L'Astre Tyran

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#35813
L’âtre du foyer crépitait et envoyait sur les bords du chemin de ronde pierreux des petites lueurs. Celles-ci s’élevaient dans les airs et s’éteignaient, retournant dans l’oubli et l’inexistence. Le bruit des buches craquantes emplissait le silence de la scène. Un silence que même les créatures autour d’elles ne semblaient pouvoir percer. Il n’y avait que Jeny au centre de tout. Présence repoussante et corruptrice, plus encore noir que cette atmosphère lourde. Assise en tailleur, elle respirait très peu, semblant morte. Ne l’était-elle pas alors depuis pas mal de temps déjà ? L’ombre oscillait tranquillement autour d’elle au rythme des queues enflammées du feu rougeoyant. La quiétude lui faisait du bien, le silence tout autant. Alors elle ferma les yeux et resta dans le noir complet. Son corps qui la tiraillait hurlait à son cerveau, mais elle n’écoutait plus. Prise de cet instant de calme, il semblait bien qu’elle avait trouvé l’apothéose de la tranquillité.

Mêmes si les deux jeunes femmes s’agitaient autour d’elle, Jeny n’intervint pas, les laissant cauchemarder, se déchirer elle-même. Leur esprit chétif et adolescent rencontrant alors la pure obscurité de la Force. Quelque chose qu’elle ne connaissait que trop bien déjà. Peut-être arriveraient-elles, l’une et l’autre, à voir au-delà que ce que les Sith leur proposaient. A voir au-delà que ce que les êtres vivants proposaient. L’ombre en tant que dogme, en tant que guide, en tant que purgatoire et apothéose. Une vie au gré des flots, à contempler les étoiles en se demandant laquelle allait être engloutie la première. Une vie de puissance brut et pourtant sans passion ni motivation. Une vie pourtant simple. Une vie dédiée à la mort.

Un cri attira son attention, mais elle ne bougea pas. Isabo criait de cette voix fluette et malformée. Elle la sentie même tenter de s’approcher mentalement d’elle, et Jeny la rejeta aussitôt, sans autre forme de cérémonie. Elle aurait tôt fait d’être consumée, sans avoir à précipiter sa chute. Quand elle s’approcha et qu’elle posa sa question, Jeny ouvrit les yeux. Le regard rouge derrière cette épaisse fumée.

« Non. »

Qui avait besoin de dormir quand tout son corps ne fonctionnait plus. Le repos éternel l’avait enveloppé de son manteau de grâce et de douleur. Quel intérêt alors ?

« Ils ont peur. Tout comme toi. Ils savent que toute attaque serait leur dernière. Alors ils hésitent, ils reniflent, ils avancent et fuient. L’ombre les tient en respect. »

La question porta ensuite sur la dite ombre qui se baladaient autour de Jeny. Cela la fit tourner son casque vers Isabo et la dévisagea. Un visage angélique, comme le sien jadis.

« Tu ne sais pas si tu peux demander mais tu le fais tout de même. Tu ne sais parce que tu as peur de moi. Je ne te ferai pas de mal, si c’est ta crainte. »

Elle leva sa main et la laissa flotter dans l’espace, observant la fumée qui s’en échappait. Jouant autour de ses doigts, passant de l’un à l’autre, revenait et repartait. Comme une combustion perpétuel, mais étonnamment plus vivant que cela. L’ombre semblait réagir aux mouvements de la rousse, dansant avec ses mouvements, sans pour autant jamais s’approcher. S’eu put être fatale.

« La marque de la mort, son don qui me maintien entre les deux états. Ni vivante, ni morte, mais dans une lutte perpétuelle. C’est mon compagnon d’infortune, voguant à mes côtés dans la quête finale. »

Puis elle enchaîna :

« Pourquoi es-tu là Isabo ? Qu’est-ce que Mya veut de toi exactement ici ? Tu sembles très loin de ce que les Sith peuvent être. Tu sembles ne jamais avoir tué, ni prête à le faire. Et pourtant, tu viens sur un des mondes les plus dangereux de cette galaxie. Je m’interroge à ton sujet. »
#35823
    La louve avait beau jurer ne pas l’agresser, Isabo demeurait sur ses gardes. Maintenant qu’elle voyait Vkoh d’aussi près, pourtant moins près que dans les entrailles du vaisseau, elle se demandait ce qui avait bien pu lui prendre, de vouloir lui parler, et pire encore, échanger une pensée avec elle. Elle éprouva tout d’abord un dégoût contenu, puis se ravisa. Un coup d’oeil encore, et elle finit de lui inspirer un autre être obscur, que Ranath avait pris pour habitude d’appeler le rat. Tous deux devaient être de conditions similaires, après tout, et tous devaient se livrer au même genre de meurtres. Pourtant, l’un méritait le qualificatif d’un puissant prédateur, et l’autre celui d’une vermine nuisible.

    Vkoh présenta finalement cette fumée comme un compagnon. Elle lui prêtait le statut d’entité, peut-être supérieure. Ce que la jeune Humaine ne comprit tout d’abord pas. Elle eût voulu poser d’autres questions, maintenant qu’elle se savait autorisée à le faire, mais n’en eut pas le temps.

    Pourquoi tu es là ?

    Excellente question. La rouquine se la posait à elle-même. Pourquoi je suis là ? Mais il y avait bien une réponse, un début de réponse, quelque chose à dire sur tout ceci, même si cela pouvait paraître idiot à la grande tueuse qui se trouvait devant elle. Isabo réalisait que son statut de non tueuse lui valait au moins d’être en meilleur état, pour un âge équivalent, estimait-elle.

      « J’ai … »

    J’ai commis une erreur. Entre autres, oui.

      « … demandé à Mya de m’apprendre … »

    Apprendre quoi ?

