L'Astre Tyran

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#35971
    Suite de l'arc débuté sur Roon, avant le voyage sur Taris

    Portée par un souffle
    - Et arrivant sans un bruit -



    Darth Ranath avait envoyé Darth Vkoh sur Dargul, où elle rejoindrait Darth Varadesh et l’accompagnerait ensuite sur Dromund Kaas. La Dame Sombre continuait seule son voyage vers Lyran IV, repère de sa prochaine cible. Si la configuration de cette mission pouvait paraître similaire à celle de Molavar, il ne fallait pas s’y méprendre, il était ici question de prendre le contrôle de toute une petite mafia qui sévissait sur l’agrimonde. Aussi, la Sith procéderait-elle différemment. Sa cible était bien connue, un homme riche, pour Lyran IV, qui régnait sur un ensemble d’exploitations fructueuses, et qui couvrait un trafic prolifique de composés chimiques parfois rares. Deleon Mowery, de son nom.

    De prime abord, après un atterrissage sans encombres pour l’Odonata, la planète avait pour Ranath des airs de Nouvelle Ator, bien qu’elle en convint, l’odeur y était différente, pour peu qu’elle se souvint de l’odeur de Nouvelle Ator. Hormis ce détail, on y trouvait des champs à perte de vue, des fermes autonomes, des vergers, et bien d’autres. Au milieu de ces îlots verdoyants, poussaient parfois des serres qui abritaient une activité bourdonnante de droïdes agricoles, et ponctuellement, s’élevaient un petit village d’immeubles denses où logeaient les quelques fermiers et mécaniciens qui se chargeaient principalement de la gestion et l’entretien des droïdes. On trouvait encore peu de fanatiques qui s’occupaient eux-même des champs, ceux-là avaient fait faillite depuis longtemps. La ville s’étendait au pied de l’astroport, duquel s'envolaient, telles des abeilles, une multitude de cargo remplis de denrées locales.

    La Mirialan avait trouvé à se loger dans un hôtel, à proximité du centre ville, et non loin de la résidence de sa cible. Elle s’y préparait pour le séjour, traçant lentement les tatouages sur ses tempes et le long de son cou. Tandis que le pinceau courait doucement sur sa peau, la Sith songeait aux informations fournies par Harm. Il en savait presque trop sur les cibles de Ranath. À se demander si tout ceci rendait vraiment service à quelqu’un, ou si ce n’était qu’un test, qu’un jeu. Dès lors qu’elle avait plongé sa dague dans la gorge de sa première cible, sur Molavar, la Dame Sombre nourrissait des plans très précis pour Uchai. À vouloir jouer d’influence, il attirait l’attention de la Sith. Elle en ferait son pantin. En attendant, elle s’introduirait chez Mowery. Il donnait une fête, dès le lendemain, un genre de réunion des investisseurs, qui terminait en festin dans le jardin de son manoir. La Mirialan avait renoncé à se faire procurer une invitation. Elle irait là-bas et s’inviterait d’elle-même. Pouvait-on faire plus simple ?

    Le lendemain soir, la Sith avait groupé ses cheveux d’ébène en une tresse large et avait passé une robe fourreau noire qui tombait sur ses talons, eux-mêmes surélevés par une paire de chaussures ouvertes fort peu appropriées à la course ou au combat. Et pour pimenter l’aventure, pas d’armes. Sans compagnie, le séjour serait triste, elle avait donc trouvé à s’occuper autrement, avec ce genre d’idées idiotes. La Dame Sombre avait fait réserver par l’hôtel un chauffeur qui la conduirait sur place. Ce genre de service contrastait avec le niveau de vie local, bien que le confort de l’établissement fut tout à fait relatif. Le speeder l’abandonna dans l’allée pavée, et déjà le personnel de l’entrée l’observa. Ranath s’approcha, à pas mesurés, ce que lui permettait ses escarpins, et se présenta.

      « Sibi Maw. »

    L’homme chercha un moment. Il relut la liste des invités deux fois, c’était une soirée privée.

      « Désolé, je ne trouve pas votre nom. »

    Il fronça aussitôt les sourcils, sous entendant une tentative malheureuse de la part de la Mirialan.

