L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#33564
    Haruspicine


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    Il faisait froid, si froid. Il faisait noir. Elle baignait toute entière dans cette froide obscurité. Elle avait peur. Mais peur de quoi ? Il n’y avait rien. Le néant. Pourquoi n’y avait-il rien ? Un murmure. Un râle. Komus.

    L’air abonda soudainement dans les poumons de la Mirialan qui se réveilla brutalement. Elle plaqua machinalement les deux mains au sol pour se relever, mais au moment d’envoyer l’impulsion, ses muscles l’abandonnèrent, et elle s’effondra sur la tôle dont le contact était glacial. Un instant immobile, elle entendait battre son cœur, si fort, et avec tant de conviction, qu’elle ne put s’empêcher de l’écouter, et de compter. C’est alors qu’elle se rendit compte combien ces battements la faisait souffrir. À chaque nouvelle injection de sang, un nouveau pic acéré planté dans le torse.

    Ranath roula difficilement sur le dos. Clignant des yeux, puis fronçant les sourcils, elle reconnut le plafond du couloir. Oui, c’était forcément le couloir, les murs rapprochés, et cette tâche de rouille provoquée par une vieille fuite depuis longtemps réparée. Le couloir. Le Poing de l’Ombre. Les souvenirs lui sautèrent brusquement au visage. Terminus. Hayley. Haarlock. La mort. Mais, m*rde, comment avait-elle regagné le vaisseau ? Et piloté ? Où allait-on ? Cette fois, la Mirialan parvint à se remettre sur pieds et à boitiller jusqu’au cockpit. Elle s’assit à sa place, interrogea l’ordinateur. Ziost. Elle n’avait aucun souvenir d’avoir programmé un tel voyage, si loin. Et où en était-on ? Quatre jours. Un trou de mémoire de quatre jours.

    Les doigts viridiens enfonçaient ici et là les boutons du tableau de bord. Une petite recherche rapide. Vidéosurveillance. L’écran grésillait doucement. Là, elle arrivait sur Terminus. Extinction des feux. Et … deux jours après ! Elle remontait à bord. Et dans quel état … Ivre ? Blessée ? Comme par instinct, la Mirialan inspecta ses mains. Elle vit ce qu’elle n’avait pas voulu voir jusque là. Du sang. Ses mains étaient pleines de sang. Son sang. Séché depuis des jours. Et ici plus frais, encore chaud. M*rde ! Alors, paniquée, elle se mit à chercher d’où provenait tout ce sang. Elle n’avait pourtant pas mal. Ah, là. La tempe, c’était la tempe qui saignait. Oui, voilà, elle avait mal maintenant. Elle pressa la plaie, tout à fait superficielle, avec sa main. Un mouvement à l’écran attira son attention.

    Elle avait regagné le Poing de l’Ombre, s’était enfermée dans le cockpit, le temps de trouver une destination, un refuge. Elle s’entendait marmonner quelque chose d’incompréhensible. Voilà, elle avait quitté Terminus et filait vers Ziost. Puis … elle avait longé le couloir, pour s’échouer dans la soute. Par terre, inerte, elle était restée là des heures, immobile. Non, pas immobile. Elle était recroquevillée, et tremblait, serrait les poings. Là c’était l’écran qui tremblait, non ? Non. Pendant des heures, par terre. Au début, elle n’avait pas émis un son. Puis, petit à petit, elle s’était mise à geindre, à pleurer, à râler. Elle disait quelque chose, ce n’était pas juste un charabia, il y avait des mots. Incompréhensible. Elle avait voulu se lever, était retombée, de nouveau prostrée. Et la véritable crise commençait là.

    Ranath, devant l’écran, passait en accéléré les vidéos enregistrées par le vaisseau. De temps à autre, elle mettait la lecture en pause, puis observait ses propres gestes en vitesse de lecture réelle. Et elle découvrait bien des choses. Après deux jours par terre sans boire ni manger, roulée en boule, grognant parfois, elle s’était mise à crier, puis à hurler. Elle se tenait la tête à deux mains, impossible de voir son visage. Mais elle criait. Komus.

    L’Astre Tyran.

    La flotte.

    Les Sang-Purs.

    La Mort.

    Le cœur qui s’était calmé fut de nouveau pris de panique. Une vive douleur piqua la Mirialan. L’air lui manquait. Elle voulut quitter son siège, mais ne parvint qu’à glisser sans possibilité de se rattraper. Son épaule heurta violemment le sol. Son crâne allait exploser. Les images s’imposaient à elle.

    Les visages.

    Les visages bougeaient.

    Ils la regardaient.

    Inutile de fermer les yeux.

    De l’aide. À l’aide … Ha … Hay … Hele ...ra …

    Sa pensée, projetée par son esprit en ébullition, quitta son écrin à la recherche du destinataire. Elle devait être loin, si loin. Ça n’avait pas d’importance. Il fallait la trouver. Il fallait lui parler. Ranath investissait tout son être en ce contact unique. Helera. Avec sa pensée, toute sa terreur voyageait, la Grise ne serait pas épargnée.

      Helera.

      Helera.

      Helera.

    Elle pleurait. Elle avait froid.

      Les Sith … Les Sang-Purs … Morts … Tous morts … Le Tout Puissant ...

    Du sang, du sang partout.

      Komus … les a … dévorés … aspirés …

    Elle avait peur, si peur.

      Il vient … il répand le néant …
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By Helera Kor'rial
#33566
Coup haut, estoc, demi-tour pour le style et frappe de l’autre lame. Claquement dans l’air, le vent qui se déplace. Un saut en arrière d’esquive. Atterrissage sur le verglas. Perte d’équilibre. Boule de neige dans la tête. Désorientation. Tour sur soi et PAF ! Cible à terre.