      « … à être comme elle. »

    Aïe ! Quelle idiote ! Ca sonnait comme une idiotie. La bouche d’Isabo se tordit en une grimace. Elle n’avait pas saisi toute l’ampleur de sa requête. Elle s’était liée à une Sith, avait proclamé vouloir suivre ses pas. Et il fallait croire que la Sith l’avait prise au mot, et commençait par une expérience traumatisante, en compagnie de deux êtres traumatisants. La gamine reprit, l’air un peu moins hésitant, mais davantage attristé.

      « Je voudrais être autre chose que ça … »

    D’un geste de mains de haut en bas et de bas en haut, elle se désigna.

      « Je ne sers à rien, je ne sais rien faire. Je crois avoir conscience que mon idéal n’est pas là … »

    Et par elle désignait l’Ordre.

      « … mais je ne sais pas vraiment où il pourrait être d’autre … alors … »

    Une nouvelle grimace. Son regard se posa sur le masque métallique.

      « Voilà. »

    Et une moue un peu gênée.

      « Toi, comment tu as rencontré Mya ? »
#35824
Etre comme elle. C’était dit avec tellement peu d’assurance et de conviction qu’elle doutait même que ce soit de sa propre idée. Peut-être, et même sûrement, Isabo n’était-elle qu’un pantin pour la Sith. Un de ceux qui avaient perdu la tête et qui n’en avait même pas confiance. Jeny n’avait pas bougé, parce qu’elle ne bougeait rarement. Ecoutait, simplement. Et malgré sa dernière question et toutes les phrases qui précédaient, elle était dans son esprit, dans sa tête, à réfléchir sur ce qui amenait vraiment un être aussi chétif qu’elle dans un endroit aussi dangereux.

« Mener une vie simple, sans intérêt, mais heureuse, est sans doute plus utile qu’une vie de malheur et de désillusion. »

Sortant du casque mécanique, cette phrase sonnait bizarre. Vraiment comme une sorte de déchirure dans la bonne cohérence des choses. Pourtant, Jeny y croyait fermement. Elle avait d’ailleurs rêvé autrefois, à cette vie sans intérêt aux côtés de sa sœur. Puis il lui était arrivé ces choses qui l’avaient réduite à l’état d’esclave de sa propre enveloppe. La vie qu’elle prenait aux autres futs à la fois pour soulager sa conscience et pour se redonner vie. Aurait-elle été capable de tuer Isabo ? Oui. Mais lui conseiller de se battre pour cela était vain. Car même mourir de sa main était plus enviable que vivre à sa place. Cela, elle en restait convaincue.

« L’ombre qui abrite cette planète te brisera et tu verras le côté obscure. C’est cela qui t’attend quand nous continuerons dans cette voie. Tu te penseras alors puissante et tu trouveras un but à ton existence. Il sera vain, tout comme le reste. Mais tu n’auras plus ce sentiment d’inutilité, ce faisant. »

Très terre à terre, Jeny prophétisait sa transformation avec une telle aisance, une telle sincérité, que l’on pouvait douter de la profondeur de ses paroles. Et pourtant, tout était vrai. A bien des égards, tout était vrai … Jeny garda son regard sur la petite chose, puis se concentra vers le feu.

« Quoi qu’il en soit, si jamais tu veux fuir les Sith, ne le dis à personne, et part. Sans famille, sans ami. Tu pars toi et tu ne reviens jamais. C’est le seul conseil que tu recevras de moi. »

Alors enfin elle s’intéressa à la question posée.

« Je l’ai rencontré sur Balmorra. J’étais droguée à l’époque, et je n’étais pas … comme ça. Elle m’a tabassé et laissée pour morte sur un banc devant une des rivières qui bordaient la ville. Voilà comment je l’ai rencontré. »

Elle jeta un regard derrière elle.

« Bien, nous n’allons pas tarder à reprendre la route, prépare toi. »
#35855
Les nuits sur Dromund Kaas étaient bien plus agréables qu'on ne pouvait le croire, si l'on faisait exception des prédateurs sauvages alentour, des plantes toxiques à gogo, de ce monde qui battait au rythme du côté obscur et de la compagnie franchement passable. En tout cas elle l'étaient à ses yeux et pour une raison très simple, il y faisait relativement frais. Pour un Pantoran, plus il faisait froid et mieux on se sentait, jusqu'à un certain degré tout de même. Cela donnait l'impression d'être à la maison dans un sens, une maison qui n'existait plus et qu'elle avait rejeté en même temps que le souvenir de cette douce vie quand elle y était brièvement retournée. Mais on ne se refait pas que voulez-vous.

Pendant que la moufflette rousse était allée tailler une bavette avec le sosie féminin d'un certain Seigneur Sith très célèbre, elle s'était contentée de rester sous sa tente, allongée sur le dos, les yeux fermés, tentant de trouver le sommeil sans vraiment chercher à l'atteindre. Elle entendait parfois des bribes de la conversation à l'extérieur sans y prêter trop attention, du moins au début. Et si elle entendit bien la suggestion de fuir, elle choisit de ne pas en tenir compte pour l'heure ni d'en signifier ce qu'elle en pensait. Isabo était une idiote, paumée et suivant Ranath "parce que". Une telle absence de volonté, une telle faiblesse ne lui inspiraient qu'un mépris grandissant qui était toutefois teinté d'une nuance d'empathie.

A une époque aussi elle avait été faible et indécise, sans but ni volonté, se contentant de faire ce qu'on voulait qu'elle fasse sans réfléchir ni agir de son propre chef. Ce passé honteux et traumatisant était derrière elle et, bien qu'en un sens elle continuât d'obéir aux ordres, elle savait pourquoi elle le faisait et était libre d'agir à sa guise. Et c'était volontairement qu'elle était devenue l'apprentie de la Dame Sombre. Il ne faisait pas de doute pour sa part que le moment de vérité ne tarderait pas à arriver pour la jeune fille, rapidement. Sa réaction alors constituerait une réponse suffisante pour l'apprentie, qui saurait comment réagir, dans un sens ou dans l'autre.

