- mer. 13 janv. 2021 22:17
#38773
<<<
C’est finalement la fin du voyage. J’ai réussi. Mes épaules se soulagent d’un poids lourd, je ressens un sourire s’étendre sur mes joues. J’ai réussi. Je vais avoir assez d’argent pour quitter les sous-sols de la cité. Donner à ma famille la vie qu’ils méritent. J’essuie une larme de soulagement qui se forme au coin de mon œil. Je n’ai pas ressenti un tel sentiment de libération depuis des années. J’ajuste mon sac sur mon épaule indemne pour prendre la direction du hangar et retrouver le droïde, le cœur léger, souriant, d’un pas enthousiaste. J’ai dû affronter des créatures immondes mais ça a valu le coup au final. J’ai bien fait d’écouter Kal’, d’écouter Lina. Elle m’a tant manqué, elle et mon fils. Mon fils, mon cher fils, il va pouvoir être inscrit dans une école, faire ce qu’il désire, oublier la carrière de criminel qui se dessine devant tous les enfants des bas-fonds. Je suis si heureux.
J’utilise le passe pour ouvrir les battants de la porte et pénétrer dans l’immense salle vide, la lumière de Coruscant Prime se couche à l’horizon, colorant d’un orange crépusculaire le sol dallé de métal alors que des vaisseaux continuent leurs balai aérien à l’extérieur. Le droïde protocolaire semble s’activer quand je m’avance vers lui. Il porte un sac d’une taille conséquente tout en me saluant.
« Monsieur Almaran. J’en conclue que vous avez réussi votre mission. »
« On dirait bien mon cher CZ. Voilà ce que ton maître désire. »
« Vous semblez d’excellente humeur, cela fait plaisir à voir. Comme convenu voici votre récompense. »
Il tend le sac vers moi et je sens soudain une sensation étrange. Un malaise comme je l’ai ressenti dans l’observatoire. Un sentiment de danger proche. Mon instinct me dit de faire un pas en avant et je lui obéis, évitant ainsi un tir de blaster qui me frôle l’épaule. Je saisis le droïde et me camoufle derrière pour me protéger de la salve qui s’abat sur moi. Mon cœur bat frénétiquement, ma respiration se saccade, mes muscles se tendent, mes tempes battent avec force. En un instant ma joie a disparue pour me remettre en situation de danger. Le droïde hors service commence à s’effondrer alors que le blaster qui m’a prit pour cible continue de m’arroser. Je grogne d’effort pour maintenir le droïde en position de me protéger mais je sais bien qu’ils ne sont pas conçu pour supporter une telle déflagration. Un tir me touche d’ailleurs le flanc, heureusement encore protégé par le plastron de la république. Je cri ma rage en cherchant toute la force qu’il me reste pour soulever le robot et m’avancer vers la sortie sous le tir ennemi, laissant sur place le sac contenant sans doute ma récompense alors que le mien est toujours sur mon épaule. J’atteins la sortie et lâche le droïde fumant qui s’effondre au sol en miettes avant de me mettre à courir dans les couloirs du spatioport. Qu’est-ce que c’était ? Qui c’était ?! Les gens s’écartent sur mon passage avec un air d’effroi en me voyant ainsi, galopant à toute vitesse avec mon sac et ma carabine encore sur l’épaule, mon plastron noirci d’un tir de blaster encore fumant sur le flanc et d’une trace de sang séché dans mon dos, le visage dégoulinant de sueur et le regard affolé. Je gagne la station de taxi la plus proche et monte dans un speeder pour gagner les bas-fonds et m’éloigner d’ici.
Je reprends mon souffle, observant sans cesse derrière moi pour m’assurer que personne ne me suis sous l’œil inquiet du chauffeur. Il n’ose pas me poser de questions et se contente d’augmenter l’allure pour finir sa course au plus vite. Une migraine m’assaille bien vite, provoqué par la horde de question qui se soulève et l’inquiétude de découvrir le pire en arrivant chez moi. Ca ne pouvait pas être un simple voleur, il savait que j’allais venir et il savait ce que j’allais récupérer. Il aurait suivi le droïde ? Peu probable, CZ était sans doute là depuis des jours en configuration d’attente. Une douleur vive lance mon bras, la chute d’adrénaline réveille les souffrances qui étaient atténuées et je remarque que mon poignet aussi est touché.
