L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#35394
Helera hocha de la tête en écho à la phrase de l’agent sénior. Ils ignoraient pour qui ils travaillaient, pourquoi, et dans quel but. S’il avait une vague idée de la destination, née de leur fanatisme, jamais cela ne se serait concrétisé de cette manière. C’était le principe de la manipulation. Helera esquissa un sourire lorsqu’il la félicita, mais il se tarit rapidement au profit d’un froncement de sourcil appuyé. D’abord méliorer pour frapper, Helera fut sermonner sur les méthodes qu’elle utilisait. Pourtant, ne lui avait-elle pas demandé l’autoritsation d’utiliser ses méthodes ? Quelle autre méthode une sensitive pouvait elle avoir que la Force qui l’accompagnait ? La reine ouvrit simplement la bouche mais aucun son ne sortit. Elle resta pantoise, tandis que l’agent s’éloignait déjà et tira une chaise à lui. Le problème avec l’empire se révélait encore une fois. Si elle devait attendre à chaque fois une autorisation pour agir, elle était pieds et mains liés. Il fallait réfléchir vite, prendre la bonne décision au bon moment et créer ses scénarios de potentialité à un instant T, pas après avoir récupéré les laissés passés. Leurs visites des locaux impériaux de traîtement des sensitifs en était la preuve. Aucun laissé passer. Helera resta quelques instants blessée, son orgueil touché. Néanmoins, elle n’en fit aucun commentaire. Ne jamais rien dire, c’était comme cela que l’empire fonctionnait de toute manière.

L’interrogatoire suivit néanmoins son court et l’agente resta à sa place, loin derrière son senior. Le soldat étant préparé, tous les interrogatoires auraient pu convenir. Mais au moins, il n’y avait pas de sang. De plus, elle n’avait pas infiltré son esprit, elle ne l’avait pas torturé, elle n’avait rien volé. Elle lui avait partagé ce qu’elle avait vécu dans cette tour. Tout ce qu’elle lui avait dit, c’était un vécu, qu’elle n’avait encore verbalisé à personne. Il avait ressenti sa peine et sa détresse à ce moment là, tandis qu’elle essayait de sauver la vie de ses enfants. Pourquoi pleurait-il ? Parce qu’il avait été blessé comme elle l’avait été. La magie, comme on l’appelait, n’était pas de venir fouiller dans les souvenirs de l’homme, mais de lui montrer la détresse qu’il avait provoqué. De le placer devant le fait accompli. Toujours est-il qu’ils apprirent ce qu’ils étaient venus chercher. Une adresse pour le neveu et principale responsable de l’attentat. Helera ne bougea pas non plus quand l’agent récupéra le morceau de parchemin sur lequel était inscrit la suite de la piste. L’homme ne la regarda, mais elle, le fixait droit dans les yeux. Cet homme coupable de trahison, et qui avait participé à l’attentat pour son assassinat. L’agent enchaîna avec sa dernière question, qu’elle-même n’avait pas fait attention. Il y eu alors un échange un peu spécial, dénotant tout le fanatisme du vieux, et … Comme une bombe qui venait de sauter dans son cœur, Helera sentit dans la Force une vibration malsaine. C’était la fin.

Elle s’approcha lentement, mais ne vint pas à son secours quand il se débattit. C’était déjà trop tard, et seule la mort serait la prochaine étreinte qui porterait son âme. Helera le regarda ainsi décéder, sentant son dernier souffle s’échapper. Elle eut comme une sorte de satisfaction malsaine. Celle d’avoir rendu une sorte de vengeance. Malsaine parce que c’était contraire à la nature même de la Force qui était de protéger tout le monde. La reine fronça les sourcils et pensa à ses deux enfants. L’aurait-elle sauvé, sachant qu’il avait attenté à leur vie ? Tout était confus. Néanmoins, elle s’approcha dans les derniers instants, et le prit dans ses bras. Non pas pour le réconforter, mais pour l’allonger à terre. Elle en récupéra un cracha ensanglanter sur le bord de l’épaule, râvie. Sans dire un mot, ni même sans demander la permission, elle enleva sa veste et la lui passa sous la nuque. Ensuite, elle plaça sa main au niveau de son cou, et le bras sur tout le long du ventre. Dans cette position étrange, elle ferma les yeux et se concentra. Son corps apparut dans son esprit sous toutes ses coutures, sous toutes ses cellules désormais mortes. La faille apparue rapidement. Pacemaker surchauffé, accentuant les battements de la cible jusqu’à la mort. Un décès des plus douloureux. Elle chercha sur le cadavre des traces de micro, dans ses oreilles, dans sa peau, dans son corps même, mais rien. La reine se releva et regarda les alentours. Sans nul doute savaient-ils déjà qu’ils étaient là. Une longueur d’avance, toujours. La reine ne dit rien et se contenta de hocha la tête face à la dernière remarque de Molotch.

« En effet. »

Ils quittèrent les lieux, sous les derniers rayons de l’étoile scintillante, alors que la fraîcheur entêtante de Yaga Minor s’infiltra dans leurs os. Une fraîcheur dont elle appréciait particulièrement la teneur, mais dont elle n’arrivait pas à capter tout l’intérêt. Pas en cet fin d’après-midi où un goût amer traînait dans sa bouche. Sa veste tachée de sang fut négligement jetée dans le coffre, et elle resta avec un T-shirt comme seule protection. Ne pas arriver à sauver quelqu’un, c’était moins pire que de n’avoir pas essayé. Pour elle, en tous cas, qui avait juré de protéger tout le monde, il y avait de l’inachevé ce soir, et le doute qui l’avait assailli avait fait la différence sur la vie de l’oncle. Ainsi allait l’empire. D’ici quelques jours, il n’y aurait plus de trace. Dans le véhicule, Helera gardait la tête posée contre la vitre, les jambes repliées, muette. Il y avait toujours cette question qui lui revenait sans cesse en tête et dont elle ne se priva pas pour la partager :

« Dites moi Zygmunt … Est-ce que vous pensez sincèrement que je suis un danger avec ma magie et que je devrai me faire interner, comme les gens que nous avons vu dans les montagnes ? »

Une réponse sans doute difficile, mais dont beaucoup de chose dépendraient. Pour le reste, elle préféra rester muette, ne serait ce que pour méditer sur ce qui venait de se passer, sur le pourquoi, sur le comment … Sur ses doutes, sur la Force, sur l’empire … Sur ce que Molotch et elle étaient en train de faire, et après quel démon ils courraient. Beaucoup de questions dont seule la Force connaissait la réponse. Et à défaut de les lui donner, lui permit de calmer son excitation, son adrénaline et sa rancœur.




Elle s’endormit même pendant les dernières minutes du voyage, et fut réveillée en sursaut par l’arrêt. Les hauts immeubles la toisaient et l’observaient de leurs sommets dans le ciel.

« Nous sommes revenus dans le centre, non ? »

Plus ou moins vraie question. La nuit avait commencé à recouvrir une partie de la ville et les lumières s’étaient éclairés à plusieurs endroits. Helera savait où ils allaient. Ou du moins, elle savait dans quelle sphère ils allaient. Un appartement d’agent, comme d’habitude. Ils prirent le peu d’affaires personnels sous le coude et entreprirent l’ascenssion par turbo-élévateur. 63 ème étages. A peine la moitié de la tour. En tous cas, d’après les couloirs, cela n’avait pas l’air d’être délabré ou miteux, sans parler particulièrement de luxe.

« Vous êtes déjà venu ici ? »

C’est vrai cela, comme avait-il les clés ? Et comment savait-il où aller d’ailleurs ? Il avait peut-etre un réseau de plein d’appartements dans tout l’empire. Cela lui fit esquisser un sourire. Elle prit une grande inspiration et rejeta définitivement la pression qui s’était accumulée. Peu de temps après, ils pénétrèrent dans ce qui semblait être un petit appartement cosi, sans prétention. Propre et bien organisé. Fonctionnel, c’est ce que l’on attendait de lui. Sa veste d’agente pleine de sang fut d’abord jetée vers ce qui semblait être la salle à laver. Là où tous leurs équiepements devraient être nettoyés avant le lendemain.

« Dans tous les cas, c’est mieux que l’appartement que l’on m’a proposé il y a quelques jours, ou semaine, je ne sais plus. »

Sur ces mots, la reine ferma la porte avec tous les loquets, et se saisit même une chaise qu’elle bloqua sous la poignée. Même si ce n’était pas utile, cela faisait du bruit.

« Je suis devenue assez méfiante, ne me jugez pas. »

La reine ricanna en étirant un grand sourire. Elle n’était pas là pour se prendre la tête, mais elle garderait cette chaise devant cette porte. Et ensuite ? La main sur la hanche, elle fureta dans les alentours, ne sachant que faire tout de suite. Elle fit alors le tour du propriétaire en sautillant, comme une enfant devant l’inconnue. D’abord la cuisine. De là bas, elle lui cria :

« Qu’est ce que vous préférez manger ? Des boites rouges, vertes, marron ou … aux mêmes violettes. On est gâtés. »

Un hoquet d’humour supplémentaire, elle sentait tout le bienfait de sa sieste éclair et la pleine vitalité qui lui revenait. L’agent devait se trouver à des kilomètres de son état, mais ce n’était pas grave. Elle serait en forme pour les deux, pour le moment. La reine revint avec un couteau jusque dans le salon et s’asseya sur le canapé. Elle bloqua son bras entre ses cuisses et passa le couteau dans le platre.

« Vous pouvez aller vous doucher si vous le souhaitez. Je dois … gnneh … enlever ce truc … qui me gêne. Je n’en peux plus d’avoir une seule main et d’être dépendante … des autres. Et vous devez en avoir marre de vous occupez d’une estropier, j’en suis certaine. »

S’il était encore dans les parages, elle lui aurait lancé un sourire, avant de se replonger dans le cisaillement de son platre. S’il n’était pas là, et bien elle parlerait toute seule.
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By Zygmunt Molotch
#35395
Le duo quitta rapidement les lieux, laissant là le cadavre que ne manqueraient pas de ramasser les autres agents du Bureau mandatés par le caridan. Il serait temps de faire un rapport sur la situation auprès d'Aemos mais pour l'heure, il leur fallait aller ailleurs. Bien qu'ils n'avaient pas encore fini leurs tâches de la journée, celle-ci touchait déjà à sa fin à en croire le temps dehors et l'heure affichée dans le speeder. Merde, il aurait préféré d'abord aller cueillir le bon Harkin avant d'aller à la planque prévue pour les prochains jours mais il fallait croire que le trajet depuis la capitale avait pris bien plus longtemps que prévu. Tant pis, il fallait remettre à demain et espérer que lui et l'oncle avaient pu parler dans la journée, sans quoi il risquait de paniquer en appelant en vain chez le vieux.

