L'Astre Tyran

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Figurant parmi les mondes les plus connus de toute la galaxie, Corellia est pour beaucoup synonyme de technologie et de voyage spatial. Pour d'autres cette planète est le symbole des fauteurs de trouble et de tout ce que l'univers compte de hors-la-loi.
Gouvernement : Affinités avec Nouvelle République - Indépendantiste
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By Hayley Curwee
#33709
    Il nous reste beaucoup à faire !



11:30, heure locale
Corellia- Temple Jedi de Coronet


The Black Keys -Keep Me


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PnJ de faction : Matarmeno Krahnn


    Matarmeno se passa le bras sur le front, essayant d’éponger la sueur qui y ruisselait. Cela faisait maintenant quelques semaines qu’il venait chaque jours afin de prêter main forte aux ouvriers qui travaillaient à la réhabilitation du temple Jedi de Corellia. Si au début certains de ces hommes l’avaient regardés avec le sourire en coin et l’oeil moqueur, la persévérance du Jedi et le coeur qu’il mettait à l’ouvrage lui avait rapidement gagné le respect des hommes, certains s’appuyant même sur lui à présent comme s’il était naturellement devenu l’un de leurs collègues.

      - Je vais faire une pause.
      - Ok, Mat’. Tu veux qu’on te descendes ?
      - Pas besoin.

    Et, faisant appel à la Force, il bondit du deuxième étage où il aidait les ouvriers pour atterrir au rez-de-chaussée. Il eût un petit sourire satisfait en admirant le résultat des travaux : les choses prenaient formes, c’était appréciable. Le hall était entièrement refait, sans être tape-à-l’oeil, il était sobrement décoré, arborant quelques traces de marbre ici et là. Il voyait déjà les gens traverser celui-ci à la recherche de l’aide d’un Jedi, tandis qu’un autre aiderait une femme enceinte à se diriger vers l’aide médicale. Des novices le traverseront à toute allure pour tenter de trouver leurs maîtres. Cette pensée lui fit arborer un léger sourire tandis qu’il se passait la main dans la barbe.

    Il aurait aimé qu’Hayley voit ça, mais elle ne le pouvait pas. Son sourire s’évanouit presque aussitôt et le souvenir de cette funeste soirée s’imposa à lui. Il faisait nuit lorsque Tulkas Malabane l’avait contacté, une nuit noire seulement troublée par le bruit de l’orage et les zébrures que les éclairs provoquaient. Matarmeno se souvenait avoir passé la porte légèrement entrouverte de l’appartement Curwee, il avait progressé à travers le vestibule jusqu’à la chambre encombrée de la femme, un endroit où régnait un chaos vestimentaire. Quand il s’était tourné vers la salle de bain, la scène s’imprima dans son crâne, une scène qu’il ne pourrait jamais oublier même s’il le voulait. Le barabel se tenait sur le rebord de la baignoire, sa grosse tête de saurien dans les mains, se frottant le crâne tandis que des larmes coulaient lentement le long de ses écailles. Il articulait difficilement quelques mots :

      - Je… J’ai… J’ai pas… pas vu venir…

    Il continuait à sangloter, parfois pris de convulsions, un spectacle assez terrifiant quand on savait que le barabel avait été l’un des plus terribles SpecOps de l’Alliance Rebelle, le genre de soldat qu’il était difficile d’émouvoir. Matarmeno se détourna de ce spectacle pathétique, laissant son regard se poser sur l’intérieur de la baignoire qui était couvert du sang de la Jedi, celle qui était venu le sauver. Quel volume d’hémoglobines s’était écoulé dans l’eau chaude avant qu’on ne trouve son corps sans vie ? Est-ce qu’elle avait souffert ? Pourquoi avait-elle fait ça ?

    Ces questions avaient été une torture qu’il s’était infligé à lui-même, une violence qu’il avait eu du mal à surmonter mais qu’il avait fini par occulter, par nécessité. Le détachement était nécessaire s’il voulait correctement prendre les choses en mains. Pourtant, parfois, il était difficile de penser à autre chose.

      - Je… J’aurais...du...être là… Plus tôt…

    Matarmeno s’était assis aux côtés du barabel, sur le rebord encore tâché du sang de la Jedi, il avait posé une main qu’il voulait réconfortante sur l’épaule de Tulkas, essayant de trouver les mots, mais la stupéfaction était encore là, l’horreur d’une situation qu’on aurait pu prédire l’empêchait de trouver la force de parler sagement, avec raison. Alors il se rabattit sur des choses affligeantes de banalité mais dont la portée était illimitée :

      - Ca va aller Tulkas, ça va aller.

    Il essayait de rendre sa voix forte, espérant que si elle était ferme, elle permettrait au soldat de se reprendre, mais c’était peine perdue, il s’en rendit compte lorsque le reptile s’effondra sur lui, trempant de ses larmes la tenue Jedi de Matarmeno Krahnn. Il ne savait pas quoi dire de plus, il se sentait complètement démuni. Alors il se tut et laissa Tulkas évacuer sa tristesse.

    Il fût tiré de ses pensées par la venue d’un ouvrier, Rik, un corellien à la famille nombreuse mais qui travaillait dur :

      - Mat’ ? Z’allez-bien ?
      - Oui, oui… Ca va. Et toi Rik ? Que puis-je pour toi ?
      - Ca roule, z’inquiétez pas. Y a une gamine qui vous cherche, là.

    Et du bout des doigts, il pointa une jeune femme qui ne devait pas avoir plus de 17 ans à première vue, arborant de longs cheveux châtains attachés en queue de cheval. Matarmeno remercia Rik et s’avança à la rencontre de la jeune femme qui était aux abords des travaux, non loin d’ouvriers qui s’affairaient. Essayant de mettre de côté les terribles souvenirs qui troublaient son âme, il arborait un sourire qu’il voulait assuré - mais dont un observateur averti saurait y voir une nuance triste - et il salua la jeune femme d’un salut Jedi. Il ne portait certes pas la bure, mais il avait le reste de la tenue Jedi, de la couleur vert émeraude de Corellia :

      - Salutations, je suis Matarmeno Krahnn, Jedi Corellien. Que puis-je pour vous ?
#33716
Elle ne savait pas vraiment comment définir ce qu'il l'avait poussé à venir jusqu'ici. Ce qui avait guidé ses pas jusqu'à la somptueuse Corellia. Elle n'y avait pas d'attaches, pas de vie. Elle ne savait même pas si un jour passé, les voyages de Darth Naego avaient pu l'emmener par ici. Et pourtant, après qu'elle ai détourné ses pas, dans cette grotte lointaine, face à cette bête enragée et assoiffée de quelque chose qu'elle n'avait même pas compris, lorsqu'elle s'était installée dans son vaisseau, le nom de la planète s'était imposé à son esprit. Corellia. Elle avait entré les coordonnées, avait navigué, puis s'était posée. Leonra ne connaissait pas encore le but de son voyage, mais elle n'avait nul doute que bientôt, la Force lui expliquerait ce qu'elle attendait d'elle.

En attendant, elle s'installa autour d'une petite table, et commanda un whisky Corellien, ce qui semblait être une boisson fort réputée du coin. Effectivement, elle ne fut pas décue. Le liquide ambré brûlait les lèvres, la gorge, et même l'estomac, mais apportait une plénitude qu'un mortel ne pouvait pas connaître autrement – du moins à sa connaissance. Observant les habitués ou non du lieu, elle réfléchissait, tentant de trouver une explication à ses pérégrinations.

