L'Astre Tyran

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#36802
    Ce fut comme un courant d’air glacé, une brève averse acide, une gifle. Tout cela en même temps. Alors qu’Isabo marchait encadrée par les deux sensitives émérites - selon son référentiel - elle se sentit soudain seule, terriblement seule. La présence de ses camarades venaient d’être occultée par une aura des plus oppressantes. Pourtant, ici, il ne se passait rien. Rien, jusqu’à ce que leur regard tombât sur les victimes d’un massacre lointain. Des cadavres, à l’état de squelettes. Un frisson parcourut l’échine de la rouquine. Elle n’avait plus peur, elle avait dépassé ce stade. Ce n’étaient que des os, des débris inanimés, en apparence. Mais son inconscient savait, lui, que tout ceci n’était pas normal, pas naturel. Tous ses sens criaient alerte. L’Humaine se figea, horrifié par ce qui pourrait se produire. Varadesh brisa le lourd silence, provoquant le sursaut d’Isabo, qui cette fois ne pipa mot. Et aussitôt, toute l’horreur de son pressentiment se révéla. Ils se levèrent, lentement, et trop rapidement à la fois. Pour la jeune femme, qui ne trouvait plus d’écho en la pensée de ses camarades, il n’existait plus qu’une seule barrière entre elle et la mort.

    L’Humaine saisit lentement son arme, la plaça machinalement devant elle, la tenant de ses deux mains, et appuya sur le bouton de la poignée. Elle ne vit même pas la lame s’éclairer, elle ne voyait que les trous des orbites vides des squelettes, et derrière eux, son maître, le regard froid, les lèvres pincées. Isabo leva brusquement son arme, et de toutes ses forces, frappa. Elle trancha net le premier ennemi qui se présenta à elle, fit un pas en avant. Suivant ! Elle dut faire à cet instant une grimace remarquable, un mélange de haine, de peur de la mort, de peur de son incapacité à survivre. Le premier tas d’os écroulé la rassura d’un rien. Quand ils tombaient, ils ne souffraient pas, ils n’étaient rien. Isabo ne souffrait pas pour eux. C’était facile. Il suffisait de taper, et la lame broyait. Tellement facile. Elle frappa à nouveau, sur un adversaire qui se défendit. Elle ne s’entendait pas grogner à chaque nouveau coup donné, ni ne se voyait apprécier la chute de ces abominations.

    Les trois comparses formaient dos à dos un triangle bien armé, et Isabo fournissait sa part du travail. Peut-être pas aussi efficacement, ou pas avec autant de colère que les deux autres, mais elle abattait son lot de squelettes, dont le nombre croissait, et croissait encore. Il en descendait désormais par les escaliers, il en arrivait par les couloirs, de toutes parts. Elles seraient bientôt submergées, bientôt mortes. La rouquine releva le nez, comme pour voir combien elle en avait abattu. Pas assez. Et soudain, elle aperçut, entre les os mouvants, un échappatoire, une issue.

      « VKOH ! »

    Elle voulait lui montrer cette ouverture libre de tout ennemi. Elle devait ouvrir la voie, les faire passer par là. La parole n’était pas le medium favori de la jeune femme qui revint d’instinct à un moyen de communication primal, la pensée. Son esprit fondit sur celui de la louve pour lui faire parvenir l’information. La porte, par là ! Mais l’esprit de Vkoh était dangereux pour la gamine, trop puissant. Elle se sentit frappée par une force qui la dépassait, elle se sentit perdre pied, sa vision se brouilla. Sa lame tomba encore sur un crâne dénué de chair, puis sur un autre, mais elle sentait son énergie l’abandonner, jusqu’à la faiblesse. Elle tenta d’avancer vers cette porte, vers cet escalier qui descendait à pic vers les ténèbres. Elle n’avait pas peur, elle n’avait plus vraiment conscience d’elle-même. En revanche, elle avait mal, son être saignait d’une vive coupure qui n’aurait su être physique. Le visage du Maître s’imposa à nouveau à sa vision. Elle ne savait pas si elle devait la haïr, ou l’aimer. Elle l’avait sauvée, et l’avait enchaînée. Le mélange, ce trop plein d’émotion, éclata soudain, ramenant brusquement Isabo à la réalité. Tout ce temps, elle avait eu le souffle coupé. Le retour d’air dans sa trachée lui arracha un grognement rauque. Et son arme s’abattit encore, avec plus de rage, plus de volonté. Elle se fraya un chemin jusqu’à l’ombre totale. Son regard tomba dans l’escalier. Descendre, il fallait descendre. Les autres ?

    Elle allait descendre.



#36829
Et de nouveau, le sabre pénétra le métal, mais cette fois, avec plus de facilité. Alors était-ce dû au sang, ou c’était le sang qui avait ouvert le mécanisme ? Vkoh n’aurait su le dire et s’en fichait pas mal. Toujours est-il que l’accomplissement fut d’entrer dans ce temple. Fermant la marche, elle furetait çà et là et laissait traîner son regard dans les ombres qui couvraient les recoins de la bâtisse. L’atmosphère était chargée d’une intensité obscure assez rare pour qu’elle le remarque. Mais le cœur, lui, n’était assurément pas ici. Elle le sentait battre, quelque part, appelant sans cesse sa venue, lançant ses effluves addictives dans son esprit meurtri. Leur passage dans cet endroit ne servait à rien selon elle, que satisfaire la curiosité des deux petites. A défaut de pouvoir bénéficier d’une liberté de mouvement, elle les suivait sans rien dire. Les torches récupérés projetaient sur les statues leurs propres ombres et les animait d’une nouvelle volonté, d’une essence spectrale que la pierre transpirait à merveille. Pour une personne avertie, les ornements, même détruits ou endommagé, était d’une beauté sans pareil. Pour Vkoh, cela n’avait aucun sens. Mais devait-elle reconnaître que ces hommes et femmes encapuchonnés avait une certaine prestance, dénotant chacun une pulsion du côté obscure.

Tantôt les visages étaient déformés par la colère, tantôt regardaient-ils le ciel, les muscles bandés. Ou encore étaient-ils terrassés par la peur. Mais ce qui revenait, sur tous, étaient la multitude de signe démontrant la présence du sang et des rituels liés. C’était assez intriguant. Assez seulement, car du sang, elle n’en vit rien. Et à la place, des cadavres, des cliquetis sur le sol, qui s’élevèrent petit à petit pour ne former que des amas squelettiques aux os noircis par le temps. Etonnant que la gravité n’est pas eu raison de leur stabilité. Cela indiqua au moins une chose, c’était la présence d’un marionnettiste derrière tous ces cadavres.

Vkoh plongea sa vision derrière ceux enflammés des squelettes et n’y détecta aucun signe de vie. Rien que le vide et le côté obscure. Elle écarta négativement la tête et dégaina son sabre à la lame orange foncé. Jeny jeta quelques regards vers ses deux protégés et attendit que chacune soit prête à donner des épaules. Et, aussi surprenant que cela puisse paraître, Isabo aussi s’en donna à cœur joie. Du moins, pas si étonnant que cela, car selon l’ancienne grise, il était beaucoup plus simple de détruire ce qui ne vivait pas, ni ce qui saignait. Encore moins ce qui ne pouvait pleurer quand on lui coupait un membre. Alors elles attaquèrent les vagues sans fin, sans efforts apparents, des hordes squelettiques. Jusqu’à ce que la gamine aux cheveux rouges ne lui hurle dessus, d’abord dans les oreilles, puis dans l’esprit. L’effet fut quasiment immédiat.

