- dim. 22 déc. 2019 22:45
#36682
« Ils... ils nous laissent descendre ? » Ca démarrait mal. On lui avait dit que repartir avec un refus catégorique était à même de faire avancer l'opinion d'une Nouvelle République haineuse des traditions les plus essentielles. Et voilà qu'elle les respectait. Où allait ce monde, décidément... La seule pique que leur envoya le contrôle, c'était de les faire stationner au loin, plutôt que dans l'emplacement réservé aux invités. Rien d'exploitable en public, mais un message houleux entre politiciens, balancé directement. « Contactez une compagnie de transports ! Qu'ils nous y emmènent dès notre arrivée. » Les pilotes acquiesçèrent, et durent endurer le calvaire prévu.
Le contrôle au sol leur fit faire un sol stationnaire le temps de "vérifier" l'autorisation donnée par les services de Korsh, très réguliers, en les travaillant par deux fois pour leur faire admettre que les impériaux mentaient. Ensuite, il y eut l'humiliation à l'atterrissage. Des contrôleurs manuels qui décidèrent de fouiller le vaisseau avant de laisser quiconque passer. Bien sûr, en prenant le temps, en vérifiant par deux fois des endroits déjà bien fouillés, et en posant des questions indiscrètes à tous les membres du vaisseau. C'est quand ils exigèrent que les StormTroopers retirent tous leur casque pour un ID facial que l'émissaire prit ombrage et commença à vociférer. « Nous sommes conviés officiellement aux funérailles d'un représentant planétaire et industriel de premier plan galactique ! Vous interférez dans des voies diplomatiques millénaires ! Continuez comme ça et vous aurez à faire avec le nouveau dirigeant de Rendili, et de son entreprise phare ! » La menace était morte, tuée dans l'oeuf par le sourire imbécile des contrôleurs. Qui, finalement, décidèrent de faire contrôler une dernière fois, auprès des services de Korsh directement, un sourire narquois aux lèvres.
Deux minutes après, un sous-chef revint en courant, l'air livide, en disant de les faire passer tout de suite, et d'abandonner le reste. L'émissaire les laissa à balbutier leurs excuses en s'enfermant dans un silence total. Il s'enfourna dans une limousine, et fila au rendez-vous.
Par miracle, ils arrivèrent tout de même les premiers. Et par ni plus ni moins que l'orphelin Korsh, directement. « Honorables représentants de l'Empire, permettez-moi de vous accueillir en personne sur Rendili. J'ose espérer que vous avez fait bon voyage. Vous pouvez prendre place dans les premières loges réservées aux dignitaires. Nous nous reverrons lorsque la cérémonie sera terminée. » L'émissaire s'inclina devant le Prince, vivant ses dernières heures de Principauté, comme le voulait le protocole. La Nouvelle République n'était pas reconnue, certes, mais la Royauté de Rendili, elle, était maintes fois centenaires. « Votre Majesté, merci de nous recevoir. Je suis navré de n'avoir pu vous voir plus tôt. Des douaniers sans scrupule nous ont retenu sans motif valable. J'aurais aimé que nous devisions plutôt que de composer avec cette engeance. » Un mot sur l'endroit qu'il devait occuper, et une demande sur l'heure où les hommages seraient rendus, et de quelle manière. Individuels, collectifs ? L'Empire avait tant à vanter sur les Destroyer Victoire de feu Korsh père.
La suite fut prometteuse. Si les soldats de l'Empire n'avaient rien à faire ici, les gardes personnels de l'émissaire devaient rester. Et voir deux DeathTroopers trôner près d'un gros bonhomme, ceint d'un médaillon impérial en or autour du cou, entouré de quelques vieux de la Cour de Yaga Minor pouvait impressionner d'autres convives, assurément. Et malgré, tout, ils purent admirer à quel point personne ne semblait soucieux de les approcher. Le temps que le couronnement vienne, les délégations se rattatinaient en îlots d'affinités. Une paire de bures avec des tubes à la ceinture vinrent emboîter le pas des impériaux, l'air suspicieux et les sourcils froncés. Des pratiquants de sadomasochisme songea l'émissaire, imaginant une fonction toute triviale pour ces tubes exhibés.
