L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Helera Kor'rial
#35850
La reine l’observait, tranquillement, les mains présentées au feu de l’âtre comme une supplique insistante d’un malheureux faisant l’aumône. Ce qu’elle attendait, c’était la chaleur. Ses pouvoirs étaient concentrés au maximum sur un moyen de se couvrir du froid, et les petits trous dans la combinaison n’aidèrent pas. Pire encore, elle n’avait plus l’impression de sentir ses pieds. C’était dommage, elle en avait besoin. Les rapprochant encore du feu, elle espérait pouvoir pallier à tous ses problèmes à la fois. Le voyageur quant à lui ne semblait en être particulièrement offusqué, malgré les énormes épaisseurs qu’il portait sur le dos. Il parla pour lui-même, se décrivant alors comme le fruit de ses propres pérégrinations. Helera doutait qu’il soit réellement humain, mais plutôt une représentation de son propre esprit. Nelvaan n’abritait que très peu d’humain. Le fait est que la planète était perdue et pour ainsi dire isolée n’allait pas en sa faveur. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle pense, elle sentait être épiée constamment, même dans son antre intérieur.

Elle savait qu’il savait à quoi elle pensait. Plus rien n’était en sa possession. Tout lui appartenait, à ce voyageur de l’âme sans limite avec la sienne. S’en était presque oppressant de se savoir à ce point épié. Et pourtant… Pourtant elle tenta rien pour le virer et laissa son flux de penser se mêler au sien. Un échange mono sens, puisqu’elle ne sentait absolument rien.

« Elle m’a fait appeler dans la caverne des élus. J’ai de bons espoirs de croire que c’est bien cette caverne dont il est question. Je ne crois pas aller plus haut encore … Peut-être trouverais-je en ce lieux la réponse à son appel. Peut-être est-ce vous le sujet ? Je ne sais pas. »

Le moment présent et l’articulation de ses pensées. C’était inutile, en l’état, mais elle le fit tout de même, tant que sa voix résonnait à travers l’immense grotte.

« Je n’attends rien de la grande mère que de continuer à porter sa sagesse en guide. Que devrais-je attendre d’autres ? Elle m’a appelé, je suis venue. Tout comme elle est venue jadis quand je lui ai demandé aide et conseils. J’aime à croire que notre coopération dépasse nos existences et que nous sommes liées par autre chose que de simple pensées. »

La reine étira un sourire timide. Ses lèvres bougeaient toute seule et grelottait derrière son manteau.

« Et vous, que faites-vous ici depuis tout ce temps ? »
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By Discipline
#35918
    Il ne répondit pas, pivota brusquement vers l’entrée de la caverne. Le courant d’air que provoqua son geste souffla un instant les flammes crépitantes, qui timidement se gonflèrent à nouveau sur les braises.

      « Regardez ! »

    Les longs doigts de l’inconnus désignaient, là dehors, une forme sombre. Là où normalement se tenait le précipice et la falaise abrupte, semblait désormais s’étendre une plaine gelée. Et cette tâche anthracite, en plein blizzard, aux contours rendus incertains par la neige et le vent.

      « Il vous attend … »

    La voix se fit plus grave encore, plus lointaine. L’homme se redressa, croisant les bras sur son torse tandis que l’Humain plissait les yeux pour apercevoir la silhouette.

      « Allez … »

    Le ton la poussait vers la sortie. Il la mettait dehors, calmement, par sa seule pensée. Alors qu’Helera s’avançait vers cette ombre, le vent se mit à souffler moins fort. Il emmenait avec lui de lourds flocons, plus gros encore et plus lourds, mais plus lents. La forme dehors se mit en mouvement, elle s’approcha de l’Humaine, un pas après l’autre. Quatre pattes, un museau, de la fourrure noire. Un loup, gigantesque. Il se mit à hurler, à japper, et s’élança à contresens, tournant le dos à la caverne. La falaise, la montagne, tout avait disparu. Aux pieds d’Helera s’étendait la lande enneigée, bordée de forêts et de collines. Derrière elle, la grotte se terrait dans un amas de rochers couverts de glace. Le feu, à l’intérieur, s’était éteint, et l’homme avait disparu.