« Perdu ! »

L’autre à la barbe saillante grommelait. Faut-il dire qu’il ne gagnait jamais. C’est pour cela qu’il n’était que régent ceci dit. Helera l’aida à se relever.

« Tu es trop prévisible mon frère. »

« Tu es trop entraînée. »

Elle esquissa un sourire et lui jeta son bâton. Avec l’index, elle frappa sa tempe.

« Avec ta tête, tu dois te battre. La Force n’est pas tout. Du coup tu ranges ! Ah ! »

Nouveau grommellement dans sa grosse barbe et une boule de neige dans le visage. Il releva la tête, mais il n’y avait déjà plus personne. Seul resta le crépitement de l’orage dans l’air. Il sourit malgré lui en récupérant sa toge qu’il mit par-dessus son épaule. Il prit une grande inspiration et se dirigea vers le râtelier le plus proche. La défaite n’était pas une fin en soi. Il avait juste besoin d’entraînement. Oui, c’était sûrement cela …




Helera prit une douche, se lava les cheveux cette fois et enfila sa chemise de nuit. Il n’était pourtant même pas la fin d’après-midi. La logique n’a de sens que pour ceux qui y croient, c’était bien connu. Elle s’assit sur son lit et rapprocha les landaus. Helera se laissa tomber sur le bord de bois qui abritait les deux lits aménagés.

« Est-ce que vous allez laisser dormir maman cet après-midi, hm ? »

Les deux petites choses gazouillèrent en réponse et s’agitèrent. Levant des mains trop petites vers elle.

« Je ne peux pas vous porter tous les deux en même temps. Et papa n’est pas là. Comment on va faire, hein ? »

Lily tourna la tête vers le tissu qui séparait la partie de celle de son frère et mit une main dans sa bouche. Ses yeux marron cherchèrent une solution vers lui. Quel théorème était créé dans cette petite tête ? Yredan quant à lui continuait de lever les bras. Mais sous le regard de sa mère, les baissa à son tour et tourna vers sa sœur. Il laissa tomber maladroitement sa main vers elle sans même regarder ce qu’il faisait. La petite chercha alors à attraper ses doigts avec sa bouche sans dents, malheureusement. L’autre voyant cela la retira. Puis voyant qu’elle ne bougeait plus, réessaya, une fois puis une autre, puis … Helera hocha négativement la tête et se laissa tomber dans le lit.

« Laissez-moi juste … deux heures … » dit-elle dans un murmure.

Oh, elle ne mit pas de mal à être transporté dans les limbes. Mais ce n’était pas les bonnes. Elle avait dû prendre la mauvaise porte à l’intersection. Du sang, de la peur, de l’angoisse et de l’anxiété. Des mots, l’annonce du jugement dernier. Le crépuscule des évènements approchait à toute allure. Komu ? Qu’est-ce que c’était ça que Komu ? Mya était seule dans un vaisseau, seul et mourant. Pourquoi elle, pourquoi maintenant ? L’urgence de la situation lui sauta à la gorge qui s’en retrouva nouée. Ce fut court. Trop pour bien saisir le bien fondé du message. Une odeur cuivrée emplit ses narines quand elle ouvrit les yeux. Ses enfants ! Elle s’approcha de dessus leurs lits, pour constater qu’ils dormaient, paisiblement. Ses mains saignaient. Non, un rapide coup d’œil pour constater que non. Elle se leva et se dirigea vers sa fenêtre. Cruel dilemme. Mya avait été son ami, peut-être la meilleure qu’elle eut. Mais Mya était morte. Ne restait alors que Ranath avec laquelle elle avait dû mal à coopérer. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était lors de cette réunion. Marak devait l’accompagner. La mission était une réussite, elle avait eu le bilan du général. Pour autant… Et il y avait aussi les dires d’Althar, et le message qu’elle devait lui faire passer depuis tout ce temps. Qu’elle avait repoussé encore et encore. Elle avait sauvé la vie d’Althar, et pour ça elle lui en était éternellement reconnaissante. Foutue reconnaissance. Vivre dans l’ignorance des autres, c’était mieux …

« Rah ! »

Elle ferma les yeux et visualisa le pont formé par Mya. Elle ne se concentra que sur une suite de chiffre et rien d’autre ne fut envoyé. Ni mots, ni sentiments, ni images, ni rien. Juste une suite de chiffre, une série connue par une élite seulement. Ces chiffres, c’était des coordonnées proches de Nelvaan. Là, une flotte attendrait pour la récupération. Et oui, car nul ne pénétrait l’espace de Nelvaan. Du coup, il fallait créer un sas artificiel. Et puis vu l’état que le message laissait envisager, elle était mal en point. En tous cas, d’après ce qu’elle avait pu voir. Du coup, une petite armée pour se protéger d’elle n’était pas de trop. Maintenant, retour au lit. Elle se laissait deux heures avant de partir. Cela l’énervait de devoir courater après les fantômes. Pourtant, elle ne pouvait pas le nier, une part d’elle s’inquiétait pour la femme verte.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#33623
    Maintenir un tel contact, à une telle distance. C’était trop difficile dans cet état. Ranath ne parvenait à préserver le lien télépathique faible qu’elle avait établi. Elle n’était même pas certaine d’avoir pu délivrer son message.

    Les visages la hantaient. Ils hurlaient. La Mirialan porta ses deux mains de chaque côté de son visage, couvrant inutilement ses oreilles. Elle les entendait toujours. Alors elle ferma les yeux, au moins, pour ne plus les voir. Mais ils étaient toujours là. Et elle était seule avec eux. Elle n’avait pas le courage de se cacher. Elle savait que le Voile ne l’aurait préservée d’aucune vision. Elle roula simplement sur un côté, approchant ses genoux de son torse pour prendre le moins de place possible.

