- lun. 20 sept. 2021 07:02
#39767
En quittant la salle d’entraînement je prends d’abord la direction de ma chambre mais je bifurque rapidement pour me rendre à une autre salle d’entraînement, plus appropriée pour les gens qui ne manie pas cette chose étrange qu’est la force. Ici il y a l’équipement nécessaire pour se maintenir en forme, à disposition de l’équipage. Je démarre la séance par un échauffement alors que mon corps est encore douloureux. Qu’est-ce qui me pousse à redoubler autant d’effort ? C’est simple. Je n’ai pas pu vaincre Dashel. Certes c’est un Jedi mais je risquais de devoir me frotter à pire en fonction de ce que son ami Aslan pouvait décrypter. Aussi je dois me rendre à l’évidence que cette histoire au sujet de Bothawui me file un mauvais pressentiment, je préfère être prêt. Mon corps encore chaud n’a aucun mal à suivre le rythme que mon esprit m’impose. Passant de la marche rapide à la course sur mon tapis, ma poitrine se soulevant pour accompagner mon inspiration suivi de deux expirations bruyantes à chaque pas. Ma tête se vide, ne laissant aucune autre pensée que le contrôle de mon souffle, de mon coeur, de mes muscles.
Je sens au fil des minutes la sueur qui glisse sur mes joues et le long de mon dos, l’effort de mes membres. La fatigue disparait, la douleur de ma cuisse également. Comme un état de transe, je n’ai plus qu’une chose à faire, courir. Et j’aime ça. J’apprécie ce moment ou ma tête se vide, me libérant de la culpabilité qui pèse sur mes épaules. La vitesse augmente encore, ma respiration avec. Je sens les quelques regards qui se tournent vers moi mais je l’ignore. J’ignore tout ce qui me pousserait à la déconcentration. Courir. C’est tout ce qui compte. Une demi-heure. Une heure. J’ignore combien de temps s’est écoulé quand je décide finalement de m’arrêter. Toutes mes émotions négatives me retombent soudainement dessus, me donnant l’impression de prendre un coup en pleine mâchoire. Je titube, vacille, manque de tomber. Je suis rattrapé par un inconnu qui me demande si tout va bien. Muet, je fais signe que non avant de me défaire doucement de son emprise et reprendre ma marche hésitante vers le couloir.
Tout me submerge. Tout est incontrôlable. Je peine à ne pas m’effondrer avant de gagner ma cabine mais une fois la porte close je tombe à genoux. Abattu par le poids de l’entraînement intensif, par le chagrin, par la rancoeur, la culpabilité, la honte. Le visage de Lina apparaît sur les paupières closes de mes yeux en larmes. Je serre les poings pour les frapper durement sur le sol en acier, me réfugiant dans la douleur et expulsant ma haine dans un rugissement retenu entre mes dents, un râle venant du fond de mes tripes. Puis je m’allonge, me tourne sur le côté, posant mon front brûlant contre le sol froid. Je perds de longues minutes, immobile, assaillit par les tourments les plus profonds, des souvenirs récents ou plus anciens liés à la Rébellion.
Je me redresse une fois l’épreuve passée pour retrouver la douche, lavant à l’eau glacée l’épaisse couche de remords sur ma peau. J’ai rarement ressenti une emprise aussi forte sur ce que je ressens. J’ai beau mettre ça sur le coup de ma fatigue et des évènements récents, j’ai la forte sensation qu’il y autre chose au fond de moi qui cherche à me faire sombrer. Grelottant, je me focalise sur le froid plutôt que sur ce qui vient de se passer, reprenant doucement le contrôle sur mon corps et mon esprit. Je m’allonge un instant sur mon lit, repensant à ma conversation avec le Jedi, l’insistance qu’il avait eu sur ce que je ressentais à bord de mon X-Wing. Sa surprise d’avoir eu plus de mal que prévu à me battre. Etait-ce si étonnant ? Etait-il rare qu’il croise un combattant capable de le mettre en difficulté ou pensait-il que moi aussi j’étais capable de certains dons comme ses semblables ? Et cette histoire de test du sang, à quoi ça rimait ? Je ne peux pas nier que je me suis parfois reconnu dans ses descriptions. Mais de là à croire que je suis un de ces fameux utilisateur de force… c’était dur à croire.
Mon regard glisse à travers la pièce jusqu’à tomber sur une bouteille d’eau posée sur un bureau. Je me redresse sur mon lit, hésitant à faire ce que je m’apprête à essayer. Je pousse un profond soupire avant de tendre finalement une main vers l’objet, concentrant mon attention dessus pour l’attirer vers ma main. Je fixe l’objet avec la ferme volonté de le mouvoir mais rien ne se passe.
« Abruti… »
Soufflais-je en laissant retomber mon bras. Evidemment que je n’avais pas un tel pouvoir. J’allais devoir me débrouiller sans la Force, comme je l’avais toujours fait.