Le début du trajet fut en silence jusqu'à ce que tombe la question posée, déclenchant un haussement de sourcils perplexe de la part de Molotch. L'agente n'avait pas dit un mot depuis leur départ de la maison et semblait perdue dans ses pensées. En entendant la question, il comprit qu'elle devait probablement ressasser son commentaire lorsqu'elle avait usé de sa magie. Et cette question en était une très bonne à laquelle il n'était pas certain de pouvoir répondre, ni même le vouloir. Le souvenir du camp dans les montagnes était encore bien frais et avait déclenché de nombreuses interrogations avec lesquelles il se dépatouillait toujours sans savoir qu'en penser.

Molotch méprisait la Force autant qu'il la craignait. Cette haine probablement irraisonnée venait bien évidemment des leçons que l'Empire avait instigué en lui comme en chaque citoyen impérial mais également de ses propres expériences quelque peu déplaisantes sur le sujet. La sensation d'entendre la voix d'une autre dans sa tête, le pouvoir d'influencer l'esprit des gens, de faire des choses plus terribles encore, tout cela l'horrifiait et le terrifiait plus que de raison. Homme simple qu'il était, il craignait à juste titre ce qu'il ne pouvait voir ni comprendre. Tel était bien le problème des individus capables d'user de cette magie, de croire que c'était la chose la plus naturelle qui soit et de ne pas comprendre la peur qui animait ceux qui en étaient dénués.

Mériteriez-vous de finir internée dans un camp, sujet d'expériences dont vous ne savez rien et sans même savoir si vous sortirez un jour ou survivrez ? Non, car quoi qu'on en dise, vous êtes impériale et nul citoyen de l'Empire ne devrait craindre d'y vivre ouvertement. Etes-vous dangereuse avec votre magie ? Oui, car vous disposez de pouvoirs incompréhensibles et contre lesquels nous, simples mortels, ne pouvons rien faire. S'il vous prenait soudainement l'envie de me tuer avec votre magie ou faire de moi votre marionnette, que pourrais-je faire ? Je serais aussi impuissant qu'un nouveau-né.

Le pouvoir dont vous disposez, vous comme les Jedi, est incontrôlable et dangereux par conséquent. Je ne mens pas en affirmant que j'ai bien plus peur de votre magie que des ennemis que nous traquons actuellement. Ma réponse sera donc : tant que votre magie servira le bien de l'Empire et ses habitants, tant que vous resterez loyale aux idéaux en lesquels je crois et pour lesquels j'agis chaque jour, alors je saurais vivre avec l'idée que vous pouvez me parler dans mon crâne. Mais ce malaise, cette peur de ce que je ne comprend pas, ils ne disparaîtront pas facilement. Je ne veux pas vous blesser en vous disant cela mais je crois vous devoir la vérité, je suis désolé si celle-ci vous est difficile à entendre.


Ainsi en allait-il de l'avis d'un modeste agent du Bureau, qui tentait comme il le pouvait de comprendre le point de vue opposé sans renier ce qu'on lui avait appris toute sa vie ni son propre ressenti. Peut-être ne pourrait-il jamais en venir à apprécier le principe de la Force et ses utilisateurs mais au moins pouvait-il mettre de côté sa peur et accepter la différence... Jusqu'à un certain point. Il adressa un regard mi-embarrassé mi-indulgent à la jeune femme et la laissa de nouveau plongée dans ses pensées tandis qu'il conduisait. Le reste du voyage se passa en silence et elle sembla s'endormir.

Il en profita pour envoyer un message à Aemos pour lui faire part de ses découvertes puis à l'antenne locale du Bureau pour leur expliquer brièvement et sans trop de détails la raison de pourquoi ils avaient trouvé un cadavre au lieu d'un homme emprisonné. Il leur ordonna d'autopsier le corps et de lui faire part de toute découverte inhabituelle qu'ils trouveraient. La façon dont était mort Abernathy n'était aucunement naturelle et il avait quelques soupçons sur le sujet mais rien de bien défini. Le rapport qu'il obtiendrait le lendemain allait assurément être utile pour dissiper ses doutes ou renforcer ses craintes. Il ordonna également que soit surveillé en toute discrétion par une petite équipe l'endroit ou se cachait Harkin jusqu'à leur arrivée. Il précisa même qu'aucun contact ni intervention ne devait avoir lieu sauf s'ils souhaitaient s'attirer les foudres du Palais.

Il n'était pas dans la façon de faire de Molotch de menacer et user de l'autorité de ses supérieurs pour obtenir ce qu'il voulait mais les circonstances étant ce qu'elles sont, il n'avait guère le choix. Il se sentait tout de même légèrement coupable à l'idée de se comporter guère différemment des abrutis comme Vait ou Fischig, ce qui assombrit son humeur déjà assez peu loquace ou légère. L'agente se réveilla alors qu'ils n'étaient plus très loin de leur planque.

En effet, il est inutile de continuer pour aujourd'hui, aussi sommes-nous en route pour la planque du BSI. Je ne suis jamais venu mais pendant votre convalescence, j'ai mémorisé chaque planque dont nous disposons sur Yaga Minor et étudié leur disposition et tout le tintouin. Il aurait été bien peu professionnel de ma part de nous lancer en chasse sans avoir de solution de repli, voyez-vous.

Situé bien haut dans un immeuble, l'appartement était suffisamment grand pour une famille de 4 ou 5 personnes et incluait 3 chambres en plus des pièces traditionnelles comme la salle à manger, salle de bains, cuisine, etc. L'endroit était décoré très sobrement, quoique pas autant que l'appartement de Molotch qui lui était carrément impersonnel. En voyant le décor intérieur, on avait peine à croire que c'était une planque pour les opérations des agents du Bureau et c'était précisément le but. Qui pouvait s'attendre à ce qu'ici, au milieu de civils lambdas, dans un immeuble aux normes de sécurité horriblement banales et sans aucune équipe d'intervention ni de surveillance, résidaient 2 agents en mission ?

Il nota avec amusement qu'à peine entrés, la jeune femme s'affairait déjà condamner tout les accès potentiels à l'appartement avec une hâte inconvenante. Oui, remarquez, vu sa dernière affectation dans un appartement, c'était plutôt compréhensible. Pour toute réponse, le caridan hocha la tête avec amusement avant d'aller jeter au sale son uniforme ensanglanté. Il allait falloir le remettre à neuf pour le lendemain car l'Empire ne plaisantait pas avec le port de l'uniforme et son entretien. Et c'était sans compter la douleur dans le crâne qui n'avait fait qu'empirer depuis qu'ils avaient quitté la maison du vieux, le faisant maintenant grimacer à cause des élancements qu'elle lui causait. Il allait lui falloir un bon remontant pour faire passer ça.

Hggngh... Hein... ? N'importe, tant que c'est mangeable... Pas difficile moi... Prenez ce qui vous plait...

A peine eut-il fini sa phrase qu'elle se ruait dans la salle à manger et passait en trombe à côté de lui pour se jeter sur le canapé. Il ne comprit pas la réaction et en sursauta même, trop occupé qu'il était à tenter de respirer pour calmer la douleur. Lorsqu'il vit le couteau dans sa main qu'elle levait déjà comme pour l'abattre contre son autre main, il amorça par pur réflexe un mouvement pour l'en empêcher puis comprit alors. Le sourire qu'elle lui lança tandis qu'elle expliquait son plan et lui suggérait d'aller prendre une douche ne fut pas contagieux. Tout au plus eut-il un rictus probablement causé par un nouvel élancement. Secouant la tête et clignant des yeux, Molotch s'accroupit devant la jeune femme et saisit le bras armé d'une poigne ferme.

Vous allez vous blesser avec ce truc si vous ne faites pas un peu attention. Tendez votre main plâtrée, je vais vous la tenir, ça vous permettra de mieux manipuler votre couteau. Et allez-y doucement, on a tout notre temps et j'aimerais éviter que vous me plantiez par erreur.

En temps normal, il aurait pris le couteau et agi lui-même mais là, avec son foutu mal de crâne, il n'était pas certain de pouvoir rester suffisamment concentré pour pouvoir assurer le coup. Mieux valait donc se cantonner à un rôle plus passif. Une fois qu'ils en auraient fini, il aurait besoin de prendre un sacré remontant pour calmer la douleur, ça oui.
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By Helera Kor'rial
#35397
Helera n’avait pas dit davantage de mots, ni répondu à l’agent. Il y avait dans sa tirade des propos qu’elle ne pouvait tolérer. D’autre qui tendèrent à la faire réfléchir davantage. Un discours tant de fois jeté à sa figure, pré-écrit à l’avance par les détracteurs de la Force. Qui embrûmaient l’esprit de la population, leur faisant croire, leur faisant peur. C’était un moyen de tenir la population, et elle en faisait les frais actuellement. Molotch n’avait surement pas mauvais fond, mais il était comme tous les fidèles à l’empire. Embrûmé. Perverti. Manipulé. Finissant ainsi par l’ultime menace. « Suivre au pas, ou en subir les conséquences funestes. » Voilà tout ce qui s’en résumait. Son choix était double. Ou bien elle le sortait de cette pensée étriquée, soit elle l’abandonnait à ses démons impériaux. La décision devrait être murement médité.

