segmenté la vidéo : les passages sans problème, les passages qui pouvaient passer, et les passages à problème.

Bon là par exemple, bon, tu gommes la cerne là... voilà, tu redresses un peu les épaules en déplaçant les données vidéo, et bon, il aurait l'air en pleine forme.


Le technicien y mettait du sien, mais l'ambiance n'était pas à ça.

Non mais, te fous pas de ma gueule... même retouché on verra qu'il était dans un état second... D'ailleurs c'est quoi ce genre ? D'où qu'il est malade soudainement ?


Des rumeurs courraient. Aperçu hier soir en plein hiver rude Arkanien, à danser avec une locale. Les Gardes Rouges prenaient garde à ce que la rumeur ne s'ébruite pas. On faisait cas de deux disparations de gardes depuis hier. Sans explication, et sans enquête. Effrayant.

Je sais pas. Ca arrive j'imagine... mais si ça se sait, il est mort. Il doit y avoir des tas de Moff qui attendent que ça...
Bah ça serait mérité !
WOW ?! Tu veux te faire arrêter pour trahison ? Et nous faire arrêter avec ?
Bah excuse moi, mais je veux pas d'un Empereur drogué !


Ca continuait fort. Il fallait truquer une majorité d'images pour la diffusion dans l'Empire. Les infographistes d'état s'en chargeraient. L'homme qui s'était plaint fut dénoncé pour propos outrageants et incitation à la rébellion. Il fut exécuté sommairement le soir de sa mise en accusation, après que ses collègues eurent confirmé la version originale des faits. On ne retrouva jamais son corps.




C'est bon. la fièvre est retombée à 38 degrés. Officiellement, vous êtes encore malade... mais vous pourrez supporter jusqu'à demain.


Harlon toussa un peu. Torse nu, il avait reprit une douche après une bonne sieste qui l'avait revigoré. Il confirmait l'opéra pour ce soir, dans deux heures.

Bon. Il va falloir trouver une bonne excuse.
Laquelle ? Celle qui fait que vous êtes allé dehors sans bien vous couvrir et que vous avez attrapé froid ?
Non, une autre vérité. Je pensais à dire que j'ai attrapé une maladie exotique pour laquelle je n'étais pas vaccinée.
Hm. A la rigueur. Mais j'aurais peur d'engager ma réputation en disant que vous avez mal prit vos vaccins.
Ca ne changera rien. On n'ira pas plus loin que ça. En revanche, vous serez qui m'a guérit en un temps record.





La version là tiendrait pour les personnes envers qui s'excuser. Harlon fit cette fois le choix de bien s'habiller : un collant de StormTrooper et quelques vêtements autres, avec une fourrure jetée sur les épaules, des bottes élégantes mais rembourrées de laine de nerf et des chaussettes. La fourrure grise et beige passait sur sa cape et sous sa sur-cape qui lui servait vaguement de gorgeret. On aurait dit un seigneur d'antan s'en allant affronter les neiges du dehors. Sous un cache-nez serré qui lui donnait en prime l'allure d'un coupe-jarret, il profita du temps relativement élevé - presque une heure et demi - pour aller en centre-ville faire une emplette.

Chez le marchand de bijoux chez qui il avait acheté une lanterne. Son entrée fut calme, mais plus... grandiose. Le vieil arkanien était concentré sur son établi, ses petits doigts encore agiles travaillant un fil de cuivre laitonné sous une loupe à trépied. Sous le néon blafard, il bâtissait un petit chef d'oeuvre de plus. Il leva la tête en voyant l'Humain arriver. Accompagné de deux Gardes Rouges. Il resta calme, mais on devinait la forme de panique légitime de l'instant.

Harlon retira alors son cache-nez et découvrit son visage.

Vous me reconnaissez ?


Il fallut un temps, mais le vieil arkanien hocha la tête.

Oui... vous êtes venu hier soir avec une Dame fort élégante.
Celle-là même.


La panique tomba puis revint. L'insigne impérial frappé, les Gardes... sans voir l'Holovision locale, il devait avoir entendu parler de l'invité spécial du moment. Pas facile de se dire qu'un client mystère de la veille n'avait été autre que l'Empereur Galactique voisin.

J'aurais deux choses à vous demander. D'une part, si on vous demande... je ne suis jamais venu ici. Ni maintenant, ni hier. Pas plus que la Dame. D'accord ?


Hochement de tête.

Et enfin... j'aurais besoin d'une pièce maîtresse de votre collection...





Avant d'aller à l'opéra, Harlon devait se rendre à l'astroport en construction. Il aurait le temps. Le chantier avançait sous le martèlement des droïdes et de quelques superviseurs humanoïdes, pour la plupart des arkants, la sous-race d'Arkania qui venaient à peine de devenir les égaux des arkaniens, génétiquement supérieurs en tout. Leur forme humaine les rendait néanmoins familiers et permettait à Harlon d'espérer un lien concret génétique avec les arkaniens. Les unions mixtes étaient interdites sous certaines conditions. Les arkants prouvaient de leur existence seule qu'humains et arkaniens étaient proches les uns des autres.

Harlon se dirigea rapidement vers l'entrée du chantier, à peine gardée. Sa cape battait le vent, son visage à découvert, bien visible et identifiable, et son escorte de Gardes Rouges ne fit pas de manière.

Laissez-moi passer.
Mais... sire, je dois...
Je vais passer, que ça vous plaise ou non. Vous voulez en parler à votre Monarque ensuite ?


Inutile de dire que ça avait coupé court. L'intérieur du chantier était aussi froid, mais exempt de neige en tourbillon. amassée ça et là sur les bords, elle était juste l'invitée des trous d'air et passant au travers des grillages nonchalants délimitant le périmètre. Les arc de soudure et les droïdes porte-charge défilaient au milieu d'une grande table où trônait trois arkaniens casqués de jaune et de lampes frontales. C'est un arkanien face à l'arrivée en trombe d'Harlon qui le pointa. Le trio stoppa son activité et se tourna pleinement vers lui. Ils semblaient ne pas y croire. Au milieu se tenait l'architecte à qui Harlon avait vanté un mauvais mérite cet après-midi.

Je... vous n'étiez pas...
Ma Dame, pardonnez cette intrusion. Mais elle me semblait importante. Non dans sa finalité mais dans l'énoncé que je vais en faire.


Il l'enjoignit à ne pas l'interrompre. Il voulait surtout lui donner le temps d'enregistrer sans avoir le temps de se vexer.

Ce qui devait être une consécration pour un formidable travail d'architecture et symbole d'amitié entre nos deux peuples a été entaché par une affliction bactérienne grave... dont, heureusement, je ne souffre plus. J'ai rendu un piètre hommage à cet ouvrage, et c'est avec regret que je constate maintenant à quel point c'était une erreur. L'édifice se promet d'être aussi ambitieux qu'il sera époustouflant, et cela mérite un crédit porté à votre entière personne.


Il avait prit un objet dont il disposait toujours à portée de main. Pour les occasions rares. Comme celle-ci.

Bien que vous êtes officiellement conviée demain matin à l'Ambassade Impériale, je me permets de prendre de l'avance en accomplissant ce geste. En remerciant.


Et de sa poche intérieur, il sortit une médaille. Six branches en émail blancs, un coeur impérial en or rose sur base en argent plaqué or. Il entreprit ensuite de la passer autour du cou de l'Architecte.

Dame Duroth d'Arkania, je vous fais Chevalière de l'Ordre du Mérite Impérial.





Puis, après l'opération et la remise officielle d'invitation à une cérémonie de décoration - qui serait positivement médiatisée - Harlon passa vite fait à l'Ambassade se changer et prit la direction de l'opéra. Il avait de l'avance cette fois. De quoi discuter avec le gratin arkanien. Débarrassé des couches de vêtements superficiels, il avait troqué son allure de seigneur de guerre pour celui, plus sobre, de seigneur de la Haute. Son pourpoint de cuir clouté, sa ceinture épaisse aux accents de petites dorures et sa chemise aux motifs floraux vermeil sur fond noir allaient à ravir avec sa canne à pommeau d'argent, faite d'une tige en polymères qui équipaient les ShadowStormTrooper, et dont le coeur creux accueillaient une épée fine conçue pour transpercer. Une décoration plus qu'une véritable arme. Rien qui ne traîna ou faisait trop habillé. A sa sortie du speeder, on vint l'accueillir avec quelques clichés - il existait donc encore une presse d'élite qui s'occupait à prendre des clichés des spectateurs - et quelques galanteries. N'étant membre d'aucun cercle particulier d'Arkania, il s'approcha d'un petit groupe composé de gens qu'il connaissait au moins vaguement. A savoir quelques membres du Dominion, incluant le vieil Essani et le couple Adasca.

