L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#35354
    L’Apprentie courut vers son maître, sabres à la main, éloignant les vautours qui piaillaient sous les coups. La Dame Sombre lui sourit, de ce sourire étrange, qui révélait autant de fierté que de cruauté, un sourire malicieux qui s’accordait à la perfection avec toute l’obscurité du regard d’or. Varadesh libéra Ranath. Un geste qui flatta sa personne et conforta son sentiment de puissance grandissant. On accourait pour servir le Maître. Elle eut envie de rire. Une fois relevée, on lui rendit son sabre. Tout ceci n’était qu’un jeu.

      « Je sens leur peur et leur confusion. Et cette fureur qui règne... C'est magnifique maître. Le côté obscur est si puissant, si omniprésent... Oh… »

    Le sourire de la Mirialan s’étira davantage.

      « Laisse-le venir à toi. Puise en lui. Le Côté Obscur décuple ta puissance. Dirige ta colère contre tes ennemis. »

    Et sur ces simples mots, la Dame Sombre trancha la première gorge à portée. Rien n’avait jamais été plus facile que de tuer. La Force vibrait intensément en ces lieux baignés d'obscurité. La malfaisance des disciples de la Lumière nourrissait le temple de Graava depuis des années. Littéralement, il suffisait de se baisser pour ramasser les bribes de leurs ténèbres niées. Ils tombèrent. Ils s’enfuirent. Leur maître resta seul. Il les avait regardés se faire massacrer sans réagir. Sa jeune apprentie se tenait en retrait, plus loin. Varadesh déjà s’avançait vers lui.

      « Tue-le. »

    Dans le dos de la Pantoran, la lame rubis s’éteignit. L’apôtre n’intéressait pas Ranath. Il allait mourir de la main d’un apprenti. L’honneur était déjà trop grand. Balance-le d’une falaise. Il ne méritait pas mieux. La jeune Mirialan avait beaucoup plus d’intérêt pour la Sith qui se tournait déjà vers elle. Sa pensée se jeta à la rencontre de l’idiote, et comme d’instinct, son poing se referma brusquement, témoin de sa volonté meurtrière. L’air vint rapidement à manquer aux poumons de la gamine qui subissait cet étranglement à distance.

    Le serviteur de la Lumière, ou maître des supercheries, toisait la Pantoran avec dédain. C’était donc là tout ce qu’on lui envoyait. Il se serait presque laissé aller à l’amusement. De sa ceinture il décrocha deux sabres. À rythme lent, totalement calculé, il alluma la première lame, blanche comme toutes celles de ses disciples, puis la seconde. Et comme pour jouer, il donna une impulsion aux poignées de ses armes et déclencha deux lames supplémentaires. Les deux doubles sabres vrombissaint avec force. Enfin, apogée de cette farce qu’on se targuait d’appeler combat, il lâcha ses armes. Elles flottaient à son côté, et se ruèrent sur la petite bleue, formant un barrage infranchissable pour la novice.

    La disciple viridienne tomba à genoux. Darth Ranath se portait déjà à son côté. La main d’émeraude saisit finalement la gorge de l’imprudente, continuant de serrer avec la même hargne. La jeune femme se débattit dans un premier temps, sans espoir. En dernier recours, elle tendit la main vers l’arme d’un cultiste décapité. L’épée glissa jusqu’à sa main, et d’un coup incertain, elle chassa la Sith. La Dame Sombre avait perdu son sourire, mais sa pensée ne renonçait pas, se tenant proche de l’esprit faible de sa proie. Elle dégaina à son tour l’une des ses dagues.

      Où est-elle ?
            Lina.

    La disciple se jeta avec un cri sur son ennemi, balayant l’air devant elle sans maîtriser le moindre de ses mouvements. Ranath peinait à croire que c’était l’adversaire qui lui avait tenu tête dans la plaine. La dague dévia l’attaque, riposta, tailladant la joue olivine.

      Où est-elle ?

    La gamine était à bout. Elle se lança dans une nouvelle attaque, tâchant tant bien que mal de donner de la précision à son estoc. La dague para, glissa en crissant sur l’acier de l’épée et buta en garde. La main libre de la Sith attrapa de nouveau la trachée essoufflée et la tira vers elle. La dague quitta le fer, sortit de la ligne et revint se ficher dans la jeune chair, perforant la peau et les muscles, déchiquetant les viscères.

      Réponds !

