L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Althar Fanrel Keto
#33299
La réponse quant au cube l'intrigua au plus point, allant jusqu'à l'interroger du regard dans une interrogation des plus visibles. Que lui cachait-elle d'autre ? Et où ? Cette femme savait se faire désirer, elle et ses mystères. Il trouverait bien un moyen de la faire parler.

Par contre, elle ne partageait pas ses vues sur l'importance de son frère. Devait-il révéler ses sentiments à la belle jeune femme à présent ? Lui avouer cette jalousie naissante et ce sentiment qu'il était un excellent roi et que par conséquent Althar n'était qu'un illustre inconnu venu lui voler sa place sans compétence équivalente ? Peut-être pas. Peut-être devait-elle être épargnée de ces jérémiades et des pensées plus ou moins utiles que le Prince pouvait avoir en réfléchissait à tout ça. N'en restait pas moins que Loran disposait de nombreuses qualités, et qu'il semblait d'un calme à faire plier n'importe quel nelvaanien. Oui, peut-être que la figure spirituelle que représentait Zonr Geshar n'était pas celle qui lui était destinée. Peut-être serait-il panthéonisé pour toutes ses qualités et ses réussites, oui, parce qu'il est un homme capable de marquer un peuple. Son regard resta un instant sur la peinture tandis que la douloureuse pensée s'évanouissait lentement, chassée par d'autres croyances.

Ils s'en trouvaient toujours sur cette confrontation du rationnel face au mystique, au spirituel. Elle insistait, elle essayait de le convaincre, mais est-ce que de son propre aveu vis à vis de son frère ne venait-elle pas de prouver le contraire ? Que tout, ici, n'est affaire que de gens venus peindre une nuit toutes ces silhouettes, et qui un jour les ont montrés à des crédules ? Il avait envie de croire. Envie de l'écouter, de lui faire confiance. Mais n'était-ce pas se tromper que de croire en Helera, avant tout, et pas en la Grande Mère ? Ce qu'il avait ressenti n'avait pas de volonté. Ce qu'il avait perçu était plus ... indescriptible, moins dirigiste, moins évident. Elle était en train de le perdre, de le noyer sous des idées contradictoires, sous une volonté qui au final ne devrait pas être vue comme une entité, de ses propres mots, mais comme autre chose. Croire, oui, en sentant le froid des ses mains lui geler les idées. Elle veille mais ce n'est pas elle qui peindra la suite. Et forcément, s'accommoder d'une grotte devenue innaccessible parce que la plaque sismique bouge est plus facile que de ne pas utiliser le panthéon. Si les chamans ne vont pas jusque-là alors qui ? Tout cela le dépassait. Il n'était plus aussi sûr de ce qu'il croyait l'instant d'avant.

Un soupir. Oui, un regard d'enfant, plus de logique, tout lâcher ... C'était bien ça la solution. Rien comprendre, parce que rien ne l'est. Rien ne peut l'être comme ça. Ce n'est pas le but. Comme tout à l'heure, dans la hutte. Juste le ressentir. Cela lui ôtait un poids, par facilité, mais sa propre raison luttait encore un peu ... peut-être attendait-elle qu'il fasse le grand saut, elle aussi ?

Il se laissait tirer, encore. Quelques sujets de discussion, quelques tentatives pour se rassurer une dernière fois. Non, définitivement, peut-être était-il en train de trop réfléchir. C'était peut-être ça son problème, peut-être pour ça qu'elle s'était fachée et qu'elle remettait en cause leur relation, n'est-ce pas ? Elle allait le quitter parce qu'il était incapable de s’accommoder des choses les plus élémentaires de l'esprit nelvaan, et incapable de lâcher prise. Qu'est-ce qu'il deviendrait si elle le renvoyait chez lui ? Et leurs enfants ? Et leur idylle où il envisageait déjà sa vieille à leurs côtés ? Cela pouvait le faire pâlir, et même tourner de l'oeil. Cette extrémité ne serait pas atteindre, quand même, mais le vent soufflait sur l'édifice de sa confiance. Alors il combla le vide. En parlant. En essayant de pas penser à tout ça, en plaisantant dessus. Elle en ignora la plupart, mais peut-être bien que des deux il en était celui qui en avait le plus besoin. Pathétique. De quoi pouvait-il bien avoir peur, hein, dans tout ça ? A part de mourir, de ne plus jamais revoir la surface, de la voir le quitter, d'arriver là où elle le mène et que rien ne se passe parce qu'il est aussi banal qu'un bébé qui vient de naître ? Mériterait-elle une réponse ? Oh oui, croire, voilà tout ce qu'il lui restait. Se donner une fausse confiance, comme d'habitude, pour avancer. Jusqu'où ? Rencontrer quelqu'un qui n'existe pas. Logique.

Et puis on y voit rien ici. Et il y a des bruits bizarres. Et c'est moite. Y a plus de peinture. Ca fait peur. Et si il y a des bêtes ? Brrr.

Oui, il est ce qu'il est. Voilà, super, merci de reconnaître la médiocrité. Ses yeux cherchèrent la source de lumière, pour essayer de retrouver un peu de normalité dans tout ça, mais cela ne suffisait pas, surtout avec la marche sportive qu'elle lui imposait. Comme s'il n'y avait pas de danger ici ... Il en était presque à ruminer, maintenant ... Tout ça parce qu'il réfléchissait trop. Son humeur était passée par beaucoup trop d'étapes depuis ce matin, sûrement la fatigue était-elle en train de le pousser dans ses retranchements. Ils s'étaient enfin stoppés, au bord du précipice. Que voulait-elle, après tout ça ? Qu'y avait-il à voir ? Etait-ce le grand saut ? Il ne sut pas, ses lèvres étaient un bon moyen de lui faire oublier ses pensées et ses questions. Un baiser salvateur, apaisant, bienvenue. Un baiser qui n'aurait pas dû finir, presque, tellement la chaleur de sa compagne faisait du bien dans la froideur qui habitait le coeur de la montagne. Tout ça jusqu'à ... jusqu'à ...

Althar s'en rappellerait toujours, oui. Ce choc, cette sensation, ce désarroi total. La voir se reculer normalement, mettre fin à leur baiser aussi bon qu'il fut, et la voir chuter, dans le silence le plus total qui hantait le lieu. Le clapotis de l'eau, en contre-bas. La fine lumière qui perçait légèrement. L'espèce de brouillard dans lequel ils étaient noyés. Chaque élément, chaque détail du décor, tout serait marqué à jamais tellement son esprit s'imprégna de l'instant comme frappé par la foudre. Ce fut vif, terriblement vif, un coup sec, un coup au visage. Une seconde avant elle était là, dans ses bras, à l'embrasser, et la seconde d'après elle disparaissait devant lui. Tout se déroula avant une lenteur abominable, comme s'il fallait qu'il vive tous les stades de l'horreur avec précision. Bien sûr, ce ne fut pas le cas. Pas littéralement. C'est là ce que son esprit en retiendrait pour contenir la douleur vive qui battait dans sa poitrine en repensant à cet instant. Non, la vérité c'est que pour elle il était prêt à faire n'importe quoi. A tout abandonner. A prendre des décisions stupides. Oui, stupides, vous savez, celle où on ne réfléchit plus, où on agit par un coup de sang ou bien en suivant ses sentiments. C'est par exemple celle qui fait qu'au moment où vous voyez la femme de votre vie, celle avec qui vous voulez partager le restant de vos jours en train de tomber dans le vide, elle et la progéniture si prometteuse qu'elle abrite au creux de son ventre, vous sautez après elle. Comme dans les holofilms. Comme s'il y avait un moyen illusoire de la sauver en faisant ça, ou juste de vous épargner une vie à la pleurer parce qu'elle est morte et pas vous. Non, c'était bien plus intelligent de sauter sans se poser de question, pour une fois, la tête la première, et de paniquer en le réalisant trop tard. Mais quel idiot ... quel idiot amoureux ... Croire en la Grande Mère, ouais, ou pas du tout. Croire en Sainte Helera, surtout, oui, Déesse du futur, de l'intelligence et de la beauté. Pas le temps de réaliser qu'elle avait annoncée ce qu'elle ferait, ou que le son qu'ils entendaient indiqueraient pourquoi ils pouvaient se permettre de tomber dans le vide. Idiot amoureux aveugle.

Il fit un plat magistral, sans un cri, sans dignité, sans comprendre. Surtout ça, oui, sans comprendre. La chaleur soudaine fut presque brûlante contre a peau habituée au froid dans lesquels ils venaient de passer l'heure précédente. Cela remettait les idées en place, au moins. Il se redressa presque en panique, exagérément en considération la situation et la chute mimine qu'ils venaient de faire, mais il ne pouvait en être autrement.

    « OUUUUAAAAAAAAAHHHHH ! »

Le cri partageait en lui la surprise, l'incompréhension et un peu de panique alors qu'il la cherchait du regard. Elle n'était pas loin, il n'aurait pas fallu grand chose pour qu'il lui tombe dessus accidentellement. Ils auraient eu l'air fin ... Sans allure ni facilité il accourut juqsu'à elle pour la prendre dans ses bras, son visage passant de l'inquiétude totale à une joie folle.

    « Helera ... HELERAAAA ! »

Il la secoua presque mais s'arrêta pour l'embrasser avec fougue, comme si c'était le seul moyen de s'assurer qu'elle était bien vivante. Ce ne fut pas long, juste assez pour être sûr que tout était ok. Ses mains passèrent en vitesse sur sa silhouette et ralentirent sur son ventre.

    « Helera ... »

A vrai dire, le souffle lui manquait, maintenant qu'ils pouvaient s'en rendre compte.