La reine avait alors suivi tout le long jusque dans cet immeuble dans lequel ils devraient séjourner pour la nuit. Protection obligeante sur la porte, volet fermé et autre protection. Il n’y aurait personne à l’intérieur de cet endroit sans qu’elle ne puisse le savoir. Il était spacieux, sobre, mais assez grand pour tout une famille. Trop grand pour eux deux finalement. Cela ferait l’affaire néanmoins. Qui peut se contenter du plus, peut se contenter du moins. Une fois qu’elle eut fait le tour de cet endroit et qu’elle eut vérifié que les boites de conserves soient à leur place, elle était directement allée dans le canapé armé de son unique couteau à lame effilé. Ce genre d’ustensil que l’on se servait uniquement pour la cuisine, et qui ne carbonisait pas la nourriture quand on l’utilisait. En revanche, elle entendit les gémissements de l’agent dont le cerveau commençait à tembourinner dans sa tête. Elle lui jeta quelques regards agards sans vraiment s’y attarder, pas encore. De petits et furtifs regards, observant sa boite cranienne avec l’œil du médecin qu’elle était bien malgré elle devenue. Aussi, elle fut surprise quand il lui attrapa sa main armée de son couteau. Il avait encore peur qu’elle lui fasse quelque chose ? Non évidemment, peur qu’elle se fasse mal. Il eut droit à un sourire et un haussement de sourcil plein de malice. La reine savait ce qu’elle faisait. L’agent se positionna face à elle et maintint son platre, en donnant ses indications. Helera ricanna et répondu :

« A vos ordres agents. »

Sur ces mots, elle glissa le couteau à l’intérieur du plâtre, entre la surface et la peau, et cisalla lentement les premiers morceaux. Helera y allait avec douceur pour éviter également de se couper. Encore une fois, elle jeta un regard à l’agent qui était pour le moins concentré à maintenir sa main, et concentré à ne pas perdre la raison. A cause de son mâle de crane. La reine fronça les sourcils et s’arrêta lentement de couper, observant l’intérieur de la tête de son protecteur. Les yeux bleus ne le regardaient pas vraiment lui, mais ce qu’il y avait à l’intérieur. Quand il releva la tête vers lui, ayant remarqué qu’elle s’était arrêtée, elle baissa de nouveau la tête et continua sa tâche l’air de rien. Jusqu’à l’épaule se fut facile, puis il fallut tourner pour l’avant bras. Zygmunt lui enleva lentement le platre et pu constater que ses doigts bougèrent encore. La reine également avec émerveillement. Lentement, elle essaya des mouvements de l’épaule, du biceps et de l’avant bras. Tout semblait fonctionner, avec pourtant des douleurs encore persistantes. Pas de gestes brusques ni de port de charge, assurément.

« Merci bien Zygmunt. Me voila libérée d’un poids, vous n’imaginez pas à quel point. J’ai l’impression de revivre. Même si cette effroyable odeur vient d’être libérée. Pouah. »

Plusieurs jours dans un platre, il n’y avait pas que la chaleur qui s’accumulait là dedans. L’odeur s’évapora rapidement mais laissa un goût amer dans ses narines. Elle n’y pouvait rien de toute manière, même si la classe venait d’en prendre un coup. Tant pis après tout. La reine se releva et fit quelques mouvements encore avec son bras retrouvé. L’agent finalement voulu continuer le programme, mais elle s’interposa et plaça son index contre son torse.

« A vous maintenant. »

Il devait être étonné ? Tant mieux.

« Avec votre permission, je vais utiliser ma … magie, la Force, pour calmer votre mal de crâne. Je vois que vous avez une accumulation d’eau sur les parois et du coup il est comprimé au niveau du choc. C’est un oedeme, et j’aimerai au moins dégonfler le tout pour éviter l’hopital dans la nuit. Voilà ce que l’on va faire. »

Elle le retourna et le prit par les épaules, le guida de nouveau vers le canapé puis l’obligea à s’assoir.

« Maintenant, couchez vous sur toute la longueur. Faite moi confiance. »

La reine chercha du regard le petit objet qui traînait souvent à son holster. Surement pas loin des affaires sales ? Non. De la chambre qu’elle n’allait pas visiter ? Peut-être. Non, là, sur la table à manger. Elle alla chercher le holster contenant le DL-44 de l’agent.

« Ou ne me faite pas confiance. S’il vous plait agent Molotch, couchez vous. »

Têtu comme une mule l’animal. Il ne voulait pas se laisser manipuler, méfiant qu’il était, peut-être même apeuré par la grande méchance sensitive qu’il avait à ses côtés. Cette remarque la fit sourire intérieurement. Helera ajusta la tête de l’agent sur l’accoudoir et rajouta quelques coussins.

« Il est nécessaire que vous soyez dans de bonnes conditions. »

Cela pour faire taire toutes questions de sa part. Une fois installé, la reine disparut dans la cuisine et se lava les mains, a l’eau glacée. Elle ajouta assez de produit pour que sa peau en soit imprégnée et resta assez longtemps pour que la fraicheur soit totalement diffusée. Elle se plaça alors derrière l’agent, au niveau de sa tête, manifestant d’abord sa présence pour éviter de se faire tirer dessus. S’en suivit les explications :

« Bien. Je vais en quelque sorte masser votre crane, tout en diffusant de la fraîcheur à l’intérieur de votre cerveau. L’objectif étant de détendre l’ensemble de votre boite cranienne et d’évacuer le trop plein d’eau dans votre corps. D’accord ? »

La reine leva ses mains, assez haute pour qu’il les voit, puis les posa doucement de chaque côté de ses tempes. Elle les garda ainsi statiques, avec seulement les pouces qui faisaient des allées et retours sur son front jusqu’aux sourcils. Elle fit ensuite courir ses doigts sur la largeur de son visage, sans obstruer son champ de vision. Son timbre de voix avait largement diminué, tombant presque vers le chuchotement. Un souffle derrière lui, comme une présence dans sa tête.

« Vous pouvez fermer les yeux, détendez vous. Concentrez vous sur la fraicheur de mes mains, sur leur contact sur votre visage. Cela s’appelle l’instant présent. La sensation à un instant T, sans réflexion, sans logique. N’essayez pas de parler, suivez juste ma voix. »

Helera ferma les yeux à son tour pour se concentrer davantage.

« Je ne vous ferai jamais de mal Zygmunt, vous le savez. Ayez confiance en ma voix et en mes mains.
»


Ces mains qui passaient désormais de ses joues jusqu’à ses tempes, dans le but de diffuser une plus grande fraicheur, ralentissant le débit sanguin à ce niveau, forçant les canaux sanguins à se rétracter. Une fois cette tâche effectuée, elle remonta juste le bout de ses doigts, jusqu’aux deuxièmes phalanges, sur ses tempes.

« Détendez vous, vous êtes en sécurité ici. Vous êtes désormais plus relaxé. Vos nerfs se détendent lentement. »

Tout en le disant, elle exerça quelques pressions stratégiques sur son corps pour forcer ses nœuds à se délayer, à fluidifier toute ses énergies. En quelque sorte, elle lui transmit le calme et la paix qui existait en elle. Peut-être allait-il s’endormir ? Peut-être pas. Néanmoins elle continua sur le haut de son crane et massa délicatement l’endroit de la blessure, alors que de l’autre, elle attira l’eau en trop pour harmoniser le flux dans l’ensemble du crane et ainsi neutraliser la douleur.

« Vous êtes équilibrés désormais et ne risquez plus rien au niveau du crane. »

La reine aurait pu s’arrêter là, mais elle préféra continuer arcant ses doigts, plongeant le bout sur quelques zones du visage et faisant de petits ronds. Elle rouvrit les yeux. Si lui était sans doute plus détendue, elle avait commencé à transpirer sous l’effort. Néanmoins, sa respiration n’avait pas été modifiée. Elle continua ainsi jusqu’à ce que toutes les zones du repos soient stimulés. Puis termina en un massage de part et d’autre du visage, avant finalement de s’arrêter pour de bon. Toujours en chuchotant, elle conclue :

« Reposez vous quelques minutes supplémentaires, je vais me doucher, je reviens. »

La reine se déplaça à pas de chat jusque dans la salle de bain. Elle ne comptait pas prendre trop longtemps, mais assez pour que Zygmunt se réveille doucement. Elle n'allait pas le brusquer non plus. Rapidement après quelques jets d'eau bien mérités, la reine se prépara promptement, et se rendit compte qu'elle n'avait pas toujours pas d'affaires de rechange. Sa seule chance, c'était la chambre. A pas feutré, armée de son seul peignoir autour du corps, et de ses vêtements sous le coude, elle se précipita à rejoindre sa chambre et de s'y cloîtrer pour se préparer.
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By Zygmunt Molotch
#35403
C'était le bon état d'esprit à avoir. Quand un agent vous donne un ordre, vous obéissez. Ordre était donné d'y aller mollo et d'accepter son aide, ordre était donc suivi. Il fallait reconnaître que la tâche n'était pas aussi aisée qu'on aurait pu le croire, d'autant qu'il lui arrivait de secouer la tête de droite à gauche par moment tandis que la lame tranchait doucement dans le plâtre, agacé par ce putain de mal de crâne qui lui donnait envie de se murger sévère pour oublier. A un moment toutefois, le découpage s'arrêta et, relevant la tête, il vit que la jeune femme l'observait. Eh bien quoi encore ? Il avait une sale gueule ? Un peu de sang qui coulait encore de la contusion à la lèvre ? Autre chose ? Soyez un peu à ce que vous faites bon dieu !

Le plâtre fut finalement enlevé, libérant les doigts comme neufs là-dessous et une odeur suffisamment forte pour en faire venir une ou 2 larmes sur le coup, d'autant qu'il était aux premières loges pour ça avec le bras entre les mains. Ah ouais quand même, il allait falloir qu'elle aille prendre une douche sinon ils allaient tout les deux finir dans les vapes à ce rythme. Il remarqua à peine les exercices qu'elle pratiqua pour réhabituer sa main à bouger, trop pris qu'il était à tenter vainement de calmer la douleur dans le crâne. Comme si ordonner à sa tête d'arrêter de lui faire mal avait jamais fonctionné pour qui que ce soit.

Maladroitement, l'agent désignait la cuisine, sans doute pour indiquer que la suite du programme se passerait là-bas mais fut rabroué dans ses efforts. Ne comprenant pas immédiatement de quoi elle parlait, il cligna des yeux d'un air perplexe. Hein ? Ah. Oui, la blessure. Rien de bien grave en principe, ça devrait passer après une bonne nuit de sommeil et... Je dois m'asseoir sur le canapé ? Ok d'accord. Comme dans un rêve, le caridan se retrouvait conduit par la jeune femme et contraint de s'y allonger ensuite. Il avait l'impression de ne pas pouvoir résister à sa voix et ses injonctions, jusqu'à ce que soit mentionné le moyen de soulager la douleur.

Euh... Ouais bon, faites donc. Au point ou j'en suis...

Ce mal de crâne le lançait si bien et depuis si longtemps que bon, n'importe quel moyen pour le calmer voire le faire disparaître ne serait pas de refus. Et puis si sa magie pouvait servir un but assurément noble tel que celui-là, on n'allait pas dire non après tout. Il restait légèrement inquiet et tendu, s'attendant à sentir quelque influence maligne dans sa tête et contre laquelle il ne pourrait rien faire même s'il le voulait. Il n'aurait plus manqué qu'il s'endorme pour se réveiller cul nu dehors avec un tatouage au cou et une grosse perte de mémoire !