      « Regardez encore une fois, s’il vous plait, je suis sur la liste. »

    Elle le fixait, droit dans les yeux. Il tiqua. Et annonça finalement …

      « Vous êtes sur la liste. Bienvenue. »



#35989
    Ils étaient sur leur 31. Des criminels, chefs de bande, collaborateurs, parfois des officiels à qui on avait versé suffisamment de pots de vin pour les inviter à la fête de fin d’année. Les réjouissances se déroulaient manifestement au rez-de-chaussée de cette maison au sol marbré et dont les murs étaient éventrés de larges baies vitrées. Pour grimper à l’étage, un large et lourd escalier de bois brut gardé par un homme de main armé. Le regard de la Sith courait entre les convives. Au passage d’un droïde muni d’un plateau, elle attrapa un verre plein. Cette soirée lui rappelait étrangement la soirée passée sur Naboo. C’était ce genre d’animation, où chacun faisait mine de profiter d’un moment agréable mais demeurait sur ses gardes, par appréhension du poignard qui se plantait dans le dos au moment où l’on se tournait vers le buffet pour choisir sa prochaine bouchée. C’était ce genre de soirée qui l’avait amenée à rencontrer finalement Iro. Elle travaillait encore pour lui aujourd’hui. Elle repéra finalement sa victime. Mowery était entouré de tout un tas d’hommes et de femmes en costumes et robes cocktail, il se donnait en spectacle, parlant fort au milieu de ses invités. La Sith s’en détourna.

      « Vous avez l’air un peu perdue. Je vous tiens compagnie ? »

    Il était un peu plus grand qu’elle, costaud mais notamment victime d’un embonpoint manifeste. Les cheveux châtains, légèrement bouclés, et des petits yeux noisettes qui souriaient, égayés par le verre qu’il venait de s’enfiler.

      « Vous êtes ?

      - Oh pardon … »

    Il laissa échapper un rire contenu.

      « Pyl Tervi.

      - Sibi Maw. »

    L’homme esquissa une grimace curieuse.

      « Je ne vous ai jamais vu, par ici. »

    D’un moulinet de la main, il sembla désigner son environnement direct. La Sith sourit doucement.

      « Je représente mon patron, il n’a pas pu se déplacer malheureusement. Après ses investissements sur Nouvelle Ator, il cherche un partenariat sur Lyran IV.

      - Oh … nous n’aimons pas vraiment les intermédiaires.

      - Pas d’inquiétude, je choisis moi-même les placements de mon patron, sans approbation préalable. »

    Le sourire devint narquois, le regard fixe. Pyl s’agita soudain.

      « Parfait ! »

    Son verre tinta contre celui de la Mirialan.

      « Venez, venez, je vais vous présenter quelques amis. »

    À petits pas, il entreprit de se diriger vers un cercle de quatre personnes dans lequel il se fit une place, à lui, puis à la Sith.

      « Camarades, je vous présente Mademoiselle Maw, en quête d’investissements et de partenaires sur notre bonne vieille Lyran.

      - Dites-nous ce que vous recherchez, exactement. »
#36024
    La Mirialan sembla hésiter. Peut-être cherchait-elle ses mots, peut-être simplement la réponse dans son entièreté.

      « Nous faisons l’acquisition d’exploitations maraîchères variées. »

    L’un d’eux s’esclaffa aussitôt.

      « Vous avez du temps à perdre ! Et de l’argent ! La moindre parcelle vous coûtera cher, très cher, obtenue après de longues heures de négociations ! »

    Et cela parut l’amuser.

      « Eh bien …

      - Ne te laisse pas impressionner, trésor. S’il te chante de dépenser des millions pour un champ de betteraves, fais-le. N’écoute pas ce vieux bougon. »

    Le regard surpris de la Sith sauta soudain sur cette nouvelle interlocutrice qui s’était tenue jusque là en retrait de la discussion. Celle-ci lui rendit d’un sourire et lui tendit gracieusement la main.
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      « Agata. »

    La Mirialan avait dû paraître idiote, certainement perdue, ou trop candide pour comprendre quoi que ce fût aux transactions de ce type. Cette femme, une Humaine, dardait sur elle un regard sombre.

