- dim. 21 avr. 2019 13:05
#35394
Helera hocha de la tête en écho à la phrase de l’agent sénior. Ils ignoraient pour qui ils travaillaient, pourquoi, et dans quel but. S’il avait une vague idée de la destination, née de leur fanatisme, jamais cela ne se serait concrétisé de cette manière. C’était le principe de la manipulation. Helera esquissa un sourire lorsqu’il la félicita, mais il se tarit rapidement au profit d’un froncement de sourcil appuyé. D’abord méliorer pour frapper, Helera fut sermonner sur les méthodes qu’elle utilisait. Pourtant, ne lui avait-elle pas demandé l’autoritsation d’utiliser ses méthodes ? Quelle autre méthode une sensitive pouvait elle avoir que la Force qui l’accompagnait ? La reine ouvrit simplement la bouche mais aucun son ne sortit. Elle resta pantoise, tandis que l’agent s’éloignait déjà et tira une chaise à lui. Le problème avec l’empire se révélait encore une fois. Si elle devait attendre à chaque fois une autorisation pour agir, elle était pieds et mains liés. Il fallait réfléchir vite, prendre la bonne décision au bon moment et créer ses scénarios de potentialité à un instant T, pas après avoir récupéré les laissés passés. Leurs visites des locaux impériaux de traîtement des sensitifs en était la preuve. Aucun laissé passer. Helera resta quelques instants blessée, son orgueil touché. Néanmoins, elle n’en fit aucun commentaire. Ne jamais rien dire, c’était comme cela que l’empire fonctionnait de toute manière.
L’interrogatoire suivit néanmoins son court et l’agente resta à sa place, loin derrière son senior. Le soldat étant préparé, tous les interrogatoires auraient pu convenir. Mais au moins, il n’y avait pas de sang. De plus, elle n’avait pas infiltré son esprit, elle ne l’avait pas torturé, elle n’avait rien volé. Elle lui avait partagé ce qu’elle avait vécu dans cette tour. Tout ce qu’elle lui avait dit, c’était un vécu, qu’elle n’avait encore verbalisé à personne. Il avait ressenti sa peine et sa détresse à ce moment là, tandis qu’elle essayait de sauver la vie de ses enfants. Pourquoi pleurait-il ? Parce qu’il avait été blessé comme elle l’avait été. La magie, comme on l’appelait, n’était pas de venir fouiller dans les souvenirs de l’homme, mais de lui montrer la détresse qu’il avait provoqué. De le placer devant le fait accompli. Toujours est-il qu’ils apprirent ce qu’ils étaient venus chercher. Une adresse pour le neveu et principale responsable de l’attentat. Helera ne bougea pas non plus quand l’agent récupéra le morceau de parchemin sur lequel était inscrit la suite de la piste. L’homme ne la regarda, mais elle, le fixait droit dans les yeux. Cet homme coupable de trahison, et qui avait participé à l’attentat pour son assassinat. L’agent enchaîna avec sa dernière question, qu’elle-même n’avait pas fait attention. Il y eu alors un échange un peu spécial, dénotant tout le fanatisme du vieux, et … Comme une bombe qui venait de sauter dans son cœur, Helera sentit dans la Force une vibration malsaine. C’était la fin.
Elle s’approcha lentement, mais ne vint pas à son secours quand il se débattit. C’était déjà trop tard, et seule la mort serait la prochaine étreinte qui porterait son âme. Helera le regarda ainsi décéder, sentant son dernier souffle s’échapper. Elle eut comme une sorte de satisfaction malsaine. Celle d’avoir rendu une sorte de vengeance. Malsaine parce que c’était contraire à la nature même de la Force qui était de protéger tout le monde. La reine fronça les sourcils et pensa à ses deux enfants. L’aurait-elle sauvé, sachant qu’il avait attenté à leur vie ? Tout était confus. Néanmoins, elle s’approcha dans les derniers instants, et le prit dans ses bras. Non pas pour le réconforter, mais pour l’allonger à terre. Elle en récupéra un cracha ensanglanter sur le bord de l’épaule, râvie. Sans dire un mot, ni même sans demander la permission, elle enleva sa veste et la lui passa sous la nuque. Ensuite, elle plaça sa main au niveau de son cou, et le bras sur tout le long du ventre. Dans cette position étrange, elle ferma les yeux et se concentra. Son corps apparut dans son esprit sous toutes ses coutures, sous toutes ses cellules désormais mortes. La faille apparue rapidement. Pacemaker surchauffé, accentuant les battements de la cible jusqu’à la mort. Un décès des plus douloureux. Elle chercha sur le cadavre des traces de micro, dans ses oreilles, dans sa peau, dans son corps même, mais rien. La reine se releva et regarda les alentours. Sans nul doute savaient-ils déjà qu’ils étaient là. Une longueur d’avance, toujours. La reine ne dit rien et se contenta de hocha la tête face à la dernière remarque de Molotch.