    Le loup s’arrêta, fit demi tour, vint tourner autour de la Reine en jappant et repartit de plus belle.

    Viens ! Viens !

    Il galopait, dans une direction certaine, revenait pour que l’Humaine se mit en route.

    Dépêche-toi ! Cours !

    Un autre hurlement retentit au loin. Le loup s’arrêta pour répondre, et reprit sa course.

    Viens !

    Sous un ciel lourd de nuages, dans un vent chargé de neige, la Grise était invitée à se joindre à la meute.
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By Helera Kor'rial
#36076
A sa question, il n’y eu que le vent qui apporta la réponse. Pas de double sens, pas de conversation. Peut-être n’était-ce là qu’une interface qui n’avait pas envie de communiquer, mais de montrer autre chose. Comme cette forme qui s’agitait devant la grotte. Là où le précipice gisait quelques secondes auparavant, remplacée par une plaine sans fin. Dormait-elle ? Probablement. Piégée dans la Force ? Assurément. Cela ne l’effrayait pas. Loin de se sentir libre, elle n’était pas en danger. Juste frigorifiée. L’idée même de retourner dans le blizzard qui lui était indiqué ne l’enchantait pas vraiment. Pourtant elle se leva, accompagnée par les paroles du vieux monsieur. A ce dernier, elle accorda un hochement de tête, plus significatif que des dizaines de mots. Les bras croisés sur le torse, elle sortit de l’antre de pierre pour contempler les plaines blanchâtres, parsemées des quelques forêts éparses aux pins millénaires. Solides comme le temps, majestueux comme les sommets.

De la silhouette au loin, elle en perçut furtivement les contours. L’animal se présenta et tourna sur lui-même, agitant la queue et aboyant tout son saoul. La reine étira un sourire et plaça les mains sur les hanches :

« Où est-ce que tu veux m’emmener toi ? »

Croire que les animaux étaient dépourvus d’intelligence était un non-sens. Croire qu’ils étaient idiots l’était tout autant. L’animal ou quoi qu’il fut tourna autour d’elle et continua de japper avant de se mettre en route. Elle le suivit, d’abord hésitante. Puis quand un nouveau rugissement retentit au loin, prit de la rapidité. Helera courrait à côté de l’animal noir, adaptant sa vitesse à la sienne. Les mots dans sa tête se formèrent, comme écho à un subconscient qui ne lui appartenait pas. Qui se contentait de donner des ordres primaires, comme s’ils émanaient de sa propre analyse. Elle continua ainsi, courant avec l’animal, dans l’inconnu et l’inconscience la plus complète. Il n’y avait pas ce genre de forme de vie sur Nelvaan. Les canidés présents n’étaient que le peuple. Quant à ces animaux, elle en avait vu de similaire sur Delchon. Des loups-sangliers, supérieurs en taille, force et rapidité. De sacrés adversaires qu’il avait fallu tenir en respect sans déclencher une guerre. Dans le cas présent, nulle hostilité n’était ressentie, aussi continuait-elle à courir après eux.
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By Discipline
#36078
    Le loup courait à bonne allure. De temps à autre, il jetait un coup d’oeil en arrière, pour s’assurer que la Reine était toujours sur ses traces. De bonne condition physique, malgré les basses températures, l’Humaine tenait la distance. Peut-être la performance la surprit elle aussi. Le loup, lui, s’en trouvait content. À mesure que leurs foulées les éloignaient de la caverne, la couche de neige qui couvrait le sol diminuait d’épaisseur. Bientôt, l’étrange duo fut sur la lande. Une vaste étendue d’herbe grasse piquée de fleurs pâles et de buissons épineux. Le loup ralentit pour un trot rythmé. Les oreilles dressées sur le crânes, il observait les environs, jusqu’à s’arrêter finalement, à quelques dizaines de mètres d’un bosquet de pins. Il jappa alors, une fois, deux fois, et la meute quitta le couvert des arbres.