    Ranath demeura de longues secondes silencieuses. La dénommée Agata dégageait quelque chose d’inhabituel. Elle était d’une grande classe. Par son port de tête. Par cette robe qui lui allait à la perfection. Par son maquillage léger qui soulignait ses lèvres et ses yeux. Elle avait en elle un pouvoir certain que la Sith appréhendait avec peine. Sa pensée s’élança au contact de cette aura rayonnante. Elle n’y voyait là aucune trace de sensibilité à la Force, à moins d’un camouflage efficace. Cette seule pensée suffit à réfréner son intérêt pour la dame.

    Elle sourit doucement.

      « Merci. »

    Et esquissa un pas de retrait. La voix de Pyl Tervi la retint.

      « Agata est secrétaire au ministère de l’agriculture. Il pourrait être intéressant que vous discutiez. »

    Tandis que la Dame Sombre hochait machinalement la tête, les conversations reprirent au sein du groupe, mais le regard de l’Humaine demeurait braqué sur elle. Et il sembla soudain pressant de se soustraire à ce trait invisible qui semblait percer l’épaisse carapace de la Sith. Finalement, Agata la mettait mal à l’aise et sa seule présence provoquait un étrange sentiment, un mélange d’inconfort et de curiosité.

    La Mirialan s’éloigna finalement, profitant du fait qu’on s’intéressait peu à elle. Elle venait peut-être de manquer une occasion. Cela ne lui ressemblait pas. Elle se consola en reportant son attention sur la réelle raison de sa venue ici. Mowery était juste là, à côté de la porte vitrée qui donnait sur le jardin, elle grande conversation avec un homme grand et chauve. Elle devait absolument trouver un moyen de l’approcher. Une bonne raison de lui parler, de passer quelques minutes avec, juste assez longtemps pour …

      « Lui ne te vendra rien, tu sais. »

    La Sith réprima un sursaut.

      « Mais si tu veux, je peux te le présenter. »

    Agata.

    La main humaine se saisit du poignet de la Mirialan et l’entraîna gentiment vers le jardin. Mowery se tourna volontiers vers les deux femmes quand il les aperçut.
#36035
    La main d’Agata était glacée, peut-être autant que le métal des bijoux qu’elle portait et qui compressaient le poignet de la Mirialan. Heureusement, elle lâcha prise au moment où Deleon se tourna vers elles.
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      « Haaaa … j’allais justement vous rejoindre. »

    Il ouvrit les bras. L’Humaine répondit de même pour échanger avec lui une brève embrassade. C’était un homme grand, à la mâchoire carrée et le regard sombre. Il se posa devant Ranath, la toisant de sa hauteur. Sa bouche se tordit en une grimace discrète, et il finit par tendre la main à sa nouvelle interlocutrice.

      « Bienvenue chez moi. »

    Deleon avait la voix grave. Aussitôt la main serrée, il la lâcha, et poursuivit d’un ton égal.

      « On ne vous avez jamais vue ici. »

    Un simple constat. Agata eut un sourire amusé.

      « Sois gentil, notre amie vient seulement acheter quelques fermes. »

    L’Humain éclata d’un rire gras.

      « Bon courage ! »

    Difficile de dire s’il se moquait, s’il se trouvait réellement amusé, ou si l’alcool du verre qu’il venait de vider faisait déjà son effet. Il reprit soudain.

      « Vous buvez quelque chose ? »

    Ni une, ni deux, il débarrassa les deux femmes de leur verre actuel et se tourna vers l’un des buffets pour attraper deux nouveaux verres, du vin apparemment.

      « Ma production personnelle, vous m’en direz des nouvelles ! »

    À peine le temps de tremper les lèvres dans le liquide opaque que Mowery était déjà hélé d’autre part. Il fit un signe de la main et s'éclipsa. La Sith haussa les épaules, et à l’intention d’Agata …

      « Merci, bon …

      - Ah, ça n’aura pas servi à grand chose, mais au moins tu l’as rencontré.

      - Vous le connaissez bien ?

      - Oh non, non, on se dit “tu” ! »

    Elle leva son verre, affichant toujours cet air mutin.