« En effet. »
Ils quittèrent les lieux, sous les derniers rayons de l’étoile scintillante, alors que la fraîcheur entêtante de Yaga Minor s’infiltra dans leurs os. Une fraîcheur dont elle appréciait particulièrement la teneur, mais dont elle n’arrivait pas à capter tout l’intérêt. Pas en cet fin d’après-midi où un goût amer traînait dans sa bouche. Sa veste tachée de sang fut négligement jetée dans le coffre, et elle resta avec un T-shirt comme seule protection. Ne pas arriver à sauver quelqu’un, c’était moins pire que de n’avoir pas essayé. Pour elle, en tous cas, qui avait juré de protéger tout le monde, il y avait de l’inachevé ce soir, et le doute qui l’avait assailli avait fait la différence sur la vie de l’oncle. Ainsi allait l’empire. D’ici quelques jours, il n’y aurait plus de trace. Dans le véhicule, Helera gardait la tête posée contre la vitre, les jambes repliées, muette. Il y avait toujours cette question qui lui revenait sans cesse en tête et dont elle ne se priva pas pour la partager :
« Dites moi Zygmunt … Est-ce que vous pensez sincèrement que je suis un danger avec ma magie et que je devrai me faire interner, comme les gens que nous avons vu dans les montagnes ? »
Une réponse sans doute difficile, mais dont beaucoup de chose dépendraient. Pour le reste, elle préféra rester muette, ne serait ce que pour méditer sur ce qui venait de se passer, sur le pourquoi, sur le comment … Sur ses doutes, sur la Force, sur l’empire … Sur ce que Molotch et elle étaient en train de faire, et après quel démon ils courraient. Beaucoup de questions dont seule la Force connaissait la réponse. Et à défaut de les lui donner, lui permit de calmer son excitation, son adrénaline et sa rancœur.
Elle s’endormit même pendant les dernières minutes du voyage, et fut réveillée en sursaut par l’arrêt. Les hauts immeubles la toisaient et l’observaient de leurs sommets dans le ciel.
« Nous sommes revenus dans le centre, non ? »
Plus ou moins vraie question. La nuit avait commencé à recouvrir une partie de la ville et les lumières s’étaient éclairés à plusieurs endroits. Helera savait où ils allaient. Ou du moins, elle savait dans quelle sphère ils allaient. Un appartement d’agent, comme d’habitude. Ils prirent le peu d’affaires personnels sous le coude et entreprirent l’ascenssion par turbo-élévateur. 63 ème étages. A peine la moitié de la tour. En tous cas, d’après les couloirs, cela n’avait pas l’air d’être délabré ou miteux, sans parler particulièrement de luxe.
« Vous êtes déjà venu ici ? »
C’est vrai cela, comme avait-il les clés ? Et comment savait-il où aller d’ailleurs ? Il avait peut-etre un réseau de plein d’appartements dans tout l’empire. Cela lui fit esquisser un sourire. Elle prit une grande inspiration et rejeta définitivement la pression qui s’était accumulée. Peu de temps après, ils pénétrèrent dans ce qui semblait être un petit appartement cosi, sans prétention. Propre et bien organisé. Fonctionnel, c’est ce que l’on attendait de lui. Sa veste d’agente pleine de sang fut d’abord jetée vers ce qui semblait être la salle à laver. Là où tous leurs équiepements devraient être nettoyés avant le lendemain.
« Dans tous les cas, c’est mieux que l’appartement que l’on m’a proposé il y a quelques jours, ou semaine, je ne sais plus. »
Sur ces mots, la reine ferma la porte avec tous les loquets, et se saisit même une chaise qu’elle bloqua sous la poignée. Même si ce n’était pas utile, cela faisait du bruit.
« Je suis devenue assez méfiante, ne me jugez pas. »
La reine ricanna en étirant un grand sourire. Elle n’était pas là pour se prendre la tête, mais elle garderait cette chaise devant cette porte. Et ensuite ? La main sur la hanche, elle fureta dans les alentours, ne sachant que faire tout de suite. Elle fit alors le tour du propriétaire en sautillant, comme une enfant devant l’inconnue. D’abord la cuisine. De là bas, elle lui cria :
« Qu’est ce que vous préférez manger ? Des boites rouges, vertes, marron ou … aux mêmes violettes. On est gâtés. »
Un hoquet d’humour supplémentaire, elle sentait tout le bienfait de sa sieste éclair et la pleine vitalité qui lui revenait. L’agent devait se trouver à des kilomètres de son état, mais ce n’était pas grave. Elle serait en forme pour les deux, pour le moment. La reine revint avec un couteau jusque dans le salon et s’asseya sur le canapé. Elle bloqua son bras entre ses cuisses et passa le couteau dans le platre.
