- mar. 19 janv. 2021 20:08
#38807
<<<
Le voyage jusqu’à Mon Calamari avait été des plus désagréable. Le vaisseau était dans un état pitoyable autant mécaniquement qu’en terme d’hygiène. Les cabines avaient une odeur exécrable, des tâches indescriptibles garnissaient les couches, si bien que j’avais préféré dormir avec mon fils sur le canapé de la pièce principale après en avoir nettoyé les traces de nourriture et de boisson renversée. Mais avant d’attaquer le nettoyage du vaisseau portant le charmant nom de « Laide du ciel. », j’ai d’abord dû m’atteler aux nombreux soucis mécaniques. Pour commencer j’avais désactivé la balise de repérage et d’identification pour éviter qu’on me retrouve trop rapidement. En fouillant dans les dessous du tableau de bord j’avais remarqué bon nombres de câbles usés dont l’un contrôlant ni plus ni moins que l’hyperpropulsion. Quelle bande de taré ! Une coupure soudaine et j’aurais pu me retrouver en plein milieu d’une étoile et ce n’était qu’une infime partie de ce que j’avais dû réparer ou maintenir en état le temps d’arriver jusqu’à Mon Cala. Ajoutons à ça les nombreux cauchemars de mon fils et son silence pesant tout le long du voyage une fois la magie des lumières dansantes de l’hyper vitesse devenues routinières. Mes mauvais rêves aussi m’avaient assaillis durant mes quelques heures de repos. Toujours le même, les rues des bas-fonds en flammes, le gamoréen sortant de la cantina, l’explosion, la ruelle, l’agression, l’accident, la rue de chez moi, le cri, l’escalier, le couloir s’étendant à l’infini, les silhouettes aux yeux rouges, les cadavres, le trou sans fond dans lequel je tombe avant de me réveiller.
Mais voilà que l’alarme du cockpit résonne tandis que je crapahute encore dans la salle des machines. Pour une bonne nouvelle cette fois, nous arrivons à destination. J’emmène Varo pour l’installer dans le siège du co-pilote avant de m’asseoir à mon tour, quittant l’hyperespace pour découvrir la planète océan.
« Papa ? Qu’est-ce que c’est ? »
Me demande-il alors que nous approchons de la surface, désignant la couleur bleue qui recouvre la planète.
« C’est un océan, de l’eau qui s’étend à perte de vue. »
Je remarque que le concept lui paraît flou mais comment cela pourrait être autrement ? Il n’a connu que le béton et l’acier de Coruscant. La radio commence à grésiller pour me faire entendre une voix féminine parlant dans une langue que je ne comprends pas.
« Fait chier. »
Je tape du plat de la main sur la radio pour faire fonctionner le traducteur rendant ainsi compréhensible les paroles devenant plus agressives.
« Je répète. Veuillez activer la balise d’identification et donnez la raison de votre présence. »
« Ici la Laide du ciel. Ma balise est en panne, nous sommes ici pour le gala de charité. »
Silence. Je m’attends déjà à voir apparaître des chasseurs m’escortant vers un hangar à part mais la radio grésille à nouveau avant de m’annoncer que ma balise doit être réparée avant de quitter la planète. Elle m’indique ensuite la plateforme où atterrir.
« Oui. Bien reçu. »
J’amorce ma descente, pénétrant l’atmosphère en réduisant au mieux mon frottement pour ne pas faire exploser les boucliers thermiques en fin de vie. Je tire la manette de propulsion pour réduire encore ma vitesse quand une alarme sonne juste avant de sentir une turbulence à ma gauche, je viens de perdre un moteur. Je soupire, las de piloter un vaisseau en si piteux état. J’ai connu pire situation mais poser un appareil avec un seul moteur sur une plateforme flottante mouvant au gré du courant n’a rien de rassurant. Je remonte le nez du vaisseau, entamant un cercle au dessus de la zone d’amerrissage pour réduire d’avantage ma vitesse et baissant l’alimentation du moteur restant pour ne pas provoquer un déséquilibre trop important. Je sors les trains d’atterrissage et émets un râle mécontent quand une autre lumière rouge se met à clignoter sur le tableau de bord, l’un des pied refuse de sortir.
« Mais c’est pas possible. »
Un message d’avertissement venant de la radio se fait entendre, me sommant de ne pas dévier dans la zone aérienne sans autorisation.
« Ca va ! Ca va ! Je vais me poser ! »
Déclarais-je dans l’habitacle sans pour autant activer le micro. J’amorce à nouveau ma descente vers la plateforme, inversant la poussée de mon unique moteur pour approcher latéralement.