« Vous êtes sûre que vous préférez pas que je vous conduise dans une station médical ? »
Je jette un regard surpris au chauffeur, un jeune homme aux yeux foncés et à la barbe encore duveteuse. J’en avais oublié sa présence.
« Non. Non... foncez à cette station. »
Je lui désigne la station de speeder la plus proche de chez moi tout en m’efforçant de paraître rassurant. Il plonge dans un trou d’aération, donnant l’impression de tomber dans une fosse immonde. Quand on gagne la surface de Coruscant, tout s’illumine, devient plus clair, plus respirable, plus beau. Maintenant c’est l’inverse. La pollution et les fumées rendent l’air acre, la lumière orange du crépuscule disparait pour ne laisser que la lumière clignotante des néons. Adieu les hautes tours à l’architecture remarquable qui laissent place à une jungle immense de béton et d’acier froid. Ce qui me fait penser que je n’ai pas l’argent, il est resté au centre du hangar, impossible de le récupérer sans se prendre une rafale de lasers. Merde ! Après tout ça voilà que je me fais avoir par une bête agression ! Comment a-t-il pu savoir ? Comment ?! La colère monte, je le sens, brulant ma poitrine et tirant sur mes muscles. Il me dépose et je lui paye sa course, lui offrant même un pourboire malgré les maigres économies qu’il me reste.
Je me mets en route d’un pas rapide pour rejoindre mon immeuble avec la terrifiante sensation d’être dans le cauchemars que je fais bien trop souvent. La peur et l’inquiétude prennent le pas sur moi et je commence à courir pour atteindre mon foyer, craignant le pire. Et si l’agresseur en savait plus que je le pensais sur moi, si il connaissait mon adresse et qu’il comptait s’y rendre pour... Non, non, je n’ai plus l’argent. Mais si ce n’était pas l’argent ? Si c’était ce que j’ai récupéré sur Jakku ? Si c’était lié à ce type dans l’observatoire ? Non ça n’a pas de sens, Dashel m’avait dit qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, ce fameux livre servant à créer les abominations. Ou alors ... Une autre explication commence à se former dans mon esprit mais je n’ose y croire. Je déboule dans le hall gris de mon immeuble et entre dans l’ascenseur. Je m’adosse à la paroi pour reprendre mon souffle en attendant d’atteindre mon étage, la poitrine et l’estomac de plus en plus serrés par l’angoisse. Je reprends une marche rapide et dégaine mon blaster dès que les parois s’écartent. Je prends une profonde inspiration en arrivant devant ma porte. Pourvu qu’ils aillent bien, pitié, pourvu qu’ils aillent bien. Je secoue la tête pour chasser la terreur d’ouvrir cette porte et de ne voir personne. Je pénètre dans l’appartement après une dernière expiration lourde. Ma femme est là, dans la cuisine, face à la fenêtre. Elle est surprise de me voir et un sourire illumine son visage avant que la vue de mon blaster ne la rende inquiète.
« Camren ? Tout va bien ? »
« Où est Varo ? »
« Dans sa chambre, il joue. Camren qu’est-ce... »
« Il faut partir. Rassemble nos économies. »
« Quoi mais... »
« Fais vite ! »
Je m’inquiète peut être pour rien, ce n’était peut être qu’in simple vol, un coup de chance pour mon agresseur... Non... Non... Ridicule... C’est impossible d’avoir autant de coïncidences. Et cette sensation, ce malaise qui me ronge de l’intérieur. Je sens que je ne dois pas rester ici.
« Camren je ne comprends pas, tu me fais peur. »
« Ecoute moi. Je n’ai pas le temps de t’expliquer. Il faut partir. Fais moi confiance. »
Elle lâche finalement ce qu’elle est en train de faire avec un regard angoissé, juste avant que la vitre derrière elle ne tombe en mille morceaux, percuté par un tir venant de bien loin.