« Vous pouvez aller vous doucher si vous le souhaitez. Je dois … gnneh … enlever ce truc … qui me gêne. Je n’en peux plus d’avoir une seule main et d’être dépendante … des autres. Et vous devez en avoir marre de vous occupez d’une estropier, j’en suis certaine. »
S’il était encore dans les parages, elle lui aurait lancé un sourire, avant de se replonger dans le cisaillement de son platre. S’il n’était pas là, et bien elle parlerait toute seule.
L’interrogatoire suivit néanmoins son court et l’agente resta à sa place, loin derrière son senior. Le soldat étant préparé, tous les interrogatoires auraient pu convenir. Mais au moins, il n’y avait pas de sang. De plus, elle n’avait pas infiltré son esprit, elle ne l’avait pas torturé, elle n’avait rien volé. Elle lui avait partagé ce qu’elle avait vécu dans cette tour. Tout ce qu’elle lui avait dit, c’était un vécu, qu’elle n’avait encore verbalisé à personne. Il avait ressenti sa peine et sa détresse à ce moment là, tandis qu’elle essayait de sauver la vie de ses enfants. Pourquoi pleurait-il ? Parce qu’il avait été blessé comme elle l’avait été. La magie, comme on l’appelait, n’était pas de venir fouiller dans les souvenirs de l’homme, mais de lui montrer la détresse qu’il avait provoqué. De le placer devant le fait accompli. Toujours est-il qu’ils apprirent ce qu’ils étaient venus chercher. Une adresse pour le neveu et principale responsable de l’attentat. Helera ne bougea pas non plus quand l’agent récupéra le morceau de parchemin sur lequel était inscrit la suite de la piste. L’homme ne la regarda, mais elle, le fixait droit dans les yeux. Cet homme coupable de trahison, et qui avait participé à l’attentat pour son assassinat. L’agent enchaîna avec sa dernière question, qu’elle-même n’avait pas fait attention. Il y eu alors un échange un peu spécial, dénotant tout le fanatisme du vieux, et … Comme une bombe qui venait de sauter dans son cœur, Helera sentit dans la Force une vibration malsaine. C’était la fin.
Elle s’approcha lentement, mais ne vint pas à son secours quand il se débattit. C’était déjà trop tard, et seule la mort serait la prochaine étreinte qui porterait son âme. Helera le regarda ainsi décéder, sentant son dernier souffle s’échapper. Elle eut comme une sorte de satisfaction malsaine. Celle d’avoir rendu une sorte de vengeance. Malsaine parce que c’était contraire à la nature même de la Force qui était de protéger tout le monde. La reine fronça les sourcils et pensa à ses deux enfants. L’aurait-elle sauvé, sachant qu’il avait attenté à leur vie ? Tout était confus. Néanmoins, elle s’approcha dans les derniers instants, et le prit dans ses bras. Non pas pour le réconforter, mais pour l’allonger à terre. Elle en récupéra un cracha ensanglanter sur le bord de l’épaule, râvie. Sans dire un mot, ni même sans demander la permission, elle enleva sa veste et la lui passa sous la nuque. Ensuite, elle plaça sa main au niveau de son cou, et le bras sur tout le long du ventre. Dans cette position étrange, elle ferma les yeux et se concentra. Son corps apparut dans son esprit sous toutes ses coutures, sous toutes ses cellules désormais mortes. La faille apparue rapidement. Pacemaker surchauffé, accentuant les battements de la cible jusqu’à la mort. Un décès des plus douloureux. Elle chercha sur le cadavre des traces de micro, dans ses oreilles, dans sa peau, dans son corps même, mais rien. La reine se releva et regarda les alentours. Sans nul doute savaient-ils déjà qu’ils étaient là. Une longueur d’avance, toujours. La reine ne dit rien et se contenta de hocha la tête face à la dernière remarque de Molotch.