Molotch ferma les yeux, en partie à cause de la douleur, en partie par fatigue mais aussi parce qu'il ne voulait plus avoir à affronter ce regard qu'elle avait. S'il avait pu aussi ne plus entendre sa voix, il n'en aurait pas été attristé non plus. Trop de distractions, trop de mauvaise interprétation potentielle. Il ne vit pas le DL-44 qu'elle lui tendit et ne le sentit qu'une fois glissé entre ses mains, un contact rassurant malgré tout. Ensuite, plus rien pendant de longues minutes excepté le son de l'eau du robinet qui coule. Allongé là avec son arme à la main, il aurait bien pu s'endormir pour une petite sieste mais résista à l'envie. Il savait ce qui l'attendrait une fois au royaume de Morphée, les cauchemars reviendraient et la culpabilité, la honte et les regrets le prendraient à la gorge, aussi intenses que la première fois.

Durant le laps de temps qui s'écoula, il songea alors à ce qu'il se passerait si il utilisait son arme. Le canon serait pointé contre le crâne, le tir partirait et réduirait en bouillie la cervelle et l'arrière du crâne, la mort serait instantanée et presque indolore et tout serait fini. Plus de cauchemar, plus de visage hurlant, plus de dégoût de lui-même, rien que la paix de la tombe. Il avait déjà songé au suicide, de nombreuses fois dans les années précédentes mais n'était jamais allé jusqu'au bout. Par peur peut-être ou par lâcheté. Ou par devoir. La seule chose qu'il lui restait dans sa morne et triste vie. Ses sombres pensées - quoique pas plus que d'ordinaire, ironiquement - furent interrompues par le retour de l'agente qui lui expliqua le principe avant de se mettre au travail.

Il aurait voulu lui dire qu'elle n'était actuellement que du bruit, une distraction malvenue. Qu'il ne voulait plus ni la voir ni l'entendre pour l'heure. Qu'il ne voulait qu'une chose, c'était être seul comme il l'avait toujours été. Que chaque instant qu'il passait près d'elle ne faisait qu'empirer les choses et l'embrouiller un peu plus. Il savait bien qu'il aurait été injuste de dire tout ça, que c'était la douleur qui le rendait si mauvais, additionnée à ses tendances asociales naturelles. Et il s'en moquait. Il rouvrit les yeux pour voir ses mains tendues comme pour dire "regarde, je ne suis pas armée !" puis les referma. Et revit ce visage si familier qui le hantait chaque nuit depuis plus d'une décennie. Ce frère qu'il n'avait pu sauver finirait par le rendre fou, son souvenir déformé par une culpabilité qui ne faisait qu'empirer avec le temps.

Pourtant, la douleur semblait s'apaiser avec le passage des secondes marqué par le mouvement des mains de la jeune femme contre sa peau et sa voix qui s'insinuait dans sa tête et par ses oreilles comme le murmure d'une sirène promettant monts et merveilles. Que lui arrivait-il ? Il se sentait curieusement détaché à présent et se laissait porter par la voix aux accents mélodieux qui lui rappelait un temps plus innocent, lorsque son frère et lui jouaient avec leur jeune sœur dans la maison familiale. Une vie s'était écoulée depuis ces jours doux et heureux et il aurait tant voulu se rappeler l'insouciance qu'il vivait en cette époque révolue. Il n'entendit pas l'agente se retirer car il était profondément endormi. Son dernier souvenir avant de succomber au sommeil réparateur était cette voix qui lui intimait doucement de lâcher prise.

Il lui semblait que des heures avaient passé lorsqu'il se réveilla mais un coup d’œil à l'horloge au mur lui permit de constater que seulement quelques minutes s'étaient écoulées. Fronçant les sourcils, il se redressa sur le canapé et se prit la tête dans les mains. Les élancements avaient disparu et il se sentait... Bien. En vérité, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle paix. Il ne se souvenait pas de l'effet que ça faisait et soupira d'aise, avant d'apercevoir une ombre passer précipitamment à travers le couloir bordant la salle à manger. Il avait eu tout juste le temps de distinguer une silhouette vêtue uniquement d'une serviette et ne put s'empêcher de sourire, amusé à l'idée de ce qu'il avait vu.

Eh là, on dirait qu'une fugitive se cache dans l'appartement ! Haut les mains et sortez de là !

Molotch s'esclaffa bruyamment, un son qu'il n'était pas courant d'entendre. Il éclatait de rire et semblait incapable de s'arrêter. Pourtant, sa plaisanterie n'était franchement pas drôle, aussi mettra-t-on ça sur le compte de sa fatigue additionnée au traitement du Dr Zai et le besoin d'évacuer la pression. En fait, il n'arrivait véritablement pas à s'arrêter de rire, plié en deux qu'il était. Le spectacle était passablement comique et un peu ridicule. Hoquetant sous le fou rire qu'il s'efforça de contrôler, l'agent réussit tant bien que mal et posa son arme sur la table du canapé puis alla dans la cuisine. Evidemment, la nourriture était comestible mais niveau qualité de goût on était sur du standard de chez standard, sans compter qu'il n'y avait pas l'ombre d'une bouteille de whisky corellien dans le coin. Intolérable.

Marmonnant divers jurons à l'attention des agents du BSI et leur balai dans l'arrière-train, l'agent réalisa qu'il avait diablement chaud soudainement, surement un effet secondaire de sa crise de fou rire, sans compter probablement cette séance de magie bizarre. En débardeur, il entreprit de se mettre un peu à son aise, croyant qu'il avait le temps de se rafraîchir avant que l'agente ne sorte de sa chambre. Il se retourna à temps pour voir la jeune femme sur le pas de la cuisine, à présent avec des vêtements civils bien loin de l'uniforme blanc dégueulasse et qui lui allaient bien mieux. Même pas dégueulasse du tout d'ailleurs.

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Ooops.


Il y eut un moment de gêne silencieuse durant lequel personne ne bougea ni ne dit mot. Vaguement embarrassé, Molotch reprit son débardeur et le remit avant d'afficher un maigre sourire gêné. Il n'avait pas du tout été dans son intention de s'afficher comme ça, encore moins devant une femme techniquement fiancée à un autre et qu'il devait protéger. Tout est vraiment trop compliqué de nos jours.

Euh, 'scusez-moi, je croyais que vous étiez encore en train de vous habiller... Hum... Merci pour votre truc là avec votre magie, ça m'a fait du bien, je ne crois pas m'être aussi bien senti depuis un bail. Je ne sais pas comment mais je vous revaudrai ça, parole d'agent.

Evitant de croiser le regard de la jeune femme, l'agent reporta son attention sur les boîtes de conserves diverses éparpillées sur la table de la cuisine. Pour la première fois, il sembla dégoûté à leur vue, lui qui habituellement ne faisait jamais le difficile et s'adaptait sans broncher.

Je vais vous dire, je ne sais pas si c'est votre magie ou quoi, mais je me sens franchement pas d'humeur à avaler ces merdes sans goût... Ça vous dit d'aller dans un endroit ou on peut s'amuser et bien manger ? Tant qu'on fait attention, on ne devrait pas trop risquer grand-chose. Enfin, si vous préférez rester là pour votre sécurité ou parce que vous n'êtes pas chaude, pas de souci remarquez.

Verdict ?
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By Helera Kor'rial
#35411
Molotch dormait. A n’en point douter son remède fut efficace et apprécié. La reine avait déjà pour habitude de soigner les maux superficiels par cette technique de relaxation. Ce n’était rien de plus qu’une transposition de la méditation Jedi. Le sujet, peu habitué à ce genre de traitement, somme toute récalcitrant à la « magie » qu’elle utilisait, fut irrémédiablement plongé dans sa transe. Une transe méditative portée par le son de sa voix et les caresses de ses mains. Le contact physique était important, pour le transfert d’énergie qu’il suscitait. Egalement pour l’activation de l’abandon programmé inscrit dans le cerveau de celui qui se faisait masser. Helera une fois sa tâche terminée, glissa une dernière parole et avait laissé l’agent à sa sieste. Direction la douche. Rapide et efficace, elle avait néanmoins dû user de patience et de précision pour nettoyer son bras. Non pas à cause de la saleté, mais à cause de la douleur qu’elle ressentait dans les mouvements les plus brusques. Aussi dû-t-elle avec application nettoyer le long des muscles, passant sur son tatouage bleuté. Elle ne rechigna cependant pas ni même ne fit de commentaires désobligeants sur son état. Trop contente d’être enfin sortie de cet étau qui l’enserrait. Pire que d’avoir un bras robotique, c’était de ne pas avoir de bras du tout. Elle avait alors développée une sorte de phobie, depuis que les dragons ithoriens avaient croqué l’autre partie de ses membres.

Qu’importait actuellement, elle s’était rapidement protégée d’une serviette, ses vêtements d’agents sous le bras, ses cheveux encore mouillés collés sur son crâne. L’expédition suivante consistait dans le moins de bruits possibles à jeter les vêtements dans la salle dédiée au lavage, de longer le salon pour s’enfermer dans son antre de la soirée. Tout cela sans réveiller le dragon qui dormait dans ce dernier. La tâche fut ardue, voire impossible. Ce dernier fut réveillé dans tous les cas au dernier moment, avec une remarque, sans qu’Helera ne le regarde ni ne lui réponde. La gêne prenant le dessus sur tout le reste. Mais le bruit qu’elle entendit derrière la porte l’obligea à plaquer son oreille sur le bois. Elle entendit quelqu’un s’étouffer… de rire ? L’agent se moquait d’elle ? Helera fronça les sourcils. Se moquer de quoi ? Parce qu’il l’avait vu avec une serviette ? Cela n’avait décidément pas de sens et elle abandonna l’idée de comprendre quoi que ce soit. Autant mettre ce comportement sur les effets secondaires de la méditation, même si d’aventure il n’en existait pas. La reine s’habilla, de sa tenue de ville qu’elle n’avait pu garder que quelques minutes le matin même puis s’enquit des nouvelles de l’agent prit en pleine partie de fou rire intérieur.

Pas sur le canapé, elle le chercha d’un regard distrait tout en attachant son chemisier, et tomba nez à nez avec ce dernier dans la cuisine, son débardeur à la main. Sans aucune protection visuelle sur le ventre. Et quel ventre… La reine ne bougea pas et balada son regard sur les pectoraux dessinés, sur les abdominaux si serrés que l’on avait en face un adepte des crunchs. Une fois terminée son œuvre, elle remonta le regard vers l’agent, visiblement faussement gêné de se montrer ainsi.

« C’est marrant, on dirait que vous avez été taillé à même la pierre. »

Elle profita de son instant d’habillage pour regarder de nouveau, ne se gênant pas pour observer sans rien dire. Après tout, ce n’était que justice rendue par rapport à cette nuit-là dans les aérations du complexe impérial.