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    Ils étaient une quinzaine, de loups et de louveteaux, jappant, grognant, certains hurlant. Ils s’approchèrent de l’Humaine, tous avaient le pelage sombre. Le plus imposant d’entre eux, un mâle immense au poil noir comme l’encre, se détacha du groupe. Le guide d’Helera lui fit place et s’écarta. Mais alors, un drôle de spectacle débuta. Tandis que le meneur montrait les crocs à l’étrangère, avançant un pas après l’autre avec la ferme intention de lui briser le cou, les autres se mirent à aboyer. Et Helera comprenait le moindre de leurs échanges.

      MORT À L'ETRANGER.

      Non !

      Non !

      Non !

      Le Messager !

      C’est le Messager !

      Il sauve l’enfant !

      MORT !

    Et les suppliques continuaient, sans relâche, et le loup se dressait au-dessus de la Reine, la gueule grande ouverte.

      Non !

      Faim !

      Le Messager !

    Ils se mirent tous à hurler, implorant Helera de ne pas mourir. La meute souffrait le martyre sous le jugement de son meneur. Il fallait le convaincre de ne pas chasser l’étrangère. Et tandis que certains reprenaient leur souffle pour pousser de nouveaux cris, d’autres se jetaient épaule dans l’herbe pour signifier leur soumission suppliante à l’Alpha.
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By Helera Kor'rial
#36079
Si son voyage devait la mener quelque part, ce n’était pas dans les vertes étendues du firmament. La neige devenait plus épaisse encore et les flocons devinrent une armée. En l’absence de vent, ils tombèrent tout droit. Sans la gêner outre mesure. Helera s’amusa à manger quelques flocons, jusqu’à se rendre compte avoir trop froid pour jouer comme une enfant. Les arbres prirent la place de la plaine. Les herbes éparses tentaient vainement de percer la coucher de neige et le ciel grisâtre empêchait de percevoir la limite avec le sol. Peut-être même n’y en avait-il pas. Que tout était relié, dans un espace totalement onirique sans loi. Difficile à dire. Le loup poursuivit sa course jusqu’au couvert total de la forêt. Là, il fit quelques tours sur lui-même et aboya à plusieurs reprises. Ses congénères, son clan firent leur apparition çà et là. Une famille complète, menée par un immense spécimen. Plus grand qu’elle, rien que la gueule aurait pu l’engloutir d’un seul coup.

Il parla, la menaça. Quand les autres du clan lui implorèrent de ne rien faire. Helera fronça les sourcils. Comprendre les animaux n’avaient jamais été un problème. Mais ils ne « parlaient » jamais vraiment. Juste envoyaient-il des impressions. Tout comme ils les ressentaient. La philosophie était absente de toute considération animale. Là en revanche, la compréhension était poussée à l’extrême. Helera joint ses mains l’une sur l’autre et attendit que la scène se passe. Sans bouger, elle observa l’immense créature s’approcher d’elle. Aussi s’exprima-t-elle dans la seule langue qui avait cours ici :

« Ce territoire est tiens et je ne suis pas venu te le dérober. Mais si tu tentes de me tuer, je vais devoir me défendre. »

Les babines du loup vibrèrent sous l’effort de son grognement et sans prévenir chercha à fermer la gueule sur la reine. Cette dernière évita de côté et fit quelques pas en arrière.