Empereur Astellan ! Nous ne vous attendions pas.


Il disait vrai. La visite avait de quoi gêner, l'Empereur n'était pas invité initialement dans la discussion. Mais après quelques échanges sur diverses performances passées, chacun sembla se délecter de la conversation de l'Empereur. Les groupes auparavant disparates et peu nombreux devinrent plus compactes, et l'entrée de l'opéra fut vite remplie de gens en attente de l'ouverture. La nuit commençait à tomber, et toujours pas de trace de la Monarque. L'Empereur dut interrompre une critique sur l'opéra Chandrilan Les Vignes de Sang pour poser la question.

Pardonnez ma curiosité, mais la Monarque ne devait-elle pas se joindre à nous pour la représentation ?
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By Elysia Astellan
#33060
      « Il s'est rendormi. »

    Elizabeth avait quitté la chambre pour rejoindre Hyon, qui restait tout à fait stoïque. L’état de son ancien maître ne lui causait aucune émotion. En revanche, son attention était tournée vers la Reine qui paraissait bouleversée, bien que toujours digne.

      « Je dois me rendre à l’opéra ce soir … »

    Le cyborg consulta son horloge interne avant de se prononcer.

      « Vous avez encore le temps. L’opéra n'est pas si loin.
      Je n'aurais pas le temps de me changer.
      C'est important ?
      Oui.
      Un arrêt en chemin dans la boutique de …
      Du prêt à porter, c'est une blague ? »

    Le Yaka ne trouva plus rien à répondre sur le sujet. Il proposa toutefois une alternative.

      « Excusez-vous, Grenean vous représentera. »

    Grenean, le troisième Conseiller. Un Arkant. Il était d'apparence bien plus présentable que Sanaro. Mais en contrepartie s’avérait être l'individu le plus morose qu’Elizabeth eut jamais rencontré. Lui céder son fauteuil au côté de l’Empereur équivalait à un suicide social. S'il avait fallu remplacer le Monarque en de pareille circonstance, la tâche aurait incombé au fils Essani. Mais lui-même était indisponible et son travail ne pouvait à l’heure actuelle prendre aucun retard. Et puis … non, Elizabeth ne pouvait manquer cette deuxième et dernière soirée. Il lui faudrait bien trouver un moyen. D'autant plus qu’Harlon n'avait pas signalé son absence.

      « La mise à jour “humour” est optionnelle désormais ? »

    Hyon lui offrit une moue exagérément vexée en guise de réponse, une grimace de clown contrastant avec son imposante carrure. Tous deux se tournèrent à nouveau vers la vitre de la chambre. Kadmo avait rouvert les yeux et semblait les regarder. Sa soeur revint près de lui.

      « Je suis en un seul morceau ? »

    La Reine fut surprise de la question. Son hésitation transparut par sa voix.

      « Oui … pourquoi tu …
      Je me méfie de cette famille. »

    Il ne la regardait plus, il fixait désormais le plafond blanc comme neige.

      « On t’enferme deux mois à l’hôpital et on en profite pour te faire enlever tout ce qui déplaît. »

    Ne percevant aucun bruit du côté de sa soeur, Kadmo se força à pivoter un peu la tête vers elle. Elizabeth, plantée à côté du lit, était livide. Elle comprenait le sens de la question et l’anxiété de son frère provoquée par les déboires familiaux passés.

      « Alors … ? »

    Le ton de sa voix trahissait une grande faiblesse physique, mais le mental, lui, était bien revenu. L’Arkanienne encaissa difficilement la remarque, elle prit une grande inspiration avant de s'exprimer.

      « Alors … oui.
      Bien. »

    Bien. Et voilà tout. La stupeur laissa place à l’agacement.

      « Merci ? Pardon ? »

    Elle releva le menton pour soutenir le regard de son frère.

      « Nous sommes quittes. »

    Quittes ? Oh non, petit frère, nous ne sommes pas quittes. La colère d’Elizabeth fut aussitôt refroidie par l'arrivée en trombe de l’Arkanienne la plus émotive d’Arkania. Calena Civicius.

      « Kadmo ! Ce gros crétin ne m'a même pas prévenue que tu étais réveillé… »

    Le frère et la soeur échangèrent un dernier regard. Ils n'avaient pas besoin d’iris ni de pupille pour exprimer leur haine mutuelle. Il aurait été si facile de passer l'éponge sur tout ça, sur quinze ans d’adversité. Le sort de Kadmo avait profondément ému sa soeur, prête à lui pardonner jusqu’à sa plus grande trahison. Mais elle se rendait compte en ce jour que lui-même n'était pas désolé du sort qu’il avait laissé infliger à sa soeur…

    En prévention d'une question idiote de la part de sa mère, Elizabeth quitta la pièce. Elle passa devant Hyon, lui faisant signe de la suivre. Le silence perdura jusqu’au parvis de l’hôpital. Là, la Reine vint trouver la Garde.

      « Faîtes surveiller Kadmo Civicius. Les visites autres que Calena Civicius lui sont interdites. Il ne sortira d'ici qu’avec ma seule autorisation. »

    Une nouvelle prison pour Kadmo. L’Arkanienne pénétra aussitôt dans le speeder qui l'attendait, Hyon toujours sur ses talons.

      « Au Palais Focela. »

    Le ton ordonnait un retour rapide. Le chauffeur s’exécuta. À cette heure, on devait accueillir en haut des marches les derniers spectateurs.

    Empereur Astellan ! Nous ne vous attendions pas.

    Au dernier étage du Palais Focela, le Capitaine attendait le Monarque. La vue de l’Arkant termina de faire enrager Elizabeth. Hyon, dans un souci de préserver sa propre personne, observait un silence religieux.

      « Oberan, où est votre poste ?
      L'Empereur est à l’opéra.
      Pourquoi n'y êtes vous pas ?
      Je suis assigné à la protection du Monarque.
      Voulez-vous être assigné à la Cour Martiale, en tant qu'insubordonné ? »

    Le soldat ne répondit rien, mais soutenait malgré tout le regard de son supérieur militaire. Elizabeth se détourna et gagna l’antichambre. Avant de s'enfermer dans ses appartements, elle adressa un dernier regard au cyborg.

      « Hyon, fais le nécessaire pour l'opéra. »

    La porte claqua.

    * * *


    Toujours pas de Monarque. Les Ministres et autres notables s'en trouvaient navrés, et surtout très mal à l'aise. Aucun ne se sentait l'envie de remplacer Civicius dans la tâche qui lui incombait. L’on attendit néanmoins au côté d’Astellan, dont les propos n'étaient pas inintéressants.

    On s’apprêtait à envoyer le premier appel quand un ordre surprenant vint perturber le programme. Rien de bien incroyable en soi, mais qui fit grimacer le personnel de l’opéra. En l’honneur de l’Empereur, l’on servirait à boire, des vins rares, dans le hall même de l’opéra. En somme, on démontait le cocktail d’entracte pour le servir avant l'ouverture. Il suffisait ensuite de menacer un traiteur encore en service à cette heure pour regarnir le buffet. Mais c'était un détail en comparaison de la foudre qui s’abattrait sur le directeur s'il manquait de ravitailler les convives avant le début de la représentation.

    C'est donc à l'heure du premier appel que le directeur fit son apparition au sommet des marches qui menaient aux couloirs. Armé d'un micro, il attira l’attention de l'assemblée.

      « Mesdames, Messieurs, un homme exceptionnel nous fait ce soir l’honneur de se trouver parmi nous. Permettez à l’Opéra de Novania de lui rendre hommage. »

    Il salua dans la direction du groupe qu'on lui avait indiqué avant de le pousser dans le hall. Dès qu'il eut relevé la tête, une armée d’ouvreurs et d’ouvreuses se pressa à la rencontre des hôtes, plateaux garnis de verres hauts dans les mains. On venait officiellement de prendre du retard sur le programme de la soirée.