    « Oooouuuuuuuaaaaaaahhhhh ... »

De la satisfaction, et un long soupir. D'un mouvement pas beaucoup aidé par ses habits trempés il retira son manteau en peau de bête, noyé, pour le jeter vers ce qu'il pensait être la rive. Si elle était prête à continuer, lui en était à l'étape où il se jeta en arrière dans l'eau, éclaboussant tout ce qui se trouvait à sa proximité. Le têtan se laissa couler pour apprécier tous les bienfaits de cette eau chaude et le réconfort qu'elle offrait à son corps meurtri de froid. Il remonta comme un cadavre et reprit son souffle avec peine ...

    « Ouuaah ... »

Son coeur n'arrêtait pas de battre une chamade incontrôlable, et son esprit avait cessé de réfléchir. Le saut avait ses mérites, c'était bien vu. Planté jusqu'au menton au fond de l'eau, il se rapproche d'Helera et tira sur sa manche pour l'inciter à faire pareil que lui alors qu'il continuait à respirer à grandes inspirations.

    « Woah ... C'est ... t'es ... »

Voilà comment on fait du moment le plus horrible de ces derniers mots un instant de joie.

    « Et ... pffiou ... Lera ... »

Il secoua la tête pour s'ébrouer comme un animal avant de réajuster ses cheveux trempés en arrière, sans se défaire de son sourire. Le Prince avait l'air content, presque à en croire qu'il avait oublié tout le reste.

    « Une piscine souterraine sous le chateau ... Même chez moi j'ai pas ça ... Splendide ! »

Un rire sincère sortit de sa bouche avant qu'il ne se rapproche de nouveau.

    « J'imagine que tu sais comment sortir d'ici ... Est-ce que ... est-ce qu'il faudra grimper la paroi ? Je t'avoue que ... je suis pas forcément très en forme ... mais .. je te fais confiance hein, je t'ai toujours fait confiance, tu le sais, t'es ma Lera, la fille en qui je peux avoir tout le temps confiance hein ... » Le reste fut dit un peu plus bas, presque en murmurant. « Mais on continue de s'éloigner du chateau ... et maintenant on est au fond d'une grotte ... »

Ses mains tournoyèrent dans l'eau, sous le regard peiné sur grand idiot avant qu'il ne se décide à se redresser, révélant de nouveau ses abdos recouverts par le fin tissu du tee-shirt qui lui servait de vêtement. Un faux regard déterminé pouvait se lire sur lui, alors qu'il se décida finalement à remettre les mains sur Helera pour essayer de se serrer contre elle. Sortir de l'eau était retrouver la dureté du froid intense qui régnait à l'extérieur. Son corps aviat retrouvé une température interne décente et agréable, et son goût immodéré pour les douches brûlantes trahissait le fait qu'il était à présent dans son élément. Ce qui n'était pas le cas de la Grise, mais pour autant ne trouvait-elle aucun plaisir dans pareille situation ?

    « Le grand saut ... Pas mal ... pas mal ... Et maintenant ? »

Trempés des pieds à la tête, l'exploration semblait compromise. Du moins, s'ils avaient été des gens ordinaires. Mais l'étaient-ils ? S'arrêterait-elle juste pour ça ? Malgré tous les effets néfastes de cette condition ? D'autant qu'en vérité, s'il avait été le premier à se redresser au lieu de lézarder au fond de l'eau, peut-être valait-il mieux qu'elle saisisse l'occasion. Le Prince avait l'air étrangement motivé. Ou en tout cas, il cachait bien qu'il l'était.

    « On pourrait profiter de notre premier bain tous les deux ... pour découvrir notre ... Force commune ... Hmmm ... Ca doit pas être la volonté de la Grande Mère cela dit ... Peut-être que c'est la mienne, mais c'est un mystère auquel nous ne devrions pas nous intéresser au risque de mettre en péril notre aventure, Demoiselle Kor'rial. »

Il ne lui laissa pas le loisir de le contredire, de toute façon, sachant très bien qu'elle déclinerait toutes les envies plus ou moins saines qui lui venaient à l'esprit à présent, et que ses habits avaient grande peine à cacher. Ses mains chassèrent les dernières traces d'humidité de son propre visage avant d'essayer d'en faire de même chez la Grise et d'y lisser avec tendresses ses cheveux.

    « Je suis prêt à croire en la Grande Mère. Il fallait juste un peu d'eau, tu vois, comme dans les religions bizarres là où ils te lavent sous prétexte de je ne sais quoi ... Je suis prêt à re-sauter dans l'eau, et à voir l'invisible ! Enfin ... je crois ... Mais pas de trop haut non plus hein ? Imagines si on doit se porter mutuellement pour rentrer après ... Bon alors, le reste est englouti ? Est-ce qu'il faut qu'on se déshabille du coup ? »

L'idée ne lui déplaisait pas. Mais maintenant qu'il était bel et bien revenu sur la terre ferme, au creux de la montagne, il n'était plus certain de rien. A part qu'il faudrait suivre Helera les yeux fermés, et la tenir serrée contre lui pour qu'elle arrête de sauter dans le vide.

    « Qu'allons-nous voir aussi profondément dans la montagne à présent, Lera ? »

Il se risqua à poser la question l'air de rien, innocemment, en essayant de distinguer où se trouvait le chemin qu'ils étaient censés suivre maintenant, trempés et avec des habits collants dont une peau de bantha qui ne sentait plus très bon. Une question somme toute noyée au milieu de tout le reste, et qui fut vite rattrapée par une dernière pointe d'inquiétude, même s'il affichait une confiance sereine depuis qu'ils étaient sortis de l'eau.

    « Dis ... tu me le dirais si y a d'autres trucs hein ? Ouais de toute façon t'as raison, on peut faire sans lumière, la Grande Mère a tout prévu ... Ouais ... Ouais ! Ouais ... » Un dernier murmure. « Je t'aime ... »

Peut-être qu'il n'était pas si confiant que ça. Boarf. Confiance ...
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By Helera Kor'rial
#33300
La chute, la fumée, le noir complet et le plongeont dans une eau bien trop chaude. Choc thermique. Les réverbérations s’élevèrent puis disparurent. Elle était désormais seule, trempée, dans l’attente de son futur mari. Allait-il le faire ? C’était bien cela toute la question. Rien n’était jamais vraiment sûr avec cet homme là. Et … il était vieux pour être formé, cela était certain. Mais elle donnerait tord aux Jedi qui ne croyaient pas aux formations tardives. Après tout, donner tord aux gens, c’était sa spécialité. Alors elle nagea sur les bords et attendit, tandis qu’un deuxième corps tomba à l’eau, éclaboussant la pierre et sa face. Elle ne dissimula pas un hoquet d’amusement en le voyant ressortir de l’eau.

« Salut beau gosse ». Le provoqua t-elle, tout en agitant ses jambes dans l’eau, le dos collé à la paroi.

Si d’abord on pensait qu’il faisait noir complet, et bien on se trompait. Car même à travers la fumée, on voyait des petits papillons des cavernes bleutés qui dansaient ça et là autour d’eux. Surement effrayés par le bruit que venait faire leur oppresseur du dimanche. Helera le regarda faire, reprendre conscience. L’aventure, ce n’était pas le truc du noble du noyau ? Il allait s’y faire. On était sur Nelvaan ici. Là où l’homme n’était pas au sommet de la chaîne alimentaire et où le dirigeant était une présence mystique. Avaient-ils pieds ? Elle, oui, sur la pointe en tous cas. Alors Althar n’aurait aucun mal à se tenir droit. Du coup, quand il la tira vers lui, elle eu du mal à garder l’équilibre et finalement se cramponna à lui en entourant son cou de ses bras. Une piscine. Tout était question de luxe, et même un des endroits les plus sacrée devenait source d’exploitation.

« Le saut de la foi mon amour. »

Perte de confiance, doute. Comment remonter ? Oh il ne suivait pas le prince, il ne suivait vraiment pas. Mais qu’importe, elle le laissa à ses pérégrinations internes. Pas besoin d’expliquer trente six fois qu’il fallait faire confiance à l’environnement. S’il ne voulait y croire par les paroles, ce serait par les actes. Il la maintient finalement, et elle enroula ses jambes autour de son buste. C’était du déjà vu ça ? Une de ses mains se détacha pour se poser sur le haut de sa tempe et y caresser le crane de ses doigts.

« Maintenant je crois que l’on est coincé tout au fond du monde. Qu’est ce que l’on va bien pouvoir faire ? »

Elle se mordit les lèvres, sous un air faussement apeuré. Helera avait un visage expressif, mais quand il s’agissait de feindre, il n’y avait pas beaucoup de sentiment qu’elle arrivait à recréer. Chasseur l’eau de son visage, puis le sien, tandis qu’elle y glissa un baiser quand il s’en approcha, furtif. Pourtant elle resta là à le regarder se débattre contre ses croyances. Comme s’il venait de voir ce que l’on ne voit pas. Comprendre ce qu’il ne comprenait pas. Accepter l’innaceptable. Elle préfera encore une fois profiter de ce moment, et faire glisser une main dans son dos, soulevant son T-shirt mouillé pour s’y glisser sur la peau.

« Voir ? Pas grand-chose à vrai dire. »

Il était certaine pulsion qui se révèlait difficile à contrôler. Difficile à soutenir, à garder en mémoire sans flancher. Et la volonté n’avait pour autant pas sa place ici. Surtout pour une femme enceinte, travaillée par des hormones. Frappant dans sa tête et dans son corps. Jusqu’à embrumer son esprit d’une tempête de sentiments qui les éloigneraient de leur quête. Alors elle l’embrassa langoureusement sans se préoccuper de rien d’autres. Une simple dose pour retarder le moment où ses pulsions deviendraient colère, faim, ou quoi que ce soit d’autres. Une embrassade où elle se colla contre lui, releva légèrement le buste, se permettant une main sur son arrière train. Remontant ensuite le long de son bassin et attrapa son T-shirt, sur lequel elle tira et serra, entouré autour de son cou. Mais il fallait repartir. Elle rompit le baiser et fit volte face d’un coup, dans une lueur de lucidité, avant que les démons ne s’en mêle. Sans le regarder, elle crapahuta hors de l’eau et souffla lentement. Dos à lui, assez lentement pour qu’il ne se rende pas compte de ce qui se tramait dans son petit corps.

