L'Astre Tyran

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By Jen'Ari Nekanasaza
#38380
    - De chair et de sang -


    Le Grand Duc avait fait le voyage jusqu’au point de chute des tribus massassis. Il voguait désormais en retour dans l’espace glacial entre deux systèmes stellaires.

    Darth Ranath avait appelé à elle son nouvel élève.

    Darth Irae était un serviteur pratique, et un Apprenti discipliné. Aveuglé par le pouvoir et la puissance du Côté Obscur, il suivant son Maître avec une dévotion presque fanatique, persuadé d’accéder par ce biais à un niveau de faculté supérieur. Il suivait de son regard invisible les pas de la Mirialan, tandis que le vaisseau filait à toute allure parmi les étoiles.

      « … et nous allons avoir besoin de forces. De forces militaires, de forces financières. »

    Elle lui jeta un coup d'œil, aussitôt capté par l’Arkanien à l’écoute. Il hocha la tête. Il était évident que Arkanian Cyber participerait à l’effort de guerre, autant que possible. La Sith se laissa aller à un sourire amusé. Elle n’ajouta rien.

    Ce fut cet instant que choisit un soldat pressé pour se présenter à la Dame Sombre, dos courbé, il fit tout son possible pour parler distinctement et annoncer le retour des espions et leur rapport imminent. La Sith abandonna alors son apprenti et accompagna le soldat jusqu’au poste de commandement. Elle s’isola avec les trois espions.

      « Il est seul rescapé de sa famille dont il a géré longtemps les affaires avant d’accéder à son poste.

      - Il est connu pour être un homme entreprenant et ambitieux.

      - Mais il est de nature colérique, particulièrement impulsif. Beaucoup le caractérise d’adolescent. Un imprévisible.

      - Cependant, il est lucide sur bien des sujets. Il n’est pas esprit à se laisser tromper.

      - Il tient une réception privée le mois prochain. L’anniversaire d’un de ses amis.

      - Il n’est pas marié, n’entretient aucune relation de proximité de long terme.

      - Il a la réputation de s’entourer de compagnes particulièrement agréables à l'œil. »

    Les espions rendirent leur rapport écrit et se virent congédier par leur maître.

    La Dame Sombre rappela son Apprenti.

      « Je vais avoir besoin des services d’Arkanian Cyber. Non pas directement de ses prothèses, mais de ses compétences chirurgicales.

      Fais équiper le bloc médical du deuxième pont en conséquence. Prévois tout le nécessaire pour une reconstruction corporelle complète.
      »



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By Malice
#38405
Modération Flash !

Après discussion avec le staff les coûts estimés étaient quasi justes, ils seront légèrement revus à la hausse pour un total de 350 000 crédits ! Bonne chance dans tes expérimentations scientifiques étranges, Dame Sombre.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38458
    Irae avait été congédié. Bien que maladivement fidèle et soumis, la Jen’Ari ne lui accordait qu’une confiance très limitée.

    __________________________


    Marak …

    Souvenir imprécis ressassé par un esprit embrumé. Silhouette lointaine disparaissant d’un pas sur l’autre. Sans voix. Sans visage. Détruit.

    Nue devant un miroir auquel elle ne jetait pas un regard, la Sith attendait le diagnostic.

    À une autre époque, dans une autre vie, les pupilles cerclées de cobalt auraient cherché dans ce reflet aujourd’hui ignoré un gage de santé et de beauté. Le port des seins, la cambrure des reins, la tenue des abdominaux, la courbe des fesses. Mya ne s’était jamais considérée comme une belle femme, mais elle avait su reconnaître en ses lignes des atouts plaisants à ses yeux. Tandis qu’elle mêlait son destin à celui de Marak, elle avait craint de voir son affinité avec l’obscurité lui subtiliser ses rares qualités esthétiques. Et elle ne s’était pas trompée. Son corps en son cœur avait conservé ses capacités athlétiques, essentielles au combat, mais l’enveloppe pourrissait déjà en surface, rongée par la haine comme le fer par la rouille. Et cette main … un étau de cinq serres, elles seules aptes à manier l’épée du Dieu de la Guerre.

      « Relâchez. »

    Nekanasaza ouvrit le poing. L’examen put reprendre.

    À une autre époque, dans une autre vie, les prémices d’un aspect repoussant auraient pétri d’horreur la Mirialan. Cependant aujourd’hui, la notion d’amour ayant quitté son cœur, ne restait que l’aspiration profonde au Pouvoir. Le regret même d’avoir fui les bras du Zabrak constituait une réminiscence absurde rêvée parfois lors de nuits agitées. Marak n’était même plus un souvenir, il n’avait jamais véritablement existé. Tout ce qui de la Sith aurait pu lui porter une bribe d’amour était mort. Mya. Ranath. Mort.

      « Nous allons pouvoir commencer. »

    Le chirurgien, accompagné de son assistant de métal ainsi que de deux infirmiers, concluait ainsi le diagnostic préliminaire.

      « Rien de ce qui est demandé n’est impossible à réaliser.

      Venez. »

    Il se tourna, un bras ouvert, pour inviter la Sith à s’approcher de la table. Lui-même gagna la desserte et sa panoplie d’ustensiles des plus sophistiqués. Il entama de préparer le dosage d’un sédatif puissant, et …

      « Vous travaillerez sur un sujet conscient, professeur. »

    Il releva la tête, surpris de l’assertion. Mais le regard du Maître était sans appel.

      « Soit.

      Il est probable que ce soit … douloureux. »

    La colère de la Mirialan devint palpable. Le chirurgien, dissimulant de son mieux l’appréhension éprouvée, déglutit discrètement.

      « Cet aspect-ci du processus n’est pas de votre ressort. »

    La patiente s’allongea sur la table d’opération.