    S’en était fini pour l’apprentie. Elle sourit désespérément. Elle allait mourir. La Sith profita de ce dernier instant. Elle lâcha sa lame, portant la main sur le front de sa proie. Son esprit pénétra complètement les pensées de la mourante. Il ne cherchait qu’une chose, une seule information. Il n’y avait que Lina, elle seule comptait. La tombe s’imposa aussitôt, comme sceau garant du secret. La tombe d’un enfant. L’esprit se combattait lui-même, victime de son propre conflit. Les croyances et réticences de Ranath l’empêchaient d’accéder à la vérité. Elle faisait obstacle à son propre pouvoir. Et l’hôte se mourait lentement. Elle ne pouvait en ressentir que les émotions proches, la douleur, la peur, la honte. La rage gagna la Sith. Sa main vint extraire brusquement la lame pour l’abattre tout aussitôt dans l’épaule de la gamine. Dans cet éclat de souffrance, elle aperçut un échantillon de réponse. C’était bien sa soeur. Cette chose. Elle n’était plus là. Partie. La proie mourut. La pensée de Ranath se retira sans attendre, fuyant la mort. L’exercice l’avait épuisée. Là-bas, Varadesh combattait un adversaire de haut niveau.




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By Zeph Mathuin
#35369
Il était de notoriété publique que les Sith étaient de vils monstres inhumains, se délectant de la terreur qu'ils inspiraient, buvant la peur des autres comme on boit un nectar raffiné. Portés par les plus noires émotions qui animent les mortels, ils se vautraient dans les plus grands pêchés de l'âme et s'en réjouissaient, riant aux éclats quand d'autres tombaient à genoux devant l'horreur de leurs existences. Des existences au demeurant douloureusement courtes en général car leur propre nature les faisait instinctivement chercher la violence. Certains avaient argué que les Sith ne tuaient que par nécessité, n'étant pas des fous furieux psychotiques, d'autres qu'ils tuaient tout ceux qui se dressaient sur leur chemin et d'autres encore qu'ils plaçaient le meurtre comme un acte aux connotations presque religieuses.

La vérité, comme pour tout ce qui concernait ces êtres mystérieux et prétendument disparus aujourd'hui, était tout autant dans chacune de ces affirmations et dans aucune. Tout dépendait de l'individu. Même un Seigneur Noir pouvait succomber à sa soif de sang et ne plus songer qu'au prochain carnage à venir, sombrant dans une torpeur en attendant tandis qu'un autre pouvait ne considérer chaque vie qu'il prenait que comme une nécessité, macabre mais pas moins réelle. En ce qui concernait les apprentis, le sujet était plus délicat encore car il dépendait de leur nature profonde autant que des leçons que leur inculquait leur maître.

La Dame Sombre des Sith n'avait pour sa part pas particulièrement songé à éduquer une meurtrière, pas plus qu'elle n'avait cherché à cacher l'inéluctabilité du meurtre comme outil des Sith. Mais la nature réelle de la jeune fille, enflammée par le côté obscur omniprésent et rayonnant, ne pouvait nier la réalité de ce qu'elle était et désirait. Une vie de terreurs et d'humiliations avaient engendré un noyau de ressentiment, de haine et de rage que rien ne pourrait apaiser ni étancher. Cette chambre dans son âme, profondément enfouie et soigneusement verrouillée, lui était ordinairement inaccessible et elle n'en avait pas conscience. La fureur ne s'éteignait jamais et ne se calmait jamais, elle couvait sous la surface, constamment, dirigée contre tous et personne à la fois.

Mais ici, sur ce temple au sommet d'une montagne, face à un usurpateur indigne de pouvoir même prétendre à manier le pouvoir de la Force, avec le côté obscur comme témoin invisible de leur affrontement, la soif ne pouvait plus être contenue ni retenue. Le sang devait couler, des vies s'achever et la rage être libérée de sa prison. C'était ce qui animait Varadesh tandis qu'elle se précipitait sur l'Iktotchi, à demie-aveuglée par la haine. Les récits de guerres et d'affrontements utilisaient souvent un terme servant à illustrer combien la sauvagerie des mortels était prompte à se déchaîner dès lors qu'elle en avait l'occasion. Une figure de style qui n'était jamais aussi vraie que lorsqu'un Sith succombait entièrement au côté obscur de la Force. Elle ne voyait plus rien par ses yeux que ce voile qui se déployait sur elle, ses iris dorés prenant lentement la teinte caractéristique et redoutée de ceux à se donner au pouvoir le plus pur et malveillant qui soit. Elle voyait rouge, littéralement.