« Je ne veux pas te combattre. »

Il approcha doucement, le pelage de son dos bombé le faisant paraître encore plus gros. De sa patte, il chercha à la couper en deux. Mais de nouveau la reine tourna sur elle-même en s’approchant, passé sous la jointure de la patte et du corps, puis sauta sur lui. Telle une cavalière sur un animal non dompté, celui-ci tenta de la mordre par tous les moyens. Mais elle resta là. Les arbres tombèrent quand il essayait de l’y écraser. La neige vola dans tous les sens. Mais la reine ne bougea pas, suivait les mouvements de son adversaire. Elle attendait simplement.
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By Discipline
#36100
    Le Meneur grogna, râla, gronda. Il rua, puis cabra, se jeta contre un arbre, contre un autre, sans jamais pouvoir se débarrasser de sa tique humaine. La Reine ne bougeait pas. Et les loups, tout autour, aboyaient de concert. Le grand loup, loin de se résigner, eut soudain l'idée de rouler. Il plongea, tête la première, dans la neige fraîche, pour forcer son cavalier à descendre. Helera, raisonnable, se laissa glisser de la coupe du canidé, dont la pirouette le projeta dos contre terre, ventre à l'air, sous le regard farouche de l'Humaine sur deux pieds. Une scène à la symbolique forte, un tableau bien connu, celui du maître et de son chien. L'image frappa aussitôt la rétine de la meute qui s'empara pressement de l'occasion pour se révéler comme un seul loup et se jeter sur le Meneur à terre. 


    À mort ! À mort !


    Fort heureusement pour lui, le grand loup parvint à se relever, à se débarrasser des crocs qui lui perçaient le cuir, et à prendre la fuite, poursuivi par les plus féroces chasseurs de la meute. Le reste, moins forts et louveteaux, se tournaient déjà vers l'Humaine pour lui exposer leur ventre vulnérable, en guise d'absolue soumission. Dans leurs yeux, la crainte, pas une once de gratitude.


    Le premier des loups, celui qui était venu chercher Helera aux abords de la grotte, se détacha de nouveau du groupe. Il jappa encore, et encore une fois, l'écho de sa volonté parvint distinctement à l'oreille de la Reine.


    Viens ! Viens ! Gagner contre ennemis de la meute, maintenant !


    Ils se levèrent tous avec énergie pour inviter leur nouveau meneur à les suivre jusqu'à leur prochaine bataille. Plus loin, revenant de l'horizon, les féroces chasseurs qui avaient traqué le grand loup regagnaient la meute, les babines et les crocs dégoulinant de sang encore tiède.


    Viens ! Viens !


    Helera, dans son dos, pouvait sentir le lourd regard du vieil homme, mais ses yeux à elle demeuraient incapables de l'apercevoir. 
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By Helera Kor'rial
#36134
Le dénouement arriva comme la logique le voulait. Le téméraire belliqueux s’inclina devant la raison de la non-violence. Aucune goutte de sang ne fut versée. Seulement la sueur de ce duel intense. Duel qui n’en était pas un. Contre deux adversaires qui n’avaient pas à se rencontrer. Helera était persuadée rêver, se mouvoir dans un rêve provoqué, dans une transe de la Force qui l’avait désormais englouti au toit du monde. Mais cette histoire, elle souhaitait la poursuivre jusqu’à son dénouement. Jusqu’à ce que la révélation ne lui apparaisse clairement. Elle laissa son regard vers le grand loup pendant un moment, poursuivi par les résistants de la dernière heure. La reine ne dit rien ni ne commenta, soufflant lentement. La loi du plus fort était celle qui prônait dans la nature. Ce n’était pas malsain, c’était juste l’ordre des choses. Rien à juger, rien à ordonner. Puis finalement se retourna vers les derniers de la meute qui demandaient l’absolution dans un regard de crainte. Helera les toisa quelques instants, lançant sur eux un regard sérieux. Puis se détendit soudain et esquissa un grand sourire. Sans un mot, elle mit un premier genou à terre, puis un second.