      « Commencez. »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38566
    Partout où cela avait été nécessaire, la lame du scalpel avait tranché la chair viridienne. Parfois pour ajouter, parfois pour retirer graisse, tissus et muscles, afin de composer un ensemble anatomique rigoureusement identique au résultat attendu par la Dame Sombre. Tout le génie arkanien s'exprimait ici, en aval d'une culture minutieuse des cellules mirialan, pour que les greffes furent les plus douces possibles.

    Pour valoriser la silhouette athlétique de la Sith, il avait fallu en toute bonne mesure gorger sa poitrine et son fessier de graisses, afin d'habiller le muscle d'une courbe davantage féminine. Avec l'aide précieuse d'un laser, les cicatrices nombreuses qui couraient sur le corps de la patiente avaient été gommées, au même titre que les sillons creusés par l'obscurité et la cruauté de leur hôte. Toute nouvelle utilisation forcenée des arts obscurs viendrait gâcher le délicat travail du chirurgien.

    Enfin, plutôt qu'un maillet on avait opté pour une scie pour casser puis reformer mâchoire et pommettes, et ainsi donner à la Jen'Ari un nouveau visage. Un visage qui n'appartenait à aucun dossier, et n'avait été enregistré par aucune caméra.

    Durant les longues heures d'opération, la Sith n'avait jamais geint. Son corps meurtri encaissait la douleur, sans un mot, sans un spasme. La Mirialan puisait en le Côté Obscur afin d'assimiler la douleur. Mais cette confiance en l'ombre sapait parfois les efforts des trois Arkaniens qui réclamèrent un recours à l'anesthésie locale pour les interventions les plus sensibles, car les entailles du scalpel avaient tôt fait de nécroser.

    Au terme de quarante deux heures de labeur, le chirurgien déclara son œuvre achevée et conduisit sa patiente en pleine conscience jusqu'à la cuve de bacta. Elle y resterait aussi longtemps que nécessaire. Il avait créé une femme qui attirerait l'oeil humain par la rigueur de son classissisme, une femme comme ces êtres inférieurs aimaient en posséder. Et si la silhouette de la Mirialan ressemblait désormais à celle de n'importe quelle concubine, sa peau d'émeraude et son regard vairon lui garantissaient l'attention des hommes, pour son exotisme, tant recherché par le mâle humain.

    Vingt-huit heures supplémentaires dans la cuve de bacta. La moindre trace de l'opération avait disparu. On nettoya la peau en profondeur, et les médecins laissèrent leur place aux tatoueurs, au nombre de deux, qui rendirent au corps de la Mirialan son héritage tribal.

    On laissa seule la Jen'Ari. Et pendant qu'on enfermait sous clé dans leur cabine chirurgiens et artistes, la Dame Sombre évaluait le travail d'un personnel qui ne reverrait jamais la lumière d'une étoile.

    Elle était parfaite.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38623
    Le Général aurait-il apprécié pareille vision ? En un temps jadis cette question résonnait avec sens ; désormais elle était moins qu’un murmure à l’oreille de la Maîtresse des Sith. Le souvenir de Marak était mort sur Yavin IV, l’amour porté avec lui. Mais l’oubli préservait le Zabrak de la haine obstinée, tandis que les réminiscences de l’Apprentie avaient lancé la mort résolue aux trousses de la Pantoran. Cet amour-ci s’était changé en désir de destruction. Et dans le miroir, la Jen’Ari ne voyait que l’avenir. La Guerre.

    Déshumanisée, une enveloppe vide de sentiments, gonflée d’émotions agressives. Le spectre avait soufflé à l’oreille de son pantin une mission dangereuse. Conquérir. Et restaurer. Nekanasaza ne ressentait aucune peur, seulement la chaude fierté d’avoir été choisie pour porter les volontés du Dieu de la Guerre. Son regard tomba sur le poing pourpre, toujours fermé, uniquement prêt à s’ouvrir pour manier l’épée et tuer. Les veines noires qui montaient de ce poing vers le coude tranchaient dans la chair émeraude habilement restaurée par le chirurgien et son droïde.

    On toqua à la porte de la cabine amirale. Le Maître tendit la main vers son manteau anthracite afin de l’attirer à elle. Elle s’en para et appela le visiteur à entrer.

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    Rashj Jill


    L’homme s’arrêta sur le pas de la porte. Il s’accorda un temps pour observer la Mirialan qui le toisait. Kroesh avait obtenu de lui qu’il prêtât à la soit-disant future Impératrice un service particulier. Le Commandeur lui avait décrit la Dame : une peau sombre, verte, le regard vairon, et les mains assorties à ce regard. Il émanait d’elle une colère douce qui aurait presque donné à Rashj l’envie de faire ce qu’il savait le mieux faire : tuer.

      « À la requête du Commandeur, je vous offre mes services. »

    Elle lui fit signe d’entrer, la porte se referma derrière lui, et la Dame exprima son souhait.


    * * *


    Rashj Jill avait obtenu un délai de deux jours pour préparer la commande de la Sith. À la fin du deuxième jour, il se présenta à nouveau à la cabine amirale. La Dame qui le reçut était vêtue d’une robe somptueuse. Elle esquissa un sourire qui acheva de lui ôter tout air manifestement guerrier.

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    L’homme douta un instant. C’était pourtant bien la même personne. Une fois seule avec lui, la discussion put reprendre là où ils l’avaient laissée, deux jours auparavant.

      « Vous avez terminé. »

    Il acquiesça.

      « Nous serons tout juste dans les temps, ne perdons plus une minute. »

    Mais il ne bougea pas.

      « Il me faut vous avertir ... »

    Elle s’immobilisa.

      « La toxine que j’ai extraite est des plus dangereuses, vous n’aurez droit à aucune erreur. Êtes-vous certaine de choisir cette solution ? »

    Il la vit froncer les sourcils, sans perdre son calme.