Vkoh la rejeta violement hors de sa tête et dans le même temps fit tournoyer ses mains en l’air pour créer une fumée ombreuse qui réduit en cendre les ennemis les plus proches. Elle ne s’arrêta pas là et prit les devants, se dirigeant vers le chemin indiqué. Au niveau de Varadesh, elle commenta :

« Porte-la, je vous protège. »

Sur ces mots, elle envoya de nouveau la fumée vengeresse à la base d’une magnifique statue représentant dévot, face tourné vers le ciel, le corps de pierre entièrement poli. La fumée en revanche ne fit pas distinction et la pierre fut rongée, provoquant la destruction et la chute de la colonne sur le passage. Elle emprunta en premier les escaliers, trottinant légèrement, jetant par moment des regards derrière elle. Arrivée en bas, elle bifurqua à droite, dans un passage étroit bordé au début par une arche aux différentes indications. Vkoh les ignora et avança dans de ce côté-là. Il n’y eu pas vraiment de déclic, pas de bruit d’activation. Seulement, une fois avoir franchi le seuil de l’arche, des lances sortirent du mur et la transpercèrent de part en part, accrochant son corps au bord opposé. Elle ne grogna pas, mais ferma les yeux. Son rythme cardiaque accéléra, sa tension tout autant. Ce cœur qui n’avait pas été touché, contrairement à beaucoup d’autres organes internes. Pour la plupart, qui ne fonctionnaient plus, tels que le foie, la rate, une partie du poumon droit, déjà en partie carbonisé. Il n’y eu pas non plus de gouttes de sang s’échappant de son corps, mais une fumée noirâtre qui suintait par les plaies.

Vkoh activa son sabre, dans un grognement proche du porc et trancha net les lances qui la tenaient prisonnière. Mais, ce qu’elle n’avait pas prévu, fut que ses jambes ne la tenaient plus. Elle s’écroula à genoux, des morceaux de métal le long du buste. Sa respiration rauque et mécanisée accéléra et elle se permit une pause assise, rampant vers le mur de l’arche.

« Enlevez-moi ça. »

Puis vers Sabina, la seule qui comprendrait.

« Il me faut de quoi manger. »
#37021
La lame orange passa au travers des vertèbres cliquetantes du squelette dans un geste rapide, le tranchant en morceaux qui dégringolèrent par terre dans un bruit qui aurait presque paru comique si la situation ne l'avait pas été aussi peu. Pas le temps de savourer cette mise à mort que déjà d'autres se jetaient sur elle, armés de vieilles épées, haches et autres armes aussi rouillées que visiblement vieilles, quand ils ne tentaient pas tout simplement de la saisir de leurs mains griffues ou leurs mâchoires en théorie plus guère capables de blesser. Mais les flammes sinistres dansant au fond de leurs orbites vides trahissaient la force qui les animait et les rendait si dangereux. Marmonnant un juron, elle fit tourner rapidement son arme pour trancher la main tendue vers son visage.

Il y en avait tellement, qui tentaient d'atteindre le petit trio regroupé tant bien que mal au centre de la grande pièce. Les créatures avaient beau être dangereuses, leur force venait avant tout de leur nombre et non de leur intelligence. La puissance qui les animait n'avait pas insufflé en elles quelque autre instinct que celui de supprimer les intrus en ces lieux. Cela devait certainement habituellement suffire lorsque des pilleurs de tombes et autres chasseurs de trésor stupides tentaient leur chance mais ici, la situation était bien différente. Et de toute façon elle n'avait aucune intention de finir en bouillie sanglante sur le sol avant que son cadavre ne serve de gardien supplémentaire pour une prochaine visite, merci bien.

Il y avait tant de squelettes qu'il était impossible de les dénombrer et encore moins d'en voir le bout. Inutile également de chercher à vouloir trouver du regard Isabo ou Vkoh, tout ce qu'elle pouvait voir se résumait aux lames énergisées tranchant de temps en temps dans les membres et les corps. Le nombre était écrasant et pouvait bien avoir raison d'elles mais aussitôt que cette pensée lui vint en tête, elle fut rapidement remplacée par une sourde fureur. Ces Prophètes les croyaient-ils si faibles et insignifiantes qu'il suffirait d'une si banale protection pour en venir à bout ? Sentant monter en elle la colère à cette idée, elle y prêta de la force, aiguisant la rage alimentée presque insidieusement par les énergies latentes du temple.

C'était un combat qui ne pouvait se terminer que d'une seule façon, il fallait bien l'avouer. La force du nombre finirait par les faire plier et tomber. Le cri de la rouquine la ramena toutefois à la réalité, hors de ses considérations distraites. En guise de punition pour cela, elle sentit les griffes acérées d'un squelette lui labourer la joue, traçant un profond sillon sur sa peau qui se teinta aussitôt d'une couleur rouge bien familière. Maudissant à la fois le mort et sa bêtise, l'apprentie le décapita d'un coup enragé avant de tenter de battre en retraite jusqu'aux 2 autres qui avaient visiblement trouvé un moyen de s'enfuir.

Peine perdue évidemment, la foule était si nombreuse que la brèche taillée de force s'était déjà refermée, la laissant seule et entourée de squelettes ambulants. Qu'à cela ne tienne, il y avait d'autres moyens de se tirer de ce mauvais pas. Invoquant la Force pour lui prêter soutien, elle se prépara à effectuer un saut, tentative risible d'échapper à la horde s'il en est, d'autant qu'elle n'avait guère de pratique à ce niveau. Mais qui ne risque rien... Le résultat fut, comme souvent, en demie-teinte, lui permettant d'échapper à la horde mais pas sans qu'elle n'en vint à atterrir contre Isabo près de l'entrée des escaliers, les faisant tomber par terre comme des malpropres. Autant pour la dignité.

Rah, fils de Murg'lak !

On pardonnera volontiers ce langage bien trop fleuri étant donné la situation, ça va de soi.

Heureusement, Vkoh avait fait usage de son talent unique pour la destruction et effondré une statue qui barrait maintenant l'accès derrière elles. Bon, ça avait aussi l'inconvénient de couper tout chemin de retour et les forcer à avancer mais d'un autre côté, entre une possible mort plus loin et une mort certaine dans le dos, le choix est vite vu. C'est donc avec un certain soulagement mêlé de méfiance que le trio s'enfonça dans les profondeurs du temple mais elles n'allèrent pas bien loin avant que leur consoeur ne se fasse brutalement empaler sur place par de nombreuses lances sorties de nulle part. Spectacle particulièrement dérangeant que celui-là, pas aidé par le fait que la mentionnée ne sembla pas plus affectée que ça et se dégagea de là à coups de sabre et de grognements bestiaux.

Charmant...

Il y avait quand même des morceaux encore plantés dans la chair un peu partout et il était évident qu'elle n'arriverait pas à les enlever seule. C'est donc avec une grimace de dégoût que la Pantoran s'agenouilla près de la demoiselle avant de l'aider, saisissant chaque morceau de pieu avant de tirer avec force grognements et jurons chaque fois que ça résistait. Il n'y avait jamais de sang qui coulait ou coagulait autour des plaies visibles à travers les trous dans l'armure et à vrai dire, pas de peau non plus en fait. C'était vraiment bizarre et assez dégueulasse. D'autant plus quand elle apprit que l'autre avait besoin de "recharger ses batteries" si on pouvait se permettre l'expression. Ayant déjà vu Vkoh à l'oeuvre, elle n'avait pas trop envie de réitérer l'expérience mais leur périple commençait à peine dans ces lieux et mieux valait qu'elle ne soit pas inutile pour la suite.