« En effet. »
Ils quittèrent les lieux, sous les derniers rayons de l’étoile scintillante, alors que la fraîcheur entêtante de Yaga Minor s’infiltra dans leurs os. Une fraîcheur dont elle appréciait particulièrement la teneur, mais dont elle n’arrivait pas à capter tout l’intérêt. Pas en cet fin d’après-midi où un goût amer traînait dans sa bouche. Sa veste tachée de sang fut négligement jetée dans le coffre, et elle resta avec un T-shirt comme seule protection. Ne pas arriver à sauver quelqu’un, c’était moins pire que de n’avoir pas essayé. Pour elle, en tous cas, qui avait juré de protéger tout le monde, il y avait de l’inachevé ce soir, et le doute qui l’avait assailli avait fait la différence sur la vie de l’oncle. Ainsi allait l’empire. D’ici quelques jours, il n’y aurait plus de trace. Dans le véhicule, Helera gardait la tête posée contre la vitre, les jambes repliées, muette. Il y avait toujours cette question qui lui revenait sans cesse en tête et dont elle ne se priva pas pour la partager :
« Dites moi Zygmunt … Est-ce que vous pensez sincèrement que je suis un danger avec ma magie et que je devrai me faire interner, comme les gens que nous avons vu dans les montagnes ? »
Une réponse sans doute difficile, mais dont beaucoup de chose dépendraient. Pour le reste, elle préféra rester muette, ne serait ce que pour méditer sur ce qui venait de se passer, sur le pourquoi, sur le comment … Sur ses doutes, sur la Force, sur l’empire … Sur ce que Molotch et elle étaient en train de faire, et après quel démon ils courraient. Beaucoup de questions dont seule la Force connaissait la réponse. Et à défaut de les lui donner, lui permit de calmer son excitation, son adrénaline et sa rancœur.
Elle s’endormit même pendant les dernières minutes du voyage, et fut réveillée en sursaut par l’arrêt. Les hauts immeubles la toisaient et l’observaient de leurs sommets dans le ciel.
« Nous sommes revenus dans le centre, non ? »
Plus ou moins vraie question. La nuit avait commencé à recouvrir une partie de la ville et les lumières s’étaient éclairés à plusieurs endroits. Helera savait où ils allaient. Ou du moins, elle savait dans quelle sphère ils allaient. Un appartement d’agent, comme d’habitude. Ils prirent le peu d’affaires personnels sous le coude et entreprirent l’ascenssion par turbo-élévateur. 63 ème étages. A peine la moitié de la tour. En tous cas, d’après les couloirs, cela n’avait pas l’air d’être délabré ou miteux, sans parler particulièrement de luxe.
« Vous êtes déjà venu ici ? »
C’est vrai cela, comme avait-il les clés ? Et comment savait-il où aller d’ailleurs ? Il avait peut-etre un réseau de plein d’appartements dans tout l’empire. Cela lui fit esquisser un sourire. Elle prit une grande inspiration et rejeta définitivement la pression qui s’était accumulée. Peu de temps après, ils pénétrèrent dans ce qui semblait être un petit appartement cosi, sans prétention. Propre et bien organisé. Fonctionnel, c’est ce que l’on attendait de lui. Sa veste d’agente pleine de sang fut d’abord jetée vers ce qui semblait être la salle à laver. Là où tous leurs équiepements devraient être nettoyés avant le lendemain.
« Dans tous les cas, c’est mieux que l’appartement que l’on m’a proposé il y a quelques jours, ou semaine, je ne sais plus. »
Sur ces mots, la reine ferma la porte avec tous les loquets, et se saisit même une chaise qu’elle bloqua sous la poignée. Même si ce n’était pas utile, cela faisait du bruit.
« Je suis devenue assez méfiante, ne me jugez pas. »
La reine ricanna en étirant un grand sourire. Elle n’était pas là pour se prendre la tête, mais elle garderait cette chaise devant cette porte. Et ensuite ? La main sur la hanche, elle fureta dans les alentours, ne sachant que faire tout de suite. Elle fit alors le tour du propriétaire en sautillant, comme une enfant devant l’inconnue. D’abord la cuisine. De là bas, elle lui cria :
« Qu’est ce que vous préférez manger ? Des boites rouges, vertes, marron ou … aux mêmes violettes. On est gâtés. »
Un hoquet d’humour supplémentaire, elle sentait tout le bienfait de sa sieste éclair et la pleine vitalité qui lui revenait. L’agent devait se trouver à des kilomètres de son état, mais ce n’était pas grave. Elle serait en forme pour les deux, pour le moment. La reine revint avec un couteau jusque dans le salon et s’asseya sur le canapé. Elle bloqua son bras entre ses cuisses et passa le couteau dans le platre.
« Vous pouvez aller vous doucher si vous le souhaitez. Je dois … gnneh … enlever ce truc … qui me gêne. Je n’en peux plus d’avoir une seule main et d’être dépendante … des autres. Et vous devez en avoir marre de vous occupez d’une estropier, j’en suis certaine. »
S’il était encore dans les parages, elle lui aurait lancé un sourire, avant de se replonger dans le cisaillement de son platre. S’il n’était pas là, et bien elle parlerait toute seule.