- dim. 30 déc. 2018 00:54
#34665
Harlon pouffa avec douceur. « Vous oubliez ? La plupart, oui. Mais pas tous. Il en restera qui seront... obsédés. C'est ce genre de gens que votre garde repoussera tous les jours. Pas de rebelle, pas de terroriste, pas d'assassin... juste un fan, prêt à tout pour immortaliser un événement partagé avec vous. » Il soupira longuement cette fois-ci. « Le plus souvent en tentant de vous tuer, pour qu'ils figurent comme votre ultime vision. De vrais forcenés. Un conseil, laissez votre garde trier ces gens-là. Ils sont formés pour les repérer. Heureusement, leur dangerosité égale leur absence de discrétion. » Oui, la vie d'un chef d'état recelait des surprises que le commun des mortels ne soupçonnait pas. La pauvresse, pour enchaînement dans la gaieté, tandis que leur marche se résumait aux pas réguliers sur les dalles de jardin, se trouva embarquée dans un sujet qui pouvait engager tour à tour son humeur, sa visite, son trône, sa vie. « Si vous êtes bien avec elle, votre majesté impériale, c’est que vous l’aimez. L’inverse doit probablement être vraie, car elle ne semble pas vouloir ravir votre trône ou encore abuser des avantages que conférerait votre relation. J’y vois là une preuve de sincérité de sa part. » L'Empereur siffla, de rage, mais pas tournée vers Helera. Elle savait qui c'était, mais elle ne savait pas que c'était elle. Aucun moyen de lui en vouloir pour ce commentaire. Sa sortie sur Nelvaan l'avait convaincu qu'elle ne savait rien sur le sujet, et que lui tenir rigueur de ses remarques naïves était improductif et déplacé. « Oui, je ne sais pas... Sans aller jusqu'à dire qu'il y a anguille sous roche, je dirais juste qu'il y a Sando sous gravillon. » Il avait réfléchit à l'hypothèse triviale de la manipulation politique : assurer l'avenir d'Arkania, et même voir son expansion par l'emprunt des forces impériales par sa conjointe, mue d'un pouvoir officieux presque aussi colossal que celui de l'Empereur lui-même.
« Ensuite, je parle en tant que femme, mais il y a des moments où nous n’avons pas forcément envie de partager la couche, pas même avec notre conjoint. Peut-être simplement trouve t-elle votre relation si parfaite qu’elle a peur que dès lors cet acte accompli, tout cela ne change, pour quelque chose de plus commun. » Harlon leva les yeux au ciel. Les femmes, toujours à préférer papoter plutôt que... « Une fois, deux fois, de suite même, j'entends... je n'ai jamais forcé la main à personne... » Et c'était la stricte vérité, « Mais depuis 2 ans ? Il faut vraiment trouver l'acte repoussant. » Et l'Empereur s'ennuyait vite dans les relations homme-femme strictement mielleuse. S'il ne s'affirmait pas dans son rôle d'homme à poigne, s'il n'avait pas l'occasion de décharger un peu sa violence physique, il devenait soit mou et ennuyé, soit affreusement dangereux. « Et bon, commun, commun... Vraiment, parce que d'autres gens l'ont fait avant nous, on devrait s'en priver ? C'est bien une chose du commun dont personne ne devrait avoir à rougir... » Visiblement, Helera n'était pas du genre demandeuse. « Les psychologues et autre psychiatre aiment à placer les troubles du présent avec des événements traumatisant du passé. Même si dans la plupart des cas, cela se révèle être une excuse, dans d’autre, identifier cet événement est le meilleur des remèdes. Je ne me permettrai pas de spéculer, votre majesté impériale, mais il est tout à fait possible également qu’un événement antérieur à votre relation ait pu altérer sa perception du couple. » Balayant l'air de sa main, il répondit par l'évidence. « Oui, il y en a eu un. Mais elle reste focalisée dessus. Ce n'est pas faute de tout faire pour lui faire oublier... » grommela-t-il, « Mais le mauvais souvenir