Le froid vint les perturber dans la seconde suivante. Le tapas serait de rigueur. Un tapas pour deux, le temps qu’Althar apprenne à se servir totalement de son pouvoir. Ce n’était pas encore cela, mais le temps ferait son œuvre, elle y croyait. Althar revint à ses côtés, avec ce même air inquiet. Cela n’aura pas duré longtemps. Les derniers mots lui étirèrent un sourire et elle tourna finalement le visage vers lui.

« Je t’aime aussi. »

Mais maintenant il fallut continuer. Le devoir avant tout le reste. Voir était une chose que seul le regard pouvait soutenir. Ressentir, c’était dans la tête, dans l’esprit, et aucun sens n’étaient à même de combler ce pouvoir. Cela permettait de tout savoir avant même que ce ne soit pas le cas. Elle avança, d’un pas décidé vers un des trous, le seul, qui se présenta à eux. Helera fit quelques pas avant de récupérer sa main dans la sienne. Le contact était nécessaire, les raisons resteraient propres à elle. Ils arrivèrent en fin de compte devant un choix. C’était son moment. Trois chemins devant lesquels elle s’arrêta. Helera attendit.

« On va par où ? C’est à toi de choisir. Ne pose pas de questions. Choisis. »

Toutes étaient identiques. Pour autant, Helera ne savait pas vers laquelle se diriger. Du moins … Si, elle savait. Mais pas parce qu’elle connaissait le chemin. Elle regarda l’introspection qui l’agitait, à mi-chemin entre panique et incompréhension. Pour le rassurer, elle lui glissa un baiser sur la joue.

« Ferme les yeux et fie toi à ton instinct. »

Le choix fut fait. Finalement. Et ils l’empruntèrent sans un bruit. Oh il doutait, c’était certain. Mais il l’avait fait en son âme et conscience. Pas de logique, pas de réflexion. Un choix comme un autre. Le dédale était complètement plongé dans le noir pour autant, et aucun papillon ni lumières venant de l’extérieur ne filtrait. L’air y était humide mais l’oxygène toujours bien présente. Rien à s’inquiéter. Qui a peur du noir ? Personne. En revanche, du tremblement qui s’agita sous leurs pieds, c’était autre chose. Ne pas paniquer, c’était la clé. Avoir confiance. Tandis que tout tremblait autour d’eux. Retourner vers la lumière derrière eux ? Impossible, la poussière de roche cachait tout. Un gong retentit juste après, éboulement. La Grande Mère le refusait-il dans son sanctuaire ? La dernière erreur de la reine ? Elle se rapprocha d’instinct d’Althar et le serra dans ses bras. Une lumière. Seule lumière qui se présenta face à eux.

« Cours ! »

Pas le temps de se demander quoi faire d’autres. Elle le lacha l’inciter à y aller le premier, et il n’avait pas intérêt à avoir cette galanterie maladive. Elle était la plus à même à retenir les rochers qui leur tomberaient sur la tête. Lumière en face qui grandissait. Puis flash, toujours à l’intérieur de la grotte, mais un halo de lumière qui descendait de la montagne vers la plateforme suivante. Pas le temps de réfléchir, ni de penser au vide qui les séparait du boyau. La Force, il n’y avait que cela. Elle ne le prévint pas, n’eut pas vraiment le temps. Mais la lucidité des moments de paniques. La Force, la Grande Mère, intervenant aux moments critiques. Un saut de chacun, impossible à faire pour des non sensitifs, parois suivantes, en pente non prévus. Ils glissèrent sur la roche, s’effritant les vêtements, jusqu’à ce que la pente ne devienne plate et finalement que tout s’arrête. Helera respirait à grands poumons. Son cœur battait la chamade. Althar avait roulé plus loin encore, visiblement dans un espace plus grand que la plateforme sur laquelle elle reposait. Rictus de rire incontrôlé.

« T’es mort chéri ? »
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By Althar Fanrel Keto
#33302
Attendez ... Attendez attendez attendez. Quoi ? Vraiment ? Sérieusement ? Comme ça ? Lui, Prince du Noyau, pourfendeur des coeurs les plus purs des Principautés, grand fossoyeur des sous-vêtements machiavéliques et libérateur des plaisirs intimes, chevalier de la luxure et corrupteur définitif de la féminité royale nelvaanieene, lui, ne comprit pas l'appel du pied qui lui fut fait tout le temps qu'ils passèrent dans l'eau. Pris par ses questions et ses passions trop envahissantes, il ne perçut pas que la chaleur qu'il ressentait à cet instant était celle de la plus belle femme de la Galaxie et non celle, bien moins intense, de l'eau si pure de la montagne. Et clairement, les pensées d'Helera étaient loin d'en être tout autant ...

Pourtant elle lui avait fait la leçon, suffisamment pour lui faire rougir les oreilles et baisser les yeux pendant un moment, là-haut. Elle lui avait dit qu'il y avait un temps pour tout ! Elle lui avait dit qu'elle n'avait pas envie ! ET MAINTENANT C'EST ELLE QUI ETAIT PRETE A LE FAIRE ?! Urgh les nobles et leurs lubies plus contradictoires les unes que les autres ! Bien sûr qu'Althar s'était laissé faire lorsqu'elle avait frotté son corps maltraité contre le sien, lorsque ses mains s'étaient appesanties sur des parties de son anatomie pour les apprécier à leur juste valeur, il l'avait apprécié comme à chaque fois qu'elle faisait de lui son objet de désir (et de plaisir), mais c'était tout. Parce qu'elle lui avait mis une baffe un quart d'heure avant lorsque lui avait fait de même. Le benêt qu'il fut donc s'entêta dans l'idée qu'il était là pour la Grande Mère, pour le savoir secret et interdit enfermé au fond de la montagne, et non plus celui dissimulé sous les habits de la Reine. Que n'aurait-il pas donné pour un bain de la sorte avec elle ? Que n'aurait-il pas offert pour un instant comme celui-là ? Un Royaume ? Un Empire ? Sa propre vertu ?! Ha, monde cruel. Ses yeux s'attardèrent sur les formes animées devant ses yeux lorsqu'elle sortit de l'eau, malgré tout, mais ce n'est qu'en retrouvant le froid de l'endroit qu'il comprit qu'elle venait de lui jouer un mauvais tour. Cette sorcière aux yeux plus beaux que des pierres précieuses ... Il faillit ouvrir la bouche, en se resserrant contre elle pour se réchauffer, mais il sut que c'était trop tard. Un esprit lent pour un amour rapide. Cela aurait pu donner un mauvais film pour adulte de l'holonet. Pffff. Elle paierait pour tout cela. Elle paierait pour tout ce qu'elle venait de lui infliger, et subirait moult sentences lubriques qui la noieraient dans ses propres effluves de plaisir. Ce ne serait qu'un minimum pour se venger !

De toute façon elle ne voulait pas lui dire ce qu'ils faisaient ici. Lui, perdu dans l'excitation de cette exploration toute nouvelle pour lui et la crainte somme toute naturelle de mourir de ce fait, restait dans l'expectative de ce qu'ils pouvaient bien trouver ici. Maintenant qu'il s'efforçait de regarder devant lui, l'endroit pris un peu plus de consistance sous ses yeux et la beauté du lieu se révéla lentement. La lumière naturelle qui berçait la grotte était étrangement douce, elle chassait l'obscurité effrayante au profit d'une ambiance plus tamisée, presque réconfortante ... à moins que ce ne soit là l'effet bénéfique des vapeurs chaudes qui émanaient de l'eau dont ils s'éloignaient. Il resta silencieux au passage du premier trou, se laissant toujours guider. La question de la première visite d'Helera dans les lieux lui vint, mais il n'osa pas vraiment déranger le silence qui s'était imposé de lui-même dans les lieux. C'était paisible, presque, sans agression du vent, sans violence de la lumière, sans morsure du froid, grâce à elle. Ils étaient un couple d'aventurier au coeur de la montagne qui, niaisement peut-être, se tenait la main malgré tout. Ce n'était pas un gage d'aventure, à part amoureuse, mais c'était peut-être ce qui rendait la chose bien plus personnelle. C'est leur façon de faire, et pas celle d'autres gens. De quoi être content de montrer au vide (parce que oui, il n'y a personne pour juger de comment ils explorent la grotte, à part ceux qui liront ce post) qu'ils s'aimaient, et qu'ils arrivaient à traverser une montagne même en le faisant. C'était en tout cas la façon dont le voyait Althar ... ce qui était loin de la véritable raison. L'amour est mort, c'est ça ?