Elle s'endormit peu après et se réveilla quelques heures plus tard après un sommeil sans rêves. De façon assez étonnante, les ténèbres locales ne l'avaient pas encore tourmentée. Cela ne durerait probablement pas longtemps. Elle se leva et sortit de la tente pour constater que les deux autres étaient déjà prêtes. Sans un mot, elle entreprit de ranger le matériel de camping et le petit groupe repartit un quart d'heure plus tard, en silence, progressant à travers la jungle. Tout autour d'elles, les prédateurs ne les quittaient pas un instant, leurs présences invisibles et pourtant perceptibles par moments. Il était tout aussi clair que Vkoh les effrayait par son étrangeté qu'ils guettaient la première occasion pour s'en prendre à elles mais le carnage de la veille était encore suffisamment frais dans leurs mémoires animales.

Le petit groupe progressait sans vraiment savoir ou aller, se fiant uniquement aux repères visuels occasionnels et en ressentant le pouvoir du côté obscur qui les guidait dans un sens ou dans l'autre. Traîtresses, ces énergies semblaient prendre un malin plaisir à les envoyer sur de fausses pistes autant que dans la bonne direction. La matinée passa sans qu'elles ne fussent en vue de leur objectif, ce qui agaça légèrement l'apprentie. Marmonnant un juron tout bas, elle se mit à réfléchir tandis qu'elles avançaient dans la jungle, dépassant les ruines de ce qui avait dû être des millénaires plus tôt un immeuble mais n'était guère plus qu'un rez-de-chaussée actuellement.

Elles avaient pénétré dans l'enceinte de l'ancienne Kaas City, capitale du Second Empire Sith et les ruines qu'elles croisaient occasionnellement ou voyaient parfois au loin étaient tout ce qui restait de cette glorieuse cité dédiée aux Sith. Un triste rappel de ce qui avait été et n'était plus aujourd'hui qu'un lointain souvenir inconnu de la majorité des habitants de la galaxie, Sith compris. Elle-même ne le savait que par ce que son maître lui en avait dit, c'est-à dire très peu de choses. Tournant ses iris dorés vers Isabo, une idée lui vint alors, qui la fit sourire, tant par son caractère utilitaire que légèrement cruel. Elle se rapprocha de la jeune fille et tendit la main vers les ruines puis le ciel.

Ce monde vit au rythme du côté obscur. Étends ton esprit autour de toi. Ressens son pouvoir. Apprends à le reconnaître. Tu auras peur quand ça arrivera et cette peur nourrira ton propre pouvoir si tu es suffisamment forte. Trouve le Temple Noir. Ouvre-nous la voie, Isabo.

Il était probable qu'avec l'aide de Vkoh, elle aurait pu elle-même y arriver. A elles deux elles auraient conjugué suffisamment de puissance brute et de maîtrise pour plier les énergies sombres à leur volonté et obtenir des réponses, si infimes soient-elles. Mais Isabo devait apprendre. Elle devait connaître les dangers du côté obscur tout autant que ses attraits, comprendre combien était attirant son chant des sirènes et ce qu'elle pouvait y gagner, pour peu qu'elle rejette ses ridicules appréhensions. C'était un test, visant à vérifier qu'elle avait à la fois les compétences pour servir l'Ordre, l'ambition en elle qui ne demandait qu'à s'éveiller et le potentiel pour s'en servir.

Vkoh, nous allons former un cercle de protection autour d'elle. Il est possible qu'elle attire involontairement les prédateurs en concentrant le pouvoir de la Force sur elle. Il vaudrait mieux qu'on reste attentives.

Et tandis que la possible future apprentie se mettait au travail, Varadesh se mettait à tourner autour d'elle, à quelques mètres, main sur la poignée du sabre laser pour le moment éteint, prête à découper tout ce qui tenterait de les attaquer.

#35883
    Elles marchaient toutes les trois de bon pas. Tout était nouveau pour Isabo. Elle avait posé le pied sur bien des planètes, mais celle-ci ne ressemblait à aucune autre. Il y avait cette odeur, à laquelle elle n’arrivait pas à s’habituer. Il y avait son atmosphère étouffante. Et le regard écrasant d’une entité toute puissante, méconnue, dissimulée là quelque part. Autant de sensations qui ajoutaient au paysage un petite note surréaliste. Alors, quand Darth Varadesh se tourna vers elle, Isabo sursauta. À la demande, somme toute, simplement formulée, la jeune femme hocha positivement la tête. Il ne s’agissait que d’une simple exploration mentale, elle savait comment procéder. Mais elle ne savait pas, et ignorait totalement que la chose fut possible, qu’elle allait s’exposer à d’invisibles dangers.

    La rouquine se concentra. Elle aurait certainement dû s’asseoir mais préféra rester debout, une erreur qu’elle paierait rapidement. Elle ferma tout naturellement les yeux, comme ses paupières closes permettait une meilleure visualisation de son environnement sensitif. La Comtesse était habituée à suivre, par la pensée, les êtres vivants. Trouver un lieu, un indice sur un lieu, était un exercice relativement nouveau. Elle ne savait en réalité pas quoi chercher, mais se concentra néanmoins. Comme on le lui avait expliqué, elle tentait de s’ouvrir au Côté Obscur.

    Elle se trouvait être le point central. D’elle-même émanait un courant, à peine perceptible. En discerner les contours fut la première épreuve. Elle. C’était elle. Elle constata rapidement que son être entretenait de nombreuses interactions avec … elle ne savait pas. Il y avait quelque chose là. Elle ressentait ses camarades, fortes, et toutes proches. Elle sentait la présence des animaux, en retrait. Mais entre ces deux mondes, une multitude de choses. C’était vivant, mais pas toujours. Ce qui était vivant vibrait doucement. Et ce qui ne l’était pas, dormait en silence. La jeune femme prit rapidement conscience que ce qu’elle observait alors n’était autre que la loi fondamentale de la nature. Tout est relié. La Force. Une Force obscure avec laquelle ses deux consœurs s’accordaient à merveille. Et tout baignait dedans. Tout.

