- dim. 9 déc. 2018 20:40
#34459
Yaga Minor,
Palais Impérial
« C'était la dernière fois. » Des trônes, l'Empereur faisait collection. Il s'en trouvait tant disséminés de toute part, certains s'en trouvant même mobiles, qu'on n'aurait su savoir lequel était son favori. De conception originale, ils reprenaient tous les mêmes plate-formes que ceux de ses prédécesseurs, exception faite de Stele. Recourbé sur son crâne, commandes latérales, des coussins qui avaient fait le choix d'allier confort et incapacité de sclérose - à trop rester assis dessus - en plastoïde noir lustré. Il s'en trouvait un à Bastion, un ici, sur Yaga Minor, un dans son vaisseau personnel, et encore deux autres dont il usait pour les communications à distance qui nécessitaient un symbole aussi assis que l'Empereur en personne.
Mais bien qu'il les eût collecter partout où il passait, bien qu'aucun n'eût vraiment d'âme à lui, il dégageait toujours autant de calme et d'autorité où qu'il s'assoit. En ce jour, il portait jugement sur qui avait couvert de honte son nom, son titre et son équipage. « Votre mission était limpide. Après vos déboires dans les alentours de Nez Peron, vous n'aviez qu'à consigner vos troupes dans la région ouest du Sur-Secteur Perlemian, avec pour unique but de canaliser les forces pirates opérationnelles. Et j'apprends que vous avez prit l'initiative de les poursuivre dans leur antre, sans éclairage, et que votre action précipitée a entraîné l'exécution de tous les otages civils retenus par le gang des Chasseurs Nébuleux. 100 victimes enlevées aux familles desquels l'on va devoir amener des ossements. Cette bévue que fut la vôtre était la dernière. » Nul besoin de se râcler la gorge. L'Empereur avait maintenu ses mains jointes, les doigts raides posés en pyramide sur sa bouche, sa posture trahissant la réflexion de la sentence qui était prévue pour l'homme. Envisager les punitions était un exercice complexe, qui demandait de prendre en compte les compétences de l'homme et ses désirs les plus enfouis, afin de ne pas les satisfaire. C'était combiner ce qui l'ennuierait longtemps avec ce qu'il était en capacité d'entreprendre. Le Contre-Amiral avait des talents, surtout celui de médiation entre les populations et l'Armée. Mais punition lui avait déjà été attribuée. Et son zèle, mal placé. « Vous êtes séance tenante condamné à mort par pendaison. La sentence est sans appel et immédiate. Gardes... » Inutile de finir la phrase. Le premier était déjà parti vers la cour intérieur où patientait gibet, bourreau du Bureau et corde en synthésoie qu'il faisait déjà avancer le second. « La Commandant Khilara est par la même nommée au grade de Commodore, reprenant le commandement laissé de la Frégate Cri Stellaire par le décès de son Contre-Amiral. Félicitations. Ces messieurs de la Marine vous donnerons vos insignes et vous introduiront à vos nouvelles responsabilités dans une pièce attenante. » Khilara était un commandant en second sur la Frégate, mais son choix était porté par un jeu certain qui n'allait pas finir avec l'arrivée d'Harlon. Sa mère était une bienfaitrice inestimable dans le secteur des terres rares. Une flatterie familiale lui vaudrait un retour de faveur dans les plus brefs délais.
Il abandonna sa posture pensive et tapota sur son siège, avant de s'en lever d'un bond maîtrisé. « Merci à tous, vous pouvez disposer. » Tous, sauf une poignée. Ses Gardes Royaux se devaient à lui et à son rang, par neige ou vent, d'ici la nuit ou dans vingt ans. Et une autre également se devait à son flanc, celle qui venait ensuite, et à qui il offrait une visite des jardins privés de l'Empereur.
Des jardins qui n'en finissaient pas, taillés au cordeau pour sembler anarchiques, composés de mille et une fleurs d'exotisme teinté de beauté impossible. « Dommage pour Althar qu'il n'ait pu faire le déplacement, » lança-t-il, « Peut-être que mon coeur attendri lui aurait permit de s'en aller cueillir une fleur pour vous la donner. » Celle à ses côtés n'était guère présidente, mais Reine et Moff : Helera Kor'Rial de Nelvaan. Il désigna une fleur qui faisait sa fierté, vu la rareté exceptionnelle de sa plantation. Une fleur bleu nuit luisante en son centre, aux feuilles rouges bordées d'une phosphorescence jaune. « Regardez ! Cette plante ne se trouve que dans deux endroits de la galaxie. Ici et sa planète d'origine. Par un procédé que je n'explique pas, mes botanistes ont fait qu'elle soit ouverte aux rayons solaires. Cette plante ne s'ouvre d'ordinaire qu'au passage d'un comète précise dans les alentours d'Ansion. On la nomme Alparas. » Plusieurs spécimens avaient été ramenés : un pour celle qu'il comptait alors épouser. Et quelques autres pour lui, et d'autres pour les archives impériales. « Assez parlé de ça. Savez-vous la raison de votre présence à mes côtés aujourd'hui ? »
Palais Impérial
« C'était la dernière fois. » Des trônes, l'Empereur faisait collection. Il s'en trouvait tant disséminés de toute part, certains s'en trouvant même mobiles, qu'on n'aurait su savoir lequel était son favori. De conception originale, ils reprenaient tous les mêmes plate-formes que ceux de ses prédécesseurs, exception faite de Stele. Recourbé sur son crâne, commandes latérales, des coussins qui avaient fait le choix d'allier confort et incapacité de sclérose - à trop rester assis dessus - en plastoïde noir lustré. Il s'en trouvait un à Bastion, un ici, sur Yaga Minor, un dans son vaisseau personnel, et encore deux autres dont il usait pour les communications à distance qui nécessitaient un symbole aussi assis que l'Empereur en personne.