    Elle l’entendit alors. Une voix lointaine. Elle la vit. Une lueur dans les ténèbres. C’était Helera, cela ne faisait aucun doute. Ranath écouta. Et parmi les cris, put discerner des mots. Des chiffres. Une série de chiffres. La Mirialan avait beau tenter de se concentrer, cela n’avait aucun sens. Simplement des chiffres. Cela ne voulait rien dire. Helera n’avait pas répondu. Elle était seule. À l’instar des visages, elle se mit à hurler, étouffant ses plaintes au creux de ses bras. Son alter ego, sur l’écran du tableau de bord, s’était endormie.

    * * *


    Il n’y avait que les ténèbres, et la morsure du froid, le vent glacial qui s’engouffrait dans son manteau et en soulevait les pans déchirés. Tout autour, le néant. Lentement, pendant des heures, naquirent de l’obscurité des étoiles par milliers. De minuscules étincelles qui germèrent et donnèrent naissance à tout autant de fleurs aux bleus éclatants. L’univers infini devint une prairie, sur laquelle seul soufflait le vent silencieux. Ils s’étaient tus. C’était terminé.

    C’est terminé.

    À genoux dans l’herbe rase, l’ange avait cessé de pleurer. Il regardait désormais vers le ciel, un ciel noir d’encre, en attendant qu’il vint. Ranath se précipita vers lui et lui saisit les mains, tâchant sa peau immaculée de sang qui n’avait pas encore eu le temps de sécher.

      Il va venir.

      Il arrive.

      Il est la Fin.

    L’ange tourna la tête vers la Mirialan. Elle vit son visage, mais c’est sa chevelure qui attira l’attention. Il avait les cheveux longs et de la couleur du feu. Des cheveux de feu. Ranath sursauta, reconnaissant soudain la Jedi.

    * * *


    D’un cauchemar éveillé, la Sith avait sombré dans un rêve presque immobile, et sans s’en rendre compte, tentait d’établir le contact avec Hayley.
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By Hayley Curwee
#33639
Précédemment



    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Elle ressentait le désespoir, comme une énorme orbe sombre qui grandissait à l’intérieur d’elle, obscurcissant toutes pensées. Tout s’était assombri, presque aussi naturellement que cela était possible. Inexorable, son avancée n’avait été tapissé que des lambeaux de son existence arrachée, elle y avait perçu sa propre fin, elle s’y était vautrée, s’accommodant parfaitement de la pensée de ne plus être. Sa seule volonté était de ne plus exister, de ne plus penser, de ne faire plus qu’un dans l’ensemble de cette immense toile de fond qu’est le néant.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Parfois des images parasites venaient se greffer à sa progression, parfois une lumière artificielle perçait la carapace de ténèbres qui l’entourait, la laissant entrevoir la possibilité d’un retour en arrière. Alors elle luttait pour ne pas se retourner, pour ne pas fléchir dans sa résolution. Il aurait été si simple de céder, si facile de renoncer. Il fallait se maintenir dans son courage et patienter, c’était là le plus important. Le temps jouait dans son camp, pour une fois, il suffisait de le laisser oeuvrer. Seconde après seconde, indubitablement, elle perdait la vie. Dans ce qui restait de son imagination torturée, elle se représentait un sablier géant dont le sable aurait été remplacé par du sang, son sang. Et il s’écoulait goutte après goutte, sonnant son glas à chaque ‘ploc’ de celles-ci.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Dans ces ténèbres, elle crût percevoir une entité plus forte, plus imposante, plus puissante que tout ce qu’elle avait pu connaître avant. Il était là, il l’observait, il se gargarisait de sa victoire en admirant cette conscience brisée qu’il avait faite sienne. La vraie victoire il l’avait obtenu. Il était le Mal. Il n’y avait pas besoin d’en dire plus, pas besoin de faire état de sa magnificence, il se définissait ainsi, sans conteste ni artifices.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Elle voulait l’approcher et le toucher. A présent elle le sentait, elle venait de se débarrasser de sa peur, elle ne sentait plus aucune substance la retenir, ou presque plus, elle n’était plus emprisonnée à un morceau de viande mouvant, elle était totalement libre.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Il pulsait comme une énergie diaphane, occultant différentes nuances de noir qu’on ne pouvait distinguer qu’à travers les filtres de ces ténèbres. Il illuminait de son obscurité le néant, s’y détachant. Il y avait quelque chose de curieux toutefois. Dans le néant, il se détachait, comme s’il n’y appartenait pas vraiment. Il pulsa de nouveau et une voix horriblement caverneuse couvrait le son du silence :

      - Ils tomberont tous.

    Elle avait l’impression de sentir cette énergie s’imposer contre elle, pour la force à reculer. Il n’y avait pas que du mauvais dans tout ça, mais cette entité ne recelait pas une seule once de Bien.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Elle se sentait fatiguée. Si fatiguée. Il fallait que ça se termine. Il fallait que ça cesse.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Elle sentait quelque chose. Quelqu’un essayait… Il y avait…

    Un lien. Il y avait un lien. Ténu mais solide, il existait. Il n’était pas là avant, il venait juste d’apparaître. Qu’est ce que c’était ? Elle y ressentait une présence, quelqu’un qui existait. C’était absurde, impérativement absurde. Nécessairement absurde. Cette présence imposait qu’elle n’eut pas prit fin. Et elle ne pouvait souscrire à cette possibilité.