      « Nous sommes, disons, de la même famille ! »

    Et sans attendre une quelconque réaction …

      « Il y a une piste de danse de l’autre côté, viens.

      - Je ne …

      - Allez ! »

    On lui arracha à nouveau son verre, que l’Humaine abandonna sur un coin de table. Elle l’entraîna par un long couloir, où discutaient quelques personnes sur un fond de musique rythmée, et qui débouchait sur une salle bondée de monde. Plongée dans une obscurité régulièrement tranchée de faisceaux éblouissants, la pièce consistait en une accumulation de phobies plus ou moins douces pour la Sith. Une foule qui se remuait dans un vacarme assourdissant, sous cette atmosphère étouffante. Ranath fit mine de stopper, mais Agata insista, suffisamment pour la faire céder. Elle était partagée, entre son horreur de la proximité et le désir d’atteindre efficacement son objectif.

    L’Humaine se fraya un chemin dans la foule, et quand elle s’estima assez loin de la porte, commença de se dandiner. Si d’autres auraient paru alors ridicules, Agata conservait sa classe et sa mesure naturelles. Et pour encourager la Mirialan à l’imiter, elle lui prit les mains, l’une après l’autre.
#36040
    La jeune femme avait, aux yeux de la Mirialan, un comportement étrange. Elles s’étaient rencontrées à peine quelques heures auparavant, avaient échangé quelques mots, pas une confidence. Elles dansaient désormais, Agata assurément, Ranath avec moins de conviction. Pourquoi ? La question taraudait la Sith, si bien qu’elle observait sa partenaire avec insistance. Elle réitéra finalement l’expérience, malgré sa méfiance, de tendre vers elle une pensée. Son esprit enlaça celui de l’Humaine avec vivacité. Pour la Dame Sombre, il était évident, encore maintenant, que Agata ne savait rien de la Force et de sa pratique. Elle ne croyait pas à un tel niveau de dissimulation, plus maintenant qu’elle explorait discrètement les émotions de ce caractère simplement authentique.

    La question vint peut-être trop tôt.

      « Y a pas quelqu’un de plus intéressant pour toi, ici, ce soir ? »

    L’Humaine s’immobilisa, elle lâcha les mains d’émeraude. Un trait de colère assombrit soudain son visage. Et dans son regard, Ranath crut lire une once de tristesse.

      « Je ne te plais pas ? »

    La Dame Sombre rassembla aussitôt ses pensées.

      « Quoi ? »

    Les sourcils se froncèrent davantage. Autour d’elles, qui s’étaient arrêtées, les invités continuaient de se balancer au rythme de la musique.

      « Mais … »

    Il était donc question de ça. Se plaire. À quel moment … ? Ranath se repassa rapidement le film. Pyl Tervi, la rencontre, un regard, son regard. Elle s’était montrée insistante, elle l’avait regardée, longuement, peut-être trop pour sembler indifférente. Agata avait interprété des regards. La Mirialan n’avait jamais envisagé que cela pût paraître ainsi. Qu’elle pût plaire à Agata.

    Le souvenir de Marak s’imposa. Leur dernière entrevue était lointaine, trop pour entretenir leur affection. La violente émotion des débuts s’était déjà estompée. Il ne restait que l’amertume de l’attente, et les doutes quant à la sincérité de chacun des partenaires. On ne pouvait attester ni de leur fidélité, ni de leur engagement. Tous deux avaient beaucoup à faire et n’avaient projeté ensemble aucun objectif commun. Au premier regard, c’était une passade, un caprice. Ranath estimait ne rien avoir à prouver au Zabrak, tant elle était novice dans l’art de la relation sociale durable. Mais lui … il y avait cette femme, mourante, morte. Qu’il aurait été injuste de se montrer jalouse. Et pourtant …

      « Si. »

    Le sourire d’Agata reparut alors que la jalousie de Ranath rongeait sa raison.

      « On s’en va ?