    Une vibration, à droite, attira aussitôt l’attention de la novice. Elle pivota sans réfléchir, bien que ce fut inutile. Ce qu’elle vit en pensée la terrifia. Cela n’avait pas de forme, pas de couleur. La peur monta en elle. Une panique presque totale. La chose fondit sur elle. Instinctivement, Isabo esquissa un pas de recul, glissa et trébucha en arrière. Elle se rattrapa de justesse, rappant sur la roche la paume de ses mains. Les yeux de nouveau ouverts, il n’y avait plus rien. Mais l’expérience lui laissait une sensation désagréable. Et son cœur qui tambourinait gardait le souvenir de sa frayeur.

    Isabo ne put que articuler quelques mots, à voix basse.

      « Je sais pas … j’ai … euh … vu quelque chose … par là … »

    Impossible de dire quoi. Impossible de dire où se trouvait le temple noir. Mais cette chose rôdait désormais autour d’elle. Elle ressentait sa présence aux portes de son esprit, trop faible pour l’aventure.
#35925
Un test. Plutôt un suicide pour cette gamine dénué de tout sens de la Force. Jeny ne croyait pas en sa capacité à éviter le danger et savait qu’elle ne ferait pas la différence entre le mal et le mal profond. Alors sera-t-elle bientôt un jouet du côté obscur, comme tous les autres. La jeune femme grogna sans mot dire cependant, gardant pour elle ce qu’elle avait en tête. Ce n’était pas ce pourquoi on l’avait envoyé. Si Isabo revenait totalement détruite, ce ne serait pas de sa faute. La rousse se concentra après leur petite marche aux premières lueurs du jour. Marche qui s’était soldé par la simple conclusion qu’elles ne savaient pas où aller. Vraiment ? Jeny sentait les énergies du temple aussi clairement qu’elle voyait les étoiles dans le ciel. Elle n’avait pas besoin non plus de ses yeux pour sentir sur elle le rayonnement obscure qu’il projetait. Alors Isabo se laissait aller là bas, dans cette Force trop puissante pour son petit esprit. Jeny attendit quelques minutes les bras croisés jusqu’à ce que cela perturbe sa bonne santé. Les énergies obscures tentaculaires tournaient autour et menaçait de plus en plus de leur pointe porteuse de mort.

Les traits du visage de la gamine changèrent, dans le même temps que ceux de Jeny. Et elle rouvrit les yeux pour montrer une direction. Alors sans prévenir, Jeny lança ses amies de ténèbres à travers la forêt, déchiquetant tout sur leurs passaages. Les plantes, les animaux, la roche … Un passage de plusieurs mètres d’épaisseur fut déchiré à travers la forêt. S’il y avait eu quelque chose de physique, il n’en était plus. S’il y avait autre chose, alors elles allaient s’y précipiter.

« J’ouvre la marche. »

Pas de discussion aucune, elle s’engoufra à travers le trou d’où tombaient encore des feuilles calcinées et où crépitaient la douleur de la végétation. Elle était trop impatiente de découvrir ce temple qui l’appelait et d’y retrouver enfin l’ombre tant promis. Isabo devrait marcher droit jusque là. Varadesh … ferait bien ce qu’elle veut. Pendant une heure supplémentaire, elles marchèrent dans la direction indiquée par l’humaine aux cheveux de feu. Et pendant une heure, Jeny ne pipa pas mot. Son esprit était ailleurs. A droite, à gauche, en haut … A travers les animaux qui les regardaient comme un festin, ou plus loin encore, vers l’étoile qui les attirait. Par moment, elle lançait ses forces tentaculaires dans une direction, sans en prévenir ses collègues. Elle y repoussait le danger avant qu’il ne se produise, tuant sans vraiment tenter de trouver un compromis. La forêt était alors devenue plus dense et il fallait passer sous des troncs, à travers des épaisses branches, entre des pierres. Crapahuter sur les hauteurs et descendre sans se casser une jambe. Mais le jeu de mort en valait la bougie crépusculaire. Au terme de cette heure de marche, elles arrivèrent tous trois devant un a-pic qui descendait sur plusieurs mètres en contrebas. Une chute mortelle qui donnait un aperçu d’une énorme bâtisse. Comme érigé à travers la carrière, parsemé d’énorme statue dont on ne distinguait plus clairement les traits. Derrière un immense escalier de pelerinage. Le temple s’ouvrait à elles.
#36533
Ce qui s'était passé lui semblait à la fois une bonne et une mauvaise chose. Il était évident que trouver une structure aussi imprégnée du côté obscur que le Temple Noir n'aurait pas été difficile pour Vkoh et elle, encore que vu comme ce monde en était saturé, c'eut pu être plus compliqué que prévu. Mais le but, à ses yeux, en venant ici, n'était pas uniquement le temple ni d'obéir à la volonté de son maître. Le but était également de tester la petite chose qui les accompagnait, de la pousser dans ses retranchements et de voir de quoi elle était capable, quelles étaient ses limites et à quel point elle était fidèle au Code Sith. Et à en juger par le résultat, c'était plutôt mitigé pour le moment.

