PALAIS DE JUSTICELa séance se terminait enfin, certains observateurs avaient été reconduits en dehors du tribunal avant la fin de la séance du jour. Le discours de Dugalles avait fait rompre les dernières limites acceptables pour quelques individus sensibles qui avaient perdu des proches sur Anaxes. Proches qui n’étaient aux yeux du monstre que des points de détails selon ses propres dire.
Le vieux géant se leva au moment ou la juge annonça son compte rendu de la séance du jour, le vieil amiral épousseta sa veste, couverte de plis après être resté assis autant d’heures. Le soir était tombé sur Coruscant, les cris d’une juge dépitée tonnaient haut et fort dans la sale de marbre. Ainsi la misérable alien était tombé dans le chausse-trape comme prévu. Dugalles plongea sa main dans l’une des grandes poches extérieures de son manteau noir, pour en ressortir dans le creux de sa main, une petite montre à gousset aux aiguilles mécaniques cliquetant de concert, c’était un ancien modèle d’horlogerie disparu depuis longtemps qu’on lui avait permis de garder avec lui après s’être assuré que l’appareil ne cachez pas un quelconque dispositif. Son regard se désintéressa de la chargée de justice et de ses mots, dans quelques jours il aurait oublié son nom de cloportes.
- Veuillez nous suivre s’il vous plaît. - - Patientez voulez-vous… - Dugalles leva sa main en direction des gardes d’honneur, il savait qu’avec la présence d’autant de journalistes, on ne lui forcera jamais la main. Il n’était peut-être plus en service, et même condamné c’est lui qui continuerait à donner les ordres. Se saisissant doucement de sa casquette d’amiral posé sur son pupitre, il l’enfonça sur le crâne avant de se diriger lui-même vers la sortie d’un pas lent.
- C’est bon, amenez moi à ma cellule. - Au pied des deux immenses battant de la porte de sortie, le vieux géant s’arrêta nette, ses bottes ripèrent sur le sol, sa silhouette se retournant à moitié. Les deux gardes qui l’accompagnant commençaient déjà à grommeler de frustration de ne pouvoir réprimander comme il se doit leurs prisonniers récalcitrant. Sans en tenir rigueur Tyrus jeta un dernier regard en direction de Han Solo, Lando Calrisian et Gial Ackbar. Les légendes de la Rébellion étaient encore assises sur leurs bancs. L’ex-amiral serra son poing rageur. Il n’avait jamais oublié ni même pardonné pour la bataille d’Endor, sa rancœur demeurait inchangé malgré les années. D’un geste du bras il fit voler son manteau noir, se retournant sèchement vers la sortie.
________________________________________________________________ PALAIS DE JUSTICE, CELLULE PROVISOIRE«
Vous avez été très bien. »
- Hum. - Dugalles n’avait rien à ajouter, il avait fait ce qu’on attendait de lui, il restait toujours le dos tourné un bras croisé, l’autre tenait fermement sa montre à gousset face à son visage, il restait pensif. Le temps filait à toute vitesse, avec les témoignages et sa déclaration tout était joué d’avance. Les faits étaient là et le talent certain d’orateur de son avocate n’y changerait rien, combien même elle s’était donné dans cette affaire surprenant même le vieil amiral. Ce dernier s’étant même demandé s’il ne valait pas mieux lui rompre le cou pour éviter qu’elle ne fasse saborder son propre plan.
«
Il va juste falloir que j'éloigne Skywalker de Coruscant. Il pourrait tout compromettre. »
- Skywalker est ici ? - L’ancien gouverneur n’avait pas vu le maître jedi assister à la séance, son poing se serra sur sa montre. Sa présence pouvait tout gâcher, la perspective de survivre n’était plus totalement assuré, ses alliés pourraient très bien décider de sacrifier sa personne plutôt que de risquer d’être découvert. Dugalles devait très vite réfléchir, bientôt il allait finir en plein terrain inconnu, il fallait s’armer en prévision.
- Maître. Monsieur. Le jury a délibéré. - On ne donna pas plus de temps au vieux géant qu’on reconduit aussi sec au palais de justice, décidément tout était allez très vite. Peut-être un peux trop, quelques choses d’autres clochaient avec ce procès.