« Doucement... doucement... »
Je touche la plateforme dans un vacarme d’acier froissé, secouant le vaisseau pendant un instant avant que les trains d’atterrissages actifs terminent de freiner le tas de ferraille. Je coupe le moteur et pousse une longue expiration.
« Bienvenue sur Mon Cala, Varo. Viens avec moi. »
Je décroche sa ceinture et l’amène dans la cale pour abaisser la passerelle et poser enfin le pied au sol. Les environs n’ont rien à voir avec la cité planète d’où nous venons. Pas de véhicules volants qui garnissent le ciel, pas de fumée noir s’élevant des profondeurs de la planète, pas de bâtiments à perte de vue. Seulement de l’eau, agitée, se mouvant au gré des vagues en dégageant une odeur iodée loin de la puanteur de la pollution de la mégalopole de Coruscant. Le seul signe de civilisation est cette île artificielle sur laquelle nous avons mis le pied.
« Vous vous êtes fait attaquer ou quoi ? »
Un citoyen de la planète, autrement dit un Quarren, une sorte de poulpe bipède aux tentacules faisant office de barbe observe le vaisseau avec un air à la fois surpris et intéressé.
« Vous pouvez le réparer ? »
« Vous feriez mieux de le vendre et d’en acheter un autre... »
Il dresse rapidement une liste de ce qu’il faudrait réparer rien qu’en inspectant l’appareil de là où nous sommes. Les moteurs, les boucliers, l’armement encrassé de poussière spatial, le train d’atterrissage, la coque...
« Puis je vois que le réservoir de carburant à une fuite. Il en faut du courage pour piloter un engin pareil. » poursuit-il.
« Il faudrait juste rafistoler le moteur et le réservoir au cas où je devrais repartir rapidement. »
Il hausse brièvement les épaules avec un soupire et nous négocions rapidement un prix que nous concluons par une poignée de main.
« Qu’est-ce qui vous amènes par ici ? »
« Le gala de charité de la fondation Utopia. Vous pouvez me dire comment m’y rendre ? »
« Sans blague ? Vous avez pas du tout le profil du noble prêt à donner du pognon. Sans vouloir vous offenser. »
Je lui réponds d’un signe et d’un mince sourire que ce n’est pas grave avant de le laisser continuer. Il faut admettre que ma tenue n’a rien de criarde. Un pantalon et des bottes usés, j’ai laissé mon plastron dans le vaisseau pour revêtir un pull et mon gilet aux symboles de la résistance décousue ou arrachées.
« Il y a une navette qui descend jusqu’à Quarren City. Mais je sais pas si vous allez encore trouver grand monde. »
« Qui descend ? »
« Bah ouais. Sous l’eau quoi. »
Je cligne des yeux avant de vraiment réaliser que j’allais m’enfoncer dans les profondeurs de l’océan. Je remercie néanmoins l’autochtone avant de prendre la direction de la station en prenant mon fils par la main. Celui-ci contemple ébahi la mer calme qui s’étend jusqu’à l’horizon avant de prendre le véhicule qui s’immerge dans l’océan. Je découvre ce qui se passe sous les vagues, une vaste étendue bleue où se développe un tas d'autres formes de vie. Des algues, des poissons petits et grands. Quarren-city est tout simplement éblouissante, un halo de lumière dans l'obscurité des profondeurs, mêlant zones recouvertes par de larges verrières ou totalement inondées. De larges tuyaux éclairés reliés à d'immenses pompes tenues à l'écart apportent l'oxygène nécessaire aux créatures incapables de respirer sous l'eau. Quoi qu'on en pense, je ne suis pas rassuré. Nous atteignons finalement la ville et je suis autant contemplatif que Varo de découvrir une cité sous marine. Nous n’avons pas besoin de chercher bien longtemps pour trouver le bâtiment où se tenait la réception et évidemment avec mon accoutrement et l’enfant qui m’accompagne, on me refuse l’entrée, m’obligeant à insister.
« C’est très important. Nous sommes invités par le chevalier Jedi Dashel Nelievar, nous faisons parti des gens que la fondation à aider et nous souhaitons remercier personnellement sa fondatrice. »
Un autre mensonge, je ne suis plus à ça prêt. Surtout que ça fonctionne, il lève le cordon que je passe en le remerciant. Finalement je peux apercevoir la Nautolan apparu sur l’holonet au moment d’annoncer son gala. Celui-ci est terminé et la salle est entrain d’être rangé. Je m’approche d’elle pour lui confier mes mots à voix basse.