Isabo avait bel et bien su s'ouvrir à la Force et senti le véritable pouvoir du côté obscur, ce ronronnement si perturbant par sa fausse douceur, qui vous évoquait les caresses d'un amant tout autant que celles d'une lame contre la peau. Elle avait su s'en servir pour distinguer au moins vaguement la direction à emprunter pour atteindre l'objectif. Mais alors qu'elle aurait pu se délecter de ce pouvoir, le laisser la submerger juste assez pour réaliser combien il était suprême, elle avait instinctivement reculé, craintive. La peur était une bonne chose car les Sith s'en nourrissaient, comme toute émotion qui soit. Mais d'y succomber, de la laisser prendre le contrôle, c'était une autre histoire.

Il fallait toujours garder le contrôle en toute chose, rester le maître en toute circonstance. Un Sith dominait tout et tout le monde, il ne se laissait pas dominer par qui ou quoi que ce soit. Sa raclée récente sur Mirial lui avait au moins permis d'intégrer ça à la dure. Et la jeune humaine semblait pourtant constamment avoir peur de tout. Il fallait qu'elle s'endurcisse ou elle ne serait guère utile. Et ce qui ne servait à rien pour l'Ordre ne valait pas la peine qu'on s'y attarde, bien qu'à ce sujet, il était évident que ce ne serait pas Varadesh qui déciderait.

Ces considérations furent toutefois rapidement mises de côté lorsque, avec la subtilité qui la caractérisait tant, Vkoh s'occupa de prendre la tête du groupe de marche en explosant tout devant elle via un déchaînement de ses étranges pouvoirs. Pour tout les défauts qu'elle pouvait avoir - dont celui de devoir vivre en permanence dans une armure comme un célèbre Sith avant elle - on ne pouvait pas nier son efficacité mortelle. Parfois, un bon coup de pied dans la fourmilière réglait tout les problèmes après tout. Une nouvelle longue marche s'ensuivit dans un silence de plomb, uniquement perturbé lorsque la meneuse désintégrait tout obstacle devant elle avec une sinistre efficacité. Enfin, elles débouchèrent sur une large vallée ouverte ou se dressait leur objectif : le Temple Noir.

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Pas très rassurant faut avouer.


A quelques mètres plus bas s'étendait une large avenue parsemée à gauche et à droite de nombreuses statues hautes de plusieurs mètres. Le temps en avait détruites certaines et érodé considérablement la plupart sans toutefois réussir à enlever l'impression désagréable qu'elles véhiculaient. Les statues représentaient des hommes et des femmes qui se tenaient debout mais voûtés, têtes baissées et yeux fixés sur le sol dans une posture de soumission et servitude. L'édifice lui-même était une grande ziggourat dont les extrémités du toit étaient autant de crochets dirigés vers le ciel, comme s'ils cherchaient à le saisir de leurs pinces avides.

Ici et là, des torches étaient allumées, plantées à même le sol ou bien reposant à l'intérieur de lanternes. Le feu qui y brûlait était d'une couleur violette tout sauf naturelle et on pouvait même distinguer - ou du moins croyait-on le voir - des flammes à quelques mètres du sol le long de la grande avenue qui menait jusqu'à l'entrée du temple. Et, évidemment, un certain nombre de squelettes étaient éparpillés tout autour de la structure, de l'avenue et de la vallée plus généralement. Bien qu'ils fussent trop vieux pour qu'on puisse déterminer de quelles races ils provenaient, la plupart étaient clairement humanoïdes, bien qu'il y en eut quelques-uns quadrupèdes ou d'une constitution visiblement animales.

C'était à bien des égards un avertissement des plus limpides, nombreux avaient été ceux à vouloir piller et violer le temple mais aucun n'avait été près de réussir. Le Temple Noir restait un monument du côté obscur et à ce titre, ne livrerait rien de son plein gré. Comme toute chose qui en valait la peine, il ne pouvait être obtenu que par la sueur et le sang, par le conflit, par les mérites. Et qu'existait-il de plus digne d'arracher ses secrets que les Sith ?

Magnifique. Impressionnant. Incroyable. Allons-y.

Dromund Kaas lui avait semblé d'entrée de jeu un monde aussi incroyablement dangereux mais pas moins fascinant que la défunte Korriban. Le Temple Noir lui rappelait la Vallée des Seigneurs Noirs mais comme si elle avait retrouvé toute sa terrible gloire. Tant de pouvoir latent, de malfaisance impie, tant de potentiel brut qui se déversait en volutes de toutes les pores du bâtiment vénérable. Le temple dominait le paysage comme un témoignage de l'inexorable volonté des Seigneurs Sith : peu importe le temps et les épreuves, tout ce qui est bâti par l'Ordre est éternel et tout-puissant. Ici, elle pourrait obtenir de quoi permettre l'épanouissement de l'Ordre. Ici, elle pourrait trouver le pouvoir nécessaire pour briser ses chaînes.

Ici, elle trouverait un moyen de se libérer de l'emprise de Ranath sur elle.

Perdue dans ses sombres pensées, rendue comme euphorique par les sombres pouvoirs qui agitaient l'air autour d'elles, elle ne prêtait même plus attention à ses compagnes, attirée par les grandes portes à l'autre bout de l'avenue et par les promesses qui l'y attendaient au-delà. Esquissant un sourire aussi inquiétant que charmant, la Pantoran dévala les quelques mètres les séparant du sol et commença de remonter la longue avenue, comme l'avaient fait les Sith depuis que des millénaires plus tôt, l'Empereur Sith l'avait fait. Au bout de ce chemin l'attendait sa récompense... Ainsi que de nouvelles épreuves. Déjà, à leur approche, les esprits liés et emmurés à l'intérieur s'agitaient, sentant venir des profanatrices, des réceptacles, des enveloppes à posséder.

Et plus dangereux encore, s'éveillaient les plus grands ennemis de l'Empereur qui avaient été enterrés à l'intérieur, leurs secrets et pouvoirs condamnés en même temps que le temple ne fut scellé. Leurs esprits incapables de trouver la paix dans le Chaos tant que leur soif de vengeance ne serait pas assouvie, ils s'employaient déjà à ranimer leurs esclaves afin de défendre leurs sépultures tandis que, plus loin à l'intérieur du temple, les Prophètes du Côté Obscur attendaient que ne viennent à eux ces intruses. Tout avait déjà été vu et prémédité, tout était acquis et certain. Ce qui se passerait devait advenir car c'était la volonté du côté obscur. Et eux en étaient les humbles dévots et serviteurs.

