L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#34921
Tout en remuant avec sa seule main le contenu de la casserolle, en ayant la recette en tête qui défilait telle une liste de données, penser à la prochaine tâche à faire. Sortir alors la cuillère, gouter, ouvrir le four avec le pied, rentrer le poulet, planter la cuillère dans les pattes et sentir l’eau, refermer avec le pied… Et Molotch qui refit son apparition. Elle passa la tête par la porte et poussa une sorte de plainte interrogative.

« Helera. Je m’appelle Helera, pas conseillère. Ni reine, Moff, ou quoi que ce soit d’autres. »

Ladite Helera retourna à ses affaires de cuisine. Le comlink, donc. C’était pour cela qu’il était parti. Sur le canapé, Helera pouvait l’observer du coin de l’œil, dans l’ouverture de la porte. Il activa l’appareil et attendit, jusqu’à ce qu’une voix féminine réponde. Ce à quoi il répendondit par le prénom. Eleena, donc. Et pas Eleen. Qu’est ce qui était le plus joli en fin de compte ? Les mots finissant en A avait la féminité que la réverbération du « ine » de l’autre prénom avait en classe. Etrange fil de pensée. Visiblement, auditivement plutôt, la dame n’était pas très contente. Etait-ce une mauvaise chose ? Pire, elle sembla entrer dans une colère noire. Helera apprit alors que l’agent avait un enfant, et qu’il était même marié. Elle se regarda, elle portait probablement les vêtements de cette même femme. Quel drôle de sensation que de porter la vie d’une autre. Elle se sentit d’un coup étranger. En revanche, elle se figea quand elle parla de ses enfants, et réalisa.

C’était donc à elle que l’agent avait confié ses enfants ? Le cœur de sa vie, la prunelle des ses yeux ? Elle arrêta tout ce qu’elle fit et se déplaça derrière le canapé. Son cœur ne fit qu’un tour, justement, quand elle proféra des menaces à l’encontre de ses petits. Elle était à deux doigts, réellement, de sortir de l’appartement en courant pour aller les retrouver. Et ce n’était pas les forces de l’ordres qui auraient pu l’en empêcher. Mais après ? Déjà, elle n’avait aucune adresse, donc perte de temps. Puis, dans le cas où elle les retrouvait ? Pas de suite. Ils seraient seuls, avec le BSI à leur recherche, dont probablement des personnes qui voulaient leur faire du mal. Helera incapable de se défendre, ils étaient morts, fin de l’histoire. Helera fronça les sourcils.

Elle allait vraiment les lancer dehors, ses enfants. Helera espérait de tout cœur que les gardes soient avec eux. C’était le plus important. Que Rehkar soit là bas également. Tous ensemble. Elle voulait lui parler, mais n’osait pas interrompre la conversation. Son cœur brûlait en elle et battait la chamade. A des allures bien trop grandes pour que cela ne la laisse de marbre. La reine fit alors des allées retours derrière le canapé, à toute allure. Alors qu’elle demanda la présence de la mère, Helera n’attendit pas que Zygmunt ait fini de parler, elle l’interrompit, sauta sur le canapé et se présenta :

« Bonjour Madame, je suis la mère en question. Je suis désolé de vous causer du tord, et encore plus de vous prendre de votre temps. Soyez certaine que l’empire vous dédommagera pour les risques que vous prenez. Puis-je parle au Nelvaanine s’il vous plait ? Le grand loup avec des poils et … Oui, celui là. Merci madame. »

La reine avait parlé à une allure si rapide que cela n’appelait qu’à aucune discussion. Elle ne voulait pas en avoir avec cette dame qui menaçait de jeter ses enfants dehors, si elle n’était pas convaincue dans la minute. Qui plus est, l’ex femme et mère de l’enfant de Molotch, qui pourrait, par jalousie pour la considération qu’il prenait pour les siens, les cachait dans une boite à carton et les empêchait de voir le jour. Le pire avait été simulé dans la tête de la mère aux cheveux blancs.

« Rekhan ? Dar est um zonr an draur finar ? »

« Yeda. Est dar … »

« Faranden. Dar tiss … motka forenir meiner zonren. Protektor diesa, ok ? »

« Yeda. Elar finar mito una. Elar eato unar bataka. »

Helera se retourna vers l’agent et fronça les sourcils, comme si elle était en colère. Elle semblait seulement réfléchir, car elle sauta par-dessus le canapé, chercha dans la chambre, et revint avec un bracelet.

« If urganne, fréquence est UKV-17 WVI. Ok ? »

« Yeda Krinar. »

« Kanoar motka. Madame ? Oui. Rekhan, c’est son nom, va veiller sur vous et votre enfant. Merci pour ce que vous avez fait pour eux. En mon nom, que je ne peux pas vous divulguer pour le moment, je vous serai infiniment reconnaissante. »

Apaisée, Helera se rassit contre le canapé, et se passa une main sur le front, remettant ses cheveux en arrière. Elle hocha quand même négativement la tête. Quand il s’agissait de ses enfants, elle avait tendance à perdre tout contenance. Au moins avait-elle appris que cette dame leur avait offert le couvert et les avait lavés, tous. Rehkan s’occupait lui-même des enfants, sachant qu’il était en quelque sorte leur nourrice attitré. Qu’avait alors dit Helera ? Tout simplement de faire en sorte qu’ils restent en sécurité. Quant à la fréquence donnée, et bien, ce n’était qu’une fréquence personnelle qui dans tous les cas était connu de tout l’empire… Donc on ne pouvait pas faire plus discret que cela. L’échange avec la dame fut court, bien qu’instructif. Instructif à un point qu’elle n’en avait rien à faire. Seuls ses enfants importaient. La communication se coupa, Helera resta un instant sur le canapé, la tête dans les étoiles. Tout allait bien, c’est ce qu’elle se répétait. Tout allait parfaitement bien. Elle déglutit lentement et se leva enfin. La reine s’accouda au cadre de la porte.

« Votre ex-compagne s’est occupée d’eux, déjà. Rehkan va les veiller, et transmet mes ordres de protéger en priorité les petits. Je ne veux pas que mes enfants dorment dehors, et j’irai les récupérer s’il y a un risque de danger. Je vous préviens d’avance. »

Ceci étant dit.

« Vous deviez arrêter le four, ou on va manger du charbon. »

Helera voyait les particules se carboniser, donc se lier à des atomes carbonés. Des milliards d’interactions qui faisaient changer de couleur. C’était beau, tout autant que c’était anonciateur d’un désastre culinaire.

« Je vais mettre la table. Si vous m’indiquez où je peux trouver de quoi la remplir. »

La reine suivit le prolongement de son bras, jusqu’à l’indication du rangement. A une main, et une main seulement, elle récupéra tout ce qui était nécessaire. La grâce et l’agilité des sensitifs faisant le reste. D’un unique geste, elle plaça ce qu’il y avait à placer, dans l’ordre que cela dû être mis. Finalement, elle se permit :

« Votre garçon, Elim, a quel âge ? Vous ne le voyez pas souvent ? » Dit-elle innocement. De quoi commencer les questions dont elle était certaine qu’il s’attendait. Helera en retour, s’attendait à se voir éjectée dans ses buts. Rien de plus normal, après tout. C’était aussi un moyen comme un autre de briser le silence.
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By Zygmunt Molotch
#34922
Molotch poussa un nouveau soupir, cette fois de soulagement. Il avait eu quelques craintes sur la capacité de la Moff à établir un lien avec son ex, sachant à quel point cette dernière pouvait être difficile quand elle était en colère mais visiblement les choses s'étaient plutôt bien passées. Il aurait voulu pouvoir discuter un peu avec les protecteurs avant qu'elle ne raccroche mais à présent c'était trop tard. Mieux valait ne pas utiliser le même plus d'une fois pour ne pas risquer d'être intercepté et grillé. En parlant de ça... Perdu dans ses réflexions, l'agent faillit complètement louper le coche et sortit du four le repas à venir tout en indiquant du menton ou il rangeait assiettes et couverts à la jeune femme désireuse de mettre la table.

Tout cela avait un côté surréaliste, l'agent un peu dépressif et très introverti, discret et professionnel qui se retrouvait avec la reine tout sauf royale, trop curieuse pour son bien et plus émotive que nécessaire. En temps normal, ces deux-là ne se seraient probablement jamais croisés ni rencontrés alors ne parlons pas de se parler. La guerre et les pires atrocités pouvaient engendrer de curieux moments défiant toute logique parfois. Gants de cuisine en mains, l'agent porta le plat chaud bouillant jusqu'à la table basse face à son canapé et l'y déposa. Puis il sortit 2 bouteilles de bière dont une qu'il offrit à la reine. Si elle voulait de la tisane ou du thé à 40 000 crédits le sachet, elle risquait d'être déçue, ici on consommait comme un "homme du peuple" typique.

Vous n'avez pas à vous inquiéter, Eleena est une vraie mère poule. Je suis sûr qu'elle est en train de choyer vos enfants presque plus que le sien. Il y a des chances que lui-même doive ennuyer votre ami pour qu'il le laisse jouer avec d'ailleurs...

Tel avait été le petit Elim dans ses premières années, joyeux, insouciant, joueur et fantasque au point qu'on aurait pu légitimement se demander si Molotch était vraiment son père tant leurs caractères étaient opposés. En vérité, ils étaient bien semblables, le fils étant simplement le portrait craché de son père lorsqu'il était enfant.

Il doit avoir 7 ans maintenant. Je ne le vois pour ainsi dire jamais, même si j'ai un droit de visite du moment que je préviens sa mère. Pour parler franchement, je ne suis ni un bon père ni un bon mari, raison pour laquelle j'ai perdu le droit d'être l'un et l'autre. On a la vie qu'on mérite vous voyez.