« Merar Leento ? Je suis désolé de venir ici pour vous déranger mais j’ai besoin de votre aide. J’ai besoin de trouver Dashel. Je suis le sergent Edward Pherroc. Nous avons visité un observatoire sur Jakku ensemble et la vie de mon fils est maintenant en danger. J’ai besoin de lui pour le mettre en sécurité. »
<<<
Le voyage jusqu’à Mon Calamari avait été des plus désagréable. Le vaisseau était dans un état pitoyable autant mécaniquement qu’en terme d’hygiène. Les cabines avaient une odeur exécrable, des tâches indescriptibles garnissaient les couches, si bien que j’avais préféré dormir avec mon fils sur le canapé de la pièce principale après en avoir nettoyé les traces de nourriture et de boisson renversée. Mais avant d’attaquer le nettoyage du vaisseau portant le charmant nom de « Laide du ciel. », j’ai d’abord dû m’atteler aux nombreux soucis mécaniques. Pour commencer j’avais désactivé la balise de repérage et d’identification pour éviter qu’on me retrouve trop rapidement. En fouillant dans les dessous du tableau de bord j’avais remarqué bon nombres de câbles usés dont l’un contrôlant ni plus ni moins que l’hyperpropulsion. Quelle bande de taré ! Une coupure soudaine et j’aurais pu me retrouver en plein milieu d’une étoile et ce n’était qu’une infime partie de ce que j’avais dû réparer ou maintenir en état le temps d’arriver jusqu’à Mon Cala. Ajoutons à ça les nombreux cauchemars de mon fils et son silence pesant tout le long du voyage une fois la magie des lumières dansantes de l’hyper vitesse devenues routinières. Mes mauvais rêves aussi m’avaient assaillis durant mes quelques heures de repos. Toujours le même, les rues des bas-fonds en flammes, le gamoréen sortant de la cantina, l’explosion, la ruelle, l’agression, l’accident, la rue de chez moi, le cri, l’escalier, le couloir s’étendant à l’infini, les silhouettes aux yeux rouges, les cadavres, le trou sans fond dans lequel je tombe avant de me réveiller.
Mais voilà que l’alarme du cockpit résonne tandis que je crapahute encore dans la salle des machines. Pour une bonne nouvelle cette fois, nous arrivons à destination. J’emmène Varo pour l’installer dans le siège du co-pilote avant de m’asseoir à mon tour, quittant l’hyperespace pour découvrir la planète océan.
« Papa ? Qu’est-ce que c’est ? »
Me demande-il alors que nous approchons de la surface, désignant la couleur bleue qui recouvre la planète.
« C’est un océan, de l’eau qui s’étend à perte de vue. »
Je remarque que le concept lui paraît flou mais comment cela pourrait être autrement ? Il n’a connu que le béton et l’acier de Coruscant. La radio commence à grésiller pour me faire entendre une voix féminine parlant dans une langue que je ne comprends pas.
« Fait chier. »
Je tape du plat de la main sur la radio pour faire fonctionner le traducteur rendant ainsi compréhensible les paroles devenant plus agressives.
« Je répète. Veuillez activer la balise d’identification et donnez la raison de votre présence. »
« Ici la Laide du ciel. Ma balise est en panne, nous sommes ici pour le gala de charité. »
Silence. Je m’attends déjà à voir apparaître des chasseurs m’escortant vers un hangar à part mais la radio grésille à nouveau avant de m’annoncer que ma balise doit être réparée avant de quitter la planète. Elle m’indique ensuite la plateforme où atterrir.
« Oui. Bien reçu. »
J’amorce ma descente, pénétrant l’atmosphère en réduisant au mieux mon frottement pour ne pas faire exploser les boucliers thermiques en fin de vie. Je tire la manette de propulsion pour réduire encore ma vitesse quand une alarme sonne juste avant de sentir une turbulence à ma gauche, je viens de perdre un moteur. Je soupire, las de piloter un vaisseau en si piteux état. J’ai connu pire situation mais poser un appareil avec un seul moteur sur une plateforme flottante mouvant au gré du courant n’a rien de rassurant. Je remonte le nez du vaisseau, entamant un cercle au dessus de la zone d’amerrissage pour réduire d’avantage ma vitesse et baissant l’alimentation du moteur restant pour ne pas provoquer un déséquilibre trop important. Je sors les trains d’atterrissage et émets un râle mécontent quand une autre lumière rouge se met à clignoter sur le tableau de bord, l’un des pied refuse de sortir.
« Mais c’est pas possible. »
Un message d’avertissement venant de la radio se fait entendre, me sommant de ne pas dévier dans la zone aérienne sans autorisation.
« Ca va ! Ca va ! Je vais me poser ! »
Déclarais-je dans l’habitacle sans pour autant activer le micro. J’amorce à nouveau ma descente vers la plateforme, inversant la poussée de mon unique moteur pour approcher latéralement.
« Doucement... doucement... »
Je touche la plateforme dans un vacarme d’acier froissé, secouant le vaisseau pendant un instant avant que les trains d’atterrissages actifs terminent de freiner le tas de ferraille. Je coupe le moteur et pousse une longue expiration.