    Cette présence la cherchait, elle voulait la contacter. Elle voulait savoir quelque chose. Ou peut-être lui dire quelque chose ?

    Elle savait qui était cette présence et elle savait ce qu’elle voulait. Elle voulait parler de lui. Mais c’était trop tard. Trop tard de vingt minutes. Trop tard de quatre jours. Trop tard d’une existence entière. Et elle essaya d’articuler quelque chose, mais c’était...difficile.

      - A…

    Elle ne pouvait pas faire plus, elle était à bout. C’était fini.

    Komus. Komus. Komus. KOMUS. KoMus. KOmuS. Ko…

    Le silence.

Utilisation de la Force
Pouvoirs :
  • Télépathie - Connu
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By Jen'Ari Nekanasaza
#33734
    Des yeux de l’ange se mirent à couler des larmes. Des larmes noires. Ses ailes se flétrirent et devinrent cendres. Son corps tout entier se consuma. Ne restait que son regard viridien, posé sur Mya pendant encore un instant. Puis ses paupières se fermèrent, pour toujours.

      « Hayley ! »

    Mais il n’y avait plus rien.

      « HAYLEY ! »

    Ici, le temps avait cessé de fuir. L’inexplicable blessure laissée par la disparition de la Jedi perdurerait à jamais.

    Ranath sombra dans un sommeil sans rêve. Le cockpit n’était éclairé que par le long tunnel hyperspatial, et la faible lueur qui provenait de l’écran sur lequel Mya s’agitait de nouveau.

    Elle s’était redressée et demeurait désormais assise au milieu de la pièce. Seule, elle conversait.

      « Il sème la mort. Komus. Le Côté Obscur. Sa source ? Son esclave ? Son enfant ? Je doute qu’on puisse l’approcher. Les Sangs Purs … »

    Elle se taisait parfois et restait immobile.

      « Oui. Il a dit … pas une Sith. Il n’a pas tort. Tout ceci … est une imposture. L’Ordre. Le Côté Obscur. La Force Lumineuse. Je mens. Je bafoue mes principes. Je n’aime pas cette dualité. Sabina ? Je ne sais pas. Je vais continuer comme ça. Elle deviendra Dame Sombre. Dame Sombre … c’est ridicule. Je lui laisse volontiers ça. Ça n’a pas de sens. Un mensonge. »

    Mains jointes devant elle, posées sur ses genoux, elle se tordait les doigts.

      « La paix … le Côté Obscur est un mensonge. Darth … Ranath … est un mensonge. Elle ne doit pas savoir. »

    Un interlocuteur invisible semblait lui donner silencieusement la réplique.

      « Non, tu es un écho. Je ne sais pas, en fait. Je ne crois pas à la dualité. Ce n’est pas une ligne. C’est un cercle. Un disque. Je le visualise. »

    Et le discours n’avait que rarement été aussi décousu.

      « Komus ... ce n’est pas la fin. C’est une nouvelle forme de vie. La Force y trouvera son compte, comme toujours. Il n’est pas capable de résoudre le problème. Il prend le bon chemin, mais le résultat ne sera pas à la hauteur. Personne ne peut anéantir la vie. La Force. J’ose imaginer … que cette Galaxie n’est pas seule dans l’Univers. Va t-il sauter de l’une à l’autre, et les dévorer toutes ? Rends toi compte … c’est impossible. Komus ne gagnera jamais. Il est un virus. Il gangrène notre monde. Mais nos voisins, resteront peut-être hors de sa portée … Ce n’est pas la fin. »

    Déliant les mains, elle se laissa aller en arrière pour s’allonger de nouveau.

      « D’accord. »

    La douleur des blessures et la fatigue du combat l’emportèrent de nouveau, plongeant la Mirialan dans un sommeil agité de cauchemars aux mille visages. Sur l’écran, la crise reprit quelques heures après, à grands renforts de hurlements qui tirèrent Ranath de sa somnolence délirante. Les cendres de l’ange disparurent brusquement, et la réalité métallique que constituait le Poing de l’Ombre la fit sursauter. Il lui fallut plusieurs longues secondes pour prendre conscience que les cris venaient du tableau de bord. Elle se releva, non sans mal, et se dépêcha d’éteindre le moniteur.

    C’est en fixant le noir de l’écran inactif que la Mirialan réalisa qu’une pensée la dérangeait. Si insistante qu’elle générait un malaise nauséeux. Elle ferma les yeux. Les visages étaient toujours présents, oppressants. Pourtant parmi le ballet des horreurs, un fil d’or courait jusqu’à la solution. Mais oui ! Helera. Elle l’avait déjà oubliée. L’effort de mémoire à fournir fut considérable, et douloureux. La pensée de la Grise était mêlée à un cauchemar épouvantable, la retracer était une épreuve insurmontable. Quand le premier chiffre se présenta, Ranath tira de sa veste le carnet relié de cuir, en ouvrit une page aléatoire et de la pointe encrée, traça l’information. Elle voyait à peine les lignes qui se dessinait sur le papier, trop concentrée sur la série qu’on avait tenté de lui communiquer.

    Quand l’exercice prit fin, la nausée l’emporta. La Mirialan lâcha carnet et stylo pour se précipiter jusqu’à la douche, et vomir. De la bile, et du sang. Du sang … Elle porta la main à son front. De la fièvre. Et du sang. Une hémorragie. Comment ? Elle n’avait pas fini de visualiser l’enregistrement des caméras … Sa main glissa sur la paroi de la douche, remontant jusqu’au bouton d’activation. Le jet d’eau chaude la fit sursauter, puis elle y trouva finalement du réconfort. De courte durée …

      « M*rde ! »

    Ranath se redressa subitement pour enlever son manteau, détacher sa ceinture et les jeter hors de la douche. Puis, assise sur la tôle ciselée, elle s’affaira à retirer chacun de ses vêtements. La peau ainsi à nu s’en trouva lavée du sang séché et de la poussière. C’est alors que la Mirialan constata qu’elle avait bel et bien prit un mauvais coup et que la plaie n’avait pas fini de saigner. La suite consista à s’extirper de la salle de bain pour gagner l’infirmerie et ces fabuleux pansements au bacta.