Miraan n'avait jamais été vraiment le Maître Sith idéal – au sens Sith du terme -. Plutôt que de vouloir toujours absolument la noyer dans le Côté Obscur, elle l'avait amenée à garder un sens critique, une réflexion qui lui était propre et qui lui permettait de peser le pour et le contre. Bien sûr, le fond était toujours très noir, et de ça, elle en conservait une aura à dominance Sombre, et la lame rouge de son sabre. Miraan était de ceux qui n'avaient déjà que trop plongé pour s'en sortir, et elle n'avait pas voulu la même chose pour son apprentie. Elle n'avait pas non plus vraiment eu la volonté de s'en sortir. Elle aimait le pouvoir, elle aimait parvenir à ses fins, de quelque manière que ce soit. Mais elle avait préservé une part de pureté chez Leonra.

Celle qui avait fait que jamais, jamais, la jeune orpheline n'avait vraiment rejoint les Sith.

Ses pensées furent interrompues par une émission. Pourquoi celle là ? Pourquoi le visage doux, entouré de mèches rousses avait-il attiré son regard subitement ? Encore un signe, elle en était persuadée. Elle écoutait avec attention l'émission. Un ordre Jedi. D'abord, l'idée lui tira une grimace. Après tout, elle avait été formatée à detester cette partie de la population, à ne les voir que comme une sorte de peuplade ne souhaitant vivre que d'amour, de paix et d'eau fraîche. Leonra était... Plus mesurée. Pour qu'il y ai la Paix, il fallait la Guerre. Et c'est pour cela que chaque camp existait. Pour maintenir l'équilibre de la Force. Il fallait ébouter des deux cotés, pour que l'arbre ne chancelle pas.

Et pourtant, plus la rouquine parlait, et plus elle buvait ses mots. Inexorablement, Leonra se sentait attirée. Pas par la jeune femme, non, encore que Leonra ne connaissait pas grand chose aux différents sentiments, et encore moins aux choses de la vie, elle n'aurait pas su dire ce qui pourrait ou non l'attirer, mais par ce qu'elle disait. Déjà, l'Ordre Corellien n'était pas vraiment le Nouvel Ordre Jedi. Enfin... Il y était rattaché, mais semblait indépendant, et c'était une idée qui lui plaisait. Ca faisait un peu Ordre dissident, bien qu'elle mette un point d'honneur à marteler qu'ils n'étaient pas renégats. C'était plus... Confidentiel, plus intimiste peut être ?

Leonra commençait à comprendre ce que la Force attendait d'elle. Avalant une nouvelle gorgée de whisky, elle s'en alla trouver un toit pour la nuit, dans un petit hôtel du centre ville, et allongée sur le matelas, elle y pensait encore. Il fallait qu'elle leur explique, qu'elle arrive à les convaincre de ce qu'elle pensait pouvoir leur apporter. Il se heurtait à elle deux murs qu'elle allait devoir abattre à mains nues : le fait qu'elle avait une éducation Obscure, et le fait qu'elle n'avait pas la nationalité Corellienne.

La nuit fut courte, ponctuée de réveils et de rêves, de silhouette de Togruta qui revenait à elle pour la guider, de cris infâmes qui habitaient son esprit et son âme à jamais. Leonra était un être doux, mais torturé par une vie qu'elle n'avait pas choisi, bien qu'elle n'ai jamais été malheureuse auprès de sa Maîtresse, jusqu'à ce que celle ci ne la quitte pour chercher l'exil, en quête de soins sur les blessures de son cœur. Leonra se leva, et s'habilla, ni en Sith, ni en Jedi, de la manière la plus simple qu'il soit possible de faire, quelque chose de confortable mais qui épousait ses courbes, les cheveux attachés en une queue de cheval chatain qui rendait les traits de son visage plus juvéniles encore. D'un pas décidé, elle se mit en route.

Le temple était en restauration, mais tout y était déjà beau. Comme elle aimait les choses en fait. Simple, mais raffiné. Clair comme on pouvait s'y attendre. Partout, des ouvriers étaient à leur tâche pour rendre l'endroit plus fonctionnel encore, et elle se régalait des conversations qui fusaient partout autour d'elle. Oui, c'était ça, qui lui avait le plus manqué, depuis l'Orphelinat et la multitude d'enfants qui y vivaient : La vie.

Une silhouette haute et carrée s'approcha d'elle, et Leonra cru perdre pied un instant. Elle reprit le contact avec la réalité lorsqu'il se présenta, et elle luttait pour continuer à dissimuler son aura. Elle ne pouvait pas ne pas au moins entamer une discussion avec lui. Avec eux. Défendre sa place. Parce qu'elle était persuadée que la Force avait une place pour elle ici.


- Je m'appelle Leonra Criid. Et je viens postuler dans votre Ordre.

Les bases étaient posées. La chose était claire, et elle ne pouvait pas faire mieux. Si, elle pouvait.

- Seulement, je ne suis pas Corellienne, je n'ai pas de nationalité. Je suis née sur Andoweel, dans un orphelinat, et ma mère étant morte en couches sans présenter un quelconque papier d'identité, on m'a refusé la nationalité là bas. Je n'ai pas de patrie, ce qui veut dire aussi que je peux tout à fait en adopter une.

Et ça, ce serait son job. Les Jedi avaient forcément moyen de tirer quelques ficelles pour obtenir quelque chose du gouvernement, non ? Ou peut-être que c'était une idée qu'elle se faisait, c'était tout à fait possible. Mais ça valait le coup d'essayer.

- La seconde, c'est que je ne correspond pas du tout à vos idéaux.

Voilà que la bombe était posée.

- Peut être auriez vous un endroit où nous pourrions en discuter de manière plus... Privée, Monsieur Krahnn ?
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By Hayley Curwee
#33722
    Alors que la jeune femme se présentait, Matarmeno Krahnn affichait un sourire cordial ainsi qu’une bonhomie qui se transforma progressivement en un petit rire. Cela n’avait rien de moqueur, bien au contraire, le rire ne visait pas vraiment la nouvelle arrivée, mais plutôt lui-même et sa capacité à ne pas réaliser que les gens venaient pour rejoindre les Jedi. Matarmeno n’avait pas connu ça à son époque, les Jedi allaient vers les gens et les sélectionnaient, non le contraire. C’était une drôle d’époque qui s’ouvrait à lui et il espérait être à la hauteur pour l’assumer, d’autant plus qu’il se retrouvait seul à la tête de tout cela et qu’il s’était tenu à distance des actualités. Il devrait se faire violence, se prouver qu’il n’était pas trop vieux pour ça.

    Elle laissa la jeune étrangère dérouler son discours, sans l’interrompre. Répondant à sa dernière requête, il leva la tête vers l’un des immeubles qui chatouillait le ciel, au centre de celui-ci un holo indiquait l’heure : 11h45. Matarmeno invita Leonra à le suivre :

      - L’heure est assez avancée pour que je puisse me permettre de vous inviter à manger quelque chose, par ailleurs je connais une bonne brasserie située à quelques minutes à pieds d’ici, les hommes ont pour habitude d’y manger, vous verrez, c’est assez délicieux. Nous trouverons bien un endroit isolé là-bas, ou bien nous prendrons à emporter.

    Il lui adressa un sourire confiant et elle accepta son invitation, l’étrange couple se mit donc en route, lui semblait heureux que Leonra s’adresse à lui, quand bien même l’objet de sa demande lui paraissait encore bizarre du point de vue du Jedi qu’il était et des habitudes qu’il avait.

    Ce matin était plutôt chaud et ensoleillé, les rues de Coronet étaient donc toutes naturellement bondés, plus qu’à l’accoutumée. Cette vie qui affluait, allait et venait, faisait naître un sentiment d’indicible joie à Matarmeno et pour la première fois depuis longtemps, il était heureux d’être au contact des gens et il se sentait être redevenu un vrai Jedi, un sentiment qui augmenta la solidité de sa connexion avec la Force. Finalement, il décida à troubler ce silence qu’il trouvait être devenu gênant :

      - Je ne connais pas Andoowel, mais j’imagine que ça confirme le fait que ce n’est pas dans le secteur.