Il n'ajouta rien, peu désireux de s'aventurer sur le sujet. Si elle souhaitait insister il serait contraint de choisir entre l'envoyer paître ou satisfaire sa curiosité, un choix en principe simple vu sa personnalité mais dont il n'était plus très sûr de la finalité. Chacun se mit à manger et il fallait bien l'avouer, la viande était succulente, parfaitement épicée et traitée. Molotch hocha la tête avec une expression exagérément ravie pour applaudir le talent de la cuisinière.

Pour répondre à votre question de tout à l'heure, Corulag c'était durant ma première année au Bureau. Des sectateurs extrémistes voulaient détruire un bâtiment de traitement des données pour protester contre l'occupation impériale. Ils avaient réussi à se procurer tout un arsenal d'explosifs divers et étaient prêts à passer à l'action quand on leur est tombés dessus. Toute une équipe du Bureau assistée par les commandos, ils n'ont rien vu venir. On a empêché l'attaque in extremis. Mais ça n'est pas uniquement ça qui me rend si fier. Cette action était la résultante d'une enquête et d'une traque étendue sur plus de 6 mois. Nous avons cru perdre la piste à de nombreuses reprises, nous avons eu des imprévus mais nous avons finalement réussi. Je ne me suis jamais senti aussi fier que lorsque j'ai réalisé que nous avions empêché ça.

Perdu dans ses pensées, le regard fixé sur le visage anguleux de la conseillère, celui de l'agent sembla revivre durant le récit, brièvement, s'illuminant tandis qu'il se rappelait la fierté et le soulagement. Pour une fois, il avait pu empêcher une atrocité, il avait stoppé une Carida bis. Puis il reprit son récit et sa voix se fit plus sombre et monocorde avec une pointe d'amertume. Ses yeux ne parvenaient pas entièrement à cacher la douleur du rappel.

C'était en 2 BBY, une coalition de criminels et de pirates a réussi à passer outre la flotte impériale et a entièrement rasé l'académie. Ça a tout changé pour moi et ma famille. Ma soeur a dû abandonner ses études de pilote pour soutenir notre mère tandis que je m'engageais dans le BSI. Mon père était, est toujours, dans la Marine et Wystan... Il était parmi les victimes. Je n'ai plus jamais été le même après ça.

Molotch but une longue gorgée de bière, en partie pour cacher la tristesse dans ses yeux et en partie parce qu'il avait soif. Ensuite, son visage redevint neutre et difficile à décrypter. Mais il n'était pas difficile pour une sensitive de ressentir les émotions fortes qui l'animaient intérieurement. Les souvenirs douloureux avaient ça de dommageables qu'ils faisaient resurgir les sentiments liés.

A mon tour de vous interroger si vous me le permettez, Conseillère. Vous affirmez dans cette interview d'il y a quelques mois être dévouée à l'Empire et volontairement revenue vers celui-ci. Dans ce cas, expliquez-moi comment une femme qualifiée de traîtresse par les Triumvirats et qui a passé des années à fuir l'Empire peut soudainement redevenir loyale ?

Parce qu'après tout, s'il fallait converser, autant le faire utilement. La reine voulait des informations sensibles sur l'agent, il pouvait également désirer la même chose.
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By Helera Kor'rial
#34929
Installée ainsi sur le fauteuil, elle avait l’impression de passer une de ces soirées que l’on voyait parfois sur l’holonet. Ces gens devant les matchs de grav-ball à manger des cacahuètes et boire de la bière. Mais, là, c’était tout autre. Ils étaient rescapés d’un attentat, sachant que la tête de l’une était mise à prix, et protégée par l’autre. Cet attentat qui semblait déjà bien loin, comme s’il ne s’était rien passer. Il n’y avait que les blessures pour le prouver, et l’inquiétude d’une mère qui n’était pas avec ses enfants. La mère qui accepta la bouteille de bière, et installa finalement les derniers préparatifs. De l’un comme de l’autre, ils avaient vu assez de chose dans leur vie pour que cet attentat ne les traumatise pas. Une page était déjà tournée, et l’on se concentrait vers les solutions à venir, plutôt que sur les pleurs du passé. Une qualité qu’elle lui reconnut, bien qu’il semblait encore enfermé dans une de ses cages.

Helera étira un sourire à l’évocation de ses enfants et de Rehkan. Il était certain qu’ils n’allaient pas s’ennuyer et se protéger tous les uns, les autres. Du moins, y croyait-elle fermement, plutôt que de se faire du souci, sans avoir de solution précise.

« Pourquoi vous ne le voyez plus ? Ce n’est pas un droit d’être un père, plus un devoir, envers lui. Vous le serez, toute votre vie. »

Cela permettrait au moins d’apporter quelques éléments de réponses pour justifier le comportement de leurs pères à ses propres enfants. Ils n’étaient cependant pas pareils. En rien, même. Des antipodes, pour préciser. Helera commença à manger, et étira un sourire, un morceau dans la bouche, quand l’agent fit une mimique positive. Il est vrai que c’était bon. Mais surtout, ça piquait affreusement la bouche. Une gorgée de bière fut nécessaire après chaque cuillère de sauce.

« Félicitation, du coup. Vous avez très jeune participé à une grosse opération. Vous devez être fier. »

Ce genre de traque n’était sûrement pas facile. Helera n’y connaissait pas grand-chose, bien qu’elle ait traquée plus d’une personne dans sa vie. Dans ce cas présent, tout le bureau devait être au courant, donc cela rendait l’évènement encore plus impressionnant. En revanche, la suite le fut moins.

« Je suis désolée … C’est à cause de cela que vous vous sentez perpétuellement coupable ? Je le vois dans vos yeux, vous avez le regard de quelqu’un qui n’a pas pardonné. Pourtant, vous n’êtes en rien responsable du comportement de ces pirates. »

Helera s’était arrêtée de manger et brisa une de ses lèvres sur l’autre, prenant un air compatissant.

« Que fais votre famille désormais ? Est-ce qu’ils ont besoin d’une aide financière, ou d’être rapatrié en territoire impériale ? Vous n’avez qu’à me le dire, et je ferai remonter ces informations aux bonnes personnes. »

Dans ce genre de situation, Helera mettait sa main sur l’épaule, pour établir un contact et ainsi apaiser les gens. Mais présentement, son bras était inerte. Inerte et souffrant.

« Wystan aurait été fier de vous. Vous vous êtes lancé au secours d’une personne inconnue, sachant pertinemment qu’un attentat allait se produire. Au péril de votre vie, vous l’avez accompagnée, alors qu’elle avait-elle des petites personnes qui les ralentissaient. Vous avez démasqué un complot de soldats visant à l’éliminer, et vous lui avez même sauvé la vie. Tout cela au nom du devoir. Vous êtes un exemple pour la société impériale, et je le pense sincèrement. »

En effet, elle était sincère. De toute manière, elle ne savait pas mentir, alors elle n’essayait même plus. Les compliments qu’elle lui fit n’étaient pas faits pour booster son orgueil, mais pour le faire comprendre que sans lui, il y aurait cinq victimes de plus. Le palais n’aurait pas été éteint et sans doute le bilan serait encore plus catastrophique. Helera prit finalement une autre gorgée de bière avant de picorer lentement dans son assiette. Ce fut à son tour de recevoir les questions.

« Helera, pas conseillère. Je suis sûre que vous y arriverez. »

Elle étira un sourire.

« La question n’est pas bonne, si vous me permettez à mon tour. Ce serait plutôt, pourquoi une femme loyale à l’empire, se voit d’un coup attribuée le statut de traîtresse par le Triumvirat ? Compiler cette information avec la sécession de mon oncle, et vous avez la réponse. Hayden Kor’rial n’a pas fait que se condamner. Il a plongé toute la famille Kor’rial dans le tourment. Pourtant ses buts étaient nobles, et il ne luttait que contre le Triumvirat, pas l’empire. La situation lui a malheureusement échappé. De mon côté, j'ai appris que les RI m’avaient renié pendant une mission d’infiltration pirate. Je ne suis pas rentrée. »

Petite pause poulet et patte.

« Le temps a passé, l’empire a été repris. En tant que reine, j’ai voulu rencontrer l’empereur, voir cet homme qui avait pris la suite, comprendre ce qu’il cherchait, où il allait. Son discours m’a plus et m’a convaincu. Homme intelligent, homme d’action et surtout progressiste, mon choix était fait. Corrélé avec quelques déboires dus aux républicains et leurs Jedi, j’ai choisi la solution la plus enviable. Je ne suis pas redevenue loyale. Je n’ai jamais cessé de l’être, patientant que l’empire trouve sa voix. Celle de l’empereur actuel, en l’occurrence. »

Puis, elle surenchérit. Il ne fallait pas oublier la question sur son fils, demandée plus haut.

« A mon tour. Qu’est-ce qu’un agent de l’empire recherche au sein de son gouvernement, et de son bureau ? »
Helera s’adossa sur le fauteuil et écarquilla presque les yeux, étirant un sourire. Question piège, à n’en point douter.
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By Zygmunt Molotch
#34931
On commençait à toucher des sujets quelque peu sensibles et assez personnels. En temps normal, Molotch aurait dit sa façon de penser à son interlocuteur et l'aurait envoyé promener avec un tel manque d'empathie que ce dernier n'aurait probablement plus jamais voulu lui parler par la suite. Creuser un fossé entre lui et son prochain, c'était sa façon de faire pour garder le contrôle. Et si, étrangement, il ne ressentait pas encore le besoin de rappeler la jeune femme à l'ordre, il existait quelque part une ligne qu'il ne laisserait pas franchir sans réagir. Le tout était de pouvoir déterminer ou elle pouvait bien se trouver.