qu'elle traîne est plus accroché que ma proximité. Bien que je redouble mes efforts, son souvenir redouble d'intensité aussitôt. Peine perdue ! » Il pesta, leva les bras aux cieux, et les yeux avec. « Regardez-moi dans ma splendeur ! Je commande à des légions, à des armes de destruction, je pourrais mettre à fet et à sang la moitié de la galaxie d'un claquement de doigt, mais tous ces pouvoirs terrestres et spatiaux me laissent incapable de chasser le souvenir d'un fantôme chez celle que j'aime ! » Il en serra les poings à ces mêmes cieux. « N'est-ce pas la plus belle des ironies ? »
Ils finirent par arriver à un petit bosquet qui bordait une table en petit fer forgé, elle-même cintrée de chaises fines aux motifs ciselés organiques, de ceux qui ornaient les rambardes, sur laquelle trônaient une corbeille de fruits, une carafe de jus d'orange et des viennoiseries. « Imbécile je suis, j'avais demandé à ce qu'on prépare une collation pour ce matin... » Il se frappa le front et invita la dame à s'asseoir. « Vous avez faim ? Je ne déjeune jamais après le lever, mais je n'ai rien contre. » Invitation lancée, acceptée ou non, le sujet continuait, la variable étant que la Moff - enfin, Conseillère - se remplît la bouche de gâteaux ou de jus entre chaque parole. « Comment ferais-je en définitif... J’attendrai, je la soutiendrai. Coûte que coûte. Je lui ferai comprendre qu’elle n’a rien à craindre de moi et que je suis prête à tous les sacrifices du monde pour la contenter. Toute proportion gardée, bien entendu. Je suis persuadée que vous êtes quelqu’un de bien. Cultivé, patient, sensible. Ce sont autant de qualité que les femmes recherchent. Vous mettez de côté l’empire pour la rejoindre. N’est-ce pas la plus grande preuve d’amour que vous pourriez lui faire ? » L'Empereur... baissa la tête. Broyant du noir en silence, lâchant de temps à autre un borborygme étouffé, il finit par concéder ce point par son silence. « Quelqu'un de bien... » Il n'ajouta rien de plus. Si elle savait... Il enfouissait ces souvenirs dans un coin sans remord de son esprit, et ils ne ressortaient, ni ne ressortiraient jamais de là. Il n'éprouvait rien de particulier pour ce qu'il avait fait de mauvais dans sa vie. Mais il se savait porteur d'actes fondamentalement mauvais. Égorger sa femme enceinte n'était pas une chose qui se jugeait avec un spectre d'intentions. Ou pratiquer le jet dans le vide de corps humains déclarés encore vivants un instant plus tôt. « Je ne sais plus, Helera. Je ne sais plus. J'imagine que j'ai envie de rester avec elle. » Il secoua la tête. « Mais je pense être en droit de demander, à mon tour, des concessions. Une relation se partage à deux. Les deux ont à faire des efforts. » Après un temps, il lâcha tout de même sa bombe. « Au fait... nous parlons d'Elizabeth Civicius, Monarque d'Arkania. Je crois que vous la connaissez. »
« Ensuite, je parle en tant que femme, mais il y a des moments où nous n’avons pas forcément envie de partager la couche, pas même avec notre conjoint. Peut-être simplement trouve t-elle votre relation si parfaite qu’elle a peur que dès lors cet acte accompli, tout cela ne change, pour quelque chose de plus commun. » Harlon leva les yeux au ciel. Les femmes, toujours à préférer papoter plutôt que... « Une fois, deux fois, de suite même, j'entends... je n'ai jamais forcé la main à personne... » Et c'était la stricte vérité, « Mais depuis 2 ans ? Il faut vraiment trouver l'acte repoussant. » Et l'Empereur s'ennuyait vite dans les relations homme-femme strictement mielleuse. S'il ne s'affirmait pas dans son rôle d'homme à poigne, s'il n'avait pas l'occasion de décharger un peu sa violence physique, il devenait soit mou et ennuyé, soit affreusement dangereux. « Et