      « Rashj, n’est-ce-pas ? »

    Il acquiesça.

      « Qui prétendez-vous être pour questionner mes projets ?

      - Je connais mes produits et mes capacités, je …

      - Taisez-vous, et obéissez. »

    Elle pêchait pas orgueil. Mais Rashj Jill n’avait pas dit son dernier mot.

    Il la fit asseoir sous la lumière, visage levé. Elle ne le quittait pas des yeux, il le nota, elle le surveillait. Le regard de l’homme tomba sur le poing pourpre, fermé, muscles bandés. Cette main était prête à tuer. L’homme imaginait une arme cachée quelque part, un poignard peut-être. Il ignorait tout de l’existence du sabre laser de la Sith. Paré à travailler, écarta un peu de sa tunique afin d’en extraire une fine pochette enroulée dans une lanière de cuir. Il la posa sur la table, tout juste à côté de la Dame, pour en défaire le lien et dérouler le contenu de la trousse.

    Un coup d'œil. Le parement intérieur de la trousse était brodé d’un triangle carmin, lui-même frappé de la double trinité ébène. Un souvenir, lointain, celui d’un Jedi. Un réflexe. Le Maître se leva promptement.

      « Un empoisonneur. »

    L’homme leva vers la Mirialan un regard désolé.

      « Le Commandeur vous confie au soin des plus performants.

      - Entend-il se défaire de moi ? »

    L’homme hocha négativement la tête.

      « Non … »

    Il leva un index.

      « Je vous offre un service, un seul. Et je disparais. Mais … »

    Ses lèvres se pincèrent en un rictus contrarié.

      « Si je puis me permettre … vous ne devriez pas laisser approcher n’importe qui. »

    Le poing pourpre s’ouvrit.

      « Voilà cinq minutes que vous respirez le même air que moi, vous êtes peut-être déjà condamnée. »

    Tuer. L’arme du Dieu de la Guerre sauta dans la main de la Jen’Ari. Lui n’avait pas bougé. Les regards se croisèrent, et ce fut bien tout ce qui retint la Sith de laisser parler son sabre. Elle reconnut son regard dans les yeux de l’assassin, celui-là même qu’elle adressa à Astellan en évoquant les pouvoirs d’infiltration des sensitifs. La paranoïa grandissait avec le pouvoir et la renommée, voilà qu’elle allait gagner également la Mirialan. Astellan l’avait faite étrangler pour une mise en garde de ce genre. Et elle s’apprêtait à découper de même l’homme qui se tenait devant elle.

      « Que faites-vous ici ?

      - Je rends service, et peut-être maintenant allez vous écouter ce que j’ai à vous dire. »

    Elle ne réagit pas. Il s’était rendu crédible à ses yeux.

      « Vous ne devez en aucun cas ingérer la toxine que vous transporterez. Elle rend crédule quiconque y goûtera. Mais elle agit en deux temps. Elle se répand dans l’air et vous donnera de la légitimité aux yeux de votre entourage. Pour les plus proches, elle donnera envie de vous approcher. Votre cible doit ingérer la toxine, sinon vous n’arriverez à rien. Assurez-vous d’être seule avec lui, car une fois les défenses de votre cible abattues, son comportement changera radicalement, et nul doute que vous serez la cible des suspicions.

      - Que se passe-t-il si j’ingère la toxine ?

      - Vous deviendrez crédule et manipulable, autant que votre cible. Si vous êtes tous deux sous l’emprise du poison, vous sombrerez tous les deux dans une spirale délirante dont seul le petit matin saura vous sauver. Suis-je clair ?

      - Oui. »

    Le poing pourpre rangea le sabre.

      « Puis-je procéder ? »

    La Dame se rassit.

      « Pourquoi rendez-vous ce service ? »

    Rashj soupira.

      « Le Commandeur est un ami de longue date. Et je crois en vos idéaux.

      - Qu’en savez-vous ?

      - Suffisamment. J’espère que ça aboutira. »

    Il s’assit face à elle.

      « Ne parlez plus. »

    Da la trousse posée sur la table, il tira une fiole de liquide noir et visqueux, ainsi qu’un pinceau fin. Une fois le flacon ouvert, la pointe du pinceau trempé dans le poison, Rashj esquissa un sourire rassurant. Il était étrange de songer qu’un assassin pouvait communiquer ce genre d’émotion.

      « Souriez. »

    Elle savait encore faire.

      « Merci. »

    La main gauche de l’homme se plaça en support sous le menton de la Mirialan, tandis que la droite, tenant le pinceau à deux doigts, appliquait avec lenteur la toxine liquide sur les lèvres sombres de la Dame. Après deux passages minutieux, l’empoisonneur prit du recul.

      « Relâchez. C’est terminé. Ne mangez plus, ne buvez plus, ne touchez pas vos lèvres. D’accord ? »

    Il était d’une prévenance excessive. Mais la Jen’Ari le pensait sincère. Elle tendit sa pensée vers lui. La bouche de l’homme se tordit en une grimace.

      « Pas de ça avec moi. »

    La Sith n’insista pas, sans savoir si sa propre docilité était due à un quelconque poison dispersé par l’assassin ou à la confiance qu’elle plaçait désormais en lui.

      « J’attendrai votre retour à bord de ce vaisseau. Je ne serai en aucun cas responsable d’un échec, la toxine est sans faille. Une fois le service rendu, je disparais.

      - Comment vous recontacter au besoin ?

      - Mon service est complet.

      - Je souhaiterais qu’il soit exclusivement mien.

      - Nous n’accordons pas ce genre de prestation.

      - Une ligne de conduite ?

      - Un principe.

      - Comment le faire évoluer ? »

    Il hésita.

      « Je vous contacterai. »

    L’alarme interne sonna deux fois et un officier de l’équipage se présenta à la cabine amirale.