Mais bien qu'il les eût collecter partout où il passait, bien qu'aucun n'eût vraiment d'âme à lui, il dégageait toujours autant de calme et d'autorité où qu'il s'assoit. En ce jour, il portait jugement sur qui avait couvert de honte son nom, son titre et son équipage. « Votre mission était limpide. Après vos déboires dans les alentours de Nez Peron, vous n'aviez qu'à consigner vos troupes dans la région ouest du Sur-Secteur Perlemian, avec pour unique but de canaliser les forces pirates opérationnelles. Et j'apprends que vous avez prit l'initiative de les poursuivre dans leur antre, sans éclairage, et que votre action précipitée a entraîné l'exécution de tous les otages civils retenus par le gang des Chasseurs Nébuleux. 100 victimes enlevées aux familles desquels l'on va devoir amener des ossements. Cette bévue que fut la vôtre était la dernière. » Nul besoin de se râcler la gorge. L'Empereur avait maintenu ses mains jointes, les doigts raides posés en pyramide sur sa bouche, sa posture trahissant la réflexion de la sentence qui était prévue pour l'homme. Envisager les punitions était un exercice complexe, qui demandait de prendre en compte les compétences de l'homme et ses désirs les plus enfouis, afin de ne pas les satisfaire. C'était combiner ce qui l'ennuierait longtemps avec ce qu'il était en capacité d'entreprendre. Le Contre-Amiral avait des talents, surtout celui de médiation entre les populations et l'Armée. Mais punition lui avait déjà été attribuée. Et son zèle, mal placé. « Vous êtes séance tenante condamné à mort par pendaison. La sentence est sans appel et immédiate. Gardes... » Inutile de finir la phrase. Le premier était déjà parti vers la cour intérieur où patientait gibet, bourreau du Bureau et corde en synthésoie qu'il faisait déjà avancer le second. « La Commandant Khilara est par la même nommée au grade de Commodore, reprenant le commandement laissé de la Frégate Cri Stellaire par le décès de son Contre-Amiral. Félicitations. Ces messieurs de la Marine vous donnerons vos insignes et vous introduiront à vos nouvelles responsabilités dans une pièce attenante. » Khilara était un commandant en second sur la Frégate, mais son choix était porté par un jeu certain qui n'allait pas finir avec l'arrivée d'Harlon. Sa mère était une bienfaitrice inestimable dans le secteur des terres rares. Une flatterie familiale lui vaudrait un retour de faveur dans les plus brefs délais.
Il abandonna sa posture pensive et tapota sur son siège, avant de s'en lever d'un bond maîtrisé. « Merci à tous, vous pouvez disposer. » Tous, sauf une poignée. Ses Gardes Royaux se devaient à lui et à son rang, par neige ou vent, d'ici la nuit ou dans vingt ans. Et une autre également se devait à son flanc, celle qui venait ensuite, et à qui il offrait une visite des jardins privés de l'Empereur.
Des jardins qui n'en finissaient pas, taillés au cordeau pour sembler anarchiques, composés de mille et une fleurs d'exotisme teinté de beauté impossible. « Dommage pour Althar qu'il n'ait pu faire le déplacement, » lança-t-il, « Peut-être que mon coeur attendri lui aurait permit de s'en aller cueillir une fleur pour vous la donner. » Celle à ses côtés n'était guère présidente, mais Reine et Moff : Helera Kor'Rial de Nelvaan. Il désigna une fleur qui faisait sa fierté, vu la rareté exceptionnelle de sa plantation. Une fleur bleu nuit luisante en son centre, aux feuilles rouges bordées d'une phosphorescence jaune. « Regardez ! Cette plante ne se trouve que dans deux endroits de la galaxie. Ici et sa planète d'origine. Par un procédé que je n'explique pas, mes botanistes ont fait qu'elle soit ouverte aux rayons solaires. Cette plante ne s'ouvre d'ordinaire qu'au passage d'un comète précise dans les alentours d'Ansion. On la nomme Alparas. » Plusieurs spécimens avaient été ramenés : un pour celle qu'il comptait alors épouser. Et quelques autres pour lui, et d'autres pour les archives impériales. « Assez parlé de ça. Savez-vous la raison de votre présence à mes côtés aujourd'hui ? »