________________________________________________________________ PALAIS DE JUSTICE, VERDICT FINALRetour au palais, les journalistes se faisaient toujours plus nombreux aux portes du lieu saint de justice. Le juge entonnait son petit discours, se permettant quelques petites envolées, très certainement emporté dans un sentiment jouissif d’étaler des mots chargés de violence et de colère qui ne faisait pas partie du quotidien du civil. Suite à quoi les jurés rendirent leurs verdicts, eux aussi avait été touché par cette jouissance. Tous se complaisaient pendant quelques instants à la sauvagerie, mais ce n’était là qu’un élan. Dugalles les écrasaient tous de son regard vert putride, ceux qui osaient s’y plonger contempleraient vite un vide, un manque, l’absence d’une marque qui anime pourtant le regard des Hommes.
«
Vous avez été rendu coupable d'actes innommables qu'on pensait terminés au sein de notre communauté. Pour cela, vous serez exécuté, par chaise électronique, au Centre Armand Isard, dans 5 jours standards, à 13 heures, heure locale. »
On le donnait coupable, Dugalles lui était au centre du tribunal, assis et seul, dans une sorte de cercle ou l’accusé était sommé de se tenir. Il avait l’échine bien droite, il portait la même tenue qui faisait vibrer les journaux satyriques. Ses deux bras étaient croisés. L’une de ses mains tenant fermement sa casquette qui se resserra spontanément au moment du verdict. Les citoyens acclamèrent la nouvelle, l’air crépitait de cette même sensation que sur Anaxes, le désordre put être contenu uniquement avec les gardes postés aux quatre coins de la salle. Le vieux géant n’était pas du genre à sourire pourtant lorsque son regard se posa pour la première fois sur Luke assis sur l’un des bancs il esquissa un sourire, ou en tous cas ce que la nature lui avait donné pour former un résidu de sourire. Son œil brûlait de cette flamme maladive et répugnante, cette flamme ancré de cette colère ambiante, son regard, on le lui rendit, celui de Luke s’entrechoqua au sien. Au fond de l’œil du jedi on lisait la plénitude, l’harmonie, la paix... En d’autres termes la sagesse.
Il fallut repartir, on lui avait posé des délais précis pour sa prochaine condamnation à mort. Dugalles fut raccompagné dans sa dernière cellule au centre Armand Isard.
________________________________________________________________CENTRE ARMAND ISARDLa dernière cellule elle était plus aux normes du petit peuple, une couchette, des latrines et un petit pupitre en bois qui décriait avec le reste de la salle de métal. Ni plus ni moins, on lui laissait de quoi écrire avec ses instruments datant de l’antiquité, mais le traitement de faveur s’arrêtait ici. Les 5 jours passèrent vite, Dugalles avait rédigé son testament comme on lui avait permis. L’ensemble de ses domaines et possessions avait été fragmenté en centaines de morceaux informes donné à des noms qui revenait à Dugalles, afin qu’au final personne n’ai rien de lui, une petite ligne spécifia qui héritera de sa montre à gousset, un certain Gloz Frinz un ancien capitaine de la flotte d’Anaxes sans la moindre importance. Ce qui ponctua chacune de ses journées, c’était un petit rituel sa main tenant sa montre à gousset qui frappait la table. Pendant que son autre main le doigt tendu, l’ongle gravait sur cette même table encore et encore le même nom. « GLOZ FRINZ ». Peu importe la douleur, peut importe le prix du sang, il fallait imprégner sur cette table ce nom. Ce n’était pas là l’aveu d’une folie, mais un dernier ordre, adressé à la dernière personne qui pourra encore l’entendre. Le vieux géant se souvenait, il lui avait juré fidélité ce jour-là, ce jour où il était rentré sur Anaxes 25 longues années après son départ. Tartarus pourra comprendre. Dugalles avait attiré son attention il y a des mois désormais, il a dû se lancer à sa recherche dès que son procès avait été annoncé aux yeux de la galaxie et il allait le retrouver. Très certainement trop tard, mais ce dernier pourra toujours se révéler utiles pour la suite avec ses dons. Le vieux géant ne partira pas dans la gueule du monstre sans avoir une vibrolame dans la manche.
- Monsieur. - Un garde s’approcha de sa cellule, Dugalles reposa sa montre,11h43 il était bien tôt, il reposa l’appareil dans sa veste et se leva. Le grincement de la chaise raisonna. Le champ énergétique de sa cellule s’abaissa.
