- mer. 22 mai 2019 08:26
#35540
Les marches trop dures éreintaient son séant. Les coudes sur les genoux, supportant sa tête devenue trop lourde, la reine brouillait du noir. Des ordres idiots, c’était vraiment le pire maux de la galaxie. Des gens trop bêtes pour différencier les bonnes et les mauvaises choses. Prêts à sacrifier des vies pour sauver leur pureté impériale. Cette gangrène avait été initiée depuis trop d’années déjà, et il ne restait alors plus rien d’autres dans ces mondes que le métal et un semblant de commandement. Tout cela sous-jacent à un commandement ignorant de la vie. Cela l’énervait au plus haut point. Elle prit une grande inspiration et laissa retomber son dos. Des pas résonnèrent derrière elle et son buste se redressa pour voir Molotch. Mais ce n’était pas lui. Les deux agents de l’appartement, ceux qui l’avaient balancé. Sans vraiment savoir quoi. Helera détourna le regard, mais elle entendit quand même le ricanement de l’un des deux quand il passa à côté d’elle. Sa tête se releva et elle fronça les sourcils, prête à lui sauter dessus. L’autre ne s’arrêta pas et lâcha simplement :
« La prochaine fois tu resteras à ta place et tu nous apporteras des cafés. »
Son poing se serra et elle le posa sur les marches, les dents serrées l’une contre l’autre. Ses zygomatiques ressortant légèrement de ses joues sous la pression qu’elle leur imposait. Il aurait été si simple d’en faire trébucher un sur l’autre. Si facile de le pousser sur le transport qui arrivait. Son cœur battait tandis que ses yeux gris restaient fixés sur eux, leur démarche, leur visage, leur rire. Elle aurait pu faire ce qu’elle voulait d’eux, mais ne fit rien. La Force n’était pas un jouet et ne devait servir ses desseins personnels. La reine soupira de nouveau et laissa retomber sa pression. Elle hocha la tête négativement et la prit entre ses mains. De nouveau, les pas résonnèrent, mais elle ne prit cette fois pas la peine de se retourner. Pourtant ce fut Zygmunt, qui prit place à côté d’elle et récupéra sa main. Helera se redressa et tenta de lui étirer un semblant de sourire. Mais quelqu’un passa et comme deux enfants pris sur le fait, se séparèrent et posèrent leur mains sur leurs propres genoux. L’agent lui expliqua alors la suite du plan. Cela ne lui convenu pas. Aucune des phrases ne lui convenue.
« Kor’rial n’aurait laissé personne lui parler sur ce ton. La vie est beaucoup trop difficile dans l’empire. Tout est si dur ici, littéralement. Tu sais que je n’accepterai pas que l’on me mette en sécurité. Si jamais c’était le cas … »
Elle fit une pause dans son discours et tourna la tête vers la ville.
« J’ai déjà traqué pour l’empire. Je trouverai ces coupables coûte que coûte. »
Pour la suite, dans les heures qui suivirent la reine se balada seule dans la ville. L’agent avait été de nouveau réquisitionné pour fouiller l’appartement. Helera aurait pu tenter de pister quoi que ce soit avec une odeur ou un goût. Elle aurait pu voir ce que les autres ne voyaient pas. Mais non. Pas de Force, pas d’aide. Qu’ils se débrouillent alors. Elle fureta çà et là dans les quartiers alentours, sous les regards apeurés des passants à la vue de son uniforme. On aurait pu dire qu’elle sécurisait le périmètre. Voila. A défaut de faire autre chose. Trois longues heures passèrent où elle n’eut rien à faire. A méditer les mains dans les poches. Confronter ses idées, penser au-delà de leur existence pathétique. A la suite de ce temps d’attente, on les ramena sous bonne escorte au point de départ. Là encore, ils durent attendre. Aucun mot échangé depuis, parce que tout était secret. Leur relation l’était également, a-t-elle point qu’elle se demandait si elle existait. A cours terme, ce fut sans doute cela le plus difficile. On lui indiqua la salle de pause de l’agence, puis, plus de Zygmunt nulle part. Elle patienta alors sur les fauteuils prévus à cet effet. On ne lui parlait pas, elle ne parlait à personne. Seule dans un environnement où elle n’existait pas. Pire que tout. Alors elle chercha de quoi grignoter et tourna toute seule dans cet air de repos. Cherchant du regard l’agent qui viendrait la sauver de l’ennui, le voyant alors à tous les coins du bureau.
