- dim. 3 juin 2018 23:21
#32834
Navette Lambda Orgueil Nordique
Direction Sleheyron
36 heures après l'assignation
L'Emissaire avait une seule envie : arriver, pour mieux repartir. Ses conseillers avaient fait montre d'une hostilité qu'il n'oserait même pas signaler à son retour. Aussi ne souhaitait-il que rentrer, se poser dans son lit les bras en croix, et ne penser à rien d'autre qu'à une mission sur un autre vaisseau. Il avait un parcours brillant. Multi-doctorant en faculté de droit et de relations intergalactiques, polyglotte accompli et titulaire d'une série de stages et d'emplois qui cumulaient prestige et recommandations. Presque 15 ans d'expérience en diplomatie l'avaient un jour propulsé au cabinet-conseil interne au Palais Impérial de Bastion, où son éducation avait passablement impressionné les recruteurs, et très vite, le gosse de pauvres qui avait voulu réussir s'était vu membre de la Cour Impériale.
Mais il avait un problème. L'Emissaire était un Twi'Lek. Sa mère, une fois n'est pas coutume, était dans les services de liaison de l'Ancienne République, et son père un membre de la résistance face à l'invasion Séparatiste. Mort au combat, il avait grandit avec sa mère, qui cumulait avec difficulté l'argent nécessaire pour les sustenter. Elle avait été virée sans préavis quand l'Empire était venu, au profit d'un humain moins qualifié. Se battant avec des petits boulots qui rapportaient peu, elle avait réussi à envoyer son fils à une université publique de bon renom malgré tout. Avec succès. Pour autant, il semblait qu'en core aujourd'hui, ce pedigree ressortait plus souvent que son simple CV, qui pourtant n'avait pas l'ombre d'un reproche.
Hey regarde, il va repasser...
Ouais, attends, attends...
Deux soldats potaches, un peu trop jeunes, se redressèrent à son approche, un air faussement sérieux. Ils attendirent qu'il soit passé pour lancer leur sempiternel blague.
Pom pom pom...
Géééé-ant vert !
Lui, Emissaire de l'Empereur Galactique, et eux, soldats deuxième classe de l'Armée Impériale... il savait malgré tout que, devant un tribunal correctionnel, ils n'auraient jamais plus qu'un blâme. Les StormCommandos d'accompagnement, eux, en revanche, faisaient bonne impression. Ils traitaient l'Emissaire avec déférence et sans animosité.
Arrivée prévue bientôt, sergent ?
D'ici 2 heures, Votre Excellence.
Parfait. Pas de quoi fouetter un chat. En attendant... il fallait qu'il le fasse.
Sergent, je vous serais gré également de prendre les matricules de ces deux jeunes gens. Il me semble que le respect est une valeur essentielle de l'Armée de Terre.
Le sergent murmurra un assentiment partiel et se dirigea vers les deux potaches. Le ton monta un peu, et le Commando dut écraser la trachée de l'un avec le plat de la main. Ca ne réglait pas le problème du spécisme impérial, non, au contraire, ça pouvait les encourager à être encore pires.
Mais bordel, ça faisait du bien de voir ça.
Sleheyron était une planète de merde. Cendreuse, avec des rais de lave jaillissant de çi et de là... et c'était sans compter la nature intrasèque de la planète. L'Emissaire ne se faisait aucun doute sur le potentiel nombre de ses compatriotes présentes ici... ni le but de leur présence. Collier au cou, une chaîne reliée à un anneau à ce dernier, parfois un anneau nasal pour les cas les plus cruels qu'il avait pu voir, des tenues légères ne couvrant que l'indécent - comme si ce qui restait visible donnait de la décence ! - et souvent trop maigres pour être convenablement nourries.
Et on l'envoyait traiter avec... ça. Avec les dirigeants de ça. Il grinça de ses dents pointues et enfila des fripes discrètes. Sur sa tunique longue sombre, il avait enfilé un ensemble de fichus, de longs foulards et de capuche longue à emmitoufler, jusqu'à pouvoir cacher son visage, les lekkus et sa tenue d'Emissaire. Deux Commandos avaient fait de même et ressemblaient maintenant à lui, bien que portant toute l'armure réglementaire. Ainsi que les armes. Au sortir de la navette, posée sur de la terre battue, presque en bordure d'un lac de magma - la chaleur était écrasante - il se couvrit le bas du visage pour éviter de respirer l'air vicié et empoisonné. Son sang froid reptilien lui permit de contrôler les battements de son coeur pour se calmer un peu.
Le palais était juste en face. D'ordinaire, il y avait une piste d'atterrissage qui comportait une dizaine d'emplacements qui menaient à une entrée. Là c'était l'inverse. Il y avait dix plate-formes individuelles qui pointaient chacunes devant une entrée différente, gardée par une paire de Gamorréens armés d'une vieille hache traditionnelle.