    Il pouffa de rire.

      - Mais vous êtes la première personne que je croise à se revendiquer de n’être d’aucune nationalité. C’est assez hors-norme. En tout cas je suis désolé que vous soyez orpheline, j’espère que vous n’avez pas pris mon manque de réaction pour une insensibilité, c’est juste que…

    Il haussa les épaules, ne sachant trop quoi rajouter à ses paroles. Ils se murèrent donc tous deux dans le silence, dans l’attente probable d’une meilleure occasion de deviser. Matarmeno n’avait jamais été très loquace, malgré ce que sa propension à faire de grandes phrases pouvait laisser à penser. Il n’en restait pas moins une personnalité assez lumineuse malgré sa relative discrétion, une caractéristique qu’il avait pourtant pensé avoir perdu avant sa rencontre avec Hayley. La Purge avait eu cet effet là sur lui.

    Après quelques minutes, ils arrivèrent enfin en vue de la brasserie, celle-ci exhibait un énorme néon clignotant en vert, même en plein jour, indiquant le Corellian Mighty Sandwich, il était sous-titré : “les meilleurs sandwichs du secteur depuis cinquante ans”.

      - Je ne vous avais pas menti !

    Et comme le gentleman qu’il était, il tint la porte à Leonra, lui permettant d’entrer en première. Ils avaient de la chance, l’endroit commençait certes à se remplir, mais ils avaient largement le temps de trouver une place isolée, qui plus est il y avait une chance qu’ils soient servis assez rapidement. Une humaine au look un peu punk, exhibant decolleté, fringues déchirés, tatouages et piercings s’approcha d’eux, pour la commande :

      - Qu’est-ce que ce sera pour vous ?
      - Pour moi, un sandwich à la viande de nerf, le menu CMS d’ailleurs !
      - Parfait. Et vous ?

    Elle se tourna vers Leonra, prenant sa commande, puis elle fila vers d’autres arrivants, on prendrait leur paiement après manger. Matarmeno repéra une table relativement isolée et l’indiqua à Leonra, ils s’installèrent tous les deux sur des banquettes en cuir, l’un en face de l’autre. Matarmeno se prit à admirer le décor assez rétro, le carrelage en damiers ou encore le look des décorations. Tout semblait se liguer pour faire de cet endroit un souvenir de ce qu’avait pu être Corellia, à un moment, ou une image de ce qu’on aurait voulu qu’elle soit ? En tout cas l’ambiance était sympa. Il se servit un verre d’eau, en proposa à Leonra et, après avoir avalé une goulée, choisit d’aborder le fond de l’affaire :

      - On ne va pas se mentir, notre Ordre a pour but de protéger en priorité Corellia et le secteur s’y afférant, être corellien est la condition sine qua none à intégrer l’Ordre Vert.

    Ses doigts vinrent parcourir sa barbe.

      - Je suis assez étonné que votre passage à l’orphelinat ne vous ait pas valu gain de la nationalité où celui-ci était installé. Mais passons, ce n’est qu’un détail. L’intégration est possible, devenir corellien ne devrait pas être compliqué à quelqu’un voulant y mettre de la bonne volonté.

    Il continuait à se triturer la barbe, prenant juste un instant pour attacher ses longs cheveux bruns en une queue de cheval.

      - Ce qui m'intrigue, c’est votre phrase de tout à l’heure : “je ne corresponds pas à vos idéaux”. Qu’avez-vous voulu dire par là, Mlle Criid ?

    Il y avait autre chose.

      - Pourquoi nous rejoindre nous alors que le Nouvel Ordre Jedi existe ? Qu’avez-vous compris de nous et qu’est-ce qui vous a motivé ?
#33724
Lorsqu'elle avait parlé d'un endroit un peu plus à l'écart, elle ne pensait pas vraiment se retrouver invitée à partager un repas avec lui. Pas qu'elle n'en eut pas envie, un simple regard vers lui lui intimait que c'était une bonne décision, mais elle ne savait pas trop comment se comporter face à un Jedi. Son éducation lui aurait demandé de le tuer, dès qu'elle en aurait l'occasion, mais la Force semblait lui ordonner le contraire. Elle prit donc la décision de le suivre, sage et tranquille.

Elle observait la population d'un œil curieux. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas évolué dans une aussi grande ville, et la vie bouillonnait dans les rues de Coronet. De nombreuses races se cotoyaient, discutaient, se recontraient, parfois même semblaient se disputer dans des langages qui lui étaient inconnues. Voilà une raison de plus pour laquelle elle ne pouvait pas suivre la voie qui avait été tracée pour elle : elle aimait trop les gens. Elle n'imaginait pas les laisser un jour être corrompus ou soumis à un pouvoir sombre. Rien à voir avec les oppostitions de l'Empire et des Républicains. Ils n'étaient rien face à la puissance d'un Seigneur Sith.


- En effet, ce n'est pas la porte à côté. J'ai quitté cette planète à l'âge de quatorze ans à peu près – bien que mon âge ne soit qu'approximatif, le registre n'était pas très bien tenu à l'orphelinat -. Vous savez, nous n'étions là que pour éviter que nous ne traînions dans les rues, et pour obtenir des subventions – qui, entre nous, ne devaient pas vraiment être utilisées pour rafraîchir les lieux ou nous apporter ce qu'il nous fallait – et je suis reconnaissante envers la personne qui m'a sortie de là-bas.

Evoquer Miraan tira un léger sursaut dans sa voix, quelque chose d'humide. Elle n'avait rien à répondre à Matarmeno, elle n'avait pas interprété ses réactions. A vrai dire, elle se savait elle même plutôt peu empathique, mais faisait des efforts là dessus également. Leonra marchait aux côtés du Jedi, se laissant guider à travers le dédale que representaient les rues de la ville. Seule, elle se serait perdue, c'est sûr.

Enfin, ils arrivaient sur leur lieu de restauration, et elle sourit devant les manières délicates du bonhomme. Il était vrai que jusqu'ici, elle n'avait jamais été traitée avec beaucoup de considération de la part des autres Seigneurs Sith. Elle n'était qu'une apprentie, et on s'était plu à le lui rappeler toute sa vie. Alors être traitée de manière galante, c'était une découverte pour la jeune femme. Elle adressa un sourire au barbu, et ne détacha son regard du sien que pour entrer dans la boutique et admirer les menus au dessus du comptoir.


- Un végétarien, merci.

Elle suivi à nouveau Matarmeno, vers une table un peu excentrée, un endroit où vraiment ils seraient tranquille. De toute façon, les gens étaient tellement plongés dans leurs repas et leurs conversations de tout bord, que personne ne prendrait le temps ou la peine de tendre l'oreille vers eux. Ils ne dénotaient pas dans le paysage, et la personne qui entrait dans la brasserie aurait à peine remarqué ce petit couple banal, assis l'un en face de l'autre sur les sièges en cuir.

- Effectivement, c'est la première chose à laquelle j'ai pensé. Que si je voulais vous rejoindre, il allait falloir obtenir la nationalité Corellienne. Mais j'imagine que si j'apporte une aide non négligeable, on saura me l'accorder. D'autant plus que n'étant finalement native de nulle part, il ne se posera pas de problème de double nationalité ou que sais je.