J'ai perdu ce droit et privilège quand je me suis laissé aller après la défaite d'Endor et la débâcle vers le Nord. Je n'ai pas su rester responsable et je les ai négligé jusqu'à ce que sa mère ne le supporte plus. A dire vrai, il vaut mieux pour tout le monde que je reste en retrait, je ne serai jamais un bon père ni un bon compagnon. Je leur rendrai bien plus service en disparaissant de leurs vies.

La bière avait ça de bien qu'elle adoucissait les douleurs de l'âme et apaisait la conscience. Un peu. Mais la reine avait le tort de supposer que tout le Bureau avait été mis au courant et applaudi sa tâche. La vérité était plus simple et tristement ordinaire : avec un effectif de milliards d'agents et des milliers d'opérations à travers tout l'Empire, à peine les agents de son antenne en action sur Corulag et un ou 2 supérieurs avaient-ils appris pour la tâche remplie. De la même manière, seul Aemos l'en avait félicité. Pour faire simple, tout le monde s'en foutait et Molotch lui-même n'avait pas besoin qu'on le couvre de gloire pour éprouver de la fierté.

De la même manière, la compassion de la jeune femme ne lui apportait aucun réconfort. Non qu'il la rejette parce qu'il était un dur ou parce qu'elle était une femme, mais le pardon et la paix ne pouvaient pas venir de l'extérieur. Il savait parfaitement n'être en rien coupable de la mort de son frère, il n'aurait rien pu faire pour le sauver. Mais savoir n'impliquait pas de nécessairement assimiler. Molotch était tout simplement incapable de se pardonner d'avoir été épargné par le raid tandis que Wystan y était resté. Il posa sur la reine un regard mi-amusé mi-complaisant. Trop émotive, elle semblait vouloir croire au meilleur chez les autres.

Ne croyez pas que je ne me sois pas déjà répété ces mots... Je considère simplement qu'il n'existe pas de pardon, j'ai failli à mon frère et à sa mémoire bien des fois depuis le temps.

En revanche, il s'assombrit à la mention de sa famille. A quoi jouait-elle ? Croyait-elle pouvoir l'acheter ? Le forcer à avoir une dette envers elle au cas ou elle aurait besoin d'un tuyau ou deux ? Ou, pire encore, était-elle sincère ? La limite venait d'être franchie en ce qui le concernait. Qu'ils puissent être en train de discuter de sujets personnels ne faisait pas d'eux des amis ni des confidents.

Conseillère, n'allez pas croire que je ne suis pas sensible à votre proposition mais cela ne vous regarde ni ne vous concerne pas. Mes problèmes n'appartiennent qu'à moi.

Ses félicitations agirent en revanche comme un baume, bien qu'il n'y crut qu'en partie. Il n'était pas un exemple, pour personne. Il n'avait pas été fichu d'en être un pour son propre fils alors pour l'Empire... Il doutait de même que Wystan aurait été fier. Probablement lui aurait-il dit qu'il était trop têtu à vouloir jouer les héros ou ne pas reconnaître quand la partie était finie avant de lui tirer l'oreille et se moquer gentiment de lui. Et en prime, il lui aurait surement dit de profiter de la vie au lieu d'être aussi morose.

Je n'ai rien démasqué encore, pas plus que je n'ai empêché cet acte barbare. J'ai seulement sauvé les meubles. Certes, ça reste quelques vies mais ça n'est pas assez. Ce n'est jamais assez. Ne me prêtez pas des qualités que je n'ai pas madame, vous risqueriez d'être rapidement déçue. J'ai fait mon devoir, rien de plus. C'est tout ce qu'il me reste.

Il ne releva pas la mention de son prénom. Les choses lui étaient simples : agent du Bureau ou pas, il restait en-dessous d'une Moff et Conseillère de l'Empereur. A ce titre, l'usage des titres était recommandé et normal. "Helera" impliquait une familiarité et une proximité qui n'existaient pas. Pas alors qu'il avait ses propres soupçons et que, pour le bien de ses futures investigations, il lui fallait conserver une distance notable. Si elle y tenait elle pouvait bien s'amuser à le tutoyer et l'appeler par son prénom, pour sa part il n'en ferait rien. Le protocole resterait de mise quoi qu'il arrive.

Sa bière étant vide, Molotch se leva et alla chercher une autre provision pour tenir le rythme. Cette fois, c'était carrément une bouteille de whisky corellien et 2 verres. Si la reine en voulait, elle pouvait se servir ou demander à être servie. Pour sa part, il lui fallait un bon remontant bien costaud pour essayer d'oublier cette sale journée. Et s'il fallait continuer sur le chapitre des confessions, ça n'allait pas lui faire de mal pour rester bavard et tenir le rythme. Chacun ses faiblesses comme on dit.

Quelles étaient les raisons de votre oncle lorsqu'il a voulu faire sécession de l'Empire en emportant le fournisseur principal de nos flottes ? Vous réalisez bien la portée de ce qu'il voulait faire ? Et vous affirmez que toute votre famille a été taxée de traître suite à sa défection, il n'y a même pas eu d'enquête ou d'interrogatoire avant de passer à la case condamnation ?

Non que cela le surprit outre mesure, l'Empire ne plaisantait pas lorsqu'il était question de trahison et encore moins si un monde aussi vital que Kuat était en jeu. Que les Renseignements eussent condamné sans attendre la jeune femme n'était pas plus étonnant, on ne pouvait pas en attendre moins de ce ramassis d'incapables. Renseignements et Bureau ne s'aimaient pas, comme il était de coutume pour n'importe qui à propos du BSI au passage, mais entre ces 2 agences c'était presque un conflit larvé qui avait lieu. Les Renseignements n'étaient bon à rien, incapables de prodiguer les renseignements qu'on attendait d'eux et plutôt portés à jouer les grands protecteurs de l'Empire tout en laissant filer des cibles de valeur sous prétexte de remonter jusqu'aux chefs. Hilarant.

Ceci, couplé à l'absence totale de tolérance et d'indulgence du Bureau, ne faisait qu'aggraver des relations très tendues. Les membres du Bureau, dont Molotch, méprisaient jusqu'aux derniers les imbéciles des Renseignements. Chaque fois que les 2 agences devaient coopérer sur une affaire, on pouvait être sûr que les commissaires et officiers disciplinaires allaient avoir du boulot. Il continuait d'être sceptique sur le dossier de la reine, notamment cette histoire de loyauté. Qu'il eut juste fallu une entrevue avec l'Empereur pour la convaincre de revenir dans le giron de l'Empire n'était pas si incroyable que ça, Astellan n'était pas un chef de pacotille comme avaient pu l'être Thoryn et la mal nommée Isard. Mais tout ça sonnait trop beau pour sembler vrai.

La dernière question déclencha une réaction amusée et le fameux sourire asymétrique quelque peu inquiétant. Visiblement, la belle piquait de ses mots aussi bien qu'avec sa fourchette. Oh, après tout si elle voulait jouer au jeu des questions pièges, pas de problème. Il fallait juste se rappeler qu'on pouvait y jouer à deux.

J'ai comme l'impression d'être soumis à un interrogatoire en bonne et due forme... Vous vous souvenez que l'agent du Bureau de la Sécurité Impériale ici c'est moi, rassurez-moi ? Nous allons nous projeter vers la théorie, partons du principe que nous appelons de... Appelons-le agent M. M n'est qu'un homme ordinaire qui n'a pas d'autre aspiration dans sa vie que servir sa nation et la protéger des dangers intérieurs. Il ne demande rien d'autre que de pouvoir le faire et n'attend ni louange ni récompense. Partons du principe également qu'il a voué sa vie à ce travail au point d'en négliger sa vie privée et voilà, on obtient un portrait assez clair de ce fameux M. Cela répond-il à votre question, Conseillère ?

Une légère accentuation sur le dernier mot pour taquiner la reine. Le protocole, le respect. Important tout ça n'est-ce pas. Un verre de whisky avalé cul sec puis on se ressert. Vous en voulez peut-être un peu Votre Majesté ? Non ? Oui ?

Ne trouvez-vous pas commode qu'une jeune femme accusée de trahison et poursuivie des années réapparaisse d'un coup à la tête d'un monde quelconque loin dans le Sud, au bras d'un rejeton dont les affiliations avec les traîtres sont bien connues et qu'elle parvienne d'un claquement de doigts à convaincre l'Empereur lui-même de son honnêteté ? Laissez-moi reformuler très précisément ma question : qu'est-ce qui me permet de croire que vous n'avez pas utilisé votre magie pour influencer tout ceux dont vous aviez besoin pour redevenir une figure notable de l'Empire ?