bon, commun, commun... Vraiment, parce que d'autres gens l'ont fait avant nous, on devrait s'en priver ? C'est bien une chose du commun dont personne ne devrait avoir à rougir... » Visiblement, Helera n'était pas du genre demandeuse. « Les psychologues et autre psychiatre aiment à placer les troubles du présent avec des événements traumatisant du passé. Même si dans la plupart des cas, cela se révèle être une excuse, dans d’autre, identifier cet événement est le meilleur des remèdes. Je ne me permettrai pas de spéculer, votre majesté impériale, mais il est tout à fait possible également qu’un événement antérieur à votre relation ait pu altérer sa perception du couple. » Balayant l'air de sa main, il répondit par l'évidence. « Oui, il y en a eu un. Mais elle reste focalisée dessus. Ce n'est pas faute de tout faire pour lui faire oublier... » grommela-t-il, « Mais le mauvais souvenir qu'elle traîne est plus accroché que ma proximité. Bien que je redouble mes efforts, son souvenir redouble d'intensité aussitôt. Peine perdue ! » Il pesta, leva les bras aux cieux, et les yeux avec. « Regardez-moi dans ma splendeur ! Je commande à des légions, à des armes de destruction, je pourrais mettre à fet et à sang la moitié de la galaxie d'un claquement de doigt, mais tous ces pouvoirs terrestres et spatiaux me laissent incapable de chasser le souvenir d'un fantôme chez celle que j'aime ! » Il en serra les poings à ces mêmes cieux. « N'est-ce pas la plus belle des ironies ? »
Ils finirent par arriver à un petit bosquet qui bordait une table en petit fer forgé, elle-même cintrée de chaises fines aux motifs ciselés organiques, de ceux qui ornaient les rambardes, sur laquelle trônaient une corbeille de fruits, une carafe de jus d'orange et des viennoiseries. « Imbécile je suis, j'avais demandé à ce qu'on prépare une collation pour ce matin... » Il se frappa le front et invita la dame à s'asseoir. « Vous avez faim ? Je ne déjeune jamais après le lever, mais je n'ai rien contre. » Invitation lancée, acceptée ou non, le sujet continuait, la variable étant que la Moff - enfin, Conseillère - se remplît la bouche de gâteaux ou de jus entre chaque parole. « Comment ferais-je en définitif... J’attendrai, je la soutiendrai. Coûte que coûte. Je lui ferai comprendre qu’elle n’a rien à craindre de moi et que je suis prête à tous les sacrifices du monde pour la contenter. Toute proportion gardée, bien entendu. Je suis persuadée que vous êtes quelqu’un de bien. Cultivé, patient, sensible. Ce sont autant de qualité que les femmes recherchent. Vous mettez de côté l’empire pour la rejoindre. N’est-ce pas la plus grande preuve d’amour que vous pourriez lui faire ? » L'Empereur... baissa la tête. Broyant du noir en silence, lâchant de temps à autre un borborygme étouffé, il finit par concéder ce point par son silence. « Quelqu'un de bien... » Il n'ajouta rien de plus. Si elle savait... Il enfouissait ces souvenirs dans un coin sans remord de son esprit, et ils ne ressortaient, ni ne ressortiraient jamais de là. Il n'éprouvait rien de particulier pour ce qu'il avait fait de mauvais dans sa vie. Mais il se savait porteur d'actes fondamentalement mauvais. Égorger sa femme enceinte n'était pas une chose qui se jugeait avec un spectre d'intentions. Ou pratiquer le jet dans le vide de corps humains déclarés encore vivants un instant plus tôt. « Je ne sais plus, Helera. Je ne sais plus. J'imagine que j'ai envie de rester avec elle. » Il secoua la tête. « Mais je pense être en droit de demander, à mon tour, des concessions. Une relation se partage à deux. Les deux ont à faire des efforts. » Après un temps, il lâcha tout de même sa bombe. « Au fait... nous parlons d'Elizabeth Civicius, Monarque d'Arkania. Je crois que vous la connaissez. »