Poussant un hurlement bestial, se jetant sur son ennemi, l'apprentie enchaîna les assauts féroces et désordonnés. Usant du Niman, elle semblait pourtant dédaigner ses mouvements simples et économes et seul un regard averti aurait pu déceler qu'elle utilisait la Forme VI, poussée dans ses retranchements. L'usurpateur parait avec une parfaite désinvolture les coups de son ennemie, sachant déjà qu'elle ne ferait pas le poids face à lui, trop emportée et imprudente. D'un geste de la main il repoussa l'idiote et contre-attaqua, portant un coup vicieux à son bras et la blessant sérieusement, la faisant se plier en deux. Poussant un ricanement méprisant, l'imposteur fit pleuvoir les coups qu'elle peina à simplement parer pour rester en vie.

Dans un état second, Varadesh ne voyait plus le visage de l'Iktotchi car ce dernier changeait constamment de forme, prenant celle de Ranath puis Cain puis Jeny, Alayna, Odion, Hord, Lyria et d'autres encore, tout ceux qu'elle avait connu jusqu'alors. Enfin, le visage prit la forme d'un individu qui avait anéanti son ancienne vie et qu'elle avait tué de ses mains une année auparavant. Les mains tremblantes de fureur, l'apprentie avait le plus grand mal à tenir devant elle son sabre tandis que le pouvoir, séducteur et tentant, lui murmurait de noires promesses. Il lui suffisait de lâcher prise et accepter son cadeau. Si seulement elle le voulait.

Un grondement menaçant résonna dans le ciel au-dessus du temple de la montagne. Des volutes d'énergie obscure se concentrèrent lentement autour de la silhouette immobile, brisée mais pas encore invaincue de la Pantoran. Le sang coulait abondamment de sa blessure au bras et de dizaines de coupures mineures infligées par les cultistes sauvagement abattus dans sa course vers l'usurpateur. Comme une offrande sanglante, il lévitait doucement et se dissolvait au contact des volutes d'air. Le sang est la vie, le sang est le pouvoir. Emplie d'un pouvoir bien trop grand pour son corps, consumée par la haine, ce qui avait été Varadesh un instant auparavant se jeta de nouveau sur son adversaire.

La conscience de l'apprentie avait été rejetée profondément à l'intérieur de sa tête, ayant lâché la bride à ses pires émotions et cédé le contrôle au pouvoir obscur des passions qui animaient les Sith. Le corps qui se mouvait à présent avec célérité n'était plus Sabina ni Varadesh mais rien d'autre qu'un réceptacle pour le côté obscur, un passage par lequel s'immiscer dans le monde réel et donner un aperçu de sa véritable nature. Pleurant de souffrance et riant comme une démente, la jeune fille décrochait des coups de sabre d'une violence telle que l'Iktotchi ne cherchait même pas à les parer, uniquement les esquiver, craignant que sa propre arme ne se rompe. L'inquiétude creusait son visage ridé tandis qu'il prenait conscience de ce qui se passait à présent.

Alors qu'il reculait à distance raisonnable, l'imposteur se concentra pour invoquer des illusions à même de lui ouvrir la brèche dont il avait besoin. Il ne lui fallait qu'une seconde, voire moins, pour les générer. Il ne disposerait jamais de ce laps de temps pourtant si infime. La créature enveloppée dans des volutes noires et rouge sang pencha la tête de côté et une violente douleur naquit dans le bras qui tenait son sabre, le faisant se plier en deux. Alors qu'il regardait son bras tortillant, celui-ci implosa dans une grande gerbe de sang et de matière organique. Un rire empreint de folie, de haine et de soif de sang résonna, dans sa tête et dans toute la salle du trône alors que la silhouette de l'apprentie s'approchait lentement, se délectant par avance du meurtre qu'elle allait commettre.