<<<
C’est finalement la fin du voyage. J’ai réussi. Mes épaules se soulagent d’un poids lourd, je ressens un sourire s’étendre sur mes joues. J’ai réussi. Je vais avoir assez d’argent pour quitter les sous-sols de la cité. Donner à ma famille la vie qu’ils méritent. J’essuie une larme de soulagement qui se forme au coin de mon œil. Je n’ai pas ressenti un tel sentiment de libération depuis des années. J’ajuste mon sac sur mon épaule indemne pour prendre la direction du hangar et retrouver le droïde, le cœur léger, souriant, d’un pas enthousiaste. J’ai dû affronter des créatures immondes mais ça a valu le coup au final. J’ai bien fait d’écouter Kal’, d’écouter Lina. Elle m’a tant manqué, elle et mon fils. Mon fils, mon cher fils, il va pouvoir être inscrit dans une école, faire ce qu’il désire, oublier la carrière de criminel qui se dessine devant tous les enfants des bas-fonds. Je suis si heureux.
J’utilise le passe pour ouvrir les battants de la porte et pénétrer dans l’immense salle vide, la lumière de Coruscant Prime se couche à l’horizon, colorant d’un orange crépusculaire le sol dallé de métal alors que des vaisseaux continuent leurs balai aérien à l’extérieur. Le droïde protocolaire semble s’activer quand je m’avance vers lui. Il porte un sac d’une taille conséquente tout en me saluant.
« Monsieur Almaran. J’en conclue que vous avez réussi votre mission. »
« On dirait bien mon cher CZ. Voilà ce que ton maître désire. »
« Vous semblez d’excellente humeur, cela fait plaisir à voir. Comme convenu voici votre récompense. »
Il tend le sac vers moi et je sens soudain une sensation étrange. Un malaise comme je l’ai ressenti dans l’observatoire. Un sentiment de danger proche. Mon instinct me dit de faire un pas en avant et je lui obéis, évitant ainsi un tir de blaster qui me frôle l’épaule. Je saisis le droïde et me camoufle derrière pour me protéger de la salve qui s’abat sur moi. Mon cœur bat frénétiquement, ma respiration se saccade, mes muscles se tendent, mes tempes battent avec force. En un instant ma joie a disparue pour me remettre en situation de danger. Le droïde hors service commence à s’effondrer alors que le blaster qui m’a prit pour cible continue de m’arroser. Je grogne d’effort pour maintenir le droïde en position de me protéger mais je sais bien qu’ils ne sont pas conçu pour supporter une telle déflagration. Un tir me touche d’ailleurs le flanc, heureusement encore protégé par le plastron de la république. Je cri ma rage en cherchant toute la force qu’il me reste pour soulever le robot et m’avancer vers la sortie sous le tir ennemi, laissant sur place le sac contenant sans doute ma récompense alors que le mien est toujours sur mon épaule. J’atteins la sortie et lâche le droïde fumant qui s’effondre au sol en miettes avant de me mettre à courir dans les couloirs du spatioport. Qu’est-ce que c’était ? Qui c’était ?! Les gens s’écartent sur mon passage avec un air d’effroi en me voyant ainsi, galopant à toute vitesse avec mon sac et ma carabine encore sur l’épaule, mon plastron noirci d’un tir de blaster encore fumant sur le flanc et d’une trace de sang séché dans mon dos, le visage dégoulinant de sueur et le regard affolé. Je gagne la station de taxi la plus proche et monte dans un speeder pour gagner les bas-fonds et m’éloigner d’ici.
Je reprends mon souffle, observant sans cesse derrière moi pour m’assurer que personne ne me suis sous l’œil inquiet du chauffeur. Il n’ose pas me poser de questions et se contente d’augmenter l’allure pour finir sa course au plus vite. Une migraine m’assaille bien vite, provoqué par la horde de question qui se soulève et l’inquiétude de découvrir le pire en arrivant chez moi. Ca ne pouvait pas être un simple voleur, il savait que j’allais venir et il savait ce que j’allais récupérer. Il aurait suivi le droïde ? Peu probable, CZ était sans doute là depuis des jours en configuration d’attente. Une douleur vive lance mon bras, la chute d’adrénaline réveille les souffrances qui étaient atténuées et je remarque que mon poignet aussi est touché.