Ils n'eurent pas le loisir de retrouver une grotte plus grande. Le boyau dans lequel ils se trouvaient n'était qu'une étape supplémentaire, les ramenant à un choix qu'elle aurait dû normalement faire. Pourtant, elle se stoppa net pour lui laisser le choix. Il allait ouvrir la bouche mais elle l'en empêcha impérativement. Les yeux plissés, il reporta son regard sur les trois chemins, essayant de trouver lequel pouvait être le plus intéressant. Est-ce qu'ils se trompaient ils finiraient par mourir en chutant de centaines de mètres ? En se fiant à comment ils avaient bougé jusqu'ici, à ceux où on pouvait voir de la lumière ou sentir de l'air frais ce ser .. Le baiser le tira de son intense réflexion soudaine, et une nouvelle indication l'incita à oublier cette méthode. Soit, soit, soit. Il inspira et ferma les yeux. Plus que ça allait, et moins il fallait réfléchir. C'était un peu comme revenir à l'état sauvage, en fait ? Ne plus laisser la raison prendre le dessus, comme on vous l'apprend dès le plus jeune âge, et laissez vos instincts parler ? Etait-ce ce qu'elle essayait de lui apprendre ? Qu'il était bien trop ancré dans la mentalité du Noyau ? Hmpf. Allez, ça suffit, arrêtes de réfléchir. Tais-toi. Ecoutes. Sens. Une inspiration, deux inspirations, trois inspirations ... Rien n'était évident, seule une vague envie lointaine de prendre l'un des trois existait quelque part dans son esprit. Mais ce n'était pas ça qu'elle lui avait dit. Pas poser de questions, juste choisir. Nouveau moment de flottement. Mais s'il avait envie de prendre ce chemin, c'est que c'est son instinct, non ? Pourquoi chercher si loin ?

Il rouvrit les yeux et posa un baiser sur sa joue à son tour, pour seule réponse. Le sourire aux lèvres, il ne chercha pas à savoir s'il se trompait. Allez, le tout pour le tout, comme ça, parce que c'est la volonté de la Grande Mère peut-être, ou juste la sienne. Sa main dans la sienne il l'entraîna à sa suite sans se brusquer, serein. Presque serein, ok. N'exagérons pas. Dans le noir complet, en tâtonnant d'un côté, et en restant près d'elle de l'autre, ce n'était pas encore trop ça. Surtout s'ils étaient supposés trouver une sortie, cela ne semblait pas s'arranger. Mais il fit un dernier aveu, avant que les choses ne se gâtent. S'il avait su ...

    « C'est cool d'explorer les montagnes avec toi, Lera ... »

Peut-être qu'il aurait dû rester silencieux. Les vibrations ne tardèrent pas à venir, tandis qu'il se resserrait vers elle, commençant à se questionner. Le manque de lumière et de visibilité était devenu oppressant, maintenant. Son coeur accéléra son rythme, ses craintes semblèrent prendre forme derrière eux comme des monstres issus du plus profond de l'obscurité, et une envie de fuir ou de rebrousser chemin se fit une place au milieu de tout ça. L'inquiétude le rendit muet. Aucun sort ne sortit de sa bouche, surtout en sentant qu'elle était en train de se serrer contre lui. Il avait la réponse à sa question, mais il n'arrivait pas à s'arrêter de marcher. Pas maintenant, pas comme ça, pas mourir ici ? Il s'était trompé ? Un tremblement de terre ? Les secousses eurent raison de l'obscurité et offrirent une sortie. Ne restait qu'à espérer qu'elle soit véritablement accessible, et d'accélérer le pas, paniqué. Avec toute cette adrénaline, même la fatigue n'arriverait pas à le faire ralentir. Au contraire. A tel point qu'ils se lachèrent, sans réfléchir, pour continuer de plus grandes enjambées.

Le reste fut presque naturel. Sans réfléchir. Sans penser. Juste ressentir, juste paniquer. Une course pour la vie, contre la nature, contre l'oppression d'un tunnel qui pouvait être leur tombe ! Jamais cela n'arriverait, pas comme ça ! La lumière piquer les yeux maintenant, peut-être était-ce l'extérieur, ou peut-être pas, tant pis ! On s'en fout ! Courir, pas voir le vide avant d'arriver juste devant, et sauter en implorant que ça passe. Sauter parce que c'est le seul moyen de survivre, le seul moyen de s'épargner les souffrances éternelles d'une montagne qui vous écrase et réduit vos os en bouillie. Courir pour pouvoir vivre un avenir tous ensemble, lui et sa famille en devenir. Le plus simple fut fait, il n'y avait plus rien sous ses pieds. A moins que ce ne soit le plus dur ? Le choc de la réception répondit pour lui : il s'affaissa totalement sur la pente et se mit à rouler dangereusement le long de cette pente qui était censé les sauver. Une roulade, un monde qui vrille et qui tremble, et plus aucune prise sur la réalité. Les secondes suivantes furent aussi incompréhensibles que rapide.

Puis le silence. Et mal partout. Tout n'était que douleur, et sang qui bat les tempes à toute vitesse. Comment est-ce qu'ils pouvaient être encore vivants à cet instant ? Sérieusement ? Comment ils avaient faits ? Il essaya de se redresser, soudain pris par le vague sentiment de panique de ce qui aurait pu advenir à Helera, mais ses muscles sous tension lui firent comprendre qu'il fallait encore un instant de repos. La respiration lourde, la tête lourde, sans parler du reste de ses membres. Et sa voix ... Il lui fallut quelques secondes pour comprendre puis son rire commença à se répandre comme réponse à ce qu'elle venait de demander. Il toussa dans le processus, mais il y avait besoin de rire, nerveusement. De faire ressortir la boule de stress énorme qui était amarrée dans son estomac. Un rire sonore et amusé qui lui évitait de se relever et de rouvrir les yeux.

    « Chérie ... Y a que toi qui me fait ressentir des choses comme ça ... »

Il ricana avant de se frotter le visage. Le mélange humidité et frottement du sol commençait à faire effet, lui et les odeurs qu'il ramenait dans ses narines.

    « Comment va notre descendance ... et ton intégrité physique ? »

Allez, il était temps d'essayer de se relever, de rouvrir les yeux, de prendre les choses en main. Allez. Un peu plus haut, allez Althar, allez. Plus haut, là tu as à peine décollé les épaules ... Ce que tu peux être feignant desfois ! Il fallut serrer les dents pour parvenir à se redresser sur ses fesses endolories. Lentement il s'evertua à tourner sa tête sur son buste pour essayer de chasser la légère douleur qui existait dans sa nuque. Et ne parlons pas de la peau de ses mains qui le brûlait ou même de ses coudes devenus soudainement rouillés.

    « T'as réussi à me faire perdre 10 ans en une escapade et à me faire ressentir comme si j'en avais 10 de plus l'instant d'après ... ouaaaahhh ... Me suis trompé de chemin, hein ... ? Ca arrive souvent les tremblements de terre dans le coin ? »

Après un effort surhumain pour réussir à déplier tous ses membres et avoir une posture debout quelque peu normale, il ne fit pas trop l'effort de voir où il avait atterri. La lumière suffisait, le plus important était de se rapprocher d'Helera et de voir si chez elle tout allait bien. Faire quelques pas avait au moins pour bienfait de dérouiller toutes ses articulations, même si cela n'était pas très agréable à ressentir. Mais il souriait. Toujours. Ils finirent par se retrouver, après tout elle était encore un peu plus haut, et avec le temps qu'il prit elle avait fini par se rapprocher. La réaction ne fut pas longue, ni vraiment surprenante. Sans un mot, sans brusquerie, sans rien laisser paraître, il glissa ses deux bras autour d'elle pour la serrer contre lui. Peut-être qu'elle était capable de passer outre tout ça, mais lui pas vraiment. Les bras autour de ses épaules, une main se perdant dans ses cheveux, le calin dura le temps qu'il fallu. Un battement, une respiration, une preuve que tout allait bien. Puis la vie normale pouvait reprendre, tranquille et pleine de rebondissements, comme ces deux fesses qu'il épousseta l'air de rien ainsi que son dos, s'attardant légèrement dessus pour ne pas qu'elles lui fassent mal. Il lui vola un baiser et finit son inspection avec un sourire radieux, la libérant de sa prison silencieuse.

Un dernier regard, de quoi réajuster sa tenue totalement abimée par tout ce qu'il venait de vivre, et il se tourna enfin sur l'endroit si lumineux.

    « Cette fois t'as plus trop d'excuses pour ne pas me dire ce qu'on fait là. »

Il allait la laisser parler mais il s'arrêta de marcher, et l'interrompit par ce biais.

    « Attends. Ok, je veux deviner, à moins que ce soit mon mal de crâne qui le fasse pour moi. Le choix du chemin, c'est lié à la Grande Mère. C'est elle qui .. m'aurait indiqué ça, c'est ça ? Sauf qu'au final, on a été pris dans un mouvement dans la montagne, et qu'on a surement bloqué le chemin de retour. Mais ici, il y a de la lumière, et un tas d'autres choses ... C'est encore, si je suis la logique qu'il me faut accepter, la volonté de la Grande Mère que nous nous trouvions là à cet instant. Hmmm ... »

Le ton n'était ni condescendant ni même vexé. Il était pour une fois plus proche de l'élève qui essaie de démontrer qu'il a compris une leçon plutôt qu'autre chose. Parce que c'était réellement le cas. Elle ne croirait certainement pas les efforts qu'il essayait de faire, mais elle ne pouvait pas imaginer combien il s'efforçait d'essayer d'apprendre pour lui montrer qu'il comprenait. Un vrai défi, surtout pour en conserver toute la sincérité nécessaire. Son regard se posa sur Helera mais il ne lui offrit pas encore le temps de répondre.

    « J'ai envie de savoir ce qu'elle veut nous montrer, en tout cas. Même si je suis pas sûr d'adhérer à l'aspect très directif que ma vie a, dans ce cas, et du fait qu'on ne puisse plus décider par nous-même. Mais je suis prêt à l'accepter si ... si ma vie est ici, et qu'elle me le fait comprendre. J'espère simplement qu'elle t'indiquera, le moment venu, que tu devrais persévérer dans ta relation avec un certain Althar, un peu bête mais qui essaie vraiment d'accepter que tout ce qu'ils sont en train de faire est lié à la Grande Mère, et que peut-être bien qu'elle habite au coeur de la planète, et qu'en se concentrant on peut la percevoir, parce que c'est bien ce qu'il s'est passé tout à l'heure avec ton père, et que peut-être que je suis sensitif.