Alors ça y est ? Il ne voulait plus la voir ? Peut-être avait-il prit une décision finalement. Ou alors il voulait l’éviter pour ne pas à la prendre ? Ou alors … Non, non. Le mal de crâne était passé, pas besoin d’en rajouter. Bon, Helera n’était pas femme à attendre que le monde lui tourne atour. Elle prit les devants. Deux stim café, des viennoiseries récupérés à la salle de pause, puis partir en quête du bureau de l’agent Molotch. Là encore, elle ne savait pas où chercher parce qu’il ne lui avait rien dit. Alors elle passa dans les couloirs, regardant à droite ou à gauche. La Force guidait ses pas, alors elle avançait d’un pas tranquille. Parfois on la salua, parfois non. Une femme avec des cafés. Comme on lui avait dit, c’était sa place, alors les gens devenaient tout de suite plus enclins à reconnaître ses talents de porteuse de café. Ses pas étouffés par la moquette trop épaisse des couloirs ne résonnèrent nullement. Tel un félin, elle se déplaçait à travers l’étage. Et évidemment, c’est dans le dernier couloir qu’elle le vit. Allait-elle le déranger ? Surement. Mais personne ne trouverait étrange qu’une femme apporte du café à un agent. C’était son rôle. A travers la vitre, elle repéra la coupe blonde foncé en train de taper sur son clavier. Concentré, les lèvres bougeant au fur et à mesure que les mots défilaient. Elle sourit et toqua sur la porte pour le tirer de sa rêverie, jusqu’à ce qu’il lui dise d’entrer.
« Excuse-moi de te déranger. J’ai pensé que cela pourrait te faire plaisir. »
Elle déposa le stim café et les viennoiseries sur un coin de bureau, lui étirant de nouveau son plus beau sourire. Sans un mot supplémentaire, elle prit place sur la chaise normalement attribuée aux visiteurs. Ou aux interrogés, c’était à voir. Helera n’osa pas dire un mot par peur de le déranger, mais ce n’était pas l’envie qui lui en manquait. L’avantage de réfléchir à plein de chose, c’était que l’on n’était jamais à cours de sujet de discussion. Alors elle regardait ça et là sur les étagères, les murs, le bureau. Prenant soin de ne pas tomber sur des informations top secrètes. Remarquant à quel point le bureau était à l’égal de l’appartement. Sans fioriture. Elle tournait de gauche à droite sur sa chaise, en buvant parfois une gorgée de café, tombant le regard sur l’agent. Elle remarqua alors ses mouvements anormaux, et fronça les sourcils, se figeant sur sa chaise. Sa vision changea de plan et fixa le ventre de l’agent.
« Ce soir, je ressouderai tes côtes. Deux fêlées où je ne peux rien faire, et une autre qui doit être redressée à la base. On se voit toujours ce soir, hein ? »
Question franche pour une reine sans détour. L’avenir était incertain et elle ne savait pas où on voudrait l’envoyer. Leur appartement de la veille finalement n’était qu’un interlude. Du coup, cette question semblait la plus légitime qui soit.
« La prochaine fois tu resteras à ta place et tu nous apporteras des cafés. »
Son poing se serra et elle le posa sur les marches, les dents serrées l’une contre l’autre. Ses zygomatiques ressortant légèrement de ses joues sous la pression qu’elle leur imposait. Il aurait été si simple d’en faire trébucher un sur l’autre. Si facile de le pousser sur le transport qui arrivait. Son cœur battait tandis que ses yeux gris restaient fixés sur eux, leur démarche, leur visage, leur rire. Elle aurait pu faire ce qu’elle voulait d’eux, mais ne fit rien. La Force n’était pas un jouet et ne devait servir ses desseins personnels. La reine soupira de nouveau et laissa retomber sa pression. Elle hocha la tête négativement et la prit entre ses mains. De nouveau, les pas résonnèrent, mais elle ne prit cette fois pas la peine de se retourner. Pourtant ce fut Zygmunt, qui prit place à côté d’elle et récupéra sa main. Helera se redressa et tenta de lui étirer un semblant de sourire. Mais quelqu’un passa et comme deux enfants pris sur le fait, se séparèrent et posèrent leur mains sur leurs propres genoux. L’agent lui expliqua alors la suite du plan. Cela ne lui convenu pas. Aucune des phrases ne lui convenue.
« Kor’rial n’aurait laissé personne lui parler sur ce ton. La vie est beaucoup trop difficile dans l’empire. Tout est si dur ici, littéralement. Tu sais que je n’accepterai pas que l’on me mette en sécurité. Si jamais c’était le cas … »
Elle fit une pause dans son discours et tourna la tête vers la ville.