Une question possiblement blessante ou peu avenante. Mais après tout, la reine avait commencé et Molotch n'avait pas l'habitude de retenir ses coups lorsqu'on l'invitait à frapper. Du reste, lui avait au moins l'honnêteté de la confronter ouvertement à sa méfiance et ses soupçons tout en lui laissant le bénéfice du doute, preuve en étant qu'il aurait pu aisément se servir de ses enfants comme otages pour la faire parler si l'envie lui était venue. Il lui aurait suffi de les livrer au Bureau. L'agent questionnait et interrogeait mais ne condamnait pas nécessairement, une attitude assez rare parmi les membres du BSI. C'était ce genre d'attitude qui montrait combien, loin de l'image qu'on s'en faisait habituellement, l'agent pouvait être empathique et raisonnable, à sa façon.
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By Helera Kor'rial
#34933
Il continait à parler droit et privilège, alors que ce n’était tout bonnement ni l’un ni l’autre. Il servait son empire par devoir, alors il devait en faire tout autant avec ses enfants. Est-ce qu’Althar s’était dit la même chose ? Je n’ai plus le droit de voir mes enfants ? C’était trop facile de se lamenter sur son sort, sous couvert d’une débacle politique. Ses enfants, son sang, c’était un devoir sacré et inaliénable. Helera ne fit pas d’avantage de commentaires, mais n’en pensa pas moins. Elle avait néanmoins continué sur un tout autre sujet, mais fut très vite retoquée dans ses buts. Légèrement honteuse, la reine attrapa sa bière.

« Je vous prie de m’excuser. C’est généralement à ce moment là que les gens se mettent à me cracher dessus. »

Puis, elle se noya dans ses bières, lui jetant parfois de petits regards complices, buvant plus que de raison dans ce liquide qui allait lui broyer l’estomac. Comme elle pouvait, la reine tentait de détendre l’atmosphère, ne voulant pas se faire un nouvel ennemi. Qui plus est le seul qui avait daigné la voir autrement que par son sexe ou son peuple. Un bon point pour lui que d’être assez ouvert d’esprit. Une qualité rare. Finalement, elle le congratula par la suite, et cela trouva la cible. Ouf, le pire était passé, détourné. Les gens n’aimaient pas qu’on les aide. Pourquoi ? L’orgueil. Le pire mal de cette société. En même temps, et elle le savait, venant de sa part, c’était un peu se fiche de la tête du monde. Quoi qu’encore un peu différent. Helera ne voulait pas qu’on l’aide, non pas à cause de son orgueil inexistant, mais parce qu’elle ne voulait pas embêter les autres. Ce n’était pas de l’abnégation, ou du sacrifice de soi. Juste qu’elle refusait d’être une faiblarde nourrie à la main. Passons ces discussions mentales …

« Ces meubles sont en parties mes enfants. Vous n’imaginez pas ce que cela représente pour moi. Alors oui, vous n’avez pas pu sauver tout le monde. Ai-je pu également sauver tout le monde en leur refusant le droit de se défenestrer ? Non. Malheureusement, il y aura toujours des morts, et notre devoir sacré est d’en préserver le plus possible. Nous ne sommes que des humains après tout. »

Il termina sa bière, et s’en alla directement pour en reprendre une. Sauf que non, c’est la bouteille de Whisky qui prit la relève. Beurk, elle n’aimait pas le whisky. Tout seul, c’était purement dégoutant. Et puis cela faisait faire des choses que l’on regrettait par la suite. Mieux vallait s’en tenir à cette bière à demi vide. Ce n’est pas pour autant qu’il n’apporta qu’un verre, mais elle ne demanda rien. Question sur l’oncle suivit.

« Il était sur le point de perdre sa place. Le gouvernement et conseil de Kuat était en train de glisser sous contrôle du triumvirat. Hayden ne l’a pas permis et à voulu respecter la souveraineté de son peuple. En revanche, il a été décidé autrement, et ce dernier l’a lui-même chassé. La CNK n’était qu’un dégât collatéral, ce n’était pas une question d’argent. Un sacré dégât tout de même, je vous l’accorde. »

Quant à l’interrogatoire. Helera s’assombrit.

« Il y en a eu un. J’ai été la seule à en pâtir. Aucun détail à ce sujet. »

Elle ne voulait pas revenir dessus, il y avait plus joyeux dans la vie. Notamment cette caraffe de café qui était posée sur la table. Probablement froid. Elle aimait bien le café froid. Il y avait également du whisky. Helera but cul sec sa bière et termina de croquer dans son poulet, ne lachant pas des yeux les deux contenants. Finalement, une fois l’assiette terminée, elle prit du café, en rempli son verre, et rajouta du whisky. Peu de whisky. S’il était un vrai, comme elle n’en doutait pas au vu de la provenance de la bouteille, il serait exaspéré. Elle se justifia :

« C’est juste pour gouter. »

Une excuse comme une autre. Sa réaction définirait si elle tentait de se resservir une deuxième fois. Il ne fallait pas abuser des passions des gens. L’alcool en était pour beaucoup de personnes. Mais revenons à nos moutons. A l’agent impérial, plutôt, visiblement amusé par sa dernière question.

« C’est un interrogatoire en bonne et dû forme, Agent. Je suis conseillère, Moff etc etc. Je suis sûr qu’il doit bien y avoir un des titres qui peut me permettre de vous interroger. »

Elle étira elle-même un sourire entendu. Ce devait être probablement la seule impériale titrée à n’en avoir rien à faire des noms qu’on lui portait. Et surtout, de se tourner en ridicule avec ces derniers. La reine écouta l’explication, et répondit de la même manière.

« Non. »

Elle but une gorgée de café whisky sans le lacher du regard.

« Je ne veux pas que vous me répondiez ce que vous devez me répondre. Refléchissez vraiment. Qu’est ce que l’agent M veut vraiment ? Je crois effectivement qu’il ne recherche ni argent, ni louange, ni toutes ces choses. Mais alors quel ce but qui l’anime ? Qui fait battre son cœur ? Qui l’émoustille ?
»


Helera parlait avec force et passion, comme dans une série B où le grand explicateur dévoilait l’énigme du film, bien trop évidente pour avoir été cachée au spectateur. Cela rendait la scène loufoque. Mais en attendant, le message était là. Son sourire bizarre la fit tiquer, et elle en leva un sourcil par réflexe. C’était sincère, ou appuyé ? La question restait ouverte. A son tour désormais.

« Ah, nous y voila. Regardez-moi bien dans les yeux, agent. »

Helera canalisa la Force, comme elle savait le faire. Ses yeux pétillères, et le bleu qui était sien d’ordinaire, devint plus nacré. Il vibra à l’intérieur, comme si une mer faisait bouger cette couleur dans laquelle on aurait pu se noyer. Tantôt calme, tantôt tempête. De sa main robotisée, elle la passa devant le visage de l’agent.

« Allez sur la table, et dansez sur un pied, agent Molotch. »

Le su-cité devait probablement la regarder avec ce même air incrédule que les spectateurs devant un charlatant. Mais avant qu’il ne se ressaissit et n’essaye de la descendre pour érésie, elle expliqua.

« Vous avez reçu la suggestion, j’en suis certaine, dans votre cerveau. Vous y avez pensé, mais vous ne le vouliez pas, tout simplement. Donc vous ne l’avez pas fait. La réponse est là. Je suis incapable avec ma magie, comme vous dite, d’influencer les gens. Ou plutôt non, je ne peux pas influencer les esprits forts. Dites vous que les gens ont des auras. Certaines plus ténues que d’autres. Vous en avez une très forte, qui vous immunise à mes manipulations sommaires. L’empereur est encore plus fort que vous, comme vous devez vous en douter.

»
La reine se leva et fit le tour de la table, son bras toujours en bandoulière.

« N’essayez pas de me tirer dessus, je vais faire de la magie. »

Elle fit mine de se détendre le bras gauche et se bougea l’épaule. Un rictus de douleur lui déchira le visage quand elle essaya de bouger l’autre. Réflexe pur, elle se ressaisit.

« Je suis experte en manipulation moléculaire et énergétique. Je vois à travers les choses, tout comme j’arrive à influencer sur le climat. En jouant sur les pressions atmosphériques, les températures, etc. Par exemple. »

De sa main naquit un éclair qui vint lécher le bras, crépitant pendant quelques secondes. Tout était innofensif. Sauf pour elle. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’elle était en train de se brûler le bras. Sauf que non, parce qu’elle redistribuait cette énergie, cette chaleur, vers son pouvoir.

« Je peux faire cela. »

Elle attrapa ensuite son verre, y trempa sa cuillère et l’amena de nouveau sur sa scène.

« Je peux aussi faire … »

D’un mouvement de son unique main, elle jeta le verre, gela le contenu instantanément, et rattrapa ce dernier par le dos de la cuillère. Le verre cependant tomba, et avec son pied, le rattrapa in extremiste. Helera croqua dans la glace pour l’y garder, et récupéra le verre avec sa main désormais libre. Avant de retourner s’assoire.

« Sha… »

Glace en main, elle en lécha rapidement les bords.

« Sauf que c’est une vie d’entraînement pour en arriver là. Vous avez vu le côté positif. Oui, nous avons des pouvoirs. Maintenant il y a le côté négatif. Outre le fait d’être considérés comme des monstres, j’entends. Nous sommes … assujeti à nos sentiments. Chez nous, ils sont souvent très forts. L’amour, la tristesse, la peur, la colère … Notre entraînement, pour la plupart, consiste à se protéger de cela. Se protéger de soi. Ceux qui échouent, deviennent pour la plupart ce que l’on appelle des Sith. Des êtres animés de colère, de haine etc. »

Nouveau mouvement de langue, pour faire une pause.

« Je ne crois pas pouvoir mieux vous expliquer la chose. L’autre possibilité serait que vous alliez dans ma tête, pour que vous y voyez, sans filtre, ce que je suis, ce que je veux, ce que j’ai fait. Ce qui est possible, mais ce que je ne préfère pas. »

Diantre, le liquide ne venait vraiment pas. La reine rejeta la tête en arrière et tint la cuillère au dessus de sa bouche. D’un coup, le liquide se liquéfia et tomba tout rond dans sa gorge. Elle en toussa. Non pas parce que c’était fort, mais surtout …

« J’ai avalé de travers … »

Elle toussa de nouveau, et chaque mouvement lui irradia l’épaule. Une bière, et la voilà qui faisait l’idiote. Elle se serait bien insultée elle-même. La reine posa alors sa cuillère sur la table et termina de tousser une bonne fois pour toute. Après devoir jouer la cul pincé tous les jours au sein de l'empire, cela lui faisait du bien de se laisser un peu aller. Les yeux pleins de larme, elle les essuya.