    * * *


      « Tu peux te dépêcher ?
      Oui, je peux.
      Dépêche toi !
      Ce serait raté. »

    * * *


    Chacun avait déjà vidé au moins une coupe. On aimait poser à l’Empereur des questions de plus en plus poussées sur l’art lyrique antique autant que contemporain. Certains osaient même s’aventurer sur des terrains sans en avoir aucune maîtrise, pour le seul bonheur de s’entendre corriger par un être à la culture inégalée. Le jeune Adasca ne se prêtait pas au jeu. Il tenait son verre du bout des doigts et n'y avait trempé les lèvres qu’une fois pour honorer le toast, depuis il boudait le vin blanc qu'on lui avait servi. Il était désormais persuadé que la Reine, la veille au soir, était en compagnie de cet homme là. L’Empereur. Il se garda bien d’en faire le commentaire, feignant le ravissement de la situation mondaine.

    Quelques deux ou trois quarts d'heure après l'heure initialement prévue, on envoya le premier appel. Pour l'occasion, le directeur l’annonça lui-même, invitant chacun à gagner sa place. On avait beau chercher à droite et à gauche, Civicius était introuvable. Les Ministres tinrent compagnie à l’Empereur encore un moment, jusqu'au deuxième appel. Les ouvreurs convièrent ensuite personnellement les hôtes de marque à gagner les fauteuils. Une jeune Arkanienne se présenta à Astellan.

      « Empereur Astellan, permettez moi de vous accompagner à votre place. »

    On lui avait soufflé quelque argument pour que l’Humain ne cherchât pas à se montrer poli avec le Monarque, qui arriverait sous peu, que l’Empereur voulût bien l’en excuser.

    L’alcôve réquisitionnée par Elizabeth était certainement la plus luxueuse de la salle. Centrée, à la bonne hauteur et disposant de deux sièges confortables légèrement en retrait par rapport à ceux des autres balcons. L’ouvreuse y installa Harlon et s’enquit de savoir s'il avait encore besoin de quelque chose.

    Troisième appel. Le speeder s’arrêta en bas de l'escalier. Elizabeth en descendit, gravit les marches du parvis, passa devant le Capitaine sans un regard. Lui, en revanche, affichait un rictus contrit qu'on aurait pu prendre pour l'expression d’une jalousie. L’ouvreur qui attendait le Monarque la guida jusqu’à sa place, à côté d’Astellan. Elle pénétra dans l’alcôve au moment où le chef d’orchestre faisait son entrée dans la fosse pour saluer son public. La Reine s'installa en silence, retenant d'une main un pan de sa robe ocre, entièrement brodée de fil d'or, et dont le plastron, qu'on soupçonnait d'or également, était le résultat d'une presse de précision. Mais ce détail, Harlon ne put l’apprécier que plus tard, car le principal atout de cette robe, et celui qu’il put constater en premier lieu, se trouvait être son dos décolleté et couvert d'une dentelle fine.

    Une fois assise, Elizabeth adressa à son ami un sourire désolé. Pardonne moi. La musique débuta, le rideau se leva. Et alors que les chanteurs, des Ayrous, se donnaient la réplique, la pensée de la Reine s’égarait.

    Kadmo réveillé, c'était un détail. Harlon assis à sa gauche, c'était un dilemme. Son frère avait mis le doigt sur une profonde blessure. L’Arkanienne l'avait remisée depuis longtemps, portant sur son avenir un regard fataliste. Pourtant, la présence d’Harlon, les mots de Kadmo … tout ceci ramenait Elizabeth à sa chambre d’hôpital. Elle aurait volontiers tué Stefan de ses propres mains. La Reine se tourna sensiblement vers L’Empereur. Devait-elle lui dire quelque chose ? Lui en parler ? Il partait déjà demain. Le séjour avait été très court, la situation l’imposait. Ça allait tout gâcher. Elle sourit de nouveau.

    Quand le rideau tomba pour l’entracte, Elizabeth se rendit compte qu’elle n’avait absolument aucune idée de ce qui avait bien pu se tramer sur scène. Déjà, elle cherchait des yeux un ouvreur qui voudrait bien lui céder un programme.
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By Harlon Astellan
#33097
Harlon commençait à trouver exagérés les efforts qu'on faisait pour sa simple venue. Les mets d'entracte auraient été parfaits pour l'entracte. Le fait qu'il soit là n'avait d'exceptionnel que sa présence en elle-même. Que le directeur chamboule tout pour lui avait de quoi flatter. Et en même temps, il perdait des points aux yeux de l'Empereur. Il venait là pour l'opéra, pas pour se faire mousser plus que les habitués. Qui étaient bien assez moussés comme ça à l'ordinaire.

Du mousseux, Empereur Astellan ?
Non merci mon brave, ma coupe n'est pas vide.


Maintenant on amenait des serveurs pour remplir la coupette de l'Empereur. Les Arkaniens et leur vision infrarouge pouvaient sentir l'agacement thermique à chaque fois qu'on avait envers lui un égard exceptionnel. Il aimait aussi aller à l'opéra pour l'opéra. Par pour les buffets avancé de deux actes. Sinon il ferait amener un traiteur à domicile, si sa préoccupation était de manger.

Disais-je... Les premières arias que la Galaxie ait connue sont en réalité originaires de paysages primitifs... La première Aria connue est un enregistrement pirate de la Cathédrale des Vents, de la planète Vortex. Je suppose que vous connaissez tous. Les Vors interdisent tout enregistrement des sons uniques qui sifflent entre les murs fins de leur édifice. D'où l'extrême rareté de la bande.

L'Empire a procédé à un remaster de haute qualité pour le bénéfice du public artistique. Imaginez... l'enregistrement datait d'une période peu après l'invention de l'hyperdrive ! Des enregistrements numériques au format MP3 d'après les experts. Du jamais vu !


Quelques rires. Le MP3 avait été suffisamment primitif pour être décodé rapidement. Mais on avait vite tourné cette page, heureusement.

Et ne trouvez-vous pas des qualités... sauvages aux airs antiques, contrairement à la sophistication des nouveautés qui embrouillent les esprits par leurs ensembles ?
Oh, vaste débat ! Mais on peut en effet dire que le côté primitif vaut à lui seul...
Du mousseux, Empereur Astellan ?
Non merci mon brave, ma coupe n'est toujours pas vide. Cela ne fait jamais que 63 fois que je vous le dis.
Bien sûr Empereur Astellan, pardon Empereur Astellan, je vais cesser de vous importuner...
...Empereur Astellan, oui je pense. Merci mon brave.


Et va voir là-bas si j'y suis... Non, mais en plus il y va !

Messieurs Dames, chers amateurs d'opéra... il est temps de rejoindre vos emplacements !


Un "ahhhhhh" collectif accueillit la nouvelle avec raffinement, certains aristocrates applaudirent même sur leur poignet pour saluer la déclaration. Chacun jetait des regards sur le devant de l'établissement. Il manquait un Chef d'Etat ce soir, et on ne voyait que cette absence.

L'opéra n'était pas du ressort des amateurs. C'était du ressort des flagorneurs et des adeptes des potins. On allait à l'opéra pour qu'on voit qui allait à l'opéra. Et pour qu'on voit qu'on y était. Elizabeth absente, c'était des ragots en torrents assurés.

Deuxième appel. Harlon allait devoir patienter seul devant. Pas de cigarette, mais un buffet inutilement garni. Il avait enfin fini sa coupette, et il avait de quoi s'en resservir une.

    « Empereur Astellan, permettez moi de vous accompagner à votre place. »

Et abandonner Elizabeth ? Ne pas l'attendre ? Il allait décliner quand on lui glissa une excuse.

    « Empereur Astellan, la Monarque vient de nous prévenir qu'elle est sur le chemin. Elle a prit du retard. »

C'était faux bien sûr. Mais Harlon savait qu'un refus serait un camouflet pour l'opéra, son directeur, la représentation, les artistes. L'opéra n'était rien d'autre qu'un théâtre politique. A ce ci près qu'on prenait soin de dresser une représentation et faire venir des artistes... alors que tout se passait partout, sauf sur la scène.