      « Nous y sommes. »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38718
    Pendant que la Dame Sombre se faisait faire une beauté, d'autres avaient travaillé à donner à ce nouveau visage un nom et une existence passée. Mettre à jour l'ID de Sibi avait été jugé trop dangereux, mais cette dernière subsisterait à travers l'Odonata. Jay avait donc à nouveau œuvré pour le Maître, sans plus même savoir s'il le faisait de son plein gré ou bien à contre cœur. Ainsi créa t-il Aleera Akhari. Née et grandie loin de Mirial, un rien artiste dans l'âme, issue de la nouvelle bourgeoisie par le commerce et les affaires. Une invitée de dernière minute, ajoutée comme tant d'autres à la liste des figurants au dernier moment. Cela n'avait en réalité rien d'une réception privée. La cible étalait sa grandeur aux yeux du monde, comme chaque année à la même date. Mais ce monde était trié sur le volet, et si l'inscription de troisième zone dont avait pu bénéficier la Mirialan avait été validée, c'était uniquement parce qu'il avait été adjoint à l'identité un test Hélix négatif, un bilan vaccinal complet et une preuve de citoyenneté impériale. Plus tard, Iro ferait suivre à la Sith la note de frais engendrée par sa petite escapade - environ cinq cent mille crédits, en contact, matériel, et autres services, et un vaisseau, quatre cent mille crédits supplémentaires.

    Ils étaient donc arrivés. Arrivés au milieu de nulle part. L’espace ici était vide et froid, comme partout ailleurs. Le Grand Duc s’immobilisa dans l’attente d’un rendez-vous qui n’aurait su être manqué. La Lance d’Argent surgit d’hyperespace et s’avança jusqu’à portée de radars. On lui ouvrit grand le hangar du premier pont. Un membre de l’équipage du croiseur prit la place du pilote du yacht, ce qu’il advint de ce dernier fut dissimulé. Aleera quitta le bord du Grand Duc, toute de noir vêtue, une robe de soie ébène, des gants de satin assortis pour camoufler le pouvoir du Dieu de la Guerre, et des escarpins du même ton, la panoplie complète pour se glisser au milieu des invités d’un cocktail huppé. Elle ne portait pour seul bijou qu’une chaîne d’or autour du cou, les arabesque d’encre noire achevait le tableau, courant entre les omoplates et sur les épaules de la Mirialan.

    SERENNO


    Une fête comme celle-ci mobilisait une vrombissante nuée de forces de sécurité. Vigiles, soldats, agents des renseignements. Toute une ruche à l’affût de l’assassin qui tenterait sa chance ce soir. Et s’il y avait bien une chose qui pouvait faire échouer le plan de la Dame Noire, c’était une tentative d’assassinat. Quoi de mieux pour faire écrouler la manigance que de forcer le prince à se retrancher dans son bastion, quoi de mieux qu’une alerte générale. L’armée, discrète, mais bien présente, l’armée réagirait en conséquence. Puis les renseignements passeraient au crible l’identité de tous les convives, confinés sur le troisième pont du croiseur majestueux transformé en salle des fêtes géante et mobile. Impossible de fuir, impossible de défendre une si frêle identité. Aleera Akhari mourrait si l’on tentait d’assassiner sa cible ce soir. Et en si haute orbite, les canons laser braqués sur le vaisseau de leur hôte, il n’existait aucune sortie de secours, aucune. Oh, si ! Nekanasaza avait en pensée le dernier recours à son exécution sommaire. Sans souffle, et pourtant crachant si mortellement le feu divin des anciens dragons stellaires. La Créature d’Ilum constituait le dernier recours du Maître, et son appel signerait la fin de toute opération en territoire hydien, pour une conquête brutale et fatale au bien aimé sur-secteur impérial de sa Majesté Astellan. L’Empereur avait doublement intérêt à ce qu’on ne vînt pas tenter d’assassiner son Grand Moff ce soir. Torne Cridmeen.

    La main d’émeraude, dans son écrin de velours noir, tendit la carte d’identité complète et adjointe de pièces justificatives supplémentaires au premier service de sécurité de l’entrée. Il n’avait été retenu aucun recours à la Force, en aucune mesure, pour passer les portes de la cérémonie. Trop risqué, et pour une fois, trop incertain. L’Empire traquait les sensitifs comme des chiens errants galeux - une fois le collet passé, ils disparaissaient pour ne jamais reparaître. Et la Sith savait ce qui attendait son espèce en ce cas : le néant. Un vide de Force, une bulle de rien, coupée de tout, sous terre, fers aux pieds et aux mains. Vengeance.

      « Entrez. »

    La Mirialan sourit poliment. Son vaisseau était déjà reparti. Les yachts déposaient les invités et s’en allaient aussitôt. Il y avait une entrée pour le prestige, les personnalités notables, et une autre pour les figurants, telle Aleera. Inutile désormais de songer à faire demi-tour, les dés étaient jetés.

    Au passage de la troisième porte, le brouhaha distant devint enfin réel aux oreilles de la Sith, et son senseur crânien frémissait d’avertissements tant la foule était dense et se hâtait vers le cœur des festivités. Rien ne ressemblait plus au pont principal d’un croiseur comme celui-ci, tout n’était que fête et lumières. Avait-on jamais mis les pieds dans un endroit pareil ? Jamais. Le plancher du pont supérieur avait été crevé à grands renforts de travaux de gros œuvre pour trouer le béton et la tôle afin de disposer d’une hauteur sous plafond suffisamment impressionnante. La rumeur disait que ce vaisseau aménagé en yacht d'apparat avait fait jadis la guerre, mais ce n’était qu’une rumeur. Aleera se laissa malgré tout convaincre par la voix du peuple et accepta l’idée de fouler en cet instant le sol d’un bâtiment hors du commun, appartenant à un quelconque riche télosien venu ici en croisière pour se faire célébrer son anniversaire par un ami impérial. On ne doutait pas une seconde qu’il existait sous ce couvert une affaire bien plus sérieuse, mais ça, on ne l’ébruitait pas.