Encore inconscientes de tout cela (ce qui n'allait probablement pas durer), le trio s'était rassemblé devant l'entrée du temple, examinant les alentours et l'édifice lui-même. L'apprentie caressait le métal richement décoré et stylisé, curieuse. Les portes semblaient n'avoir aucune poignée d'aucune sorte, si bien qu'il semblait impossible de les ouvrir. Elle soupçonnait que pas même une pression de la Force ne puisse les ouvrir. Peut-être fallait-il agir autrement. Ou bien fallait-il tenter de forcer leur ouverture. Elle jeta un regard interrogateur aux 2 autres et haussa les épaules. Avaient-elles une solution ? Ou un commentaire à faire peut-être ?
#36639
    L’endroit était effrayant. Isabo réalisait que toute la planète était terrifiante. Il ne devait pas exister sur ce sol un seul endroit réconfortant. Le noyau même de l’astre lui paraissait désormais gangréné. Bien loin de nourrir ses ambitions, l’aura de Dromund Kaas poussait la jeune Humaine à se recroqueviller, et à ériger du mieux possible une barrière entre elle et le reste du monde. Vkoh et Varadesh, elles, se délectaient de cette obscurité omniprésente. C’était un jeu, un terrain de jeu. Isabo n’y trouvait rien de plaisant. Cette planète lui donnait la nausée. Elle se sentait épiée.

    La Pantoran inspectait déjà la porte, suivie de près par Vkoh. La rouquine, quant à elle, s’arrangeait pour ne jamais se trouver trop en retrait, trop loin de ses deux gardiennes. Ouvrant grand les yeux, elle observait les alentours, détournait souvent le regard d’un cadavre encore trop identifiable à son goût. Tout n’était qu’os, mais elle croyait encore voir la chair des victimes du temple attachée au squelette. Elle ne savait si l’odeur même de l’endroit était réelle, ou inspirée par la vilenie des Sith passés.

    Isabo savait ne rien trouver de bon pour elle ici. Ni puissance, ni connaissance, ni révélation. Rien du tout. Elle savait quoi faire pour l’Ordre. Mais pas ici. Sur Dargul. Elle savait comment servir le Maître, et ne comprenait que peu l’intérêt de sa présence ici. Elle admettait avoir elle-même réclamé à Ranath le partage de son savoir. Elle regrettait désormais, et en payait un prix jugé exorbitant. C’était trop tard néanmoins. Il lui fallait survivre à tout ceci, et rentrer vivante au manoir. La mission lui semblait impossible.

    Varadesh jeta un coup d’œil par dessus son épaule. La porte restait close. Isabo releva le nez.

      « Un sabre ne pourrait pas la percer ? »

    N’était-ce pas l’arme des Sith, le sabre ?

    Avec une minutie presque excessive, la jeune femme décrocha l’arme du Maître de sa ceinture. Elle vérifia le tenir dans le bon sens et pressa le bouton d’activation. La lame se déploya en ronronnant, répandant son halo violacé autour d’elle.

      « Je … je peux ? »

    D’ordinaire, elle aurait tout fait pour ne pas entrer. Mais elle savait ne pas pouvoir échapper au supplice, alors autant participer à sa mesure et selon ses moyens. La novice n’avait pas encore conscience qu’il pouvait être difficile de maintenir la lame d’un sabre laser au travers d’une paroi métallique de cette envergure.

    Une fois validation obtenue de ses comparses - si validation elle obtenait - la Comtesse, tenant le sabre à deux mains, inclina la lame à l’horizontale, pointée vers la porte, et amena le laser au contact du métal froid qui se mit à chanter.
#36684
Le temple s’ouvrait à elle, immense structure inerte parsemé de torches tribales créatrices de lueurs démoniaques et spectrale. De part et d’autres du chemin terreux, des cadavres étaient mutilés en guise d’avertissement. Des pendus se balançaient, le corps transpercé de plusieurs pieux. Ces mêmes pieux qui faisaient le chemin jusqu’au temple et la prison des châtiés. Jeny continuait à ouvrir la marche, les sens à vif et le corps en pleine effervescence. Elle sentait ce tambour qui dans son torse cognait la chamade à mesure qu’elle s’approchait. Car au fond de cette prison de pierre, il y avait une obscurité si ancienne et si puissance, qu’elle en était naturellement attiré. Elle pensait apercevoir le pouls ténébreux qu’elle recherchait tant, la quintessence du mal à son état le plus primitif. Un temple érigé à l’honneur des premières pulsions. Oui, cela devait être cela. Jeny jeta un coup d’œil aux statuts qui la toisaient et continua son chemin jusqu’aux portes antérieures. Vkoh ne s’attarda pas aux enluminures qui la couvraient, mais plutôt aux inscriptions qui y étaient marquées. Ou ce qu’elle pensait en être. Impossible d’y lire quoi que ce soit cependant, elle posa ses deux mains gantées contre le métal et le bout de son casque.

Les yeux désormais fermés, elle laissait l’enivrante atmosphère parcourir son corps et bercer son esprit. Si bien que l’ombre qui se dégageait d’elle semblait tressaillir, comme une fréquence perturbée. Elle resta contre la porte et faillit même perdre pied, tomber dans une transe que seule sa comparse bleu connaissait. Mais il était trop tôt pour cela. Le bruit du sabre laser vint de plus perturber sa concentration, tandis que la petite rousse la plongea contre le métal. Jeny s’en désintéressa aussitôt et fit volteface, laissant les deux femmes crocheter la serrure. Dans un silence monacal, elle se rendit vers un des pendus au visage déformé par la peur et croisa les bras. Son regard rougeâtre parcourait lentement chaque persel de son corps, vidé de toute son essence. Peut-être même comme elle le faisait en absorbant la vie. Un temple à la gloire du tout premier meurtre, de la première heure des Sith. Un pacte de sang. Elle se retourna vers la porte et s’y dirigea, toujours solidement fermée.