« Comme si, on avait utilisé vous savez un marteau et un burin. »

La reine imita les coups d’un tel outil sur le pic métallique, imaginant alors la manière dont dessiner les sillons de ses abdos. Imaginer comment utiliser du papier de verre pour les polir pour qu’ils brillent de mille feux.

« Pas de quoi, pas de quoi. »

Faussement concernée par ses paroles, elle se rendit compte seulement plusieurs secondes après qu’elle était partie dans une torpeur solitaire. Elle secoua la tête et laissa retomber ses bras, croisant de nouveau son visage, alors que le regard était parti sur les boites de conserves. Sa remarque la fit hausser les sourcils. Où était passé l’agent Molotch introverti et solitaire, qui se méfiait des paroles prononcées ? « Pas chaude » ? Ce n’était définitivement pas une manière de discuter avec une personne. Trop personnel et avec une connotation désagréable. Pourtant, de la bouche de l’agent, cela lui étira inévitablement un sourire.

« Allez-vous préparer alors. Vous avez cinq minutes avant que ma sécurité devienne plus importante que ma raison. Hop hop hop. »

Le bougre n’allait pas sortir ainsi habillé, et ainsi sali. Il fallait un minimum de tenu et de parfum pour se présenter à l’extérieur. Dirait-on que ce n’est pour ne pas faire honte à sa partenaire ? Probablement. Helera ne l’avoua pas mais y pensa grandement. Elle le laissa se préparer et se reposa quant à elle sur le canapé, les yeux fermés. Laissant son esprit vagabonder ça et là au grès des flux de la Force. Il fallut un peu plus de cinq minutes pour que Molotch ne soit préparé. La mission relevait de l’impossible et avait bien été donnée dans cet objectif. Ainsi séparé de son uniforme digne des plus grands chanteurs des années antérieures, l’agent avait beaucoup de classe et de prestance. Elle le lui fit remarquer par un hochement de tête tout en regardant à travers ses vêtements, essayant d’y apercevoir les dessins de son corps. Elle leva la main gauche pour se faire relever et n’oublia pas de récupérer son sabre qu’elle dissimula dans son dos.

« Bien. Je ne connais pas la ville, ni même la planète, alors je vous laisse me guider. Nous mangerons là où vous le souhaitez, je m’adapte. »

Les rues étaient noires de vide, et le couvre-feu allait probablement être de vigueur d’ici peu de temps. L’agent allait probablement devoir lutter contre les ordres, comme il avait été coutume depuis qu’il l’avait rencontré. Helera marchant à ses côtés furetait ça et là, observant les devantures de restaurants. D’abord trouver un endroit où manger, ce serait déjà pas mal. Eviter les patrouilles qui passaient, ce serait encore mieux. Se faire choper en compagnie d’une reine qu’il devait protéger n’allait pas lui valoir que du bien. Helera étendit son esprit à toutes les présences dans les alentours, et en particuliers ceux qui pourraient potentiellement les suivre.
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By Zygmunt Molotch
#35421
Taillé à même la pierre. Voilà bien une expression des plus insolites, qu'il ne comprit pas immédiatement. Voulait-elle dire qu'il était aussi insensible et froid qu'une pierre ? Remarquez ça n'aurait pas été entièrement faux, le Bureau engendrait souvent des individus quelque peu singuliers en terme de personnalité, bien qu'en général on parlait alors plutôt de sociopathes et autres sobriquets affectueux comme sadique, dérangé, taré... De son côté, Molotch avait ça de positif qu'il n'était rien de tout cela, encore que pour ce qui est dérangé, la question pouvait franchement se poser. Ce ne fut qu'en voyant ce que la jeune femme regardait sans se priver qu'il saisit. Ah, oui d'accord.

Il faut savoir être sportif si on veut assurer sur le terrain. Sinon vous pensez bien que le premier fuyard qui se fait la malle je reste 100 mètres en arrière, plié en deux.

Faisons fi de détails sans importance comme la volonté de vouloir rester en bonne condition physique et ne parlons pas du principe de beauté visuelle, ça n'entre pas en ligne de compte comme chacun sait. Puisque l'autorisation était obtenue de sortir en douce alors qu'au vu de l'heure ils auraient dû déjà manger sommairement et aller au lit, l'agent ne perdit pas de temps et alla se changer dans l'une des chambres disponibles. Fort heureusement, il n'avait pas oublié son manteau caractéristique qu'il affectionnait tant et enfila rapidement des vêtements ramassés dans l'armoire.

Il aurait été exact de dire qu'avec le peu de temps laissé à disposition, la fatigue et la bagarre une heure plus tôt, l'agent n'était probablement au top du top en terme de classe et de sex appeal, dirons-nous. D'un autre côté, la blessure au visage avait bien cicatrisé, le sang nettoyé et les vêtements étaient au moins propres, il y avait donc tout de même un certain standard de qualité, réjouissons-nous en. Ainsi apprêtés, les 2 agents sortirent au-dehors, dans les rues relativement calmes du centre-ville. Le couvre-feu restait de vigueur, bien que vaguement moins strict ici qu'à la capitale. Ils disposaient bien d'une ou deux heures devant eux avant de devoir rentrer. Molotch avait bien sa plaque d'agent du BSI sur lui mais préférait éviter d'avoir à la sortir, histoire d'éviter les embarras.

En vérité, lui non plus ne connaissait pas les environs, il vivait à la capitale après tout. Mais s'il avait appris un truc durant ses années au Bureau, c'était comment trouver les endroits intéressants facilement. Et consulter les adresses holonet locales pouvait vaguement aider aussi. A pas rapides, le duo progressa à travers les rues anormalement calmes et à la circulation relativement épurée. La présence de troopers en patrouille dans de nombreux carrefours un peu partout, sans compter des véhicules à quelques occasions devait aider à décourager les gens de sortir dehors, excepté les plus téméraires, les plus courageux ou les plus inconscients. Il était facile de deviner à quelle catégorie eux faisaient partie. N'est-ce pas ?

Voilà, on y est.

La cantina était un restaurant à l'enseigne au néon presque trop clinquante, qu'on aurait cru plus adapté aux provinces décadentes du sud et des républicains. Pourtant, le premier indice visuel ne témoignait guère du décor à l'intérieur, qui était bien plus calme qu'on aurait pu le croire. A ceux qui pouvaient craindre de pénétrer dans un antre de la débauche et du vice, rempli de fous drogués et dépravés, il fallait se rassurer. Le style global tendait à la sobriété et au classicisme, à la fois propre, bien entretenu, joli sans en faire trop et parvenant pourtant à dégager une personnalité bien à elle. S'il y avait bien évidemment, tendue au mur derrière le bar, une bannière impériale, on n'y voyait pas plus d'autre signe d'appartenance à la glorieuse nation régnante ni quelque autre symbole grossier.

En un mot comme en cent, on était dans une cantina qui, à l'exception d'une dizaine de clients, était vide. Le couvre-feu ne devait pas faire du bien aux affaires des entreprises de restauration et autres services travaillant tard le soir, bien que nul n'aurait osé protester contre cette mesure. Choisissant une table avec alcôve au bout du restaurant, l'agent fit signe au barman qu'il pouvait leur apporter le livret pour les commandes. Assis face à la jeune femme, le caridan semblait chaque instant un peu plus joyeux et détendu, soupirant même d'aise une fois posé.

Vous voyez, ce genre d'endroit j'adore. Ici, vous ne trouverez pas de petit collabo qui espionne pour notre compte, pas d'anarchiste qui se prend pour un rebelle du dimanche, pas d'aristo de la haute qui pète plus haut que son cul. Juste des gens, normaux, venus là pour se détendre. Et l'Empereur sait à quel point il y en a besoin en ce moment...

Paradoxal ? Oui et non, si Molotch avait le plus grand respect pour l'élite de l'Empire, il faisait la distinction entre l'élite sociale qu'on vendait à la populace comme forcément meilleure et la véritable élite qui, elle, faisait de son mieux pour mériter cet adjectif. Assurément peu des membres de la prétendue noblesse pour laquelle il n'avait que mépris et dégoût. Ils étaient bien peu nombreux à être méritants parmi ces rapaces et fils de Hutt hautains, son travail au BSI le lui avait bien montré à force d'écoutes et surveillances parmi la haute société.

Il fut temps de commander l'apéritif. Tandis qu'ils choisissaient, une musique fort sympathique résonnait dans tout le restaurant par le biais d'un jukebox vieille génération d'au moins 30 ans voire plus. Perdu dans la contemplation des diverses boissons disponibles, Molotch se mettait chantonner le refrain sans y faire attention, inconsciemment entraîné par le rythme lancinant, presque mélancolique, de la musique ambiante. Finalement, il avait choisi.

Un whisky corellien pour moi. Et pour mademoiselle, ce sera ?

De nouveau seuls après que les commandes furent passés. Il se rendait compte que l'avoir invitée à manger et boire des choses agréables c'était bien beau mais niveau art de la conversation, il restait au fond le même : à en manquer cruellement.

On peut dire ce qu'on veut de ces corelliens, ils savent s'y prendre avec l'alcool de qualité.

On les servit, Molotch leva son verre et trinqua.

A la vôtre, Katja.

Il fallait trouver comment enchaîner sur quelque autre sujet de conversation maintenant. Plus facile à dire qu'à faire mon bon Zygmunt. Allez, trouve un truc.

Ces vêtements vous vont très bien, ils mettent en valeur votre silhouette et votre visage. Par contre je pense que je n'arriverai jamais à m'habituer pleinement aux cheveux courts noirs, l'ancienne coiffure vous allait bien mieux.

Un verre et une nouvelle commande plus tard, il lui venait une idée lumineuse.

Avec mon... Collègue d'avant, on avait l'habitude de jouer à un jeu quand on sortait dans des endroits comme ça. Il appelait ça "Cap ou pas cap" - oui ce n'était pas une lumière j'admet - et le principe est simple. Vous posez une question, n'importe laquelle, sur n'importe quel sujet me concernant, sans tabou ni hésitation. Si je répond, c'est à mon tour d'en poser une. Sinon, je dois vider mon verre cul sec et on recommence jusqu'à ce que vous ayez obtenu satisfaction. Ça vous tente ?