    La Mirialan avait regagné le cockpit. Elle s’était changée et coiffée. Après avoir longuement médité sur le contenu global de son carnet, elle reporta son attention sur les chiffres maladroitement reportés là. La série en elle-même n’avait aucun sens, mais les groupements pouvaient révéler une coordonnée spatiale que l’ordinateur sut exploiter. Le choix de Ranath était déjà fait, et la suite allait de soi. Le Poing de l’Ombre, par ordre de son pilote, quitta l’hyperespace pour y plonger à nouveau presque aussitôt. On changeait de destination.

    * * *


    Dargul.

    Quelques trois heures du matin.

    On frappait à la porte avec détermination et obstination. La Comtesse dévala les escaliers à toute vitesse, se jeta sur la poignée et déverrouilla le premier battant qui s’ouvrit presque aussitôt sur la Dame Sombre, drappée dans son long manteau anthracite. Elle entra sans saluer, ferma la porte avec brutalité et, attrapant Isabo par le coude, gagna le petit salon. Elle fit asseoir son élève qui réalisa alors que son professeur ne portait ni tatouages ni lentilles. La Mirialan rejeta en arrière sa capuche et se posta devant l’Humaine pour lui tendre une boîte de métal.

      « Ne l’ouvre pas. Je vais te dire ce qu’elle contient. »

    La gamine hocha la tête.

      « Là dedans, il y a mon journal et mon stylo. Mon pendentif. Mon sabre. Mes holocrons. Et la carte du Poing de l’Ombre. »

    Nouveau hochement de tête.

      « Je te les confie. Ne les perds pas. Si tu les perds, je te tue. »

    Isabo ouvrit de grands yeux.

      « C’est ton rôle. Tu sais où est Mallow. »

    Un oui de la tête.

      « Tu sais comment contacter Sabina ? Je t’ai montré. »

    Un autre oui.

      « C’est bien. »

    La gamine posa la boîte sur la table à côté du fauteuil dans lequel on l’avait assise.

      Où vas-tu ?
      « Ça ne te regarde pas. Ne cherche pas à savoir. Le Poing de l’Ombre reste ici. Il est vide de tout ce qui fait de lui mon vaisseau. Garde un oeil sur lui. L’Odonata. »
      Compris.
      « Prête-moi un vaisseau. »

    Il ne fallut qu’une paire d’heures pour dégotter un vaisseau en état de partir aussitôt. Ranath salua sobrement son amie, préservant une distance qui lui paraissait nécessaire. Et confiant sa vie à la Comtesse, s’envola de nouveau. Elle de sa poche la page du carnet arrachée sur laquelle elle avait noté les coordonnées du point de rendez-vous.

    * * *


    Le voyage dura plusieurs jours. Ranath se sentait nue sans ses sabres. L’un aux mains de son apprentie, l’autre chez Isabo. Elle n’était plus armée que de ses dagues, et vêtue d’une panoplie complètement noire taillée pour le combat rapproché sur laquelle elle avait jeté le manteau anthracite dont la capuche la faisait passer pour ce qu’elle était, une Sith. Pas de tatouages. Pas de lentilles cobalt pour cacher ses iris d’or. Et glissé dans sa botte, pliée en quatre, la page du carnet.

    Le vaisseau d’emprunt quitta l’hyperespace. Le point de rendez-vous n’était plus très loin. La Mirialan guettait un signe de sa vieille amie.
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By Helera Kor'rial
#33737
« Elle va venir. »

« Ma reine, il faut se rendre à l’évidence. Elle ne viendra pas. On perd notre temps ici. Et puis tu l’as dit toi-même, l’information n’a même pas été vérifiée. »

La flotte patientait là, dans l’espace profond. Dans le vide, immobiles à la manière des feuilles mortes sur une mer d’huile. Quelques légers kilomètres par heure qui était la preuve qu’ils étaient à la dérive. Tout système éteints, seuls les senseurs, les communications et les rayons tracteurs étaient en fonctionnement. Ils étaient l’exemple typique de la force d’embuscade, la force louche qui atteint dans l’ombre le mystérieux commanditaire venu vendre des produits douteux. Mais il n’en était rien. L’amiral faisait les cents pas dans le cockpit du vaisseau. Il n’était pas tranquille. Cela se sentait sans la Force. L’officier avait été missionné pour cette mission qu’il n’avait pas du tout approuvée. La guerre avec les sith l’avait quelque peu rendu sceptique. La présence d’amie en leur sein était pour lui exclue, et faire une différence entre Sangs purs et Sith était à proscrire. Bien loin de vouloir la guerre, il partageait les opinions de la reine concernant l’éradication des forces rouges.

Helera de son côté patientait, les mains jointes dans le dos, son regard arpentant la voute spatiale. Depuis des jours déjà, Helera n’ayant toujours pas perdu espoir d’apercevoir le vaisseau de son amie. Pourtant, il fallait se rendre à l’évidence, elle commençait elle aussi à perdre espoir. Ranath prouvant une fois de plus qu’elle n’était pas digne d’intérêt. Elle souffla bruyamment et baissa la tête.