« J’ai besoin de ta main », demanda-t-elle à la bleu, faute de pouvoir toucher à Isabo.

Si jamais elle le lui donnait, Jeny en aurait dégainé sa dague et placé au centre de sa paume. Du reste, il n’y avait pas besoin de beaucoup d’explications, et elle ne trancherait pas sans son consentement. Peut-être ne trancherait-elle-même pas. La décision lui revenait, mais pour ouvrir un temple Sith, il fallait se plier aux règles de son détenteur et survivre aux pièges qui s’y trouvaient. Un rite du sang.
#36733
Il y avait une délicieuse sensation à ressentir en se disant qu'elles allaient violer la sinistre paix de ce sanctuaire en fracturant les portes gigantesques. Immense, malveillant, imposant, le Temple Noir les dominait toutes les trois de son invincibilité et semblait se gausser de leurs frêles silhouettes. Ou peut-être n'était-ce qu'une impression délibérément voulue par l'Empereur Sith lorsqu'il en avait ordonné la construction ? Quoi qu'il en soit, un frisson traversa la Pantoran en songeant aux trésors à l'intérieurs, aux savoirs et pouvoirs enfermés, cachés aux yeux du monde et jalousement protégés. Combien elle pourrait en retirer une fois à l'intérieur la grisait considérablement et ses yeux d'or luisaient d'une lueur avide de mauvaise augure.

Elle n'avait pas remarqué que Vkoh s'en était allée examiner les squelettes et autres cadavres pourrissants parsemant la grande voie centrale jusqu'aux portes mais le vrombissement du sabre laser les fit revenir toutes les deux au présent. Tournant ses yeux dorés vers l'humaine timide et à moitié terrifiée, Varadesh songea que même une arme aussi prodigieuse ne serait guère efficace. Elle n'aurait pas été étonnée que toute la structure était enchantée par les sortilèges et magie Sith, compliquant la tâche d'éventuels intrus. Mais l'idée en valait une autre et ce fut d'un hochement de tête silencieux qu'elle offrit son assentiment à la rouquine.

La lame violette rencontra le métal inconnu des portes et le grésillement caractéristique leur perça les oreilles tandis que le sabre d'énergie tentait de percer à travers la couche épaisse. Il sembla dans un premier temps que cela marchait mais, lorsque Isabo enleva le sabre de là, elles purent voir que l'ouverture béante, bouillante sous la chaleur, refroidissait à grande vitesse et se refermait sous leurs yeux étonnés. Visiblement, elle avait vu juste sur les propriétés magiques de cet endroit. La jeune femme semblait quelque peu dépitée par son échec, ou bien était-ce dû à la peur qu'elle sentait clairement émaner d'elle. Cela lui arracha un léger soupir. La peur était compréhensible dans un tel lieu mais il fallait qu'elle la combatte ou elle en finirait enchaînée par celle-ci.

C'était une bonne idée, à défaut d'avoir fonctionné tu auras tenté ta chance.

Sa coreligionnaire revint à leurs côtés, tendant ses mains gantelées vers l'apprentie, ayant visiblement elle aussi sa propre idée sur la manière d'ouvrir. Après une brève hésitation, elle accepta et tendit sa main gauche paume exposée dans les gants de l'autre. Bien que cela n'eut rien d'expressif, elle ne put s'empêcher de se remémorer leur dernière rencontre avant ce périple et de ressentir quelque regret à nouveau en observant le casque indéchiffrable qui remplaçait le visage de Vkoh. C'était un tel gâchis et en même temps une bonne leçon sur les dangers du côté obscur. Il fallait être prêt à tout offrir, tout sacrifier.

La dague apparut prestement contre sa peau bleutée et il ne lui fut pas difficile de comprendre ou elle voulait en venir. Le sang était la clé dans nombres de rituels Sith. Le sang portait la vitalité d'un être, sa force, il déterminait sa valeur et recelait la puissance cachée. L'offrir c'était accepter le tribut nécessaire pour avancer sur la voie de la grandeur. Et au bout de cette voie, la liberté, le pouvoir, l'accomplissement et bien plus encore. Croisant le regard de Vkoh - enfin possiblement, dur à dire avec le casque - elle donna son assentiment d'un signe de la tête et la lame plongea, perçant sa peau délicate et lui arrachant un bref grognement de douleur. Alors que le sang coulait de la blessure légère, elle laissa les mains gantées presser sa paume contre les portes et se glisser sur la pierre en un cercle qui se répéta jusqu'à tapiner de sang une partie de la porte.

Il lui sembla alors que quelque chose se produisit. Les portes semblèrent soudainement devenir plus fluides, presque opaques, comme si elles étaient transparentes d'une certaine façon. Peut-être l'offrande sanglante les avait-elle rendues plus sensibles à une influence extérieure, ne serait-ce que brièvement. Si tel était le cas, il fallait agir sans perdre de temps avant que cet avantage n'eut disparu. Avisant Isabo de nouveau, elle lui montra de la tête la surface rouge sang avant de s'écarter d'un pas, profitant pour passer un bandage rudimentaire mais efficace sur l'incision pratiquée.

Maintenant tu devrais pouvoir ouvrir. Plonge ton sabre contre la zone consacrée par mon sang et perce le blindage.