Un des conseiller souffla en permanence qui arrivait, et qui ils représentaient. On avait un peu de gratin, mais rien de très prononcé. Sauf peut-être la représentante de la Confédération, que l'émissaire alla saluer. « Eminence Ewilya. » Personne ne connaissait un autre nom pour la fillette. « Au nom de l'Empereur Astellan, permettez-moi de présenter les plus sincères respects de ce dernier à la Confédération, et à leurs charmantes représentantes. »
Mais le plus amusant fut de voir la Reine Trios, qu'encore, le Conseiller alla saluer. « Votre Majesté. » Il s'inclina. « Je représente l'Empire Galactique, et son Empereur, Harlon Astellan. Le connaissez-vous ? Il m'a dit le plus grand bien de vous. » Un sourire de requin ponctua la suite. « Il regrette néanmoins que vous n'ayez jamais répondu à sa... réponse, à votre missive. Tout en sachant que la Nouvelle République a même bénéficié d'un rendez-vous exclusif. Votre sens de la neutralité est un exemple pour nous tous. » Il la salua ensuite rapidement, sans laisser de temps mort. « Je suis navré de ne pas pouvoir deviser plus avant. Le devoir m'appelle. Et je me fais un devoir d'offrir à tout le monde la plus sincère des attentions. Même à nos ennemis... »
Par la suite, il fut évident que tout le monde les ignorait impérialement. Mais le temps n'était plus aux petites joutes entre politiques.
C'était un instant solennel qu'on célébrait. Aussi, le célébrèrent-ils.
« Votre père était un grand homme, Votre Majesté. Son travail, son produit phare, était l'exemple même de la promesse que chaque protecteur devait à son peuple... la sécurité à ses frontières et à ses intérêts. » Le Destroyer Victoire avait une capacité de génocide par bombardement limitée. Sa fonction avait servi un point : offrir des vaisseaux lourds anti-pirates peu onéreux et facilement mobilisables. L'alliance de la rapidité, de l'efficacité, à un prix imbattable. Un pivot de la cohésion territoriale. Même détournée à des fins de meurtres de masse, on pouvait être fier d'une telle création. « Rendili, et sa figure de proue, la RSD, ne sont pas tombées entre de mauvaises mains. Je vous vois, en ce jour, et je revois votre père. » Il le revoyait comme il l'avait vu dans les holozines officiels de l'Empire.
Finalement, venait un après. L'Emissaire libéra le nouveau Roi de la contrainte d'une discussion avec un impérial, et commença de déambuler, faisant mine de frôler chaque autre délégué majeur, pour se laisser aller à un petit commentaire.
Ils allaient bien s'amuser ici.
Les commandos du vaisseau ne devaient pas chômer non plus. Ils finirent par sortir le matériel nécessaire, investirent une tour abandonnée à 2,4 kilomètres du lieu de l'enterrement, avec vue en hauteur et dégagée, installèrent un fusil de précision Xerrol NightSinger, une console de piratage des communications sur ondes courtes, et attendirent le moment de passer à l'action.
Le contrôle au sol leur fit faire un sol stationnaire le temps de "vérifier" l'autorisation donnée par les services de Korsh, très réguliers, en les travaillant par deux fois pour leur faire admettre que les impériaux mentaient. Ensuite, il y eut l'humiliation à l'atterrissage. Des contrôleurs manuels qui décidèrent de fouiller le vaisseau avant de laisser quiconque passer. Bien sûr, en prenant le temps, en vérifiant par deux fois des endroits déjà bien fouillés, et en posant des questions indiscrètes à tous les membres du vaisseau. C'est quand ils exigèrent que les StormTroopers retirent tous leur casque pour un ID facial que l'émissaire prit ombrage et commença à vociférer. « Nous sommes conviés officiellement aux funérailles d'un représentant planétaire et industriel de premier plan galactique ! Vous interférez dans des voies diplomatiques millénaires ! Continuez comme ça et vous aurez à faire avec le nouveau dirigeant de Rendili, et de son entreprise phare ! » La menace était morte, tuée dans l'oeuf par le sourire imbécile des contrôleurs. Qui, finalement, décidèrent de faire contrôler une dernière fois, auprès des services de Korsh directement, un sourire narquois aux lèvres.
Deux minutes après, un sous-chef revint en courant, l'air livide, en disant de les faire passer tout de suite, et d'abandonner le reste. L'émissaire les laissa à balbutier leurs excuses en s'enfermant dans un silence total. Il s'enfourna dans une limousine, et fila au rendez-vous.