« Je ne suis pas votre cheffe. Je ne suis pas votre meneur. Si vous m’avez mené à vous, c’est pour vous aider. Et c’est uniquement pour cela que je suis venue. Alors acceptez humblement mon aide, sans rien m’offrir en retour. Car là n’est pas ma volonté. »

Puis elle posa son front dans la neige, tendant une main paume ouverte vers le ciel. Ainsi prostrée à même le sol, elle attendit qu’on la relève de sa position. Par une léchouille dans la paume, une parole en pensée ou quoi que ce soit qui puisse lui indiquer la marche à suivre. De leur gratitude, elle n’en voulait pas. Helera était la gardienne de la vie, ni plus, ni moins. Son compagnon messager d’alors refit son apparition quelques minutes plus tard, jappant à son oreille les paroles animales du duel. La reine les suivit sans mot dire, sans donner d’ordre, sans même y penser. Avant de partir, elle jeta un regard derrière elle, dans le voile opalin d’une tempête lointaine. La reine esquissa de nouveau un sourire et mit sa main sur son cœur, baissant légèrement la tête en signe de déférence. Puis, suivit ses compagnons à quatre pattes.
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By Discipline
#36376
    Helera avait refusé le combat, et s’était pourtant vu octroyer la victoire. Elle avait refusé le commandement, et l’avait reçu malgré tout. Les loups ne lui avaient pas tenu rigueur de son refus. Ils étaient partis à grande foulées, dans la neige, jappant pour attirer l’attention de leur nouvel alpha, le guidant jusqu’à leur repaire. Ils lui montrèrent leur tanière et leurs terriers. Ils allèrent chasser pour elle et arrachèrent à plein crocs dans la chair encore tiède les muscles les plus tendres pour les lui offrir. La Reine assista au carnage sans pareil de tout une harde de cervidés gris, cerfs et biches. Les loups mangèrent après elle, et si elle ne mangeait pas, ils ne mangeaient pas. Ils abandonnèrent les cadavres abattus en excès, les laissèrent pourrir dans la lande. La chair en décomposition sur les os brisés attira la pire des vermines, les plus infâmes charognards, porteurs de maladies, semeurs de conflits. Le soleil se coucha enfin, les loups rejoignirent leur repaire.

    La nuit tombée, la meute se regroupait dans la grande tanière, cavité naturelle creusée par l’eau et le temps dans la roche granitique de la montagne. Les loups s'asseyaient, se couchaient, s’endormaient parfois sans attendre le début des festivités. Ils avaient couru toute la journée, ils avaient mangé à outrance, et dans la grotte, il faisait chaud. Dans le confort de leur cachette, Helera était le centre de toutes les attentions. On la regardait, on venait chercher une caresse, parfois juste un coup d’œil. Et elle pouvait comprendre le sens de leurs pensées, aussi clairement que s’ils avaient parlé. La Reine laissait les loups aller et venir, comme elle les avait laissé se battre le matin, et chasser dans la démesure l’après-midi. La nature était ainsi. Ne pas influer sur le cours des choses naturelles. Plutôt que de regagner leurs terriers, les loups s’endormirent tous au côté de leur meneuse, dans la tanière.

    Helera fut réveillée en sursaut par une grande clameur, comme un cri libéré dans la nuit, un hurlement déformé. Autour d’elle, dans la caverne, il n’y avait plus un loup. Mais dehors avait éclaté une querelle. Une fois relevée et présentée sur le seuil de roche, le regard encore embué par la fatigue de la veille, la Reine put constater le chaos qui régnait entre les arbres. Des hommes et des femmes, vêtus de peaux tannées et de fourrures rêches s’affrontaient, armes à la main. Ils hurlaient en abattant leurs haches aiguisées sur le crâne de leurs opposants. Des cris rauques, presque bestiaux. Il semblait y avoir deux camps. La Grise crut même presque reconnaître sur le visage de ces hommes les traits de certains loups qui avaient galopé à ses côtés plus tôt. Ils s’étripaient désormais. La neige se gorgeait de leur sang, et fondait tant il était bouillant, et ruisselait en eau entre les arbres de la forêt.