« J’ai déjà traqué pour l’empire. Je trouverai ces coupables coûte que coûte. »
Pour la suite, dans les heures qui suivirent la reine se balada seule dans la ville. L’agent avait été de nouveau réquisitionné pour fouiller l’appartement. Helera aurait pu tenter de pister quoi que ce soit avec une odeur ou un goût. Elle aurait pu voir ce que les autres ne voyaient pas. Mais non. Pas de Force, pas d’aide. Qu’ils se débrouillent alors. Elle fureta çà et là dans les quartiers alentours, sous les regards apeurés des passants à la vue de son uniforme. On aurait pu dire qu’elle sécurisait le périmètre. Voila. A défaut de faire autre chose. Trois longues heures passèrent où elle n’eut rien à faire. A méditer les mains dans les poches. Confronter ses idées, penser au-delà de leur existence pathétique. A la suite de ce temps d’attente, on les ramena sous bonne escorte au point de départ. Là encore, ils durent attendre. Aucun mot échangé depuis, parce que tout était secret. Leur relation l’était également, a-t-elle point qu’elle se demandait si elle existait. A cours terme, ce fut sans doute cela le plus difficile. On lui indiqua la salle de pause de l’agence, puis, plus de Zygmunt nulle part. Elle patienta alors sur les fauteuils prévus à cet effet. On ne lui parlait pas, elle ne parlait à personne. Seule dans un environnement où elle n’existait pas. Pire que tout. Alors elle chercha de quoi grignoter et tourna toute seule dans cet air de repos. Cherchant du regard l’agent qui viendrait la sauver de l’ennui, le voyant alors à tous les coins du bureau.
Alors ça y est ? Il ne voulait plus la voir ? Peut-être avait-il prit une décision finalement. Ou alors il voulait l’éviter pour ne pas à la prendre ? Ou alors … Non, non. Le mal de crâne était passé, pas besoin d’en rajouter. Bon, Helera n’était pas femme à attendre que le monde lui tourne atour. Elle prit les devants. Deux stim café, des viennoiseries récupérés à la salle de pause, puis partir en quête du bureau de l’agent Molotch. Là encore, elle ne savait pas où chercher parce qu’il ne lui avait rien dit. Alors elle passa dans les couloirs, regardant à droite ou à gauche. La Force guidait ses pas, alors elle avançait d’un pas tranquille. Parfois on la salua, parfois non. Une femme avec des cafés. Comme on lui avait dit, c’était sa place, alors les gens devenaient tout de suite plus enclins à reconnaître ses talents de porteuse de café. Ses pas étouffés par la moquette trop épaisse des couloirs ne résonnèrent nullement. Tel un félin, elle se déplaçait à travers l’étage. Et évidemment, c’est dans le dernier couloir qu’elle le vit. Allait-elle le déranger ? Surement. Mais personne ne trouverait étrange qu’une femme apporte du café à un agent. C’était son rôle. A travers la vitre, elle repéra la coupe blonde foncé en train de taper sur son clavier. Concentré, les lèvres bougeant au fur et à mesure que les mots défilaient. Elle sourit et toqua sur la porte pour le tirer de sa rêverie, jusqu’à ce qu’il lui dise d’entrer.
« Excuse-moi de te déranger. J’ai pensé que cela pourrait te faire plaisir. »
Elle déposa le stim café et les viennoiseries sur un coin de bureau, lui étirant de nouveau son plus beau sourire. Sans un mot supplémentaire, elle prit place sur la chaise normalement attribuée aux visiteurs. Ou aux interrogés, c’était à voir. Helera n’osa pas dire un mot par peur de le déranger, mais ce n’était pas l’envie qui lui en manquait. L’avantage de réfléchir à plein de chose, c’était que l’on n’était jamais à cours de sujet de discussion. Alors elle regardait ça et là sur les étagères, les murs, le bureau. Prenant soin de ne pas tomber sur des informations top secrètes. Remarquant à quel point le bureau était à l’égal de l’appartement. Sans fioriture. Elle tournait de gauche à droite sur sa chaise, en buvant parfois une gorgée de café, tombant le regard sur l’agent. Elle remarqua alors ses mouvements anormaux, et fronça les sourcils, se figeant sur sa chaise. Sa vision changea de plan et fixa le ventre de l’agent.
« Ce soir, je ressouderai tes côtes. Deux fêlées où je ne peux rien faire, et une autre qui doit être redressée à la base. On se voit toujours ce soir, hein ? »
Question franche pour une reine sans détour. L’avenir était incertain et elle ne savait pas où on voudrait l’envoyer. Leur appartement de la veille finalement n’était qu’un interlude. Du coup, cette question semblait la plus légitime qui soit.