Un jeu comme ça, ça ne pouvait pas faire de mal ni mal tourner après tout. N'est-ce pas.
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By Helera Kor'rial
#35423
La reine marchait à côté de l’agent d’un air distrait, l’esprit ici, mais surtout ailleurs. Occupée à vagabonder parmi les hauts immeubles, par les fenêtres aux embuscades si nombreuses. Dans les rues vides où chaque badaud était un danger, ou chaque petit son devenait source d’angoisse. Elle jeta parfois des regards méfiants vers les hommes et femmes en uniformes, sans savoir quelle personne se cachait dessous. Sans même savoir si la personne en question allait lui sauter dessus ou bien simplement la protéger. Il n’y avait pas de gris dans cet empire. La mort ou la protection, mais jamais d’entre deux, jamais de pigments colorés. Les mains dans les poches, elle était ailleurs, mais en silence. Sans un mot échangé avec Molotch qui recherchait un endroit où commencer la soirée. Ce fut chose faite après quelques minutes de marches. Le dehors était trop dangereux. Elle se rappela la guerilla civil sur Yaga Minor, quelques années plus tôt, aux côtés de Jenna. Tout cela pour protéger une grande Moff devenue rénégate. Les coups de sabre, les coups dans le vide. Tout était allé très vite. Mais fi du passé, l’avenir était devant. Dans cette cantina aux allures de restaurant. L’intérieur était presque vide, de monde comme de décoration. Très sobre et intimiste comme ambiance. Sans le couvre feu, l’endroit aurait dû et pû être assez vivants. D’ailleurs, les propriétaires devaient souffrir des normes imposées par l’empire. Ce n’était pas vraiment le meilleur endroit pour prospérer.

Helera ne dit mot et suivit l’agent, lui-même suivant le serveur qui les accueilli. On les mena dans un endroit tranquille, dans le tranquil restaurant avant de les laisser seuls. Helera regardait ça et là sur les côtés du restaurant, jetant des regards aux personnes présentes, caressant leurs esprits du sien, au cas où. Puis, une fois assurée qu’il n’y avait pas d’ennemis ou éventuels des personnes qui s’occupaient d’eux, elle concentra son attention sur Molotch.

« C’est pour cela qu’il n’y a pas grande monde », ironisa-t-elle. « Les gens normaux sont ceux qui ont l’ambition de vivre une vie. Les autres, ils cherchent toujours quelque chose, ou sont simplement trop idiots pour comprendre que ce qu’il critique, c’est ce qui les nourris. »

Helera haussa les épaules. Les gens étaient tous névrosés, d’une certaine manière, et il était rare de croiser quelqu’un qui vivait simplement pour vivre. Sans soucier du lendemain, ni même de ce qu’il pourrait lui arriver. Des gens non pas dénuées d’ambition, mais conscient de la difficulté et renseigné sur les dangers de l’ascenssion. Le serveur revint déjà à la charge pour prendre les premières commandes de boisson. Helera n’était pas très sachante dans tout ce qui était alcool, et n’aimait plus particulièrement cela. Les sens en étaient embrumés et la Force ne répondait plus correctement. C’était dangereux. Pendant qu’il commanda, Helera le regarda danser sur l’air de la musique d’ambiance qui traînait dans l’atmosphère. Elle en sourit et en oublia de commander quoi que ce soit. Quand on lui demanda, elle prit connaissance seulement des boissons proposées, sans avoir une meilleure connaissance que depuis les cinqs dernières minutes.

Image« Et bien … heu … pas si fort pour moi. Un alcool plus doux peut-être ? Une liqueur ? Pourquoi pas… Une crème de Whisky oui, cela peut le faire. Merci. »

De la crème de Whisky, assez doux pour ne pas avoir la tête qui cognait le lendemain matin. Molotch fit une remarque sur l’alcool, lui qui devait en connaître un rayon. Helera lui lança un sourire sans mot dire, car déjà on leur apporta les commandes, et ce fut le moment de trinquer.

« A la vôtre, agent M. »

Les verres cliquetères l’un sur l’autre et chacun pu gouter son breuvage. Helera sentait cependant l’agent en pleine réflexion, dans un moment de gêne imposé par l’ange. Le silence était souvent quelque chose qui mettait mal à l’aise les gens, mais pas pour Helera. C’était dans le silence que l’on pouvait réellement entendre les gens. Une conception difficile à comprendre pour les personnes qui ne savaient ni ne voulaient écouter. Et elle se serait bien contentée du silence, car ne s’attendait pas à recevoir un compliment. Ce n’était pas chose qu’elle acceptait facilement, car pour le coup, cela la gênait. Pourquoi ? Si elle le savait, on n’aurait pas eu besoin d’écrire la conséquence. La reine se regarda, souleva sa veste aux couleurs grossières.

« J’ai acheté cet ensemble dans une sorte de débarras proche de votre appartement. Ils n’ont rien d’exceptionnel pour ainsi dire, mais permettent au moins de passer inaperçus. Mais je vous remercie du compliment, je n’ai pas pour habitude de vraiment m’habiller très … à la mode. »

Elle but une gorgée.

« Les cheveux, moi non plus. Ils me rappellent mon passé et je préfère ne pas y penser. Cela en plus donnerait raison à toutes vos appréhensions. »


Un sourire de malifce fut étiré, lançant le filet face à sa curiosité, sans en dire davantage. Il allait le savoir un jour ou l’autre, s’il ne le savait pas déjà. Dans l’empire, tout le monde savait tout de toute manière. Helera lacha son verre et approcha sa main droite du front de l’agent, touchant du bout du pouce l’endroit où les deux têtes s’étaient choquées.

« Quant à vous, je trouve que cette veste va très bien avec la bosse qui ressort de votre front. Une deuxième et on aurait pu vous confondre avec un dévaronien. »

Elle ricanna dans cette petite provocation et se cacha derrière son verre, regardant à moitié ce qu’elle faisait, tout en jetant des regards coupables à l’agent. Helera était déjà passé maître dans l’art de la provocation. Rien n’était plus à prouver.

« Ce jeu est de mauvais augure. Au bout de deux verres, vous me retrouvez dans une ruelle en train de vomir, au bout de trois je dors à même les poubelles. Néanmoins, il est vrai que je peux vous donner satisfaction et je veux bien me sacrifier pour ce jeu. Limité à trois verres seulement. »

Nouveau sourire suivit d’un hoquet de renversement de situation appuyé par un gloussement distinctif de la reine. Petit bruit qui lèvres fermées sortait des cordes vocales.

« Vous sachez, je suis mauvaise joueuse, alors je ne vais pas vous ménager. De toute manière, disons que l’on doit être rentrés avant le couvre feu, ce qui ne nous laisse pas beaucoup de temps. Autant commencer les questions difficiles tout de suite. Je vous en pose trois, dans l’ordre.

Comment est-ce que vous avez rencontrés votre ex-femme ?

Pourquoi vous êtes vous séparés ? Et dans le détail je vous prie.
»


Pour la dernière, la reine prit un peu plus de temps. Et, alors qu’un sourire n’avait jamais arrêté d’illuminer son visage tout le long, il se tarit. Elle baissa le regard vers son verre, pour remonter doucement ses yeux azurs vers l’agent.

« Pourquoi est-ce que vous refusez d’être heureux ? »
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By Zygmunt Molotch
#35437
Alors comme ça, non content de ne pas tenir l'alcool, l'agente savait sortir les griffes quand l'envie lui prenait. Une bosse sur le front qui le ferait ressembler à un Devarronien, je vous demande un peu... Comme s'il avait quoi que ce soit à voir avec ces dégénérés fourbes et malicieux. Il en avait déjà rencontré un ou deux et connaissait la réputation de ces trucs, peu flatteuse s'il en est. De son expérience personnelle, il ne pouvait qu'être d'accord avec l'opinion selon laquelle on trouvait difficilement moins fiable et à la trahison facile qu'eux. A part peut-être les républicains. Difficile de trancher pour le coup.

L'important avec ce jeu c'est de pouvoir plaisanter aux dépends de l'autre sans que ça aille trop loin... Et d'avoir une bonne excuse pour s'enfiler de la bonne boisson qui vous redonne le sourire aux lèvres. Allez, à vous d'ouvrir le feu, envoyez.

Première question. Hum, ça commençait plutôt sagement en fait, rien de bien extraordinaire. Mauvaise joueuse hein ? Que nenni pour le moment, gageons qu'elle s'échauffait avant de lancer la véritable offensive, parce que présentement l'assaut était quelque peu mou. La question donc, qu'y répondre. En vérité, ça s'était fait comme ça à l'époque, il n'y avait pas réfléchi ni, supposait-il, elle non plus. Jeunes, stupides et, pire encore, amoureux, ils avaient pris du bon temps d'abord, appris à se connaître l'un l'autre et à s'apprivoiser puis décidé de continuer le chemin ensemble. De belles années en vérité, qui lui manquaient parfois. Le travail était alors plus simple et les choses plus agréables en général.

J'étais sorti avec des amis, à une époque ou j'en avais encore, pour fêter la naissance de 2 jumelles d'un ami, dans un bar quelconque. Durant la soirée, j'avais remarqué cette jeune femme qui n'arrêtait pas de me jeter des regards complices depuis le bar et qui chuchotait avec son amie, me souriant quand je croisais son regard. Trouillard comme j'étais, je n'ai pas osé aller lui parler avant d'avoir vidé une bouteille complète de whisky corellien à moi tout seul. Donc je m'approche en essayant de me la jouer gros séducteur viril et là, le drame, je trébuche et m'effondre comme un crétin par terre.

La fille détourne alors le regard avec dégoût et je la vois s'en aller. Bon, une occasion de loupée que je me dit, tu as encore tout fait foirer mon vieux, il aurait fallu rester lucide au lieu d'être ivre. En plus je n'arrivais pas à me relever tellement j'étais bleu et j'entendais les clients et même mes amis se marrer en me regardant. D'un coup, je sens qu'on m'aide à me relever mais je vois toujours trouble, jusqu'à ce que je sois assis de force au bar et qu'on me mette une tasse énorme de stim-café à vider. Une fois fait, je me rend compte que c'est l'amie de cette fille, qui avait l'air de m'ignorer jusque-là, qui m'a aidé et qui m'observe avec inquiétude. Je vois ses yeux et la petite moue pensive qui tord sa bouche.

Et dès ce moment, j'ai su que j'étais amoureux d'elle. Sa sollicitude, sa compassion, sa façon de me respecter quand même mes camarades n'en avaient rien à faire, tout ça m'a frappé chez elle. Quand j'y repense, je me dit qu'en fait j'ai bien fait de me saouler, sinon j'aurais surement fini dans le lit de son amie mais le lendemain, rien de plus n'aurait changé dans ma vie.