Bien sûr... bien sûr. Je vous suis.


Sur le tapis rouge central qui découpait les allées aux dorures inutiles, pas la moindre trace de pas crottée, tout était lisse et fade. Harlon entrevit furtivement le départ d'une souris de nettoyage après avoir monté la paire d'escaliers qui menait aux loges du haut. Le personnel humanoïde pouvait resalir derrière lui, pas le personnel robotique de nettoyage. Mais un choix étrange néanmoins que de s'en remettre à la facilité d'entretien. Après, il avait côtoyé assez de coursives de vaisseaux capitaux pour ne plus s'en formaliser.

Voici votre loge, Empereur Astellan.
Merci beaucoup. Tenez, voici pour vous.
Merci Seigneur. Y-a-t-il quoi que ce soit d'autre que nous pouvions faire ?
Oui, deux choses en fait. J'aimerais que deux de mes Gardes rejoignent l'entrée de cette loge. Par mesure de sécurité.
Je... vais faire mon possible Seigneur. Et il vous fallait également ..?
Oui, si je pouvais louer des jumelles.
Bien sûr monsieur, je vais vous les apporter. Mais rassurez-vous, ce service est gratuit.


Elle eut l'intelligence de ne pas rajouter "pour vous" à la fin. Harlon entra dans la loge après qu'elle l'ait ouverte et lui ait montré son siège. Deux places, centrales, vue directe sur tous les contrebas. Les gens s'installaient encore, la lumière n'était pas encore tamisée. La scène et la fosse étaient vides, de gens et de bruits. Harlon s'installa tristement à son siège, à se morfondre. Les gens s'installaient toujours quand on frappa à sa loge.

Oui ?


Elizabeth ? Non. Un Garde Rouge qui signalait sa présence et celle de son conjoint. Harlon les remercia et revint à ses idées noires. Juste après, il entendit des paroles étouffées. Le ton montait rapidement. Harlon dut sortir pour voir l'ouvreuse, paire de jumelle en mains, faisant face avec courage mais prudence à deux Gardes aux piques tendues en avant, les pointes posées sur les poignets.

Mais enfin, qu'est-ce que cela veut dire ?
Site, cette personne a tenté de s'introduire dans votre loge...
Je sais... imbécile ! Je lui ai demandé de m'apporter des jumelles.


Il les prit, remercia la dame, força les Gardes à s'excuser, leur dit de continuer à ouvrir l'oeil mais de ne pas se laisser à la paranoïa, les remercia de leur dévouement, et revint dans la loge. Tout le monde était installé, mais ça jacassait encore un peu.

Jusqu'à ce qu'on fasse le noir côté tribunes et qu'arrivent les artistes musicaux. Représentation en gravité zéro pour une troupe venue de Mon Calamari. Les cordes vocales râpeuses des Mon Cal avaient une tonalité autrement plus douce quand ils s'en trouvaient plongé dans l'eau. On mit en place une bulle liquide en lévitation dans laquelle entrèrent des chanteuses célèbres, qui saluèrent le public de chants aux tons marins sous les applaudissements du public.

C'est à ce moment qu'on entra sans frapper dans la loge. Et qu'on se glissa à ses côtés.

Pardonne-moi.

Le coeur d'Harlon fit un bond et s'arrêta un moment. Elle s'assit sur son siège, mitoyen du sien, et lui offrit un sourire timide. Il lui sourit aussi, conscient d'être observés de tous. La Monarque faisait son apparition, enfin. Les jumelles de théâtre étaient braqués en majorité sur eux, et il le savait pertinemment. Aussi fallait-il rester discret.

Mais le voulait-il ? La cacher comme ça, alors qu'elle était si visible ? Etait-ce ça, la respecter ? Lui voler un baiser anonyme dans la foule en habits du peuple ? Lui rendre honneur aurait consisté à la courtiser ouvertement. Montrer à tous de quel intérêt elle était digne. Il lui sourit aussi.

Et, derrière le regard de tous, caché derrière leur rambarde privée, il lui prit la main et la serra doucement dans la sienne, son pouce calleux de soldat lui caressant les doigts serrés, s'arrêtant un moment sur la chevalière frappée d'un V.

Elizabeth, je t'aime.


Le spectacle avait commencé. Il tendit les jumelles à son amie, se contentant de froncer les sourcils. Il applaudit avec le public quand il le fallait, revenant alors vers la main d'Elizabeth quand il le fallait.




Après une salve d'applaudissement qui faisait suite à une fermeture d'acte haute en spectacle et en performance - non, la troupe calamari ne volait pas sa réputation - il put profiter de la lumière qui revenait pour observer Elizabeth.

Elizabeth... cet ensemble est radieux !


Plastron en or, tons ocres... dos échancré jusqu'aux creux des reins... rappel subtil aux dorures Renaissance de l'opéra.

Viens, descendons prendre quelque chose.


Il avait dut mettre ses lunettes entre-temps pour voir quelque chose sur scène. Sa vue n'était pas mauvaise, mais de loin, il était myope comme une taupe depuis récemment. Il allait devoir subir une opération de l'oeil pour voir de nouveau correctement. Il pouvait encore dueler sans assistance, mais s'il était prit sur un champ de bataille, il raterait ses cibles à plus de cent mètres sous les yeux de ses troupes à chaque occasion. Il lui ouvrit la porte de la loge, et la laissa passer. Les Gardes étaient encore en faction. Il eut un peu pitié pour eux. Et il avait aussi de s'en passer un moment.

Messieurs, vous avez bien fait votre devoir. Mais je pense que je ne risque rien ici. Prenez congé pour cette soirée, allez profiter de la ville et de ses mystères.


Les Gardes se fixèrent, acquiescèrent, saluèrent Harlon - et, spontanément, Elizabeth, pas la même révérence - et partirent. En silence. Et avec une démarche raide pour leur sortie. Il n'avait aucune idée de si ils le prenaient pour un con, s'ils le remerciaient, le maudissaient, ou le prenaient encore pour un con. Ou une combinaison non exhaustive de tout ça. Mais savoir qu'il n'allait pas y avoir une paire de Gorilles paranoïaques derrière la porte avait de quoi le faire souffler. Et Elizabeth aussi.

Que s'est-il passé ? Rien de grave ?


Il lui tendit un programme l'air de rien, pour qu'elle regarde comme ça.

Ton retard a été... remarqué. J'espère qu'on ne fera pas d'histoire là-dessus... j'ai discuté avec quelques gens de ta cour... ils m'ont l'air similaires aux rats de Yaga Minor.


Rats. Une colonie de pensée unique solidaire d'eux-mêmes mais prompts au cannibalisme s'il le fallait.

Après la séance, rejoins-moi à l'Ambassade. J'ai quelque chose pour toi.


Ils descendirent les marches et se trouvèrent face à la foule en délire qui gravitait autour des corps célestes appelés petits fours et tartines de luxe.

Empereur Astellan ! Et... Monarque Civicius ! Comment avez-vous trouvé le premier acte ?
Oh, tout bonnement divin ! Quelle ingéniosité d'encager de l'eau purifiée sous un champ antigrav pour laisser à tous la possibilité d'admirer les performances vocales des chantegorges Calamari ?
Audacieux, il est vrai ! Je crois avoir souvenir de leur dernière représentation à guichet fermé... c'était en...
Et bah, ça bosse dur ici.


Harlon se tourna vers l'impertinent. Cinq doigts, des yeux avec pupilles apparentes, mais pas vraiment humain non plus. Un Arkant certainement, un de ces mutants "natifs" d'Arkania.

Je vous demande pardon ?
Non rien, mais pour un Empereur venu ici pour régler avec la Monarque du problème des Sith qui viennent de faire exploser le Praxeum, vous ne m'avez pas l'air surchargé de travail.





Juste pour clarifier : je ne pars pas demain INrp, le RP Lypémanie date INrp de moins de 48 heures après qu'on s'y soit accordés pour que je reste une semaine. Et aussi, on oublie un peu vite que les SIth viennent de commettre un attentat meurtrier. Faudra deviser là-dessus !
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By Elysia Astellan
#33236
    Que s'est-il passé ? Rien de grave ?