    Ok. Dans ce cas je demande une dernière preuve, Hele ... Lera, je demande une dernière preuve. Si tu me prouves ... Enfin, si elle me prouve que tout ce que je viens de dire est la vérité, alors je ferai en sorte de ne plus douter et d'arrêter de penser comme un enfant des étoiles lointaines.
    »

Il se tut finalement, avant de reprendre une dernière fois.

    « Dis ... Toi tu n'as jamais douté ... ça a toujours été évident depuis qu'elle t'a montré la voie, n'est-ce pas ? Depuis que tu as vu ce qu'il y avait à voir ... »

La lumière. Face à eux. Voilà ce qu'il y avait à voir. Et ce qu'il observait maintenant de l'oeil de celui qui cherche à comprendre.
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By Helera Kor'rial
#33303
Le sol avait des sensations de coussins et cela lui faisait le plus grand bien que de rester allongée. C’était en plus très adéquat pour laisser retomber l’adrénaline. La réponse d’Althar la fit sourire, tandis qu’elle se retourna sur le flanc et se remit droite instantanément. Pour les allusions graveleuses, il était le meilleur à n’en point douter. Mais pour se relever prestement, c’était une tout autre histoire. Le noble n’avait pas l’habitude de chuter visiblement. Pourtant à son contact, il aurait dû apprendre rapidement. Ce n’était que le début après tout. Les bosses se succèderont les unes après les autres, il ne fallait pas croire. La vie d’un sensitif n’était pas de tout repos. La vie avec elle ne l’était encore moins. Elle se crampa au-dessus de lui, mis une main sur son ventre et fit mine de réfléchir. Puis elle écarta légèrement l’index et le pouce.

« Ils sont à peu près de cette taille. Et moi aussi je vais bien. Quelques coupures par ci par là. Et toi ? »

Elle s’agenouilla et l’observa dans son cinéma sans cacher un large sourire sur son visage. Finalement, elle hocha la tête négativement en signe de dédain amusé puis lui attrapa le bras pour le relever.

« Qu’est ce qui te fait dire que tu t’es trompé de chemin ? La terre bouge, alors oui j’imagine. »

Une fois relevé, il ne se fit pas prier pour entourer ses bras autour de ses épaules. Elle se laissa faire et se permit même à son tour de le serrer contre lui. Le câlin des profondeurs ? Et même profondément ou pas, il se permit des mains baladeuses, ce qui, même au creux de son cou, la fit sourire. Bien qu’aucun commentaire ne soit fait.

« Aucune idée mon cœur. On a suivi un chemin, on est tombé. »

Elle tira sa plus belle tête d’ahurie mais le récompensa par un baiser néanmoins. La poussière de l’éboulement continuait de flotter dans l’air et plusieurs autres tremblements firent descendre quelques cailloux du plafond. Rester prudent, c’était le maître mot. Mais le prince finalement continua son discours.

« Tu … »

Nouvellement interrompus. Il continua dans sa tirade. Elle regarda un moment par-dessus son épaule, fronça les sourcils et revint vers lui. Alternant entre sourire dû à cet humour douteux et concentration extrême d’un élève dissipé, Helera garda le silence et se contenta d’écouter sagement. Alors il cherchait la preuve, comme la personne formée par l’expérience de la vie qu’il était. Ne jamais croire à la magie comme un enfant le pouvait. Douter de tout et de toute chose. Une vie de logique. Elle agita la main et leva deux doigts. Laissant le silence planer.

« Deux preuves. Regarde derrière moi, ce que tu viens de sauter. »

Helera ne se retourna même pas parce qu’elle savait déjà.

« Maintenant, regarde derrière toi. »

Elle posa ses mains sur ses épaules et le tourna. La salle devant laquelle ils venaient de tomber laissait apercevoir une entrée fermée par une lourde porte, tandis que la poussière par un appel d’air était attirée. Oh il n’y avait pas grand-chose à voir à travers la fumée, mais plutôt à ressentir. La Force appelait, la Grande Mère appelait, faisant tambouriner dans son cœur les tambours rituels. Une sorte d’excitation naissait en elle, mais également une retenue. La retenue humble du serviteur face à la grandeur qui lui était présenté. Et la fierté de voir qu’elle ne s’était pas trompée. Ou plutôt que l’appel de la Grande Mère n’ait pas été faussé par les interprétations qu’elle aurait pu avoir. Elle s’avança à ses côtés agitant les mains pour dégager la poussière, et s’arrêta devant le seuil. Sa paume se posa alors sur le cadre de la porte et elle lut à haute voix ce qu’elle crut comprendre à partir des dessins. Un personnage au centre des étoiles, surplombant ce qui devait être Nelvaan, reconnaissable par le dessin. Un deuxième avec ce même être, un bras levé devant une assemblée, une tige dans la main. Une troisième où les bras repliés sur son torse, entouré d’une sphère, faisait rebondir des sortes d’ondes venant de l’extérieur

« « Des étoiles il descend, porteur de la parole. Gardien de la clé céleste ». Clé céleste ça doit être cela, la porte des étoiles, c’est comme cela qu’ils appellent la voute.
»

Elle fronça les sourcils, cherchant à comprendre. Elle se passa une main dans les cheveux.

« Des étoiles il descend, des étoiles il descend … Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Helera se recula légèrement pour y voir l’entièreté de la mosaïque et sembla réfléchir.

« Regarde, c’est une des salles. Mais … Attend. Si Clé céleste c’est à droite, que ça veut dire étoile. A gauche ça ne peut pas être pareil. Les Nelvaaniens considèrent que la planète est au centre de la galaxie. Cela voudrait donc dire que dans les étoiles c’est le centre. Autrement dit, ce n’est pas l’enfant des étoiles, mais l’enfant du centre des étoiles. L’enfant du noyau. »

C’était pourtant évident. La Grande Mère ne se trompait pas de toute manière.

« Althar, c'est toi. C’est à toi d’ouvrir la porte. C’est le dernier test. C’est le moment d’y croire. »

Helera se recula encore et le laissa faire. Cette fois, ce n’était pas à elle de l’aider. D’aucune manière que ce soit. La Force était son guide et à travers la grande mère, entité bienfaitrice, l’aiderait à se défaire de cette épreuve. Sa future femme se mordit les lèvres derrière, attendant de voir, espérant ne pas se tromper. Et … La porte s’ouvrit. Ou plutôt, elle s’effondra sur elle-même. Nouveau nuage de poussière, décidément. Pourtant, la clarté qui émanait de la pièce suivante transperçait les fines particules. L’appel de la Force fut de plus en plus présent. Althar ne pourrait le nier. Doucement, elle posa une main sur sa nuque et fit passer ses doigts dans ses cheveux.

« Ce n’est pas à moi d’y aller. C’est le bon chemin que tu as emprunté. C’est toujours le bon chemin. »

A l’intérieur, des mosaïques sur tous les murs, représentant Zonr Geshar dans toutes ses actions passées. Tous ceux qui avaient vécu sur Nelvaan, qui s’étaient succédé. Les uns après les autres. Au centre, une statue impérieuse le représentant. Une main tenant un objet long et circulaire. Et un emplacement sur la tête, pour un heaume manquant. Tout cela, il fallait avancer pour le voir, et ce n’était que le début.
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By Althar Fanrel Keto
#33306
    « Un peu secoué ... »

Ok, ok, il s'inquiétait un peu trop. Mais on est père qu'une fois non ? Pas encore très à l'aise avec tout ça, l'inquiétude restait quand même de mise après ce qu'ils venaient de vivre. Elle pouvait bien se moquer de lui, il n'y avait bien que les Gris pour être aussi cascadeurs dans leur vie de tous les jours. Un Prince, lui, ne s'abîme pas la peau inutilement. Il ne prend ce risque que lorsqu'une vraie cause le demande. Hmpf. Bon, il ne lui en tiendrait pas rigueur pour cette fois. Avoir eu peur de la perdre (et accessoirement de mourir) suffisait à passer l'éponge sur tout ça, la câlin aidant bien largement à se rassurer. Néanmoins, son attitude laissait entendre que tout ceci ne l'étonnait guère. Comme si des tremblements de terre survenaient bien plus régulièrement qu'il ne l'aurait cru ... Est-ce qu'il en avait déjà perçu depuis qu'il était là ? Hmmm ... non. Bizarre. Mais si elle ne panique pas, alors c'est qu'il n'y a pas de raison de paniquer. C'est l'avantage d'avoir une guide compétente, ça et le fait qu'elle serait capable de soulever cette montagne en une pulsion mentale.

N'en restait pas moins un certain mystère. Une certaine incompréhension. Si elle était une telle guide, aussi intelligente que puissante, pourquoi se trouvaient-ils là soudainement ? Pourquoi à cet endroit, après un tel tremblement, après tant de stress ? La voie s'était-elle dévoilée naturellement ? Avait-il mal compris ce qu'elle lui avait dit de faire ? Le doute persistait, lui et les reliquats physiques des multiples moments d'inquiétudes et de course qu'ils venaient de vivre. Son cerveau était noyé dans toutes ces phéromones qu'il était en train de relâcher de lui-même. Excitation ou inquiétude ? Tremblement de joie ou tremblement de peur ? A la bonne place, ou dans son propre tombeau ? Seule la Grande Mère avait la réponse. Seule la Grande Mère était capable d'une telle sagesse. Même les grands yeux bleus de la Reine n'y changèrent rien. Sauf peut-être lorsqu'elle se décida à lui répondre. Il porta son regard vers l'entrée, sous son indication, pour constater le saut qu'ils venaient de faire. Hm. Sur le coup, peut-être bien qu'il n'avait pas évalué la distance. Mais cela n'offrait pas vraiment une réponse suffisante. Ok, peut-être était-ce un passage peu conventionnel, ce qui signifiait donc son importance et tout le côté exceptionnel du fait qu'il ait lui-même réussi à le prendre. Mais ça veut aussi dire qu'il n'était pas accessible, et qu'il n'aurait pas dû l'être. Ils ont forcé les choses, ces mêmes choses que la Grande Mère avait mis sur leur chemin pour les empêcher d'aller jusque-là.