L'Emissaire leva la main quand les gardes levèrent leurs effets, et se porta devant eux en plissant le nez derrière son fichu. Il posa tour à tour deux sacs en toile alourdis de crédits dans leur main.
Dites à votre maître que je dois le voir tout de suite...
Direction Sleheyron
36 heures après l'assignation
L'Emissaire avait une seule envie : arriver, pour mieux repartir. Ses conseillers avaient fait montre d'une hostilité qu'il n'oserait même pas signaler à son retour. Aussi ne souhaitait-il que rentrer, se poser dans son lit les bras en croix, et ne penser à rien d'autre qu'à une mission sur un autre vaisseau. Il avait un parcours brillant. Multi-doctorant en faculté de droit et de relations intergalactiques, polyglotte accompli et titulaire d'une série de stages et d'emplois qui cumulaient prestige et recommandations. Presque 15 ans d'expérience en diplomatie l'avaient un jour propulsé au cabinet-conseil interne au Palais Impérial de Bastion, où son éducation avait passablement impressionné les recruteurs, et très vite, le gosse de pauvres qui avait voulu réussir s'était vu membre de la Cour Impériale.
Mais il avait un problème. L'Emissaire était un Twi'Lek. Sa mère, une fois n'est pas coutume, était dans les services de liaison de l'Ancienne République, et son père un membre de la résistance face à l'invasion Séparatiste. Mort au combat, il avait grandit avec sa mère, qui cumulait avec difficulté l'argent nécessaire pour les sustenter. Elle avait été virée sans préavis quand l'Empire était venu, au profit d'un humain moins qualifié. Se battant avec des petits boulots qui rapportaient peu, elle avait réussi à envoyer son fils à une université publique de bon renom malgré tout. Avec succès. Pour autant, il semblait qu'en core aujourd'hui, ce pedigree ressortait plus souvent que son simple CV, qui pourtant n'avait pas l'ombre d'un reproche.
Ouais, attends, attends...
Deux soldats potaches, un peu trop jeunes, se redressèrent à son approche, un air faussement sérieux. Ils attendirent qu'il soit passé pour lancer leur sempiternel blague.
Géééé-ant vert !
Lui, Emissaire de l'Empereur Galactique, et eux, soldats deuxième classe de l'Armée Impériale... il savait malgré tout que, devant un tribunal correctionnel, ils n'auraient jamais plus qu'un blâme. Les StormCommandos d'accompagnement, eux, en revanche, faisaient bonne impression. Ils traitaient l'Emissaire avec déférence et sans animosité.
D'ici 2 heures, Votre Excellence.
Parfait. Pas de quoi fouetter un chat. En attendant... il fallait qu'il le fasse.
Le sergent murmurra un assentiment partiel et se dirigea vers les deux potaches. Le ton monta un peu, et le Commando dut écraser la trachée de l'un avec le plat de la main. Ca ne réglait pas le problème du spécisme impérial, non, au contraire, ça pouvait les encourager à être encore pires.
Mais bordel, ça faisait du bien de voir ça.
Sleheyron était une planète de merde. Cendreuse, avec des rais de lave jaillissant de çi et de là... et c'était sans compter la nature intrasèque de la planète. L'Emissaire ne se faisait aucun doute sur le potentiel nombre de ses compatriotes présentes ici... ni le but de leur présence. Collier au cou, une chaîne reliée à un anneau à ce dernier, parfois un anneau nasal pour les cas les plus cruels qu'il avait pu voir, des tenues légères ne couvrant que l'indécent - comme si ce qui restait visible donnait de la décence ! - et souvent trop maigres pour être convenablement nourries.
Et on l'envoyait traiter avec... ça. Avec les dirigeants de ça. Il grinça de ses dents pointues et enfila des fripes discrètes. Sur sa tunique longue sombre, il avait enfilé un ensemble de fichus, de longs foulards et de capuche longue à emmitoufler, jusqu'à pouvoir cacher son visage, les lekkus et sa tenue d'Emissaire. Deux Commandos avaient fait de même et ressemblaient maintenant à lui, bien que portant toute l'armure réglementaire. Ainsi que les armes. Au sortir de la navette, posée sur de la terre battue, presque en bordure d'un lac de magma - la chaleur était écrasante - il se couvrit le bas du visage pour éviter de respirer l'air vicié et empoisonné. Son sang froid reptilien lui permit de contrôler les battements de son coeur pour se calmer un peu.
Le palais était juste en face. D'ordinaire, il y avait une piste d'atterrissage qui comportait une dizaine d'emplacements qui menaient à une entrée. Là c'était l'inverse. Il y avait dix plate-formes individuelles qui pointaient chacunes devant une entrée différente, gardée par une paire de Gamorréens armés d'une vieille hache traditionnelle.
L'Emissaire leva la main quand les gardes levèrent leurs effets, et se porta devant eux en plissant le nez derrière son fichu. Il posa tour à tour deux sacs en toile alourdis de crédits dans leur main.