« Je sais ce qu’elle représentait pour toi. Mais elle est morte le jour où elle a accepté de servir les ténèbres. »

Helera lui jeta un regard désolée. S’il savait de quoi il parlait… Il ne faisait que répéter des phrases prédéfinies et préconstruite. La vie n’était pas aussi binaire. Elle ne l’avait jamais été avec Mya en tout cas.

« Laisse-moi une journée supplémentaire.
»


« Une journée mais pas plus. »

Il fit volte-face, excédé par ce qui lui tombait dessus. Une journée de calvaire supplémentaire. Que pouvait-elle y faire si elle avait des amis dissipés ? Si elle n’avait plus qu’elle, en réalité … Helera posa sa main sur la verrière froide et le front juste à côté. La reine de la solitude, ouais… Explosion dans son esprit, tempête d’incertitudes, les alarmes sonnaient au même moment. Un vaisseau avait émergé. L’amiral revint au pas de course, imposant un bio scan et un scan plus poussé des soutes. Quand le danger fut écarté, Helera prit les commandes des communications :

« Mya ? Prépare-toi à être abordée, on vient te récupérer. »

Un ton mi autoritaire, mi inquiet. La reine se précipita dans les hangars d’où le vaisseau allait être tracté. Le moins de manœuvres possible pour la mirialan dont la détresse n’était pas sorti de l’esprit de la grise. Elle fit venir une équipe médicale avec elle, c’est tout. Quelques minutes avant que le vaisseau n’émerge enfin dans le hangar. La silhouette vêtue de son manteau obscure y sortant. Helera renifla et fronça les sourcils.

« Salut Mya. Notre équipe médicale va d’abord s’occuper de toi. On parlera quand tu seras rétabli. Tu saignes de partout … »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#33739
    Ranath ne savait pas ce qu’elle cherchait. Une planète. Une lune. Une station. Un vaisseau. La flotte lui apparut subitement, trahie d’elle-même par ses communications. Helera. Un sourire narquois étira les lèvres de la Sith. On souriait désormais ? Elle soupira pour elle-même mais ne répondit pas à la Grise, coupant les moteurs et laissant venir à elle le hangar gigantesque qui retiendrait le vaisseau qui n’était pas à elle.

    Le scan du vaisseau n’avait rien révélé. Il n’était pas armé. Les soutes étaient vides. Une seule source de vie à bord, Mya. La Mirialan quitta sa coquille de métal pour poser le pied sur un plancher en béton armé typique des monstres spatiaux de ce genre. Elle ne l’apprécia pas. Ce genre de hangar n’était que trop similaire à ceux du DSI putréfié. Mais pas de temps pour s’abandonner à la poésie. Les Gris, hyperactifs, survoltés, étaient là.

    Était-elle armée ? Oui, deux dagues. Tenez. Et le sabre ? Pas de sabre. Fouille si tu veux. Elle n’avait rien amené, à part deux dagues.

    On la laissa enfin approcher d’Helera. La Sith rejeta sa capuche en arrière. Pas besoin ici.

      « Salut. »

    D’un geste désinvolte, elle se pencha pour prendre dans un pli de sa botte droite un morceau de papier froissé. Elle le tendit à l’Humaine.

      « C’est à toi. »

    C’était les coordonnées confiées à la Sith pour l’occasion. Elle n’en avait plus besoin. Elle ne voulait pas garder ça avec elle. Elle insista afin que la Grise reprit son information.

      « Je n’ai pas besoin de soin. »

    Le petit patch tenait en place sur la plaie qui lui zébrait le ventre. Elle ne savait toujours pas comment c’était arrivé. Elle n’avait pas prit le temps de poursuivre le visionnage de la vidéo, ses propres cris lui donnait des nausées.

      « Je suis venue te parler des Sangs Purs. Si tu veux bien m’accorder une entrevue en privé. »

    En privé ou pas, ça lui était égal. La Mirialan pouvait bien jeter à la face de tous ces idiots ce qui était arrivé. Et réclamer un espace privé attiserait sans aucun doute la suspicion des généraux et autres gradés à la solde de l’Humaine. Quoi qu’il en fut, on lui fit quitter le hangar pour un endroit plus approprié à la discussion.

    Ranath restait debout, comme un soldat au rapport, elle fixait résolument Helera de son regard d’or.

      « Je te remercie de m’accorder un peu de temps. »

    Elle prit à peine le temps d’une inspiration avant de continuer.

      « Je n’apporte que des mauvaises nouvelles, et chacune d’elle devra être vérifiée. »

    Ça commençait mal, mais il fallait être honnête.

      « Celle que tu jugeras peut-être la plus importante est que je crois Hayley perdue. Morte, peut-être. Je ne sais pas. »

    Elle balaya l’information d’un geste de la main. Le sort de la Jedi n’avait aucune importance. C’était triste et douloureux, infiniment douloureux d’avoir assisté à l’assassinat de l’apprentie, d’avoir croisé le regard éteint de son maître. Et peut-être que Hayley avait de l’importance pour Helera, elle avait assisté à la Réunion, après tout. Mais la mort supposée d’Hayley … C’est alors que Ranath réalisa que la Jedi avait peut-être définitivement disparu, et que leur combat sur Scintilla les avait liées à jamais. Elle baissa la tête. Sa voix trancha l’air de nouveau.

      « J’ai de bonnes raisons de penser que la flotte Sith a été anéantie. »

    Il était difficile d’affronter les mille visages encore une fois.