Cela étant, trouver de quoi la requinquer risquait d'être quelque peu difficile dans un lieu pareil. S'il ne s'était agi que de sang, elle en aurait bien partagé un peu mais vu ce qu'elle devait ingurgiter, ça n'allait pas pouvoir se faire, elle aimait bien ses organes internes bizarrement. Offrant sa main à l'humaine pour l'aider à se relever, la Pantoran lui jeta un regard critique au vu de son état, soucieuse.

Tu peux continuer de marcher ? On peut pas rester là et je suis pas sûre qu'on va trouver de quoi te retaper. Isabo, reste près d'elle des fois qu'elle ait besoin de soutien.

Et de continuer leur chemin elles entreprirent, s'enfonçant de plus en plus dans les profondeurs du temple. A un moment toutefois, les escaliers se mirent à remonter sur une très longue distance, ce qui indiquait qu'elles devaient être revenues au même niveau que le rez-de-chaussée. Vkoh s'affaiblissait petit à petit sans qu'elles n'aient rien pour soulager sa douleur. Par moments, Varadesh tournait la tête derrière elle pour lui jeter des regards soucieux avant de reprendre. Enfin, le "salut" leur vint une fois qu'elles émergèrent dans une pièce aussi large que le hall d'entrée.

Il n'y avait ici point de grande statue ni de corps au sol mais de riches glyphes partout sur les murs et les plafonds comme dans tout le reste du temple, probablement. Et à quelques mètres de là se tenait enchaîné le corps d'un jeune homme en robe capuchonnée, immobile et silencieux. Mais à en juger par la façon dont Vkoh s'était tendue en le voyant, il devait être aussi appétissant pour elle qu'un bon steak de bantha... Et littéralement en plus, c'est ça le pire. Bien que la blessée avançait la première, comme hypnotisée, elle fut suivie de ses 2 compagnes. C'était là une erreur de débutant.

Oh, attends une minute, y a quelque chose qui c...

La phrase ne fut jamais achevée car le sol se déroba sous leurs pieds et elle et Isabo chutèrent lourdement dans le vide tandis que les trappes se refermèrent, laissant face à Vkoh son sacrifice et festin potentiel tandis qu'elles continuaient de tomber. Pour finir, quand la chute s'acheva avec de la douleur à l'atterrissage, humaine et alien étaient dans une même pièce sombre mais séparée par ce qui ressemblait à une vitre transparente mais très épaisse. Et quand à savoir comment se tirer de ce merdier, seule la Force savait comment faire.

C'était tellement évident qu'on aurait dû s'en douter illico... Mais c'est pas vrai, comment on peut encore se faire avoir aussi facilement bon sang ? Tu n'as rien ?

#37103
      « Varadesh ! Varadesh ! »

    Elle allait pleurer. Isabo allait se mettre à pleurer. Elle était seule … complètement seule !

      « C'était tellement évident qu'on aurait dû s'en douter illico... Mais c'est pas vrai, comment on peut encore se faire avoir aussi facilement bon sang ? Tu n'as rien ? »

    La jeune femme sursauta tant l’intervention de la Pantoran l’émut. Et elle se mit réellement à pleurer. Aussitôt les rivières de larmes libérées, aussitôt essuyées d’un revers de manche douteusement crasseux.

      « Oh, pardon … Varadesh … excuse-moi … »

    Vite, vite, vite, faire disparaître cette aveu de faiblesse.

      « J’ai rien. Et toi ? »

    Si, elle avait mal. Mal au dos, mal aux jambes, à la cheville, la gauche, peut-être foulée, ou seulement un peu chahutée.

      « On fait quoi ? »

    Déjà, elle se tournait pour explorer visuellement le reste de la pièce faiblement éclairée. Elle avait peur, ça devait empester, la vitre n’épargnerait pas les sens psychiques de l’Apprentie. Isabo se surprit à trembler et noua brusquement ses mains pour stopper les convulsions. Avec précipitations, elle se mit à chercher son arme. Elle était tombée là, et avait roulé un peu plus loin. À quatre pattes, elle alla récupérer le sabre de son maître. Ouf !

      « Tu as quoi de ton côté ? »

    Ici, rien. Rien de rien. Douloureusement, la novice se remit sur pieds, s’appuyant sur le mur à portée de main. Lentement, oui finalement elle avait vraiment mal, elle fit le tour de son côté de la pièce, le sabre dans la main qui ne tenait pas le mur, emprisonné dans un poing résolument serré, phalanges blanchies par la pression. Il n’y avait rien à trouvé ici, pas même une aspérité sur ce mur totalement lisse … Presque inconsciemment, la pensée d’Isabo traversa le mur, partant explorer d’autres horizons, espérant trouver la lumière du jour, quelque part. Mais ce qu’elle trouva l’horrifia.

      « Varadesh … »

    Elle se sentit soudain observée.

      « … y en a partout … »

    Mais de quoi ?

      « … des … gens … »

    Elle ne pouvait pas vraiment les discerner, mais elle les sentait partout autour d’elles. Il devait y avoir un accès qui donnait sur ces pièces jumelles.

      « … ils sont … ils sont de ton côté ! Varad… »

    Et elle se retourna pour constater que la Pantoran n’était pas seule.



#37522
Passée la surprise de la chute et l'envie furieuse de proférer des injures, - ce qu'elle fit - elle prit le temps de regarder à travers l'espèce de miroir, vitre ou... Truc qui la séparait d'Isabo. Et ce qu'elle vit la consterna. La jeune fille pleurait à grosses larmes. Cela lui fit écarquiller les yeux à ce spectacle aussi inattendu qu'indésirable. C'était vraiment une petite chute de rien du tout qui la mettait dans cet état ou il y avait autre chose ? Mais quoi ? Se retrouvée piégée dans les profondeurs du Temple Noir sans savoir ce qu'il en était de Vkoh ni d'elles-mêmes en fait ? N'avait-elle donc jamais mis le nez hors de chez elle pour être aussi émotive ? Vraiment, plus elle côtoyait Isabo et plus elle était perplexe. Qu'est-ce que son maître lui trouvait de si digne d'attention ?

Quelques éraflures, rien de bien méchant. A force de jouer les aventurières, on s'habitue.

Ah ça, on ne pouvait pas prétendre s'ennuyer à rien faire quand on roulait sa bosse pour Darth Ranath, elle en avait pris son parti depuis le temps. Elle aurait voulu lui dire d'arrêter de pleurer comme une enfant mais préféra n'en rien faire. Tant qu'elle ne saurait pas exactement quelle valeur cette petite chose avait pour son maître, mieux valait ne pas prendre de risque. La Mirialan n'aimait probablement pas qu'on abîme ses jouets et elle, elle n'aimait pas trop se prendre une raclée. Et, au fond, même si elle se refusait à l'admettre, elle comprenait Isabo. Elle était passée par là, cette époque de plus en plus lointaine ou tout la terrifiait, même son ombre. Rien que d'y repenser elle en avait la nausée. De quelle détestable faiblesse elle avait pu faire preuve alors. Pour ça au moins, elle pouvait remercier la Dame Sombre de l'avoir endurcie.

Cherche une issue, on ne sait jamais. Je m'attend à rien, ce serait trop facile et les résidents ne doivent pas être du genre à faciliter les choses. Garde ton sabre en main et prêt à l'emploi, quelque chose me dit qu'on va en avoir besoin sous peu.