- Bien. Je crois que l’heure de mon dernier repas est venu. - - C’est exacte. - - Mon garçon rendez-vous utile et remettez cette montre aux bureaux de fouilles. J’aimerais qu’elle arrive à destination sans qu’un concierge la dépouille de mon cadavre. - - Mais cela n’arrivera pas monsieur, personne ne... - Le garde était un Céréen qui se montra hésitant, l’alien avait beau profité d’un second cerveau, il réagit aussi rapidement qu’un wookie, la chose ne devait certainement pas être permise selon un protocole inutile. Dugalles souffla du nez, sortant la montre à gousset du manteau et enfonçant un de ses ongles sur une minuscule pierre qui ornait le dos de l’instrument. Le champ d’énergie de sa cage était éteint, il tendit doucement un bras tenant l’objet puis un second pour prendre la main de l’alien.
- Faites néanmoins attention soldat cet instrument est fragile et poussiéreux certaines parties ont la mauvaise habitude de s’égarer… - Le ton était peu subtil il fallait niveler le niveau pour être compris par le bas peuple. Le Céréen d’abord surpris par la poigne du vieux géant avait saisie la garde de son fusil qui pendait en bandoulière. Il découvrit dans sa main la vieille montre et détaché à celle-ci l’unique pierre précieuse de l’instrument, un fragment de perle de dragon Krait. Un garde ne touchait pas plus de 1000 crédits à peine de quoi payer les factures et subvenir à ses besoins, on ne refusait pas ce genre de petites attentions qui ne représentait à première vue aucun risque. Après tout, si c’était là la dernière volonté d’un homme avec une compensation de plus de 30 mois de dur labeur à la clef ça ne se refusait pas. Le garde laissa passer un petit plateau flottant avec un système à répulsion, avant de refermer le champ. Le garde reparti et laissa découvrir aux yeux du prisonnier ce qu’avait commandé le vieux géant en guise de dernier repas. Une large nappe couvrait la plaque métallique. Des couverts d’argents étaient posé sur le côté droit, au centre trônait 4 assiettes contenant chacune un plat différent, le plus à gauche comportait un assortiment de fruit exotique et de gelée de fruits. Le second disposait de côtelettes de Fyrnock cuites à points servit dans une sauce relevé au Merenzane Gold. Le troisième plat était un bouillon traditionnel d’Anaxes et enfin le dernier était contenu dans une petite assiette sous une cloche transparente du Umi-Yumi dessert typique des Gungans de Naboo. Dugalles mangea doucement, serviette sur les genoux, coudes bien resserrés. Les mets présentés s’accompagnaient d’une simple carafe d’eau, tout alcool était exclue en dehors de celui déjà contenu dans les plats, enfin dernière petites gâteries un quart d’éclat de lune. Tyrus mangea jusqu’à plus faim et plus soif, délaissant les restes négligemment au moment ou son avocate pénétra dans sa cellule.
«
Tout va bien se passer. Ça ne dure qu'un court instant. »
Dugalles n’écouta que d’une oreille distraite le reste du discours, décidément les exécutions publiques n’avaient rien de palpitantes. Il leva sa main devant l’alien, il en avait suffisamment entendu. Alors que les gardes laissaient un peu d’intimité au condamné, dans un geste ample une pilule rouge glissa sur son plateau. Sans faire aucun geste brusque le vieux géant s’en saisie à deux doigts il l’avala et commença à dévorer l’éclat de lune n’en laissant pas une miette, il serait fâcheux que la procédure échoue.
- Hum. Hum maître il est temps de partir. - Un garde entonna doucement, le garçon devait être nouveau ou bien impressionné, ce dernier avait toquer doucement contre le bord de l’entrée pour les avertir de sa venue. L’avocate fut conviée à partir, puis on saisit avec délicatesse le vieux géant, qui fronça les sourcils, le prenait-on pour un poupon ? Il dépassait d’une bonne tête et demie le Bothan et l’humain qui lui servit d’escorte, bien qu’il n’ai jamais été très massif, Dugalles était un chat maigre élancé, ses muscles avaient suivis comme pour ces hommes un rude entraînement physique et la mémoire musculaire n’avait pas délaissé le corps du vielle homme. Dugalles en un geste se défit de l’étreinte et rajouta sans cacher sa hargne quelques mots cinglants et grossiers pour la forme.
- Comportez-vous en soldats. Et évitez moi ce genre de traitement de faveur digne de la bande de lopettes qui gouvernent cette République. - Les deux gardes se grattèrent la tête, le Bothan visiblement se prenant pour le plus malin des deux prit la parole tout en continuant d’avancer.