      « Hayley et moi nous sommes rendues sur Terminus, répondant à l’appel d’une entité dévouée au Côté Obscur. L’existence d’un mal dont le pouvoir surpasse la force de frappe de la flotte Sith … »

    Les mots ne venaient plus. Elle craignit désormais de l’avoir attiré ici. Mais quelle importance pouvait-il bien donner aux pauvres âmes qui pilotaient ce vaisseau ? Il allait dévorer chaque monde l’un après l’autre …

      « Il m’a été présenté sous le nom de Komus, l’Astre Tyran. La prophétie dont il est le cœur le présente comme le jugement dernier. Je crois qu’il m’est apparu. Je crois à son existence. Il est quelque part et j’ai pour projet de le trouver. »
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By Helera Kor'rial
#33741
Elle récupéra le bout de papier et y vit les coordonnées. Et bien ? Que voulait prouver avec cela, que l’ordinateur de navigation n’avait pas de mémoire interne ? Que les milliers de stockage différent à bord d’un vaisseau ne pouvaient pas enregistrer une série de chiffre ? Helera récupéra le morceau de papier sans réellement comprendre, avec un haussement de sourcil. Le reste fut … froid. La reine aurait peut-être préférée une accolade, prendre de ses nouvelles … Encore une fois, l’ombre de la déception menaçait de jeter un froid entre elles. Un de plus, un de loin… Une Mya à moitié Ranath, une Ranath qui cherchait à aider. Elle était sur le point de la balancer dans l’espace, rien que pour laisser une bonne fois pour toutes ses fausses impressions derrière elle. Helera obéit à son homologue. Pour autant, il n’y avait avec elle aucun officier, aucun militaire. On ne lui avait pas pris ses armes, pas plus qu’on ne l’avait menacé par autre chose que des patchs et des scanners. Elle n’était pas considérée plus ou moins que les autres. Helera la mena à bord de l’Aegir jusqu’à une salle de commandement. Un pupitre éclairé, devant des sièges qui formaient l’assemblée oratrice. Tout était vide. Les sangs purs, évidemment.

Depuis la mort de Mya, il n’y avait eu plus que cela entre elle. Les sangs purs, le danger qu’ils représentaient, sauver la galaxie… Helera s’assit alors sur une chaise, écoutant avec attention les nouvelles de la dame verte. Que des mauvaises en effet. La maître Jedi était morte, la flotte Sith était anéantie, Hayley et Mya s’étaient ensemble précipitées dans un piège. Helera ne silla pas haussant même un sourcil et s’adossa plus confortablement tout en croisant les bras. Puis elle présenta l’entité surpuissante tout en ayant la volonté de lui courir après. L’inconscience de la jeunesse qui poussait à des actes héroïquement mortels. Que dire de tout cela ? Encore croire que la fin de la galaxie était proclamée, s’était donner de l’importance à des rumeurs sith fantoches. Devait-elle, sur la simple parole d’un être déchiré, malade et en manque de … d’à peu près tout, lancer des flottes aux trousses d’une rumeur ? Surtout qu’elle avait désormais des responsabilités, des enfants … Tout autant de choses qui l’obligeaient à ne pas lever le petit doigt.

« Hm … Si ce que tu dis est vrai, je dois faire remonter l’information … aux services compétents. »

La reine laissa le silence s’installer un moment. Tout cela n’était que les rumeurs de rumeurs, même.

« Quand tu m’as envoyé ce que j’ai interprété comme un appel à l’aide, j’ai naïvement cru que tout cela était vrai. Mais tu m’amènes des paroles apocalyptiques basées sur l’action conjointe d’une maître Jedi morte et d’un agent obscure, à la place. Soit. »

Déjà les vaisseaux repartaient. Direction la capitale. Elle aurait l’honneur de voir ce que beaucoup ne verraient jamais. Ou pas.

« Qu’attends tu de moi ? »

C’était bien tout ce que la Sith attendait d’elle, quelque chose. Les Sith attendaient toujours quelque chose. Quelle plaie. L’urgence de la situation ne transparaissait pas vraiment dans l’attitude de la reine.

« Je manque cruellement d’informations, Ranath. Tu vas devoir m’en dire plus pour que j’arrive à apercevoir une solution. Ne sois pas avare en détails. »

Elle la jugea de haut en bas, l’analysant avec d’autres yeux que ceux d’une humaine. Sa voix s'adoucit et ses épaules se relâchèrent. Helera pose ses mains sur ses genoux.

« Ta résistance physique t’honore, mais ne joue pas avec ton corps trop longtemps. Je vois bien que tu es blessée. Si tu m’as appelé, ce n’est sûrement pas parce que tu me prenais pour une ennemie. A défaut de me considérer comme une amie, écoute au moins mes conseils … Laisse toi soigner. »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#33751
    Y avait-il une bonne raison d’être déçue ? Non. Helera rêvassait à une Mya sympathique et chaleureuse, ce que la Jedi n’avait jamais été. Mais il aurait fallu des heures pour démontrer par preuve à la Grise qu’elle se fourvoyait et s’inventait les souvenirs d’une amie affectueuse. Mya avait toujours été distante, en toute circonstance. L’émotion l’avait parfois poussée à quelques écarts, cependant, la ligne générale était froide et maniérée. Alors Ranath ignora les froncements de sourcils et les réponses sceptiques d’une femme de surcroît amicalement frustrée.

    Mais dans le fond, et il fallait bien l’admettre, Helera avait raison, tout ceci manquait d’informations. Ce n’était pas faute d’avoir prévenu. La Mirialan apportait des suppositions, des hypothèses à vérifier. Pourquoi en parler à la Grise ? Pourquoi venir s’emm*rder ici avec quelqu’un qu’elle ne pouvait supporter et qui avait certainement déjà décidé de ne pas l’aider ?

      « Qu’attends-tu de moi ? »

    Elle la laissa déblatérer ses âneries.