A moins qu'elles ne fussent condamnées à rester bloquées ici, à mourir lentement de faim, de soif ou de folie. Cela la fit frissonner pour le coup car il lui était difficile d'imaginer pire trépas. Les rigueurs de sa vie passée lui avaient appris à endurer la faim et la soif mais seulement jusqu'à un certain point. Quant à la folie... Disons que de côtoyer des spécimens comme Vkoh, Ranath, Odion et j'en passe des meilleurs, ça vous aidait dans un sens. Si une telle fin devait arriver, elle ne savait pas trop si elle préférerait l'endurer jusqu'au bout ou opterait pour la solution de facilité... Et espérait bien ne jamais avoir à le découvrir.

Maintenant qu'elle pouvait se préoccuper de son environnement, il lui parut clair qu'il n'y avait guère d'échappatoire visible ni de moyen de sortir d'ici. Voilà qui n'augurait rien de bon pour leur avenir immédiat. Cela ressemblait bel et bien à de simples fosses servant de pièges. Elle doutait même que leurs sabres puissent servir à se frayer un chemin de quelque façon que ce soit. Quant à essayer de remonter en escaladant, on pouvait également oublier. Il n'y avait aucune prise visible et impossible de savoir s'il n'y avait pas une trappe verrouillée de l'extérieur tout en haut, voire piégée. C'était la joie pour faire simple. Il devait pourtant forcément y avoir un moyen de se sortir de ce guêpier. Il y en avait toujours un, le tout était de savoir le trouver et l'exploiter.

Rien, évidemment... Ces fichus Prophètes commencent à me gonfler...

Son introspection boudeuse et agacée ne dura toutefois pas longtemps avant d'être interrompue par Isabo l'appelant à répétition. Tournant la tête vers la vitre les séparant, Varadesh se rendit compte que l'humaine affichait un air concentré et une expression presque rêveuse, comme si elle n'était pas vraiment là mais ailleurs. Cela la convainquit de garder pour elle la réponse cinglante qu'elle avait eu l'intention de lui balancer, agacée de l'entendre gémir avec sa petite voix plaintive constamment. Elle se contenta de l'observer, sa main se refermant sur la poignée du sabre de façon instinctive. Des gens partout et surtout de son côté ? Formidable, voilà qui aidait. Au moins, elles allaient peut-être pouvoir s'en sortir.

Il va falloir que tu sois forte Isabo. Tu te souviens quand nous avons atterri, je t'ai dit de t'ouvrir aux flux de la Force sur ce monde, de les laisser t'imprégner. L'expérience a dû être particulière pour toi j'imagine. Il se peut qu'on se retrouve séparées sous peu et que tu finisses toute seule dans ton coin. Ni moi ni Vkoh ne serons là pour te protéger. Alors écoute...

Le vrombissement caractéristique se fit entendre et sa lame orangée se matérialisa dans un bruit rageur. A travers le miroir les séparant, les yeux dorés de la Pantoran brillaient d'un éclat malsain. L'or naturel de ses yeux avait viré dans une teinte plus sombre et lui donnait une expression inquiétante. Le visage de l'apprentie semblait presque calme en comparaison de ses yeux rageurs. Le pouvoir dansait derrière ce voile, bien faible comparé à celui de son maître mais supérieur à celui de la jeune humaine, flamboyant.

Nous sommes tous seuls en ce bas monde. Tu ne dois jamais compter sur personne d'autre que toi pour t'en sortir, pour évoluer, pour survivre. Je ne sais pas qui tu es ni ce que mon maître te trouve mais sache que ce n'est pas en pleurant que tu t'en sortiras. Sens le pouvoir du côté obscur autour de nous. Il est partout, il nous parle, il nous guide, il nous renforce. Accepte les dons qu'il peut t'octroyer mais gardes-en toujours le contrôle. Si tu veux survivre à ce temple, tu dois cesser de te débattre avec ta peur et ta faiblesse. Tu dois accueillir le pouvoir et la passion dans ton cœur, tu dois déchaîner ce que tu caches en toi.

Si nous sommes séparées, fraie-toi ton propre chemin. Ne nous cherche pas. Ne te retourne pas. Tu dois avancer, toujours, coûte que coûte. Ne regarde jamais en arrière, observe l'avenir. Nous sommes des Sith, nous ne craignons ni la mort ni la peur, nous sommes la peur et la mort. Si tu peux fuir ce temple, pars jusqu'au vaisseau et patiente le temps qui te semblera raisonnable. Si tu n'as aucune nouvelle de nous, pars rejoindre Ranath. Elle saura quoi faire. Si tu ne peux pas t'enfuir, alors trouve un moyen de vaincre. Car la victoire brise tes chaînes et te libérera. Souviens-t'en, la paix est un mensonge.


A peine avait-elle terminé son petit discours que les murs autour d'elles de chaque côté du miroir semblèrent tout bonnement disparaître pour laisser place au vide, noir et profond. Puis des silhouettes en émergèrent, apparaissant comme miraculeusement. C'étaient des squelettes et des cadavres pourrissants aux orbites vides, brûlant d'une lueur maléfique et qui tendaient griffes et os vers elles. Le visage barré d'une grimace de dégoût, Varadesh esquissa un sourire sauvage et laissa le pouvoir se déverser en elle. Tant de puissance brute menaçait de la submerger et de la transformer en cette chose folle et enragée qui avait tenté de tuer la Dame Sombre, échouant lamentablement.

Cette fois, elle garderait le contrôle tout en lâchant juste assez la bride pour profiter de la formidable puissance que lui prêtait cette sourde fureur étrangère. Ce fut sans hésitation ni un regard en arrière qu'elle se jeta dans la mêlée, découpant et démembrant à coups furieux et économes en même temps de son sabre laser. Bien sûr, elle ne pouvait pas espérer tous les abattre tant il y en avait. Mais avec un peu de chance, elle pourrait en avoir assez pour se frayer un chemin vers une sortie, quelle qu'elle soit. Elle crut entendre un cri bref d'Isabo, étouffé par les bruits assourdissants de lutte, puis plus rien venant de là-bas. Cela ne lui importait pas. Isabo devait apprendre à se débrouiller, elle devait comprendre de la même manière qu'elle qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même.

Peut-être même survivrait-elle à cette rude leçon, en ce cas, elle n'en deviendrait que plus forte.

#37566
Les membres volaient partout autour d'elle, découpés à chaque coup précis qu'elle portait avec son sabre orangé, l'éclaboussant parfois de sang et d'autres matières peu agréables. Prise dans la frénésie du combat, elle n'en éprouvait aucun dégoût, bien au contraire. Chaque vie - ou non-vie - qu'elle prenait était un pas de plus qu'elle faisait vers sa liberté et sa survie. Chaque mort n'était au final rien d'autre que le prix de son propre droit à exister en ce bas monde. Tout n'était toujours que lutte féroce et âpre dans le grand ordre des choses, les forts survivaient et prospéraient, les faibles mouraient et trimaient misérablement. Elle avait été faible jadis mais c'était terminé. Elle côtoyait les rangs des plus grands parmi les forts et un jour, prendrait sa juste place parmi eux. Mieux encore, elle les éclipserait et les dominerait. C'était son destin, la promesse qu'on lui avait faite. Et rien ne l'empêcherait d'en voir la couleur, ni personne.