Crachant du sang, l'Iktotchi tenta bien de se relever et d'attraper son sabre, coincé dans la main encore serrée autour de la poignée. Puis une ombre l'enveloppa et il leva la tête, ressentant pour la première fois depuis longtemps de la terreur tandis qu'il croisait le regard embrasé et incandescent de la Pantoran. Dans ses yeux qui étaient devenus des orbes d'un jaune brillant dangereusement dansaient une soif de tuer et une colère comme il n'en avait jamais vues encore. Rien ne pourrait raisonner cette chose ni l'apaiser, il n'y aurait que la mort prodiguée, encore et encore, qui saurait déclencher une réaction de sa part. La main de la jeune fille vint serrer son cou avec une force surhumaine et serra lentement. Un simple geste lui servit à arracher la tête du corps. Sans plus un regard pour l'ennemi vaincu, elle beugla son triomphe et brandit son trophée sanglant avant de le jeter du haut de la montagne.

Le temps sembla brièvement suspendu puis elle se détourna du spectacle, ses yeux embrasés cherchant déjà une autre victime à terroriser et à tuer. Ils se posèrent sur la Dame Sombre et le cadavre à ses pieds. Un sourire de mauvais augure se dessina sur les lèvres déchiquetées de l'apprentie qui porta sa main couverte du sang du vaincu à ses lèvres, reniflant avec un plaisir malsain l'odeur de la victoire. Puis sa bouche se tordit en un rictus affamé et s'ouvrit en grand, criant le nom de sa prochaine victime. Darth Ranath, Dame Sombre des Sith. Le corps possédé se précipita à grande vitesse et se jeta sur la Mirialan, animé par une soif que rien ne pouvait étancher. Le chant de sirène du côté obscur résonnait toujours dans le crâne du maître et de l'apprentie, l'une ayant succombé tandis que l'autre...

La mort pour toi ! La mort pour tous ! Fureur, rage !

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By Jen'Ari Nekanasaza
#35404
    Tandis que l’autre observait l’Apprentie. Son regard d’or braqué sur la folle furieuse. Elle avait démembré son adversaire, puis jeté du sommet de la montagne. Et son maître, patient, la regardait, l’attendait. Dès lors que le Côté Obscur saisit la jeune Pantoran, Darth Ranath sut qu’elle l’affronterait. Et sans surprise, une fois le pantin défait, l’Apprentie se tourna vers la Mirialan dont la poigne serrait fermement son sabre rubis. La gamine cria, et courut à sa perte. Le sourire avait quitté les lèvres d’émeraude qui se tordaient désormais en un rictus narquois.

      « C’est l’heure de ta leçon. »

    Le pourpre accueillit l’ambre avec éclat. Le Maître leva sa garde, repoussant un premier assaut, brutal mais imprécis. Elle fit faire à son apprentie trois pas en arrière. La gamine enrageait. Son art n’avait plus rien d’un Niman, ce n’était pas un Djem So, pas même l’ombre du Shii Cho. De qui se moquait-on ? Il n’y avait plus rien, plus que la rage, plus que la folie. L’obscurité avait gagné la raison de la Pantoran, et Ranath se délectait de cette perte de contrôle momentanée. Combien il était facile d’abattre la petite sotte maintenant. Ne sentait-elle pas elle-même l’appel du pouvoir ? L’appel du Côté Obscur ? Elle l’avait rarement éprouvé avec une telle intensité. Mais ce n’était rien à côté des déchaînements de son maître, de Darth Odion, ou du Tout-Puissant. Car la maîtrise valait tous les pouvoirs. Varadesh, noyée de folie, n’était rien. Et Ranath n’avait plus aucune raison de perdre les pédales, tant ses certitudes s’étaient vues renforcées par les aveux de sa dernière victime. Elle n’était pas folle, ne l’avait jamais été. Ses visions étaient des vérités. Ses peurs étaient fondées. Le monde tournait rond. Et Darth Ranath était la Dame Sombre.

    Elle brandit son sabre à nouveau, abattant la lame sur le crâne de la Pantoran qui venait de perdre un temps dans la danse, désormais forcée de suivre le rythme imposé par l’exercice suivant : survivre. L’ambre barra de justesse. Oh, on baignait dans la toute puissante obscurité au sommet de Graava … Attends voir … Nouvel assaut rubis. La lame frôla la joue de la gamine. Ranath vint au contact, déséquilibrant son adversaire d’un brutal coup d’épaule. Mais tout ceci ne faisait que nourrir la colère de l’enfant qui chargeait encore et tâchait de rendre les coups. Hors de contrôle.

    Au détour d’une prise de fer, la leçon commença. L’estoc suivant manqua d’éborgner la Pantoran.