      - Si tu veux. »

    Elle quittèrent finalement la piste et sa musique, et sans saluer quiconque, sortirent de la demeure de Deleon Mowery. Elles marchèrent un moment dehors, sous les néons des lampadaires, dans un silence presque complet, jusqu’à ce que Agata vint à se plaindre de ses chaussures et à héler un taxi.
#36055
    Le taxi s’arrêta finalement au pied d’un immeuble d’une dizaine d’étages, dans un quartier proche du centre ville qui avait un certain charme. Agata monta les escaliers en silence, boudant momentanément l’ascenseur qui aurait mérité rénovation. Toujours sans un mot, elle ouvrit la porte de son appartement, un appartement composé de deux pièces, toutes deux de taille raisonnable, sans balcon, au sixième étage, et qui offrait une vue médiocre. Une fois la lumière allumée, on découvrait quelques meubles, disposés avec rigueur pour un habitat pratique et confortable. Tout semblait plus ou moins, ou en tous cas bien entretenu. Tout était propre. Restée sur le pas de la porte, Ranath attendait l’invitation.

      « Viens, met toi à l’aise. »

    La Sith entra, referma la porte derrière elle. Le verrou automatique émit un tintement métallique. L’Humaine fronça les sourcils tandis qu’elle observait la silhouette de son invitée. Elle n’avait pas remarqué …

      « Pas de manteau ? Et … pas de sac ? »

    Un fin sourire étira sa bouche maquillée. La Mirialan, d’un signe de la tête, répondit que non.

      « Tu es … étrange.

      - Pourquoi ? »

    Agata haussa les épaules.

      « Oh, pour rien. »

    La question fut balayée par une autre.

      « Tu veux boire quoi ?

      - Comme toi. »

    Ranath se débarrassa de ses chaussures qui lui faisaient mal aux pieds dans l’entrée et entreprit de faire un rapide tour du séjour. Elle passa lentement devant les étagères, posant son regard sur les bibelots inutiles, les décorations fades et les quelques œuvres médiocres accrochées aux murs. Sur le ton de la conversation, elle prit soin d’occuper au mieux leur silence.

      « Tu fais quoi, alors, au ministère ? »

    La Mirialan ne le vit pas, mais pendant que Agata remplissait les verres, elle haussa les épaules.

      « Je suis secrétaire. Enfin, secrétaire principale ! Si tu veux … la secrétaire du Secrétaire d’Etat. C’est moi qui fait valider les principaux dossiers et affaires qui transitent par le ministère. Notamment … les droits de propriété. »

    Elle revint auprès de son invitée et lui tendit son verre, elle en profita pour trinquer avec un sourire amusé. La boisson empestait l’alcool fort, peut-être quelque chose local. L’Humaine vida son verre d’une traite, la Dame Sombre y trempa à peine les lèvres. Agata était déjà relativement enivrée.

      « Deleon t’invite parce que tu fais partie de sa famille, ou parce que tu lui obtiens les meilleures exploitations ? »

    Le regard et le visage de la secrétaire se muèrent brusquement en quelque chose d’affreux, une sombre grimace, un mélange de surprise, de colère et de déception.

      « Quoi ?! »

    Ranath avait posé son verre sur une étagère et se tenait déjà tout près de l’Humaine. Sa main glissa sur la joue de sa nouvelle proie et redescendit le long de sa nuque. Comme d’un même mouvement, sa pensée prit d’assaut l’esprit d’Agata qui s’immobilisa soudain, elle lâcha son verre qui rebondit sur le tapis et roula sur le sol, son regard devint fixe, planté dans les iris d’or de la Sith.

      N’ais pas peur.

    Elle avait directement accès à sa pensée, à ses émotions. Elle pouvait lire en elle comme dans un vulgaire livre de papier. Agata était terrifiée, si tétanisée qu’il suffisait à la Sith de tourner lentement les pages de son esprit pour collecter les informations utiles.

      J’ai besoin d’un contrat avec Deleon Mowery. Je dois m’implanter sur Lyran IV. Tu vas m’aider. Tu vas faire ça pour moi. Nous sommes amies.

    La secrétaire principale avait en effet permit à la petite bande de Mowery d’obtenir des autorisations inhabituelles sur des terres très convoitées par des exploitants bien plus prioritaires, de prime abord.