Il se retourna, sous la seconde indication de la Reine, et observa plus précisément la porte qui leur faisait face. Poussiéreuse mais imposante, quelques traces laissaient supposer qu'elle était peinte. Il laissa faire Helera, l'aidant d'un revers de la manche à nettoyer doucement le plus important, mais ce fut tout. Lui ne dit rien. Les peintures lui en rappelaient certaines vues un peu plus tôt, certains symboles revenant très nettement. La traduction semblait simple pour elle, mais lui avait encore une difficulté face à l'évidence du sens à donner à cet amas de dessins. Et plus que cela, quelque chose l'empêchait de réfléchir complètement. Comme une vibration, ou quelque chose de très abstrait qui, face à cette porte, parvenait petit à petit à faire se déliter ses doutes. Cela passait par une infime satisfaction à se trouver face à elle, et par un appel subtil et assez lointain de toute son attention. Pour autant, il ne manqua pas la traduction qui fut faite, comprenant qu'il s'agissait là encore de l'histoire d'un étrange à la planète. Une répétition de sa pensée à voix haute, à la question de la Grise, servit de réponse mais elle ne parut pas la satisfaire. Effectivement, il était difficile de lui en vouloir quant à la traduction en elle-même. Ceci était assez abstrait en termes de règles de lecture. De gauche à droite ou de droit à gauche, de haut en bas, était-ce une seule et même personne ou bien un évènement ? Un sourcil se haussa lorsqu'elle déroula le fil de l'explication. Et plus les mots défilèrent, et plus de hauteur il prit, jusqu'à dévisager la Grise lorsqu'elle planta le clou par son affirmation finale.

    « Tu n'as pas besoin de cela pour me faire rester à tes côtés ... »

La réponse était sortie presque dans un murmure, le regard fuyant vers la porte. Il doutait. Tout chez lui transpirait le doute. Celui de savoir si cela pouvait être vrai. S'il était réellement celui désigné par cette pierre qu'il n'avait jamais vu de sa vie, et sur une planète qu'il connaissait depuis un mois. Il baissa les yeux et se retourna vers Helera.

    « Pardonnes-moi, je ne voulais pas dire cela ... »

Un baiser tenta de lui faire comprendre la chose mais c'était maladroit, raccourci, sans passion. Déjà le Prince était reparti dans l'exploration de la pierre, du bout des doigts. Comment était-il censé l'ouvrir ? Il tenta vaguement de la pousser, mais l'évidence rappelait que c'était impossible. A présent, la procédure commençait à lui être connue. Et l'affaire étant devenue personnelle, presque obsessionnelle, il lui fallut se concentrer fortement. Résister à cette légère brise qui lui sifflait aux oreilles d'aller vers l'avant. Ne pas forcer, ne pas douter. Et si c'était bien lui qui était désigné ? Si toute la magie existait vraiment jusqu'à le désigner lui ? Sa modestie était balayée comme chez tout un chacun après tant d'efforts pour lui faire accepter qu'il était peut-être quelqu'un différent de l'individu moyen. Elle n'avait de cesse de lui répéter. Alors quoi ? Si elle disait vrai, hein ? Sans qu'il ne sache trop comment, il y eut un craquement, et beaucoup de fumée. Une dernière secousse le tira de sa rêverie et un dernier moment de doute. Une inspiration, une motivation offerte tendrement par celle qui deviendrait sa femme. Comment ne pouvait-elle pas le devenir, après ça ? Il fallait qu'il sache. Qu'il comprenne. Quelque chose était enfermé là, quelque chose qu'il percevait, lui, Althar Fanrel Keto ! Il traversa sans un regard en arrière. Les grands gestes des mains pour essayer d'éloigner la poussière ne furent pas très utiles, mais en s'avançant un peu plus encore la pièce commença à s'éclaircir ... et à se révéler.


Ses bras retombèrent lentement sur ses hanches, sa bouche s'entrouvrit de surprise, et il ne bougea plus.

Le silence, encore, toujours. Le silence et le regard qui se perd sur un temple perdu au milieu de la montagne.

L'incompréhension ? Ou la révélation ? Accepter l'idée qu'il puisse être le prochain de liste ? Ou refuser de croire que lui, simple humain, ait quelque chose à voir avec une figure mythologique ?

Le silence. Ses mains qui passent sur son visage. Lentement, par fatigue.

Cette statue ... et le manque d'air. Inspirer fort, encore et encore, pour accepter le poids qui vient de se poser sur lui. Cette statue ...


Quelque chose lui rappelle qu'il est là où il faut. Qu'il est temps d'arrêter de se compliquer la tâche. Qu'il est temps de vivre. De vivre ... Comme les précédents ont vécu. Comme le premier, et tous les suivants. Tous ceux que son regard, porté sur les mosaïques dont il s'était finalement rapproché, était capable d'appréhender. Une vie parmi tant d'autres, mais qui avait un sens. Un but. Un rôle dans cet ensemble. Venus de loin, et vécus si près. A leur façon, à leur manière, pour tous ceux qui le méritaient. Sans violence ni dictature. Sans mensonge ni trahison. Ici, peut-être, ou sur un autre continent. Qui étaient-ils et qu'avaient-ils faits ? Pouvait-il être à leur hauteur, dans cette nouvelle ère ? Le serait-il ? Un jour peut-être, lorsque leur temps sur ce monde sera fait, et que leur nom n'évoquera plus qu'un souvenir à une descendance qui les auront oubliés, lui, Althar Fanrel Keto, sera-t-il un de plus peint dans la montagne ? La Grande Mère jouait un jeu étrange. Un jeu qui le laissait pantois, lui, grand Prince du Noyau ... Son esprit s'était pris à vagabonder dans ce qui lui semblait maintenant familier. Cette ambiance, ces sons, cette odeur, ces images ... Tout cela était en train de se graver dans sa mémoire. Pour ne jamais l'oublier.

Il se laissa choir au sol, entre la statue et l'entrée. Les genoux relevés, pliés devant lui et entourés de ses bras, son regard portait au-dessus de lui. Perdu dans ses pensées, Althar fixait la statut avec force. Aurait-il la chance de revenir une nouvelle fois ici à l'avenir ? La Grande Mère lui autoriserait-elle ?

La Grande Mère ... Elle existe. Elle ... elle ne peut qu'exister. Elle est là. Elle doit sourire, ou peut-être s'en ficher, mais ... elle est là. Il sentit une main quelque part sur lui, sur ses épaules ou sur sa tête, sans se rendre compte qu'il s'agissait d'Helera. Mais il se persuada que peut-être c'était là sa bénédiction. Finalement. Il y en avait marre de totu refouler. De tout refuser. Leia était de l'histoire ancienne. La rencontre avec Helera, leurs ... sentiments, leur couple, leur vie commune, et bientôt des ... des enfants. Ils partageaient quelque chose, à présent. Pourquoi chercher à en douter ? A le repousser ? Leurs sentiments étaient sincères, purs, et ce qui les attendait ici tout autant. Cette terre l'acceptait. Elle lui faisait une place au chaud, contre Helera, contre sa chaleur. Même perdu dans ses pensées, assis par terre, il était certain de la sentir contre lui, de la percevoir au plus près de son être. Ce monde venait de lui offrir un but, un rôle, un héritage. Une identité. Althar, simple Althar, simple Pri ... non, pas cela. Cela n'a pas sa place ici. Althar, serviteur de cette cause. Serviteur de Nelvaan. Oui, bien mieux. Althar, amant éternel d'Ohorag Nelvar, et serviteur de la Grande Mère. Il se frotta les yeux pour en chasser la poussière, à moins que ce ne soit pour y essuyer une larme. Althar, niais peut-être, mais sincère avec certitude.

Le têtan se redressa, debout, sans perdre des yeux la figure qui le surplombait, et s'approcha sans un mot de celle-ci. Il s'arrêta à un pas de celle-ci, pour en voir le détail, et les objets qui y étaient liés. La tête manquait de ce dont on la représentait habituellement. Le heaume avait-il été perdu par le passé ? Etait-il détruit ? Ou dans les mains de quelqu'un d'autre ? Restait néanmoins un autre objet. Il n'aurait pas su dire ce que c'était. Une torche ? Un projecteur ? Un sabre ? Quelque chose l'incitait à le prendre. Sa main se leva et s'approcha sans brusquerie, dans ce même silence. Ne manquait que quelques centimètres et ... il se stoppa. Sans retirer ses doigts, sans les éloigner, il tourna la tête pour poser son regard directement sur Helera. Elle était là. Il le savait sans se retourner. Il l'interrogea du regard, avec un sourire. Une dernière confirmation. Une dernière bénédiction. La plus importante à ses yeux.