« D’autres … » *koff*… « questions ? »
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By Zygmunt Molotch
#34938
Excuses acceptées. Un petit hochement de tête pour indiquer que ça n'était rien. Quant à cette histoire de cracher sur la demoiselle... Il fallait vraiment avoir mauvais goût pour en arriver à de telles extrémités. D'autant que cette façon de procéder n'était pas la sienne, si quelqu'un l'ennuyait voire le gonflait prodigieusement, l'agent ne se gênait pas pour le lui signifier clairement même s'il n'allait pas jusqu'aux injures. Un ton cassant ou une attitude distante et des mots directs suffisaient généralement pour mettre les choses au point.

L'interrogatoire se poursuivit, apportant quelques informations intéressantes avec lui, même s'il fallait savoir garder quelques doutes. La jeune femme pouvait très bien lui dire uniquement ce qui l'arrangeait ou ce qu'elle pensait qu'il veuille entendre. On ne pouvait jamais vraiment se fier à 100% à ce que vous disaient ceux que vous interrogiez, particulièrement s'ils étaient suspects à vos yeux. Ecouter, oui mais toujours prendre du recul avec les affirmations. En vérité, peu d'informations avaient filtré de la crise de Kuat pour les agents du Bureau qui n'avaient pas été impliqués dans l'affaire.

Probablement par mesure de sécurité, afin d'empêcher que trop de choses sensibles fuitent et aussi parce que peu devaient avoir l'accréditation pour ça. Le peu que Molotch savait ne faisait qu'évoquer que le Moff Kor'rial avait tenté de faire sécession de l'Empire et s'était fait bouter par ses anciens alliés, aidés par l'Empire. Lorsqu'on voyait que Kuat avait finalement pris la voie de l'indépendance et la neutralité, on pouvait se dire qu'au final, le renégat avait obtenu ce qu'il voulait dans un sens...

Du whisky dans du café ? Vous rigolez ? Ça se boit pur ou avec un vrai mélange, pas du café.

Il ricana tout bas à cette idée qui était une hérésie en soi. On pouvait bien dire ce qu'on voulait des corelliens, tous aussi fous et dégénérés qu'ils étaient, ils savaient préparer des tords-boyaux qui vous envoyaient au paradis ou dans les bras de Morphée. Et il n'était pas fâché qu'elle se servit, il devait avoir quelques bouteilles encore qui traînaient quelque part. Parfois, quand il ne travaillait pas les week-ends, il lui arrivait de se saouler jusqu'à tomber dans l'inconscience, une façon comme une autre de passer le temps.

Sur le papier, les agents du Bureau sont au-dessus de l'autorité de quiconque, ceci afin de nous permettre de pouvoir traquer nos ennemis partout dans la société et quel que soit le rang de la cible. Dans les faits, disons qu'il vaut mieux avoir une Moff dans la poche qu'en ennemie. Si vous vous souciez de votre réputation, vous passez votre temps à faire des courbettes à tout les individus de pouvoir, ça a le mérite d'arranger la progression de votre carrière en plus. Et dans le cas inverse, vous vous retrouvez assigné à l'astroport parce que vous avez eu l'audace de vouloir vous renseigner sur quelqu'un et avez attiré l'attention d'un supérieur qui ne vous remet pas.

Et ça pour le coup c'était du vécu. D'un autre côté et ironiquement, c'était bien sa situation de mouton noir parmi les uniformes blancs combinée à une tendance à ne pas agir comme les pires fanatiques du Bureau qui l'avait amené à rencontrer cette singulière monarque pendant qu'ils pistaient un train. La question suivante le fit froncer les sourcils, incertain de comprendre ou elle voulait en venir. Cet interrogatoire prenait une direction des plus étranges. Il réfléchit vraiment à ce qui l'animait, ça n'était pas si simple à déterminer. Il décida qu'il lui fallait un peu de whisky pour pouvoir répondre.

Je pense que ce que veut l'agent M, c'est d'expier un crime dont il n'arrive pas à comprendre qu'il en est innocent. Et pour ça, il n'a qu'un moyen à sa portée, faire en sorte que ça ne se reproduise pas, jamais, pour personne. En dehors de ça... Il y a bien peu de choses qui l'émoustillent. Il s'est probablement fait à l'idée depuis longtemps que son existence doit être dédiée à une rédemption qu'il pense ne pas mériter. Ce qui implique des tendances auto-destructrices assez problématiques s'il doit protéger une conseillère qui loge chez lui vous en conviendrez.

Ce qui se passa ensuite le rendit perplexe et son visage prit une expression étonnée qui changeait de son air renfrogné habituel. Elle passa sa main devant son visage et formula un ordre, auquel il n'obéit pas. Assis sur le canapé à la fixer un peu bêtement, Molotch ne comprit pas ce qu'il se passait. Il était censé se passer quelque chose en fait ? Brièvement, il envisagea pourtant de se lever pour danser sur un pied. L'idée prit racine dans sa tête et ses yeux se troublèrent puis l'envie lui passa, remplacée par un flegme coutumier.

La suite lui fut plus incompréhensible encore. Des "auras"? Kézako ? De quoi parlait-elle donc ? Il ne comprenait rien à tout ce charabia et se demandait si elle n'était pas franchement en train de se payer sa tête. C'était possible, elle avait bu de l'alcool elle aussi, peut-être voulait-elle s'amuser un peu à ses dépens. Ou alors c'était lui qui en avait trop pris et s'imaginait des trucs. Si ça se trouve, il imaginait cette histoire d'auras et de danse depuis plusieurs instants dans sa tête alors qu'il se passait autre chose en réalité. Tout ça devenait trop compliqué pour lui. Et le petit spectacle auquel il eut droit n'arrangea pas les choses.

Le liquide dans le verre qu'elle tenait se changea instantanément en glace qu'elle rattrapa in extremis par en-dessous avant de revenir s'asseoir. S'il n'avait rien compris jusque-là, il était maintenant complètement paumé. Le principe le fascinait autant qu'il le révulsait, cette magie bizarre pouvait constituer un tel atout entre les mains de l'Empire, pour peu qu'il s'assure la loyauté de ceux qui la pratiquaient. Il se demanda s'il existait une limite aux pouvoirs dont étaient dotés les gens comme la conseillère.

Je crois que j'ai dû trop boire, je viens de vous voir glacer un verre, rattraper le contenu tranquillement et le rechanger en liquide avant de boire le tout... A ce rythme je vais finir par voir plein d'autres choses complètement folles...

Il remarqua alors les larmes au coin des yeux et les légers tremblements de la gorge de la jeune femme. Ah, ça il connaissait bien, il savait comment faire. Il se leva sans tituber ni se sentir particulièrement lourd, ce qui signifiait qu'en fait non il n'avait pas tant bu que ça. Donc il n'avait pas rêvé, c'était un peu gênant ça. Se postant à côté de la reine, il demanda autorisation d'un regard puis, sitôt accordée, tapa dans le dos avec douceur mais fermeté. Le hoquet allait passer, bien qu'il remarqua également la grimace de douleur contenue. Elle devait avoir encore mal quelque part. Voyant leurs plats vidés, l'agent débarrassa, ceci afin de leur ménager un peu de temps chacun pour se remettre de cette beuverie improvisée.

Vous avez dit que l'Empereur avait un esprit suffisamment fort pour résister à vos pouvoirs. Mais vous n'avez pas parlé de l'autre personne évoquée. Dois-je comprendre que celui-là est tombé sous votre charme ou celui de votre magie ?

Il regarda l'horloge, il était à peine 8h du soir, preuve qu'ils avaient mangé bien tôt. Il se sentait fatigué par cette journée riche en émotions et savait que celle de demain le serait tout autant. D'un autre côté, il parait qu'accueillir une invitée si prestigieuse implique également d'être un bon hôte. Du coup... Revenant s'asseoir sur le canapé, Molotch hésita à se reprendre un verre. Il décida de transiger, si la reine en voulait encore, il les servirait tout les deux. Sinon, il s'arrêterait là.

Il va falloir songer à la suite maintenant. Comme je vous l'ai dit, je ne sais à qui me fier et même si votre présence ne me dérange pas spécialement, cet endroit n'est sûr pour vous que quelques jours au mieux. Il vous faut une meilleure protection à tous. Une protection que seul le BSI peut vous accorder, à supposer qu'il n'y ait personne d'impliqué dans cette affaire. Je n'en jurerais pas mais je sais pouvoir faire confiance à mon agent senior. Je vous propose ceci : je le met au courant de tout ce que nous savons et je vois avec lui pour vous placer sous protection... Officieuse.

Sachez également ce que cela implique. Il se peut qu'on vous demande de ne dire à personne que vous êtes vivante, ni vous ni vos enfants. A personne, le temps que nous y voyons plus clair. Etes-vous capable d'accepter l'idée de devoir vous cacher et attendre ? D'après ce que j'ai vu sur le quai 17, j'ai des doutes. Il est possible que vous soyez officiellement déclarée morte et vos proches prévenus afin que nul ne découvre la supercherie. J'ai bien conscience que vous n'êtes pas du genre à rester enfermée et à compter les heures mais nous avons peu d'options qui garantiraient votre sécurité tout en vous permettant d'agir librement.