Déterminé, je me relève, remis de mes émotions, mu par la volonté de faire payer Kal’ pour ses crimes. Je sors de la cabine pour retrouver Aslan, espérant avoir des réponses. Le jeune slicer ne semble pas surpris quand je débarque dans sa cabine mais son visage arbore une mine soucieuse voir embêtée. Il m’apprend alors qu’il n’a pas réussi à décrypter et pour lui ça ne signifie qu’une chose, que le Septième Bureau est derrière le cryptage des fichiers. Je m’adosse au mur en passant une main sur mon visage. Qu’est-ce que Kal’ recherche ? Il fait déjà parti des renseignements de la République. Est-ce que ce sont des archives gardés sous silence ? Sans doute. Peut être des dossiers compromettants, peut être autre chose. Aucune chance de le savoir sans mettre la main sur la clé de cryptage dans les locaux de la cellule d’espionnage soit disant dissoute. Je remercie Aslan avant de quitter la pièce en récupérant les fichiers.
Je sens au fil des minutes la sueur qui glisse sur mes joues et le long de mon dos, l’effort de mes membres. La fatigue disparait, la douleur de ma cuisse également. Comme un état de transe, je n’ai plus qu’une chose à faire, courir. Et j’aime ça. J’apprécie ce moment ou ma tête se vide, me libérant de la culpabilité qui pèse sur mes épaules. La vitesse augmente encore, ma respiration avec. Je sens les quelques regards qui se tournent vers moi mais je l’ignore. J’ignore tout ce qui me pousserait à la déconcentration. Courir. C’est tout ce qui compte. Une demi-heure. Une heure. J’ignore combien de temps s’est écoulé quand je décide finalement de m’arrêter. Toutes mes émotions négatives me retombent soudainement dessus, me donnant l’impression de prendre un coup en pleine mâchoire. Je titube, vacille, manque de tomber. Je suis rattrapé par un inconnu qui me demande si tout va bien. Muet, je fais signe que non avant de me défaire doucement de son emprise et reprendre ma marche hésitante vers le couloir.
Tout me submerge. Tout est incontrôlable. Je peine à ne pas m’effondrer avant de gagner ma cabine mais une fois la porte close je tombe à genoux. Abattu par le poids de l’entraînement intensif, par le chagrin, par la rancoeur, la culpabilité, la honte. Le visage de Lina apparaît sur les paupières closes de mes yeux en larmes. Je serre les poings pour les frapper durement sur le sol en acier, me réfugiant dans la douleur et expulsant ma haine dans un rugissement retenu entre mes dents, un râle venant du fond de mes tripes. Puis je m’allonge, me tourne sur le côté, posant mon front brûlant contre le sol froid. Je perds de longues minutes, immobile, assaillit par les tourments les plus profonds, des souvenirs récents ou plus anciens liés à la Rébellion.
Je me redresse une fois l’épreuve passée pour retrouver la douche, lavant à l’eau glacée l’épaisse couche de remords sur ma peau. J’ai rarement ressenti une emprise aussi forte sur ce que je ressens. J’ai beau mettre ça sur le coup de ma fatigue et des évènements récents, j’ai la forte sensation qu’il y autre chose au fond de moi qui cherche à me faire sombrer. Grelottant, je me focalise sur le froid plutôt que sur ce qui vient de se passer, reprenant doucement le contrôle sur mon corps et mon esprit. Je m’allonge un instant sur mon lit, repensant à ma conversation avec le Jedi, l’insistance qu’il avait eu sur ce que je ressentais à bord de mon X-Wing. Sa surprise d’avoir eu plus de mal que prévu à me battre. Etait-ce si étonnant ? Etait-il rare qu’il croise un combattant capable de le mettre en difficulté ou pensait-il que moi aussi j’étais capable de certains dons comme ses semblables ? Et cette histoire de test du sang, à quoi ça rimait ? Je ne peux pas nier que je me suis parfois reconnu dans ses descriptions. Mais de là à croire que je suis un de ces fameux utilisateur de force… c’était dur à croire.
Mon regard glisse à travers la pièce jusqu’à tomber sur une bouteille d’eau posée sur un bureau. Je me redresse sur mon lit, hésitant à faire ce que je m’apprête à essayer. Je pousse un profond soupire avant de tendre finalement une main vers l’objet, concentrant mon attention dessus pour l’attirer vers ma main. Je fixe l’objet avec la ferme volonté de le mouvoir mais rien ne se passe.
« Abruti… »
Soufflais-je en laissant retomber mon bras. Evidemment que je n’avais pas un tel pouvoir. J’allais devoir me débrouiller sans la Force, comme je l’avais toujours fait.
Déterminé, je me relève, remis de mes émotions, mu par la volonté de faire payer Kal’ pour ses crimes. Je sors de la cabine pour retrouver Aslan, espérant avoir des réponses. Le jeune slicer ne semble pas surpris quand je débarque dans sa cabine mais son visage arbore une mine soucieuse voir embêtée. Il m’apprend alors qu’il n’a pas réussi à décrypter et pour lui ça ne signifie qu’une chose, que le Septième Bureau est derrière le cryptage des fichiers. Je m’adosse au mur en passant une main sur mon visage. Qu’est-ce que Kal’ recherche ? Il fait déjà parti des renseignements de la République. Est-ce que ce sont des archives gardés sous silence ? Sans doute. Peut être des dossiers compromettants, peut être autre chose. Aucune chance de le savoir sans mettre la main sur la clé de cryptage dans les locaux de la cellule d’espionnage soit disant dissoute. Je remercie Aslan avant de quitter la pièce en récupérant les fichiers.