« Vous êtes sûre que vous préférez pas que je vous conduise dans une station médical ? »
Je jette un regard surpris au chauffeur, un jeune homme aux yeux foncés et à la barbe encore duveteuse. J’en avais oublié sa présence.
« Non. Non... foncez à cette station. »
Je lui désigne la station de speeder la plus proche de chez moi tout en m’efforçant de paraître rassurant. Il plonge dans un trou d’aération, donnant l’impression de tomber dans une fosse immonde. Quand on gagne la surface de Coruscant, tout s’illumine, devient plus clair, plus respirable, plus beau. Maintenant c’est l’inverse. La pollution et les fumées rendent l’air acre, la lumière orange du crépuscule disparait pour ne laisser que la lumière clignotante des néons. Adieu les hautes tours à l’architecture remarquable qui laissent place à une jungle immense de béton et d’acier froid. Ce qui me fait penser que je n’ai pas l’argent, il est resté au centre du hangar, impossible de le récupérer sans se prendre une rafale de lasers. Merde ! Après tout ça voilà que je me fais avoir par une bête agression ! Comment a-t-il pu savoir ? Comment ?! La colère monte, je le sens, brulant ma poitrine et tirant sur mes muscles. Il me dépose et je lui paye sa course, lui offrant même un pourboire malgré les maigres économies qu’il me reste.
Je me mets en route d’un pas rapide pour rejoindre mon immeuble avec la terrifiante sensation d’être dans le cauchemars que je fais bien trop souvent. La peur et l’inquiétude prennent le pas sur moi et je commence à courir pour atteindre mon foyer, craignant le pire. Et si l’agresseur en savait plus que je le pensais sur moi, si il connaissait mon adresse et qu’il comptait s’y rendre pour... Non, non, je n’ai plus l’argent. Mais si ce n’était pas l’argent ? Si c’était ce que j’ai récupéré sur Jakku ? Si c’était lié à ce type dans l’observatoire ? Non ça n’a pas de sens, Dashel m’avait dit qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, ce fameux livre servant à créer les abominations. Ou alors ... Une autre explication commence à se former dans mon esprit mais je n’ose y croire. Je déboule dans le hall gris de mon immeuble et entre dans l’ascenseur. Je m’adosse à la paroi pour reprendre mon souffle en attendant d’atteindre mon étage, la poitrine et l’estomac de plus en plus serrés par l’angoisse. Je reprends une marche rapide et dégaine mon blaster dès que les parois s’écartent. Je prends une profonde inspiration en arrivant devant ma porte. Pourvu qu’ils aillent bien, pitié, pourvu qu’ils aillent bien. Je secoue la tête pour chasser la terreur d’ouvrir cette porte et de ne voir personne. Je pénètre dans l’appartement après une dernière expiration lourde. Ma femme est là, dans la cuisine, face à la fenêtre. Elle est surprise de me voir et un sourire illumine son visage avant que la vue de mon blaster ne la rende inquiète.
« Camren ? Tout va bien ? »
« Où est Varo ? »
« Dans sa chambre, il joue. Camren qu’est-ce... »
« Il faut partir. Rassemble nos économies. »
« Quoi mais... »
« Fais vite ! »
Je m’inquiète peut être pour rien, ce n’était peut être qu’in simple vol, un coup de chance pour mon agresseur... Non... Non... Ridicule... C’est impossible d’avoir autant de coïncidences. Et cette sensation, ce malaise qui me ronge de l’intérieur. Je sens que je ne dois pas rester ici.
« Camren je ne comprends pas, tu me fais peur. »
« Ecoute moi. Je n’ai pas le temps de t’expliquer. Il faut partir. Fais moi confiance. »
Elle lâche finalement ce qu’elle est en train de faire avec un regard angoissé, juste avant que la vitre derrière elle ne tombe en mille morceaux, percuté par un tir venant de bien loin.
Modifié en dernier par Camren le dim. 17 janv. 2021 20:22, modifié 1 fois.