      « Monte ta garde ! »

    Mais l’enfant n’écoutait rien, aveuglée par sa rage. Alors d’un coup brutal, la lame rubis brisa la garde si fragile de la novice, la renvoyant plusieurs pas en arrière. La pensée de la Sith avait déjà gagné l’esprit de son élève, où ne régnaient que les ténèbres, et elle en saturait les sens.

      « Le Côté Obscur n'est qu'un outil. La maîtrise prime ! »

    Varadesh avait repris pieds. Elle tenta bien des ripostes, alliant combat et pouvoir, mais son maître avait érigé un bouclier stable et se prémunissait de tout assaut, rendant davantage de coups qu’elle n’en recevait.

      « Maîtrise-le. »

    Et quand l’élève, prise au piège, se téléporta enfin, la Dame Sombre l’attendait. Elle avait profité de ce lapse de temps infime pour canaliser tout le pouvoir qui dansait autour d’elle, concentrer toute son énergie. Sa lame frappa le sabre de l’Apprentie avec fureur et violence, libérant la décharge de son pouvoir saturé. La Vague de Force explosa autour de la Sith, rejetant brutalement la Pantoran qui chut des mètres plus loin. Son sabre roula au sol, le Maître l’attira aussitôt à sa main. C’était terminé.

      « Te voilà redevenue esclave. »

    La colère de la Mirialan était palpable.

      « Ne laisse jamais le Côté Obscur te dominer. Tu domines ! Il t’obéit ! »

    Les deux lames avaient cessé de chanter. Ne résonnait plus que la voix du Maître.

      « Relève-toi. »

    La Dame Sombre posait sur Varadesh un regard empreint de jugement. Elle espérait la leçon comprise, n’ayant que peu retenu ses coups pendant leur bref combat. Elle espérait la gamine calmée après cette petite embardée désarticulée. Cependant le principal était sauf : leur ennemi était mort, et l’une comme l’autre, elles avaient goûté un peu au plaisir de l’obscurité bien aimée. Varadesh avait cédé, trop avide, ou trop faible. Ranath savait ce qu’il coûtait d’utiliser un tel pouvoir. On s’y perdait soi-même. La mise en garde serait peut-être salutaire.

      « Le Côté Obscur dévore les plus faibles. Mais rend fort ceux qui sont capables de le manier. »

    Combien étaient devenus fous. Combien étaient morts par simple soif de ce pouvoir dément.

      « Ne te laisse pas submerger ainsi. Tu perds le contrôle de ton propre corps. Tu perds le fil de ta propre pensée. Tu sombres dans la folie. Et la victoire, la vraie victoire, est hors de ta portée.

      Tu mourras par lui avant d’avoir pu me fendre le crâne !

      Tu ne dois pas subir !
      »

    Elle lui lança son sabre, rendant ainsi l’arme à son adversaire, peu importait qu’elle la rattrapât ou non.

      « Est-ce-que c’est clair ?! »




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By Zeph Mathuin
#35431
Une conscience saturée par le côté obscur n'était rien de plus qu'une pure manifestation de rage et de soif de sang, portée par la violence et un besoin irrépressible de détruire. Nul intellect, nulle réflexion, nulle pensée intruse ne pouvait la pénétrer pour reprendre le contrôle. Il ne restait qu'un instinct sanguinaire et primal. Ce n'était pas Varadesh qui se jeta sur son maître, décidée à tuer et tuer encore. Ce n'était pas elle non plus qui s'efforça ensuite de parer les coups de la Dame Sombre toute-puissante à grand-peine. Pas plus que ça n'était elle qui ressentit l'implacable assaut mental comme physique. Il n'y avait rien qui ressemble à une personne dans la tête de la jeune fille, pas de personnalité à examiner, seulement la rage.

Une rage d'autant plus portée que son impuissance à vaincre nourrissait la frustration qui en retour amplifiait la colère. A ce rythme, le fragile équilibre mental de l'apprentie allait finir par céder sous peu et ne laisserait rien qu'une épave vide. Un beau gâchis et une perte de temps pathétique pour le maître qui dédiait sa vie à l'oeuvre des Sith comme son élève aurait dû également le faire. Les leçons prodiguées ne l'avaient pas été bien assez ou bien elles étaient tombées dans l'oreille d'une sourde. Mais finalement, peut-être valait-il mieux que l'idiote fasse personnellement l'expérience d'une possession par les sombres énergies de la Force, afin que l'avertissement ne soit plus jamais oublié par la suite.