Un objectif qui fut couronné de succès quand, bon gré mal gré, elle s'exécuta. Enfin un grondement retentit, semblable à un battement de cœur et les portes s'ouvrirent lentement devant elles. On n'y voyait goutte à l'intérieur, le temple semblant complètement englouti par l'obscurité qui y régnait. Prenant en main son propre sabre laser qu'elle alluma, l'apprentie entra la première, suivie de près par ses compagnes d'infortune. Quoi qu'il allait se passer maintenant, elles étaient entrées.

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Plus loin dans le temple, des silhouettes encapuchonnées vêtues de robes et de capes en étoffe lourde observaient les intruses pénétrer à l'intérieur, fondues dans les ombres et sises sur les gradins en hauteur, tels des juges des enfers surveillant l'arrivée d'âmes en peine avant leur passage dans l'au-delà. Bien que leurs tenues étaient d'une certaine élégance, elles étaient abîmées par le temps et l'usage, trouées et miteuses pour la plupart. Seules les capuches rabattues sur leurs visages semblaient avoir été préservées et leurs yeux luisaient d'une flamme sombre.

Comme nous l'avions prévu, les voici.
Et pourtant, il y a déjà un changement.
Le sang a été versé mais pas celui que nous avions vu.
La vision n'est plus aussi claire mais le chemin parcouru reste le même.
S'il y a un changement, l'ensemble peut-il subsister tel quel ?
C'est Sa volonté qui nous guide. La reine a envoyé ses pions tandis que le roi observe sa cour danser pour lui.
Nous avons vu. Cela arrivera. Tel est le destin.
La main qui tisse les fils du destin devrait ne pas oublier que ce qu'elle crée, d'autres peuvent le rompre.
Il y a un rôle pour tous. Il revient à chacun de le jouer comme il se doit.
Que l'épreuve commence, que les morts s'éveillent et que les faibles tombent.

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On n'y voyait décidément goutte ici. Seules les lueurs de leurs sabres laser leur permettaient de voir vaguement autour d'elle et encore, pas bien loin. Ce qu'elles pouvaient discerner du hall d'entrée n'était que vagues contours et autres lointaines formes indéfinies. Continuer à une cadence aussi lente que ne l'imposait leur progression à l'aveuglette risquait de rendre très longue leur exploration du temple. Et plus longtemps elles resteraient, plus dangereux ce serait. Pourtant, à peine eurent-elles fait quelques pas prudents à l'intérieur que les portes derrière elles se refermèrent avec fracas. Un rapide examen permit de se rendre compte qu'elles s'étaient verrouillées et qu'il n'y avait visiblement aucun moyen de les rouvrir. Voilà qui annonçait la couleur.

Repoussant les aiguillons de la peur et la nervosité qui tentaient de se frayer un chemin dans sa tête, Varadesh reprit sa progression lente et prudente. Alors qu'elles semblaient émerger du hall d'entrée à la section suivante du rez-de-chaussée, des torches s'allumèrent partout autour d'elle, offrant une vision bien meilleure de leurs alentours immédiats. Elles se tenaient dans une large pièce aérée. Au-dessus de leurs têtes, le plafond était si haut qu'il en était invisible. La lumière des torches permettait de réaliser que de nombreux étages existaient plus haut et qu'il n'y avait aucun vrai mur ou délimitation permettant de cacher ces étages supérieurs. Mieux valait ne pas se retrouver acculé là-haut si on voulait éviter un grand plongeon dans le vide et une mort brutale.

L'atmosphère vibrait de pouvoir, de menace sourde et d'un silence pesant. A part les flammes des torches et les crépitements du bois qui y brûlait - sans qu'il ne fut permis de comprendre comment le bois des torches, pourri, ne se désintègre pas rapidement - il n'y avait aucun son ni bruit dans le coin. L'endroit semblait mort et abandonné. A une quinzaine de mètres devant elles se dressait une grande statue représentant quelque Seigneur Sith des temps anciens qu'il était impossible d'identifier ou de reconnaître. Le temps avait égaré un grand nombre de connaissances sur les premiers des Seigneurs Noirs d'après l'exil sur Korriban puis Dromund Kaas.

Le plus intéressant restait toutefois le grand nombre d'escaliers et portes partout aux extrémités de la pièce. Tant de possibilités, de chemins à emprunter, de tombes à explorer, de savoirs à s'accaparer. Et pourtant, les Prophètes qu'elles étaient venues consulter restaient invisibles et introuvables. Étaient-ils vraiment là quelque part ? Ou étaient-ils tous morts ? Ou bien avaient-ils fui ces lieux depuis la mort de l'Impératrice tant d'années auparavant ? L'apprentie réfléchissait aux implications potentielles de telles choses lorsqu'elle ressentit une perturbation dans la Force alentour. Tournant la tête de droite et de gauche, elle remarqua alors avec stupeur que le sol était couvert de squelettes et d'ossements épars. Comment avait-elle pu ne pas les voir plus tôt ?

J'ai un mauvais pressentiment...

Qui devint réalité lorsque, quelques instants plus tard, les raclements contre le sol de marbre leur indiquèrent que nombre de squelettes se relevaient lentement, avec une majesté déconcertante et effrayante, tournant leurs crânes sans orbite vers les intruses, levant épées et boucliers anciens avant d'avancer vers elles, des flammes meurtrières dansant dans leurs crânes. Cela avait au moins le mérite de leur apprendre que les résidents du temple n'avaient pas disparu. Ou bien les Seigneurs Sith endormis là s'étaient-ils réveillés et avaient-ils été mis en colère par ces étrangères.

Bon, je pense qu'ils ne voudront pas baisser leurs armes.

Il y avait déjà une dizaine de squelettes relevés et ils allaient se jeter sur elles sous peu. Portant son sabre en position de défense, levé devant elle, Varadesh sourit faiblement, ses yeux dorés scintillants. Rien de mieux pour garder ses réflexes et s'entraîner que des mannequins de combat pareils.
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