- lun. 15 oct. 2018 14:38
#34092
Ambiance
Il était temps. L’heure de la confrontation après cette année, ces quelques mois d’absence. Cette durée pendant laquelle ni l’une ni l’autre ne s’étaient vues. Ni l’une ni l’autre n’avait cherché à reprendre contact. Où en étaient-elles ? Nulle part peut-être. Partout sûrement. Liées l’une à l’autre, et pourtant si loin et si différentes. Quoi dire, quoi faire ? Comment réagirait-elle face à son changement ? Jeny n’était pas dupe, elle avait la gueule d’un épouvantail séché au soleil et avait plus de comparaison avec une sœur de Dathomir qu’avec une sœur de princesse. Cheveux noirs qui lui tombaient dans le dos, très fins, très volatiles. Une tenue empruntée à un soldat mort, qui malheureusement, avait connu d’autres aléas. Mais au moins étaient-ils plus ou moins entier. Quelques morceaux rapiécés sur les cuisses pourtant intacts, symboles d’une blessure ancienne qui pourtant n’avait laissé aucune trace. Un débardeur avec une déchirure au niveau du flanc et des petits trous çà et là. Pour l’occasion cependant, elle s’était rendue présentable. S’était lavée, peignée et plus ou moins parfumée avec un flacon de plante de Thule.
Elle avait affronté une autre fois l’eau brûlante sur sa peau, ressentant, appréhendant et appréciant le contact avec sa peau. Tous contacts avec sa peau, pour être exact. Sa mésaventure l’avait laissé en dehors de tout aspect physique, mais elle sentait aujourd’hui le besoin d’aller au-delà, de dépasser sa condition. L’ombre était avec elle, la soutenait et terrassait ses ennemis. Les brûlures n’en étaient alors que purement psychosomatiques. Elle le savait, c’était évident. Jeny le faisait également pour Alayna, parce que … parce qu’elle le devait. Pour ne pas qu’elle répugne sa nouvelle identité, ce qu’elle était devenue. L’ombre la guidait, mais il restait pourtant une part qui était liée à sa sœur et à sa planète. Pas question de se montrer pour l’instant, alors elle restait cachée.
D’abord dans la ville où elle avait atterrie, profitant de l’obscurité naissante pour se faufiler de toit en toit. Laissant derrière elle une trainée noirâtre, une fumée résiduelle corrompue, l’Ombre. La petite fumait littéralement de l’obscurité qui était en elle. Elle avait alors rapidement rejoint le palais dans lequel, quelques mois plus tôt, elle s’était réveillée, blessée au flanc. Soignée, rééduquée par sa sœur, les deux Mikerley avaient passé deux mois en cohésion la plus parfaite. Deux mois de vie commune. Et puis il y avait eu … l’évènement. Jeny approcha des murs entourant le palais, laissa l’ombre l’envelopper et réduire à néant ses caractéristiques physiques pour tromper les alarmes, puis sauta par-dessus. Entachée de la corruption la plus absolue, sa peau noirâtre semblait se déchirer et ses sens alors pré pubère, devenaient ceux des plus redoutables prédateurs. Elle avait toutes les formes de vie en visuel, toutes. Aucune surface physique ne lui résistait.
Elle vagabondait à travers le parc, sautant de haie en haie, évitant les patrouilles de gardes, les caméras, les détecteurs. Puis enfin se retrouva à l’orée d’une place bitumée, fontaine au centre et arches de verdure sur le périmètre. Au fond, arborant sa cascade jaune et un teint plus jovial que jamais, Alayna. Jeny resta là quelques instants, dans son buisson, fixant sa moitié avec appréhension. Cette dernière assise sur le banc, pianotait sur son datapad, sous le ciel étoilée de Chandrila. La température semblait parfaite, le silence était entretenu par les grillons dans les fourrés. Jeny se présenta à l’autre bout de la place, debout et solennelle. Pendant quelques secondes, elle resta figée, silhouette noirâtre aux yeux rouges éclatants sortie d’un mauvais cauchemar. Elle bougea rapidement les mains, aspira l’ombre en elle, ne laissant qu’une vague fumée émaner d’elle. La petite fit quelques pas dans la direction de sa sœur, franchissant les quelques mètres qui la séparait d’elle.
A quelques mètres seulement, elle entendit sur les côtés le cliquetis d’armes de poing, suivit de :
« Arrêtez-vous ! Main sur la tête et genoux à terre ! »
De part et d’autre de sa sœur surgirent deux soldats. Deux autres sur ses côtés. Jeny leva les mains en l’air et fit quelques pas en avant.