    Se tenait au côté de la Reine cet homme mystérieux qui l’avait poussée à quitter la grotte marquant le tournant de son périple sur la montagne. Son visage demeurait dissimulé par sa capuche, et bien qu’il paraissait contempler le massacre, Helera pouvait toujours sentir son regard posé sur elle.
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By Helera Kor'rial
#36377
On lui avait montré la voie de la tanière, en échange de son aide. On l’avait invité à partager un repas, fraîchement découpé, tué. Elle avait assisté à ce massacre, sans comprendre pourquoi ils tuaient davantage que ce qu’ils pouvaient manger. Cela ne fonctionnait pas de cette manière et la Grande Mère n’aurait jamais permis telle chose de se produire. Essayait-elle de lui faire passer un message, celui de leur influence négative sur la planète ? Helera l’ignorait et ne comprenait pas le fin mot de cette histoire. De la viande, elle n’en voulut pas, mais se força. Pour que gaspillage il n’y eut pas. Accompagné d’une simple question : « Pourquoi ? ». Elle ne leur en voulait pas, mais cherchait à comprendre pourquoi la meute voulait la combler de cadeau ? Pourquoi elle allait à l’inverse de sa nature pour elle ? Pourquoi tout cela ? La reine offrit en retour l’attention que les loups exigeait, et elle le fit de bon cœur, trouvant dans ces animaux meilleur compagnie que celle des hommes. Et pourtant, leur comportement s’y ressemblait. A quoi bon la vision ? Car il était évident que la réalité n’était que ce qu’on voulait bien lui montrer. Tant de questions et pourtant aucune réponse. La reine s’endormit tant bien que mal, dans le silence de ses pensées.

Les cris et les hurlements la réveillèrent alors que la lumière n’eut pas encore traversé le manteau neigeux. Des tintements de métal contre du bois, ou contre d’autres métaux. Des appels à l’aide, des sons étouffés. Elle se réveilla, les paupières encore à demi collée, la bouche groggy. Des regards çà et là lui confirmèrent que plus aucun loup n’était présent. Les places étaient froides de toute présence, signe qu’ils avaient quitté le nid depuis un moment déjà. Ni une, ni deux, elle se releva et se précipita au dehors, s’attendant à rencontrer soit le gros loup de la veille, soit des hommes menaçant les loups. Mais il n’en fut rien. Des hommes luttant contre d’autres hommes, tous vêtus négligemment, emprunts d’une vétusté préhistorique. De leurs traits, elle crut reconnaître des loups, de leurs yeux naissaient des lueurs de l’animal. Etait-ce elle qui avait produit ce brusque changement ? Pensant qu’ils n’étaient guère mieux que des hommes ? A côté d’elle, l’ombre silencieuse du vieillard apparues, intangible et encore une fois lourde en questionnement. Elle portait sur elle un regard mental alors même que ses yeux étaient concentrés dans le lointain. La reine alterna entre sa vision et les combats qui s’agitaient.

« Pourquoi se battent-ils ? »

Elle n’attendit presque pas la réponse, et enchaîna :

« Qu’ils soient loups ou humain. Qu’ils soient ennemis ou amis, je ne laisserai pas ces gens s’entretuer. Ne me demandez pas de prendre de la hauteur sur toutes ces choses et de laisser la vie suivre son cours. La sagesse ne doit pas être un voile qui revêt la lâcheté de notre engagement. Ce n’est pas une excuse et je considérerai toujours que si l’on peut agir pour sauver des gens, alors c’est dans notre devoir sacrée de le faire ! La Grande mère compte sur moi ! »

Elle lui jeta un regard noir, sans savoir ce qu’il pensait réellement. Mais en ayant la certitude qu’elle était écoutée. Par lui, par un autre, qu’importe. Ils devaient comprendre qu’elle n’abandonnerait jamais personne et que même avec du pouvoir, elle ne prendra jamais de distance avec la base. Helera se précipita au milieu des combats, concentra ses mains au niveau de son torse et les fit exploser de part et d’autres, figeant les combattants dans leur état.