Elle l'observait, ses yeux suivant le mouvement de ses doigts dans sa barbe drue, puis glissant dans ses cheveux longs pour les attacher. A la fois très viril et délicat, c'était un mélange qu'elle ne connaissait pas. Et cela lui plaisait. Il dégageait quelque chose de rassurant et de... Gentil ? Il semblait réfléchir, et elle ne tarda pas à savoir pourquoi. Comme elle l'avait prévu, elle avait réveillé sa curiosité avec une simple phrase, mais elle balaya la question d'un revers de la main.

- Si vous le voulez bien, nous reviendrons à cette question un peu plus tard.

La deuxième lui semblait avoir bien plus de sens pour essayer de défendre sa possible place auprès d'eux.

- Effectivement, le Nouvel Ordre Jedi existe, et j'aurai pu déposer ma candidature auprès d'eux. Seulement, ce n'est pas vers eux que la Force m'a conduite. Elle m'a clairement indiquée Corellia. M'a menée devant un écran à l'instant même où l'interview de l'une des votres était diffusée. Je pense que c'est ce qu'Elle attendait de moi.

Mais cette explication ne vous suffira pas, j'imagine. Jusque là, je n'étais pas proche des Jedi, pas du tout même. Aujourd'hui, j'ai envie de voir autre chose, j'ai envie de croire que je peux amener quelque chose à l'équilibre, qu'ensemble, vous, moi, les autres, nous pouvons maintenir cet équilibre dans la Force, faire de cette Galaxie quelque chose de... Vivable, dans la paix, dans la guerre, dans tout ce qui fait la vie. Bien évidemment, assurer la protection d'une si belle planète est un plus qui n'est pas indéniable.


Elle croqua un bout dans son sandwich, et le macha longuement, ce qui la forca à garder le silence quelques longues minutes. Elle réfléchissait à la suite des évènements. Il allait arriver un moment où elle devrait lui réveler sa nature, ses origines. Leonra ne savait pas vraiment comment amener les choses vers ce terrain là sans le mettre sur la défensive, ce qui n'était pas du tout le but de l'opération.

- J'ai exploré d'autres manières de vivre, qui ne m'ont pas apporté satisfaction. J'ai vu et vécu des choses qui m'ont détournée de ces chemins là. Qui ont fait qu'aujourd'hui, je veux choisir une autre voie, essayer autre chose, avec vous.
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By Hayley Curwee
#33770
    Il écoutait son interlocutrice parler en attendant que les sandwichs leurs soient servis. Lorsque celle-ci exprima son opinion sur comment obtenir la nationalité, il consentit à un léger signe de tête qui semblait dire qu’il partageait le point de vue de la jeune femme. Avec l’appui de Jim Antilles, il réussirait bien à mettre en place un moyen d’accélérer les naturalisations aux personnes motivées et méritantes. Bien sûr, le revers de la médaille serait que la Ligue se jetterait sur cette occasion pour se renforcer, liant les deux choses qu’ils aimaient le plus : taper sur les étrangers et sur les Jedi. Et qu’ils fûssent corelliens ne changeait pas grand chose à la haine qu’ils semblaient porter aux Jedi. Il n’était pas improbable que la dévastation d’un complexe par un sensitif pour venir en sauver un autre n’était pas étranger à la chose. A cette pensée, il eût un sourire qui devait paraître bien énigmatique à Leonra. Le caractère évasif de la réponse de cette dernière lorsqu’il avait abordé sa mystérieuse phrase ne lui échappa pas, bien au contraire. Toutefois, il ne lui en tint pas rigueur, celle-ci voulait que l’on en parle plus tard et il la crut sur paroles, quelle que soit l’importance que cela pouvait avoir, il doutait qu’elle cherche à esquiver la question quand viendrait le temps de l’aborder.

    Il fût ravi d’apprendre que l’émission qu’Hayley avait faite - rediffusée récemment - continuait à faire son petit effet, même encore aujourd’hui.

      - Ah… Vous avez vu Maître Curwee…

    C’était étrange, de parler d’elle comme ça, de lui donner une réalité à travers ces petits riens. Il continuait à l’écouter tandis que celle-ci expliquait ses motivations et ses propres aspirations, des choses qui allaient dans le sens de la mission des Jedi. Cela...paraissait presque trop beau pour être vrai, mais il ne serait pas dit qu’il couperait la motivation d’une aspirante à leur cause, les Jedi dans l’âme se faisaient trop rare à cette époque, malgré la renaissance et le renouveau de la cause.

    Il la laissa terminer, la fixant avec un regard bienveillant mais qui n’était pas dépourvu d’analyse. Il stoppa toutefois son geste pour commencer son sandwich qu’il avala à grandes bouchées, mastiquant avec un plaisir évident le plat qui misait autant sur une quantité généreuse que sur un aspect agréable à l’oeil, conservant une petite touche traditionnelle. Finissant ce qu’il avait dans la bouche, il s’essuya légèrement les commissures de ses lèvres à l’aide d’une des serviettes en papiers que la serveuse leur avait apporté. Il semblait chercher ses mots, une recherche qui ne dura toutefois pas bien longtemps :

      - C’est une lettre de motivation ma foi fort...motivée. Vous avez réussi à mentionner la plupart des mots clés qui font mettre la plupart des Jedi au garde-à-vous !

    Puis il pouffa de rire, ça n’avait rien de moqueur, à dire vrai il semblait plutôt sincèrement heureux de cette entrevue et de ce qu’elle avait dit. Il y avait un éclat dans ses yeux, quelque chose qui ne trompait pas : il était content de rencontrer la nouvelle venue et son histoire l’intéressait autant que ses motivations.

      - Je ne serais pas en mesure de contester les volontés de la Force, si vous me dites qu’elle vous a guidé jusqu’à cette planète et jusqu’à cet ancien reportage c’est que vous devez vous lier avec nous.

    Son index jouait avec un bout de mie de pain, sur la table, il aimait la sensation légèrement rugueuse que celle-ci avait sur son doigt.

      - Et je crois que vous avez saisi l'essentiel de notre pensée. Maître Curwee l’avait légèrement développé lors de cette interview, je crois.

    Légère pause. Il y avait quelque chose à rappeler, toutefois :

      - L’idéal des Jedi Corelliens est foncièrement le même que celui du Nouvel Ordre Jedi : la paix et la justice. Cet idéal exige de nous un engagement profond, un engagement qui nous lie à la Force. Bien que la galaxie autant que ce secteur se prête à l’aventure, les Jedi ne recherchent pas cette voie. Nous sommes avant tout à l’écoute et au service des autres. Nous sommes autant les servants de la Force que les servants du secteur et de sa population. Par le passé, pour les Jedi, cet engagement était si profond qu’un Jedi ne pouvait ni nouer une relation amoureuse, ni enfanter. Mais c’est un dogme que nous autres corelliens avons toujours repoussés. Il est ridicule de faire preuve de compassion et de ne pas s’adonner à l’amour qui est, en soi, une preuve ultime de la compassion.

    Il soupira.

      - Mais il y a un risque et peut-être en avez-vous conscience : le Côté Obscur. Cette partie du pouvoir tentante qui peut faire basculer tout ce qu’est un Jedi, tout ce qui est bien vers le mal. Il transforme la confiance en peur, la paix en colère, l’amour en haine.

    Il fixait Leonra avec un air bien plus sérieux qu’à l’accoutumée :

      - C’est une chose que le Jedi doit éviter aussi, le Côté Obscur corrompt tout ce qu’il touche. Il est intrinsèquement dangereux et nous proscrivons son enseignement et de nous y adonner, pas pour limiter la connaissance, la connaissance est une vertu Jedi mais bien parce que nous en connaissons les risques et les résultats. Maître Yoda, l’un des plus sages Jedi que la galaxie ait connu a un jour dit qu’une fois goûté à la saveur du Côté Obscur, celui-ci domine à jamais le destin de celui qui y a goûté.