N'eut été la lueur dégagée par son sabre laser, elle aurait été complètement aveugle, submergée par les ténèbres absolues environnantes qui semblaient presque se mouvoir de leur propre chef, comme si elles se dérobaient devant elle dans l'attente de trouver un bon moyen de l'engloutir et la faire disparaître dans leur étreinte. Ce serait là une fin à la hauteur de sa vie, songea-t-elle amèrement. Au fond, elle se gargarisait de son importance mais qu'avait-elle fait qui en vaille la peine ? Qu'était-elle de plus que n'importe qui d'autre ? Un regard en arrière suffisait à se rendre compte qu'elle n'avait fait qu'entasser échecs et déceptions. Pour son maître d'une part mais également pour elle-même. Jamais à la hauteur, jamais digne, jamais capable, toujours faillible, constamment à la traîne. N'était-elle pas au fond un véritable gâchis ?

Cet instant d'inattention faillit lui coûter la vie, perdue qu'elle était dans ses pensées moroses qui avaient l'art de s'insinuer au pire moment. La griffe avide d'un mort-vivant animé par une volonté maléfique manqua de lui arracher la gorge et lui tailla une sanglante estafilade sur la joue. La douleur fut fulgurante et soudaine, bien trop intense pour que ce soit normal. Les coups et les blessures, elle en avait eu plus souvent qu'à son tour et savait estimer la souffrance que ça pouvait occasionner. Il était possible qu'il y eut du poison coulant dans les cadavres ambulants. Dans ce cas, elle était probablement d'ores et déjà condamnée. Cela n'était peut-être pas une si mauvaise chose. A quoi bon lutter ? Pour quel gain ? Un nouveau lendemain tout aussi incertain que les précédents ? Une nouvelle journée passée dans la solitude et l'inconnu, à attendre quelque signe qui ne venait jamais ?

Peut-être valait-il mieux abandonner, lâcher prise, se laisser aller. Quelques instants de repos, affalée contre les ombres alentour, à attendre la prochaine vague, incapable qu'elle était de trouver une sortie quelconque. On y était enfin, à cette fin honteuse et ignominieuse. Elle mourrait comme elle avait vécu, seule, dans l'ignorance, sans que qui ce soit y prête attention. Qui pourrait s'apercevoir de son absence ? Elle ne comptait pour personne et personne ne comptait pour elle. Ce chemin sur lequel on l'avait mise et qu'elle suivait volontairement ne lui apporterait jamais que le malheur, le chagrin, la solitude et la douleur. Il n'y aurait pas de joie ni de tranquillité, rien qu'un fardeau trop lourd à porter et qui jamais ne serait soulagé.

La paix... Est un m...

Mensonge ? Mais qu'elle se regarde un peu avant de dire une chose pareille ! Qui était-elle pour répéter des mots vides de sens, pour prétendre accepter une sagesse qu'elle ne comprenait pas et dont elle n'était pas digne ? Immonde pièce rapportée sans valeur dont on se servait tant qu'elle pouvait être utile avant de la jeter au loin. Petit jouet joli à voir et à manipuler mais bientôt bon pour la poubelle. Faible. Bonne à rien. Impotente. Esclave. Esclave. Voilà ce qu'elle était vraiment et rien n'y changerait jamais. Il était temps de cesser de jouer à être ce qu'elle n'avait jamais été. De mettre bas les masques, d'enlever ce voile trompeur qu'elle posait sur son visage en se répétant désespérément que c'était la vérité.

Que croyait-elle pouvoir faire, de toute façon ? Se tirer seule des ténèbres du Temple Noir ? Mettre à bas et à genoux les Prophètes du Côté Obscur ? Pour quoi faire ? Les asservir à un maître qui ne la considérait que comme un outil jetable ? Alors les lier à elle peut-être ? Quelle arrogance de croire qu'elle en valait la peine. Elle n'était rien qu'une petite chose, pas une personne, sans droit ni reconnaissance. Que pouvait-elle prétendre face à l'immensité du pouvoir du côté obscur ? Rien.

Ces pensées n'étaient pas naturelles. Elle tentait avec l'énergie du désespoir de s'en convaincre, cela ne venait pas d'elle. Elle savait ce qu'elle valait, qui elle était, se connaissait. De tels doutes ne lui étaient pas familiers, elle les avait balayés depuis longtemps déjà. Pourquoi revenaient-ils la hanter en ces moments de grand danger pour elle ? Jamais elle ne s'était sentie aussi seule de toute sa vie. Et toi, Ranath, ou es-tu quand ton apprentie a le plus besoin de toi ? Partie. Ailleurs. Absente. Jamais présente, jamais satisfaite, exigeant toujours plus. Encore et encore et encore et encore. Ballet sans fin du châtiment et des insultes moqueuses, des remarques méprisantes, de ce rictus familier tordant le visage tatoué à la peau verte. Ranath. Ranath. Ranath. Sa Némésis. Son fantôme. Sa libération et son esclavagiste. Son maître et son ennemie. Sa protectrice et son bourreau. Comme une longue prière haineuse, son nom résonnait en échos moqueurs dans sa tête. Ranath. Ranath. Ranath.

Poussant un cri tant empli de souffrance que de rage, Varadesh serra le poing et frappa sauvagement le squelette qui lui avait empoigné le bras tenant son sabre laser. Un instant s'était écoulé depuis qu'elle avait démembré le mort-vivant qui l'avait entaillée au visage. Un instant qui s'était étalé à l'infini. Poussée à bout, l'apprentie se sentait à deux doigts de succomber de nouveau à cette folie meurtrière dont elle pourrait ne jamais revenir. Et elle se savait incapable d'y résister, comme elle avait été incapable de tant de choses dans sa misérable vie.

« Ne laisse jamais le Côté Obscur te dominer. Tu domines ! Il t’obéit ! »

La voix trancha dans l'obscurité de son esprit déjà au bord de l'implosion. Un ordre auquel il fallait obéir sous peine de subir coups et insultes. Ne jamais céder, ne jamais faiblir, ne jamais se laisser aller. Contrôler en toute chose et toute heure. Tenir la bride aux émotions les plus noires tout en les laissant s'exprimer. Assouvir les pulsions les plus sombres sans retenue ni honte. Se dépasser soi-même et les autres. Telle était la leçon de la Dame Sombre. Comment sinon pouvait-elle espérer un jour la surpasser ? La confiance revint lentement mais surement tandis que le flot de puissance s'écoulait en elle, fermement maintenu à présent. La douleur prêtait de la force à sa résolution, l'ancrant dans la réalité qui jusque-là lui échappait peu à peu.

Et c'est ainsi qu'elle se rendit compte qu'une volonté extérieure avait influencé son être tout ce temps sans qu'elle s'en rende compte.
#37595
Quelque part, c'était plutôt logique. Quoi d'autre que l'influence d'un Prophète aurait pu à ce point malmener sa confiance en elle, embrouillant ses pensées et obscurcissant son cœur ? Il fallait faire montre d'un orgueil certain pour en venir à penser que seul un puissant sensitif puisse la plonger dans un tel abîme de désespoir. Heureusement, être Sith impliquait une sacrée dose d'égocentrisme, ce qui dans la situation présente n'était qu'une bonne chose pour le bien de sa santé mentale et ses chances de survie à court terme. C'était une chose d'être consciente de l'influence néfaste d'un de ces individus dans sa tête, c'en était une autre de l'en déloger. L'apprentie ne connaissait aucun moyen pour se prémunir de pareil danger, excepté tenter de se concentrer sur son objectif et ses convictions.