    Elizabeth attrapa le programme du bout des doigts, il était ouvert à la page qui lui serait utile, elle n’y jeta qu’un oeil le temps de voir s’éloigner les Gardes Rouges.

      « Rien d’important, un léger contentieux familial. »

    Elle n’était pas encore prête à en parler. Pour dire quoi ? Mon petit frère, ce chien, est enfin réveillé, je vais pouvoir le tuer moi-même. Non, non, ce n’était pas du meilleur effet. La Reine sourit, levant le nez vers Harlon pour qu’il pût contempler son ravissement feint, il devrait s’en contenter. Mais les choses étaient amenées à se compliquer.

    Après la séance, rejoins-moi à l'Ambassade. J'ai quelque chose pour toi.


    L’Arkanienne imagina répondre. Préféra se taire. Elle-même ne savait pas si elle remettrait les pieds à l’hôpital ce soir. L’entretien qu’elle y tiendrait avec son frère était source d’angoisse. Mais y avait-il urgence ? Pouvait-on temporiser et faire transférer Kadmo au manoir ? Intérieurement, Elizabeth haussa les épaules. Harlon l’invitait déjà à descendre la prochaine volée de marches. Depuis le hall, tous les regards se tournèrent vers le duo. Le masque de glace tomba sur le visage de la Reine, dissimulant ses pensées et ses envies. Civicius était un Monarque froid et hautain, tous l’attendaient en l’état.

    Des plateaux de bouchées raffinées, une pyramide de coupes pleines, de quoi ravir tous les palais. Quelques serveurs déambulaient également à la recherche de timides ou de paresseux qui se gardaient bien d’approcher le buffet. L’un d’eux, un Yaka distingué aux prothèses excellemment bien camouflées, fila tout droit, fendant la foule jusqu’aux deux dirigeants afin de leur présenter des boissons qu’ils n’auraient pas à choisir à même la table. Lorsque la Reine fit mine de tendre la main vers le plateau, il le fit pivoter de manière à présenter une coupe spécifique et se pencha légèrement, l’insigne épinglée sur son torse scintilla sous la lumière changeante alors qu’il se redressait, allégé d’un verre. Elizabeth nota que le personnel du Praxeum s’intégrait merveilleusement bien sur ce fond de cocktail mondain. Elle lui adressa un léger hochement de tête.

      « S’il vous plaît. »

    Puis il se tourna vers l’Empereur pour qu’il choisît à son tour. La Reine leva son verre - les autres l’imitèrent, sans un tintement - et prit le temps d’apprécier la boisson réclamée bien en amont - pas d’alcool. Elle devenait maniaque, et un rien paranoïaque, c’était certain, mais nota silencieusement que le service était bien plus confortable ainsi, peu importait le dérangement occasionné sur l’organisation de ce genre d’événement somme toute assez banal. Mais le serveur particulier n’était qu’un écart mineur à la banalité en comparaison de ce qui s’amenait.

    Et bah, ça bosse dur ici.
    Je vous demande pardon ?

    Non rien, mais pour un Empereur venu ici pour régler avec la Monarque du problème des Sith qui viennent de faire exploser le Praxeum, vous ne m'avez pas l'air surchargé de travail.


    La petite assemblée s’offusqua, s’écarta, écarquilla de grands yeux ronds et blancs. Les regards allaient de l’Empereur à l’Arkant et de l’Arkant à l’Empereur. On n’attendait la suite avec impatience et curiosité. Qu’aurait-il à répondre ?

      « Seigneur Varan. Quelle joie de vous savoir parmi nous. La tragédie qui nous est contée ce soir vous sied-elle ? »

    L’Unité avait donné l’occasion à certains audacieux de s’élever au-dessus de leur condition primaire de mutants dociles. Les plus hargneux avaient, selon toute légalité, fondé un clan, dont Varan, et son arrogance légendaire. Les visages se tournèrent vers le Monarque tandis que l’autre répondait, un ton plus haut.

      « On imagine facilement ce qui préoccupe ces deux-là : faire d’Arkania la catin de l’Empire. »

    Une clameur discrète ponctua la provocation. La Garde, postée ici et là, réagit aussitôt, Oberan le premier, avec la ferme intention d’appréhender l’insolent qui n’était normalement pas armé.
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By Harlon Astellan
#33296
Un con... tentieux. Familial.


D'accord. Réponse évasive qui n'était pas à proprement parler un mensonge, mais qui n'était qu'une part si infime de la vérité qu'on en apprenait que bien peu. Bien, Elizabeth faisait le choix de laisser la lanterne éteinte. Rien de grave jusqu'à ce qu'elle affirme le contraire en somme. Harlon se trouvait bien patient et se surprenait de ne pas être agacé de ces petits jeux de devinettes. Depuis un moment, une personne lambda aurait été oublié de sa tête.

En descendant les marches, il laissa flotter sa main jusqu'à celle de la Monarque, lui prenant ses doigts un petit instant, caressant le dos de sa main avec tendresse.

Si tu te sens mal, on peut quitter l'opéra. Pour ne rien te cacher, les borborygmes de ces poissons volants me laissent relativement de marbre.


Politiquement, il avait des raisons de vouloir quitter le théâtre. Troupe de Dac, donc issue des territoires républicains de coeur et de rebelles dévoués. Mais cela n'avait pas d'importance artistiquement. Les terres rebelles donnaient de grands artistes elles aussi, et il fallait ne pas être sectaire au point de se priver de talents étrangers. C'était juste que la représentation l'ennuyait profondément. Et n'importe quoi suffirait à l'esquiver. Aller voir Elizabeth dans ses appartements, c'était un petit bonheur de fin de journée.




Masque de glace, serveur, boissons, canapés... Ennuyeux, trop ennuyeux. Harlon s'ennuyait de ce déploiement protocolaire mainte et mainte fois vu partout où il allait. S'il pouvait partir dans quelque lointaine contrée sauvage, où l'opéra et l'électricité n'existaient pas... Que ne donnerait-il pas !

Merci mon brave.


Un soft qui imitait le mousseux. Quelle indélicatesse ! Ne pouvait-on pas servir de mousseux directement ? Imaginaient-ils tous que chacun s'en fut trop pompette pour suivre décemment le deuxième acte ? Harlon suivait les conversations avec intérêt, ne serait-ce que pour détecter celles qui parlaient allègrement de lui et de sa journée titubante. Les échantillons à destination de l'Empire étaient déjà en cours de trucage - quelle efficacité technique, quand même... les dictatures avaient vraiment les meilleurs infographistes d'entre tous - mais celle d'Arkania ne subissaient qu'une censure restreinte.

Quelle misère... devoir de nouveau diffuser de l'intox pour éviter un soulèvement...




Le Seigneur Varan, l'Arkant, apparut dans le champ de vision d'Harlon pleinement cette fois-ci. Harlon avait le bras droit portant son verre et le gauche replié derrière son dos, à laisser ballante sa main qui n'allait pas se serrer en un poing assassin pour si peu. Quand la Garde accourut, Harlon fit usage de son autorité naturelle et leva la main pour stopper l'arrestation. Alors qu'il n'avait aucune autorité, il fut néanmoins obéit assez prestement. Par extension, il pouvait en faire voir à ces gardes... mais ilo fallait penser au fait que l'homme en lui-même avait de quoi poser sa volonté sans user de sa voix.

    « On imagine facilement ce qui préoccupe ces deux-là : faire d’Arkania la catin de l’Empire. »

Là il fallait reconnaître que la remarque était saugrenue et fit pouffer Harlon. Quand il était en position - et en envie - d'anéantir la vie de quelqu'un, il s'autorisait toujours les traits d'esprit, les sourires et autres manifestations de contentement personnel.

Catin ? Mais voyons cher ami... Une catin s'offre de plein gré en échange d'argent. Si Arkania avait à dessein de devenir la catin de l'Empire... mais enfin, il me suffirait de brandir argent et industrie aux yeux de tous pour qu'ils acceptent de s'assimiler et de se faire absorber ponctuellement !

Pour autant que je sache, je ne vois ni consentement ni volonté d'aucune partie pour établir une relation de prostitution entre nos deux Nations.


Harlon fit tinter son verre d'une pichenette.