    Des paroles sages assurément. Et cela prenait plusieurs formes, des conséquences désastreuses pour un être l’ayant approché : morts des proches, perte de repères… Le Côté Obscur était une calamité pleine et entière. Il adressa un sourire un peu plus guilleret à la jeune femme, il le voulait visiblement encourageant et il l’invita à démontrer son talent, juste avant de reprendre son sandwich :

      - Alors Mademoiselle Criid, qu’êtes vous capable de faire à travers la Force ? Voudriez-vous me montrer ? Si ça ne prends pas des proportions trop dantesques, bien entendu.

    Il voulait s’assurer de son potentiel, elle était âgée après tout et il savait que former un être âgé était risqué, surtout pour la voie du Jedi. Enfin, il termina avec une autre question :

      - A présent que vous en connaissez plus sur nous, et si ce que vous venez d’entendre ne vous fait pas peur j’aurais une dernière question : quel genre de chose pourrait vous faire mériter la nationalité corellienne, selon vous ?
#33773
Visiblement, elle avait réussi à pas mal le convaincre de sa motivation à intégrer son Ordre. Lui aussi croyait en la Force, en bon Jedi, et ainsi, elle savait qu'il comprenait ce qu'elle voulait dire, et le sentiment puissant que c'était, lorsqu'elle disait que c'était Elle qui l'avait guidée jusque là. Elle l'observait, plus ou moins sous toutes les coutures, essayant de mémoriser les mimiques et les gestes qui n'appartenaient qu'à lui. C'était étrange, comme chose à faire, mais c'était une habitude. Elle aimait connaître ses interlocuteurs jusqu'au bout des doigts, surtout quand ils étaient amenés à se revoir souvent, ce qui serait sans aucun doute le cas si elle intégrait l'ordre.

Elle mâchait une nouvelle bouchée de son sandwich, savourant l'explosion de saveur qu'elle ressentait en bouche, lorsque le Jedi s'engagea sur une nouvelle voie. Il décrivait la volonté et les engagements des Jedi, mais plus spécifiquement des Jedi Corelliens. Et notamment, il évoqua la possibilité qu'ils avaient de nouer des relations amoureuses. Et cette fois, pour de vrai, les joues de la petite jeune femme prirent une teinte rosée des plus délicieuses. C'était toujours le cas lorsque quelqu'un évoquait auprès d'elle les relations amoureuses, ou pire, physiques que les êtres pouvaient établir entre eux. C'était un domaine qu'elle ne maîtrisait pas, dans lequel elle n'avait même pas fait ses premiers pas, et qui restait un continent mystérieux, dont elle ne savait pas encore si elle irait l'explorer un jour.

Leonra ne s'attendait pas à passer si vite d'une émotion à une autre. Parce qu'après cette gêne, cette timidité qui l'avait saisi à l'évocation de l'Amour, elle se retrouva plongée dans un fort amusement, qui para ses lèvres d'un sourire franchement amusé. L'homme en face d'elle était en train de lui faire une leçon sur le Côté Obscur. Bien sûr, il ne pouvait pas savoir, pas encore, mais cela ne tarderait pas. De toute façon, il allait falloir qu'il sache, et de préférence avant qu'elle ne soit obligée de dévoiler ça au temple, entourée de Jedi. D'autant plus qu'elle n'était pas d'accord avec la fin de son monologue, et qu'elle s'en pensait honnêtement la preuve vivante.

Il lui demandait enfin une démonstration, et la jeune femme sourit. Voilà, ils y étaient. Pour démontrer son pouvoir, elle allait devoir se dévoiler et ce n'était pas une chose facile. Quoiqu'il lui posait une autre question d'abord, et que de ce fait, elle avait encore un moment de sursis.


- Je ne connais pas bien l'administration Corellienne, je ne sais donc pas ce qui pourrait les amener à m'offrir la nationalité. J'imagine cependant qu'un haut-fait, ou qu'une aide active à la reconstruction de votre ordre – par l'aide au recrutement par exemple -, enfin quoi que ce soit qui ne puisse montrer une réelle volonté de voir cet Ordre grandir et s'épanouir, et faire briller un peu plus encore la resplendissante Corellia...

Cette fois, ils y étaient. Ils ne pouvaient plus faire marche arrière. Elle devait expliquer son cas, vraiment, et lui dévoiler toute la vérité sur elle même. Leonra posa son sandwich dans son emballage, sur la table, et entremêla ses doigts, les mains posées à leur tour. Elle observa un instant autour d'eux, elle se sentait en sécurité avec lui, mais elle se doutait que ça ne durerait pas.

- Je vous avais dit que nous reviendrions plus tard vers la question concernant le fait que je ne correspondait pas vraiment à vos idéaux. Je crois que l'heure est venue d'y répondre.

Son ton, sa posture, tout était très solennel, bien différent du moment de détente qu'ils partageaient jusque là. En fait, imperceptiblement, elle rentrait sur la défensive, prête à réagir en cas de danger, suivant les réactions de son interlocuteur. C'était assez... Inhabituel, ce qu'elle s'apprêtait à faire.

- Si je viens vers vous, vous vous doutez bien que je suis sensible à la Force, réceptive à son fluide, et que je navigue avec plus ou moins d'aisance dans son flux. Peut être pensez vous que je n'ai pas reçu de formation, et c'est faux. J'en ai reçu une, depuis ma toute tendre adolescence. J'ai été prise sous l'aile d'un être puissant, qui m'a formée à la Force. Mais pas que.

Son regard ne quittait pas le sien, d'une étonnante intensité, tandis que sa voix restait posée, calme, à la diction parfaite. On sentait bien que ce n'était pas un texte répété, appris par cœur, que c'était spontané, et pourtant, elle ne tremblait pas.

- Je n'ai pas suivi la même voie que vous, Matarmeno. Les pas que l'ont m'a imposés ne m'ont pas menée vers la Lumière.

Ce qui se passa ensuite fut étonnant. Leonra ferma les yeux, calme et détendue. Tout doucement, avec une sombre délicatesse, elle dévoila puis étendit son aura dans la pièce. Comme deux grandes ailes sombres, un peu froissées, qui se seraient déployées dans son dos, le flux d'énergie engloba ce qui l'entourait, avant de venir non pas se heurter, mais plutôt rencontrer celle du Jedi.

Les yeux de Leonra se rouvrirent tranquillement, pour observer la réaction de son interlocuteur. Elle n'avait aucune idée de ce qui l'en penserait, de ce qu'il pourrait faire. Peut être voudrait-il la tuer sur le champ, pour ce qu'on lui avait apporté. Mais d'abord, elle devait faire une chose.


- Je vais faire ma démonstration sur vous. Pas parce que je vous veux du mal, mais parce que je pense que vous êtes plus à même de le recevoir et le contrôler que les gens qui sont présent ici. Ca ne durera pas longtemps.

A nouveau, Leonra plongea dans la concentration, mais cette fois en fixant le regard du Jedi. Elle tremblait de devoir faire ça, elle qui s'était promis que non. Le temps sembla se figer légèrement, mais tout se jouait à l'intérieur de l'organisme de l'homme. Le sang semblait couler moins vite dans ses veines. Son cœur battait moins fréquemment, et ses poumons mettaient deux fois plus de temps à se remplir à chaque respiration, ce qui pouvait lui donner la sensation de ne plus réussir à respirer. Même ses pensées n'allaient plus aussi vite, comme si chaque fonction de son corps avait décidé de s'éteindre doucement.

Elle relâcha son emprise.

Cela n'avait duré que quelques secondes, une minute peut être. C'était sa démonstration. Son aura disparu à nouveau, dissimulée habilement, et elle ne lâchait pas Matarmeno du regard.