Avancer, il fallait continuer d'avancer envers et contre tout. Elle ignorait combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle s'était échinée à sortir du piège ou elles étaient tombé. Peut-être errait-elle ici bas depuis des jours, des mois, des années ? Peut-être qu'en fait, elle était morte mais, incapable d'en prendre conscience et de trouver la paix, son fantôme errait dans le temple, en proie à la folie et persuadé du contraire ? Après tout ce qu'elle avait pu voir dans sa jeune vie, plus rien ne pouvait la surprendre. En fin de compte, ça ne changeait pas grand-chose. Morte ou vivante, elle avait bien l'intention de se tirer de là, de trouver les Prophètes, de les forcer à s'agenouiller devant elle et à reconnaître son pouvoir. Et s'il fallait pour cela en passer quelques-uns au fil de sa lame, pas de problème.

Le tout était maintenant de trouver un moyen de se tirer d'ici. Plus facile à dire qu'à faire évidemment, elle ne voyait guère de moyen de s'en sortir présentement. Sans aucune vraie idée de que faire, elle décida donc de tout simplement continuer à aller de l'avant, aveugle dans le noir qui régnait autour d'elle. De toute façon, qu'est-ce qu'elle risquait ? Se cogner contre les murs ? Tomber dans un autre piège duquel elle serait aussi piégée qu'actuellement ? Une chute fatale ? Tout valait mieux que continuer à errer sans but. A tâtons, avec pour seule source de lumière la lame de son sabre laser, Varadesh avança lentement, sans se presser, économisant autant que possible ses forces. Parfois, elle entendait un bruit reconnaissable et s'arrêtait, laissant venir un squelette ou un cadavre arriver pesamment avant de le renvoyer en enfer et de reprendre. Seule l'habitude la rendait imperturbable parce qu'il faut avouer que la vision d'un mort-vivant surgissant des ténèbres pour se jeter sur vous était peu agréable.

Elle n'aurait su dire depuis combien de temps elle s'était remise en route quand soudain les ombres devant elle semblèrent se découper nettement pour laisser place à de la lumière non loin. D'abord soulagée, elle s'approcha avec une méfiance soutenue, incertaine de ce qu'elle allait trouver, probablement une autre mauvaise surprise ou un piège. Quand enfin elle émergea de l'obscurité, elle fut aveuglée par l'afflux soudain de lumière et dut fermer les yeux le temps de se réhabituer. Ce fut alors qu'elle se retrouva dans une large pièce ressemblant à un hall. Tournant la tête de droite et de gauche, elle s'aperçut avec stupeur qu'elle se tenait les pieds au bord du vide et, regardant en bas, aperçut à plusieurs dizaines de mètres la grande salle de l'entrée du Temple Noir, voyant même au loin les portes.

Par quelle magie avait-elle pu se retrouver des profondeurs du temple à l'un des innombrables étages supérieurs ? Comment était-il possible qu'elle n'eut jamais pris conscience qu'elle remontait au lieu de simplement aller tout droit ? Que se passait-il ici ? L'incompréhension et la stupeur avaient momentanément pris le pas sur la méfiance et ce fut lorsqu'elle entendit une voix profonde dans son dos que celle-ci revint au galop, la faisant se retourner en vitesse en levant son sabre.

Puissante est la Force en ce lieu et sans fin sont ses mystères.
Son appel a retenti et vous êtes venue.
L'esclave obéit comme il se doit.

A bien écouter, ils étaient plutôt trois en fait. Trois silhouettes à l'autre bout de la pièce qui étaient assises en position de tailleur, comme s'ils méditaient. Ils portaient de lourdes bures en étoffe sombre et usée par le temps, leurs capuches rabattues masquant en partie leurs visages. Des symboles ésotériques étaient dessinés sur leurs vêtements, qu'elle ne connaissait pas. Il semblait donc que les Prophètes avaient décidé de se montrer, enfin. La question étant, était-ce pour se soumettre ou pour lui opposer un ultime défi ? Elle avait le sentiment que la deuxième solution était la bonne.

Elle s'interroge et ne voit pas.
Ouvrez les yeux et observez.
Est-ce l'esclave ou l'apprentie qui est venue à nous ?

Elle ne comprenait rien à ce qu'ils débitaient. Il faut dire que c'étaient des prophètes et que le peu qu'elle avait pu glaner à leur sujet, faut de documentation efficiente parmi les archives éparses de la Dame Sombre, c'était qu'ils étaient... Des prophètes. Avec tout ce que cela pouvait impliquer de mysticisme et de phrase sibyllines sans queue ni tête. Visiblement, c'était à ce genre de manifestation qu'elle avait droit présentement. Quelle chance incroyable elle avait.

Nul ne peut comprendre l'avenir s'il ne se compr...
Fermez-la.

Il y avait tant de fiel, de rage et de haine à peines contenus dans ces 2 mots tout simples qu'elle s'étonnait elle-même de parvenir à se retenir. Elle était fatiguée, elle en avait ras le bol et plus que tout, voulait en finir avec cette histoire à dormir debout. Elle n'avait pas de temps à accorder à ces barbus complètement timbrés occupés à marmonner dans le noir pour se donner un genre. Elle avait des choses plus importantes à faire, des choses tangibles et vraiment utiles. Son sabre laser était pour l'heure éteint bien que la poignée toujours en main et elle devait lutter contre une furieuse envie de l'allumer et se jeter sur ces imbéciles.

Vous allez la fermer maintenant. J'en ai assez bavé comme ça pour en plus devoir supporter vos conneries métaphysiques. Je suis pas venue pour entendre ce genre de merde. Je vais vous dire ce qui va se passer. Je vais parler, vous allez écouter et quand j'aurai fini, vous prendrez une décision. Si elle ne me plait pas, je vous massacre tous jusqu'à ce que vous changiez d'avis. Sinon, on peut se quitter bons amis tous autant que nous sommes, pigé ?

Aucun des Prophètes ne dit rien après ça. Étaient-ils surpris, scandalisés ou amusés ? Son lien avec la Force lui permettait parfois, pas toujours et de manière très inconstante, de pouvoir ressentir vaguement les émotions de son interlocuteur. Pour l'heure, parce que l'endroit était saturé par le côté obscur et parce qu'elle-même débordait d'une fureur difficilement contenue, cette capacité n'était guère effective. Pour autant, il lui semblait ressentir une certaine confusion chez eux. Peut-être l'avenir qu'ils passaient leur temps à voir ne leur avait-il pas montré ça ? Il faut dire que de voir débarquer une jeune Pantoran dans votre temple était déjà inédit en soi, mais de la voir en plus survivre à vos manipulations et vos pièges, ça devait être quelque chose. Et voilà qu'en plus elle vous engueulait comme si vous étiez un simple abruti de prolétaire.

Parfait, vous commencez à comprendre. Je suis Darth Varadesh, apprentie de la Dame Sombre des Sith Darth Ranath. Vous êtes les respectés et mystérieux Prophètes du Côté Obscur qui œuvrez pour le côté obscur d'une part et pour l'Ordre Sith d'autre part depuis l'ascension de Darth Sidious et Traetius. J'ai bon jusque-là ? Vos conseils avisés ont toujours été précieux pour l'Ordre et c'est pour cette raison que je me présente devant vous aujourd'hui afin de les requérir de nouveau. Mon maître a grand besoin de vos dons et vos visions pour mener à bien la tâche qui est la sienne. En tant que Dame Sombre et maîtresse suprême de tout les Sith de la galaxie, elle exige votre loyauté et votre coopération pleine et entière.