      Tu dois m’aider. Agata … Nous sommes … si proches …

    L’Humaine agrippa brusquement l’avant bras de la Sith, et avec une force qui lui parut surnaturelle, hissa son visage au niveau de celui de sa nouvelle amie pour poser ses lèvres sur les siennes. La prise de Ranath sur la nuque d’Agata se fit plus ferme, et alors qu’elle lui rendait son baiser, elle lui asséna une dernière claque mentale qui termina de l’achever. La jeune femme perdit connaissance. La Dame Sombre la porta jusqu’à son lit et la laissa dormir.



#37298
    Que s’était-il passé ? Agata avait ouvert un œil, puis l’autre, encore assommée par la soirée passée. Elle se souvenait avoir bu, vraiment beaucoup bu. Elle avait aussi en mémoire le visage aux airs stricts de la Mirialan. Et ce baisé. Elle jeta la couverture en arrière et se leva d’un bond, traversa l’appartement. Personne. Elle était partie. Pourtant, elle était juste là … la veille. L’Humaine se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche. Elle traîna là encore une heure, avant de se rendre compte qu’elle était en retard, très en retard. Elle se changea en catastrophe, n’avala aucun petit déjeuner et se précipita au ministère. En s’asseyant à son petit bureau, une pensée lui revint, une pensée lointaine, comme un petit mot laissé à soi-même. Mowery. Mowery et … Maw. Sibi. Elle attrapa le comlink central, et s’agita jusqu’à midi.


    * * *


      « Mademoiselle Maw ! Ravi de vous revoir. »

    C’était ironique. Il ne l’appréciait pas, mais son patron avait un gros tas de fric à dépenser bêtement, alors …

      « Moi de même, Monsieur Mowery. »

    C’était un mensonge, il n’était qu’une cible.

      « Je vous en prie. »

    Il lui désigna le fauteuil placé en face de son bureau, et s’assit lui-même à sa place. La pièce était spacieuse, et décorée avec goût. La baie vitrée donnait sur un large jardin entretenu par un droïde visiblement monomaniaque, à en juger le choix unique des plantations. Ranath reporta son attention sur son hôte qui reprenait déjà la parole.

      « Eh bien ! Je vous écoute ! »

    Elle sourit doucement.

      « Nous avons une enveloppe de cinq millions de crédits à investir sur Lyran IV dans des fermes automatisées, bien sûr, sans personnel. Notre société de fret effectue déjà le trajet jusqu’à Nouvel Ator, un petit arrêt supplémentaire ne coûterait absolument rien, alors nous avons imaginé … »

    Un rictus tordit le visage de Mowery.

      « Cinq millions pour des fermes … il y a un truc que je ne comprends pas … »

    Il sursauta soudain. Elle … elle se tenait devant lui, assise sur son bureau, la main déjà sur sa gorge. Le regard de l’Humain sauta vers le fauteuil vide. Comment ?

      « Ne …

      - Allons, du calme. »

    Le ongles de la Sith pénétraient lentement sa peau. D’un geste hasardeux, il chercha la sonnette d’appel. Inutilement.

      « Il va falloir te montrer coopératif. Uchai en a après toi. Ton petit numéro ne lui a pas plu du tout …

      - Tu … Uchai …

      - Oui, oui. »

    Il se débattait désormais. La Mirialan resserra encore la prise, jusqu’au sang.

      « Alors … dis-moi … tu as peur ? »

    Il ne se donna pas la peine de répondre, il était horrifié. La voix de la Sith sifflait à ses oreilles, autant qu’elle résonnait en sa pensée.

      « Tu seras … obéissant … »

    Un signe négatif de la tête.

      … très obéissant …

    Il se figea. Les lèvres de la verte restaient closes.

      … un bon chien …

    Son menton s’éleva d’une paire de centimètres, descendit selon le même chemin, deux fois.

      « Gentil chien. »




#37333
    La Sith étira un sourire sournois. L’autre ne bougeait plus. Il la regardait, sans plus dire un mot, sans même plus oser battre des cils. De caractère, il n’était pas du genre à détourner les yeux, pourtant il avait peur, et ne savait plus pourquoi il s’entêtait à observait ce visage vert qui lui souriait cruellement. Il se posait des questions silencieuses, attendant les réponses abruptes qui tomberaient bientôt. Il n’osait pas riposter, pas rechigner.