- L'être qui m'a elevée, qui m'a éduquée était une Sith. Elle m'a emmenée partout, j'ai rencontré d'autres Seigneurs. Elle m'a appris certaines choses, comme ce pouvoir. Mais je n'ai jamais pu adhérer à tout ça. Comment vous dire... Elle devenait nerveuse. Ce que j'ai vu, ce que j'ai vécu... Je n'y ai jamais trouvé d'attrait. Au contraire, tout ce pouvoir, cette Obscurité, la haine qu'ils portent entre eux, tout cela m'effrayer. Ma Maîtresse m'en a éloignée, un certain nombre de fois, parce qu'elle sentait que... Je ne pourrais pas, et qu'ils me tueraient. Ce n'est pas ce qui me correspond. Vous êtes ce qui me correspond.
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By Hayley Curwee
#33932
    Matarmeno Krahnn s’était cantonné à un silence de plomb, écoutant avec attention Leonra tandis qu’il prenait parfois une bouchée du sandwich afin de contenter son ventre qui lui criait régulièrement famine. La jeune femme était assez intéressante, il s’échappait d’elle une certaine candeur paradoxalement liée à un regard qui en disait long sur ce qu’elle avait pu vivre. Ce dernier petit détail d’elle, il ne l’avait perçu que très récemment, c’était resté dissimulé là un bon moment et il lui avait fallu toute son attention pour le remarquer. Il eût un sourire lorsqu’elle évoqua différents moyens qu’elle envisageait afin de pouvoir obtenir la nationalité, à la vérité en temps normal faire la demande était déjà un premier pas que l’administration se chargeait de régler ou non, mais la jeune femme avait encore une sorte de candeur même dans ses réponses, pensant que fournir un effort devait amener une récompense, le plus naturellement du monde. On ne pouvait lui reprocher la chose et cette fraîcheur contribuait à augmenter l’appréciation qu’il avait d’elle. Et puis dans le fond, elle n’avait pas tort, le mérite se devait d’être récompensé, pas tout le temps, sinon il pouvait conduire à une détérioration de ce trait de caractère mais régulièrement on devait le récompenser, pour montrer que le travail apportait quelque chose. Aussi n’eût-il qu’une réponse laconique sur le sujet, agrémenté toutefois d’un sourire qui se voulait rassurant :

      - Un bon point, un bon point…

    Bien installé dans la banquette - il s’étala même un peu, étendant son bras le long de celle-ci - il se tint prêt à ce que Leonra lui préparait. Dire qu’il n’était pas un brin méfiant aurait été mentir, il fallait avouer que Leonra avait préparé son passage à l’acte en cultivant à la fois le mystère et la tension, ce qui n’arrangeait pas les choses pour tout dire. Aussi, quant il la vit fermer les yeux et qu’il sentit qu’elle se concentrait, il essayait de se préparer à anticiper, surtout quand elle lui indiqua qu’il serait la cible de son pouvoir. Et cela ne rata pas : il eût la sensation qu’imperceptiblement son corps fonctionnait au ralenti, c’était comme si son organisme ne parvenait plus à avancer et chaque pensée devenait aussi dur qu’un mouvement qu’il aurait aimé amorcer. La jeune femme relâcha bien vite son étreinte, preuve qu’elle ne désirait pas prolonger cette expérience et que le mal n’était pas dans ses intentions. Il y avait quand même quelque chose qui le gênait. De toutes les choses qu’elle aurait pu accomplir pour montrer son pouvoir, elle avait choisi quelque chose de...d’inévitablement violent dans l’idée. Bien entendu, ce n’était pas une violence expressive et cela restait paradoxalement assez ‘doux’ pour tout ce qu’on pouvait faire de ce mot. Mais restait que cet acte n’était pas anodin et qu’intérieurement il songea qu’il n’avait peut-être pas totalement tort dans ce qu’il disait. Elle aurait pu faire mille et une chose avec la Force afin de lui montrer son pouvoir, à commencer par faire léviter une simple fourchette, cela restait basique mais diablement efficace.

    Pour autant, il y avait de la bonne volonté en elle, du moins s’il se fiait à ses paroles, avait-on jamais vu un Sith venir se livrer aux Jedi de toute manière ? C’aurait été absurde. Matarmeno s’enfonça dans la banquette, l’air un peu plus pensif qu’à l’accoutumée, probablement le signe qu’à sa manière la façon d’agir de Leonra l’avait fait réagir et lui donnait à réfléchir.

    Fallait-il la condamner ? Pour beaucoup de Jedi, cette enfant était déjà perdu, le fait d’avoir touché du bout des doigts le Côté Obscur avait corrompu à jamais son être et la possibilité d’un retour en arrière avait à jamais disparu et comment ne pas leur donner raison en repensant à ce premier geste qui n’avait rien d’une démonstration pacifique, intrinsèquement ? Pour autant ce n’était peut-être pas la bonne façon de voir les choses. On pouvait aussi le voir comme l’acte d’une personne déboussolée n’ayant jamais eu d’autres réflexes que ceux de la violence. Et alors la chose prenait tout son sens : elle n’était que la victime de son passé, de quelque chose dont elle-même n’avait peut-être pas conscience. Finalement, il brisa le silence dans lequel il s’était enfermé :

      - C’est impressionnant, je vous le concède. Mais je ne crois pas que ce soit le meilleur moyen de rechercher le soutien d’un Jedi.

    Il lui adressa un sourire poli, avant de finir son dernier morceau de sandwich.

      - Je ne vous en tiendrais pas rigueur pourtant. Je ne pense pas que vous pensiez à mal, même si c’est dangereux.

    Enfin, il crût bon de développer sa pensée :

      - Quand je vous ai parlé du Côté Obscur et de sa funeste malédiction, ce n’est pas forcément sur le plan d’une réalité que j’envisageais la chose. Pour moi c’est bien plus imagé que ça : le Côté Obscur mets sur un plan supérieur le recours aux émotions fortes et négatives. Un Jedi préférera priser des sentiments plus nobles et évitera en premier lieu de s’y laisser aller, c’est primordial. En fin de compte, on peut voir cela comme l’éternel combat que l’humain a et qui oppose raison à passion. Un Jedi privilégiera toujours la raison à la passion.

    Il parût réfléchir à la suite, il cherchait quelque chose afin d’illustrer son propos et il avait peut-être quelque chose :

      - Les Jedi obéissent à un code strict :

      Il n’y a pas d’émotion, il y a la paix,
      Il n’y a pas d’ignorance, il y a la connaissance,
      Il n’y a pas de passion, il y a la sérénité,
      Il n’y a pas de chaos, il y a l’harmonie,
      Il n’y a pas la mort, il y a la Force.

      Pour autant quand je n’étais qu’un jeune initié, nous récitions une variante que je trouve plus intéressante et explicite et qui vous aidera peut-être mieux à comprendre :

      Emotion et pourtant, paix,
      Ignorance et pourtant, savoir,
      Passion et pourtant, sérénité,
      Chaos et pourtant, harmonie,
      Mort et pourtant, la Force.

      Elle est certes moins manichéenne et permets de comprendre que les Jedi ne nient pas l’existence de notions négatives : ils choisissent de les dépasser par la vertu. Je préfère cette seconde version, personnellement. Est-ce que vous voyez où je veux en venir ? Pourquoi le Côté Obscur est un danger ?