Et le témoin fut passé. D'une main à une autre. D'un enfant des étoiles à un autre. Son sang était à présent lié à cette planète et à son peuple, à cette culture et à sa divinité bienfaitrice. L'objet fut délogé et ramené jusqu'à lui, puis rangé par pudeur dans sa poche. Comme un cadeau que l'on n'ose ouvrir devant ses autres invités, pour en garder l'intimité. Quelques pas en arrière, et un dernier regard circulaire. Le sourire aux lèvres, finalement. Sans un mot, simplement par quelques pensées de gratitude, et quelques pas en direction d'Helera. Il semblait heureux, finalement. Tout simplement. Plus de doutes ou plus de questions. La fin d'un chemin, le début d'un autre. Une nouvelle vie, une nouvelle planète. Sa main trouva la dos de la Grise pour qu'ils reprennent leur route ensemble, dans une dernière symbolique révélatrice. D'égal à égal. D'un Althar à Helera. Jusqu'à la porte, et un arrêt, ici, plus loin, pour ne pas violer l'atmosphère du Temple. Toujours le silence. Sa main droite remonta pour trouver la joue de l'humaine et y apporter une caresse douce, apaisée. Pour y écrire sa gratitude, d'une éraflure tendre sur sa peau. Un sourire et des yeux légèrement rougis par l'émotion. Son visage s'approche pour l'embrasser, pour remplacer les mots par des actes, pour ne rien briser de ce qui s'est instauré ici, mais c'est dans son cou qu'il se réfugie. Ses bras prirent place autour de son cou, son visage au milieu de ses cheveux, et une dernière émotion qui s'exprima, son coeur contre le sien. De l'amour, d'un serviteur de la Grande Mère à une autre.
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By Helera Kor'rial
#33334
Helera resta sur le seuil, les mains jointes au niveau du bassin, observant Althra qui découvrait ce que la Grande Mère voulait bien lui montrer. Seule statue avec un objet dans la main, un artefact manquant au niveau de la tête. Devait-il le prendre ? Etait-ce à lui ? C’est ce que son regard demanda, et c’est par un hochement de tête nonchalant qu’elle lui répondit. Davantage qu’être à lui, c’était lui. C’était désormais son essence qui se déversait dans cette salle. Il récupéra l’objet, le contact des des doigts sur la coque de sapin mat et il y eu un flash. Il était seul. Seul dans la neige, dans une tempête même. Sous un vent battant et des flocons qui dans tous les sens voletaient. Il n’avait pas froid ni ne ressentait les bourrasques incessantes de la tempête. Spectre parmi la vie, spectre parmi Nelvaan, dans son environnement et à travers son climat le plus rude. Le sol enneigé n’était pas terre, mais glace. Une glace bleu espace profonde et d’un lisse parfait. La neige ne s’y déposait que par endroit, avant de s’envoler à nouveau. On aurait pu avoir de la peur en voyant cela, de l’étouffement, mais non. Il y avait une certaine sérénité. Ce vent n’était finalement pas si brutal et son doux sifflement chantait une mélodieuse chanson. Il jouait avec les arbres et s’entrelaçait avec eux. Les arbres, la forêt, donc il ne voyait que la cime. Verte à l’origine, mais blanchie par la neige. Il était en hauteur. Une plateforme qui dominait le tout Nelvaan. Il se retourna et vit le précipice. Il vit les longues plaines de la planète, parsemée des troupeaux de Bantha qui cherchaient de quoi paître. Althar ne pouvait pas tomber, parce qu’il était en sécurité ici. Et même les nuages qui le traversaient n’étaient que coton opalin dont la douceur lui fit lever les poils des bras. Le ciel au-delà était d’un bleu profond, pur et sans défaut. En bas, le château et le village dont l’activité grouillait. Des points qui se déplaçaient ça et là comme un réseau de fourmis. Il régnait ici une sorte de béatitude, une douceur céleste …

Il se retourna de nouveau vers la plateforme et découvrit l’escalier montant vers la silhouette impérieuse qui s’y tenait. Droite, immobile, sur son trône de glace. Un homme, une femme, un Alien ? Impossible à dire. Pourtant il s’y dégageait de cette silhouette aux contours blanchâtres une sagesse qui semblait infini. Une sagesse et une bonté qui enserrait le cœur, qui mettait la larme à l’œil, qui faisait plier les genoux. Non pas par soumission, mais par respect devant cette stature. Pour l’absolution de ses péchés dus à l’imperfection de sa personne. On se sentait sale, on se sentait l’être le plus haineux du monde et le plus détestable. Mais ce n’était pas grave. Ce n’était pas grave, puisque la divinité, la perfection que l’on avait en face n’en tenait pas rigueur et le simple fait de poser son regard sur elle provoquait tant d’émois que l’on en oubliait à quel point on était ridicule. Alors on baissait la tête et un sourire béat se dessinait, parce qu’on la voyait, elle. La Grande Mère. Nelvaan la grande. Alors au loin, un bruit retentissait. On cherchait de la tête d’où cela pouvait provenir, on se demandait, un interrogeait même la grande mère du regard. Les bruits devenaient de plus en plus audibles. Un tambour ? Non, des dizaines de tambours. Les tambours de la chasse. Les tambours de la dernière grande chasse où se retrouvaient tous les Nelvaaniens. Les tambours qui frappaient leurs battements effrénés au rythme des pulsations cardiaques. L’honneur, une notion bien abstraite. Et pourtant qui prenait sens ici. Non pas l’honneur de vivre avec les autres, l’honneur de vivre. L’honneur qui engendre le don de soi pour cette vie, en attente de la prochaine.

« Althar Fanrel Keto. »

La voix sombre, dure et glaçante. La voix de des fleuves et des tempêtes. Indescriptible, inimitable. Elle ne s’exprimait qu’en Nelvaanien, avec un accent des plus parfaits. Qu’attendre de moins que cela ?

« Zonr Geshar. »

Des silhouettes tout autour de cette plateforme circulaire apparurent. Toutes portants deux objets. Un sceptre, un bâton, un parchemin, une lance d’où était fiché un cristal. Un heaume, tous différents tous semblables. Un heaume qui les définissait. Des Nelvaaniens pour la plupart. Mais d’autres races également. Des égarés de la galaxie, des enfants de Nelvaan. Tous étaient là et regardaient, figures oniriques nuageuses.

« Descendant d’une longue lignée, prétendant des reliques gardiennes. Je t’ai vu, je t’ai observé et je t’ai choisi. Zonr Geshar, par ta bonté d’âme, par ton abnégation, par le respect que tu voues à ton peuple, mes enfants. Soit lavé de ton existence passée et accepte ce don que je te fais. Soit mon gardien dans l’autre monde, l’esprit de mon savoir et le protecteur des nécessiteux. »

La Grande Mère fit une pause dans son discours. Les silhouettes de fumées lentement s’évaporèrent et les volutes de fumées se mirent à tourbillonner autour de la plateforme. Elles se mêlèrent entre elle pour ne former qu’un anneau blanc.

« Aujourd’hui, deviens l’enfant du cœur de Nelvaan ! »

Par ces mots, les volutes de fumées descendirent lentement vers le petit humain pour s’en imprégner. La vie des autres, leurs sentiments, leurs peurs et leurs doutes, leurs jours et leurs victoires. Tout fut mélangé et englouti à l’intérieur de son être. Dans l’espace onirique de son esprit… Le réveil ne se produisit qu’après, tandis qu’à peine une seconde venait de s’écouler.
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By Althar Fanrel Keto
#33435
Qu’est-ce que le passage à l’adulte ? Quelle est sa définition, son but ? Chaque culture, chaque peuple, chaque société en a sa propre définition. Qu’il s’agisse d’un rite initiatique, d’une épreuve à passer pour avoir le droit de se définir comme un membre de la tribu, ou bien même simplement accéder à un âge défini arbitrairement par la biologie de sa propre espèce, le passage à l’âge adulte revêt une importance particulière pour chaque individu. Dans les sociétés sur-développés du Noyau, est adulte celui qui finalement prend une part active dans le groupement. Car oui, sur ces planètes à la densité de population trop élevée, aux mille strates sociales et à la complémentarité si poussée tels les rouages dans la machine, vient le jour où l’individu se doit de finalement être utile. D’être quelque chose, avant d’être quelqu’un. Il doit avoir un rôle, un but, une action qui fait en sorte qu’il ne soit plus un boulet pour personne, mais bien une utilité pour tous. Oh non, ce n’est guère reluisant, ce n’est guère une bonne chose. C’est la simple disparition de l’individu dans la masse grouillante et si active qui compose cette énorme usine polluante, rien de plus. Une face de plus rongée par la société, un adulte de plus où se perdent rêves et singularité.

A l’inverse, sur d’autres mondes où rien d’aussi structuré n’existe, comme Nelvaan, le passage à l’âge adulte marque la réussite d’un individu. Sa capacité à se transcender, le temps d’un rite, d’une chasse, d’un acte propre à chaque clan, qui fera de lui ce qu’il est. Un moment de définition extrême, de propre introspection sur sa capacité à dépasser un obstacle, ou à échouer. Elle est la fausse réussite d’une jeune vie, un moment de valorisation avant que la vérité profonde de l’existence ne les rattrape.

Pourquoi, alors, parler de cela à présent ? Pourquoi parler de ces choses alors qu’il n’est question que de magie, et de rêve ? Parce qu’être adulte, aux yeux du Prince d’Impératrice Têta, c’est avant tout trouver sa place. Trouver une raison d’être, une raison d’exister. Serait-ce par amour pour elle ? Par volonté muette et informulée de l’aimer jusqu’à sacrifier tout ce que la bénédiction de sa condition lui avait offert jusqu’à présent ? Certainement. Mais cela n’avait pas suffit. Cela ne lui avait pas parlé, pas encore, pas tout de suite. Pas jusqu’à présent. Le souffle apaisé de la planète lui balayait le visage, tandis qu’il contemplait les plaines immaculées de ce monde qu’il apprenait à apprécier. Cette vision était nouvelle, unique, mais elle éveillait au fond de lui un sentiment inexplicable. Les senteurs de la montagne, la délicate fraîcheur des sapins balayés par le vent, et la vie suivant son cours en contre-bas. Pas de question à se poser. Simplement … apprécier. Sourire. Observer chaque chose à sa place, chaque individu, chaque être, s’épanouir dans son monde, dans son ensemble. Que ce vent qui descend de la montagne caresse l’arbre avant de trouver refuge dans les poils d’un nelvaanien affairé, alors qu’à côté, dans cette course insensée, une autre brise atteindra la plaine avant de se heurter à un bantha en pleine course. Si haut, et si près à la fois. Si certain de ce qu’il voit, en contre-bas, et de ce qui s’y déroule.