    Une soirée de ce genre était de celles qui ne finissaient pas. Le vaisseau parcourrait lentement l’orbite entière de Serenno sans qu’aucun convive ne songeât à aller dormir, ni même à prendre le chemin du retour. Ils laissaient l’astre stellaire derrière eux, et quand ils le retrouveraient, on les mettrait dehors, sans plus aucune forme de cérémonie. Aussi, Aleera se donnait une quinzaine d'heures pour atteindre son objectif. Au-delà, la mission serait classée en échec.



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By Jen'Ari Nekanasaza
#38770
    Heure 1


    L'aménagement si spécifique des deux ponts verticalement consécutifs offrait un espace et une disposition imitant les grandes salles d'opéra. Le niveau le plus bas était complet et s'y trémoussait la grande majorité des invités. En levant les yeux, on découvrait la passerelle du pont, puis au-dessus la coursive que formait les restes du pont supérieur, puis encore plus haut la passerelle du pont supérieur. Il était ainsi trois couronnes ornant les murs de cette immense salle de gala et qui montaient vers les hauteurs, pour des invités toujours plus chics à chaque étage. Nul Grand Moff ne descendait ici bas. Il fallait donc se hisser, gravir l'échelle sociale d'une nuit et atteindre le sommet.

    Le regard de la Mirialan explorait les hauteurs et se perdait entre les dorures qui faisaient de ce vaisseau de guerre un hôtel particulier de luxe. Le plafond, si haut, était peint d'un ciel scintillant qui ne connaissait qu'un soleil radieux. Aleera s'était arrêtée, au beau milieu des convives, pour dédier un instant à la contemplation de ce décor enchanteur. Ne lui venait que la question de savoir comment atteindre les cieux.

    Gravir le premier échelon était un jeu d’enfant.

    Après un passage du côté du comptoir où l’on distribuait les boissons, verre à la main, la Mirialan se dirigea vers le premier escalier. Il y montait et descendait toute une file d’invités qui tous semblaient parfaitement à l’aise dans leur environnement festif, ce qui n’était pas le cas de la Dame Sith. Elle feignait alors le confort, serpentant au travers de la foule pour atteindre elle aussi les escaliers et ainsi se hisser à l’étage suivant.

    En outre, la Sith savait par quelle porte elle était entrée et avait profité de son rapide tour des accès invités afin de repérer les différentes sorties à considérer en cas de fuite nécessaire. Il n’y avait alors pas moins de quatre accès aux cuisines, six accès au pont inférieur et deux accès directs au hangar principal, celui par lequel elle était arrivée plus tôt. Les autres portes et sas demeuraient un mystère pour la Mirialan, qui de toutes les manières ne trouveraient aucun prétexte à les franchir.

    À l'issue de cette première heure de flânerie exploratoire, la Sith posa le pied sur la coursive supérieure.


    Heure 2


      « Qui voilà ?! »

    Un ton, un timbre, cette voix … Une peu perdue, déboussolée dans cet espace atypique, privée par sécurité de ses dons sensitifs favoris, le Voile, la Mirialan ne put s’empêcher de tourner vivement la tête vers qui l’interpelait. Elle avait cru entendre cette voix tirée d’un souvenir imprécis, comme l’écho de mots déjà prononcés. Il n’en était rien. L’homme était un Humain, un peu gras, les joues rondes et qui se satisfaisait d’attirer ainsi l’attention de cette charmante créature à la peau de jade.

    La Mirialan esquissa un sourire, inclinant doucement la tête sur le côté, interrogeant ainsi son tout nouvel interlocuteur. Il ne se fit pas prier, bien trop heureux de susciter réaction.

      « Eh bien, on croise peu d’enfants de Mirial … »

    Comme toute culture, la culture Mirialan possédait de nombreuses facettes complexes. La première, son peuple, à la fois nomade et sédentaire, très pieux et attaché à ses croyances millénaires. La seconde, sa religion bipolaire, en découlait le contrôle des mœurs féminines, même au sein des rares villes de la planète. Dès lors, dans la pensée de ceux qui s’intéressaient à la chose, on imaginait deux catégories de peau vertes, les traditionnels et les extravertis. Jugeant par les apparences, l’homme avait devant lui une extravertie.

      « Que savez-vous de Mirial ?

      - Hé hé, vraiment pas grand chose … un verre ? »

    La Dame, de la main gauche, manifesta à cet instant la présence de la boisson qu’elle s’était appropriée plus tôt.

      « Je … euh … »

    Elle se détourna de lui, le jugeant sans intérêt et poursuivit l’exploration de cette première coursive.

    Au niveau de ce deuxième pont, elle voyait déjà bien mieux ce qui se passait au-dessus et avait la certitude, si elle pouvait s’y glisser, de trouver-là l’homme qu’elle était venue chercher. Mais à la différence du niveau inférieur, les escaliers étaient vides et gardés. On n’entrait là que rarement, et ceux qui se présentaient avaient un nom à donner. Malheureusement, Aleera ne portait aucun nom digne des hauteurs. Dès lors, mimant la convive amusée et participant à quelques discussions festives, elle entreprit d’observer les accès à l’étage suivant. Rares étaient les groupes conséquents qui passaient le cordon de sécurité. Et plutôt que de trouver un subterfuge lui permettant de se confronter directement au vigile, la Sith envisageait bien mieux de se fondre en un groupe pour disparaître aux yeux des Humains.