    De la réponse de la jeune femme, dépendrait la suite.
#33964
Dejà, il ne l'avait pas tuée sur le champ. Et c'était un premier point dans l'esprit de celle qui était coincée entre deux idéologies dont aucune ne lui correspondait tout à fait, il fallait l'avouer. Les Sith étaient trop sombres, mauvais, belliqueux et dangereux pour elle. Mais les Jedi étaient trop... Gentils. C'était compliqué à expliquer ce qu'elle ressentait, là, au plus profond d'elle. Et en fait, c'était exactement la raison pour laquelle elle pensait que la Force l'avait menée jusqu'à Corellia. Parce que, même s'ils partageaient un certain nombre des idéaux du Nouvel Ordre Jedi, les Corelliens lui paraissaient plus souples, moins fermés, plus enclins à moduler leur pensée. Un peu comme elle finalement.

Evidemment, il n'avait pas vraiment semblé ravi de sa démonstration, pas dans la mesure où elle n'avait pas fait preuve d'un pouvoir suffisant, mais plutôt parce qu'elle avait utilisé un pouvoir directement puisé dans le côté Obscur. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Elle aurait pu, effectivement, faire une simple démonstration de lévitation, de télékinésie ou autre. Mais cela n'aurait pas été satisfaisant à ses yeux. Elle avait besoin de montrer l'étendue des possibilités.


- Je vais être honnête avec vous. Ce n'est pas encore très clair pour moi. Je ne demande qu'à apprendre, à me former à vos idéaux et à vos pensées. Ma connexion avec la Force est sombre, c'est une certitude, on ne peut pas renier d'où l'on vient, et je ne peux pas mentir sur la formation qui m'a été donnée. Mais je ne veux pas rester sur ces connaissances là, je ne veux pas être enfermée dans cette noirceur.

Leonra regarda autour d'eux, l'espace d'un instant, comme pour s'assurer que personne ne la dévisageait suite à sa petite démonstration. Même si elle n'avait utilisé son pouvoir que sur Matarmeno, elle se demandait si quelqu'un d'autre avait pu ressentir son aura ainsi déployée.

- Je ne vais pas tenter de vous convaincre par un quelconque moyen qui ne serait pas convenable. Si vous ne m'acceptiez pas, je continuerait ma route en essayant d'apprendre à rester dans une voie qui me conviendra. Mais je pense que vous pourriez être un plus pour moi, en m'apprenant à suivre vos preceptes. Et je pense pouvoir vous apporter quelque chose dans la mesure où, comme vous pouvez le voir, malgré les bases de mon éducation, je ne vis pas dans cette idéologie. J'ai su m'en détacher, ne pas me laisser en être imprégnée. Je crois que c'est une force quelque part. C'est la preuve que, de la même manière que vous le disiez juste avant, les choses ne sont pas manichéenes.

Elle croqua une nouvelle fois dans son sandwich. Puis le posa sur la table, dans son écrin de papier. Elle tendit à nouveau la main vers lui, mais cette fois pour venir la poser avec beaucoup de délicatesse sur son poignet. Ce contact humain amena chez elle un frisson qui du se ressentir jusqu'au bout de ses doigts. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu ce minimum là.

- Je vous l'ai dit, c'est la Force qui m'a menée à vous, j'en suis persuadée. Je l'ai laissée prendre ses décisions me concernant. Peut être que vous devriez en faire autant.
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By Hayley Curwee
#33973
    La jeune femme faisait encore étalage de sa profession de foi. Son credo, c’était de se laisser aller à la Force et elle avait la certitude que s’en remettre à elle lui apporterait la réponse. C’était l’attitude d’une Jedi, c’était indéniable. Et cette attitude, elle l’attendait tout aussi logiquement de son interlocuteur. Pour Matarmeno, la chose était entendue : bien sûr qu’il laisserait la Force guider ses choix la concernant. Il laissa la main se glisser lentement vers lui, comme le serpent vers une pomme, comme le long chemin vers la connaissance et laissa les doigts de cette peau si douce qui sortait tout juste d’un état juvénile effleurer sa peau qui prenait le chemin de la fin glorieuse de la quarantaine. C’était étrange, presque déplacé d’un certain point de vue, surtout pour un homme qui n’avait presque pas eu de contacts humains depuis des années. Tout deux, à leurs façons biens distinctes, avaient traversés les mêmes choses. Ils étaient des abimés de l’existence qui s’étaient rencontrés à un moment charnière de celle-ci, même si ce n’était pas tout à fait exact concernant Krahnn qui considérait chaque moment de son existence comme charnière depuis sa rencontre avec Hayley. Tout pouvait basculer, tout pouvait cesser d’être d’un moment à l’autre. C’était là le problème, un problème qui se révélait bien plus prégnant quand on se détournait de la Force comme il l’avait fait jusqu’à cette fameuse nuit.

    Il ferma les yeux, laissa la sensation étrange l’envahir alors qu’il sentait les empreintes des doigts de la jeune femme s’imprimer sur son poignet, la pression avait été légère, mais elle avait été là, elle avait existé pendant un court laps de temps et il avait cherché à se l’approprier pendant ce court laps de temps, dans l’objectif évident d’y déceler quelque chose, le moindre signe possible de ce qui réunissait les deux. Est-ce que la Force lui enverrait un message ? La réponse ne tarda pas à venir : elle était là et elle lui disait à quel point la jeune femme qu’il avait en face de lui était puissante dans la Force. Mais la Force ne disait pas quel serait son destin, ni si elle allait être une alliée ou une ennemie. Il n’y aurait pas de réponse définie à cette question, il devrait juste se fier à elle, lui faire confiance.

    Il posa son autre main sur celle que Leonra avait déjà posé sur son poignet, il laissa son pouce en caresser légèrement le côté, puis finit par l’ôter délicatement, comme si c’était un bijou très précieux qu’il ne voulait pas briser. Il eût un petit sourire qu’il voulait sympathique :

      - La Force ne nous dit pas toujours tout, sinon ce serait trop facile, vous en conviendrez ?

    Il acquiesça d’un signe de tête, pour appuyer ses dires :

      - Je n’ai d’autres choix que de vous faire confiance, j’en ai bien peur, cela va être un travail commun, nous devrons nous appuyer l’un sur l’autre et grandir ensemble.

    Son front se plissa cependant et il eût l’air un peu plus soucieux que jusqu’ici, il se tritura de nouveau la barbe. Les révélations de Leonra amenaient à de nouvelles questions, hélas, et pas des questions de moindre importance dans le cas présent. Ses yeux se posèrent sur ceux de Leonra qu’il était résolu à ne pas quitter :

      - Si jamais nous vous acceptons parmi nos rangs, il faut que vous ayez conscience que ce n’est pas un engagement qu’on peut quitter à la moindre difficulté. Être Jedi, c’est quelque chose que l’on est à vie. Nous rejoindre c’est rejoindre l’Ordre mais également le Secteur. Mais aussi la Nouvelle République dont vous deviendrez membre. Vous devrez protéger les faibles mais également vos frères et soeurs Jedi. Ce n’est ni vain, ni anecdotique, vous pouvez trouvez un sens à votre existence chez nous, mais vous allez apporter également quelque chose. Et c’est là toute la difficulté de cet engagement. Je veux que vous soyez certaine de ce à quoi vous vous engagez, Mlle Criid. Il n’y aura pas de retour en arrière possible, suis-je assez clair ?

    Il fit une pause, autant pour lui laisser le temps d’intégrer la chose que pour reprendre son souffle et passer à un autre point qui lui tenait à coeur :

      - Vous avez dit avoir fréquenté des Sith dans votre passé, bien que leurs compagnie ne vous ait pas été des plus agréables. Comme vous devez le savoir, les Sith sont nos ennemis, des ennemis héréditaires je dois dire. Corellia a particulièrement souffert de leurs exactions : un enfant est mort à cause d’un Sith lors de l’occupation impériale et très récemment un autre de ces enragés à perpétrer un massacre parmi la population et les forces de l’ordre pour s’échapper. Dans la majeure partie des cas, une rencontre entre l’un des leurs et l’un des nôtres se termine par...la mort. Ma question est donc simple : dans l’hypothèse où l’un des leurs en viendrait à affronter l’un des nôtres ou vous, seriez-vous capable de l’affronter ?