Une nouvelle fois brutalement repoussée et ayant failli se faire décapiter, la Pantoran aux yeux dorés se prit brusquement la tête dans les mains. La douleur, l'échec, les moqueries, tous avaient réveillé de vieux souvenirs et l'esprit de l'apprentie, si profondément endormi jusque-là. Le corps saturé d'énergie tremblait de tout ses membres tandis qu'elle luttait contre elle-même. Le contrôle, tout n'était question que de contrôler son pouvoir pour en faire bon usage. Une nouvelle défaillance, un nouvel échec de sa part. Encore une fois, elle se révélait être une véritable déception. Ne pouvait-elle donc rien faire ni accomplir par elle-même qui lui vaille autre chose que moqueries, froideur et mépris ? Pourquoi s'entêtait-elle à toujours tout gâcher ?

La douleur dans son crâne était inimaginable et la torturait. Le côté obscur ne se laissait pas contrôler facilement et encore moins refouler. Pire encore, la douce sensation de l'abandon total restait gravée dans sa mémoire et lui criait de lâcher prise de nouveau, de tout oublier et de laisser faire. Mais les mots du maître percèrent une faille dans la prison de son esprit et résonnèrent en elle comme le vieux Code Sith lui revenait en tête. Par la victoire, briser ses chaînes. Ranath avait vaincu, Ranath brisait ses chaînes et se libérait tandis qu'elle, Varadesh, ne faisait que s’enchaîner volontairement et stupidement. La honte la fit se mettre à genoux au sol, des larmes coulant le long de ses joues. Elle sanglota en silence, son dégoût d'elle-même atteignant de nouveaux sommets.

Elle aurait pu haïr plus encore la Mirialan pour l'avoir une nouvelle fois humilié mais à quoi bon ? Cela ne changerait pas son échec, pas plus que ça n'enlèverait la vérité de ses paroles. Et il serait idiot de reprocher à son maître de s'être défendue face à une folle furieuse. Le sabre laser tomba devant elle et elle ne le prit même pas, pas encore certaine d'avoir repris le contrôle sur son propre corps. Anéantie, brisée, vaincue, elle se contenta d'acquiescer en silence, hochant la tête avant de se relever lentement, non sans maladresse, épuisée par toute l'énergie canalisée dans son enveloppe de chair fragile. Elle ramassa enfin le sabre et éprouva une violente envie de le jeter dans le vide. Il lui en coûtait de se l'admettre mais la vérité ne se souciait pas de faire plaisir à ceux qui l'entendaient. Varadesh était redevenue ce qu'elle avait toujours été.

Une esclave.

Et rien ne pouvait lui faire plus mal que cette certitude.

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By Jen'Ari Nekanasaza
#35438
    Elle était encore petite. Toute petite. Le regard de la Sith se posa sur la gamine qui pleurait désormais des larmes de honte. Et comme à chaque fois qu’elle pleurait, la colère de Ranath s’évaporait. Cette fois néanmoins, elle demeura à distance de son élève qui se relevait. La voix de du Maître fendit encore le silence.

      « Il faut y goûter au moins une fois. »

    La Mirialan rattacha son sabre à sa place, à sa ceinture.

      « La première fois que je me suis laissée aller à ce genre de violence, j’affrontais mon maître en entraînement. Comme toi, j’ai ressenti cette irrépressible envie de le tuer, sans succès. Il m’a ouvert l’épaule, promettant de m’abattre si je venais une seule fois encore à envier sa mort. »

    Elle soupira doucement, désormais amusée par l’aventure. Elle se souvenait avec

      « J’ai passé le reste de l’après-midi à massacrer des Tuk’ata. »

    La Sith s’approcha finalement de l’Apprentie. Elle prit sa main armée au creux des siennes afin de serrer la paume azurée autour de la poignée du sabre.

      « Ça fait partie de l’apprentissage. Tu dois désormais prendre le temps de méditer sur cette expérience, sur ton rapport à la Force. Tout comme tu le faisais sur Korriban pour faire léviter la lampe.

      La colère ne doit pas altérer tes capacités, elle doit les décupler. N’oublie pas que le Côté Obscur mène aussi à la folie. Et c’est un état bon pour les plus faibles d’entre nous.
      »

    Les doigts d’émeraude lâchèrent finalement doucement la main de la jeune femme.