    Heure 3


    Encore quelques heures avant le clou de la soirée et la célébration à proprement parler de l’homme de la soirée. Chacun se maintenait sobrement à sa place, attendant le début du spectacle tout en son et lumière. Pour l’heure, la musique ne couvrait pas encore les conversations et l’alcool n’imbibait que raisonnablement les foies. L’heure 3 ne présenta pour ainsi dire aucun intérêt. La Sith avait terminé le tour de la coursive, elle avait pris connaissance du rituel de passage au pont supérieur par les hôtes de marque, mais n’avait trouvé personne pour lui tenir la main jusque là-bas. Elle avait cru, un instant, rencontrer un homme de pouvoir, descendu ici bas côtoyer le commun des mortels, mais il n’en était finalement rien. Elle l’avait abandonné et profitait de la compagnie d’un groupe d’inconnus qui s’entretenait de lui-même au gré des arrivées et des départs.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38889
    Heure 4


    L’heure dite approchait tandis que la solution demeurait cachée. La Sith tournait en rond, dépourvue d’inspiration. Ses pensées tourbillonnaient sans qu’elle pût jamais en saisir une. Passé la célébration, l’étage suivant lui serait inaccessible. L’évidence s’imposa à la maîtresse des arts sombres : pas sans la Force. Ses doigts raffermirent leur prise sur le verre qu’ils tenaient, lentement, l’un après l’autre, tandis que l’esprit de la Sith quittait son écrin avec la plus grande des précautions. Un esprit obscur. Il s’étira depuis le senseur crânien de la Mirialan, prit la mesure de son potentiel, lui qui depuis des heures dormait à l'abri. Il était désormais visible, palpable pour tout sensitif qui se serait tenu en ces lieux. Mais pour la plèbe des ignorants, il n’existait même pas, il n’était qu’une petite pensée futile dans le crâne de cette jeune femme en robe soyeuse. Il se posa sur l’épaule de sa maîtresse, observant alentour avant de glisser le long de son bras et de se laisser choir au sol, sans un bruit, sans un heurt. Il se répandit, dispersé en un millier de gouttelettes de sens qui touchaient, voyaient, entendaient. Il prit possession de l’espace, collectant l’information partout afin que la Sith put voir entrer son passeur par le second pont. Ils étaient quatre, deux hommes et deux femmes, richement vêtus, guindés. Ceux-là entraient par la porte des amis, ceux-là montaient. Aleera posa son verre sur le plateau d’un droïde qui approchait. Libre de ses mouvements, elle tourna le dos au cercle d’invités qui conversaient et qu’elle avait rejoint plus tôt. Elle s’en éloigna, fendant la foule en direction des escaliers. Son passage accrochait les regards, brefs et inexpressifs. Son épaule pivota vers l’avant pour éviter de bousculer un convive trop pressé, ils échangèrent leur position, dos à dos. L’homme fit volte-face, par surprise, non pour prétendre se plaindre. Elle était déjà partie. Envolée.

    Pour qui le maîtrisait brillamment, le Voile était comme une inspiration prise à plein poumons après une apnée qui durait trop longtemps. Pour qui le méconnaissait, pour qui s’y aventurait précipitamment, il obstruait la vision et tordait la réalité, il était une vague lente qui submergeait et faisait perdre pied. Un pas dans la Force, moins qu’une Téléportation, brutale et soudaine, une communion pourtant tout aussi semblable. L’esprit dispersé de la Sith revint à elle, désormais uni et fort, dirigé vers le seul objectif repéré. La foule, partout, était une masse stagnante, mue parfois localement d’infimes tourbillons. Et au bout milieu de cette vase, se distinguait un courant, faible mais certain. Ce courant, la Mirialan parvint à le rejoindre avant qu’il ne fût stoppé au barrage, aux pieds des escaliers. Dès lors qu’on suivait le flux minoritaire, il fallait prendre soin de ne pas le perturber, se tenir à la bonne distance, bouger en même temps que lui. L’homme de tête présenta son identité, il introduisit en quelques mots ses compagnons, glissant un mot à son interlocuteur direct, qui les laissa passer. Un dernier effort de concentration, accrochée au courant qui venait de se voir ouvrir la voie, Aleera franchit le barrage sans encombre. En haut des escaliers, le groupe prit sur la droite. La clandestine abandonna son transport, prenant alors à gauche. Ici, le nombre de convives était limité, et la foule bien moins dense, mais le bar, on l’où servait mets et alcools, demeurait le point central des allers et venus. L’endroit idéal pour quitter le Voile sans attirer l’attention.

    Une clameur retentit soudain, un éclat de voix, un cri, de joie non de douleur. La Mirialan réagit comme tout autre, tournant la tête vers la source du fracas. Un fin sourire étira ses lèvres lorsque son regard se posa sur l’homme qu’elle était venu voir ce soir. Ainsi donc, sa cible se trouvait-là, riant et ricanant avec toute la grâce de la noblesse impériale. La Dame se glissa jusqu’à eux, embrassant un mouvement de foule des plus commodes vers le centre de l’attention.

      « … et le lui avez-vous dit ?

      - Bien entendu ! »

    Il rit encore, leva son verre pour qu’on rît avec lui.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38892
    Heure 5


    Le verre redescend, le regard et les rires avec lui. Face à l’homme de pouvoir, une alien dans sa peau verte, sans un sourire, pas même un rictus. Une trop grande tentation pour la provocation. L'enthousiasme retombe, les curieux se dispersent, un autre invité de marque se lance sur un nouveau sujet : oui, eh bien, cet anneau qu’on tente de construire, sur cette planète, vous savez … Mais le regard de Cridmeen ne s’en va pas aux lèvres du narrateur renouvelé, il demeure accroché à ces deux-là qui restent closes, sombres et brillantes. Il s’approche, un pas, deux pas. Il se sent offusqué, contrarié par l’impolitesse du sérieux de cette femme. Il est trop fier pour tolérer l’affront silencieux. Il sent-là une provocation, et s’apprête à y répondre par la provocation.