    Deux questions en apparence simple, mais qui s’avéraient plus complexe qu’il n’y paraissait en définitif. Le repas arrivait à son termes et ni l’un ni l’autre ne se sentait de commander quoi que ce soit d’autre, il fallait dire que les sandwichs ici étaient très copieux. Matarmeno régla l'entièreté de l’addition, puis il invita Leonra à le suivre à l’extérieur. Le soleil était toujours haut dans le ciel, mais des nuages s’étaient invités à la fête et le temps s’était nettement rafraîchi. Voyant qu’elle était habillée d’une façon assez légère pour la saison, il lui proposa sa bure :

      - Si vous avez trop froid, n’hésitez pas. Ce n’est qu’un long manteau après tout.

    Et il éclata de rire. Il ne semblait pas se prendre au sérieux et en vérité c’était bien le cas, il avait toujours trouvé que se montrer trop rigide sur des choses aussi ridicules n’était que vanité et il n’y accordait lui-même aucune importance. Ils commencèrent à marcher ensemble, suivant la rue sans destination apparente à priori, ils ne retournaient pas au temple, en tout cas. Et finalement il troubla de nouveau le silence :

      - Si tout ce que vous avez appris jusqu’ici ne vous a pas refroidi, si vous êtes toujours résolue à nous rejoindre alors je vous propose de me suivre et de bénéficier d’une sorte de “période d’essai” qui pourra déterminer aussi bien pour vous que pour moi l’ampleur de ce qu’il est possible d’accomplir autant que votre engagement. Vous m’aiderez dans différentes tâches et si ce test s’avère concluant et bien ma foi… Je suppose que nous pourrons vous accepter parmi nos rangs. Qu’en dites-vous ?

    Il avait pris un air dégagé, espérant que la proposition plairait à Leonra et qu’elle ne se sentirait pas insultée par celle-ci.
#33996
Le jedi vint poser sa main sur la sienne, avec douceur également, mais ce qui perturba le plus la jeune femme, ce fut ce léger mouvement du pouce, qui effleurait sa peau de manière si fine qu'elle aurait presque pu ne pas le sentir. La scène devait semblait étrange pour des yeux extérieurs. A vue de nez, il devait avoir une vingtaine d'années de plus qu'elle, et cet homme qui aurait pu être son père, caressait sa main tendrement. Il disait vrai. La Force guidait, mais n'expliquait jamais, et quelque part, c'était aussi ça qui faisait son charme et son mystère. Elle opina du chef, tout à fait d'accord avec lui.

Cette histoire allait être un travail d'équipe. Il devait apprendre à la connaître, à faire confiance à ce qui aurait pu être une ennemie si elle avait choisi de suivre la voie qui lui avait été choisie lors de sa sortie de l'orphelinat. Et elle, de son côté, devait accepter d'être guidée à nouveau, de se « soumettre » encore à l'autorité d'un autre Maître qui lui apporterait cette fois un enseignement contraire, même s'il était à son sens complémentaire de ce qu'elle connaissait déjà. Le chemin serait sans doute long et dur, et elle s'attendait déjà à ce que leurs esprits ne s'opposent sur quelques points. Cependant, si elle choisissait cette nouvelle voie, elle lui apporterait respect et reconnaissance, elle se connaissait.

L'intensité de son regard la troublait en permanence, mais ses mots la travaillaient encore plus. Il lui parlait du fait qu'être Jedi était quelque chose que l'on ne quittait pas comme ça, et tout ce qu'entraînait un tel engagement. Et quelque part, elle y voyait une méfiance. Après tout, elle tournait le dos à son enseignement passé, pour les rejoindre eux. Qui pouvait lui donner l'assurance qu'elle n'en ferait pas de même avec l'Ordre ? Elle pinça légèrement ses lèvres, en guise de signe de compréhension. Elle aurait pu répondre, mais ne le fit pas. Les mots sont éphémères, pas les actes, et elle lui prouverait en temps et en heure qu'il avait raison de lui faire confiance. D'ailleurs, il enchainait déjà sur un autre sujet, si bien qu'elle répondrait aux deux items en même temps.


- J'entends et je comprends toutes vos interrogations. Les Sith ne sont pas vraiment des gens dignes de confiance, et croyez moi, je les ai côtoyé d'assez près pour le savoir. C'est la que vient ma différence. Je ne me suis jamais revendiquée en tant que telle. J'en ai reçu les préceptes de bases, j'en ai reçu certaines capacités dans la Force, mais je n'ai jamais adhéré à l'idéologie.

En ce qui concerne votre seconde question... Il n'y a que deux personnes que je n'aurai pas eu la force de combattre. L'un est mort, et l'autre doit l'être, à l'heure qu'il est. Pour les autres, je n'ai aucune sorte de pitié ou de compassion. Si bien que s'il fallait les affronter, et que l'issue soit fatale... Elle le sera. C'est comme ça.


Sa voix semblait subitement détachée, comme dénuée d'émotion, signe de sincérité de sa part. Elle l'observa un instant, comme pour tenter de déchiffrer sur son visage ce que pouvaient déclencher ses mots chez lui. Finalement, le repas se terminait, et elle regrettait que l'instant ne soit déjà fini. Il paya, et ils se retrouvèrent dehors. Une légère brise fit s'envoler légèrement ses cheveux et Matarmeno lui proposa sa bure, qu'elle accepta avec joie. Elle ne connaissait pas encore le climat corellien, et lorsqu'elle se lova dans le lourd tissu laineux, elle frissonna de plaisir.

Elle ne connaissait pas bien le chemin, mais elle était obligée de se rendre compte qu'ils ne prenaient pas la même route à l'aller qu'au retour, et même plus, qu'ils ne se dirigeait pas du tout vers le temple. Cependant, elle ne distinguait pas de malice chez lui, et n'arrivait pas à imaginer qu'il puisse chercher lui tendre un quelconque piège. Pourquoi le ferait-il d'ailleurs ? C'était ce genre de réflexe stupide qu'il fallait qu'elle perde, cette méfiance constante, bien trop habituée aux coups bas et aux manigances des Sith. Matarmeno avait l'air honnête, et elle devait apprendre à lui faire confiance. On en revenait à ce qu'il disait encore quelques minutes avant.

Je vous suivrai aussi longtemps que vous le jugerez nécessaire. J'ai à apprendre de vous, même si je ne considère pas repartir dans un... Apprentissage, vous comprenez ? Je vous accompagnerai, je vous obéirai et j'apprendrai de vous. Je suis décidée à vous rejoindre, et je ferai tout ce qui est nécessaire pour être acceptée de vos pairs. Je comprend bien qu'à première vue, les apparences puissent ne pas jouer en ma faveur, et que ma présence puisse déclencher la méfiance des autres habitués du Temple. Mais je leur prouverai ma valeur. Je vous le promet.

Tout en disant cela, elle observait les gens qui marchaient autour d'eux. Il y avait une forme de... Décontraction qui se dégageait de toute cette population qui semblait flâner en même temps qu'eux, si bien qu'elle avait presque envie de se laisser aller à prendre le bras du Jedi pour marcher avec lui. Ce qu'elle ne fit pas, évidemment.

- Bien. Maintenant que les bases sont posées, dites moi. De quel ordre seront les tâches que nous allons partager ? Et surtout... Parlez moi de Corellia. Si elle doit devenir ma planète d'adoption, je veux tout savoir d'elle...
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