- Allons, tu n’as pas besoin de t’inquiéter tu verras, on m’a dit qu’on ne ressentait rien au moment de la décharge. - Le second lui emboîta le pas, les deux prenaient un ton comme s'ils s’adressaient à leurs vieux grands-pères.
- Tu verras Tyrus tu ne sentiras rien, je connais celui qui s’en occupes tout se passera très bien. - Dugalles avait été escorté jusqu’à une large porte en duracier. Le vieux géant fulminait, alors que l’un des gardes s’apprêtait à frapper céans, tout en adressant une dernière parole douce à l’ex amiral, il fut coupé.
- Vous deux tutoyez moi encore une fois et je vous fends la tête sur place, contrairement aux limaces sans races ni patrie que vous êtes je n’aspire pas à la mort « douce » que m’accorde votre République de parasites. Au moins l’empire pu rendre à mon épouse une mort digne de son rang. Maintenant disparaissez de ma vue j’ai à faire. - Les deux compères qui s’étaient montrés aimables jusque-là ne rajoutèrent rien, le vieillard était aigris et aurait bientôt ce qu’il mérite. Le regard sombre le garde frappa à la porte, un homme casqué déplaça le cache d’une petite fenêtre grillagé. La porte s’ouvrit. Rapidement des hommes se chargèrent de bien installer le vieux géant sur une chaise qui avait visiblement servi. Rapidement il fut totalement immobilisé, la sensation était désagréable, Dugalles détestait ne pas pouvoir contrôler son corps. Il pouvait voir depuis la baie vitrée et la vue qu’elle offrait sur la foule carnassière. Ainsi que sur les jurés, tous avaient leurs regards braqués sur lui. Tyrus conservait une mine froide, son regard toujours aussi vide d’humanité. La caresse de la mort factice le laissait de marbre, il ne s’abaisserait pas à feindre la détresse, il aimait penser qu’il réagirait de manière similaire le jour de sa véritable mort.
Au moment ou on plaça les câblages un homme de blanc s’avança. Le cœur de Tyrus se mit à battre un peu plus fort au fur et à mesure que les bottes blanches frappait le sol, le doute était toujours permis, le produit miracle pouvait toujours échouer. La mort pouvait toujours frapper. Ses yeux verts sombres s’enfoncèrent dans ceux de son interlocuteur.
«
Tyrus Dugalles. Vous avez été reconnu coupable de Crimes contre les Êtres Pensants et d'Actes de Barbarie par un jury populaire. Avez-vous une dernière déclaration avant que la sentence ne soit exécutée ? »
- Oui. - Il attendit qu’on appuie sur le pressoir afin de permettre à tous de bien entendre ses « derniers mots ». Dugalles prit quelques instants, devait-il être cinglant ? Vulgaire ? Humble ? Certainement. Mais il fallait partir sur une dernière note qui resterait, combien même sa solution de recours échouerait. Un son raisonna finalement depuis les interphones, la voix drôle de voix, la voix profonde et saccadé.
- Vous ne ferez pas taire cette flamme… - Dugalles braqua sa tête en direction de la foule, plantant une dernière fois son regard morbide sur des Hommes qui pour la plupart n’attendent qu’une chose, que la main vengeresse écrase le monstre. Vous pouvez me tuer, mais vous ne pourrez pas détruire une idéologie. Jamais. Vous n’en avez pas la force ni même les épaules, un autre prendra ma place et fera ce qui doit être fait. - Un dernier avertissement craché à la face du monde, l’ancien amiral garda sa tête bien haute, c’était bien la dernière chose qu’il pouvait faire en cet instant… L’homme en blanc reprit la parole, mais sa bouche brassa de l’air, désormais plus aucun mot n’avait d’importance ici, il n’y avait plus que des sensations. Les premiers picotements pointèrent rapidement leurs museaux avides, Dugalles resta les yeux ouverts dirigés sur la foule, tout s’accéléra, la douleur s’intensifia, les muscles gonflèrent. La sensation était étrange, difficilement descriptible et particulièrement désagréable. Les battements du cœur s’accélérèrent
… Boum-Boum… Boum-Boum… Tout se freina net, un flash blanc, un sifflement strident dans les oreilles
… Bom-bOu-… Bo… — — Rien.________________________________________________________________ENDROIT INCONNULe bout du tunnel, un couloir blanc, l’ascension de l’âme dans la force, c’était normalement ce qu’on devait voir au moment de la mort. Pourtant il n’y eu que du noir, des ténèbres, un voile impénétrable. Le froid, la douleur, des hurlements… Pas les siens, le bruit était bien plus aigus… Des tirs, des hommes qui crient contre des ombres… Trois formes puis une explosion de couleur. Du rouge et enfin… Du bleu. Cette mort restait factices, pure produit artificiel. Le cerveau subissait néanmoins les effets secondaires d’une telle brutalisation chimique, mais le corps lui emboîta le pas. Une vive douleur dans le dos, un picotement le long d’une l’échine frappée au marteau. Le reste du corps demeurait groggy, comme si le flux sanguin ne passait plus, les membres ne répondaient pas. Le temps filait à toute vitesse, les premières contractions naquirent au niveau des orteils puis des doigts, des mouvements essentiellement mécaniques, le corps réapprenait lentement à se mettre en route. Comme une peste qui se répandait à travers un pays, l’énergie afflua de toutes part pour converger vers un cœur.