Certains imaginent leurs derniers instants comme ça, avant leur trépas. Une vue d’ensemble, une vue du monde qu’ils ont foulé, et des existences qui sont passés tout autour de lui. Peut-être était-ce cela, aujourd’hui. La mort de sa jeunesse, ou de son innocence. La mort d’Althar, Prince du Noyau, et la naissance d’Althar, aspirant Nelvaanieen. Une mort pour une vie, pour une renaissance. Il se retourna et remonta les marches en ressentant ce qu’on voulait lui faire ressentir. La félicité, l’espoir, la certitude. La plénitude de sa vie. Ni crainte ni surprise ne vinrent en la voyant. Seul un sourire, seul le respect, le calme. Là, face à lui, il comprenait ce qu’il n’avait pas réussi à comprendre. Il parvenait à entendre ce qu’il n’avait pas entendu. Un son lointain, un rugissement des entrailles, une excitation latente. Des tambours, un cœur qui bat. Un son qui accélère. Et le tonnerre, destructeur du silence et des nuages, capable de foudroyer un Prince. Ses yeux s’illuminèrent plus que jamais, cherchant à voir ce qui n’était pas visible, cherchant à voir le visage interdit d’une vie qui les transcende. Ce n’est pas elle, qu’il finit par voir, mais ceux qui le précédèrent. Ceux qui avaient ouverts la voie, tracés la route dans la neige et sur la montagne, ceux dont il devait à présent s’inspirer, et dépasser. Ils n’étaient peut-être que des ombres, des présences d’un passé plus ou moins lointain, mais ils brillaient à présent de milles feux. Nelvaaniens ou non-nelvaaniens, enfants perdus d’une Galaxie trop grande pour eux, tous avaient accomplis quelque chose. La destinée avait-elle un poids ? A cette question rhétorique s’opposait ces regards, ces espoirs lisibles sur ces visages millénaires, garants éternels d’un passé et d’un futur à nul autre pareil. Il les sentait, malgré le temps qui les sépare. Des existences uniques, pleines de sens, pleines d’une volonté de dépasser le seul but d’exister sur cette planète. Comment ne pas croire que tous ces yeux qui le fixent n’ont pas vécu milles vies et milles évènements ? Milles joies et milles désespoirs ? Tant d’humanité pour les guider. Des gens parmi d’autres qu’un but a distingué. Inconnus au cœur grand et aux attributs partagés. Un heaume et un cristal, comme un rappel de leur devoir et de leur attache. Chacun à sa manière, aussi singulièrement que symboliquement. Tous étaient unis, malgré tout cela. Ils forment ainsi un tout, un ensemble, une masse face à laquelle seul le respect n’a de sens.

Il comprit les mots sans les entendre. Tout parlait pour elle, tout avait transmis ce qu’il y avait à transmettre. Si chacun réagissait à sa façon, selon les manières adaptées à sa propre culture, Althar, lui, posa genoux terre, droitement. Le respect, tête baissée. Ce n’était pas de la soumission, mais de la reconnaissance. C’était là la plus forte et la plus importante qu’il puisse offrir, celle de sa propre personne, de son fort intérieur et de rien d’autre. Plus de Prince, plus d’apparat, plus d’existence lointaine. Althar, humain comme un autre, Althar, amoureux d’Helera, Althar, visiteur de Nelvaan, Althar, sensitif en devenir, Althar, égal de tous les autres … Althar … Zonr Geshar. Le commandement le toucha telle une main posée sur son crâne. Les mots s’inscrivirent dans son esprit, d’une encre dorée, et plus rien ne pourrait les effacer. Un devoir …

… et un héritage. Une inspiration, tête levée et yeux fermés, pour accepter ce qu’on lui offrait. L’ouverture ultime, physique, et le dévouement éternel à ceux qui venaient de le rejoindre. Une bénédiction, et un des mains posées sur son épaule.

Il rouvrit les yeux, reprenant sans le vouloir corps dans son enveloppe matérielle. Cette dernière phrase résonnait encore au fonds de son esprit alors qu’il s’éloignait lentement de la statue, le cristal roulant doucement entre ses doigts. Ce qu’il ressentait n’était pas qualifiable. Ce serait comme évoquer ce que l’on ressent après avoir partagé une nuit d’amour intense avec son âme sœur : les mots n’y suffisent pas. Non, cette fois, cela dépassait simplement sa satisfaction physique. A présent, il était un adulte. Il était un nelvaanieen. Guidé par la Grande Mère, un fils de Nelvaan, et un homme destiné à faire quelque chose. Destiné à aimer celle qu’il trouva non loin,et destiné à l’aider à régner. Tout venait de changer aujourd’hui. Plus rien ne pourrait être pareil, et surtout par lui. Surtout pas ce qu’il était devenu. Aujourd’hui, le voyageur venait de trouver un nouveau foyer. Peut-être celui avait deux magnifiques yeux bleus, à moins que ce ne soit là qu’une vue de son esprit en train de mélanger la raison de sa venue et la raison de sa présence. La chamade battue derrière sa cage thoracique n’en finissait plus, à présent, dernière relique des tambours imaginés l’instant d’avant. Une idée folle, en la tenant dans ses bras, et l’hésitation d’un instant. L’épouser ?

L’instant parut durer une éternité, une durée largement suffisante pour que son cerveau retrouve ses propres automatismes et ses milles questions. Celui qui s’était tut jusqu’ici finissait par revenir, tout comme ses sensations. Le souffle du vent qui s’infiltre dans les parois, l’odeur singulière de poussière mêlée à l’humidité de la grotte, à moins que ce ne soit les frissons ressentis en touchant l’épiderme Kor’rial du bout des doigts. L’épouser … Non, ce serait une folie. Il se réfugia dans son cou pour y trouver un refuge et un bien être relaxant. Le calme, marqué par le ressenti régulier des battements du cœur de sa moitié, et entouré subtilement d’une note légère de parfum ardemment désiré. Nelvaan, et Helera. Helera et Nelvaan. L’ordre des mots n’importait plus. Le temps et la Galaxie non plus. Il se redressa lentement, se permettant une caresse sur sa joue avant de lui adresser son sourire le plus serein. Ils pouvaient partir, à présent. Partir et retrouver leur place. Tout était réglé. Tout était certain. A un détail près, maintenant qu’ils partaient. Pour une fois, Althar s’était même permis de placer son bras autour des épaules de la Grise pour marcher contre elle, comme un couple le ferait n’importe où. Sa voix, qu’elle n’avait pas entendue depuis un moment, finit par se faire entendre dans le creux de la montagne, avec une fausse innocence.

    « Tu m’apprendras ? »

Un dernier sourire, encore. Presque timide.
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By Helera Kor'rial
#33584
Elle le savait, elle l’avait toujours su. Althar rouvrit les yeux, et resta un instant pantois. Helera en devint persuadée à ce moment-là. La Force émit comme une impulsion dans tout l’espace onirique. Pendant un instant, toute la salle fut comblée de la magnificence de la grande mère, et l’on put la ressentir dans chaque fibre de son corps. La caresse lente et appliquée du vent sur son visage. Helera en ferma alors les yeux un instant. Cette planète était si importante que l’impériosité qui en émanait l’obligeait désormais à y consacrer sa vie. Althar commencerait à le comprendre avec les jours, les semaines qui passeraient. Parce qu’il en était désormais lié, envers et contre toutes ses espérances et ses craintes. Il était le Zonr Geshar. L’évidence lui était venue le mois dernier, tandis que la Force se révélait en lui petit à petit. D’abord quelques impressions quand il regardait l’horizon, comme s’il perçait à travers le voile. Quand il la regardait elle, qu’il cherchait à comprendre ce qu’elle expliquait.

Elle fit quelques pas dans la chambre et leva la tête au ciel, contemplant alors toutes les scènes des zonr geshar précédents. Helera tourna sur elle-même en jetant de brefs coups d’œil çà et là. Cette pièce était unique, fermée depuis plus de dix ans. Cent peut-être ? La reine s’était alors approchée de la statue centrale pour y observer la représentation de son futur. Elle n’osa pas la toucher, mais préféra se rapprocher du vrai, laissant la pierre à son état. Le prince l’entoura de son bras, elle fit de même au niveau de la taille et du bout des doigts agrippa sa veste. Le silence était d’or là où les paroles étaient d’argent. Il n’y avait rien à dire de plus, Nelvaan s’en était chargée. La sortie, l’autre porte.

« Oui. Je crois que ça va devenir nécessaire. »

La reine leva la tête vers lui et étira un grand sourire, puis lui vola un baiser. Ils marchèrent à peine une ou deux minutes et sentirent le vent qui s’infiltrait dans les parois. La roche devint neige et les parois devinrent forêts. Ils se trouvaient dans la forêt à côté de Tynkila. La nuit était déjà tombée. La peau écorchée, les vêtements sales. Une grande inspiration tandis que l’odeur des pins emplit ses poumons. Elle lui avait montré ce qu’il devait voir et la main de la Grande Mère l’avait guidé jusqu’au renouveau. Helera en aurait presque versé une larme, si cela n’eut pas gâché le moment de pure piété qu’ils étaient en train de vivre. Du chemin avait été accompli depuis la blessure de Lumhux. De simples humains, il était devenu le symbole d’un peuple dont il n’avait aucune connaissance.


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