Mais supposons une seconde, que d'ici une semaine, vous en soyez réduit à danser à mon rythme, sans recevoir d'argent et en vous faisant croire que vous aimez ça... Serait-ce alors faire du Seigneur Varan une catin ? Ou juste une salope ?




Choc dans la salle. On n'aurait su dire si c'était purement le langage de l'Empereur, si c'était pour le camouflet infligé au seigneur Varan, pour la teneur de la menace, pour autre chose... Arkania n'était pas franchement visée, mais avec de "si" et des raccourcis, on pouvait bien faire dire n'importe quoi à l'Empereur à ce sujet. Varan serra le poign et faillit casser son verre, dont il renversa une partie en secouant ses bras fébriles.

Dis-donc vous, une minute ! Je...
Seigneur Varan... Vous n'avez pas compris où vous êtes. Ni ce que vous êtes censé faire ici. Ni qui sont les gens qui vous entourent et encore moins à ceux à qui vous vous adressez. Vos mots ricochent sur moi comme un ressac sur le pied d'une forteresse militaire... et votre charisme est tel que j'ai déjà oublié votre visage et votre nom alors que vous êtes encore en face de moi.

Alors faites ce que vous devez faire... taisez-vous, n'ouvrez plus la bouche, finissez votre verre, laissez un pourboire généreux au personnel sur le chemin de la sortie et priez pour qu'à mon réveil, la Monarque et moi ayons tout oublié.


Et de fait, Harlon abandonna son nom et son visage. Il n'était pas là pour faire durer les affaires comme ça. Harlon se détourna lentement sans croiser le regard de l'importun, offrant cette fois un visage circonstancié au malencontreux public.

En mon nom, et oserais-je en celui de la Monarque, je m'excuse auprès de vous tous pour cette démonstration pitoyable de vindicte à laquelle nous sommes exposés quotidiennement... il n'est pire occupation de d'écouter les injures de ceux qui ne voient que nos apparitions publiques et jamais nos ouvrages accomplis dans nos bureaux à l'abri des regards et des on-dit.


La Garde pouvait bien l'emporter maintenant. Harlon en avait fini avec l'importun.

A moins que...
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By Elysia Astellan
#33494
    Des on-dit

      « Des on-dit ? »

    Non, il n’en avait pas fini. Il n’allait pas s’effacer devant la fausse puissance des paons prétentieux qui se proclamaient maîtres de ce monde. Lui, il avait gagné son droit, honnêtement.

      « Sais-tu ce qu’on dit, Astellan ? »

    Avait-il bu un verre de trop ? Le ton devenait menaçant. Le changement de registre engendra un murmure dans la salle. La foule donnait de plus en plus d’espace au provocateur qui laissait planer la rhétorique de sa question.

      « Alors ? »

    Chacun ici savait pertinemment de quoi étaient faites les rumeurs. Ce n’était pas difficile à deviner. On les propageait avec mépris, tu te rends compte … ou sous forme d’une interrogation, tu crois que … ? Le Capitaine n’était pas sourd à ces ragots, il en circulait même au sein de la Garde, à coup de coude entre deux services. S’il avait pu coller son poing dans la tronche de chaque mégère de la sorte, il l’aurait fait. On lui en donnait l’occasion ce soir. Mais il n’eut pas le temps d’intercepter le verbe de Varan.

      « On dit que tu la baises. »

    Toute la haine de l’Arkant s’exprima en un regard avant que la main du Capitaine ne vint se poser sur son épaule.

      « Me touche pas ! »

    Varan se retourna, tira au clair un couteau à lame courte. Le poing ganté d’Oberan lui explosa littéralement la tempe et il s’écroula sur le sol marbré de la salle de réception. Le reste des agents présents faisait reculer les spectateurs de cette navrante histoire. Meyine avait rejoint le duo dirigeant qui se tenait à l’écart.

      « Monarque. Les D9 sont là. On ne les tiendra pas à l’écart longtemps. »

    D’un imperceptible mouvement de tête, l’agente invita Elizabeth à sortir. La Reine se tourna vers Astellan.

      « Je suis navrée, Empereur, pour ce qu’il vient de se produire. Verriez-vous un inconvénient à regagner l’Ambassade ? »

    La Garde les accompagna à l’extérieur, ils passèrent devant Varan, étendu à plat ventre par terre, et devant Oberan, qui serrait nerveusement son arme. En descendant les marches du parvis, ils croisèrent les hommes du D9, épinglés de l’insigne du Dominion. Novania était la seule ville, avec Adascopolis, à profiter des services des D9, spécialement attachés à la protection des ministres. Leur intervention était de rigueur ce soir, mais également révélatrice d’un manque flagrant de confiance de la part du Dominion.

    * * *


    La neige tombait plus fort encore que dans la journée. Les quelques pas qui séparaient le speeder de la porte de l’Annexe de l’Ambassade furent pour Elizabeth les plus difficiles de ce jour, le vent violent n’aidant pas. À l’intérieur, un conseiller attendait. Il avait devancé sa supérieure, et datapad à la main, affichait un air contrit. Il salua brièvement les chefs d’État.

      « Il est difficile d’imaginer que le Dominion laissera passer ça. Ce n’était pas à la Garde de … »

    L’Arkanienne le coupa aussitôt.

      « Il y a plus urgent. Je règlerai ça demain. »

    Elle le congédia. Il s’était déplacé pour rien. Ca lui arrivait souvent. Il essayait toujours d’être là où elle avait besoin de lui, disponible. C’était son rôle. Mais il fallait s’attendre à ce genre de récompenses.

    Elizabeth demeura silencieuse un instant. Ici, c’était le sol impérial, Harlon reprenait la main. Elle posait sur lui un regard peiné.

      « Je ne vais pas rester comme ça, il faut que je me change. »

    Quelque chose de plus commode à porter serait livré sous peu, en attendant, il fallait patienter.

      « Je suis désolée. Cette journée est un désastre. J'aimerais te parler. »
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By Harlon Astellan
#33503
    « Sais-tu ce qu’on dit, Astellan ? Alors ?

    On dit que tu la baises.
    »

Dos tourné, il n'offrait plus de regard à l'importun. Il sentit son sang bouillir à la fin en revanche. Il avait beau jouer les sale con, il avait réussi à le toucher en pleine cible... direct avec son dard ! Pour autant, Harlon n'aurait pas du se sentir blessé... il n'y a que la vérité qui blesse après tout. Et il n'avait jamais fait quoi que ce soit avec Elizabeth. Ni ne lui avait fait quoi que ce soit. Même pas de représentation de nudité ! Elle ne savait pas ce qu'elle manquait, mais bon. On la disait frigide aussi. Difficile d'imaginer qu'on put baiser une frig... mais on s'en fiche de ça bon sang !

Non, c'était l'affront envers Elizabeth qui lui faisait chauffer les oreilles. Il se tourna vers la direction générale de l'Arkant.

C'est une honte de se comporter d'une telle façon face à son Monarque ! Encore plus quand on en fait l'objet de ses pitreries !


Il posa son verre sur la table à côté, faisant voler le liquide dehors et s'en faisant asperger la main. L'Empereur était en colère. Froide au dehors, mais brûlante en-dedans.

J'ignore quels sont vos us et coutumes en ce monde... Mais de là d'où je viens, il n'est permis d'aucune façon de traiter ainsi une femme, quand bien même ne serait-elle pas votre Chef d'Etat ! Vous êtes un lâche et un grossier personnage !


Prenant son gant, il le jeta sur l'homme à terre, qu'on relevait brusquement. Les soldats D9 - du Dominion, de l'Armée, de la Garde ou d'un groupe de mercos, peu importe - stoppèrent net, suspendant le petit homme triste en l'air, face à un Harlon qui avait laissé place au vide autour de lui. Chacun, que sa vision infrarouge, et de leur jugeotte personnelle en regardant son langage corporel, avait deviné qu'il convenait de se laisser un périmètre de sécurité suffisant. L'Empereur énervé était un spectacle rare et dangereux. Même à l'étranger.

Moi, Harlon Astellan, Empereur Galactique et Chef de la Maison Astellan de Nouane, et représentant de la Monarque d'Arkania Elizabeth Civicius... je vous provoque en duel, dans trois jours, à l'épée. Le premier sang désignera le parjure.