En temps normal j'aurais bien dit qu'elle la sollicitait mais je ne suis pas d'humeur. Et vous savez, nous les Sith nous aimons l'hypocrisie. "Coopération" n'est jamais qu'un autre mot pour désigner la servitude. Voilà le choix que je vous offre. Servez mon maître et l'Ordre Sith comme vous le faisiez pour nos prédécesseurs. Remplissez votre rôle d'oracles et de conseillers et nous veillerons pour notre part à vous protéger et vous offrir ce dont vous avez besoin dans votre quête de l'avenir. Refusez et nous vous détruirons tous. Darth Ranath préférera éviter qu'un seul d'entre vous ne puisse se détourner du côté obscur et de l'Ordre. Si nous ne pouvons vous avoir avec nous, personne d'autre ne le pourra. Voilà le marché. La loyauté ou la mort. Votre réponse ?


C'était assurément un marché équitable. Non ?

#37610
En temps normal, elle aurait été elle-même atterrée de son comportement. Faire montre d'un tel irrespect et d'un tel orgueil n'était pas dans ses habitudes. Elle avait plutôt tendance à tendre un gant de velours et laisser le poing de fer à des gens comme Vkoh, Ranath et Odion. Ceux-là n'avaient guère le physique, le charme ou la sociabilité nécessaires pour entamer une conversation polie, civilisée et agréable. Elle savait Ranath et Odion parfaitement capables de mener des discussions cordiales mais se les représentait plutôt comme des maîtres de conférence rigides et austères. Quand à Vkoh, elle devait surement avoir oublié le mot sociable depuis longtemps. Quand à elle, elle se savait agréable à regarder, un sentiment qui provoquait en elle des réactions ambivalentes. Qui n'aurait pas souhaité être le centre de l'attention de quelqu'un le regardant après tout ? Mais cela s'accordait mal avec son caractère renfermé et timide, résultant de longues années d'esclavage.

Ainsi, il lui était d'autant plus incroyable de constater que présentement, le poing de fer c'était son rôle. D'un autre côté, Vkoh n'était nulle part en vue, pas plus qu'Isabo d'ailleurs. Seule, elle en était réduite à devoir se débrouiller sans soutien, à faire avec ce qu'elle avait sous la main. Et ses ressources n'étaient franchement pas incroyables. Varadesh aimait à se répéter qu'elle avait de l'ambition et de l'orgueil, qu'elle tirait de la fierté d'être une apprentie Sith promise à devenir un jour Dame Sombre, libérant son plein potentiel et ses talents. Mais la vérité c'est qu'elle continuait de souffrir d'un grave manque de confiance en elle, se sous-estimant constamment et se mortifiant à l'idée que, quelque part, sans qu'elle le sache, Ranath formait en secret un remplaçant pour la jeter de côté tant elle était une déception. C'était peut-être même vrai, qui sait.

Telle était sa plus grande peur, être rejetée une fois encore, sans plus rien ni personne à qui ou quoi se raccrocher, partant à la dérive dans une galaxie se moquant bien d'elle, sans but pour la guider. Cette peur ne la quittait jamais, consciemment ou non, influençant chacun de ses actes et paroles. D'une certaine façon, c'était ce talon d'Achille qui lui permettait de toujours continuer et se relever quand elle échouait, source de son acharnement autant que de ses faiblesses. Perdue dans ses pensées comme toujours (ça commençait à devenir diablement récurrent ces derniers temps !), elle remarqua alors que les Prophètes n'avaient toujours rien dit, échangeant visiblement par contact visuel ou... Autre moyen plus ésotérique, certainement. Au moment ou elle prêta de nouveau attention à eux, ceux-ci tournèrent comme un seul homme leur tête vers elle, dardant leurs regards perçants et perturbants sans ciller.

La Dame Sombre n'obtiendra son trophée que si elle vient le réclamer en personne. Seule l'incarnation de l'Ordre Sith a autorité sur les Prophètes.
C'est donc un oui. Vous voyez, quand vous voulez vous savez être raisonnables. Rien de tel que la menace d'une petite exécution pour vous rappeler ou est votre intérêt.
Quand à son apprentie, elle est venue obtenir des certitudes mais elle ne gagnera que la poussière.
Pardon, vous avez dit quoi là ?
L'apprentie cherche à retrouver la source des anciennes traditions. Elle cherche la sagesse des anciens Seigneurs Noirs parce qu'elle doute de ses propres convictions. Et si son destin n'était pas celui que la Sombre Dame lui a promis ? Qu'en serait-il ?

Qu'est-ce que ? Comment savaient-ils ? Leurs mots la touchèrent plus profondément que n'importe quelle blessure reçue jusqu'ici, et pourtant elle en avait une sacrée collection. Ils mettaient le doigt sur des choses qu'elle ne s'était elle-même jusqu'alors jamais permise de penser. Oui, elle doutait de la voie qu'elle suivait. Elle doutait des enseignements de Ranath, qui étaient la plupart du temps aussi nébuleux que difficiles à appréhender. Elle doutait que celle-ci savait ce qu'il convenait de faire pour assurer la survie et la renaissance de l'Ordre. Elle doutait de ses propres capacités à apporter son aide dans cette optique. Plus encore, elle doutait de son propre maître qui depuis longtemps maintenant ne lui offrait que le silence et l'absence.

Devait-elle être ainsi condamnée, réduite à glaner quelques enseignements par ci par là sans jamais pouvoir en comprendre l'essence faute de pilier pour la guider ? N'était-elle pas plus qu'une servante juste bonne à suivre les ordres pour le bénéfice du maître sans même être certaine que cela serve les intérêts de l'Ordre ? Quelle faute avait-elle pu commettre qui justifie pareille distance et pareil silence ? Devait-elle finalement envisager que, oui, elle était juste un pion utile temporairement qu'on jette sitôt sa tâche achevée ? Tant de doutes qui obscurcissaient son jugement et assombrissaient une relation déjà mouvementée entre le maître et l'apprenti.

Vos paroles sont vaines, prophètes. Je sais quel est mon destin et je ferai tout ce qui sera nécessaire pour qu'il se réalise. Une promesse m'a été faite, elle sera tenue coûte que coûte.
L'erreur du profane est toujours de croire qu'il puisse influencer le destin qui l'attend. Vous commettrez la même erreur que tout ceux avant vous... Si Darth Traetius n'a pas daigné écouter nos avertissements, pourquoi le feriez-vous ?
Si vous savez quelque chose, dites-le moi. Sinon, bouclez-la.
Il n'existe qu'un seul moyen pour vous d'obtenir ce que vous convoitez tant. Vous savez quelles étaient les anciennes méthodes. Nul besoin de sonder l'avenir en contemplant la Force pour réaliser quelle voie vous attend.
Ces méthodes furent abrogées par le successeur de Traetius et elles n'ont pas été reprises par son apprentie.

A ces mots, les prophètes se mirent à rire, d'un rire amusé dont l'écho lui fit froid dans le dos, bien qu'elle n'en laissa rien paraître.

Parlez-vous de cette même apprentie qui a suivi ces méthodes pour prendre la place de son maître, aidées par l'un des vôtres ?

Cette fois, elle ne répondit rien parce qu'elle n'avait rien à répondre. C'était indéniable, Ranath avait agi exactement comme le prescrivait la Règle des Deux, écartant son maître une fois qu'il fut devenu trop faible pour régner et prenant sa place, montrant ainsi qu'elle était la plus forte des deux et donc, la seule légitime à devenir Seigneur Noir. Quelle hypocrisie de prétendre ensuite que la Règle fut archaïque et inutile quand elle s'en était servie pour devenir celle qu'elle était maintenant. Perturbée par cette révélation, incapable de rétorquer aux prophètes, Varadesh se contenta de garder le silence, consciente que ceux-ci savouraient leur petit triomphe. Qu'ils en profitent, avec le collier qu'elle venait de leur mettre autour du cou, ils n'allaient pas pouvoir faire les malins encore longtemps.