— - bOu… Boum-Boum … Boum – Boum. Deux yeux verts frappés d’une flamme verte se rallumèrent.
- Humpf. - Un grognement sourd résonna dans une petite pièce. Les membres toujours à moitié-tétanisés répondirent difficilement à la volonté du vieux géant. Dans une couchette, deux bras se levèrent tendus, les poings serrés. Projetant d’un coup sec le drap de soie blanc sur les rebords métallique du lit, laissant à découvert le corps de l’ancien amiral. Le souffle de Dugalles devait être sonore et rauque la gorge s’en trouvait lacéré, bien que les bruits de pales de la ventilation couvraient le bruit. Sa première pensée fut de s’assurer que ses fonctions motrices ne soient pas endommagés, d’un coup de bassin deux jambes furent envoyés sur le sol gelé. Les doigts de pieds réagirent instantanément au contact de la surface froide, le plus dure fut de se lever, une… deux … trois le genou se plia à peine, une… deux … trois, cette fois-ci le genou esquissa un mouvement légèrement plus vif.
Le corps de Tyrus était contorsionné dans une position angulaire fort désagréable, s’appuyant d’un de ses bras raides comme une branche, le vieux géant se redressa comme il le put. Ses yeux clignèrent à intervalle régulier, la lumière bleue de ce genre de salle de réanimation avait au moins de bien qu’elle n’agressait pas les orbites. Les sens revenaient à la charge les uns après les autres, sa bouche était pâteuse le goût ferreux du sang sur la langue omniprésent fut relayer au cerveau et enfin l’odeur pestilentielle de la salle à en donner des hauts les cœurs arriva dans les canaux nasaux… Pour un civil l’odeur aurait été insupportable, pour Tyrus s’était un rappel à ses débuts dans l’armée sectoriel d’Anaxes. L’infirmerie dans laquelle il était resté trois jours de suite, après s’être fait arracher la moitié du foie par un tir de blaster l’avait vacciné. Mais tous ces désagréments étaient subsidiaire, à force d’essais le géant put se relever. Ses appuis étaient instables, ses jambes et ses bras demeuraient arqués, mais il était debout et c’est tout ce qui comptait.
Son regard s’abaissa finalement sur ses vêtements et son corps, le haut était un simple débardeur vert kaki, le bas un boxer marron, les bras et les jambes étaient laissés à nue. L’âge avait fait son office sur la chaire, ses cheveux gris coupé à la militaire, les rides et les plis s’éparpillaient ici et là, mais les formes n’avaient pas disparu, lacérées de quelques marques rouges chaque membre et muscles restaient sec et élancés.
Les souvenirs douloureux d’un ordre 66 et fort d’une rigueur de battre autant l’esprit que le corps, permis d’entretenir le corps du vieux géant. Mais le profil du chat maigre, sur lequel on plantait une figure horrible était plus effrayant qu’il n’était beau ou agréable.«
Déjà réveillé ? On ne comptait pas sur vous avant au moins deux jours. »
La porte de sa cabine s’était ouverte, son avocate en tenue bien moins… militaire lui adressa la parole.
- J’ai en horreur l’inactivité. - Dans une tentative de poser bras croisé dans le dos comme à son habitude, le corps de Dugalles fut rapidement rattrapé par la douloureuse réalité. Préférant étouffer le moindre signe de faiblesse Tyrus se contenta de se redresser non sans esquisser un léger rictus de souffrance.