Pour finir, Molotch eut un petit sourire sarcastique et ne put s'empêcher de lui adresser un clin d’œil complice.

Il y a également la question de savoir ou vous allez dormir pour ce soir. J'ose croire que le lit vous a été suffisamment agréable pendant votre convalescence de cet après-midi.
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By Helera Kor'rial
#34940
Finalement, il ne l’avait pas tant mal pris que cela. Au pire, une petite remarque, mais un ricanement par derrière. Tout cela pour justifier de reprendre un verre ? Non, après tout elle n’en avait pas besoin. Se noyer dans l’alcool ne servait pas à grand-chose. Le réveil était encore plus difficile.

« Surtout si l’on se renseigne sur une Moff nouvellement venue, j’imagine. »

Clin d’œil entendu. Parce qu’il l’avait dit lui-même, il la traquait depuis un certain temps. Le preux chevalier défenseur de l’empire voulait sa tête. Cette tête se retrouvait au dernier endroit où il se serait attendu, c’est-à-dire chez lui. Les choses sont d’une originalité bouleversante quand elle se mettait à tourner les unes dans les autres.

« Maintenant, si vous m’aviez juste demandé un rendez-vous, je vous aurai dit ce que vous cherchez à savoir. Je n’ai pas grand-chose à cacher. »

Sauf s’il cherchait à tout prix une preuve pour la rendre coupable. Dans ce cas là, elle n’aurait rien eu à lui proposer. Pour autant, il ne semblait pas méchant et manipulateur. Au tour de la reine, donc, qui continua dans son analyse de l’agent M. Tout fut verbalisé comme elle pensait que cela dû être. Un objectif inatteignable, pour ce martyr qui se sentait coupable. Il cherchait finalement à se faire pardonner, mais ne voulait pour autant pas que ce soit le cas. Ce qu’il voulait en fin de compte, c’était mourir. Cela aurait été sa seule véritable preuve de rédemption. Une preuve bien inutile, puisqu’il perdrait tout. Helera haussa un sourcil et croisa son bras.

« Peut-être que l’agent M est trop dur avec lui-même. Que le décès de Wystan est un blocage pour sa vie à lui. Que tout repose sur cela, et que son bonheur ne dépend probablement que de l’acceptation de sa perte. »

Helera haussa les épaules. C’était à peu près clair, et pourtant d’une complexité à toute épreuve. Impossible de lui faire prendre conscience, si ce n’est en lui faisant prendre conscience. Un paradox était né. Le tour s’inversa, et Helera tenta de lui expliquer les concepts de la Force. Les énergies, sa spécialisation, dans des tours de magie. A côté de cela, l’agent buvait, et sacrément beaucoup, en fin de compte. Probablement quatre à cinq verres de plus qu’elle. C’était beaucoup trop. Et comme on aurait pu s’y attendre, il ne la crut pas. Bientôt serait-elle traitée de menteuse, puis virée parce que ses bêtises dérangeaient. Même s’il lui tapait dans le dos, cela n’arrangeait rien au fait qu’il n’en avait surement rien à faire de la Force. En revanche, cela ravivait des douleurs bien réelles dans son épaule. L’agent ne se rendit pas compte et débarrassa, tandis qu’elle se laissa aller sur le fauteuil, les yeux fermés, à attendre que la douleur passe. Et puis, l’homme travaillait, c’était une preuve de progressisme.

Nouvelle question, finalement pas si dénuée d’intérêt dans le fond.

« L’autre personne ? »

Elle ouvrit les yeux et tourna la tête vers lui, mais toujours appuyée contre le fauteuil.

« Les esprits faibles ? Ils ne tombent pas sous mon charme, mais je peux leur dire ce que je veux faire, sauf si cela entache des codes encrés en eux. Les soldats sont les plus malléables, parce qu’ils ont un esprit forgé pour obéir. »

Helera remarqua alors son mouvement de tête. Il voulait peut-être aller se coucher ? La reine se pinça les lèvres et demanderait à partir au lit rapidement, dans ce cas. De toute manière, cela lui ferait le plus grand bien.

« Si si, j’ai vécu des années dans l’ombre, je peux le refaire sans soucis. Vous êtes la seule personne en qui je peux avoir confiance, alors je suivrai vos directives. Par contre, est-ce que cela implique que je doive être encore séparée de mes enfants ? »

Puis, il fit la remarque sur le couché, corroborant la théorie comme qui il en avait eu assez de rester éveiller. La journée avait été assez riche pour le fatiguer, cela, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Quant au clin d’œil qu’il lui tendit, il n’eut de réponse qu’un haussement de sourcil. Puis à son tour, elle étira un sourire.

« Ce canapé me sera d’autant agréable, ne vous embêtez pas. J’aurai juste besoin d’une couverture et de quelques coussins. Je ne suis pas comme les reines dont les livres dépeignent comme précieuses. »

La reine se releva et s’étira l’unique bras, avant de se diriger vers la fenêtre et regarder aux dehors. Il faisait déjà nuit. Il y avait constamment des patrouilles qui passaient en bas de l’immeuble, et des lumières qui s’agitaient çà et là. Une main sous le menton, l’autre toujours en bandoulière. Son visage allant de droite à gauche, puis vint fermer les volets électriquement. La reine ne fit aucun commentaire, et revint vers son hôte quelques minutes après.

« Vous me faites bien dormir là où vous voulez. »

Comme cela, c’était tranché. C’était lui qui allait organiser l’heure de couché. Elle n’était pas chez elle et ne se permettrait pas de juger quoi que ce soit. Tout en restant debout, elle étira un sourire entendu et commenta :

« J’ai dû emprunter vos vêtements également. Votre ex-compagne n’avait pas tout ce qu’il fallait. »

Elle passa une main sur son épaule et l’y massa instinctivement.

« On va se coucher maintenant du coup ? Quel est le programme demain ? »

La reine n’était pas particulièrement fatiguée, et restait dans la position de l’invitée, quoi qu’on en dise. Elle attendit qu’on lui donne les directives.
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By Zygmunt Molotch
#34946
L'idée l'amusait beaucoup. Ah, elle ne devait vraiment rien connaître au fonctionnement du Bureau pour dire ça. Bien sûr que les agents pouvaient demander rendez-vous pour un interrogatoire simple et cordial, ils en avaient le droit et le pouvoir. Mais cela impliquait déjà une certaine forme de politesse que bien peu respectaient. Le Bureau ne demandait pas, il exigeait. La sécurité intérieure était quelque chose que les fanatiques peuplant le BSI ne prenaient pas à la légère, au point qu'ils se souciaient peu du protocole en général. Le reste de la société pouvait bien s'encombrer de règles et de lois pour la maintenir en cage, les chiens enragés du Bureau étaient au-delà de ce genre de choses.

En plus de ça, le principe d'une enquête discrète sur quelqu'un ça implique de faire en sorte que la cible ne sache pas qu'elle est mise en examen jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Malgré des effectifs impressionnants de plusieurs milliards d'individus, il en existait plus encore à surveiller et suspecter. La politesse était une perte de temps considérable qu'ils n'avaient pas tandis que la discrétion était primordiale... Jusqu'à un certain point. Les plus zélés des agents, - et ils étaient l'écrasante majorité - adoraient le principe de la punition pour l'exemple. Certains préféraient agir dans les clous tandis que d'autres penchaient pour exécuter leurs proies aux yeux de tous. D'autres encore adoptaient la méthode consistant à faire disparaître corps et âme leur cible et créer la peur à partir de cette disparition pure et simple.

Si vous deviez soupçonner quelqu'un de trahison, vous iriez vraiment le lui dire en face ? Ou même le prévenir que vous voulez le rencontrer pour vérifier qu'il est intègre ? Et ainsi prendre le risque qu'il s'enfuie ou détruise des preuves ou invente un mensonge convainquant ? Le secret est notre meilleure arme car il nous permet d'ouvrir les portes bien plus efficacement qu'en les fracassant. Les méthodes expéditives et primaires de mes collègues me dégoûtent plus que de raison...

De nouveau du baume sur la blessure de son âme. Preuve de bonne volonté et de compassion qui était la bienvenue mais peu efficace. Il était évident que la mort de son frère le rongeait et le détruisait peu à peu, une blessure béante depuis 13 ans et qui finirait par le détruire. Il le savait mais acceptait pourtant ce fait. Dévoré par la mort d'un frère dont il avait été si proche, plus rien ne lui importait, pas même les restes de sa propre famille. Ils formaient un beau duo, la reine jeune mère et en mauvais termes avec son compagnon et l'agent divorcé qui avait coupé les ponts avec sa famille. Un vrai duo comique de cirque.

En revanche, point de réponse sur cette fameuse personne, ce qui le portait à croire qu'elle ne voyait pas ou il voulait en venir ou bien qu'elle voyait mais ne désirait pas répondre. Manque de chance, c'était chez lui ici et c'était un interrogatoire, même si courtois et respectueux. Il allait donc falloir être plus précis et direct.

Le prince Fanrel, Conseillère. Il fait partie indubitablement des alliés qui vous ont permis de réintégrer l'Empire et occuper la place qui est la votre. Je vous demande si vous avez usé de votre magie pour le convaincre et le manipuler ou s'il dispose lui aussi d'un esprit aussi fort que celui de l'Empereur ou du mien. Vous fréquentez un homme dont la famille est notoirement connue pour ses positions... Disons, radicales à l'égard de l'Empereur. Ne soyez donc pas étonnée qu'aux yeux d'un agent du Bureau, c'est suspect.