Je vais contacter mon maître pour la tenir informée de la situation. J'espère que vous n'avez pas fais de mal à mes 2 compagnes, sans quoi il faudra que je tue quelques-uns d'entre vous en guise de réparation. Faites-moi plaisir, renvoyez vos morts à leur sieste et désactivez vos pièges. Nous allons être vos hôtes le temps que la Dame Sombre ne vienne vous rendre une petite visite de courtoisie.

Sur quoi elle les laissa là et entreprit de trouver son chemin à travers le temple pour retourner à l'entrée, ou elle eut la surprise de trouver Isabo qui l'y attendait, fidèle à elle même, donc bizarre. Vkoh apparut peu après et ne fit aucun commentaire, refusant de dire ce qui lui était arrivé de son côté, plus muette qu'un macchabée. Le trio repartit jusqu'au vaisseau et, tandis que Vkoh retournait se planquer près du réacteur et qu'Isabo s'enfermait dans la petite salle de bain, Varadesh envoya un holo-message à la Dame Sombre.

Maître, je viens au rapport. La tâche que tu m'as fixé est quasiment terminée. Les Prophètes ont accepté de se rallier à l'Ordre mais ils insistent pour que tu viennes en personne obtenir leur loyauté, prétextant qu'il faut un Seigneur Noir ou une Dame Sombre pour sceller l'accord, non un simple apprenti. J'ai bien essayé de les en dissuader en les menaçant d'en découper un ou deux mais visiblement ils y tiennent vraiment. Nous t'attendrons au Temple Noir, à supposer que tu puisses venir sous quelques jours bien sûr. Dans le cas contraire, je déposerai Isabo et Vkoh sur Dargul et attendrai seule au temple. Varadesh, terminé.

Une nouvelle tâche d'achevée. Il en restait encore et il y en aurait d'autres de toute façon. On ne s'ennuyait jamais quand on était apprentie Sith, c'était certain.

#37622
    C’était le signal tant attendu, la voix de Varadesh annonçant la fin de sa mission. Le Maître ne perdit pas une seconde pour reprogrammer le prochain saut, direction Domund Kaas. Ranath était aux anges. Le retour de son apprentie lui procurait toujours cette sensation de légèreté, de fierté, et un sentiment de puissance. La Pantoran ne revenait jamais bredouille, jamais. Et chaque nouveau pas fait en avant apportait à l’Ordre Sith de nouveaux partenaires, et un pouvoir accru du duo dirigeant. Varadesh, loin de son maître, avait bien travaillé. Quelle joie.

    * * *

    Le Poing de l’Ombre fendit la haute atmosphère de Dromund Kaas une paire de jours plus tard et descendit jusqu’à la surface pour gagner les coordonnées renseignées par l’Apprentie. Atterrissage, ouverture de la rampe. Varadesh et Isabo attendait la Dame Sombre, immobiles aux pieds des premières statues qui gardaient le Temple Noir. La jeune Humaine n’avait que peu parlé depuis sa sortie du Temple et ses retrouvailles avec Varadesh. Elle n’avait pas voulu évoquer ses aventures, ni même ce qui lui avait de nouveau fait perdre la parole. Elle n’en parlerait peut-être jamais, mais elle avait pris une décision qui mettrait plus tard son maître en colère. Vkoh, quant à elle, était absente. Elle s’était volatilisée, sans qu’on sût trop quand ni comment. On apprendrait plus tard qu’elle était restée sur Dromund Kaas et y resterait probablement encore longtemps.

    Ranath vint au devant de ses deux élèves, et posa tout d’abord son regard d’or sur Isabo. Elle lui réclama son sabre, et la renvoya au vaisseau. La gamine obéit, sans couiner. Puis vint le tour de Varadesh, l’Apprentie. La Dame Sombre sourit doucement.

      « Victorieuse, une fois de plus. »

    Elle posa ses mains sur les épaules de la Pantoran.

      « Je te félicite. »

    Et la tira doucement à elle pour l’enlacer brièvement.

      « Attends-moi un instant … »

    Elle la libéra et repartit vers le Temple Noir.

    Tout le chemin parcouru jusqu’à l’entrée ne fit qu’augmenter la colère latente qui étreignait le cœur de Ranath. Sa venue sur Dromund Kaas était une perte de temps, un détour inutile imposé par les Prophètes. Et Ranath haïssait les détours, à tel point que son désir d’efficacité la conduisait parfois à négliger certains aspects nécessaires de l’apprentissage de Varadesh, ainsi que de leur relation.

    Les Prophètes attendaient, la Sith n’eut pas à les chercher bien longtemps. Pas de piège, pas de blague, Ranath bouillonnait de rage. Elle se posta devant le concile, muet. Pendant un temps, il ne se passa rien, le silence perdurait. Les Prophètes observaient la Dame Sombre. Sa voix fendit soudain l’air, et brisant son mutisme, elle les interpella.

      « Eh bien, Prophètes … »

    Elle laissa son aura croître dans la pièce, sa colère se répandre tout autour d’elle et baigner le concile de son pouvoir. Elle donnait à sa pensée la forme d’une nuée sombre, une fumée obscure qui serpentait entre les pieds des serviteurs du Côté Obscurs … serviteurs de l’Ordre Sith.

      « À GENOUX DEVANT LA DAME SOMBRE ! »

    D’un mouvement unique, elle dégaina brusquement et frappa violemment le sol de la lame rubis, libérant par le même temps toute sa rage en une déflagration d’énergie obscure concentrée. Les Prophètes furent repoussés aux limites de la pièce. Dos aux murs, un à un, ils s’inclinèrent puis posèrent un genou au sol. Seuls trois restaient debout.

      Darth Ranath, Dame Sombre des Sith.
      Les Prophètes du Côté Obscur te serviront.
      Approche.

    Sabre à la main, la Mirialan s’avança vers le dernier qui avait parlé.

      Entends.
      Et vois.

    Un éclat de lumière soudain éblouit la Sith, c’était la rencontre de la lame de deux sabres, le sien et celui de Darth Krayt. Un dernier effort de trahison pour évincer le lâche qui avait escompté fuir sa responsabilité. Ils se battaient comme des déments, l’un pour garder son rang, l’autre pour le lui soustraire. Un nouvel éclat, et voilà que Ranath affrontait Varadesh, dans un duel meurtrier. Toutes deux déjà à bout de forces, pour une issue incertaine, et fatale. La Sith rejeta aussitôt la scène, et il lui apparut le vide de l’espace infini piqué d’étoiles lointaines et des reflets d’un soleil inconnu sur les coques d’une armada de destroyers. Le Prophète rompit le lien.

    * * *

    Quand Ranath revint auprès de son apprentie, sa colère s’était momentanément amenuisée.

      « Viens, j’ai à te parler. »

    Elles firent quelques pas sous le regard invisible des statues rongées par le temps.

      « Nous aurons bientôt une armée. Et prochainement une flotte. Mais il nous manque encore le bras le plus important du pouvoir … la politique. Nous devons renforcer notre influence dans les gouvernements que nous avons déjà gangrénés et créer une coalition. Je compte sur toi pour m’accompagner dans chacun de mes voyages. Ton épreuve prend fin aujourd’hui. »

    Tout en marchant, Ranath passa son bras dans le dos de la Pantoran.

      « Mais avant ça, tu mérites du repos, et du bon temps. Reviens sur Dargul, et nous fêterons ensemble ta réussite. »





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