«
Venez, je vais vous présenter à votre sauveur. »
Cette dernière tournait déjà les talons vers la sortie, repartant impitoyablement sans attendre le vieux géant. Marcher se releva particulièrement long, mais néanmoins possible, cela eu de bon que Tyrus eu tout son temps pour balayer les pièces de son regard. La salle adjacente à la sienne était un grand hangar rempli de vaisseaux de tout bord, impossible d’en déterminer l’affiliation de ses mécènes, l’argent n’était pas un problème pour eux, mais ce n’était plus un secret, cette conclusion avait depuis longtemps était tiré sur Coruscant. Seconde détermination la « base » n’était pas un vaisseau, très certainement un astéroïde géant réaménagé, la roche brune qui cerclé la seule autre porte, la nébuleuse bleue visible depuis le bouclier énergétique de la pièce ne laissait pas plus d’indice quant à la géolocalisation de l’endroit. Après avoir dépassé un couloir la dernière pièce se révélait être une sorte de grand salon. Le luxe était mis à l’honneur, plus que la représentation d’un matérialisme à en faire hurler de désespoir le président métellien actuel, Dugalles se concentrait sur les détails qui pourraient le servir. Des Twileks portant les tenues de putains de luxes si chère à cette race qui n’a jamais su trancher pour qui se rallié entre l’Empire et la République. Elles dandinaient derrière un bar visiblement bien fourni. La pigmentation rouge était une particularité inhabituelle pour ce résidu de race, enfin, elles ne semblaient pas porter les colliers normalement fournis avec l’esclave. Le regard de Tyrus se détourna pour se concentrer sur les êtres sentients de la pièce.
«
Tyrus Dugalles ! Venez ! Quel plaisir de vous rencontrer. »
Ce fut un homme qui l’interpella en premier, visiblement son sauveur. Dugalles resta silencieux.
«
Quel est votre poison ? Mes serveuses connaissent toutes les combinaisons de cette galaxie. »
- De l’eau. Je ne bois rien d’autres. - L’homme se leva finalement pour venir à sa rencontre. Dugalles préserva une moue froide, il s’efforça de gommer le moindre rictus de douleur sur son visage, restant immobile et le dos droit. Les yeux du vieux géant suivirent le bras tendu en la direction des dernières personnes assissent qu’il ne connaissait pas. Un bothan et une femme étrange les yeux vairons, le vieux géant passa rapidement sur l’alien, il plissa les yeux sur la seconde, ce faciès, ces yeux…
«
Permettez-moi de vous présenter mes associés... Votre avocate, Lady Zaarah. Mon homme de confiance, Nek Bw'olan, et une de mes nouvelles associées, Ysanne Isard. »
Ysanne Isard… Elle avait toujours été une verrue sur le nez de la République, mais surtout pour l’Empire qu’elle avait déserté. Demeurait-elle une ennemie ? Pas forcement, une alliée ? De circonstance s’était envisageable au-delà, très certainement pas, l’ancienne directrice des renseignements n’était pas le genre de femme avec qui on pouvait tourner le dos impunément. Sa présence ici était elle réellement une surprise ? La voir de chair et d’os avait d’une certaine manière impressionné Dugalles mais, la chose en soit paraissait logique, elle était ennemie de la République et avait trahit l’empire, il était l’ennemi de l’empire et avait été désabusé par une République félonne. Toute son attention était portée sur la femme fatale. Mais l’élément qu’il ne fallait peut-être pas éclipser pouvait tout aussi bien être le Bothan, aussi réducteur que cela pouvait être les Bothans était une race d’espion, qui indubitablement l’amenait à faire un lien avec un individu qui pouvait ne rien avoir avec tout ça, Borsk Feya. Cette histoire était surprenante et les branches de plusieurs scénarios plausibles convergeaient toutes vers un seul individu.
S’adressant d’un ton toujours aussi sec Tyrus répondit après avoir bu une première gorgée du verre d’eau qu’on lui servit, si on le lui donnait.
- Bien. Je serais directe, qu’attendez-vous précisément de moi. Et, qui êtes-vous ? - Ah et merci, enfin il ne fallait pas à s’attendre plus de gratitude de la part du vieux géant. Le regard vert putride de Dugalles s’embrasa, la lueur macabre cherchant à insuffler dans les orbites de l’humain.
________________________________________________________________Colorimétrie dialogue :
Tyrus DugallesLady Zaaeah??? mystérieux mécènes