      « Seriez-vous réfractaire à l’humour ? »

    C’est lancé, il entend bien l’humilier. La créature se tient immobile, seuls ses pupilles s’adaptent au mouvement de l’Humain. Quelques badauds observent la scène en silence. Elle répond finalement, déliant son verbe pour lui laisser entendre une voix claire et calme.

      « N’auriez-vous pas fait de même afin de vous octroyer le pouvoir sur une planète amicale aux volontés indépendantistes ? »

    Cridmeen s’immobilise à son tour, bouche pincée, sourcils froncés. Il est contrarié.

      « Il est donc vrai que cette histoire vous intéresse. »

    Elle hausse les épaules.

      « Toute planète d’intérêt stratégique … »

    Il lui coupe la parole.

      « L’est-elle ? »

    Il devient insistant, presque colérique. Le silence s’installe entre eux un instant, et il pense avoir remporté cette manche. La Mirialan baisse d’un rien la tête, mais son regard ne suit pas, toujours fixe sur l’Humain. Sa voix siffle soudain entre ses dents, empreinte de colère.

      « Elle est dans le giron de l’Hydien. »

    Et elle s’en va, mais sa voix résonne encore entre les oreilles de Cridmeen. Et alors qu’elle lui tourne le dos, il remarque soudain ce qui lui sautait aux yeux, ceux de son interlocutrice. Un œil cobalt, l’autre d’or. Il réalise dans le même temps qu’il s’est trompé. Il entend encore sa voix, mais ne la voit plus.

      « Torne ! »

    On l’appelle.

      « Torne, ça va commencer ! Viens mon ami. »

    Le Télosien le rejoint et l’invite à s’approcher de la balustrade. De là, ils ont une vue imprenable sur ce qui se passe en bas, sur la fête qui bat son plein. Tous ces gens qu’il ne connaît pas … il s’en moque. Maintenant, il veut connaître la Mirialan.

      « Viens, assieds-toi. »

    Ils s’installent dans les fauteuils à leur disposition, on leur sert à boire dans des verres neufs et frais. À peine sont-ils à leur aise que la lumière change et s’amenuise, pour la plus grande joie du public qui laisse monter du premier pont une douce clameur. Le spectacle commence en musique, et la lumière se met à danser sur son rythme, bientôt remplacée par une danseuse suspendue à d’invisibles fils qui lui permettent, aux yeux de tous, de voler et virevolter au-dessus des invités. Par politesse, Cridmeen observe la scène aérienne, fort impressionnante. Cependant son attention décroît à mesure que la performance progresse et très vite il se remet en quête de la créature de jade. Elle est là, un peu plus loin, accoudée à la balustrade, elle regarde, elle aussi, le spectacle.

    Cridmeen s’extirpe de son siège, adressant à son ami un sourire à peine désolé, il revient, il ne sera pas long. Il marche vers elle, et tandis qu’il fend la foule, il se passe la main dans les cheveux, plein d’assurance et d’arrogance. En un rien de temps, il se fraie un chemin jusqu’à la Mirialan et n’a aucun mal à se faire une place à son côté. Elle tourne aussitôt la tête vers lui. Cette fois ce sont ses yeux qui attirent son attention, ils sont bel et bien vairons. Il est si proche qu’il peut désormais sentir son parfum, sans savoir que c’est le parfum de la toxine. Ses pensées dérivent. Il songe n’avoir jamais possédé de Mirialan. Il a oublié la mannequin et la chanteuse qui lui faisaient de l'œil en début de soirée. À quoi pense-t-il ? Il est venu régler cette histoire de planète stratégique !

    Pas d’excuses, pas un regret, il reprend la conversation là où elle avait été laissée.

      « Vous pensez que l’Hydien devrait … Un instant, vous savez qui je suis ? »

    Un soupir amusé échappe à la Mirialan.

      « Évidemment.

      - Vous ne craignez pas la réprimande ?

      - Pour quelle raison ? Mon patriotisme ?

      - Vous n’êtes pas télosienne ? »

    Cette fois-ci, elle rit.

      « Bien sûr que non ! Qu’est-ce qui vous le fait croire ? »

    Il ne répond pas. Puis finalement …

      « Je ne sais pas. »

    Il s’accoude à son tour à la balustrade et son regard se perd dans les lumières. Il sent sur sa gauche le regard vairon qui l’observe. Sans bouger, il reprend le sujet qui l’intéresse. Il ne sait pas pourquoi l’avis de cette femme l’intéresse, mais il poursuit. Son idée n’est peut-être pas tout à fait à la conversation.

      « Donc, vous pensez que l’Hydien devrait intégrer Arkania ?

      - Aurait-dû.

      - Aurait-dû ?

      - Maintenant, il faut la raser.

      - Vous êtes sympathisante de l’Impératrice ?

      - De l’Empereur. »

    Elle se tourne pleinement vers lui. Il y a toujours ce sourire qui traîne sur ses lèvres. Cridmeen se redresse.

      « Un verre ? »

    Un droïde passe par là, il en profite. Et elle acquiesce. Ils ne trinquent pas, ils ne se connaissent pas. La Mirialan s’interroge sur un autre point.

      « Personne ne respecte les protocoles ici. Pas de révérence, pas de genou en terre.

      - Si, tout le monde, au moins une fois. Mais pas vous. »

    Il la sent défaillir.

      « C’est oublié. »

    C’est dit avec assurance, il est fier, et puissant. Et magnanime - il se sait en sécurité ici, tous les invités sont sélectionnés, et contrôlés deux fois.

    Les minutes passent. Le spectacle continue, il y a plusieurs danseuses désormais.


      « Vous ne buvez pas ?

      - Je … je n’aime pas. »

    Une grimace accompagne l’aveu. Lui a fini son verre, il veut fanfaronner.