Il avait fait sensation. Les avis se partageaient, entre folie et courage, noblesse de coeur et noblesse d'esprit. Le duel... un art raffiné qu'Harlon pratiquait avec élégance, respect et plaisir. RIen ne criait la noblesse et l'honneur plus que la demande en duel. Il se disait qu'Elizabeth devait trouver ça à la fois charmant et ridicule, avec un penchant pour le ridicule. Ridicule devant le fait de se préoccuper d'un impertinent marginal et de risquer sa vie, même un minimum pour. Mais c'était une question de principe. Et c'était la preuve par trois que l'Empereur était un champion pour la Monarque. Et pas juste un porte-zizi comme Machin - il avait déjà oublié son nom - le prétendait.

    « Je suis navrée, Empereur, pour ce qu’il vient de se produire. Verriez-vous un inconvénient à regagner l’Ambassade ? »

Il l'excusa d'un geste de la main. L'ambiance à l'opéra était sacrément redescendue.

C'est moi qui suit navré. Que vous deviez entendre ce genre d'horreur à cause de moi. Il serait préférable de me retirer, en effet.


Elle se retirait avec lui bien sûr. Même s'ils n'avaient rien à se reprocher, leur présence serait une source de gêne incontestable. Et surtout, quels racontars dont ils seraient témoins oculaires par la suite dans la salle ! Ils saluèrent les autres invités, Harlon s'excusant de partir ainsi auprès du Directeur, en prétextant un travail urgent qui venait de tomber. Pas dupe pour autant, il accepta cette explication et souhaita à l'Empereur de revenir vite.

Elizabeth prenait son speeder, Harlon le sien. Mais même s'ils avaient partagé le même véhicule, ils n'auraient pas pu être moins distants qu'en ce moment. Qu'est-ce qu'on pouvait bien dire sur eux ?

Chauffeur ?
Oui Sire ?
Quand vous aurez fini votre service, essayez de vous renseigner sur les rumeurs qui courent à mon sujet et celui de la Monarque... Si vous pouviez écouter discrètement et me faire un genre de rapport...
Bien sûr Sire. Je tendrai l'oreille du mieux que je peux.


Harlon le remercia. Les chauffeurs. On y pensait peu, mais ils avaient une oreille en or à bien des égards. Il entendait ce qu'Harlon disait dans son comlink. Il savait qui montait avec lui, et pourquoi. Et il savait à quelle heure il conduisait, et pour aller où. Un de ces gens invisibles, mais tellement riches en informations !




A l'ambassade, Elizabeth ne demanda même pas si elle pouvait rentrer. Elle suivit Harlon, qui l'invita à aller au chaud, loin d'Arkania.

Votre Majestée, merci de passer sous le portiq...
Suffit sergent, elle est avec moi.


Lui-même n'échappait aux contrôles que de justesse. Les procédures... toute une histoire ! Mais heureusement, les gens de pouvoir s'en passaient encore un peu. Petits privilèges sempiternels.

    « Je ne vais pas rester comme ça, il faut que je me change.

    Je suis désolée. Cette journée est un désastre. J'aimerais te parler.
    »

Bien sûr ! Viens, montons dans ma suite.


Elizabeth put remarquer la sécurité impériale. Chaque détour de couloir avait un Garde. Un StormTrooper. Près des appartements, on passait aux Gardes Rouges, plus effacés et plus dangereux. Du personnel en uniforme passait. Ils s'inclinaient vers la Monarque comme le requérait le protocole, passait devant des portes ouvertes derrière lesquels s'affairaient des équipes devant des écrans, voyaient des droïdes passer à toute vitesse, des droïdes souris transmettre des messages en roulant à toutes vapeurs, des fils sortirent dans le couloir, et voyant des gens en uniformes gris transporter des caisses en devisant tranquillement. L'ambassade était active, et l'Empire tournait encore, même hors de chez eux. Mais ce n'était qu'un seul couloir. Le turboflit fut vite en vue.

Sa porte était grande, mais pas trop. A l'étage en face du turboflit. Deux Gardes au turboflit, deux autres à la porte, et deux groupes de deux de part et d'autre du couloir, au fond, près des virages qui menaient vers les appartements spéciaux.

On contrôla vite fait l'Empereur, qui aurait pu être un sosie, et on le crut sur parole concernant la Monarque. Il valait mieux ne pas avouer qu'on conservait les données biométriques inconnues. Et qu'on possédait déjà certainement ceux de la Monarque, en toute illégalité.

Je suppose que tu connais déjà les lieux.


Après tout, l'endroit appartenait à Arkania avant qu'elle en fasse une Ambassade.

Tu veux quelque chose à boire ? Que je fasse monter à manger ? Je peux demander à mon tailleur de te faire parvenir des vêtements...


Il y avait aussi une salle de bain si elle voulait se défaire de... la journée.
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By Elysia Astellan
#33523
    L’Arkanienne ne se souciait pas de l’activité impériale en ces murs. À vrai dire, elle ne leur avait jeté qu’un regard distrait, indifférente vis-à-vis de tout l’air qu’ils pouvaient bien brasser ici, eux et leurs droïdes. En revanche, elle reconnut effectivement la suite dans laquelle Harlon logeait. L’édifice servait auparavant les intérêts d’un ministère quelconque, et ici s’étaient tenus des bureaucrates consciencieux. Puis on avait abattu les murs des bureaux et repensé l’aménagement intérieur, sur la totalité du bâtiment qui s’était vu totalement transformé. Elizabeth avait visité les lieux avant ouverture. Elle connaissait les accès principaux, et la disposition globale de l’installation. Mais tout ceci ne l’intéressait pas.

    Dans sa robe mordorée, elle trépignait, sur le point d’exploser de colère. Ton tailleur … ne raconte pas de sottises. Le léger changement de programme ne donnait que peu de temps au personnel du Monarque pour repense son organisation. Cependant, ce qui était prévu pour la sortie de l’opéra avait été préparé à l’avance, seule changeait la destination.

      « Oui, quelque chose à boire. De fort … et d’arkanien. »

    Quant à manger, c’était hors de question. Elle avait l’estomac noué, incapable de faire l’effort d’avaler autre chose qu’une gorgée d’un de ces alcools amers qu’on produisait ici. Tournée vers la fenêtre, dos à la pièce, elle attendait qu’on lui tendit un verre.

      « Ne te dérange pas, on m’amène mes affaires ici. »

    Le laquet n’avait pas besoin d’entrer dans l’ambassade, il confierait simplement son paquet à l’accueil, aux impériaux de faire la commission ensuite. Ils pouvaient ouvrir la boîte, défaire le papier de soie, passer le tout aux détecteurs, aux rayons, à tout ce qui leur chantait, du moment que les effets personnels de la Reine arrivaient dans un état correct.

    L’Arkanienne s’était figée. Elle regardait la neige tomber avec détermination et ajouter au bon mètre de poudreuse blanche qui envahissait les jardins quelques centimètres bien frais. Un mètre de neige. C’était peu. En ville, il faisait plus chaud qu’ailleurs, ralentissant un rien l’accumulation. En périphérie, on devait compter deux mètres. Et dès la sortie de la ville, peut-être trois. On ne se donnait pas la peine de tracer des routes à ce compte là. La couche de neige était trop épaisse, et trop dense. On pouvait s’y promener, marcher dessus comme sur un sol de béton, y faire rouler la plupart des véhicules arkaniens, les moteurs de ceux-ci étaient prévus pour ne pas fragiliser la croûte glacée qui se formait inévitablement. Et pour rejoindre une autre ville, on prenait la voie des airs. Il était rare que les petits vaisseaux arkaniens soient cloués au sol, même en cas de tempête comme celle-ci. Car oui, le temps virait à la tempête.

    Elizabeth rompit finalement le silence qui s'était installé.

      « Tu n’as pas peur de te donner en spectacle. Provoquer en duel un membre du Dominion. Un Arkant qui plus est. Et partisan de l’Unité, évidemment. Et si tu le … »

    Sa phrase fut interrompue par l’annonce de la bonne réception des affaires de la Reine. On les lui apporta, elle les reçut avec un certain soulagement, posant le verre auquel elle n’avait pas touché sur le rebord d’un meuble quelconque.