« Bienvenue sur Mon Cala, Varo. Viens avec moi. »
Je décroche sa ceinture et l’amène dans la cale pour abaisser la passerelle et poser enfin le pied au sol. Les environs n’ont rien à voir avec la cité planète d’où nous venons. Pas de véhicules volants qui garnissent le ciel, pas de fumée noir s’élevant des profondeurs de la planète, pas de bâtiments à perte de vue. Seulement de l’eau, agitée, se mouvant au gré des vagues en dégageant une odeur iodée loin de la puanteur de la pollution de la mégalopole de Coruscant. Le seul signe de civilisation est cette île artificielle sur laquelle nous avons mis le pied.
« Vous vous êtes fait attaquer ou quoi ? »
Un citoyen de la planète, autrement dit un Quarren, une sorte de poulpe bipède aux tentacules faisant office de barbe observe le vaisseau avec un air à la fois surpris et intéressé.
« Vous pouvez le réparer ? »
« Vous feriez mieux de le vendre et d’en acheter un autre... »
Il dresse rapidement une liste de ce qu’il faudrait réparer rien qu’en inspectant l’appareil de là où nous sommes. Les moteurs, les boucliers, l’armement encrassé de poussière spatial, le train d’atterrissage, la coque...
« Puis je vois que le réservoir de carburant à une fuite. Il en faut du courage pour piloter un engin pareil. » poursuit-il.
« Il faudrait juste rafistoler le moteur et le réservoir au cas où je devrais repartir rapidement. »
Il hausse brièvement les épaules avec un soupire et nous négocions rapidement un prix que nous concluons par une poignée de main.
« Qu’est-ce qui vous amènes par ici ? »
« Le gala de charité de la fondation Utopia. Vous pouvez me dire comment m’y rendre ? »
« Sans blague ? Vous avez pas du tout le profil du noble prêt à donner du pognon. Sans vouloir vous offenser. »
Je lui réponds d’un signe et d’un mince sourire que ce n’est pas grave avant de le laisser continuer. Il faut admettre que ma tenue n’a rien de criarde. Un pantalon et des bottes usés, j’ai laissé mon plastron dans le vaisseau pour revêtir un pull et mon gilet aux symboles de la résistance décousue ou arrachées.
« Il y a une navette qui descend jusqu’à Quarren City. Mais je sais pas si vous allez encore trouver grand monde. »
« Qui descend ? »
« Bah ouais. Sous l’eau quoi. »
Je cligne des yeux avant de vraiment réaliser que j’allais m’enfoncer dans les profondeurs de l’océan. Je remercie néanmoins l’autochtone avant de prendre la direction de la station en prenant mon fils par la main. Celui-ci contemple ébahi la mer calme qui s’étend jusqu’à l’horizon avant de prendre le véhicule qui s’immerge dans l’océan. Je découvre ce qui se passe sous les vagues, une vaste étendue bleue où se développe un tas d'autres formes de vie. Des algues, des poissons petits et grands. Quarren-city est tout simplement éblouissante, un halo de lumière dans l'obscurité des profondeurs, mêlant zones recouvertes par de larges verrières ou totalement inondées. De larges tuyaux éclairés reliés à d'immenses pompes tenues à l'écart apportent l'oxygène nécessaire aux créatures incapables de respirer sous l'eau. Quoi qu'on en pense, je ne suis pas rassuré. Nous atteignons finalement la ville et je suis autant contemplatif que Varo de découvrir une cité sous marine. Nous n’avons pas besoin de chercher bien longtemps pour trouver le bâtiment où se tenait la réception et évidemment avec mon accoutrement et l’enfant qui m’accompagne, on me refuse l’entrée, m’obligeant à insister.
« C’est très important. Nous sommes invités par le chevalier Jedi Dashel Nelievar, nous faisons parti des gens que la fondation à aider et nous souhaitons remercier personnellement sa fondatrice. »
Un autre mensonge, je ne suis plus à ça prêt. Surtout que ça fonctionne, il lève le cordon que je passe en le remerciant. Finalement je peux apercevoir la Nautolan apparu sur l’holonet au moment d’annoncer son gala. Celui-ci est terminé et la salle est entrain d’être rangé. Je m’approche d’elle pour lui confier mes mots à voix basse.
« Merar Leento ? Je suis désolé de venir ici pour vous déranger mais j’ai besoin de votre aide. J’ai besoin de trouver Dashel. Je suis le sergent Edward Pherroc. Nous avons visité un observatoire sur Jakku ensemble et la vie de mon fils est maintenant en danger. J’ai besoin de lui pour le mettre en sécurité. »