Molotch ne put s'empêcher d'esquisser un sourire nostalgique en se rappelant la scène. Il n'avait jamais été aussi gêné de toute sa vie que lorsqu'Eleena lui avait demandé si tout allait bien après l'avoir relevé. Lui, l'agent fraîchement promu du BSI, qui se retrouvait soutenu par une simple civile, au hasard comme ça dans la foule. Il y avait eu de quoi trouver le tout digne d'un holo en vérité.

Les quelques années qui ont suivi ont probablement été les meilleures de ma vie. Oh, ça n'était pas parfait et de toute façon, notre couple n'a jamais été fait pour durer éternellement mais je ne regrette pas de l'avoir rencontrée et connue. Mais vous savez ce qu'on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. Pour ma part, cette fin est venue après la défaite d'Endor. Nous avions perdu, l'Empire était condamné, personne ne savait quoi faire ni ce qu'il se passait, seulement que les rebelles s'approchaient de plus en plus et leurs flottes avec. Vous avez dû en entendre parler de tout ça, la longue débâcle vers le nord, les Seigneurs de guerre s'entredéchirant les restes de l'Empire, tout ça.

Nous avons fui vers Yaga Minor. J'aimerais vous dire que j'ai pris cette décision pour les protéger, elle et notre fils, mais en vérité à ce moment-là je les avais déjà perdu. Je ne pensais plus à rien d'autre qu'à l'idée des rebelles et des autres vermines pirates se rapprochant toujours plus et je me disais "si je pars, qui pourra empêcher un nouveau Carida pour tout ces gens qui resteront ?". Je me suis réfugié dans mon travail jusqu'à ce qu'on m'ordonne de déménager dans le nord ou se situerait la nouvelle capitale impériale. Je savais qu'elle était terrifiée par la situation et qu'elle avait besoin de moi comme moi j'avais eu besoin de son soutien. Mais je ne l'ai pas soutenue. J'ai abandonné, je suis tombé de plus en plus bas jusqu'à ce que je ne me reconnaisse même plus. Les longues semaines de solitude sans nouvelle de moi, avec un enfant en bas âge à élever sont devenues son quotidien.

Et moi, j'étais en vadrouille, passant mes journées à traquer et tuer des gens qui, parfois, n'avaient même rien à voir avec mes opérations en cours. Et puis, un jour, j'ai succombé à un autre travers qui m'a fait encore plus basculer. J'ai découvert les joies de la drogue et la paix que je pouvais y trouver en m'échappant grâce à elle, à ne plus entendre les voix accusatrices qui me reprochaient d'avoir fui, à ne plus voir son visage qui me hantait toujours plus... J'imagine que vous pouvez comprendre qu'aucune femme saine d'esprit n'aurait pu accepter de rester avec une telle épave dès lors. Elle ne l'a pas supporté et elle est partie et moi, j'ai accepté de sortir de sa vie, de leur vie à tout les deux et de les laisser continuer sans moi. Je n'avais été ni un bon mari, ni un bon père. Voilà pour la seconde question.


Quant à la troisième, l'agent sembla longuement perdu dans ses pensées, songeur. Dans ses yeux se reflétaient de vieux démons qui le rongeaient depuis si longtemps qu'il ne les voyait même plus ni ne songeait à les combattre. Il les subissait avec le même soulagement que celui qui se flagelle pour un pêché qu'il s'imagine avoir commis. Secouant la tête, Molotch avala son verre cul sec puis fit signe au barman de ramener un autre verre.

Le bonheur est un concept bien singulier. Il suffit que vous sachiez qu'il n'est permis qu'à ceux qui le méritent et non aux autres. Vous menez 1 à 0. A mon tour. C'est pour quand votre mariage avec le Prince Fanrel Keto ? Pourquoi êtes-vous revenue dans un Empire qui, si j'en crois votre dossier, vous a tout pris avant de vous rejeter ? Et enfin, pourquoi avez-vous insisté pour m'aider dans mon enquête ?

Feu à volonté, avait-on dit.
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By Helera Kor'rial
#35441
Les oreilles tendues, la reine écoutait attentivement les explications que lui fournissait l’agent sous interrogatoire. Elle se rendit copte qu’il y avait encore une histoire d’alcool. C’était la manière dont il avait rencontré cette femme, et la manière dont ils avaient vécu leur vie possiblement. Avait-il arrêté ensuite ? Visiblement non. Le coup de foudre qui éclate au premier regard ? Elle n’y croyait pas vraiment. Avec l’alcool, on était amoureux de tout le monde. Comment pouvait-il être certain que ce soit la bonne ? Coup de chance ou farce du destin, toujours est-il qu’il y avait eu cet enfant entre eux deux, et la séparation tout de suite après. Le pire dans tout cela, c’est qu’ils auraient pu vivre éternellement ensemble. Ce n’était même pas une question de fidélité. Enfin si, la fidélité de l’empire. Le moral à l’époque était visiblement au plus bas et l’agent avait très mal vécu la défaite de l’après Endor. C’était étrange cependant qu’un homme aussi battant, aussi résolument enfermé dans ses principes, puisse du jour au lendemain tout abandonner. L’alcool n’ayant probablement pas aidé pour la suite des évènements. Il y avait comme un élément manquant dans toute cette affaire. Elément sur lequel elle n’arrivait pas encore à mettre le doigt. Les bras croisés bien adossée à son siège, elle écoutait, les sourcils froncés et la mine compatissante.

« Malgré toute la sollicitude du coup de foudre, elle n’a pas su vous accompagner dans la suite ? Quelle que soit la nature d’un divorce ou d’une séparation, la faute est à chaque fois partagée. La responsabilité est double, à chaque fois. J’ai l’impression que vous portez sur vous tous les fardeaux de cette galaxie. Que ce soit l’assassinat de votre frère, la défaite de l’empire ou encore le divorce avec votre femme. Votre vie se fait hier, plutôt que demain, si vous voulez mon avis. La seule personne qui ne doit pas être lésé dans cette histoire, c’est votre fils. Lui n’a rien demandé et aimerait probablement voir son père. Le fatalisme est un poison qui coule dans l’esprit pour l’appesantir à un état de servilité assumé. Vous devez vous en défendre. Cette guerre-là, celle de votre esprit, il n’est pas question que vous la perdiez. »

Sur ces paroles, elle but une gorgée de son alcool, tandis que le Caridan terminait son verre. Helera cherchait la petite bête, et comptait bien aller au fond de cette histoire. Au moins tant que l’agent était sobre. L’aide, la compassion, la coopération ou l’empathie. Autant de mots qui encadraient la manière dont elle pouvait fonctionner. Donner davantage et continuellement, quel qu’en soit les circonstances. Il reprit et elle lui sourit, s’assurant ainsi de détendre l’atmosphère devenue déjà très électrique et triste. Encore une fois, sa phrase respirait le fatalisme, mais elle n’en dit mot, attendant la sentence. Cette dernière ne tarda pas et elle la reçu avec un haussement de sourcil.

« Vous savez que je peux trop facilement répondre à ces questions. Comme avec un jamais à la première. Pour naturaliser mes enfants, à la deuxième. Et enfin, parce que je peux me rendre utile. Mais dans ma grande bonté, je vous offre des explications supplémentaires. »

La reine gloussa d’amusement avant de commencer. Elle prit son verre entre les doigts et le fit aller de gauche à droite. Une gorgée fut vidée et elle débuta :

« Althar m’a demandé en mariage il y a bientôt un an. J’étais enceinte à l’époque. Lui était toujours très mal vu par l’empereur et nous ne savions pas ce qu’il en coutait s’il réussissait à le retrouver. Nous avons donc pris les devants. Dès lors que les jumeaux sont nés, nous sommes allés le voir. J’ai tenté de négocier avec lui un potentiel retour dans l’empire et une servilité à sa cause s’il acceptait de libérer Althar de son courroux. Est-ce que cela a fonctionné ou pas, je ne saurais le dire, mais l’empereur accepta de venir sur Nelvaan. Nous discutâmes longuement et il m’apparut évident que l’empire avait inévitablement changé. Mon objectif fut triple. Mes enfants étaient impériaux, mon fiancé également, je ne voulais pas qu’il en soit autrement pour moi. Deuxièmement, j’ai promis à mon peuple une ouverture vers le monde de l’extérieur et l’empire me paraissait le plus sûr et le plus enclin à l’ouverture. Enfin, étant donné que j’avais cette impression que le changement était en cours, je voulais y participer et enfin donner une chance à ceux qui n’ont pas eu la chance de naître normaux. »

Elle but une gorgée mais garda son regard bleuté dans celui de l’agent.

« Ensuite, j’ai eu inévitablement des responsabilités dans l’empire et … c’est tout. Althar ne m’a pas suivi et il n’a plus donné de nouvelles. Libéré de son épée de Damoclès, peut-être a-t-il saisi sa chance pour faire sa vie, ou alors ses parents ont-ils refusés qu’il revoit une roturière, je ne sais pas. Les longues soirées d’attente sont finies de toute manière et j’ai eu mon lot de larme. Ce qui me peine le plus dans cette histoire, c’est qu’il a oublié qu’il a deux enfants. Et eux voudront connaître leur père. Je sais ce que c’est que vivre sans ses parents et je ne voulais pas leur infliger cela. Même l’annonce de notre mort ne semble pas l’émouvoir outre mesure. Enfin … Puisse-t-il trouver le bonheur là où il est. »

Si le discours semblait particulièrement détendu, la reine tenait le poivrier dans sa main si fortement que ses phalanges en avaient blanchie. La tempête intérieure et le flot de sentiments était contrôlé pour le moment, mais l’on se doutait que c’était un sujet très bancale.

« Ce qui répond aux premières questions. Pour la dernière, je dirai simplement que je sais me rendre utile et que j’ai toujours pour habitude de régler mes problèmes moi-même. En plus de cela, qui vous aurait apaisé cette douleur si je n’étais pas venue, hm ? »

Nouveau hoquet de rire. Helera ne riait jamais vraiment à pleine dent. Ou très rarement, se contentant de petits hoquets, gloussements ou autre manifestations bouche fermés. Légère honte ou distinction, c’était à voir. La reine termina finalement son verre.

« Tiens, parler donne si soif que je me pénalise moi-même. »

Elle se retourna et chercha le serveur des yeux, restant longuement tournée de l’agent, semblant se concentrer sur d’autres éléments, même quand le garçon s’approcha pour lui demander sa volonté. La reine en sortit de sa torpeur et recommanda.