      « Ne pleure pas. Ce sont des exercices difficiles. »

    Il y eut un silence. Un silence pendant lequel le Maître donna l’occasion à son élève de s’exprimer, ou de relever le nez. Il n’y avait aucun reproche dans la voix de la Sith, et aucune colère sur ses traits. L’entraînement était difficile, leur vie était difficile, ainsi que leur condition. Se plaindre était la pire des choses à faire. Mais pour une enfant, car Sabina était encore une enfant, un peu de réconfort s’avérait parfois nécessaire.

      « Maintenant, dis moi … »

    La Mirialan inspira brièvement.

      « Nous avons éradiqué la vermine ici. Que faisons-nous de cet endroit, selon toi ? »

    La question avait un fond bien réel. Ranath elle-même était partagée. Abandonner le temple, le rendre aux habitants de Mirial ?

      « Et puis … que faisons-nous des enfants ? »

    Les enfants qui vivaient ici, cachés quelque part, au fond d’un couloir sombre, attendant la fin du massacre, attendant leur fin. Des enfants qui ne devaient pas être bien différents d’Ophillia, avec quelques années supplémentaires. Nombre d’options s’offraient aux deux sensitives. Un nouveau massacre. Prévenir les autorités et filer. Informer une tribu locale. Il y avait la voie facile, et brutale. Et il y avait la voie raisonnable. Le Maître voulait connaître l’avis de son élève.

    Après ce choix, quel qu’il fût, les deux Sith repartiraient, exactement comme elles étaient venues. Elles iraient certainement sur Dargul. Qu’avaient-elles gagné ici ? Varadesh avait retrouvé sa fille. Et Ranath … élucidait pas à pas des mystères anciens. Des affaires personnelles, d’abord jugées futiles, puis qui s’étaient révélées instructives. Après ce long massacre, il restait des apôtres de la Lumière en vie, elle en avait la conviction. Mieux cachés, plus forts. Des ennemis insaisissables. Les laquets de Graava n’étaient pour la Sith que des pantins. Elle restait persuadée que quelqu’un de plus puissant distribuait les ordres. Et elle fantasmait l’identité d’un tel maître. À tort, ou à raison.

    Le regard doré interrogeait l’Apprentie.



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By Zeph Mathuin
#35439
Chaque nouveau pas qu'elle faisait sur le chemin de son apprentissage lui donnait l'impression d'en faire trois en arrière et chaque échec qu'elle essuyait, de revenir à la case départ. Ses pouvoirs étaient bien plus puissants que la première fois ou elle avait pris conscience de l'étendue de ce qu'elle pouvait faire avec un peu de pratique mais ils n'étaient toujours que l'ombre de ceux des autres Sith. Tous ils la surpassaient et pouvaient souffler sa vie comme on souffle la flamme d'une bougie, sans même y penser ni se fatiguer. Et tous ils la méprisaient pour sa faiblesse, pour son incapacité à s'élever, pour ses échecs répétés. Peut-être qu'au fond, nul ne la voyait comme une digne apprentie mais plutôt comme une simple distraction amusante, un jouet bon à jeter une fois qu'on en serait lassé. Ce ne serait pas la première fois après tout.

La voix du maître la ramena à la réalité et la tira de ses rêveries, cette dure réalité qu'il lui était impossible de fuir. Oh, comme elle aurait préféré en cet instant n'avoir jamais rencontré Ranath ni mis un pied sur Korriban. Comme elle aurait voulu n'être qu'une pirate de Cain parmi d'autres puis se retirer quelque part ou vivre en paix. Comme elle aurait voulu être restée sur Pantora avec ses parents et vivre une vie ordinaire là ou elle avait grandi. Mais tout ça était impossible. Il n'y avait pas de paix ni de retraite heureuse, pas de normalité, pas de pardon pour ce qu'elle avait fait ni de rédemption. Il n'y avait que Ranath et l'Ordre. L'Ordre et Ranath. Ranath. Encore et toujours Ranath. Tout dans sa vie la ramenait toujours à la Mirialan et rien ne pouvait l'en détourner.