« Alayna c’est … moi. C’est Jeny. Je … »
« J’ai dis les mains en l’air ! »
Jeny tourna son regard vers celui qui l’avait interrompu, tandis que l’ombre sortait davantage, exhibant la puissance qui sommeillait en elle. D’un mouvement de poignet, les armes des soldats s’envolèrent. L’un d’eux dégaina une lame et sans réfléchir s’approcha d’elle. Un coup de lame hasardeux aisément évitée, un coup dans la main pour le désarmer, Jeny attrapa le garde par le cou et le souleva au-dessus du sol. Elle le laissa retomber quelques mètres plus loin, toujours en vie.
« Ce n’est que moi petite sœur … »
Elle avait affronté une autre fois l’eau brûlante sur sa peau, ressentant, appréhendant et appréciant le contact avec sa peau. Tous contacts avec sa peau, pour être exact. Sa mésaventure l’avait laissé en dehors de tout aspect physique, mais elle sentait aujourd’hui le besoin d’aller au-delà, de dépasser sa condition. L’ombre était avec elle, la soutenait et terrassait ses ennemis. Les brûlures n’en étaient alors que purement psychosomatiques. Elle le savait, c’était évident. Jeny le faisait également pour Alayna, parce que … parce qu’elle le devait. Pour ne pas qu’elle répugne sa nouvelle identité, ce qu’elle était devenue. L’ombre la guidait, mais il restait pourtant une part qui était liée à sa sœur et à sa planète. Pas question de se montrer pour l’instant, alors elle restait cachée.
D’abord dans la ville où elle avait atterrie, profitant de l’obscurité naissante pour se faufiler de toit en toit. Laissant derrière elle une trainée noirâtre, une fumée résiduelle corrompue, l’Ombre. La petite fumait littéralement de l’obscurité qui était en elle. Elle avait alors rapidement rejoint le palais dans lequel, quelques mois plus tôt, elle s’était réveillée, blessée au flanc. Soignée, rééduquée par sa sœur, les deux Mikerley avaient passé deux mois en cohésion la plus parfaite. Deux mois de vie commune. Et puis il y avait eu … l’évènement. Jeny approcha des murs entourant le palais, laissa l’ombre l’envelopper et réduire à néant ses caractéristiques physiques pour tromper les alarmes, puis sauta par-dessus. Entachée de la corruption la plus absolue, sa peau noirâtre semblait se déchirer et ses sens alors pré pubère, devenaient ceux des plus redoutables prédateurs. Elle avait toutes les formes de vie en visuel, toutes. Aucune surface physique ne lui résistait.
Elle vagabondait à travers le parc, sautant de haie en haie, évitant les patrouilles de gardes, les caméras, les détecteurs. Puis enfin se retrouva à l’orée d’une place bitumée, fontaine au centre et arches de verdure sur le périmètre. Au fond, arborant sa cascade jaune et un teint plus jovial que jamais, Alayna. Jeny resta là quelques instants, dans son buisson, fixant sa moitié avec appréhension. Cette dernière assise sur le banc, pianotait sur son datapad, sous le ciel étoilée de Chandrila. La température semblait parfaite, le silence était entretenu par les grillons dans les fourrés. Jeny se présenta à l’autre bout de la place, debout et solennelle. Pendant quelques secondes, elle resta figée, silhouette noirâtre aux yeux rouges éclatants sortie d’un mauvais cauchemar. Elle bougea rapidement les mains, aspira l’ombre en elle, ne laissant qu’une vague fumée émaner d’elle. La petite fit quelques pas dans la direction de sa sœur, franchissant les quelques mètres qui la séparait d’elle.
A quelques mètres seulement, elle entendit sur les côtés le cliquetis d’armes de poing, suivit de :
« Arrêtez-vous ! Main sur la tête et genoux à terre ! »
De part et d’autre de sa sœur surgirent deux soldats. Deux autres sur ses côtés. Jeny leva les mains en l’air et fit quelques pas en avant.
« Alayna c’est … moi. C’est Jeny. Je … »
« J’ai dis les mains en l’air ! »
Jeny tourna son regard vers celui qui l’avait interrompu, tandis que l’ombre sortait davantage, exhibant la puissance qui sommeillait en elle. D’un mouvement de poignet, les armes des soldats s’envolèrent. L’un d’eux dégaina une lame et sans réfléchir s’approcha d’elle. Un coup de lame hasardeux aisément évitée, un coup dans la main pour le désarmer, Jeny attrapa le garde par le cou et le souleva au-dessus du sol. Elle le laissa retomber quelques mètres plus loin, toujours en vie.
« Ce n’est que moi petite sœur … »