      « Prenez autre chose. »

    Il désigne le droïde, tout en lui soutirant son verre des mains. Elle pense qu’il va s’en débarrasser, elle y a trempé les lèvres, mais il le boit. Le transfert de la toxine a opéré des lèvres vers le breuvage, du breuvage … au Grand Moff. Elle, elle a pris soin de ne pas boire, comme signifié par Rashj. Elle ne sait pas quel effet cela aura sur lui, elle doit le faire sortir d’ici aussi vite que possible, avant qu’il ne s’effondre à ses côtés.
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By Jen'Ari Nekanasaza
#38928
    Heure 6


      « Vous êtes … vous semblez très impliquée dans la politique régionale. Qui êtes-vous ? »

    Il est bien temps de poser la question. La Mirialan hausse les épaules.

      « Aleera Ahkari. Je fais fructifier mes affaires du côté de Corsin. Mon succès m’a conduite à Serenno.

      - Un nouveau contrat ?

      - Précisément.

      - Dans quelle branche ?

      - Micro-composants et servo-moteurs. »

    L’homme hoche la tête. Il s’en moque. Mais il y a quand même quelque chose qui l’intrigue.

      « Vous avez une opinion assumée quant à la question arkanienne. Est-ce par simple curiosité, ou avez-vous de réelles ambitions politiques ?

      - Je fais partie d’un groupe de parole qui a son siège sur Nouane. »

    Un nouveau hochement de tête.

      « Vous avez déjà rencontré l’Empereur ?

      - Non, pas vraiment. Ce n’était pas vraiment une rencontre. »

    Elle se tourne vers lui.

      « Disons que je l’ai aperçu, de loin. C’est un homme incroyable. »

    Il entend les mots de la Mirialan résonner dans ses pensées. Cette sensation est étrange, sans doute un effet de l’alcool, il doit avoir un peu trop bu. Il se tourne à son tour vers elle.

      « Incroyable ? »

    Ces yeux … La bouche de la jeune femme se tord en un mimique trahissant sa gêne.

      « Allons … »

    Elle doit tenter …

      « C’est un homme grand, de carrure et de stature impressionnantes, brun … »

    Cridmeen aussi est grand, et brun. Et puissant …

      « … il tient tout l’Empire dans sa main. On ne peut rester indifférent en sa présence … »

    Les derniers mots sont presque murmurés et la phrase est ponctuée d’un sourire timide. Ces yeux … Les mots résonnent dans la tête de Torne.

      « Aleera …

      - Oui ? »

    Il ne l’entend pas, mais il peut lire sur ses lèvres sombres. Ça y est, il le sait, il a jeté sur elle son dévolu.

      « Venez. »

    Son bras s’ouvre en un mouvement tout à fait mesuré, une invitation vers la sortie. Elle prend la direction indiquée, il marche à côté d’elle. Ils s’échappent du troisième pont par une porte dérobée alors que le spectacle est à son apogée. Ils longent ensemble une coursive du navire, tout aussi richement décorée que le reste, et bien gardée. Le couloir les mènent tous deux au pied d’une porte close que Cridmeen déverrouille calmement. D’apparence, il est serein, mais intérieurement, il défaille. Il se sent soûl, désorienté, il entend encore la musique de la fête, s’y mêle la voix de la Mirialan. Il la fait entrer. Il ne sait pas vraiment pourquoi c’est elle, alors que d’autres sont prêtes à tout lui accorder. Celle-ci ne voudra seulement que discuter. Pourtant elle l’a suivi. Il ne sait pas. Il verrouille à nouveau la porte derrière eux. C’est sa cabine. Aleera, d’un regard avisé, observe les lieux. Chaque recoin est très luxueux, et dans un ordre de propreté impeccable. Elle n’ose plus bouger, elle appréhende ce qui va arriver. Torne imagine tout ce qu’elle pense, tout ce qu’elle craint. Il ressent sa propre puissance.

      « Aleera. »

    Elle se tourne soudain vers lui, et le regard qu’elle lui lance … elle a peur.

      « Non … »

    Il a du mal à tenir sur ses jambes, mais il s’approche malgré tout, avec toute la délicatesse dont il est actuellement capable. Il prend dans ses mains celles gantées de la Mirialan. Son regard se perd dans ces yeux vairons qui expriment à la fois désir et crainte. Il voudrait la rassurer, mais aucun mot ne lui vient. Sa main droite remonte le long du bras gauche pour s’arrêter dans la nuque de la jeune femme. Sa main gauche imite aussitôt sa jumelle. Et tout va très vite, il n’a pas même le temps d’hésiter. Ses lèvres rencontrent celles de la Mirialan, qui ne résiste pas. Elles ont un goût exquis, sucré, il s’en délecte.

    L’homme se sent prêt à vaciller, ses jambes ne le portent presque plus, mais il trouve tout de même la force de faire reculer sa conquête d’un pas afin qu’elle s’adosse au mur derrière elle. Leurs lèvres se séparent. D’une main il prend appui sur le mur, tandis qu’il retrouve un semblant de raison. Il veut voir ses yeux, mais les paupières de jade sont closes. Il est victorieux, en pleine possession de ce corps aux proportions parfaites. Plus rien ne le retient. Il est libre d’explorer la surface de cette peau sans défauts. Ses doigts courent de la clavicule à l’épaule et emportent avec eux la première bretelle de la robe de soie qui tombe sur le bras de la Mirialan. Il ne peut pas attendre de voir céder la seconde bretelle, il doit savoir, maintenant, son désir le lui impose. Sa paume rencontre le sein d’Aleera, à la fois ferme et accueillant. Il veut … il n’en a pas la force. Torne s’effondre aux pieds de son trophée. Il tombe à genoux, les bras le long des jambes de la Mirialan et le visage enfoui dans le drapé de la robe d’ébène.
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