- lun. 6 avr. 2020 16:55
#37700
- « Vous entendez ?
- Hé, v’nez voir !
- Y en a un autre ici !! »
Ils étaient une dizaine et évoluaient en bande, courant dans toute la planque pour éventrer les pirates de Maas. Ils riaient, couraient, hurlaient, tiraient, riaient encore, et ainsi de suite. Ils déboulèrent dans la cour intérieure, sept d’entre eux, bien décidés à faire la peau à ce salopard de … de Mandalorien ? Un Mandalorien chez les pirates de Maas ? Quelle importance ?! À l’assaut !!
La Sith, passant la tête par le trou de Shistavanen dans le mur, se laissa tomber avec flegme dans l’arène. Entre les mercenaires et Sareth, essoufflé, elle se redressa doucement, un sourire cruel épinglé sur les lèvres.
- « Une Mirialan ?
- Hein ?
- Butez-les !! »
Si cette lame avait eu un nom, Ranath l’aurait baptisée Massacre. Elle appuya encore une fois sur le déclencheur de la poignée de son sabre. Il suffisait de l’effleurer, et le métal poli s’enfonçait délicatement, laissant entendre un petit clic mélodieux, semblable au tchip d’un pinson. La lame, à tous les coups, surgissait soudain, comme elle-même animée d’une envie de meurtre, et se mettait à chanter une nouvelle mélodie. Cela commençait par un ronronnement doux de notes graves, puis le laser s’élevait dans l’air, et plus son maître lui donnait de la vitesse, plus la note montait dans les tons aigus. Et que c’était plaisant à l’oreille …
Le sourire devint carnassier.
- « Hé !
- En arrière !
- Reculez ! »
Trop tard ! Massacre tranchait des membres, détachait des têtes de leur corps, sectionnait des genoux. Et en son for intérieur, Ranath riait, ses yeux d’or injectés de sang, le sang sombre des Mirialans. Tous les sept, éparpillés aux quatre coins de l’arène. La dernière tête roula au sol, descendant le dévers jusqu’aux pieds de Sareth pour lui jeter un regard de poisson mort … La Sith n’offrait à voir au Mandalorien que son dos. Le poing crispé sur la poignée de son sabre, elle calmait sa colère. La Force vibrait autour d’elle, la Force Obscure. Elle sentait son énergie émaner des cadavres frais et nourrir sa rage. Ne dis rien, Sareth, ne dis rien. La respiration de la Mirialan ralentit. On l’entendit soupirer bruyamment, et la lame s’éteignit.
Ranath se tourna vivement vers l’Humain pour lui attraper le poignet et l'entraîner dans les escaliers.
- « Dépêche-toi ! Il faut récupérer ta prime ! »
Elle montait les marches quatre à quatre, tirant le Chasseur après elle. C’était une situation étrange. On aurait cru qu’aller chercher un cadavre emplissait son cœur d’une joie sordide. Elle donnait cette impression d’être une enfant qui a arraché les pattes d’une grenouille pour jouer, sans se rendre compte de la souffrance causée, et qui agitait fièrement son trophée sous le nez de son camarade.
La Mirialan stoppa net en haut des escaliers. Quelqu’un d’autre était déjà penché sur le cadavre.