En tout cas elle acceptait l'idée de se planquer et faire la morte plus facilement qu'il ne l'aurait cru. C'était bon signe, ça lui faciliterait les choses. Il n'avait vraiment pas besoin qu'une femme aussi activement recherchée par les terroristes renégats aille se promener n'importe ou la bouche en cœur et avec insouciance, son boulot promettait d'être déjà assez compliqué comme ça merci. Là encore, il allait falloir être sincère même si ça voulait dire être brutal.

Je ne sais pas. J'aurais tendance à dire que la séparation est capitale pour assurer une meilleure sécurité à toutes les parties. D'un autre côté, j'ai comme l'impression que vous allez être bien plus difficile à vivre si on vous force à vivre à l'autre bout de l'Empire pendant qu'eux sont à l'opposé. J'en parlerai avec mon supérieur et nous verrons ce qui pourra être fait.

En revanche, point question de laisser du mou sur la question du sommeil. Ainsi qu'elle le dit, il était chez lui que diable et malgré tout les vilains défauts qu'il avait, on ne pouvait pas le qualifier de mauvais hôte car il savait accueillir avec classe et bonté. Molotch l'observa se pencher par la fenêtre et regarder dehors avant d'en fermer les volets. La reine avait une démarche bien singulière, lui rappelant un prédateur à l’affût et faussement au repos, toujours vigilante. Ses mouvements étaient balourds et maladroits compte tenu de ses blessures et pourtant, elle dégageait une certaine grâce. Ces pensées en tête, le caridan fronça les sourcils, contrarié. Concentre-toi Zygmunt, concentre-toi.

Vous allez dormir dans ma chambre, vu votre état ce sera bien mieux que le canapé. Et ne vous en faites pas pour les fringues, j'en ai assez pour que ça ne soit pas gênant. Si vous en prenez trop j'en rachèterai on ne va pas en faire tout un foin. Voici le programme de demain : je vais aller au bureau comme chaque jour et je parlerai à mon supérieur. Sitôt un plan d'action établi, je vous contacterai. Vous avez remarqué que j'ai acheté plusieurs comlinks : si je vous appelle ou que vous souhaitez m'appeler ou même appeler pour vos enfants, ne le faites qu'une fois et par appareil. Jetez le comlink une fois l'appel terminé, détruisez-le si ça vous chante, l'important est qu'il ne doit rester aucune trace.

Quant à vous, je ne saurais trop vous recommander de rester cachée ici pour votre sécurité. Si toutefois vous vouliez sortir pour, par exemple, acheter des vêtements plus à votre goût ou autre activité banale, faites en sorte de ne pas vous faire remarquer, essayez de cacher votre visage sous un bonnet par exemple et surtout, évitez autant que possible les patrouilles et les contrôles d'identité. Si vous êtes repérée ou interrogée, vous pouvez être sûre que le secret de votre survie sera éventé illico et si ces enfoirés ont du monde parmi les agences de police ou gouvernementales, vous êtes grillée. Je vous laisserai un double de la clé de mon appartement. N'ouvrez à personne sauf moi, ne répondez même pas, faites comme s'il n'y avait personne.


Quant au programme de la soirée, eh bien c'était fort simple. Il commençait à sentir la fatigue poindre mais se savait capable de la gérer encore une paire d'heures avant de s'avouer vaincu. Buvant un nouveau verre de whisky, Molotch sourit de façon infime.

L'interrogatoire dont nous sommes tout deux les sujets peut continuer encore un peu si vous le souhaitez. Ou bien nous pouvons parler de tout et de rien, regarder l'holo-TV ou encore nous souhaiter bonne nuit. On peut bien me traiter de connard froid dépassionné, je sais être accueillant si le visiteur en vaut la peine.

Et, bien qu'il restait détaché et distant de la jeune femme, une petite voix lui murmurait de façon imperceptible qu'elle en valait largement la peine.
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By Helera Kor'rial
#34950
Sa phrase fit sens. Il ne servait réellement à rien d’aller avertir sa cible qu’on était à sa recherche. Ni même de l’informer qu’il y avait des mouvements autour de sa personne. Cela présupposait de ce fait que l’agent était à ses trousses depuis un bon paquet de temps. Depuis sa nomination peut-être ? La reine avait la soudaine impression d’être dans le collimateur de beaucoup d’agence et de personnalité. Peut-être qu’ils avaient déjà mis des micros chez elle. De toute façon, il n’y avait plus de chez elle, souffler par le vent destructeur de la jalousie et de l’oppression. Quelle plaie que tout cela, en y repensant. Non, mauvaise idée. Le souffler de son esprit tout autant que les bombes avaient soufflés l’étage.

« Ce n’est pas faux. Dans mon cas, vous auriez pu vraiment venir, même à l’improviste. Mais vous l’ignoreriez. »

Le bureau ignorait jusqu’à sa mentalité. Aussi il était difficile pour lui de se dire que la reine était quelqu’un d’accessible, de gentille et compréhensive. Elle aurait même pu payer le thé aux agents qui seraient venus la voir. C’est dire … La conversation rechangea brusquement pour se concentrer sur la tierce personne, qui n’était autre qu’Althar.

« En fait … C’est moi qui lui ai plutôt permis de garder sa place. Quand je l’ai rencontré, il était amoureux de la présidente rebelle, et avait fait sa demande en mariage, que vous ne devez pas ignorer. Cela lui a causé beaucoup de torts auprès de l’empereur. J’ai demandé à l’empereur de le réhabiliter, en échange de ma coopération. Cela ne s’est vraiment passé comme, et l’empereur a quand même décider de venir sur Nelvaan, tout en réhabilitant le prince. »

S’en suivit alors l’explication sur la manière dont elle devait procéder pour se cacher. Ce qu’elle devrait faire pour tenter d’éviter d’attirer l’attention. Molotch était attendrissant par ses manières de lui expliquer comment elle devait se cacher. Il n’était pas sans savoir qu’elle était maîtresse dans ce sujet, mais lui promulguait quand même des conseils. Helera l’écouta avec attention. La partie sur ses enfants ne lui plus pas cependant.

« Si c’est un danger, mieux vaut les laisser loin de moi. Rehkan saura les protéger. »

C’était difficile de l’admettre, mais c’était désormais dit. Helera ne permettrait pas qu’il arrive quelque chose à ses petits par sa faute. Attendre quelques jours supplémentaires n’était pas de trop. Après tout, c’était elle la cible, pas eux. Elle ajouta :

« Si nécessaire, nous pouvons les faire rapatrier sur Nelvaan. Ils sont intouchables là-bas. Au moins pendant que nous désamorçons ce complot. »

Pour la suite, ce fut une reine en pleine réflexion qui faisait des allées et retours entre le fauteuil et la fenêtre. Une réflexion sur la marche à suivre, en même temps que sa propre marche. Comme elle s’en douta, il ne lui laissa nullement le choix. Mais il alla plus loin et donna toutes les obligations et interdictions du lendemain. Autrement dit, comment faire en sorte de rester morte. Pendant que lui allait faire son travail. En fait … Elle se rendait compte que tout reposait sur lui. Jamais de sa vie, la reine n’avait autant laissé sa vie, son existence, sa réalité, entre les mains d’un autre être vivant. Quand c’était la Force, elle pouvait l’accepter. Là en revanche, la trahison pouvait être de mise. Le fait qu’elle n’ait pas le choix la frustrait plus qu’autre chose. Tout ce qui devait être espéré était que le patron ne fut pas un des pourris qui essayaient de la faire tomber. La reine commenta uniquement :

Compris. Si possible, ne parlez pas de mes enfants. Ne réfutez pas mais niez leur existence. Concentrez-vous sur moi. Pour le reste, je ferai comme vous avez dit. C’est étrange comme situation, mais … Je crois bien que ma vie est entre vos mains, agent Molotch…
Mi-résignée, mi-reconnaissante, la reine ne pouvait pas adopter de position plus sincère que l’incompréhension dans laquelle elle se trouvait. Nouveau verre de whisky, qui fut descendu tout aussi vite que les précédents. En pas de félin, elle passa devant lui, récupéra la bouteille et alla la ranger dans la cuisine. Pas besoin d’un poivrot pour la protéger. La décision devait tomber quant à la suite. Dormir, pour sûr. Et surtout pour lui, parce qu’il avait bien assez bu. Cela se sentait autant que cela s’entendait. Tout en revenant vers le fauteuil, elle posa une main sur l’épaule de l’agent. C’était le bon côté, cette fois.

« Vous n’êtes pas un connard dépassionné et froid. Allons-nous coucher, la journée a été assez compliquée. Vous l’avez plus que mérité, monsieur M. »

La reine étira un sourire sincère et fit volteface, le laissant à ses préoccupations. Mais avant de retourner dans la chambre, elle récupéra la bouteille de Whisky qu’il aimait tant. Avant qu’il ne le voie, la reine s’en empara et l’emmena dans la chambre. Comme précisé, pas besoin d’un ivrogne. Le silence revint, un peu trop brutalement. Le manque de chaleur humaine, le fait que cet endroit lui était inconnu, l’absence de ses enfants. Tout cela tendit à créer un profond malaise en elle. Un regard dans la chambre sobre, puis vers la fenêtre. Elle ferma les volets et s’assit sur le lit et patienta pendant plusieurs minutes. Son esprit était déjà ailleurs, embrumé, anxieux. Elle enleva le pantalon et tenta de faire pareil avec le pull, en vain. La douleur ce soir était particulièrement virulente et même avec le peu d’alcool, cela n’avait rien arrangé. Ce fut avec ce pull trop chaud qu’elle se coucha, à demi dans la couette, avec ce bras qui la lançait ardemment.