      « Combien tu brasses avec tout ça ? »

    Elle avait fini par se lever, s’éloigner. Il ne répondit pas, continuant de la suivre du regard. Elle-même l’avait lâché.

      « Cette maison, combien elle coûte ? Combien tu te verses chaque mois ? »

    Le regard d’or revint enfin à Mowery qui hochait négativement la tête. Elle s’approcha de nouveau, serrant le poing encore une fois avec hargne. Il sentit sa gorge se comprimer, et l’air lui manquer.

      « J’ai besoin d’un financement, tu comprends ? »

    Elle était tout proche maintenant.

      « Je pense ne pas trop te demander en réclamant … un petit million de crédits ? »

    Deleon ne réagit tout d’abord pas, pourtant il suffoquait. Après de longues secondes d’apnée forcée, il hocha doucement la tête, jusqu’à relâchement de la pression.

      « On va le faire tout de suite. »

    La main glacée de la Sith se posa sur la nuque de l’Humain, forçant l’homme à se tourner vers la console qui trônait sur le bureau.

      « Vas-y. »

    Lentement, mettant à contribution l’énergie qui lui restait, il s’appliqua à distribuer ses ordres. À partir de cet instant, Deleon Mowery versait une subvention d'un million de crédits au Collectif Sakti, initialement basé sur Nouvelle Ator, petite association collaborative d'exploitation agricole pour les plus démunis. Quel homme charitable.

    Ranath le lâcha soudain. Mais son verbe demeurait acerbe.

      « Fais venir ton fils. »

    Deleon réagit négativement.

      « Je vais le trouver moi-même …

      - Attends, attends … »

    Sans se lever, il appela son fils au comlink du bureau. Quelques instants plus tard, le gamin, sans toquer, les rejoignit. Son père lui expliqua rapidement la situation, aidé silencieusement par la consigne mentale de la Sith.

      « Weoni, à quinze ans, maintenant, ta formation requiert un tuteur d’une autre nature … Jilp a très bien travaillé avec toi, mais il est temps que tu quittes Lyran. Tu … Je te présente Mademoiselle Maw, qui sera ta tutrice, à partir de maintenant. »

    Le gamin affichait un air effaré. Son père apporta une réponse à son questionnement muet.

      « Tu pars ce soir. Vas faire tes affaires. »





#37468
    L’adolescent fit demi tour, sans un mot. Sa contestation était intérieure, et silencieuse. Il se plaindrait par la suite à son instructeur, et à son père. Il ne voulait pas partir. Ici, c’était tout confort. Cette femme verte allait l’emmener loin de chez lui, pour une raison qu’il ignorait. C’était la consigne de son géniteur, impossible, il en était convaincu, d’y déroger. De retour dans ses appartements, le gamin appela la bonne pour qu’elle l’aidât à faire ses affaires. La chose ne prit pas longtemps, et il fut vite de retour dans le bureau.

      « Va attendre en bas. Mademoiselle Maw part aujourd’hui. »

    Mowery était en colère désormais, mais il ne pouvait rien faire. Quand l’adolescent fut de nouveau hors de vue et de voix, la Mirialan reprit.

      « Tu auras bientôt des nouvelles d’Uchai. Tâche de ne pas me décevoir. Pour gage de ta loyauté, ton fils. »

    Elle emmena l’enfant.

    * * *


    L’Odonata décollait à peine.

      « Pose ton sac ici. »

    Elle venait de lui désigner sa cabine. Il obéit.

      « Vide tes poches. Sur la table. »

    Il hésita, s’exécuta. Dès le datapad et le comlink déposés sur le polyvinyle du plateau de la table, la Sith les attrapa, et d’un coup sec et bref les brisa l’un et l’autre.

      « Hé !

      - Tais-toi.

      - Mais t’es qui ?! »

    Elle ne répondit pas, le saisit par le bras et l’enferma dans sa cabine. Elle-même s’isola dans le cockpit. Le voyage passa ainsi.

    Fin.

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