Lorsque la Dame prit sa main dans les siennes, il fallut à l'apprentie tout son maigre contrôle d'elle-même pour retenir un mouvement de recul. Elle ne voulait pas lever les yeux et croiser le regard doré et glacé de la Mirialan. Elle ne voulait pas entendre ses paroles ni retenir ses leçons. Pourquoi exigeait-on tant d'elle qui n'était qu'une pauvre idiote sans rien d'exceptionnel et qu'un caprice du destin avait placé sur la route de la Sith ? Pourquoi ne lui permettait-on pas de disparaître dans l'oubli ? Quel crime avait-elle pu commettre qui lie sa vie à celle de la Dame ? Mais quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle désire, quoi qu'elle dise, il ne restait que la sagesse du maître, la froideur de leur réalité et l'implacable route qu'il lui fallait suivre jusqu'à son terme, quel qu'il soit.

Ainsi Varadesh écoutait-elle sans mot dire ni réaction, buvant les paroles de la Mirialan et les gravant dans sa mémoire, ressentant la peur et le ressentiment comme elle ressentait l'envie et l'admiration en un mélange entremêlé de sentiments puissants et contradictoires. Et comme une prière silencieuse et indistincte, résonnait son nom dans sa tête en une litanie sans fin. Ranath. Ranath. Ranath. Elle était tout et rien, son commencement et sa fin. Sa naissance et sa mort. Son amie et son pire obstacle. Son mentor et sa rivale. Et comme elle osait lever les yeux pour rencontrer ce regard qui lui glaçait l'âme à chaque fois, les braises de son ambition flamboyaient timidement en son sein.

Elle avait échoué mais n'avait pas plié. Elle avait perdu mais n'avait pas été détruite. Chaque nouveau revers n'était qu'une épreuve de plus visant à tester sa détermination, chaque nouvelle journée, un combat à remporter. Rien ne devait être tenu pour acquis et rien ne pouvait être obtenu sans combattre durement. La douleur n'était qu'un rappel qu'elle était en vie et tant qu'elle vivait, elle pouvait devenir plus forte, plus rapide, plus puissante, plus rusée, plus habile. Reniflant aussi discrètement que possible et séchant en hâte ses larmes, l'apprentie réfléchit sérieusement aux questions de son maître. Elle se détourna pour contempler la cour ravagée et au-delà, la structure du temple, songeuse.

Cet endroit n'est pas sûr. Si isolé qu'il soit, il nécessite un entretien permanent, sans parler de vivres pour ses résidents. Ce qui signifie que quelqu'un, quelque part, doit connaître son existence et peut-être même son emplacement. Il serait possible de prendre la place du maître des lieux et ainsi usurper son autorité sur ses disciples mais le risque d'être dénoncés subsistera toujours. Et ici, isolés de tout, nous ne pourrions défendre nos vies et le secret de nos identités. Mieux vaut l'abandonner aux vautours et aux tribus qui voudraient le reprendre. Il n'y a rien ici qui justifie notre présence et les risques encourus ne valent pas le peu de gains qu'il y aurait à en tirer.

Oh et évidemment, il y avait la question des enfants. Une bien bonne question. Une fois encore, elle prit le temps de peser le pour et le contre, voulant éviter tout nouveau reproche, toute nouvelle remontrance. Au final, le choix ne lui reviendrait de toute façon pas.

Ces enfants ne méritent pas de mourir pour les erreurs de leurs parents à s'être dressés contre nous. Vivants, ils peuvent être utiles. Isabo est une comtesse sur son monde, elle a de l'influence et une certaine richesse. Emmenons ces enfants et confions-les lui, qu'elle ouvre un orphelinat pour eux qui les prendra en charge. Et dans l'ombre, nous en ferons des agents des Sith, lentement, patiemment. Comme tout ce qui nous anime, ils seront des outils à long terme qui ne porteront peut-être pas leurs fruits immédiatement mais un jour. Leur vie nous appartient car seuls, ils n'en feraient rien ou la perdraient. Nous leur expliquerons exactement de quelle façon ils paieront leur dette pour notre miséricorde et notre... Bonté.

Elle se retourna, croisa le regard de son maître, haussa légèrement les épaules et s'inclina.

Tel est mon humble avis. La décision finale t'appartient comme toujours, maître.

Mais un jour viendrait ou ça ne serait plus le cas, ou le maître ne déciderait plus de rien. Pour l'heure, un long voyage les attendait et probablement pas très confortable si elles devaient repartir avec quelques mioches dans la cale du vaisseau loué en douce. Elle avait besoin de repos et de réfléchir. Plus que tout, elle avait besoin de revoir sa fille et d'oublier avant que la prochaine étape du programme n'ait lieu.

Oblitus reliquia

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