      « Excuse-moi, je vais me changer. Je peux emprunter ta salle de bain ? »

    Une fois articulée, la question lui sembla étrange, elle la maintint néanmoins, jusqu’à obtenir réponse favorable, et s’enferma dans ladite salle de bain.

    La pièce était spacieuse et fonctionnelle. L’Arkanienne n’avait absolument pas l’intention d’en faire usage pour ce qu’elle était, mais simplement de se changer. Elle posa la boîte plastifiée sur la coiffeuse et l’ouvrit. Elle défit le papier de soie qu’elle remarqua froissé, libéra la robe qu’elle avait pointé le matin avant son départ, et la souleva à hauteur de visage …

      « Mais quel abruti ! »

    On ne pouvait faire confiance à personne. À personne. I-sys n’avait pas pu se tromper. I-sys ne se trompait pas, jamais. Elle avait reçu pour consigne de sortir la robe, de la plier et de la laisser sur la commode, à gauche. L’autre devait seulement prendre la robe et la mettre dans la boîte. Pourquoi I-sys ne l’avait pas mise dans la boîte ? Parce qu’il fallait se laisser la possibilité de changer d’avis selon les plans de la soirée. Que faisait-on après l’opéra ? On sortait ? On mangeait ? On rentrait ? On ne savait pas, alors on choisissait quelque chose à se mettre, on demandait à un stupide droïde de mettre la chose en évidence pour qu’un incapable crétin se plante en n’emballant que la moitié d’une robe. Vraiment ?

    Donc … un rapide inventaire. On avait un fond de robe tout à fait classique, pas de problème. On avait la robe. Un satin de soie magnifique rehaussé de fils d’argent au tissage impeccable. La jupe tombait à merveille, une longueur parfaite. Mais … Pas de bustier. Il était pourtant époustouflant ce bustier. On ne pouvait pas le manquer. Comment avait-il pu le manquer ?

    En furie, la Reine se défit de sa robe d’apparat. Elle la plia et la rangea dans la boîte qui avait servi d’écrin à son change. Puis elle passa le change en question, ne serait-ce que pour voir ce que ça donnait. Un désastre. C’était un désastre. Autant sortir nue à ce compte-là. L’Arkanienne arrangea rapidement sa coiffure. Se regarda encore dans le miroir. Non, impossible. Elle se posta près de la porte mais la maintint close.

      « Harlon ? Mon assistant s’est trompé. Je crois … »

    Oui, après tout, peut-être avait-il bien fait son travail mais qu’un impérial avait mis son nez là où il ne fallait pas … Tout était envisageable à présent.

      « Je ne peux pas sortir comme ça. C’est … tout bonnement impensable. »

    Elle exagérait un peu. Non, non, non, elle ne voulait pas montrer ça.
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By Harlon Astellan
#33530
De fort, mais d'Arkanien ? Il y avait tellement de jus, de vins, d'apéros, de digestifs et de soft de toute la Galaxie qu'il n'y aurait sûrement rien d'Arkania. Harlon fouilla un peu... et effectivement, il ne trouva rien du tout. Mais quitte à trouver de l'amertume, un Martini bleu du Senex ferait l'affaire. Harlon servit un verre, profitant lui pour se servir un vin liquoreux. Un petit coteau pour aligner son besoin en sucres. Il amena le duo de verres vers la femme en blanc. Plantée devant la fenêtre, à regarder les flocons tomber, comme les nerfs regardaient passer les Levitrains. Le spectacle avait de quoi ravir malgré tout. L'intérieur de la cour privative de l'Ambassade, un carré tracée au cordeau et aux allures de cloître, avec une petite végétation enneigée, laissait un paysage admirable pour qui aimait les instants d'introspection. Il glissa le verre de Martini dans la main de l'Arkanienne.

Elle le garda fixe dans sa main sans y toucher.

    « Tu n’as pas peur de te donner en spectacle. Provoquer en duel un membre du Dominion. Un Arkant qui plus est. Et partisan de l’Unité, évidemment. Et si tu le … »
Si je le tue ? Il l'aura bien mérité. Mais au moins tu ne sembles pas inquiète du fait que je puisse, moi, être tué. C'est plutôt rassurant.


Rien à fiche, visiblement. Harlon maîtrisait l'art du duel à la perfection, et avait disputé nombre d'entre eux avec succès, ses défaites ne tenant qu'à un fil à chaque fois, et n'étant que bien peu nombreuses.

Mon père m'a dit qu'il n'y avait que trois choses qui méritaient qu'on meurt pour. Son honneur, ceux qu'on aime, et son pays.


Il but à son tour.

Il a bafoué le premier, porté atteinte au deuxième, et touché, pour nos deux parts, au troisième, vu qu'on est Chefs de nos Nations. C'est un spectacle dont je n'aurais pas honte.


Il pouvait paraître dur, mais il n'allait pas discuter sur ce point. On ne critiquait pas comme ça impunément l'Empereur Galactique. Et oui, c'était du spectacle ! Un coup de com'. Comme tout le reste... et après ? C'était ainsi qu'on imposait son image, sa façon de faire, ses manières. Les intérêts nobles. Hors de question de revenir sur ce duel : le premier sang coulerait du bras de l'énergumène.

On frappa à la porte. Un Garde entra prestement, un bras tenant un paquet blanc.

Sire. Un paquet pour la Monarque. Nous l'avons vérifié, il est exempt de tout risque.
Parfait soldat. Poser-le ici. Merci.


Toujours un "merci". Service, d'accord, mais cela n'empêchait pas la courtoisie des puissants. Elizabeth posa son verre au premier rebord qui traînait et demanda à se changer.

Oui, bien sûr... c'est juste à ta droite.


Vu l'état de son logement en revenant, pas d'inquiétude sur le niveau de propreté de la salle de bain. Les robots domestiques avaient du faire du zêle toute la journée pour passer sur son cafouillage de la veille. Après son coup de froid. Elizabeth au dos échancré qui allait se déshabiller chez lui... c'était l'étape la plus intime qu'ils aient vécu jusque là. Même si bon, un mur les séparait toujours. Par curiosité, il s'approcha à pas de loup de la porte, histoire d'entendre quelque chose. Un mot inconscient, le bruit des vêtements qui tombent...

    « Mais quel abruti ! »

Oh. Il devait avouer s'être attendu à plus sympathique. Abruti, lui ? Pourquoi, d'avoir dansé la zumba en civil dans un froid extrême ? D'avoir condamné à mort un petit homme tout aigre, membre du Dominion qui l'avait plus ou moins traité de sal*pe ? Elle voulait qu'il vive avec les tracas de l'Arkanienne - qu'on appelait quand même "La Frigide", c'est dire sa patience - mais lui n'avait pas le droit à ses propres travers ? Hors de question de se laisser dominer comme ça... S'il fallait en arriver là, il mettrait les points sur les i.

    « Harlon ? Mon assistant s’est trompé. Je crois … »

Ah ? Oh, elle parlait peut-être de l'assistant finalement.

    « Je ne peux pas sortir comme ça. C’est … tout bonnement impensable. »

Il s'éloigna de la salle de bain à pas feutrés, et revint d'un pas plus lourd, pour faire mine qu'il n'espionnait pas aux portes.

Il s'est trompé sur tes habits ? Mais en quoi ? C'est si... indécent que ça ?


Indécent... ohlàlà. La vision infrarouge des Arkaniens allait trahir la fournaise qui s'échappait de ses oreilles. Il se frappa un peu la tête pour penser à autre chose et revint sur... revint à Elizabeth.

Tu ne veux pas sortir, qu'on voit ce qu'on peut y faire ? Et de toute façon, le mieux serait de ne pas sortir tout de suite... on peut te faire amener des vêtements pendant ce temps.


Pas de réponse.

Tu peux... hm hm, tu peux rester ici le temps qu'on arrange ça...


Toujours pas de réponse. Elle n'allait quand même pas s'enfermer dans sa salle de bain juste pour cette journée ? Une journée de merde médiatisée, ça arrivait plus souvent qu'on ne le croyait. Il toqua doucement à la porte.

Elizabeth... tu voudrais bien me laisser entrer ?
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