      « Si tu m’as appelée, ce n’est sûrement pas parce que tu me prenais pour une ennemie ... »

    Se soigner, pas question, c’était inutile. Mais il était vrai que ça commençait à tirer un peu du côté de l’estomac. Les injections imposées par Isabo sur Dargul avaient cependant retardées la faim et la fatigue.

      « Clarifions les choses. »

    Attention néanmoins, Helera était un genre d’explosif émotionnel à cent détonateurs. Il suffisait de choisir les mauvais mots, ou bien de se laisser emporter par un sentiment trop radical pour déclencher la catastrophe. Toutefois la Sith se refusait à tomber dans un pathos ridicule, expression de ses regrets et de ses joies, qui de toute façon n’aurait peut-être déclenché qu’un autre froncement de sourcil sceptique. On en était là. Qu’elle fût dédaigneuse ou mélancolique, Ranath ne récoltait désormais plus que du mépris. Et c’était très bien ainsi.

      « Je ne t’apprécie pas. Et je ne te fais pas confiance non plus. Mais il n’y a qu’une personne à qui je peux parler des choses vraiment importantes. C’est toi.

      Je n’ai pas d’interlocuteur plus à même de comprendre quelles sont mes craintes et mes passions.

      Quelqu’un à qui je peux conter mes cauchemars apocalyptiques afin de leur donner un sens. Quelqu’un que je ne craigne pas de mettre en danger parce qu’il est pleinement apte à se défendre. Quelqu’un qui me juge objectivement pour mes actes.
      »

    La Mirialan prit une brève inspiration. Exprimer ce genre de choses ne ferait en rien évoluer leur relation. Ranath était venue chercher de l’aide chez les Gris, parce qu’ils étaient les seuls à pouvoir entendre les mots d’une Sith un peu perchée.

      « Je peux trouver Komus seule, mais je ne peux pas prouver son existence, on ne me croira pas. J’ai besoin de toi, qui n’es pas mon amie, pour donner du crédit à mes dires. Seule, je suis une folle qui délire parce qu’elle n’a pas assez dormi. Avec l’un de ces pantins obéissants qui exécutent mes ordres, je suis une Sith qui complote contre la Galaxie. Avec toi, j’ai simplement une petite chance d’être entendue. »

    Elle sembla hésiter un instant, les mots vinrent pourtant sans émotions.

      « J’ai déjà perdu beaucoup de temps. Je crois à ce que j’ai vu et je trouverai la source de mes visions. Je te demande seulement si tu veux m’aider. »
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By Helera Kor'rial
#33752
La réponse fut assez rapide. Un peu trop peut-être. Clarification, sonnait comme menace. Helera croisa une jambe sur l’autre. Elle joint ses mains justes au-dessus de son genou dans une posture attentive. La suite fut comme elle l’avait prévu. Oui, tout cela elle le savait. Cela avait au moins le mérite d’être enfin verbalisé, après toutes ces années. Ce qu’il fallait retenir dans le discours, c’est qu’elle n’avait plus aucun contact, même au sein du temple. La mort de la Jedi était soudaine, mais visiblement, elle avait partagé pendant un temps le chemin de la Sith. Alors même qu’elle l’avait menacé qu’elle serait à ses trousses si elle-même tombait dans ses travers. Encore des paroles en l’air, qui s’envolaient dans les brises. Deuxième chose qu’elle comprit, c’est qu’à défaut d’être son amie, puisque cela avait été formalisé, Helera était sa psychologue. Génial. Et ce n’était pas tout. Alors il fallait tendre l’oreille et écouter avec attention.

Helera esquissa un sourcil quand elle évoqua la manière dont la galaxie la prenait. C’était à peu près la même manière que la reine pensait la Sith. Pour autant, Ranath la prenait pour une personne que visiblement elle n’était pas. Helera n’était pas journaliste, ni même reconnue dans la galaxie pour que ses paroles soient entendues. Cette discussion semblait doucement prendre un virage incertain. Que fallait-il penser de tout cela ? Elle n’en su rien. Devait-elle lui faire confiance ? Absolument pas.

« Tu peux le trouver seule, et tu mourras en essayant de défendre la galaxie. Ou alors c’est que ce Komus n’est pas aussi puissant que tu le laisses entendre. »

Helera ne bougea pas cependant, réfléchissant à tout cela. Un silence qui dura plusieurs dizaines de secondes. Un ensemble de possibilité furent évoquées, d’autres supprimées.

« Tu es une énigme. Un paradoxe. Tu n’es pas venue savoir si je veux t’aider. Tu connais déjà une réponse. »

La réponse de la chef de l’ordre Gris.

« Je n’ai toujours aucune information concernant ce Komus. Vous êtes allés avec la Jedi sur Terminus, suivant l’appel d’un être obscur. Déjà … Pourquoi avoir suivi cet appel ? Pourquoi que vous deux ? Pourquoi vous ? »

La reine lui laissa le temps de répondre.

« Ensuite, comment l’avez-vous rencontré ? Que s’est-il passé là-bas pour que la situation te paraisse assez urgente pour que tu décides de me contacter ? »

Elle fit jouer de ses doigts sur son genoux, les frappant les uns après les autres.

« Enfin, qu’est ce qui te fait croire que … que des gens vont lever le petit doigt pour se préparer à lutter contre ce Komus, alors qu’ils n’ont rien fait pour empêcher l’invasion Sang pur ? »

C’était surtout cela le plus important dans le discours. Qu’est ce qui lui ferait croire qu’une réunion bis serait une bonne chose ? La première s’était soldée par un échec cuisant. La jedi dans son arrogance avait préféré faire bande à part et ils n’avaient été qu’une petite poignée à prendre cela au sérieux.
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