Par miracle, ils arrivèrent tout de même les premiers. Et par ni plus ni moins que l'orphelin Korsh, directement. « Honorables représentants de l'Empire, permettez-moi de vous accueillir en personne sur Rendili. J'ose espérer que vous avez fait bon voyage. Vous pouvez prendre place dans les premières loges réservées aux dignitaires. Nous nous reverrons lorsque la cérémonie sera terminée. » L'émissaire s'inclina devant le Prince, vivant ses dernières heures de Principauté, comme le voulait le protocole. La Nouvelle République n'était pas reconnue, certes, mais la Royauté de Rendili, elle, était maintes fois centenaires. « Votre Majesté, merci de nous recevoir. Je suis navré de n'avoir pu vous voir plus tôt. Des douaniers sans scrupule nous ont retenu sans motif valable. J'aurais aimé que nous devisions plutôt que de composer avec cette engeance. » Un mot sur l'endroit qu'il devait occuper, et une demande sur l'heure où les hommages seraient rendus, et de quelle manière. Individuels, collectifs ? L'Empire avait tant à vanter sur les Destroyer Victoire de feu Korsh père.
La suite fut prometteuse. Si les soldats de l'Empire n'avaient rien à faire ici, les gardes personnels de l'émissaire devaient rester. Et voir deux DeathTroopers trôner près d'un gros bonhomme, ceint d'un médaillon impérial en or autour du cou, entouré de quelques vieux de la Cour de Yaga Minor pouvait impressionner d'autres convives, assurément. Et malgré, tout, ils purent admirer à quel point personne ne semblait soucieux de les approcher. Le temps que le couronnement vienne, les délégations se rattatinaient en îlots d'affinités. Une paire de bures avec des tubes à la ceinture vinrent emboîter le pas des impériaux, l'air suspicieux et les sourcils froncés. Des pratiquants de sadomasochisme songea l'émissaire, imaginant une fonction toute triviale pour ces tubes exhibés.
Un des conseiller souffla en permanence qui arrivait, et qui ils représentaient. On avait un peu de gratin, mais rien de très prononcé. Sauf peut-être la représentante de la Confédération, que l'émissaire alla saluer. « Eminence Ewilya. » Personne ne connaissait un autre nom pour la fillette. « Au nom de l'Empereur Astellan, permettez-moi de présenter les plus sincères respects de ce dernier à la Confédération, et à leurs charmantes représentantes. »
Mais le plus amusant fut de voir la Reine Trios, qu'encore, le Conseiller alla saluer. « Votre Majesté. » Il s'inclina. « Je représente l'Empire Galactique, et son Empereur, Harlon Astellan. Le connaissez-vous ? Il m'a dit le plus grand bien de vous. » Un sourire de requin ponctua la suite. « Il regrette néanmoins que vous n'ayez jamais répondu à sa... réponse, à votre missive. Tout en sachant que la Nouvelle République a même bénéficié d'un rendez-vous exclusif. Votre sens de la neutralité est un exemple pour nous tous. » Il la salua ensuite rapidement, sans laisser de temps mort. « Je suis navré de ne pas pouvoir deviser plus avant. Le devoir m'appelle. Et je me fais un devoir d'offrir à tout le monde la plus sincère des attentions. Même à nos ennemis... »
Par la suite, il fut évident que tout le monde les ignorait impérialement. Mais le temps n'était plus aux petites joutes entre politiques.
C'était un instant solennel qu'on célébrait. Aussi, le célébrèrent-ils.
« Votre père était un grand homme, Votre Majesté. Son travail, son produit phare, était l'exemple même de la promesse que chaque protecteur devait à son peuple... la sécurité à ses frontières et à ses intérêts. » Le Destroyer Victoire avait une capacité de génocide par bombardement limitée. Sa fonction avait servi un point : offrir des vaisseaux lourds anti-pirates peu onéreux et facilement mobilisables. L'alliance de la rapidité, de l'efficacité, à un prix imbattable. Un pivot de la cohésion territoriale. Même détournée à des fins de meurtres de masse, on pouvait être fier d'une telle création. « Rendili, et sa figure de proue, la RSD, ne sont pas tombées entre de mauvaises mains. Je vous vois, en ce jour, et je revois votre père. » Il le revoyait comme il l'avait vu dans les holozines officiels de l'Empire.
Finalement, venait un après. L'Emissaire libéra le nouveau Roi de la contrainte d'une discussion avec un impérial, et commença de déambuler, faisant mine de frôler chaque autre délégué majeur, pour se laisser aller à un petit commentaire.
Ils allaient bien s'amuser ici.
Les commandos du vaisseau ne devaient pas chômer non plus. Ils finirent par sortir le matériel nécessaire, investirent une tour abandonnée à 2,4 kilomètres du lieu de l'enterrement, avec vue en hauteur et dégagée, installèrent un fusil de précision Xerrol NightSinger, une console de piratage des communications sur ondes courtes, et attendirent le moment de passer à l'action.