Pourtant, elle réussit relativement rapidement à s’endormir. Peut-être trop rapidement. Peut-être avec trop d’alcool dans le sang. Toujours est-il que ce qui devait arriver lui sauta à la gorge. Il y avait Dave, au pied de ce lit. La mine pâle, le visage mortifié, des yeux à vous glacer le sang. Il ne disait rien, il la regardait simplement, tandis que ses yeux lançaient des éclairs, l’accusaient de son existence. Dave qui était mort par sa faute, parce qu’il avait fait son devoir. Il avait une vie, à côté de son travail. Peut-être une conjointe, des enfants. Dave était là, au pied de ce lit et la reine ne pouvait pas bouger. Elle ne pouvait qu’échanger avec lui ce regard qui lui enserrait le cœur. Qui le compressait dans un étau des plus difficiles. Elle voulait crier, mais ne put pas. Elle voulut se débattre, mais ne put pas. Au lieu de cela, il n’y eut qu’un cliquetis, une sphère qui roula au sol. Dave bougea et regarda dans la direction, caché par les pieds du lit. Puis un flash, la réveilla.

En sueur, la reine haletait. Son bras, elle ne le sentait plus et semblait s’arracher à chaque battement de son corps. Elle s’extirpa de son lit et se dirigea vers la fenêtre. Elle s’y cogna, continua d’haleter. Dans les ténèbres, sa main chercha la poignée, mais ne la trouva pas. Le souffle venait à lui manquer, sa poitrine était enserrée. Sa main hasardeuse ne trouva rien, rien qui ne soit à même de l’aider à respirer. Elle tomba sur elle-même, résolue, enragé, pleureuse. La détresse avait eu raison de son esprit et de chaudes larmes coulaient le long de ses joues. Dans un silence de cathédral, elle se hissa jusqu’à trouver le lit, et s’adossa au cadre qui supportait le matelas. Elle ramena ses jambes jusqu’à elle et enferma sa tête entre ses genoux. La reine pleurait en silence, seule, tandis que les images de la mort du soldat la hantaient, encore et encore. La nuit était finie, et n’avait duré que quelques heures.
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By Zygmunt Molotch
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S'il avait remarqué que la bouteille de whisky avait disparu pour être emmenée dans sa chambre, loin de ses mains avides et sa gorge assoiffée, il aurait probablement été irrité voire vexé que la conseillère lui eût pris la bouteille comme ça. Parce qu'il était un peu chez lui aux dernières nouvelles merci bien. Heureusement, il ne vit rien, trop occupé à prendre dans ses armoires quelques draps et une couverture de rechange. Il avait déjà pu tester ce canapé et savait qu'il était suffisamment confortable pour ne pas occasionner de difficultés à dormir ni de mal de dos. Souhaitant bonne nuit à la jeune femme, Molotch vérifia que l'appartement était bien verrouillé, se mit en débardeur pour le confort et éteignit les lumières avant de s'allonger.

Il s'endormit presque aussitôt. La fatigue avait joué et l'alcool également mais plus simplement, il avait toujours eu des facilités à s'endormir pour se reposer. Une habitude prise durant sa formation par les instructeurs du Bureau, qui lui avaient appris à maximiser le temps de repos et capitaliser dessus au mieux pour pouvoir être aussi efficace que possible une fois réveillé et au travail. Mais ses songes ne furent pas aussi sereins que d'habitude, lorsqu'il ne rêvait habituellement pas ou de façon si peu poignante qu'il ne s'en souvenait jamais. Cette fois, un rêve tout à fait banal se changea rapidement en cauchemar lorsqu'il le vit lui faire face. Il semblait calme et en paix dans son uniforme d'élève du haut de ses 20 ans, beau, souriant, plein de confiance en lui et les yeux pétillant de malice.

Cela aurait pu être un rêve normal, s'il n'y avait eu l'uniforme trempé de sang et la tête penché dans un angle tout sauf anodin, si les mains ne semblaient pas écorchées vives et la peau toute ensanglantée. Le caridan observa le fantôme de son frère l'observer dans son sommeil. Ses yeux jusque-là joyeux se durcirent et une lueur mauvaise brillait en leur sein. Il ne parlait pas mais ses accusations sonnaient aussi fort que s'il l'avait fait.

Tu as échoué Zygmunt, tu n'as pas su empêcher ça. Encore une fois tu m'as fait défaut, tu nous as tous fait défaut. Tu étais censé faire en sorte que ça n'arrive plus jamais.
J'ai fait tout ce que j'ai pu. Je n'avais aucun moyen de l'empêcher, j'ai su trop tard.
Non, tu as compris trop tard, nuance. Tu aurais dû réaliser plus vite, plus tôt. Toi qui t'enorgueillis de ton intelligence.
Qu'est-ce que je pouvais faire de plus ?
Faire ce pour quoi tu étais fait ! Tu réalises tout ce que tu as perdu, tout ce que tu as sacrifié pour en arriver là ? Notre famille anéantie et abandonnée, la tienne détruite. Tu as tout raté, toujours. Tu n'as jamais été digne de rien.
Mon frère, pardonne-moi.

Mais il savait qu'il n'y aurait aucun pardon ni grâce. Il n'y aurait rien car lui-même ne pouvait pas se pardonner. Enfermé dans la prison de sa culpabilité qui le faisait avancer et le rongeait en même temps, Molotch n'était qu'une âme brisée de plus parmi une multitude, en proie au chagrin et à une folie latente qui prenait toujours plus de place dans son esprit. Anéanti, il l'était. Remuant dans son sommeil, il fut brutalement réveillé lorsque sa rêverie, déjà fragile, fut interrompue par un bruit suffisamment lourd pour le couper du sommeil agité qui était le sien. Grognant et jurant tout bas, l'agent crut d'abord avoir glissé du canapé avant de réaliser que non. Sans un bruit, il se leva, prit son arme sur la table et entreprit d'aller vérifier la porte. Fermée. Il inspecta chaque pièce par acquis de conscience. Rien du tout.

Soupirant, il réalisa que le bruit venait très probablement de sa chambre. S'approchant de la porte de celle-ci, il se rendit compte qu'elle n'était pas fermée à clé. Curieux, la conseillère avait oublié quelque chose d'aussi basique pour protéger son intimité ? Et lui, pouvait-il la traiter aussi légèrement malgré qu'il soit chez lui ? Devait-il faire comme si de rien n'était et retourner dormir, par respect ou plus pragmatiquement parce qu'il s'en foutait et avait besoin de dormir ? Il y réfléchit de longs instants, sérieusement. Choix délicat. Après réflexion, il décida que mieux valait en avoir le cœur net. Il ouvrit doucement la porte, suffisamment pour la laisser constater que c'était lui et non pas quelque agresseur masqué puis alluma la lumière, assurance supplémentaire.

Il vit tout de suite qu'elle avait longuement pleuré à en croire les traces sur son visage. A propos de quoi ? Solitude ? Peur ? Envie d'avoir des enfants actuellement absents et loin d'ici ? Autre chose encore ? Il hésita sur la démarche à adopter, peu habitué aux manifestations d'émotion. Il s'assit au bout du lit et regarda la jeune femme, songeur. Il lut dans ses yeux bleus profonds le reflet d'une tristesse qui le déchirait lui-même depuis des années et sut avoir face à lui une femme ayant probablement vécu autant de tragédies que lui.

Cons... Helera. Avez-vous besoin de parler ? Ou simplement d'être écoutée ? Dites-moi ce qui ne va pas.

Il fallait qu'elle puisse dormir et se reposer, tout comme lui. Et malgré de flagrantes lacunes en terme d'empathie qu'on lui reprochait constamment, Molotch savait écouter. Entendre. Il pouvait comprendre la souffrance de quelqu'un qui, comme lui, se sentait coupable d'un crime qui n'existait que dans sa tête. Pouvait-il l'absoudre ? Probablement pas. Mais parfois, le soulagement venait du simple fait que quelqu'un ne vous écoute et ne vous juge pas. Joignant les mains sur son genou, l'agent croisa le regard de la conseillère et hocha doucement la tête. Qu'elle vide son sac. Ou qu'elle ne dise rien du tout. Ou encore qu'elle l'envoie promener en réclamant de pouvoir dormir et être seule. Il ne jugerait pas. Écouterait. Comprendrait.

Jetant un rapide regard à l'horloge au mur, il remarqua que plusieurs heures s'étaient passées. On était en milieu de nuit présentement, il lui restait 4 ou 5 heures de sommeil avant d'aller au Bureau. Mais, allez savoir pourquoi, il ne se sentait pas particulièrement fatigué actuellement et pas non plus désireux de retourner dormir. Peut-être que le cauchemar avait un vague rapport avec tout ça. Ou peut-être reconnaissait-il inconsciemment dans la douleur de la jeune femme un moyen d'expier ses propres fautes. A travers elle et le piètre réconfort qu'il pourrait lui procurer, jamais suffisant, il ferait un pas de plus vers son propre pardon. Peut-être. Ou peut-être pas.

Il se leva puis se rapprocha de la silhouette prostrée dans le coin contre le lit, s'accroupit et lui tendit la main en un geste visant à l'aider à se relever et à s'asseoir sur le matelas. A moins qu'elle n'eut pas besoin de la plus petite aide ou, bien au contraire, ne soit pas même capable de bouger sans assistance. Là encore, un simple geste, un simple regard ou une simple phrase suffirait comme indication. Molotch était serviable et disponible mais pourrait comprendre le besoin de ne pas se sentir faible ou assistée.
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