« Bien, à moi donc. Pourquoi est-ce que vous refusez de croire que ce qui est arrivé à votre frère n’est pas de votre fait ? Que vous ne pouvez pas porter ce fardeau sur vos épaules et qu’il vous brûle à petit feu. Qu’il serait fier de ce que vous êtes devenu, le sauveur d’une reine et conseillère impériale, ce n’est pas rien. Vous valez tellement plus que ce que vous pensez de vous … »

La question n’en était pas vraiment une, mais ce n’était pas un sujet qu’il aimait aborder, elle l’avait bien compris. Elle s’approcha de la table et posa sa main sur le poignet armé d’alcool de l’agent, l’empêchant de fait de se saouler.

« Réfléchissez-y. Ne me répondez pas forcément, mais réfléchissez y simplement. Sobre pour cette fois. Symboliquement sobre. »

Elle se retira et le laissa avec ses songes. Détruire les bonnes ambiances, c’était son quotidien. Elle ne savait faire que cela. Aussi chercha-t-elle à se rattraper.

« Mais fi que le passé. Reprenons des questions plus légères. Etes-vous plutôt fleur bleu ou collectionneur ? Vous aurez compris la métaphore. Et enfin… Hm … Quelle est pour vous la journée parfaite ? »
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By Zygmunt Molotch
#35446
L'agente ne comprenait pas. Ou elle ne voulait pas comprendre. Il n'était pas question de coup de foudre tel qu'on l'imagine comme dans ces holos niais à souhait et profondément ennuyeux. C'était plus profond que ça. En définitive, la chose la plus importante pour séduire quelqu'un ne résidait pas vraiment dans son physique ni sa personnalité mais ses yeux. Molotch, si peu coutumier de la fréquentation du sexe opposé, avait acquis cette certitude sur ses quelques conquêtes et avec le temps passé en compagnie d'Eleena. Les yeux d'une personne, on pouvait s'y perdre des heures durant et s'y noyer sans même s'en rendre compte pour peu qu'ils fussent suffisamment captivants. Et puis on se rendait ensuite compte soudainement qu'on était dans les bras de l'autre, les lèvres collées et le cœur battant la chamade, toute pensée parasite oubliée.

Ceci, c'était un vrai coup de foudre. Une émotion d'une telle intensité qui naissait simplement en croisant le regard de quelqu'un et en ressentant au plus profond de soi une émotion à même de faire trembler toutes les certitudes et les appréhensions. Ce qui semblait impossible ou impensable devenait soudainement vérité. C'était cela qui s'était produit entre lui et elle, une certitude instinctive et soudaine. Mais sans effort de leur part, sans attention, cette fleur nouvellement née aurait pu se faner et mourir. Le coup de foudre n'était jamais qu'un déclic qu'il convenait de ne pas laisser refroidir et prendre la poussière, rien de plus.

Vous ne comprenez pas, elle a toujours été là pour moi pendant des années, elle pansait mes blessures quand je revenais du travail, elle écoutait quand je n'allais pas bien, elle me faisait oublier tout lorsque je me réfugiais dans ses bras. Et moi, lorsqu'est venu mon tour de lui rendre la pareille, je n'ai pas su être là, pas su lui rendre ce qu'elle m'avait donné... Il n'y a qu'un seul fautif dans cette histoire, je suis bien placé pour le savoir après tout, j'étais là pour le constater.

Mon frère n'est pas mort à cause de moi, mais je ne réussis pas à le venger ni à honorer sa mort comme je le voudrais. Chaque attentat que je parviens à déjouer, chaque nid de criminels qui saute laisse place à 10 autres. Il y a toujours du danger pour toutes ces familles qui n'ont rien demandé. Et là, quelque part, tandis que nous parlons, dans l'Empire, un autre frère meurt et un autre est anéanti par cette perte. Ceci, c'est mon échec. L'Empire n'a pas perdu à cause de moi mais qui a perdu la foi quand ce revers est arrivé ? Qui a basculé et perdu pied ? Qui a négligé sa propre famille ? Moi, toujours moi. Cette guerre pour ma tranquillité est déjà perdue, depuis bien longtemps. Ne vous en souciez pas trop, vous risqueriez de plonger dans mon sillage. Il y a une bonne raison pour laquelle je n'ai ni vie privée ni ami.


Cette histoire de mariage annulé était particulièrement navrante. Le prince avait au moins ça de commun avec l'agent que face à leurs responsabilités familiales, tout deux avaient préféré la voie de la facilité et de la lâcheté. Il était bien plus simple de tourner le dos à une vie de devoirs et de responsabilités pour retourner se plonger dans le quotidien confortable. Il pouvait comprendre Fanrel autant qu'il pouvait le mépriser pour ça, sachant très bien à quoi conduisait ce genre de choix. Lui qui avait tout perdu par stupidité alors qu'il avait ce qui lui convenait était à même de juger ce qu'il ne fallait justement pas faire.

En revanche il était plus perplexe avec cette histoire de rejoindre l'Empire parce qu'il avait changé, pour son compagnon et pour son peuple. L'Empire restait l'Empire et si Molotch y était fidèle du fond du cœur, il n'était pas du genre à refuser de voir ce qui n'allait pas dedans. Croyait-elle donc qu'en devenant impériaux, ses sujets allaient avoir une vie meilleure ? Savait-elle ce qu'impliquait d'appartenir à l'Empire ? Le BSI qui surveillerait tout le monde sur Nelvaan. Les Stormtroopers en patrouille dans ses villes ayant pour ordre de tirer pour tuer. Les flottes en orbite prêtes à tout raser si besoin. Et plus encore, le mépris souverain de l'élite impériale pour ces sauvages du sud lointain. Il ne pouvait pas croire qu'elle n'avait pas eu tout ça en tête quand le moment était venu de demander à rallier l'Empire.

Pensif, l'agent réfléchit à ses réponses. En vérité, tout cela lui était précieux et pas uniquement parce qu'il apprenait à mieux la connaître ainsi. Au fond, le caridan n'avait toujours pas abandonné le but qu'il s'était fixé consistant à enquêter sur la jeune femme pour s'assurer qu'elle ne soit pas une traîtresse revenue semer le chaos dans l'Empire. Ce qu'il savait semblait indiquer que non et qu'elle aspirait à en devenir une loyale et active citoyenne mais l'expérience lui avait prouvé à maintes reprises qu'on ne pouvait jamais être sûr de rien. D'un autre côté, le simple fait que sa présence donne envie à d'autres de tout faire péter rien que pour elle constituait une preuve éloquente en soi. Mais on ne pouvait pas lui en tenir rigueur.

Wystan était le meilleur de nous trois, il aurait fait la fierté de notre famille, de Carida et de l'Empire. Il serait devenu Amiral voire plus encore sans cette attaque sur l'académie. Il était tout ce que j'aurais pu aspirer à devenir. Lui... Lui aurait pu empêcher l'attentat. Il aurait pu sauver tout le monde. Moi, je n'ai pu que limiter vaguement les dégâts et des centaines d'innocents l'ont payé de leur vie parce que je n'ai pas su agir à temps. J'ai dédié ma vie à essayer d'être à la hauteur de celui qu'il aurait été mais je n'ai réussi qu'à lui faire honte. Parfois, je suis soulagé qu'il ne soit plus là, s'il avait vu ce que je suis devenu, il en serait mort de chagrin.

Et donc, pour répondre à votre question, je sais que je ne suis pas responsable de ce qui lui est arrivé. Mais je suis coupable d'avoir failli à sa mémoire comme j'ai failli à tout ceux qui m'ont connu. Et rien ne saurait pardonner ça.


Si étrange que cela puisse paraître, Molotch n'était ni fâché ni abattu par les questions de la jeune femme qui faisaient revenir de vieux souvenirs qu'il aurait été sans doute mieux de garder enfouis. Emprisonné dans le fatalisme, la dépression et l'indifférence à tout depuis si longtemps, il n'était plus touché que par les plus graves événements. L'attentat du palais en était un, par exemple. Son regard suivit la main baladeuse qui vint accrocher son poignet et s'y attarda quelques secondes. Ce contact n'était pas déplaisant mais suscitait en lui des émotions complexes et contradictoires. Il aurait souhaité la repousser brutalement afin de la vacciner de toute autre tentative de rapprochement, défendant sa solitude comme si c'était là son dernier abri. Il aurait souhaité qu'elle garde sa main posée là voire, soyons fous, qu'elle aille plus loin encore. Cette situation était vraiment trop compliquée. Il rit doucement à la seconde question.

Vous vous intéressez à ma vie sexuelle maintenant ? Remarquez, j'ai précisé n'importe quel sujet. Avant Eleena, je n'avais connu qu'une ou 2 filles et ça n'était pas allé bien loin... Après elle, j'ai disons, perdu l'envie de retenter l'expérience, même si là encore j'ai dû en rencontrer une ou deux à l'occasion. En fait, pour être franc, j'étais un peu ailleurs à ces occasions du coup je ne me souviens plus trop. Si ça se trouve ça n'étaient même pas des femmes... Hum...

Voilà qui aurait été fâcheux si c'était le cas. Sans être fermé d'esprit, il n'était pas non plus trop ouvert. Disons qu'il y avait des expériences qu'il n'avait aucune envie de tenter, merci bien. Remarquez, ça aurait pu être pire dans l'hypothèse ou il avait été aussi loin. Il aurait très bien pu, entre 2 murges, finir dans le lit d'une alien. Ou pire encore, d'une Zabrak. Que l'Empereur le garde, rien que d'y penser il en frissonnait d'horreur. Puisse-t-il ne jamais tomber aussi bas ! Enfin, vint la troisième question. Et là... Il en fut bouchée bée plusieurs instants durant, affichant une mine légèrement ahurie et fronçant les sourcils comme un imbécile. Comprenant que c'était une vraie question, il y réfléchit. Il y réfléchit sérieusement et longuement. Pourtant, aucune réponse ne vint ni ne fut formulée. S'avouant vaincu, il haussa les épaules et but un autre verre.

C'est une excellente question à laquelle je n'ai aucune réponse. Je n'y ai jamais songé vous comprenez. Ma foi, 2 à 0 pour vous, vous êtes douée à ce jeu dites-moi. A mon tour donc. Votre magie, vous pouvez faire n'importe quoi avec ? Je veux dire, tout ce qui pourrait vous passer par la tête, je ne sais pas moi, invoquer un lingot d'aurodium, faire disparaître une chaise... Si vous n'épousez pas le prince Fanrel Keto, vous comptez restez seule jusqu'à la fin de vos jours ? Et enfin, vous dites que vous avez rencontré l'Empereur. Il est comment ?

La riposte est un peu faible, l'agent était peut-être du genre à ne pas frapper une femme même avec une fleur. Ou alors il était déjà trop emmêché pour oser pousser son avantage. Ou il était trop con, au choix.
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