« Stop ! Quels que soient vos différents, il ne sert à rien de se battre. »
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By Discipline
#36799
    La clameur du combat cessa soudain. Sous le couvert des arbres, le temps s’arrêta. Ils étaient des hommes et des femmes, armes à la main, prêts à massacrer leurs semblables pour une raison obscure. La meute s’était divisée, les nouvelles factions s’affrontaient. Qui pour écraser l’autre, qui pour ne pas mourir le crâne fendu. Désormais, la scène était figée, laissant à la Reine tout le loisir d’apprécier la dégénérescence de ces êtres simples qui s’étaient laissés aller à la brutalité.

    La neige, sous leurs pieds, avait fondu. Il ne restait que la boue à laquelle venait se mêler le sang déjà versé.

    Le loup à la fourrure d’encre était assis là, au milieu de ses frères et sœurs changés en bipèdes imberbes ; ce loup qui était venu chercher la Grise à l’entrée de la caverne. Son pelage était désormais tâché par la boue. De ses deux yeux jaunes, il posait sur Helera un regard sombre.

    Sa pensée s’éleva au-dessus de lui, glissa dans l’air jusqu’à la Reine, et s'immisça en son esprit.

      Ils s’entretuent parce que tu es venue. Tu as chassé notre meneur. Ils l’ont tué. Pour toi.

    Le ton de sa voix mentale ne traduisait aucune émotion. Et le timbre de l’animal ne semblait laisser prédisposer aucun genre, la voix n’était ni féminine ni masculine.

      Tu nous as laissé faire, car telle est la nature. Tu as préféré ne pas intervenir, sans voir que ta présence ici se trouvait être ta première intervention. Tu as suivi sans agir. Parfois, pour ne pas modifier le cours des choses, pour laisser agir la loi de la nature, il faut agir.

    Helera put entendre, provenant des poumons du loup, un soupir bref, comme celui d’un animal qui relâche soudain son sternum.

      Tu es venue sur ce monde et tu as agi pour le changer. Tu es venue ici et sans agir tu nous as changés. Tu sais déjà qu’on peut ne pas agir pour ne pas changer. Mais saurais-tu agir pour ne pas changer ?

    Il se leva, s’approcha d’elle. L’espace d’un instant, il ne ressemblait plus qu’à un loup, normal, curieux de cette rencontre avec une Humaine. Sa pensée même quitta celle d’Helera. Quand il fut assez proche, il se rassit, et redevint soudain cette créature, à forme de loup, qui pouvait s’exprimer par la pensée. Le contact fut rétabli aussitôt.

      Ce que tu as vu …

    Les silhouettes humanoïdes avaient disparu, il ne restait que la boue et le sang.

      … c’est ce qui arrivera si tu viens ici. Nous existons, nous sommes réels. Nous sommes l’un des secrets de Nelvaan. Il y a tant de choses que nous avons à t’apprendre … Interroge-toi sur les conséquences de ta venue ici, sur les conséquences de tes choix … Et agis.

      Comment protégeras-tu Nelvaan ?

    La dernière image qui frappa la rétine de l’Humaine fut le sourire du loup, ses crocs brunis par le temps, mais encore tranchants. Puis ce fut le noir complet.

    Quand la Reine ouvrit à nouveau les yeux, elle était allongée dans la caverne, auprès des braises du feu. Il régnait, sous la roche, une température étrangement agréable. Dehors, le vent avait cessé, et tombait une neige légère. Dans la caverne, Helera était seule.
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