- mar. 9 oct. 2018 14:53
#34069
Ce post contient des scènes explicites ou de nature à choquer.
Ou pas, j’en sais rien ^-^
Ou pas, j’en sais rien ^-^
Confiance. Et il se détacha d’elle. Loin de la confiance, un début d’incertitude. Et une déception. Pourquoi tu t’éloignes ? Confiance. Elle avait commencé par se relever, suivant le mouvement du Zabrak, mais se résigna. Si Mya n’avait jamais connu d’intense désir physique, elle avait également été épargnée de la frustration qui l’accompagnait généralement, jusqu’à ce jour, où l’un après l’autre l’avaient assaillie. Marak aurait peut-être dû se contenter de saisir sa chance au pied d’un lampadaire, plutôt que de temporiser jusqu’à la chambre pour s’adonner à l’exercice d’artifices aux résultats incertains.
Le Zabrak choisit, pour initier le contact, l’instant où Ranath détourna le regard. Elle crut d’abord qu’il était revenu à ses côtés, mais constata d’un simple coup d’oeil qu’il n’avait pas bougé, et que seul son esprit exerçait son emprise. D’incompréhension, elle fut d’abord tentée de résister. Confiance. Mais la pensée toujours présente de Marak l’apaisait, et elle accepta finalement l’expérience. Chaque sensation, chaque réaction, était inédite. L’aspect immatériel de ce contact à la fois léger et oppressant dérangeait néanmoins. Et chaque nouveauté appelait une multitude de questions muettes. Si bien que la jeune femme éprouva une difficulté particulière à accepter de se laisser submerger par son émotion.
Paupières closes, Ranath contrôlait et contraignait ses réactions, certainement trop pudique pour apprécier pleinement ce qui lui était offert. Elle concentrait ses pensées sur la présence de Marak, qui se tenait juste là, à côté d’elle. Et à mesure qu’elle renforçait son lien avec lui, elle percevait qu’il était entièrement tourné vers elle, et qu’il était partout. Impossible alors de se contenir davantage. Toute l’œuvre du Zabrak n’était plus perçue que comme une caresse unique et brûlante, insistant jusqu’à saturation des sens, et enfin, la libération. Paroxysme de la tension nerveuse, musculaire et émotionnelle, attendu depuis le commencement, redouté, désiré. Un sentiment de complétude absolue. Elle voulut tout d’abord que cela ne s’arrêtât jamais, puis se trouva prête à supplier afin de tout stopper, mais au moindre relâchement, regretta que cela ne dura pas davantage, suspendue entre deux états. Finalement, à bout de souffle, la Mirialan obtint grâce et Marak la lâcha.
Machinalement, toujours allongée sur le dos, Ranath cacha de ses mains ses yeux clos, et jambes pliées, ramena ses genoux l’un vers l’autre. Au terme de plusieurs secondes de silence, la voix de Marak lui parvint. La jeune femme se décida en fin de compte à ouvrir les yeux. Un mélange de gêne et de satisfaction. Elle se redressa, assise sur le lit.
Plu ? Oui. Non. Peut-être.
- « Oui. »
Évidemment.
- « Mais … »
Fallait-il dire ce genre de choses. Fallait-il être honnête en cette circonstance.
- « … j’aurais préféré que ce soit toi. »
Ranath ne s’était pas attendue à une telle expérience. Depuis sa rencontre avec Marak, et le constat d’un désir charnel croissant, la Mirialan n’avait toujours imaginé que le plus classique des ébats. Et en définitive c’était peut-être cela qui lui faisait véritablement envie encore à l’heure actuelle. Quelque chose de banal, de normal. Il n’en fallut pas plus néanmoins pour faire revenir le Général auprès d’elle. Il la débarrassa de ses vêtements avant de se défaire des siens. Et ils s’allongèrent tous les deux.
Il l’embrassa tandis que ses mains couraient sur la peau d’émeraude. La Mirialan n’osait plus bouger. Avec douceur, il se rapprocha, le plus près possible. Le moindre de ses gestes déclenchait chez Ranath des frissons d'appréhension et paradoxalement de désir. Dans un élan de courage, elle passa finalement les bras autour du cou du Zabrak qui se tenait au-dessus d’elle et retint son souffle alors qu’il lui donnait précisément ce qu’elle avait demandé.
Dehors, il faisait nuit noire. Même les lumières des lampadaires avaient fini par s’éteindre. La Mirialan coupa l’eau de la douche, qu’elle avait trouvé trop froide après ce qu’il venait de lui arriver. Elle s’enveloppa d’une serviette moche et rugueuse mise à disposition des locataires et revint dans la chambre où Marak l’attendait. Elle s’assit près de lui, sur le lit.
- « Ça va ? »
Un sourire discret traînait sur les lèvres sombres de la jeune femme.
- « Tout à l’heure tu as parlé de quelqu’un. Qui est Yuwee ? »
Ranath songeait à cette femme que lui avait montré le Zabrak lors de leur rencontre sur Taris. Elle semblait être la source d’un souvenir triste.